Note : 4.25 / 5
Synopsis :
1931. Au cœur de l’Amérique en pleine Prohibition, dans le comté de
Franklin en Virginie, état célèbre pour sa production d’alcool de
contrebande, les trois frères Bondurant sont des trafiquants notoires.
Jack, le plus jeune, ambitieux et impulsif, veut transformer la petite
affaire familiale en trafic d’envergure. Il rêve de beaux costumes,
d’armes, et espère impressionner la sublime Bertha. Howard, le cadet,
est le bagarreur de la famille. Loyal, son bon sens se dissout
régulièrement dans l’alcool qu’il ne sait pas refuser. Forrest, l’aîné,
fait figure de chef et reste déterminé à protéger sa famille des
nouvelles règles qu’impose un nouveau monde économique. Lorsque Maggie
débarque fuyant Chicago, il la prend aussi sous sa protection. Seuls contre une police corrompue, une justice arbitraire et des gangsters rivaux, les trois frères écrivent leur légende : une lutte pour rester sur leur propre chemin, au cours de la première grande ruée vers l'or du crime.
Critique :
Après les excellents "The Proposition" et "La Route", l’Australien John Hillcoat revient avec "Des Hommes sans loi",
un film à mi-chemin entre western et film de gangsters, qui sort en Blu-ray et DVD le 16 janvier prochain. La grande originalité, au contraire de la plupart des films de
ce genre, est d’avoir situé l’action en pleine prohibition, non au cœur
d’une grande ville comme Chicago, mais en pleine Virginie, chez des
trafiquants un peu bouseux, les Bondurant !
Mi-western, mi-film de
gangsters donc, "Des Hommes sans loi" est une tranche de classicisme comme on
en savoure trop rarement, un film irrigué par l’amour des mythes qu’il
dépeint (l’honneur des hors-la-loi, la pastorale sanglante qu’est la vie
dans les Appalaches, etc.) et des acteurs qui les incarnent (avec, en tête
du casting, un Tom Hardy de nouveau impérial). Décrivant une fratrie
qui se croit invincible, cette fresque criminelle semble elle-même à
l’épreuve des balles : c’est du cinéma sans date de péremption qu’on
regardera avec le même plaisir dans vingt ans, comme un bon vieux Raoul
Walsh.
Ce film de John Hillcoat est très classique, dans tous les sens du terme, tout comme il était attendu. Et malgré quelques défauts, au final il se révèle solide et bien écrit. "Des
hommes sans loi" chronique l'Amérique de la Prohibition du point de vue
des frères Bondurant,
producteurs d'alcool de leur état. La légende locale veut qu'ils soient
immortels. Un policier véreux va s'en assurer tandis que le plus jeune
des frangins tente de faire décoller l'entreprise familiale.
Si
l'histoire est sans surprise, la mise en scène donne au film des allures
de grand récit américain qui réchauffe le cœur. Les marginaux épris de
liberté, les héros, les femmes perdues, le pays en construction : tout
est là. Le cinéaste australien signe un film séduisant, à défaut d'un chef-d’œuvre. A noter que Tom Hardy vole la vedette à tout le monde en un grognement. Ça s'appelle du talent.
Tom Hardy |
Des réserves qui ne pèsent
pas bien lourd en face de l’assurance majestueuse de l’ensemble,
festival réjouissant de gunfights et de bastons d’une sauvagerie parfois
inouïe. Quoi qu’il en soit, un film qui se termine par une reprise
bluegrass d’un morceau du Velvet Underground est forcément animé
d’excellentes intentions !!!
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