Musique


The Bronx - IV : Un album exaltant et plus mature, même si moins énervé que ses prédécesseurs !!!

Note : 4 / 5

Ils nous avaient manqué les petits gars de The Bronx, et leur punk/hardcore énervé encore plus ! Après trois albums bien accueillis, un capital sympathie conséquent, des lives enflammés et un side-project de musique chicanos ("Mariachi El Bronx"), les angelinos de The Bronx reviennent avec un quatrième album dont le titre fleure bon la créativité puisqu'il s'intitule "IV". Oui, tout simplement. Toutefois, la créativité de The Bronx, n'est pas ce qui nous intéresse le plus. Tout ce que l'on leur demande après tout, c'est d'envoyer de la décibel grisante dans nos oreilles et c'est ce qu'ils vont s'échiner à faire plutôt bien dès le premier titre de ce nouvel opus.
Après un intermède ensoleillé donc, Mariachi El Bronx, qui a débouché sur deux albums assez improbables et qui a mis le groupe en quasi hiatus pendant cinq ans, The Bronx se décide enfin  à revenir à ce qu’ils font le mieux, à savoir du punk.
L’expression est aujourd’hui désuète : "foutre le bronx". Mais ces Américains la remettent avec rage et morgue au goût du jour. Si les trois premiers albums du groupe ne faisaient aucune concession, au point de s'avérer un peu lassants sur la longueur à moins d'être un forcené de Punk/Hardcore bourrin, autant ce quatrième effort a visiblement bénéficié de l'ouverture des musiciens vers d'autres contrées.
Non pas que The Bronx se soit vraiment ramolli. Ce "IV" reste un concentré d'énergie pure et ne vous réconciliera certainement pas avec vos voisins. Mais le groupe nous propose sans doute son album le plus punk et le moins hardcore. Pas la peine de sortir les skates pour autant, on reste à des lieues du punk-rock à roulette type NoFx ou The Offspring. Mais l'influence de vénérables ancêtres comme les Ramones est davantage palpable.
The Bronx n'hésite plus à pondre de véritables refrains, notamment grâce aux gros progrès effectués par le chanteur Matt Caughtran. Sans abandonner son côté survitaminé, le groupe a ajouté juste ce qu'il fallait de mélodie et de légers ralentissements ici et là pour ne pas lasser l'auditeur.
Les Californiens reviennent à l’électricité la plus sournoise, la plus traître. Celle qui met ses habits du dimanche, avec des refrains ravissants ici et des harmonies sophistiquées là, pour finalement finir à poil, façon Iggy Pop, la gueule pleine de bave, le corps agité de spasmes, l’air franchement menaçant et dérangé. Car la force de The Bronx, comme de Queens Of The Stone Age, pas si loin ici, c’est de posséder un chanteur qui agresse comme un rottweiler, aboie comme un loup, se tord comme un doberman mais sait aussi se faire aussi affectueux qu’un Jack Russell.
Avec "The unholy hand", le groupe démarre sur les chapeaux de roues avec un titre percutant, un riff qui se retient facilement, une voix braillarde juste ce qu'il faut, une section rythmique qui a le feu aux fesses, bref, tout ce que l'on désire d'un groupe comme The Bronx ! The Bronx se donne avec générosité durant 14 titres qui ne dévieront pas, ou vraiment très peu, de la recette habituelle. Oui, The Bronx, c'est sensiblement toujours pareil même si le groupe s'est éloigné de la rugosité des premiers méfaits, mais franchement, la routine c'est parfois bien. Plaisir garanti à chaque écoute.
Ainsi, "IV" c'est du punk-rock tout en puissance, dont les codes sont appliqués avec une rigueur toute historique. Des débuts punk-hardcore du groupe, il ne reste rien sinon peut-être un grain dans l’arrière-voix du chanteur et une vindicte évidente dans la manière d’amener ses camarades au front. Côté production, The Bronx tape dans cette nouvelle génération de groupes punk qui a depuis longtemps quitté le garage de papa et maman pour enregistrer des disques dans des studios haut de gamme.
Si on a parfois du mal à entendre un disque de punk produit comme du Metallica, on reconnaîtra que cet habillage sonore guerrier colle à la perfection aux coups de battoirs qu’assènent ces cinq "déchireurs" surdoués. Une fois de plus, The Bronx fait ce qu’il fait de mieux, à savoir sortir un disque sans surprise, toujours aussi encadré, toujours aussi bien composé et toujours aussi insolent de talent. Le disque que tu aimes après une écoute, que tu connais par cœur après quatre autres, et que tu ressortiras souvent durant les années à venir. Un gros disque de punk, quoi !
Alors surtout pas d'inquiétude, des titres comme "The unholy hand" ou "Under the rabbit" sauront rapidement rassurer tous ceux qui pourraient s'inquiéter du léger tournant opéré sur cette nouvelle galette.
Au final,  The Bronx  maintient le cap en proposant une quatrième mouture de son mélange toujours aussi efficace de punk léger et de rock dur, entre caresses et coups de boutoirs, et ça tombe bien parce que c’est ce qu’on demande à un groupe comme celui-ci : une certaine constance dans les décharges. Les nouvelles enluminures de ce "IV" sont si légères  qu’à aucun moment on a l’impression de figures de styles imposées par la nécessaire évolution de tout groupe vers l’album de la maturité.
Pour ma part, le sentiment qui prédomine est que les musiciens semblent avoir atteint une certaine maturité et se sont véritablement éclatés à faire cet album, sans chercher à faire autre chose qu'à se faire plaisir. La musique prend le pas sur la volonté d'épater la galerie. En résulte une collection de titres réellement imparables, avec des refrains massue à réveiller les morts. The Bronx atteint ici la quintessence de sa musique !!!

Palms - Palms : Un rock atmosphérique très onirique !!!


Note : 4 / 5 

Quand ces béhémoths du métal que sont Isis se sont séparés, ils ont laissé un vide qui n’a pu être remplacé. La nouvelle que trois de ses membres s’étaient associés avec le leader des Deftones, Chino Moreno, on peut imaginer l’excitation que Palms étaient en droit d’attendre.
Ainsi Palms c’est la réunion des ex-musiciens d’Isis, regrettée légende du post metal à tendance toolesque, et de Chino Moreno, le grand ordonnateur d’un nü metal adoubé par une critique en général peu amène avec ce mouvement. En clair, Palms, c’est un peu l'Audioslave des années 2010, le genre de rencontre entre un chanteur charismatique qui n’a rien à prouver et une bande de musiciens orphelins qui s’ennuie sec. Ce projet, sitôt officialisé, a déchaîné des passions dévorantes sur la toile avant de doucher pas mal de monde avec la révélation d’un premier trailer aussi surprenant qu'à contre-courant.
Le but avoué de Jeff Caxide (basse), Bryant Clifford Meyer (guitare), et Aaron Harris avec Palms, était de continuer dans la voie d'Isis. On pouvait craindre avec l'arrivée de Chino Moreno, d'en être réduit à une formule Isis plus Chino Moreno. Il n'en est finalement rien, Palms ayant réussi à façonner sa propre personnalité tout en restant dans la continuité.
Tout le monde s’attendait, de la part d’Isis, à une musique puissante, psychotique et aliénante, et c’est tout le contraire qui nous est proposé. Le quartet a dégagé six compositions extrêmement apaisées, longues, atmosphériques, nonchalantes, contemplatives, à l’image d’un artwork dévoilant un coucher de soleil mordoré baignant un paysage maritime sauvage.
Ici les guitares tintent plus qu’elles n’agressent, s’étalant en de longues vagues qui s’échouent sur un rivage de sable brûlant, tandis que la batterie développe des tempos optant pour la rêverie et une certaine forme de félicité. Là-dessus, Moreno n’a plus qu’à déposer sans effort sa voix en modulant tranquillement ses effets en de longues plaintes tenues percluses des rares paroxysmes hystériques qui ont fait sa renommée.
C'est donc à un album de metal alternatif aux senteurs progressives que les quatre hommes nous convient. Morceaux denses, amples, et à la violence savamment contenue peuplent ce premier disque. Les neuf minutes que dure "Mission Sunset" sont propices aux ruptures et aux changements d'ambiances, sur fond de guitares prêtes à bondir. A l'inverse et pour une durée similaire, "Antartic Handshake" mise sur une lente progression qui s'achève par un atterrissage en douceur.
Il faut prendre le temps de l'apprivoiser pour profiter des paysages fantastiques et clairement abstraits que génère la découverte de cet album homonyme. Sauvage et domestique. Vous êtes bercés par ce post rock à la Isis car, dans le cœur de Palms, il y est. Avec ses structures tantôt répétitives, tantôt évolutives, les titres s'étirent en longueur sans que cela ne paraisse un instant longuet. Grâce à des compositions flirtant pour certaines avec les dix minutes, vous prenez un "ticket for a ride" dans le monde des chimères sans passer par la case succubes. Touchés par la grâce.
Il ne s’agit pas en effet d’un album frontal, il ne possède pas ces riffs à vous scier les os et Moreno n’adopte pas un phrasé vocal qui soit agressif et défiant. "Palms" est un disque au tempo mesuré, du début à la fin, plutôt post-rock à certains moments que post-metal, mais parvenant néanmoins à ne tomber dans aucune de ces catégories.
Une légère électricité appuie de temps à autre les propos du groupe, plus en appui que pour faire pulser une rage, ici inexistante. Quant aux compos elles sont agréables. Le temps est au repos, à la rêverie les yeux mi-clos, cette musique drive son auditeur dans quelque chose de post rock qui que meut soit sous la caresse d’une musique répétitive soit mutant tranquillement. Chaque titre transporte en lui sa petite particularité, de plus, bien que les compos soient longues, on ne voit pas le temps passer.
La voix de Moreno colle merveilleusement à l'ambiance de "Future Warrior", faite d'une trame lourde et déchirante. Autre voyage intense, "Patagonia" saura charmer les plus difficiles en matière de post-metal. Ecouter "Palms", c'est l'adopter immédiatement et remercier la nouvelle entité d'avoir si bien pris la suite d'Isis.
Au final, Palms est donc bien plus que les éléments qui le constituent. Moreno est sans doute au pinacle de son interprétation et le groupe semble fonctionner comme s'ils étaient destinés les uns aux autres. Il serait plus que dommage qu’une telle expérience et avancée dans le domaine du metal s’arrête là. "Palms" est un florilège d'émotions et de sentiments qui touche l'être en son for intérieur. Fermez les yeux et laissez-vous guider !!!

Orphaned Land - All is One : Une nouvelle évolution musicale pour les fondateurs de l'oriental metal !!!

Note : 4 / 5 


Les israéliens d'Orphaned land nous reviennent seulement après trois ans avec leur cinquième album studio, "All is One". Il y a une décennie ils avaient sorti leur chef d’œuvre, "Mabool", album de référence fondateur du style de l'oriental metal, symbiose parfaite du sable et de l'acier. Album qui engendrera des émules et des vocations, Myrath et Arkan pour ne citer qu'eux.
Enregistré entre Israël, la Turquie, et la Suède, "All Is One" symbolise la volonté de désenclavement d'Orphaned Land. Le groupe est du reste en bonne voie à ce niveau comme en témoigne la tournée qui suit la sortie de l'album et navigue de l'Amérique du Sud à l'Europe jusqu'à l'automne 2013. Ce nouvel opus marque également une rupture certainement définitive avec le style death metal qui était une des composantes de sa musique jusqu'à présent.
En effet, le groupe évolue et, d'un death metal oriental sur "Mabool", ils nous avaient offert un album de folk metal à tendance progressif avec "The never ending way of the Orwarrior". Cette fois ci, avec "All is one", se dégage une atmosphère symphonique et tragique. Les titres sont beaucoup plus compacts et moins alambiqués que sur leur précédant opus. Pratiquement toutes les compositions font appel à un orchestre à cordes et sur une grande partie une chorale de vingt-cinq chanteurs donne une dimension épique à la musique rappelant parfois l'approche de Therion (notamment le titre d'ouverture "All is one").
"All Is One", ce sont trois mots qui synthétisent le concept et le message que tente de diffuser Orphaned Land depuis plus de 20 ans. Le groupe tente d’unir les peuples malgré les différences ethniques, religieuses et politiques. Si ce message a été de plus en plus explicite depuis leur deuxième album, "El Norra Allila", les Israéliens ont franchi une autre étape avec un titre d’album et une pochette plus explicite, ainsi que des chansons et des paroles qui vont dans ce sens.
Fidèles à leur vision œcuménique et pacifique donc, Orphaned Land propose un voyage exaltant où les thèmes musicaux orientaux se marient aux riffs heavy avec une incroyable fluidité. Le symbole sur la pochette de l’album montre par ailleurs un rêve, une utopie, celle de voir les trois monothéismes réconciliés alors que l’album évoque plutôt la triste réalité.
Et en effet, conformément à leur vision, les chansons de cet album sont plus tragiques qu'énervées. Malgré ce côté très épique, l'ensemble demeure plus accessible que par le passé. Les paroles sont aussi plus directes, les titres des chansons plus courts. Orphaned Land est plus qu’un groupe de musique, on le sait. "All Is One" propose un univers cohérent où la musique et les paroles font ainsi partie d’un tout et du message.
Cette nouvelle galette s’ouvre à la manière de "The never ending way of the Orwarrior" avec un éponyme proche de "Sapari" dans la forme, à savoir un titre rythmé et un hymne à la fraternité. Les chœurs, les violons, les guitares orientales et le chant clair de Kobi sont à l’honneur sans oublier les soli de Yossi. C’est très dynamique et catchy !
Toutefois, musicalement, l'album est assimilable plus à une fusion world music qu'à du metal oriental, tant les percussions, bouzoukis, et autres cordes moyen-orientales y prennent de l'importance. Sans parler des mélodies, souvent elles aussi d'inspiration ethnique. Le poignant "Through Fire and Water" témoigne parfaitement de cette recherche, parvenue ici à une quasi perfection. De même "Shama'in" et "Ya Benaye" chantés en hébreu, révèlent la musicalité naturelle de cette langue trop méconnue.
Au final, Avec "All Is One", Orphaned Land nous offre un étonnant voyage musical où la richesse mélodique et la profondeur des thèmes abordés participent d'une franche réussite artistique. Clairement un pont entre les cultures, aussi tragique que magnifique. Disque de combat autant que d'espoir, "All Is One" montre qu'Orphaned Land n'est pas loin d'avoir atteint le sommet de son art. Un message bien plus concret que toutes les conférences de paix !!!

The Electric Soft Parade - Idiots : D'incroyables et discrets représentants de la british pop !!!

Note : 4 / 5 


De quelque côté de la Manche qu'on se trouve, The Electric Soft Parade (TESP) n'est pas le genre de groupe qui fait s'enflammer les rédactions ni fleurir les couvertures de gazettes rock. Pourtant, depuis son premier album "Holes in the Wall" en 2002, ce n'est pas faire injure de dire que le duo est l'un des plus dignes représentants anglais du genre, dont les mélodies parfumées à l'essence sixties ravissent les oreilles et devraient rendre jaloux les faiseurs et poseurs qui polluent le marché.
De 2002 à 2013, TESP a brillamment occupé une dizaine d’années de carrière sous les éloges de la presse. Si le succès commercial n’a pas toujours été au rendez-vous, les terribles frangins de Brighton ne se sont pas démontés pour autant et les voilà qui reviennent bien décidés à envahir les ondes estivales avec dix nouveaux titres ensoleillés. Leur quatrième galette d’indie rock pour certains et de british pop pour d'autres, sobrement intitulé "Idiots", était bien évidemment attendue au tournant et ne devrait pas décevoir les fans de cette drôle de formation anglaise, lesquels patientaient depuis "No Need To Be Downhearted" paru en 2007.
Le groupe est constitué à la base d’Alex et Thomas White, frères de leur état. Se sont ensuite ajoutés Matthew Twaites, à la basse, et Mathew Priest, à la batterie. Comme son nom l'indique, The Electric Soft Parade marie la power pop à guitare et la dentelle de Brighton avec élégance.
Près de onze ans se sont écoulés depuis leur premier album studio et, pourtant, l’insouciance juvénile de The Electric Soft Parade ne semble pas avoir pris une ride. Ayant emprunté leur nom à l’album "The Soft Parade" des Doors, Alex et Tom White n’ont pas perdu la manie de s’approprier ce qui ne leur appartient pas et de lui donner un second souffle. A force de piocher sans scrupules dans les sixties américaines des Beach Boys et de Simon and Garfunkel, aussi bien que dans la brit pop des La's ou même de Blur, ces rétros actifs sont parvenus à trouver une identité qui appartient bien à leur temps.

"Idiots" est un disque de gens élégants drogués à la pop. Les frères White convoquent les Kinks et Macca et passent le tout à la moulinette. Mais comme ces deux types sont complètement défoncés à l’arrangement luxueux et à la mélodie de première bourre, seuls quelques heureux dépendants pourront gouter aux plaisirs des quatre minutes de "Mr Mitchell" et de sa gourgandine de "Lily". Et on ne s’arrête pas en si bon chemin.

"Idiots" est donc composé de dix titres dont les meilleurs sont, sans conteste, les deux premiers. La première chanson est "The Sun Never Sets Around Here". On y découvre une pop sympathique et douce. On peut également noter l’influence notable d’Oasis ce qui n’est pas très surprenant quand on sait que TESP a tourné pendant quelques temps avec High Flying Birds, le nouveau groupe de Noel Gallagher. Même constat sur "Summertime In My Heart" où l’on retrouve ce côté pop très frais qui rend le morceau idéal pour une écoute le matin, histoire de commencer la journée d’un bon pied.
"Idiots" est un disque intelligent et racé qui, cependant, distille en plus un étrange sentiment de liberté. Ce dernier semble découler du fait que ce nouvel opus est un pur TESP, mais plus mûr et raffiné. On y perçoit l'esprit de leur jeunesse, complémenté toutefois par une sensibilité plus nuancée et mesurée.
Bref, "IDIOTS" ouvre sur une pop aux airs enthousiastes et à l’énergie aussi caféinée qu’une injection matinale dans les oreilles de "Looking Back Over My Shoulders" de Mike And The Mechanics. Les guitares électriques partagent les arrangements léchés avec un clavier électronique échappé de la new wave pour jouer la modernité. "Summertime In My Heart" sonne le point d’orgue d’une douce désinvolture qui s’installe sur ce début d’album encore plus naturellement qu’un soleil d’été en juillet.
Brise fraiche, les guitares mélancoliques de "The Corner Of Highdown And Montefiore" insufflent une mélodie toute en puissance qui ne manque pas de faire frissonner. Ce qui est venu avec l'âge et l'expérience est la manière dont le son des TESP s'est étendu. Ainsi, "The Corner Of Highdown And Montefiore" va démarrer sur un passage folk pour se transformer en ballade douloureusement grandiose, pleine de solos de guitares languissants.
Le titre éponyme sonne comme un hymne à reprendre à volonté, tandis que l’on rencontre en chemin des personnages épiques et colorés : "Mr Mitchell" et "Lily". L’aventure se terminant accompagnée des notes de velours de la balade "Never Again", entièrement jouée au piano.
Trop intelligent pour les masses, trop complexe pour les stations FM, "Idiots" va probablement et malheureusement se déguster qu'entre initiés. Certains disques vous font réfléchir, d'autres redéfinissent un genre et d'autres encore, comme "Idiots", vous rendent tout bonnement heureux et empli d'un sentiment de liberté.
Au final, anachronique et efficace d’un bout à l’autre, l’album est si riche et complexe qu’on pourrait en parler jusqu'à l’aube. Les frères espiègles s’amusent à frôler les frontières du génie en faisant preuve paradoxalement d’une simplicité déconcertante. Tantôt pop-rock optimiste, tantôt nostalgique mais toujours imprévisible, fort d’arrangements et d’une production minutieuse, l’album pourra tourner en boucle dans le casque, il restera un excellent remède à la monotonie !!!

Amon Amarth - Deceiver of the Gods : Du death metal mélodique qui, à défaut de surprendre ou d'innover, continue de se perfectionner !!!


Note : 3.75 / 5 

Difficile de surpasser un triomphe comme celui de "Surtur Rising", qui fit en 2011 d'Amon Amarth un poids lourd du death metal mélodique. Avec des ventes dignes d'un artiste pop, Amon Amarth a révélé que les fans de mythologies nordiques sanglantes se comptent par centaine de milliers à travers le monde. Amon Amarth a donc fourbi ses glaives, aiguisé ses haches, et est reparti au combat le cœur vaillant de ceux qui savent ce qui les attend au Valhalla.
Pour leur neuvième campagne discographique, les vikings d'Amon Amarth ne se sont pas reposés sur leurs lauriers. Cette fois c'est en Angleterre que l'album a été produit, aux Backstage studios d'Andy Sneap, qui ne présente plus, et dont le Curriculum Vitae étoffé parle de lui-même : Megadeth, Exodus, Arch Enemy, Kilswitch Engage, Nevermore, Kreator, Machine Head, Testament… Les suédois reviennent à nouveau, deux ans après "Surtur Rising" donc, avec un nouvel album intitulé "Deceiver Of The Gods" qui semble prendre la même direction que les précédents, aussi bien musicalement qu'au niveau de l'artwork.
Avec "Deceiver of the Gods", Amon Amarth nous entraîne à nouveau dans une vraie saga musicale inspirée du Ragnarök, le Crépuscule des Dieux version Odin et compagnie. Ce dernier opus conte tout simplement l'affrontement final entre le maléfique Loki et les dieux alliés aux humains. Carnage et boucherie sont au programme, quand on sait que Loki reçoit l'aide de sa fille Hel dans le morceau du même titre. Il n'est pas difficile de deviner quelle est la nature de l'intervention de la déesse du royaume des morts, ni celle d'une chanson à la barbarie assumée.
L’album débute avec le titre éponyme "Deceiver of The Gods", qui est un morceau Amon Amarth pur jus. Un rythme rapide qui entraîne immanquablement une furieuse envie de se jeter dans le pit, comme certains d'entre vous ont pu le constater à la première présentation du morceau en live devant le public français au Sonisphere. Bref, cette chanson résume à elle seule le style du groupe : des passages mélodiques, un refrain qui donne envie de se démettre la nuque et de hurler en chœur et une rythmique entraînante parfaitement adaptée à un pogo viril.
"As Loke Falls", "Under Siege" et "Coming of the Tide" sont des morceaux passe-partout. Ils sont très bien, mais on les a déjà entendus des centaines de fois. Attention, tous les fans du groupe vont les trouver très poilus et ils auront raison de profiter de leur écoute.
"Blood Eagle" (nom d'une pratique de torture issue des sagas nordiques consistant à séparer les côtes de la colonne vertébrale pour former des ''ailes'', le supplicié se retrouvant alors avec les poumons hors de la poitrine) est assurément le titre le plus rapide du disque. On commence avec une intro bien gore, où on imagine l'aigle en question dévorer avidement sa proie, d'après le bruit de la chair se faisant déchiqueter et les cris agonisant que l'on peut entendre dans l'intro. L'ambiance est posée. Un titre vraiment ultra rapide et nerveux qui tombe à point nommé avant d'aborder la seconde moitié du disque.
"Father of the Wolf" est encore un morceau taillé pour le pit, avec toujours la bonne vieille recette d’accélérations rythmiques bien pesées entre des mélodies plus lentes et lourdes permettant d’entonner à tue-tête le refrain ou de hurler en chœur avec les loups. "We Shall Destroy" a des sonorités heavy metal prononcées et brigue le titre du meilleur morceau de l’album, de par sa variété, sa lourdeur et tout simplement la puissance du refrain qui nous entraîne vers les grandes œuvres du glorieux passé musical du groupe. Évidemment, rien qu’à lire le titre, on se doute bien qu’il n’y là rien de très original, mais c'est du Amon Amarth quoi !
Plus violent que "Surtur Rising", "Deceiver of the Gods" ne manque heureusement pas de lignes mélodiques et s'affirme comme une nouvelle réussite du genre. Tout est fait pour permettre de vivre intensément ce combat titanesque, à commencer par les bruits de bataille et de souffrance qui ouvrent "Blood Eagle". Pas de pause dans un disque où "We Shall Destroy" et "Father of the Wolf" se signalent par leur excellence. Sans compter la cavalcade finale de "Warriors of the North" qui emporte tout sur son passage.
Au final, Cette nouvelle offrande est un bon cru pour qui cherche à écouter du Amon Amarth pur jus, c'est-à-dire ce bon vieux death mélo guerrier avec ses envolées épiques vers les cieux d'Odin. Il n'y a rien d'autre à en attendre et c'est très bien comme ça.
Selon la mythologie nordique, Odin s’est pendu durant neuf jours et neuf nuits à Yggdrasil, l’Arbre Cosmique, pour découvrir le secret des Runes. L’écriture de ce neuvième album des fiers représentants du peuple viking semble avoir été une quête un peu moins difficile et douloureuse, pour notre plus grand plaisir !!!

London Grammar - Metal & Dust : Une pop aérienne qui va faire des vagues !!!

Note : 4.25 / 5 


Attention groupe à suivre de très près ! London Grammar, tout jeune trio pop indie, est en train de percer chez nos amis britanniques et américains et cela ne devrait pas tarder à arriver chez nous.
En à peine quelques semaines, ce trio est devenu la coqueluche des magazines anglais. Tout juste signé sur le label "Because", London Grammar pourrait bien détrôner The XX et Florence & the Machine grâce à sa pop mélancolique.
Hannah Reid (voix, synthé), Daniel Rothman (guitare) et Dot Major (synthé, djembe, batterie) se sont rencontrés sur les bancs de l’université à Nottingham en 2009, via facebook plus précisément ! Daniel ayant trouvé une photo d’Hannah avec une guitare à la main sur ce réseau social, il lui envoie un message pour savoir si cette dernière en joue et si elle écrit des textes. Ils se rencontrent et commencent à jouer ensemble. Ils rencontrent Dot un peu plus tard lors d’une "house party", puis ils commencent à jouer tous les trois alors qu’ils ne se connaissent que très peu.
Après leur diplôme, les London Grammar ont joué plusieurs fois à Londres jusqu’à être rapidement repéré et signé par un des membres du Ministry Of Sound de Londres. Par la suite ils signent un contrat avec le label indé français Because Music.
C’est à la fin de l’année 2012 en publiant leur premier single "Hey now" que London Grammar s’est fait connaître donc, comptabilisant rapidement près de 300 000 écoutes sur leur soundcloud. Puis en février 2013, leur deuxième EP "Metal & Dust" (éponyme du titre de l'album) confirmait l’engouement suscité. Elégant et captivant, à classer musicalement quelque part entre Everything but the girl, Florence and the Machine et the XX, London Grammar propose ensuite un tout nouveau titre "Wasting my young years" fascinant.
Grâce à ce dernier single imparable et une musique lorgnant vers la synth-pop, le jeune groupe pourrait bel et bien rivaliser avec les spécialistes de la pop mélancolique, The XX en tête. De plus, comme ses grands frères de Everything but the girl, le trio affiche également un véritable engouement pour la musique électronique.
"Wasting my young years" commence par une voix qui d’emblée vous crucifie. C’est celle bouleversante de Hannah Reid. Elle offre à elle seule une grande partie de la magie de la chanson.
Mais très vite, le chant de la sirène est poursuivi pour être rattrapé par une rythmique et une guitare qui affolent irrésistiblement l’intention dramaturgique de la chanson. Cela s’appelle un tube et celui-ci est loin d’être creux. Cette grammaire londonienne musicale a donc été bien pensée. Par un trio qui a voulu profiter de la jeunesse de son histoire pour ne capter que l’intensité dans ses morceaux.
Au final, le trio, avec un son mélodique et minimaliste, a toutes les chances de se hisser au même niveau que ses aînés. Depuis un petit moment maintenant, la jeunesse anglaise a décidé de voir la vie en noir et blanc. Après l'avènement des corbeaux de The XX, 2013 sera certainement l'année de London Grammar. Ils ont les chansons, une moue typiquement britannique et de jolis minois. Bref, de quoi grimper rapidement en hauts des charts !!!

Black Sabbath - 13 : Un retour tonitruant aux sonorités incroyablement vintage !!!

Note : 4 / 5 


L'annonce de la réunion de Black Sabbath dans sa formation originale en 2011 était déjà un évènement en soi. Malgré la défection entre temps de Bill Ward qui s'estimait lésé contractuellement par ses acolytes, le diagnostic du cancer de Tommy Iommi et la voix hésitante d'Ozzy Osbourne lors des concerts de 2012, la sortie de "13" vient concrétiser le grand retour des créateurs de la face sombre du heavy metal. Black Sabbath vient tout simplement de réussir ce sur quoi la plupart des reformations plus ou moins éphémères des grands groupes du rock ont échoué, produire un album digne de leur âge d'or.
"Imaginez un peu les gars. Vous êtes en 1970, vous venez d'enregistrer votre premier album. Qu'est-ce que vous faites après ?" C'est à peu près en ces termes que le producteur Rick Rubin a entamé les sessions d'enregistrement de "13", le nouvel album de Black Sabbath, avec trois de ses membres d'origine, le chanteur Ozzy Osbourne, 64 ans, le guitariste Tony Iommi, 65 ans, et le bassiste Geezer Butler, 63 ans.
Il s'agit donc sans doute d'une des reformations les plus attendues de l'histoire du métal, régulièrement espérée depuis le départ d'Ozzy, il y a 35 ans ("Never Say Die!" 1978). L'une des plus légitimes aussi tant l'empreinte du groupe de Birmingham, ses quatre premiers disques en particulier, est évidente sur à peu près 99% des albums de métal, d'hier et d'aujourd'hui. Sans des titres mythiques comme "Iron Man", "Paranoid", "War Pigs" ou "NIB", pas de Metallica, pas de Slipknot, pas d'Alice in Chains, pas de Melvins ou de Marilyn Manson non plus.
"Is it the end of the begining or the begining of the end", la première phrase lâchée par Ozzy sur "End of the begining", le premier titre de l'album, résume à elle toute seule l'état d'esprit dans lequel ce disque a été pondu. On ne sait pas s'il y aura un successeur à l'album, ou si le groupe est reparti sur des bases solides, mais une chose est sûre: il se passe quelque chose !
Pour ceux qui auraient encore des craintes sur le sujet, Sabbath reste Sabbath. On reconnaît ainsi sans peine la signature du groupe : guitares grasses et massives d'un Iommi dont le jeu, pour notre plus grand bonheur, accroche et "raccroche" toujours autant (tout comme il dégouline  toujours de classe et de feeling sur les soli et autres arpèges mélancoliques), toujours appuyé par la basse volubile de Geezer Butler qui reste inégalable dans son propre domaine, même lorsqu'elle se retrouve mixée un peu plus en retrait par rapport au chant et aux guitares et enfin les lignes vocales geignardes, incantatoires ou plus vindicatives du Sieur Osbourne.
Pour ce retour en fanfare, Black Sabbath privilégie la concision avec seulement huit titres sur la version standard de "13". Quatre autres pistes viennent s'ajouter à l'album original par le biais des différentes éditions spéciales. L'esprit est là et bien là, à tel point qu'on se demande si les huit chansons de "13" ne sont pas des compositions qui dormaient dans un grimoire oublié depuis 1975. Tout y passe, les ambiances lourdes, les rires déments, les chorus ravageurs d'un Tommy Iommi grandiose, l'odeur du souffre qui imprègne les cinquante-trois minutes et trente-six secondes que dure le disque.
Ainsi un dix-neuvième opus studio pour ce légendaire combo de heavy metal Anglais, né en 1969, et, originaire de Birmigham. Dès l'entame, avec "End Of The Beginning", on reconnait le style bien heavy des accords assénés par Tony. Puis, l'ambiance se fait plus soft, et, angoissante. Ozzy entre en scène avec sa voix nasillarde. Puis, arrive une accélération, façon "Under The Sun", et un chorus bien chaud où Tony Iommi fait hurler sa Gibson.
Même approche sur "God Is Dead", avec son climat pesant, et son chorus aérien. Toujours aussi heavy, il y a, encore, "Dear Father", parsemé par les breaks de  Brad Wilk (Rage Against The Machine/ Audioslave), et, qui se termine avec la pluie, l'orage et le tocsin. En plus enlevé, on trouve "Loner" où Tony nous sert un chorus ensorcelant, mais, aussi, "Age Of Reason" avec son riff qui bourdonne, genre "Into The Void", ou, encore, "Damaged Soul", aux riffs bien bluesy sublimé par l'harmonica d'Ozzy et la basse de Geezer.
Dépourvu de temps faible, "13" accumule au contraire les morceaux épiques. Dévoilé en avant-première en avril, "God Is Dead ?" n'était donc pas un leurre. "Zitgeist", "End of the Beginning", et "Live Forever" l'accompagnent sur la route pavée de mauvaises intentions des classiques de Black Sabbath. La différence entre "13" et la majorité des albums de reformations semble être d'avoir un but artistique au-delà du simple fait de raviver la flamme des fans. En terminant le disque par les mêmes bruits d'orage et de cloches lointaines qui ouvraient "Black Sabbath" (1970) il y a quarante-trois ans, le groupe semble signifier que l'histoire se referme définitivement avec "Dear Father".
Seul bémol ? Le jeu du batteur de Rage Against The Machine, Brad Wilk, solide mais bien moins créatif que celui du bon vieux Bill Ward. Son absence n'empêchera pas les fans de célébrer cette messe noire musicale qui se prolongera sur scène dans les mois qui viennent. Escale parisienne le 2 décembre prochain, à Bercy.
Au final, réussir son retour était déjà inespéré, soigner ainsi sa sortie est tout simplement exceptionnel et fait pour toujours de Black Sabbath un groupe définitivement à part. "13" ranime des frissons que l'on croyait à jamais oubliés, devenant l'ultime ensorcellement du heavy metal le plus occulte.
Avec "13", Black Sabbath signe donc ici un retour tonitruant qui mettra toute la planète rock sur la même longueur d'onde. En nous donnant une véritable leçon d'efficacité, ces papy du hard rock nous balancent ici un must have, ni plus, ni moins !!!

Bad Religion - True North : Une énergie et une fougue de jeunots malgré plus de trente ans de carrière !!!


Note : 4 / 5 

Bad Religion est né à Los Angeles en 1979 sur les cendres d’un punk déjà not dead comme le vociférait à contre-courant Wattie d’Exploited. Alors que, de London Calling en Sandinista, le Clash s’émancipait des diktats de 1977, Bad Religion les revisitait, inventant une nouvelle culture west-coast.
En trente ans et moult épisodes, le groupe est devenu plus qu’une référence. Il fait figure d’aîné et de repère pour une kyrielle de groupes sous influence Epitath records, mais aussi de boutefeu mordant et puissant, revenant sans cesse à ses sources pour y puiser l’inspiration. Ce faisant, Bad Religion nourrit d’album en tournée l’appétit toujours renouvelé d’un public grandissant qui le consacre mieux que tous les awards.
A l'écoute de ce "True North", difficile de croire que Bad Religion a seize albums à son actif et plus de trente ans d'activisme Punk Rock à son compteur. Si le temps passe, vraisemblablement pour eux, la passion ne s'émousse pas ! Après des centaines et des centaines de concerts, des litres de sueurs et des dizaines de brulots, le groupe arrive toujours à proposer des albums d'une grande qualité et d'une pêche incroyable.
En 2010, le groupe nous avait présenté "The Dissent Of Man", un album qui a vu la formation californienne sortir un peu de sa ligne directrice punk pure et dure avec quelques pièces dans une lancée plus rock et accrocheuse. Nous faisons maintenant face aujourd’hui à "True North", un opus qui, à mon humble avis, comblera l’appétit de ses fans suite à un album qui n’avait pas fait l’unanimité auprès de tous.
On retrouve sur "True North" beaucoup d’aspects qui nous ramènent très certainement à ses racines punks avec des pièces de deux minutes qui sont dirigées par des guitares déplaçant beaucoup d’air. On a sans aucun doute droit à d’incroyables solos qui nous transportent directement à l’ère de "Generator". Toutefois, il ne s’agit pas tout simplement d’une copie exacte d’un de ses albums les plus populaires, ce qui démontre encore un désir du groupe à vouloir épater la galerie.
Dès les premières notes de "True North", la plage éponyme de l'album, qui marque le début des hostilités, on se demande vraiment si Greg Gaffin et sa bande approchent réellement de la cinquantaine. Bad Religion c'est un peu comme un tic tac, le petit bonbon à la menthe créé en 1969. C'est vieux, mais c'est toujours frais ! Le groupe attaque directement, c'est frais, c'est pur, bref Bad Religion nous balance, non sans étonnement, un tic tac de près de cinquante balais en plein dans la tronche !
Comme pour tout album punk qui se respecte, "True North" est composé de morceaux courts, mais efficaces. Il faudra attendre "Hello Cruel World", le septième morceau de l'album, pour que Bad Religion lâche la pédale. Un titre de 3 min 50 sec qui se rapproche plus du hard rock assez crooner que du punk accrocheur, mais sur lequel les refrains chantés par Greg Gaffin vous font oublier le temps l'espace d'un instant.
Alors que "The Dissent Of Man" privilégiait, comme dit auparavant, des mélodies et des tempos un peu plus lents qu’à l’accoutumée (les titres "Won’t Somebody" ou "Cyanide", par exemple), "True North" voit le retour des recettes des glorieux albums aînés "Suffer" et "No Control" sortis en 1988 et 1989, des albums qui firent la réputation du groupe et qui ne dépassaient pas la demi-heure pour une quinzaine de titres.
Ainsi voir cet album contenir un titre, intitulé "Fuck You" et durant à peine deux minutes, indique que la fibre Punk est donc toujours bien vivante. D'ailleurs c’est la base de bien des titres du nouvel opus, dont certains feront sans problème partie des classiques du groupe, comme le sombre et dramatique "Dharma and the Bomb" ou le non moins grave "Hello cruel world" dont l’intro replonge forcément l’auditeur vers "Infected", un des titres phares du groupe présent sur l’album "Stranger Than Fiction" (1994), à ce jour l’album le plus vendu du groupe.
Au final, au niveau musical, Bad Religion fait plus que maîtriser son sujet. La rythmique assurée par Brooks Wackerman (ex-Suicidal Tendencies), tout en étant binaire et plus que répétitive (on parle de punk les amis), est irréprochable. De son côté, Greg Gaffin est à mille lieues de renforcer l'image du chanteur punk ne sachant pas chanter. Rien à redire.
Si les compositions de ce "True North" possèdent une maturité si manifeste, c’est que les Américains semblent avoir assimilé et réuni un certain nombre d’éléments de leurs disques passés pour les retranscrire dans un nouvel album. En gros Bad Religion nous balance un album synonyme de petit retour aux sources pour le groupe sans pour autant se plagier. Un album qui fait du bien et qui ravira sans doute les fans les plus inconditionnels du groupe made in L.A. Après ce genre de démonstrations, il est difficile de dire que Bad Religion n’a plus l’énergie et la fougue pour continuer à séduire ses fans. Un vrai, un bon, que dis-je un très bon album de punk rock à avoir pour tout amateur qui se respecte !!!

Airbourne - Black Dog Barking : Un quatrième album qui, à défaut de surprendre, a le mérite de ne pas décevoir !!!


Note : 4 / 5 

Les choses sont simples avec Airbourne. Soit on rejette en bloc le groupe et sa production en hurlant au plagiat éhonté, soit on se dit qu'AC/DC est en fin de carrière et qu'il faudra bien un jour lui trouver un successeur. Dans ce second cas, Airbourne fait bien figure de prince consort plus que crédible.
Airbourne est un chien fou. Depuis ses débuts et doublement à partir de son avènement sur la scène internationale, le jeune combo ne cesse d’être comparé, confronté, et mesuré à son illustre ancêtre et compatriote, l’immense AC/DC. Le rapprochement est naturel lorsque deux frangins australiens décident de monter un groupe de hard rock et conquérir le monde la rage au médiator.
Doit-on parler de similitudes, voire de plagiat, ou plutôt simplement d’une "Australian touch" ? Airbourne ne renie pas son hérédité, bien au contraire. Mais il y a probablement autant d’AC/DC qu’il y a de Rose Tattoo, voire de The Angels, chez Airbourne. Reconnaissons également à Joel O’Keeffe plus de caractère qu’une simple copie de Bon Scott ou Brian Johnson et une attitude et une nervosité qui lui est propre. Tout comme à la batterie l’autre frère, Ryan O’Keeffe, se fend d’un toucher plus appuyé, plus métal peut-être, qu’un Phil Rudd.
Dix ans, Airbourne a dix ans ! 2013 marque également son retour dans les bacs avec un nouvel album qui, sans aucun doute, promet de bien belles soirées rock'n'roll. Trois ans après "No Guts. No Glory" (2010) et six ans après "Runnin' Wild" (2007), Joel O'Keeffe, Ryan O'Keeffe, David Roads et Justin Street nous reviennent, les batteries chargées à bloc. Cependant "Black Dog Barking" va-t-il révéler une nouvelle rage rock'n'rollesque des australiens ?
Créée en 2003, la formation australienne écume pendant près d’un an les pubs de Melbourne. Ce galop d’essai convint un label indépendant qui accepte d’enregistrer un premier disque pour une distribution à échelle nationale. La renommée du groupe grandit et le jeu à domicile ne suffit plus. Emmené par les frères O’Keeffe, les musiciens partent conquérir les scènes du globe en faisant les premières parties des barons du hard rock.
Le deuxième album sort en 2008. Véritable bombe explosive, il s’illustre superbement dans les titres comme "Blackjack", "Heartbreaker" ou encore "Girls in Black". Le temps du clip de "Runnin’ Wild", le légendaire Lemmy Kilmister, chanteur de Motörhead, apporte sa contribution en semant la police au volant d’un semi-remorque. Et "No Guts. No Glory" était certainement de la même trempe.
Airbourne est bien le seul groupe aujourd'hui sur la planète hard rock à conjuguer avec autant de conviction métal et boogie. Même si "Ready to Rock" en ouverture a des relents de "Let There Be Rock", "Black Dog Barking" arrive à dépasser la comparaison grâce à une conviction de tous les instants. Son aptitude à trouver le refrain qui fait mouche trouve sa meilleure expression sur "You Got the Skills (To Pay the Bills)" et "Live It Up" que l'on reprend instinctivement sans se poser de questions.
Après avoir analysé les deux premiers titres, je ne peux vraiment vous décrire les autres, tant ils se ressemblent sur la composition. C’est agressif, impulsif, énergique. Chaque note claque et touchera votre âme un une seconde ! Airbourne, c’est un véritable défouloir. Voilà pourquoi on les aime. Il suffit de comprendre que nous devons lâcher-prise avec leur "Firepower", et bien évidemment de se déchainer avec leur fameux single "Live It Up". Les femmes sont toujours au centre de leur univers, ici avec "Woman Like That". Airbourne propose deux compos plus posée, parfaites pour la route avec "Back In The Game" et "Cradle to the Grave".
Airbourne est sans retenue, il suffit d’entendre comme les cordes claques, comme Joel O’Keeffe s’époumone ou comme les baguettes frappent les peaux comme un coup de trique. Un jeu de batterie qui, par ailleurs, se révèle comme une composante aussi essentielle que la guitare, avec ces rythmiques droites, la grosse caisse qui appuie les temps, comme une marche en avant que rien ne saurait dévier. L’impact est immédiat et sans détour.
En fait, c'est le message principal de "Black Dog Barking", ne pas se poser de questions et se laisser prendre au jeu. Avec treize titres sans faiblesses ni cassures coupables, "Black Dog Barking" ne crève peut être pas le plafond mais fait le boulot avec force. Que celui qui ne tape pas immédiatement du pied sur "No One fits Me (Better Than You)" pense à s'acheter d'urgence des prothèses orthopédiques, et si son voisin ne secoue pas sa crinière avec "Cradle to the Grave" c'est qu'il a besoin d'une perruque pour orner sa calvitie naissante.
Là est la clef de voûte de son succès : une énergie débordante et un goût prononcé pour la fête. Airbourne joue plus que tout sur la face divertissante du rock, son immédiateté et son côté défouloir. Voilà tout ce qui attire irrémédiablement le public dans ses filets. Il suffit d’entendre l’appel aux bas instincts "d'Animalize" ou l’explicite "Ready To Rock", titre taillé pour les concerts issu de leur tout premier EP, aujourd’hui introuvable, et qui se montre presque méconnaissable dans cette version réactualisée et gonflée à bloc.
Au final, à défaut de surprendre, Airbourne ne déçoit jamais. La formation fait partie de ces groupes qui veillent à préserver les traditions. Avec trois albums qui se suivent et se ressemblent, Airbourne commence à avoir en stock suffisamment de bons titres pour remplir un album live qui permettra à tous de constater qu'AC/DC n'est décidément plus seul. Étant donné l'ampleur de sa tournée 2013, cet indispensable témoignage ne devrait pas tarder.
Avec ce nouvel album, Airbourne montre qu’il n’a pas changé son fusil d’épaule mais qu’il s’est toujours aussi bien le magner. Voilà un album qui s’écoute à fond. Les amateurs de son bien Rock, qui portent la barbe, des santiags, du cuir et du jean seront parfaitement satisfaits. Airbourne fait de l'Airbourne comme AC/DC fait de l'AC/DC. Du hard rock 100% pur décibel, pour notre plus grand plaisir, bien évidemment. Quoiqu'il en soit, le carton est d'ores et déjà assuré pour "Black Dog Barking"!!!

Low - The Invisble Way : Un folk-rock minimal, intimiste et cérébral, progressant vers une richesse mélodique et une diversité sonique !!! 

Note : 4 / 5 

Le duo américain, désormais trio, nommé Low nous a mené sa dixième offrande en vingt années d’existence, intitulée "The Invisible Way". Créée en 1993, Low est avant tout un couple marié, d’allégeance religieuse mormone, formé d’Alan Sparhawk (guitare, voix) et Mimi Parker (batterie, voix). Une nouvelle addition est venue se joindre aux amoureux : le bassiste Steve Garrington.
La musique de Low se caractérise par des rythmes lents, des arrangements dépouillés, des structures répétitives et hypnotiques et surtout, par de superbes mélodies et harmonies vocales. Reconnu pour ses concerts extatiques, Low a confié la réalisation au très estimé Jeff Tweedy de la formation Wilco.
Difficile d'ailleurs de ne pas attribuer l'humeur et la palette musicale de ce dixième opus à ce dernier, spécialement  choisi par le trio du Minnesota. Jeff Tweedy, cerveau de Wilco, est autre spécialiste, comme Low, pour marier harmonies et douceur avec des textes introspectifs et tourmentés.
Essentiellement acoustique (guitare et piano en avant, une batterie feutrée), l'album déroule une remarquable suite de chansons, forcément lentes, d'un folk-rock, voire d'une country alternative, étonnamment lumineuse. Et vraiment, les convertis suivront sans difficulté, les autres auraient tort de ne pas se laisser embarquer.
La musique du groupe est extrêmement lente (Slowcore), un peu à la manière de Smog et l’intérêt se retrouve principalement dans les ambiances aériennes et planantes qu’ils proposent. Pour faire simple, ce n’est pas le genre de groupe qu’on met pour faire la fête et s’éclater. Low, c’est la musique qu’on écoute bien posé sur son canapé, un bon verre à la main, prêt à partir dans des rêveries et des songes.
Sur "The Invisible Way", Low emprunte sensiblement la même recette qui a fait sa renommée. Toujours ces tempos langoureux et ce minimalisme au niveau des arrangements, sauf que cette fois-ci, les salves abrasives qui distinguaient les précédents efforts disparaissent au profit des admirables inflexions et harmonies concoctées par Sparhawk/Parker, ce qui attribue à cette création une intelligibilité accrue.
Cependant qui dit accessibilité, dit parfois mièvrerie commerciale. Toutefois, "The Invisible Way" se situe aux antipodes du racolage grand public. L'album est un disque de folk-country chaleureux, sobre et lumineux, qui exprime éloquemment une sincère fragilité et qui déclenche de superbes secousses émotives. Chacune des notes jouées et des mélodies modulées semblent parfaitement à leurs places, ce qui n’est pas étranger au fait que Jeff Tweedy tient les rênes !
A l’écoute de "Plastic Cup", premier titre de l’album, on pense de suite aux balades des années 90 que pouvaient nous proposer des groupes comme REM ou Radiohead. Sur un accompagnement sobre, les voix se marient parfaitement laissant la part belle à la mélodie. Pourtant "Plastic Cup" est assez peu représentatif de cet album qui commence clairement avec "Amethyst".
En effet, sur ce deuxième titre on retrouve la patte de Low. L’arrivée du piano qui ne nous quittera pas de tout l’album, amène cette forme de solennité et d’air grave très plaisant. Low prend son temps et n’hésite pas à faire durer le plaisir quand le peu d’instrument suffit à remplir l’espace.
Par la suite, Low enchaîne avec le quasi-gospel "So Blue", la spleenétique "Holy Ghost", l’austère "Waiting", la légèrement cadencée "Clarence White", la minimaliste "Four Score" et la très Wilco (voire la progression d’accords) "Just Make It Stop". Car comment ne pas succomber au charme de cette dernière est ses faux airs de "The Rip" (Portishead) ou de "Mother" ? L’album se conclut par la ballade "Mother", la déflagrante "On My Own" et la touchante "To Our Knees", une prestation vibrante de Mimi Parker.
Car ce sont bien les harmonies et la voix de Mimi Parker qui nous éblouissent. Très mature dans sa façon d’aborder chaque chanson, elle se pose en femme d’expérience n’hésitant pas à jouer de sa taciture pour nous offrir des titres très soul tel "Holy Ghost" où la puissance de la voix se suffit à elle-même. Mais c’est surtout lorsque les deux leaders chantent de concert que le groupe réussit ses plus beaux morceaux. Sur "Waiting", ces voix profondes et captivantes, ni mélos ni pathos, réussissent à nous tenir le long de la chanson par leurs harmonies classiques mais éclatantes.
Au final, "The Invisible Way" est un album d’une maturité exceptionnelle. Low nous offre onze titres lumineux débordants de vitalité. Très sobre en terme d’accompagnement, les américains transmettent une multitude de sentiments dans une foule de nuances plus discrètes les unes que les autres mais toujours très touchantes. Ce retour aux fondamentaux du folk (une voix, une mélodie) nous touche au cœur dès la première écoute. Véritable pause dans un marché musical jouant la surenchère, les mormons de Low nous prouvent que la musique est essentiellement une vibration accessible par tous.
Subtil, sobre, pénétrant, mature et délicat, comportant des décharges affectives pouvant ébranler le plus insensible des hommes, et c’est tout ce qu’on demande à une conception sonore de cet acabit. Et parfois il n’y a pas besoin de grand-chose. Parfois il suffit juste de se laisser embarquer, comme ça. Pas la peine de trop analyser avec Low. Ce n’est finalement pas si important que ça. Laisser l’émotion venir !!!

Alex Hepburn - Together Alone : Lorsque la pop grand public est enfin synonyme de qualité !!!


Note : 4 / 5 

Nouvelle venue sur la scène musicale, Alex Hepburn déboule directement avec une auréole de louanges en crevant l'écran lors d'émissions live comme "Taratata" avec sa sensibilité à la fois blues et pop. La jolie brune britannique originaire d’Écosse a grandi en France, mais c'est à Londres qu'elle conçoit "Together Alone" avec des producteurs et compositeurs de renom.
Les comparaisons vont bon train quand il s’agit de qualifier la musique de cette artiste, découverte par Warner via les vidéos qu’elle s’amusait à poster sur Youtube. Janis Joplin pour la voix rocailleuse, Amy Whinehouse pour le groove, Alex Hepburn a tout d’une grande. A 26 ans, la chanteuse a sorti le 15 avril dernier son premier album, "Together Alone", dont le premier single "Under", n’en finit pas d’envahir les ondes. Titre à l’efficacité redoutable, il est un bel aperçu des 11 autres chansons de l’écossaise.
Cette voix rocailleuse apparaissait il y a deux ans sur la bande originale du film "Titeuf" de Zep où elle interprétait un titre. Deux années plus tard, voici son premier album. Une réussite. Le disque possède une identité, du relief, évoluant dans un univers torturé et mélancolique. C'est un album pop au charme déchirant où elle raconte ses plaies et ses bosses de sa voix rauque et puissante. Il y parle de sa première histoire d'amour, de la mort et de la maladie au sein de sa propre famille.
Alex Hepburn baigne depuis sa plus tendre enfance dans la musique des années 60, 70 voire 50 et cela se ressent terriblement dans cet album où sa voix est sublimée par des arrangements soul à souhait. Cette voix rocailleuse omniprésente tout au long de ce "Together Alone" laisse penser qu’Alex Hepburn a dû griller bien plus qu’une cartouche de cigarettes durant son adolescence, n’en déplaise à ses parents.
Et objectivement, que serait la musique des années 2010 sans celle des années 1970 ? Peu de choses si l'on s'en réfère à l'écoute du premier album de l’Écossaise. La jeune femme ne cache d'ailleurs pas ses intentions et se réclame ouvertement d'une Janis Joplin, dont elle possède la voix rauque et le sens de la gravité.
L’artiste à voix mainstream est également musicienne, elle écrit, elle compose, ses influences venant donc de la fin des années 60/début 70. Elle se dit hantée par Etta James, Billie Holiday et Jimi Hendrix à qui elle dédie une chanson sur l'opus. La jeune fille a un potentiel énorme et sa voix fait des merveilles dans tous les registres.
Le répertoire d’Alex Hepburn varie de la soul au rock, du blues à la pop, et sa voix écorchée, abimée par la vie et quelques abus de nicotine, ravit toutes les oreilles. "Miss Misery" démarre dans une musicalité folk extrêmement détendue, dans une ambiance proche de Sheryl Crow et Alanis Morissette. Un sorte d’échauffement avant le fulgurant "Bad Girl", véritable hommage à Etta James par son refrain soul 60’s au possible, un véritable retour aux plus belles heures de Chess Records, au féminin. "Broken Record" amènera calme et mélancolie, sur un arrangement minimaliste piano/voix et la classe de Billie Holiday. En suite logique, Alex Hepburn lance "Pain Is", accompagné d’une guitare sèche, et la voix criarde, mais juste, d’une Janis Joplin aux bords des larmes. "Get Heavy" prend le pas des Runaways, explosant sur un rock n’roll punchy, aux riffs heavy.
Ce sont vraiment dans les chansons les plus calmes que la londonienne parvient à nous transmettre toute la douleur présente au fond de ses tripes. C’est le cas notamment sur la balade guitare/voix "Pain Is" et le très joli "Broken Record" où la voix d’Alex Hepburn prend toute son ampleur avec pour seul accompagnement un piano et ces chœurs qui viennent s’ajouter en toute fin de morceau.
Seul bémol, les pistes un peu plus rock comme "Angelina" deviennent alors un peu plus quelconques et formatées. Parfois, les compositions de la chanteuse se font un peu trop commerciales et on se rapproche davantage des chansons d’Avril Lavigne que d’Amy Winehouse. Dommage car Alex Hepburn aurait pu être le parfait penchant féminin d’un Asaf Avidan qui, avec son premier album, avait su se créer un univers à part entière pour accompagner sa voix phénoménale.
Le disque est forcément emmené par le single "Under" présent ici en deux versions, premier tube breveté d'une artiste en pleine ascension. On regrettera au passage l'absence de sa reprise de "Woman" de Neneh Cherry qui constitue pourtant un morceau de choix de son répertoire.
Au final, malgré quelques défauts, "Together Alone" avec ses douze chansons, la place d'emblée dans le sillage d'Adele ou Duffy, pour sa capacité à adapter ses envies rétros au goût du jour. Car "Together Alone" n'est pas un album passéiste, mais l'expression parfaite d'influences bien assimilées, portées par une interprète qui a véritablement du coffre et de la substance. L’ambiance est sombre, la voix addictive, nul doute qu’il accompagnera à merveille les dépressifs d’un soir autant que les heureux de chaque jour.
C’est un premier album à la production impeccable. Alex Hepburn s’amuse et place sa voix dans tous les registres qui la passionne. Si cet opus semble assez disparate en terme de compositions, il n’empêche qu’à travers ces 12 titres, "Together Alone" permet de mettre en exergue une toute jeune artiste qui saura à coup sûr se faire une place dans le sillon des Adele, Duffy et pourquoi pas Amy Winehouse… La voix d’Alex Hepburn est un diamant à l’état brut qui ne demande qu’à s’affiner !!!

Volbeat - Outlaw Gentlemen & Shady Ladies : Un album à la première écoute mitigée, mais qui risque de devenir une référence dans quelques temps !!!

Note : 3.75 / 5 


Après avoir gravi les échelons et s’être taillé une solide réputation scénique, Volbeat, avec sa tambouille musicale détonante, était attendu au tournant. Après avoir développé une imagerie originale qui s’apparentait à l’Amérique des années 30, le groupe danois reste chez l’oncle Sam, mais visite cette fois le Far West et l’univers des westerns spaghetti. L’univers de Sergio Leone mêlé au talent du groupe a de quoi faire fantasmer le fan en quête de nouvelles ambiances.
À force de revendiquer son amour pour la country, il fallait bien que ça arrive. Pas un album de country, évidemment, mais un disque ayant pour thème les personnages de western. Produit par Rob Caggiano (ex Anthrax) qui en a profité pour prendre la place de guitariste laissée vacante depuis 2011 par Thomas Bredahl, "Outlaw Gentlemen & Shady Ladies" est à la fois l'album le plus abouti de Volbeat et, curieusement, un cran en dessous de "Beyond Hell/Above Heaven".
Poulsen chante toujours aussi bien, c’est une constante sur les albums de Volbeat, mais le ton de ce nouvel album semble un poil plus sombre que les précédents, et le songwriting enfin revenu à un bon niveau, de même que les influences thrash de Metallica ("The Hangman’s Body Count" par exemple), qui occupent à nouveau le devant de la scène partageant le rôle principal avec les habituelles influences 50′s mais aussi celles revendiquées depuis longtemps par Poulsen, à savoir les influences country (Poulsen étant un grand fan de Johnny Cash) particulièrement audibles sur "Pearl Heart", "Lola Montez" ou sur le très réussi "Doc Holliday" qui mêle banjos et riffs thrashy endiablés.
Idem pour "Our Loved Ones" sur lequel l’harmonica ouvre le bal. Volbeat continue également d’effectuer quelques détours par une pop efficace et vraiment bien écrite, comme sur le single "Cape of our Hero", très radio-friendly mais tout à fait réussi ou sur le bien rythmé "My Body".
À chaque fois qu'un groupe obtient un peu de succès et a le malheur de sortir un album un poil plus accessible, plus mélodique (parfois simplement plus recherché), l'accusation de mercantilisme n'est jamais bien loin dans le chef de file des fans de la première heure. Fans qui ont généralement cette fâcheuse tendance à considérer que si le groupe est là où il en est, c'est bien évidemment grâce à eux, ce qui interdirait tout changement, au risque de les décevoir.
Je ne suis pas ici pour juger cette tendance, qui a ses arguments, et après tout, nombre sont les groupes qui de toute façon ne varient pas d'un iota leur formule et s'en portent très bien, merci pour eux. Mais force est de constater qu'elle est quasi-systématique, comme auront pu le constater Slipnot, In Flames, Marilyn Manson, Mastodon, et bien évidemment le "cas d'école" Metallica avant eux. Non, le vrai problème est quand ce changement d'orientation s'accompagne d'une perte d'efficacité, de qualité de composition. 
C'est sur une douce introduction acoustique, "Let's Shake Some Dust" que l'album commence. Traduit littéralement, "Secouons un peu de poussière" porte bien son nom car ces 90 secondes nous emmènent dans une ambiance de désert digne des westerns de Clint Eastwood. Malheureusement, la promesse n’est pas toujours tenue. En effet, l’univers western n’est exploité que sur quelques titres de l’album. On s’imagine ainsi les paysages arides s’étendant à perte de vue lors de l’intro, on voit le bandit, la cordelette au cou, sous sa potence dans "The Hangman’s Body Count", ou encore la cavalcade endiablée du couple Michael Poulsen / Sarah Backwood sur "The Lonesome Rider", qui sont autant de titres réussis de cet album. On notera également que le groupe peut allier cette ambiance d’un autre âge avec son heavy metal contemporain, avec "Doc Holliday".

Ainsi, une fois l'intro passée, il faudra attendre la chanson "Dead But Rising" pour vraiment sentir que l'album décolle d’une belle façon. Je n'ai vraiment pas été impressionné par les deux premières chansons "Pearl Hart" et "The Nameless One", les deux pistes (avec une ou deux autres) fragilisant un album qui aurait pu être d'anthologie.
Après un "Beyond Hell/Above Heaven" qui proposait paradoxalement les titres les plus radio-friendly de leur histoire jusque-là ("Fallen" et "Heaven nor Hell" en tête) mais également de vrais brûlots metal, accompagnés par exemple de valeurs sûres comme Mille Petrozza de Kreator et Barney de Napalm Death, Volbeat s'était imposé comme un groupe majeur, bientôt considérés par la plèbe comme les "nouveaux Metallica".
Conquérir le public metal était fait. L'objectif suivant était clair : entrer dans la cour des grands. Franchir l'étape supplémentaire, l'étape franchie par Metallica sur son "Black Album", ne plus être un groupe majeur du metal, mais un groupe majeur du rock. Un groupe majeur tout court. Le single "Cape Of Our Hero" allait dans ce sens : harmonies de guitare volbeatesques, voix caractéristique de Poulsen, le tout enrobé dans de superbes mélodies et un refrain tout simplement idéal. Un tube, un vrai, une réussite, plus accessible.
Malheureusement, si la variété des influences avait été un point fort sur "Beyond Hell/Above Heaven", elle tire "Outlaw Gentlemen & Shady Ladies" un peu vers le bas en donnant un album mitigé. Un opus dans lequel les points forts, comme par exemple "Cape Of Our Hero", le très volbeatien "Dead But Rising" ou le sombre "Room 24", qui présente une prestation convaincante du légendaire King Diamond, se retrouvent parasité par des titres un peu trop passe-partout, comme "Lola Montez" et "The sinner is you".
Là où le précédent album était très direct et générait une énergie proche d'un AC/DC, "Outlaw Gentlement & Shady Ladies" est parfois un peu alambiqué et fait surtout penser dans sa construction à "Johnny the Fox" de Thin Lizzy. Au jeu des références, "Outlaw Gentlemen & Shady Ladies" contient également deux titres dont l'emprunt à Black Sabbath est plus qu'évident avec "Dead But Rising" et surtout "Room 24".
Fidèle au thème choisi, Volbeat tire finalement le mieux son épingle du jeu avec "Our Loved Ones" introduit par un harmonica qui n'aurait pas dépareillé "d'Il était une fois dans l'Ouest", et "Doc Holliday" où Volbeat fait un usage magistral du banjo. Un autre vent de fraicheur sur l'album est la chanson "Lonesome Rider", avec comme invité la chanteuse Sarah Blackwood. Le duo s'en donne à cœur joie dans un mélange de country et rockabilly ! Sans oublier le refrain vraiment accrocheur !
Au final, avis mitigé pour "Outlaw Gentlemen & Shady Ladies". Si certains morceaux sont assez décevants, les autres chansons sont d'un calibre supérieur. Les Danois nous font passer un bon moment, mais avec un léger arrière-goût. Alors que la formation est, qu'on se le tienne pour dit, un grand groupe, capable de faire passer de grands moments.
On peut gager que "Outlaw Gentlemen & Shady Ladies" a tout pour séduire les États-Unis à qui il s'adresse en priorité. C'est certainement le prix à payer pour grandir encore, avec un album qui risque bien de devenir une référence dans les années qui viennent, à défaut de convaincre totalement sur l'instant !!!

Swann - Neverending : Un folk-rock mélancolique et soyeux !!!


Note : 4 / 5 

Aperçue sur diverses scène anglaises et françaises (en première partie de Barbara Carlotti à La Cigale), Swann s’était déjà signalée à l’attention des observateurs avec un EP contenant une reprise étonnante du "Bobby Brown"  de Frank Zappa. Mais la nouvelle pépite d’un folk-rock à la française passe aux choses sérieuses avec "Neverending", un premier album produit par Rob Ellis, habitué des femmes de caractère puisqu’il a déjà dompté des disques pour PJ Harvey, Anna Calvi ou Bat for Lashes. Et même Marianne Faithfull !
Ce premier opus de Swann, sortie le 15 avril dernier, est un très bel album. Comme beaucoup le disent, elle est sans conteste la nouvelle Cat Power à la française. Une voix sensuelle, grave et envoûtante faisant quelque peu allusion à Lou Doillon ou encore Patti Smith. A 23 ans elle possède déjà une voix de femme fatale, Nico et Lou Reed à elle seule, patinée des mille et une vies qu’elle n’a pas encore vécues, imprégnée de ce désenchantement gracieux des cowgirls qui ont le blues et de la gravité sensuelle des Patti, Amy ou Cat.
Dans le clip de son EP, "Show Me Your Love", Swann s’amusait à porter la moustache façon Frank Zappa, dont elle reprenait donc "Bobby Brown". Une ballade aux arrangements folk interprétée d’une voix douce qui illustre bien l’univers de Swann. La chanteuse parisienne révèle une voix grave un peu cassée. Nico, Lou Reed et le Velvet Underground, découverts dans la discothèque de ses parents, ne sont pas loin, reflet d’un folk rock au vécu teinté de désenchantement.
La jeune et jolie parisienne, de son vrai nom Chloé, a une indéniable personnalité vocale. Un organe délicatement brumeux qu’elle met au service de chansons intimes jusqu’à l’impudeur. "Neverending" est un véritable recueil de pépites folk-rock. Tout commence avec "Will I see you again" une magnifique balade folk douce et puissante montant en crescendo, un régal. On enchaîne avec "It don't rhyme" dans un registre plus pop/rock mais tout aussi bon, un album équilibré, sans artifices et naturel.
"Loneliness" est aussi présent sur cet album, une douce chanson qu’elle a interprétée sublimement il y a quelques mois maintenant lors d’un open mic dans l’émission "Taratata" présenté par Nagui. On ne peut pas passer à côté aussi du tubesque "Show me your love", véritable bombe au refrain accrocheur et entêtant agrémenté de riffs de guitare particulièrement agréable.
Entre guitares, piano et ambiances blues acoustiques, Swann charme par ses chansons en anglais aux climats délicats qui nous parlent d’amour, de voyages, de rencontres, de solitude. Autant de photographies musicales au ton pastel qui traduisent la personnalité de la chanteuse que l’on devine timide et forte à la fois. Des folk songs qui témoignent du tempérament mélancolique de la chanteuse dont le nom a un côté madeleine de Proust. Elle a commencé à écrire des chansons vers l’âge de onze ans. La musique et les voyages seront son moteur. Côté scène, elle a beaucoup joué dans les clubs en Angleterre où elle a vécu pour apprendre l’anglais, dont elle a gardé un accent naturel.
Peuplé de tempos lents et languides, "Neverending" installe un climat narcoleptique que la voix grave de Swann hante comme une Ophélie préraphaélite. Seul "Show Me Your Love" emprunte un rythme et des couleurs rock enlevés. Avec des arrangements fins, pianos et guitares subtils, un anglais maîtrisé, ce premier effort installe un univers à part dans le son global 2013, qui incite à l’indolence et à la stupéfaction.
Au final, acclamée avec son premier EP "Show me your love", à seulement 23 ans la jeune artiste va mettre tout le monde d’accord avec son premier album, "Neverending", et risque bien de marquer un grand coup, au point même de s’installer parmi les plus grands du genre et comme une incontournable de 2013. Elle est la jolie surprise de ce début d’année et risque de s’imposer comme une figure phare de la chanson. Ne la loupez pas, l’éclosion d’un grand talent est imminent !!!

Triddana - Ripe for Rebellion : Un groupe argentin de folk metal qui sent bon l’Écosse !!!

Note : 4.5 / 5 


Stupeur et tremblements ont accompagné la nouvelle qui était déjà dans l'air depuis quelque temps... Skiltron a splitté après le départ de quatre de ses membres, dont le très charismatique chanteur Diego Valdez.
Si ces quatre membres de Skiltron se sont faits la malle, le groupe reste bel et bien actif et prévoit même un nouvel album pour 2013, tandis que les quatre séparatistes ont tout simplement créer un nouveau groupe dont le nom est Triddana, dérive de l'irlandais "Troideanna" et qui signifie tout simplement "combats".
Que vous connaissiez ou non Skiltron, et bien vous apprendrez à connaître Triddana. Ces argentins qui chérissent le folk metal arrive donc avec un premier opus, "Ride for Rebellion", tout simplement étonnant et époustouflant ! C'est un album, vous vous en doutez bien, qui ne présente aucunement de la musique de chambre, mais bien des morceaux qui font la part belle à des instruments à vents et à cordes d’un autre temps.
En tout cas, si on n’est pas au courant de leur provenance, on croirait cet album directement sorti des faubourgs Édimbourg tant le côté folk est prépondérant. Un peu à la manière d’un Elvenking les "celtes" de Buenos Aires mixent cela avec une base heavy qui s’amalgame à la perfection. Cette mixture donne une impression de sarabande entraînante, presque joyeuse ce qui a pour conséquence de donner un rythme endiablé à cette première galette.
Le son de Triddana est enracinée dans le heavy metal mélodique traditionnel avec probablement, voir même certainement, quelques touches de power metal. Concernant ces genres, le début des années 2000 s'est fait plutôt calme, si l'on excepte la fulgurante présence d'Elvenking, la courte visite de Tuatha de Dannan ou la constance de Mago de Oz. C'est l'Argentine qui a donc permit au style de connaître un souffle nouveau dans la deuxième moitié de la décennie, grâce à l'arrivée de Skiltron sur une scène metal celtique qui s'est retrouvée revigorer par ce mariage convaincant entre cornemuse et riffs acérés.
Il est évident que les dissensions au sein de Skiltron n'étaient pas d'ordre artistique, puisque les Triddana proposent, en guise de premier album, ce qui aurait pu être la quatrième livraison de leur ancien groupe. L'identité du combo, dont est tributaire l'excellent chanteur Diego Valdez, se fait limpide dès le premier titre de l'album.
Le vocaliste, qui évoque tour à tour Ronnie James Dio et Nils Patrick Johansson (Astral Doors, Wuthering Heights), est le premier argument en faveur de ce nouveau groupe : une voix taillée dans le rock, puissante et nuancée. Valdez possède une voix très particulière, qui peut monter en flèche lorsque cela est nécessaire ou exprimer une certaine brusquerie lorsque cela s'avère utile !
"The Beginning", avec ses percussions guerrières et son riff, imparable, vient donc bien vite nous en mettre plein la face. Agrémenté d'une cornemuse garante de sa teneur mélodique et de son impact sonore, ce titre au tempo rapide se veut un brûlot imparable.
Les Triddana reprennent donc les ingrédients qui avaient fait le succès des albums de Skiltron, à savoir une parfaite combinaison de Heavy Metal couillu avec des instruments traditionnels celtiques et principalement la cornemuse, comme en témoignent les cinq premières compos de cet album. L'osmose est parfaite ! Si vous ne connaissez pas Skiltron, il pourrait vous sembler bizarre, voire carrément kitsch qu'un groupe argentin s'amuse à pratiquer un style qui traite des anciens Highlanders d’Écosse et d'Irlande tout en utilisant leurs instruments traditionnels. Pour info, sachez que l’Argentine abrite une communauté irlandaise qui compte aujourd’hui entre 500 000 et 1 000 000 de personnes, soit la cinquième communauté irlandaise dans le monde.
Toutefois on découvre une nouvelle facette dès la sixième offrande du groupe qui reprend de fort belle manière un classique intemporel de la musique celtique. A savoir, une reprise audacieuse et nécessairement "metallisée" de "All Souls Night", titre aux sonorités celtico-arabisantes de la prêtresse Loreena McKennit, transformé en un morceau tribal et fédérateur.
Cette reprise annonce la couleur : non content de reprendre ce qui a fait le succès de leur début, le groupe prend le parti de varier régulièrement de propos. Affichant par la même occasion une volonté des membres de se démarquer de leur ancien groupe avec un premier constat évident, la volonté de rendre leur son moins sauvage, plus travaillé, un peu plus synthétique c'est vrai, mais avec un réel souci de fusionner de manière fluide et cohérente tous les instruments entre eux. D'où cette impression de fraîcheur qui découle de "Ripe for Rebellion".
Ainsi avec l'instrumental "Paddy's Leather Breeches Set" ensuite, qui démontre l'importance de la cornemuse au sein du groupe utilisée comme véritable moteur mélodique, et non comme un bricolage rapide censé apporter une caution celtique à la formation. Avec le mid-tempo "In the Dark Age" enfin, titre aux allures de ballade qui voit les sonorités acoustiques prendre le pas sur la distorsion le temps d'un morceau transpirant la sincérité.
Mention spéciale pour le dernier titre "Faking The War" qui est un hymne guerrier que les musiciens ont décidé de corser au niveau du chant et du tempo pour le plaisir de tous. Pour le reste, c’est également un régal d’entendre des pièces qui ont été mûrement réfléchies et travaillées.
Alors est-ce que les Triddana étaient mûrs pour se révolter comme l'indique le titre de cet album et voler de leurs propres ailes ? Et bien force est de constater que c'est un grand oui pour ma part. Je ne peux que vous encourager à acquérir ce cd qui est un premier essai que de nombreuses formations souhaiteraient bien sortir.
Au final, Avec Triddana, l'Argentine confirme son potentiel à être le pourvoyeur principal de groupes folk metal de qualité depuis le début du siècle nouveau. Si ce nouveau groupe s'adresse autant aux amateurs de metal celtique que de power mélodique, il propose un premier album foisonnant d'idées excellentes qui ne demandent qu'à prendre leur envol. Une belle découverte à côté de laquelle il serait dommage de passer !!!

Blondstone - EP#1 : Un Grunge / Stoner puissant et mélodiquement parfait !!!

Note : 4.5 / 5 


Blondstone propose un rock accrocheur qui derrière une fausse simplicité mélodique dissimule un rock solidement ancré. Tentant le mariage de la spontanéité et du groove envoûtant, le trio met à disposition un premier EP plutôt sympathique et bien ficelé.
Originaire de Nancy, Blondstone se forme en 2011 sur les cendres de French Kiss, groupe aux saveurs rock-garage-pop qui sévit alors dans la région pendant plusieurs années. Forts d'une expérience live impressionnante dans le Grand Est et ayant écumé les salles de concert en compagnie d'artistes tels que General Elektricks, Wishbone Ash ou encore Love Me Nots, Alex (chanteur guitariste) et Nico (bassiste) décident de revenir à leurs premières influences que sont le grunge et le stoner et commencent l'écriture d'un premier EP en compagnie de Pierre (batteur) en 2011. Moins d'un an après, le projet Blondstone voit le jour et leur premier EP est en téléchargement libre sur internet. Salué par la critique, ce premier EP est une franche réussite.
Pour tous les nostalgiques de la génération grunge des 90's ou du rock alternatif, représenté par des groupes cultes comme Nirvana, Pearl Jam ou Alice in chains, Blondstone est fait pour vos oreilles. Mais ce jeune ce trio n'a gardé du grunge que la musique, puisque c'est en costume cravate qu'ils se présentent devant vous sur scène, la classe Blondstone.
Un son puissant, énergique, bien en place, caractérisé par des guitares groovy, une section basse-batterie lourde et punchy, et un chanteur dans la droite ligné d'un Chris Cornell ou d'un Eddie Vedder, ils remettent les pendules à l'heure du Rock pur, véritable pierre philosophale du groupe, celle-là même qui orne la pochette de leur premier EP entièrement auto-produit.
Revendiquant ses racines entre le grunge de Nirvana et les montées en puissance de Queens Of The Stone Age (QOTSA), Blondstone maîtrise les rondeurs du rock. La fougue de Nirvana est restée à quai, mais franchement il n'y a pas de raison de s'en plaindre. L'aisance avec laquelle les Nancéiens posent leurs mélodies permet aux différentes compositions de trouver rapidement une place dans notre esprit.
Les cinq compositions s'incrustent chacune à leur tour dans l'oreille. Une fraîcheur spontanée ressort de l'interprétation et de l'écriture. Bien que les ficelles ne soient pas nouvelles, Blondstone réussit à s'approprier l'exercice phare des années 90. 
Tout commence avec ce "Rare&Strong", chanson que ne renieraient pas des groupes comme Masters of Reality pour le côté groovy de la chose, ou les Queens Of The Stone Age pour les arrangements et les détails à foison, entre un son typé "Rated R" (QOTSA) et quelque chose de plus moderne, plus pop. Ce démarrage haut en couleur ouvre la voie de façon brillante sur ce petit condensé rock-stoner des plus addictifs.
Et ce n'est pas le reste des compositions qui vous fera dire le contraire : une basse fuzzy, des guitares et mélodies vrombissantes sur "Hard to remove", un tube en devenir avec "Shoot Shoot Shoot", de la rage et de l'efficacité sur "Shoulder to cry on"... non vraiment ce "EP#1" est un bon médicament, c'est tout ce qu'il vous faut pour vous remonter le moral ou tuer l'ennui et le stress.
"Lazy", morceau qui conclut cet EP, est 5 minutes 12 de bonheur. Ça pourrait en durer 15. C’est d’ailleurs dommage que ce morceau ne soit pas plus long, à mon sens. Un tempo très lent, une basse qui groove, une voix légèrement saturée avec juste ce qu’il faut d’écho derrière pour la texture délicatement psyché de ce morceau, et quelques gros riffs de guitares qui surgissent juste au bon moment, juste quand il faut.
On ressent chez Blondstone une faculté presque innée pour écrire des titres fonctionnant immédiatement mais toujours bien Rock. Les musiciens possèdent de la technique, ouvrant ainsi le répertoire de leurs interprétations. Blonstone est une affaire à suivre. Et en attendant le prochain épisode, rien ne retient à profiter de ce premier EP.
Aucun temps mort n'est à déplorer sur ce premier effort du groupe, tout est incroyablement bien exécuté et toutes les normes ISO du stoner, du post grunge et du désert rock sont respectées : blues psychédélique à la Masters of Reality ("Lazy"), refrains tueurs à la QOTSA, guitares grungy, et parties chantées impeccables (un frontman ayant un style vraiment intéressant, jamais ennuyant, toujours juste et sachant délivrer une bonne dose de rage quand il le faut), une production au poil et un ensemble de compositions taillées pour le live, qui sauront à n'en point douter combler une foule d'amateurs de ce genre de son ultra cool.
Un sans-faute et même plus pour ce trio qui sait y faire en termes d'efficacité et d'inspiration, qui signe là un premier effort de qualité... Vite, un album !!!

Devendra Banhart - Mala : Un album dans la continuité de sa discographie, mais qui parvient pourtant à surprendre !!!


Note : 4 / 5 

En écoutant le nouvel album de Devendra Banhart, l’auditeur a du mal à réaliser que c’est déjà le huitième, en seulement un tout petit peu plus de dix ans, le premier album officiel nommé "Oh Me Oh My|Oh Me Oh My...The Way the Day Goes By the Sun Is Setting Dogs Are Dreaming Lovesongs of the Christmas Spirit" étant paru en 2002. Histoire de fêter dignement cet anniversaire, le hippie d’origine texane s’est aujourd’hui fendu d’un de ses plus jolis albums depuis longtemps, en renouant avec ce qui faisait le charme de ses débuts. Tout en s’inscrivant aussi dans l’air du temps, un air du temps où le folk reste bohème mais accessible. Résultat : un disque au charme diffus et irrésistible, manifestement réalisé par un artiste épanoui, mature et heureux.
"Mala" marque le retour en force de cet étrange zigoto, Texan de naissance, mais un peu Martien d’adoption. Apôtre d’un folk à tendance freak, Banhart a visiblement eu le cœur brisé, thème principal de ce nouvel album. Mais il n’est pas misérabiliste. Déçu et amer, certes, mais aussi baveux, voire comique.
"Mala" s’écoute donc dans le plaisir, sourire en coin. À travers les quatorze titres, le chanteur à la voix oscillante offre quelques interludes, dont la très jolie instrumentale "Ballad of Keenan Milton". La palette sonore du disque est vaste, allant du folk tout simple au rock lent, en passant par des airs latins (la belle "Mi Negrita"), tout ça mené par des lignes de basses lourdes rappelant The XX.
Quatre ans que l’on attendait fébrilement le successeur de l’immense "What Will We Be" (2009) avec l’espoir de retrouver Devandra intact et toujours aussi inspiré après sept albums pour un peu plus de 10 ans d’une courte mais déjà riche carrière. Car si l’on y regarde d’un peu plus près, on se rendra vite compte que, depuis le discret "The Charles C. Leary" en 2002, mais surtout depuis "Cripple Crow", l’album qui le révéla au grand public (avec notamment le titre "Feel Just Like A Child" immortalisé par Renault), Devandra Banhart reste plus que jamais l’un des rares songwriters capable d’écrire à chaque nouvel album des chansons qui marquent l'inconscient collectif.
Sa longue et grasse chevelure devenue courte et stylée, ses guenilles transformées en costumes The Kooples, son regard hagard finalement masqué par des lunettes Oliver Peoples, Banhart revient avec des chansons folk hippie épurées (notamment en compagnie des excellents Vetiver) devenues tour à tour hymnes rhythm & blues communicatifs ou ritournelles bossa gorgées de soleil.
Comme l’annonce la jolie ouverture lo-fi, "Golden Girls", "Mala" est un album intimiste, nettement plus que son prédécesseur "What Will We Be", enregistré avec une pléthore de musiciens dont le producteur Paul Butler. Cette fois-ci, Banhart s’est isolé avec son vieil ami Noah Georgeson pour enregistrer ces quatorze morceaux avec moult instruments et machines vintage, parmi lesquelles un enregistreur Tascam des années 1980, initialement destiné aux artistes hip-hop.
Album coloré et chaleureux, "Mala" régale par la qualité de ses mélodies, mais aussi et surtout par le foisonnement musical qui se dégage d’un ensemble dans lequel les sonorités électroniques font leur apparition de manière assez discrète, sauf peut-être sur le titre "Your Fine Petting Duck", dont le final carrément "House" peut laisser un poil dubitatif. Heureusement, c’est la seule faute de goût dans un océan de délice et de poésie, où chaque titre se déguste avec un plaisir immense, où la voix de Devandra dégage, plus que jamais, charme et douceur, le rapprochant encore un peu plus du, pourtant, inégalable Chet Baker.
Toutes ses inspirations sont là, bien ancrées. Que ce soit dans le Venezuela ou dans le Texas profond, le monsieur ne se repose pas sur ses lauriers, vire les convenances et se fait plaisir. Quitte à devenir plus accessible. Si l’ensemble ne prend pas non plus trop de risques fous et reste dans la veine du folk indie auquel nous a habitué Banhart, il possède un petit quelque chose de neuf, qui interpelle l’oreille pour mieux la conforter ensuite.
Avec des titres tels que "Daniel", "Never Seen Such Good Things", "Mi Negrita" ou "Won't You Come Home", Devandra Banhart continue de creuser son sillon. Sans rien changer ou presque à son style musical, à son mode de composition et à sa manière d’aborder le songwriting, il parvient pourtant à nous surprendre encore, à nous émerveiller avec des chansons déjà inusables et dont on devrait retrouver très vite certaines d’entre elles dans les meilleures playlists et même ailleurs.
Installé à Los Angeles au moment de l'enregistrement, Devendra Banhart a remis du soleil dans ces chansons, jouant avec les nuances et les ambiances et nous embarque avec lui au fond d'un hamac, le verre de piña colada pas loin !!!

Sallie Ford and The Sound Outside - Untamed Beast : Un rock sans âge incroyablement addictif !!!

Note : 4 / 5 


Après la belle surprise que constituait l'album "Dirty Radio" fin 2011, le groupe Sallie Ford and The Sound Outside enchaîne début 2013, avec "Untamed Beast", un nouvel opus où la troupe réveille véritablement son grave penchant pour le rock 'n roll le plus humide et le plus ouvertement sexuel. "Dirty Radio" révélait le charisme et la gouaille de cette chanteuse semblant tout droit sortie des années 1950 ambiance rock’n’roll crasseux. Ses insolentes qualités sont aujourd’hui confirmées par le second album de Sallie Ford and The Sound Outside, où la jeune femme est toujours bien entourée par le guitariste Jeffrey Munger, le contrebassiste Tyler Tornfelt et le batteur Ford Tennis.
Décrite comme un "croisement entre Ella Fitzgerald et Tom Waits" par le magazine anglais Uncut, Sallie s'est imposée comme l'une des voix féminines les plus marquantes du rock indépendant. Et "Untamed Beast" est une explosion rock'n'roll viscérale.
Il y a chez Sallie Ford and The Sound Outside cette senteur de poussière, la chanteuse est passée maître dans l’art de remettre au goût du jour le rock tel qu’il était dans les années 50. Guitares fuzz, riffs lapidaires, voix criarde, reverb exacerbée tout semble vétuste et sent bon l’ampli à lampe. La belle envoie du bois dès l’ouverture de l’opus avec "Addicted" et "Party kids".
Les deuxièmes albums ont souvent un goût de déjà-vu plus ou moins prononcé. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le groupe ne s'est pas laissé prendre à ce jeu-là. Leur deuxième opus, aux sonorités bien plus rock, les empêche de plier sous le poids des étiquettes vintage et rétro. C'est la révolution du vintage et la colère est clairement un des ingrédients de cet album. Adieu conformité et style défini, le quartet de Portland a pris du grade et un petit virage féministe aussi !
"Untamed Beast" signifie "bête sauvage" en version française. En effet, il prend nettement moins de gants que "Dirty Radio", déjà quelque peu vindicatif. L’objectif ici est de ne surtout pas se réfréner, de chanter avec ses tripes et de s’imposer dans un monde dominé par les hommes. Dès l’ouverture en forme de manifeste de "They Told Me", Miss Ford impose sa personnalité et rappelle bien que personne ne lui dictera sa conduite. "I can fuck, I can drink, and I don’t care what you think", chante-t-elle plus loin dans "Bad Boys". Le message est clair !
Alors oui, cette nouvelle galette est beaucoup plus rock mais cela ne veut pas dire que tout ce qui est rétro a disparu. "Devil" revient sur leurs premières amours avec une mélodie très rockabilly. "Do Me Right" est à fond dans les années 50. Ça claque, ça swingue et vu que l'album n'est pas composé que de titres de ce style, ça passe bien, même très bien. L'album se finit avec un dessert, une mélodie plus douce portée uniquement par Sallie Ford, sa voix et sa guitare.
En onze morceaux et trente-quatre minutes, l’auditeur tombe dans un rock’n’roll originel et sans tabou mais qui échappe à toute vulgarité. Sans doute grâce à une maîtrise des instruments (le groupe a gagné en professionnalisme) et de la voix, profondément abrupte, de Sallie Ford. Avec des brûlots comme "Rockability" ou "Devils", elle se refuse toute retenue. Même sur des titres plus lents, et plus risqués aussi, tels que "Shivers" ou "Party Kids", l’énergie est là, brute de décoffrage.
Au final, "Untamed Beast" est un album de référence. Sallie et Sa bande de Garçon nous gratifie d’un rock sans âge mais drôlement efficace et addictif. Il sort de cet album un sentiment d'urgence irrationnelle, de rush qui contraste magnifiquement avec les sonorités rétro. Si vous aimez le rock à bout de souffle, les mélanges de genre sans gêne, alors précipitez-vous sur "Untamed Beast" et laissez-vous emmener dans sa course effrénée !!!

Adam Green & Binki Shapiro - Adam Green & Binki Shapiro : Un retour à la pop romantique et sexy des sixties !!!

Note : 3.75 / 5 


Depuis l'invention de la pop music, les duos d'amour platonique ont toujours eu leurs bonnes heures. De Nancy Sinatra et Lee Hazlewood dans les sixties à She and Him dans les années 2000, ces couples fantasmés ont souvent livré de grands disques. Dernier en date, la rencontre entre Binki Shapiro et Adam Green.
A ma droite, le crooner indie Adam Green à la discographie déjà importante (six albums en solo). A ma gauche, l'égérie, indie elle aussi, Binki Shapiro, échappée de feu-Little Joy. Tous deux joignent leur talent au profit d'un disque charmant, fortement inspiré par les duos mixtes de Nancy & Lee à Jane & Serge.
Adam Green, qui entama sa carrière aux côtés de la fantasque Kimya Dawson, aime les duos. Les disques de Lee Hazlewood et Nancy Sinatra l’obsèdent. Les chansons de cœurs brisés, ciselées d’accords mineurs, le ravissent. "Blood On The Tracks" (1975), le plus grand disque de rupture amoureuse jamais enregistré, demeure son album préféré de Bob Dylan.
De sorte que, traversant lui-même l’éprouvante fin d’une aventure sentimentale, l’homme a suivi le même chemin que ses héros, enregistrant son meilleur disque au bord des larmes mais en charmante compagnie ! Celle de Binki Shapiro, ex-compagne de Fabrizio Moretti avec qui elle anima le réjouissant trio Little Joy, qui ne donnera probablement jamais suite à son inusable album éponyme de 2008. On l’a dit, entièrement écrite à quatre mains, la collaboration entre mademoiselle Shapiro et mister Green doit beaucoup à Lee Hazlewood qui, rappelons-le, aida Phil Spector a démarré son illustre carrière.
Seuls ensemble, ils vont donc composer un bouquet de chansons romantiques et un brin désabusées, déposé dans le vase immémorial de la country-pop et du folk baroque. Il suffit d’une seule écoute à "Adam Green & Binki Shapiro" pour accrocher à leur univers. Grâce à ses arrangements rappelant les sonorités pop-folk de la fin des sixties et à la complicité évidente qui lie les deux chanteurs, ce duo semble être l’accompagnement parfait pour une journée d’été ensoleillée en Californie.
L’atmosphère dans laquelle nous entraînent les deux artistes, avec leurs sons de guitares rayonnants et les discrets accents de claviers suggère évidemment quelque chose de romantique, néanmoins les paroles sont plus axées vers une douce mélancolie, discourant de manière simple et candide sur la trahison, les ruptures amoureuses et les discordes conjugales. Oscillant entre harmonie et amertume, Green et Shapiro nous apparaissent comme des confidents, des intimes, transposant de difficiles situations personnelles en de complexes et bucoliques chansons.
Cet album oscille entre le folk, la pop sixties et des accents rock qui rappellent les débuts du Velvet Underground. On y retrouve la voix de crooner de Green et celle plus mélancolique de Shapiro. Les deux timbres se répondent à la perfection et le parfois est parfois cynique, comme des chroniques amoureuses douces-amères.
Avec cet album, on lorgne un peu vers l’exercice de style. En effet, on est face à des chansons qui nous plongent directement dans la pop américaine des années 60. "Here I am", qui ouvre l’album, est une ballade folk à 3 temps des plus classiques, où les voix des deux compères se marient à merveille. Binki livre une belle prestation façon Nancy Sinatra et on retrouve la voix puissante et grave d’Adam Green, à la manière d’un Leonard Cohen.
Adam croone avec classe ("Pitty Love"), la voix de Binki ennivre ("Pleasantries", "What's The Retard"). C'est le musicien et producteur Noah Georgeson (Devendra Banhart, The Strokes, Little Joy, Charlotte Gainsbourg, Vetiver...) qui a supervisé le projet, apposant sa patte sur la dizaine de titres portés par des arrangements savoureux.
Certains titres vont même verser dans la country-folk, toujours à l’ancienne, comme le sympathique "Pleasantries". Des titres plus folk très réussis jalonnent cet album, comme "Don’t ask for more", plus 70’s, ou encore "Pity Love", qui nous rappelle que Nicole Kidman et Robbie Williams s’étaient déjà pliés à ce genre d’exercice rétro avec "Somethin’ stupid", chanson reprise une multitude de fois depuis sa création en 1963, pour Nancy et Franck Sinatra. On retrouve même un bon vieux slow comme on en fait plus avec "Casanova" et son clavecin, titre qui donne l’impression d’avoir été entendu 1000 fois, mais qui fait l’effet d’une friandise sucrée auquel on ne peut résister.
Bien sûr, on a déjà entendu tout ça ailleurs, et même en mieux chez She & Him, dont Adam Green et Binki Shapiro évoquent souvent la doublure. Avec un brin de mauvaise foi, on pourrait même soupçonner les deux New-Yorkais de ne pas avoir composé leurs propres mélodies, se contentant de reformuler les plus belles compositions du génie de Las Vegas, Hazlewood. Pourtant, séduit par la légèreté du résultat, on n’en fera rien.
Car aussi facile soit-il, cet enregistrement inaugural n’est jamais simpliste ou putassier. On y retrouve avec délice ces deux voix tant aimées, réunies le temps de dix titres brillants. Emmené par la guitare acoustique d’Adam, l’orchestre qui mène le bal maîtrise sur le bout du médiator l’âge d’or des glorieuses années 60. Basse chaloupée, batterie économe, claviers en pleurs, rien ne manque à l’appel. L’ambition n’est pas de renouveler le genre mais de s’y réfugier !
Bien évidemment, il ne faut pas s’attendre à quoique ce soit de très nouveau ou à une quelconque surprise de la part d’un tel album. On est là dans du très connu, voir du déjà entendu, mais c’est réalisé avec la manière, le duo Adam Green / Binki Shapiro fonctionne à merveille et ces chansons qu’on entend pour la première fois semblent avoir toujours existées dans un coin de notre tête. Un exercice de style réussi haut la main. Faussement naïf et de grande classe, cette première collaboration est une réussite !!!

Nick Cave and The Bad Seeds - Push The Sky Away : Un disque apaisé sans réel fil conducteur, mais terriblement harmonieux !!!

Note : 4 / 5



A l'aube de ses 56 ans et pour son quinzième round avec les Bad Seeds, Nick Cave sort un album intéressant. Décrit par son auteur comme "beau et mélodique", on pourra ajouter que "Push the Sky Away" est cohérent et envoûtant en grande partie. Profondément posé et plus crooner que jamais, l'agitation vient des voix en retrait, d'une ligne de basse et des violons de "Jubilee Street". A l'inverse de sa pochette qui nous montre tout dès le premier coup d'oeil, il faudra être patient pour que "Push the Sky Away" dévoile son potentiel.
Congratulé par la critique, le précédent opus, "Dig, Lazarus, Dig!!!", prouvait encore une fois que ce bluesman littéraire n'en finissait pas de se promener, avec une savante production, dans un déluge de mots et de visions apocalyptiques, entre l'amour et la mort. Depuis ce dernier, paru en 2008, Cave a écrit le scénario "Des hommes Sans Loi" ainsi que sa bande originale et celle du sublime "La Route". C’est dire si "Push The Sky Away" était attendu de pied ferme. Il en résulte que les australiens livrent un quinzième opus s’annonçant comme une pépite de blues tranquille aux textes affinés.
L'album est bref mais intense. Il comporte neuf titres balayés en une quarantaine de minutes avec le Bad Seeds en grognards de rigueur. Guitares domptées, claviers tempérés, mélodie de velours pour ballades crépusculaires, "Push the Sky Away" est l'un des disques les plus apaisés de Nick Cave et ses Bad Seeds.
Le prolifique crooner (scénarios, livres, disques), accompagné de ses mauvaises graines, sort donc un quinzième album à la beauté sombre et éblouissante. Le "prince des ténèbres" chante, avec une extrême douceur et d'une voix sereine (qui fait parfois penser à Leonard Cohen), des histoires de sirènes, d'âmes damnées et de rédemption.
"Push The Sky Away" est un album qui fait l'économie de l'agitation et de l'extravagance. Pas une guitare plus forte que les pianos, pas un coup de cymbale pour effrayer les violons. Pour autant, c'est aussi un disque rythmé, en lenteur, et intense. Auto-influencé par ses dernières B.O de films, Cave hausse rarement la voix et reste dans cette ambiance théâtrale et cinématographique.
Égal à lui-même, le chanteur plante son air sombre et sa voix grave dès "Who No Who U R" (qui cette nouvelle galette), étrange ballade électronique peu dans l'habitude du rocker dont le rythme ténu est soutenu par des bribes soufflées et un chœur furtif. La voix est toujours prenante.
Le "Wide Lovely Eyes" qui suit, bien que joliment élégiaque, relève encore de la mise en jambe avant les sursauts rock de "Water's Edge" et le premier grand sommet du disque, "Jubilee Street". Un long morceau vénéneux défilant dans une atmosphère lugubre, enveloppée d'un linceul de cordes. D'ores et déjà un classique millésimé du grand Cave.
Le plus étonnant est que Nick Cave et ses Bad Seeds nous prennent par surprise en montant plusieurs fois la tension sans jamais exploser comme sur les nombreuses ballades que sont "Wide Lonely Eyes" ou la fantomatique "We Real Cool". Les structures sont trompeuses, la batterie reste en sourdine et si certains aimeraient que la furie sorte de son cercueil pour foutre le feu à des morceaux intenses qui pourraient manquer d'énergie, au fil des écoutes pourtant les morceaux prennent de l'ampleur.
Au final, même si une touche de désinvolture en forme de rock'n'roll aurait sans doute transcendé ce moment de recueillement en une célébration extatique jubilatoire, ce quinzième LP reste néanmoins de haute volée. Un de plus au compte de cet immense songwriter. Ce dernier opus, avec son atmosphère malsaine et mystérieuse, mérite sérieusement qu'on y plonge.
Nick Cave est de retour pour asséner quelques directs. Sans ligne directrice évidente, "Push The Sky Away" s'avère toutefois harmonieux dans son déroulement sur un tempo ralenti et menaçant. Son auteur a l'art de laisser monter doucement la tension et de se faufiler tel un serpent entre les notes avant de pointer un dard tétanisant. Et encore une fois, nous sommes touchés !!!

Foals - Holy Fire : Un album étonnant d'acidité et d'obscurité !!!

Note : 4 / 5 


En deux albums, Foals est devenu une des valeurs sures de l’indie-rock. En 2008, "Antidotes" surprend son monde : treize chansons qui délivrent une pop moderne et soignée, une sensibilité vitaminée sous couvert d’une électro minimaliste, des clips lumineux et des live chez Jools Holland. "Total Life Forever" ("T.L.F.") y succède deux ans plus tard. L’enjeu du deuxième album est expédié dans la minute avec "Blue Blood", Foals a muri, et ça se sent.
Des sons à la fois denses, abrasifs ("Blue Blood", "Spanish Sahara", "After Glow") et pop ("Miami", "Total Life Forever", "Black Gold"). La formation consacre son évolution et devient l’attraction musicale la plus influente d’Angleterre, aux côtés des timbrés Hot Chip.
Les géniaux énervés d’Oxford sont de retour pour en découdre avec "Holy Fire". Après "Antidotes" et son cocktail de furieuse pop boostée au funk et l’éléctro, ils délivrent un deuxième album bien plus noir, mélancolique, à la production dense. Des pièces comme "Blue Blood" ou "Afterglow", confirment une évolution qui positionne définitivement le groupe comme l’un des plus intéressants combos rock d’Angleterre, voire du monde.
Ainsi, quand "Antidotes" était mené tambour battant et quand "Total Life Forever" était mené beaucoup plus sereinement, "Holy Fire", quant à lui, renoue avec l’énergie des débuts grâce à "Inhaler", le premier single. Des rythmes à la double croche près et une guitare saturée, il n’en fallait pas plus. Le seul piège, c’est que la piste n’est représentative musicalement que de la première moitié de l’album. "Holy Fire" s’annonce finalement comme un hybride entre ces deux premiers albums.
La première pensée qui vient lors de l’écoute, c’est qu’il est perturbant cet album ! Perturbant car beaucoup moins homogène que ses deux prédécesseurs. "Holy Fire" semble passer par plusieurs états d’esprit bien différents.
Commençant par s’énerver franchement avec son "Prelude" qui nous évoque Nine Inch Nails et son énergie neurasthénique, suivit de la puissante "Inhaler", il se calme progressivement et finit aérien et mélancolique sur "Stepson" et "Moon", qui flotte sans batterie dans un nuage de réverbe. Entre temps, on navigue entre "Bad Habits" ou "Milk & Black Spiders" qui sonnent clairement dans la lignée de "T.L.F.", "Late Night" et sa puissante montée de tristesse, ou l’OVNI "Providence" où sermon gospel cohabite avec de vilains riffs agressifs à souhait.
Ce troisième album suit une sorte de progression musicale, partant de pistes plutôt agressives et qui pourraient être qualifiées d’énervées pour se calmer progressivement, et atterrir doucement, tranquillement. Pendant cette progression, on assiste à beaucoup de choses, du bon comme du mauvais et on a du neuf comme du vieux.
La structure se tient et convainc sans mal. Les pistes se suivent et se ressemblent pour certaines, et ne se ressemblent pas pour d’autres, formant un ensemble un peu hétéroclite qui tient le coup. L’ambiance générale est à la colère puis à la tristesse ou tout du moins à la mélancolie (les paroles de "My Number" ou "Late Night").
Les méandres opaques de "T.L.F." laissent place à des morceaux plus directs mais toujours aussi obscurs, et ce grâce à des textes plus personnels voire autobiographiques de Philippakis, le chanteur. Sur des "Inhaler", "Moon" ou "Late Night", il assume une fois pour toutes ses névroses. Le titre "My Number", manifeste funky s’il en est, atteste aussi du désir de Foals de faire danser, comme il avait appris à le faire sur "Antidotes".
On n’avait jamais connu ça chez Foals : ça, c’est une sensation de rage pure, une rancœur, une acidité. Comme si la part sombre et d’ombre du groupe, qu’on pensait studieux et auquel une étiquette premier de la classe lui collait faussement depuis leur premier album, était exposé, explosé.
Au premier abord "Holy Fire" se révèle être dur d’accès par sa diversité musicale. Malgré une baisse de régime ("Bad Habbit", "Stepson"), le disque ravit. Parce qu'après plusieurs écoutes, on se rend compte que "Holy Fire" est parvenu à conjuguer toute la magie des deux premiers albums dans un écrin soigné et délicat. En plus d’être plus abouti et plus construit, il est mieux produit, mieux fini.
Les balbutiements, certes charmants, des premiers jours font place à une maîtrise musicale totale. Pour preuve, la construction des chansons, et de l’album en général, est plus intelligente et progressive. Les percussions deviennent plurielles, les qualités musicales individuelles sont plus prononcées et les guitares gagnent en virtuosité et en technique. Pour reprendre l’expression en vigueur, Foals livre avec ce nouvel opus son album de la maturité.
Au final, "Holy Fire" impressionne, étonne par sa franchise rock. Son honnêteté musicale parcourt les compositions, de la mélodique "Everytime" à la jouissive "Providence". Il va sans dire que les influences ont changé, se sont affinées pour mieux être conciliées par un disque à mi-parcours entre l’efficacité "d’Antidotes" et la puissance de "Total Life Forever". Foals est monté en grade et prouvent désormais prétendre au titre d'un des meilleurs groupes d’indie-rock du monde !!!

The ARRS - Soleil Noir : Du changement dans la continuité avec cet album sombre et incisif !!!


Note : 4 / 5 

Que de changements depuis 2009 année de sortie de "Héros Assassin". Changement de label, de line-up, de logo… l’environnement de The ARRS a été totalement chamboulé à l’occasion de l'arrivée de ce "Soleil Noir", quatrième album du combo. 
Acronyme de "The Alien’s Right Respect Sect", The ARRS est un groupe français de metalcore, qui sévit sur l'hexagone depuis sa formation à Paris en 1998. Le groupe sortit son premier Ep en 2003 intitulé "Condition humaine", suivi en 2005 par leur premier long format "Et la douleur est la même". A cette époque, le groupe évoluait dans un style proche du hardcore, avec une forte tendance métal, puis, au fur et à mesure du temps, le combo y a inclus de plus en plus de mélodies avec "Trinité" en 2007, puis "Héros assassin" en 2009, année pendant laquelle le groupe frappait un grand coup ce troisième album studio et à mon sens le plus complet. 
The ARRS s'est rapidement vu affublé de l'étiquette "metalcore" qui est décidément très dure à porter de ce côté de l'Atlantique. Mais la popularité du groupe va croissant, grâce à d'incessantes tournées qui aboutiront à la sortie du dvd "Just live", enregistré à guichet fermé au Trabendo. Fraîchement signé chez Verycords, une filiale de Warner, The ARRS nous revient donc avec ce nouvel opus intitulé "Soleil noir". 
Une double pédale mid-tempo, des gros accords de grattes, petite montée en puissance et c'est parti. L'album a une entame classique mais imparable. D'emblée, The ARRS vous dit clairement qu'ils n'ont pas l'intention d'adoucir leur propos dans l'immédiat. Ça tombe bien, c'est ce qu'on aime chez eux ! Mais déjà, dès ce premier morceau, "Du Berceau à la Tombe", on distingue comme un changement, le tempo est plus posé, moins hardcore, plus métal. En fait, cette nouveauté apparaîtra çà et là au cours de l'album, entremêlée à de purs passages metalcore 100% The ARRS ("L'Âme La Plus Noire", "Authentiques/Indignés").
Un metalcore toujours décliné sous la langue de Molière rendant tout à fait compréhensible le discours sombre du combo. Toujours dans cette mouvance metalcore, "Mon épitaphe" présente une innovation surprenante de refrains clairs chantés en français que l’on retrouve également sur "Fahrenheit". Si cette évolution sera et est déjà décriée, The ARRS ne pourra pas se voir reprocher de ne pas prendre de risques ! 
Heureusement pour ces "décrieurs" (et j'en fais partie je l'avoue), ces passages un peu à côté de la plaque sont peu nombreux et sont surtout compensés (mais également rendus plus visibles) par tout le reste ! Le reste de l'album est impeccable, le son puissant, les paroles toujours aussi bien écrites. Elles semblent d'ailleurs engagées sur certains morceaux ("Authentiques/Indignés") chose à laquelle le groupe ne nous avait pas habitués. Comme d'habitude avec ce groupe, le passage des morceaux en live s'annonce apocalyptique et les vertèbres vont craquer, assurément ! 
En clair, avec "Soleil Noir", The ARRS ose avec plus ou moins de réussite ! Toutefois, il reste un bon album, dans la lignée de "Heros Assassin". Quelques détails font tiquer, mais rien de vraiment rebutant. Ainsi The ARRS continue son chemin, en espérant qu'il soit encore long. 
Au final, malgré les apparences, "Soleil Noir" pourrait être défini comme l’album du changement dans la continuité. Sans révolutionner une recette poussée à son paroxysme pour l’occasion, The ARRS continue de creuser le sillon d’un style qui a fait de lui le leader affirmé de la scène metalcore hexagonale ! La force de cet album est qu'il s'écoute en intégralité sans aucune pointe de lassitude, un véritable exploit pour un disque d'une telle brutalité. De plus, les textes, qui sont bien au-dessus de la moyenne, accentuent l'ambiance sombre et violente qui se dégage des compositions.
Puissant, sombre, incisif, voilà de quoi décrire rapidement "Soleil Noir", un disque qui confirme une nouvelle fois que The ARRS est une véritable machine de guerre, énergique et puissante, et prête à frapper à tout moment. À voir sur scène absolument !!! 

Local Natives - Hummingbird : Un album éblouissant à la musique planante et habitée !!!

Note : 4 / 5 


Révélation pop américaine de 2009 avec la sortie du délicat "Gorilla Manor", les Local Natives étaient un groupe dont on guettait avec impatience le retour. Après l’agitation autour d’un premier album au succès aussi bien mérité qu’inattendu, une longue tournée, le départ d’un bassiste et un peu de remise en question, il aura fallu trois ans aux Californiens pour préparer ce deuxième album tant attendu. 
On connaît l’influence que peuvent avoir sur un jeune groupe à l’identité encore oscillante des musiciens déjà installés. Elle est d’autant plus grande lorsque ceux-ci invitent leurs petits protégés à assurer les premières parties de leurs concerts. Invités en tournée par deux de leurs aînés, Arcade Fire et The National, rien que ça, les geeks californiens en sont revenus quelques peu transformés. Impossible de rester indifférent au son massif des Canadiens, ni à la précision des New-Yorkais, dont les Local Natives ont d’ailleurs kidnappé le guitariste et claviériste, Aaron Dessner, pour assurer la production de leur second album, "Hummingbird".
Il y a quelque chose de sanguin dans le nouvel opus des Local Natives. Non dans le sens sanguinaire du terme, mais plutôt pour son côté impulsif, dans sa capacité à saisir chez celui qui l’écoute le moindre globule pour le retourner ou l’animer. Dès qu’il est ouvert, l’album donne avec le titre "You and I", la tonalité sombre qui perdurera jusqu’au onzième et dernier morceau.
"You and I" est un morceau qui se construit lentement, comme s’il laissait le soin à un amant imaginaire de délier avec tendresse les lacets de son corset. Puis la guitare s’anime quelque peu, les percussions deviennent hypnotiques et la voix de Kelcey Ayer, magnifiquement emphatique, vient donner une profondeur miraculeuse à la chanson. 
Le premier single "d’Hummingbird", "Breakers", avec son instrumentation scindée en multi-couches harmonieuses, est menée par des riffs de guitare jangle pop tout simplement phénoménales. La vivacité et l’énergie qu’ils avaient donné à "Gorilla Manor", se retrouve ici mais disparait dans la majeure partie de l’enregistrement. Les chœurs du refrain sont terriblement "infectieux",  tant il demande à être réécouté en boucle. Ne vous étonnez pas de fredonner des "ouh-ouh" en écoutant ce titre, il a été conçu pour ça. 
L’ensemble de l’album est un patchwork d’influences. Celle de The National en premier lieu, non seulement du fait que l’album ait été produit par Aaron Dessner, mais également pour ce côté mélancolique propre au groupe originaire de Cincinnati. Le balancement des chœurs propres à ceux de Grizzly Bear, la voix et les roulements mélodiques rappelant Fleet Foxes, il y a quelques éléments propres aux grands groupes indies des dernières années. Pourtant, l’on sent dans "Hummingbird", que les Local Natives ne se révèlent pas comme étant les simples héritiers copistes d’un genre, mais semblent au contraire prendre une voie nouvelle au carrefour des sempiternelles réécritures indies.
L’enchainement des morceaux confirme que les californiens sont de véritables orfèvres du son. Tous les arrangements sont calés à la perfection et on sent tout le travail accompli derrière chaque titre. Il n’y a pas de doute, "Hummingbird" est merveilleusement produit et on se régale avec des titres comme "Breakers", "Black Balloons" ou encore "Ceilings". On retrouve un peu l’empreinte National sur les batteries, notamment celles de "Heavy Feet", un rythme régulier, rapide, qui nous fait retenir notre souffle tout le long de cette chanson incroyable. Parce qu’il y a de quoi manquer d’air, en écoutant cette voix qui semble monter si facilement dans les aigus, poignante de sincérité.
Habile est le maitre mot de ce nouvel album et de sa construction. Car la majorité de celui-ci nous fait dire que "Hummingbird" est la suite de "Gorilla Manor". Cependant, à force d’écoute et d’approfondissement de ce dernier LP, on remarquera que le groupe y a glissé de vraies nouveautés.
"Black Spot" et "Three Months" sont les titres qui incarnent vraiment la nouvelle voie qu’a décidé d’emprunter Local Natives. Le groupe n’a pas décidé de changé de style, loin de là, mais de tenter de nouvelles choses tout en ne s’éloignant pas trop du chemin tracé par leur première galette. Pour preuve, les  américains ne mettent jamais à l’écart l’appui rythmique de la batterie de Matt Frazier.
Le groupe sort de sa zone de confort tout en préservant cette folk riche en harmonies délicates. La finesse des arrangements font beaucoup pour la réussite de cet album et les chœurs aériens aussi. Local Natives c’est pur, innocent. Quelqu’un, quelque chose de fragile, délicat et mélancolique.
Local Natives évolue, explore de nouveaux horizons, mais maintient le cap et garde la fraicheur qu’on lui connait. Que dire d’ailleurs de la fraicheur de "Black Ballons" ou "Wooly Mammoth" ? Le rythme, les voix, la mélodie. Tout y est. Ce que l’on attendait du quatuor, ce n’était pas que le groupe nous offre un album qui ressemble à "Gorilla Manor". Ce que tout le monde souhaitait, c’est que Local Natives confirme. Quoi de plus fort que de faire évoluer sa musique tout en gardant les bases qui ont fait le succès du groupe !
Tout semble toujours contrôlé dans cet album avec cette colonne vertébrale "imbrisable" qui mène les chansons les unes après les autres vers l’apothéose finale. L’atmosphère ici est puissante, quasi insoutenable même, on sent que la profondeur est plus marquée que sur leur précédent opus, et la maturité qui en découle leur réussit bien.
"Hummingbird" confirme que les Californiens sont avant tout des orfèvres aux cerveaux bouillonnants capables de bâtir des chansons qui en contiennent chacune cent ("Breakers", "Heavy Feet"). Une chose est certaine, les quatre gars de Local Natives sont bourrés de talent et n’ont pas fini de nous éblouir !!!

Lys - Go your own way : Un pop-rock-électro entraînant et envoûtant !!!

Note : 4.25 / 5 


Lys est un quatuor breton formé à Rennes en 2007. Fort d'un premier EP sorti en 2010, "In my mind", le groupe attire l'attention du public et des médias. S'ensuit une tournée européenne, durant laquelle Lys a été remarqué par Steve Hewitt, qui n'est autre que l'ancien batteur emblématique de Placebo. Celui-ci va alors soutenir et accompagner le groupe, jusqu'à la sortie de leur premier album, "Go on your way".
Ce dernier a été produit, à l’été 2011, par Steve Hewitt donc (chanteur du groupe Love Amongst Ruin et ex-batteur de Placebo) et mixé par le producteur Paul Corkett (The Cure, Radiohead, Placebo, …). Et autant être clair dès le départ, l’album ne brille pas par son extrême originalité tant le passé des producteurs semble présent, mais s’inscrit cependant dans la lignée des grands noms du rock alternatif et constitue par conséquent une étape incontournable du paysage musical de ce début d’année.
Lys, c'est une histoire tournée autour du rock, à laquelle se mélangent diverses influences, allant du Trip Hop en passant par l'Electro. Pour faire simple, la première écoute de "Go your own way" fait penser à une musique à la croisée entre les mélodies dramatiques de Muse (époque "Absolution") et du chant effacé de The Last Shadow Puppets.
Le son de l'album reste propre et efficace chez ces quatre fantastiques tandis que le mixage, sans rature, voit chaque ligne soigneusement capturée et restituée dans son intégralité. Ici pas de "demi-mixage" où la basse disparaitrait dans le vide, tout y est ! La voix envoûtante de Nicolas, le chanteur-guitariste, fait beaucoup quant à la qualité de l’album mais il faut aussi compter avec Mathilde, la bassiste, qui avec ses chœurs rend la musique du groupe encore plus magique et mélancolique ("Insane", "You Make Me Feel").
En d'autres termes, le chant est poignant, et apporte son lot d'émotions à chaque instant. La voix est quelque peu mise en retrait, elle reste discrète mais suffisamment présente pour donner un impact fort à la musique. Quelques lignes vocales féminines (Mathilde donc) se font entendre en accompagnement notamment sur "Insane" ou "Up to the clouds".
L'album est composé de douze titres (dont un en live acoustique) d'une pop à la fois mélancolique et mélodique, empruntant autant à Joy Division qu'à Brian Molko et Placebo, justement. Lys alterne des morceaux, susceptibles de tourner en radio comme "New way home" et "In my mind", et d'autres, comme "Around you" et "Insane", plus tourmentés, avec guitares rugueuses et sourdes lignes de basse. 
Avec Lys, on peut passer d’un titre entraînant comme "Look In Your Eyes" à un morceau mélancolique et planant comme "Wide Awake", sans aucune transition, sans que cela choque, car le groupe sait vraiment imprimer sa patte sur chacune de ses compos. Sa musique sait se faire plus rock, plus pêchue comme sur "Around You" et ses petits airs de Depeche Mode et révèle toute sa puissance sur l’agressif et mélancolique "So Nice".
Proposant d’entrée le single "New Way Home", on rentre immédiatement dans l’univers de Lys, des compositions entraînantes tantôt planantes, tantôt donnant envie de bouger et danser. Leur identité musicale livre des morceaux mélancoliques et agressifs façon Radiohead ou des débuts de Coldplay (le single "In My Mind" excelle dans ce cas ou "This Morning") ou bien envoûtants et mélodiques façon Archive ("You Make Me Feel").
Le quatuor breton prouve qu’il a déjà tout d’un grand en plongeant ses auditeurs mélomanes dans un monde anxiogène et envoûtant. Tous les instruments ressortent parfaitement sur chaque piste : indéniablement, le travail de Corkett est très bon.
Au final, l’album semble acquérir sa maturité dans sa dernière partie et témoigne ainsi d’une cohérence certaine comme un témoignage de son histoire en partant des origines pour finir par l’avènement de l’entité qui éclot. Le groupe aime jouer avec les sentiments des gens et chaque écoute de "Go Your Own Way" fait l’effet d’une douche écossaise. Mais surtout Lys nous envoie sur un petit nuage d’où il est difficile de redescendre.
Propulsé par Steve Hewitt à la réalisation et Paul Corkett au mixage, Lys a su proposer un album de qualité, qui sera fortement apprécié par les amateurs de Placebo, Muse et consorts. La production est idéale pour apprécier le talent et la personnalité des jeunes bretons dans leurs compositions. Alors ne vous en privez pas, et foncez écouter "Go on your way" !!!

Willy Mason - Carry On : Un folk mystérieux voire mystique, raconté à la manière des pionniers !!!

Note : 3.75 / 5 


Pour son troisième album, Willy Mason a décidé de travailler avec Dan Carey, producteur notamment de MIA, Kylie ou Hot Chip, peut-être pour se donner une couleur moins marquée. Lui que l’on a rapidement comparé à Bob Dylan pourrait bien arriver à  casser cette filiation sans pour autant faire un trait sur le passé.
Un ton grave, qui dans les aigus, trouve les mêmes intonations que Chris Martin de Coldplay ("Talk Me Down", "Shadows in the Dark"), des guitares folk qui flirtent aussi bien avec le rock, la ballade, qu’avec la country, dans une vision très américaine des grands espaces. Sans doute un paradoxe pour un natif de New York City. Mais on est bien là dans une tradition à la Johnny Cash qui dès les premiers accords vous font voyager y compris dans le temps. Pourtant, c’est ici et maintenant, dans une parfaite et harmonieuse intemporalité ! 
Le folk inspiré de Willy Mason, enregistré très brut de décoffrage en quelques prises et avec comme seul musicien son frère Sam à la batterie, remporte vite un grand succès d’estime, notamment chez ses collègues musiciens qui lui proposent de multiples premières parties : Mumford & Sons, Death Cab For Cutie ou Radiohead. Il joue sur les plus grandes scènes mondiales : Glastonbury, South by Southwest et même le Montreux Jazz festival !
Chaque livraison de Willy Mason le voit transformer un peu plus son folk blues pétri d'authenticité, décliné d'une voix haute et légèrement traînante. Là où "Where The Humans Eat" en 2004 et "If The Oceans Gets Rough" en 2007 ne s'éloignaient pas trop d'un pré carré acoustique zébré de percées électriques, ce "Carry On" qui arrive après cinq années de silence (sinon comblées par des tournées et des sessions radio) se fraie un passage dans un nouveau style, plus assuré.
Sa collaboration avec Dan Carey explique certainement ce mélange étonnant, mais réussi, sur ce nouvel opus entre un folk d’inspiration très roots et une production plus "ambient" et givrée, le genre de climat qu’on retrouve chez Beck ou Beta Band. C’est parfaitement illustré sur "I got gold", et son drôle de clip, où Mason en geek décérébré nous initie à une "animal dance", chorée psychiatrique et alcoolisée, en hurlant comme Screaming Jay Hawkins. Une vidéo hilarante qui convainc autant que celle du "Lonely Boy" des Black Keys l’année dernière. Une chanson sur une base folk blues très séminal avec des petits gimmicks de synthé ici ou là pour polluer le classicisme et détraquer le son, et voilà : on tient une chanson magnifique et désopilante à écouter en boucle ! 
Ainsi ces cinq ans de réflexion ont dû plonger Willy Mason dans de multiples questionnements tant ce troisième ouvrage paraît plus mûr que les précédents. Son folk aux accents parfois inquiétants ("What It Is") se pare désormais d'échos vibrants et d'arrangements plus audacieux qui le rapproche d'un Tom Waits, le grain de voix en moins. À ce titre, "Walk Me Down" est une petite merveille tandis que le titre suivant, "Restless Fugitive", avec ses éclairs de guitare étincelants fendant les nuages, rendrait jaloux Chris Isaak.
Après l'accalmie de la ballade "Show Me the Way to Go Home", l'artiste qui semble avoir vu la lumière revient tapoter du pied sur "Into Tomorrow" et conter, depuis l'estrade d'un vieux bouge, comment il a fini par trouver de l'or, sur fond d'accordéon cajun ("I Got Gold"). Le doux "Shadows in the Dark", teinté d'ambiance sépulcrale, pousse l'album vers un territoire plus étrange encore. 
Au final, on le voit, une association qui aurait pu sembler peu orthodoxe donne des résultats plus que concluants. Mason ne rogne en rien sur son univers et Carey lui prodigue un merveilleux cadre sur lequel exprimer sa sensibilité.
"Carry On" est un album introspectif, sombre le plus souvent mais il est merveilleusement mis en valeur par un travail sur le son qui lui donne une profondeur, un écho et des tonalités presque aquatiques parfois. Traditionnel sans faire du sur place, magnifiquement produit dans un halo nocturne et hivernal, "Carry On" constitue "le nouveau Willy Mason" pour notre plus grand bonheur !!!

Dropkick Murphys - Signed and Sealed in Blood : Un album qui vaut son pesant de Guinness !!!

Note : 4 / 5


Dropkick Murphys est un groupe qui a su au fil des ans se construire une réputation sans faille autant sur galette qu'en concert ou festival. Toujours inspirés par le cross-over entre le street punk et les attaches folkloriques de l'île d'émeraude, les résidents de Boston offrent avec "Signed and Sealed in Blood" un digne successeur à une discographie déjà très bien remplie. 
Fini le recours au concept de "Going Out in Style" qui racontait en 2011 la vie imaginaire de Cornelius Larkin, immigrant irlandais et personnage haut en couleurs. Comme son titre l'indique clairement, "Signed and Sealed in Blood" n'est pas destiné à se poser la moindre question. 
Bénéficiant d'une production aux petits oignons, parfaite est le mot, on ne peut qu'être séduit par ces douze nouveaux titres. Piochant allègrement dans ce que les Dropkicks ont fait jusque-là, cet album ne déroge pas à la carte de visite du combo : joie de vivre, de jouer, chansons à boire, envie de faire danser et de valser soi-même, de se frotter d'un peu trop près, tout un programme réalisé dans l'allégresse et la légèreté.
Cornemuse et thèmes celtiques en avant, Dropkick Murphys revient avec ses hymnes capables de transformer les stades en pubs irlandais. "The Boys Are Back", le morceau d'ouverture de l'album, entraînant et répétitif, n'a pour unique but que d'être une super intro de live, reprise en cœur par les foules en folie. Avec "Prisoner's Song", les Dropkicks nous rappellent qu'ils savent faire des morceaux très folk, avec une forte influence des Pogues et nous remémorent aisément "I'm Shipping Up To Boston". 
"Rose Tattoo" résonne comme une chanson de marin qui invite les chopes à se cogner en rythme. "The Battle Rages On" confirme une orientation guerrière qui sied parfaitement à Dropkick Murphys. "Burn" enchaîne dans un esprit bien punk, agrémenté de chœurs et de parties plus traditionnelles. L'opus se continue, en un agréable mélange de morceaux plaisants et calmes, tel "Jimmy Collin's Wake" ou plus vifs tel "The Battle Rages On".
Sans véritable concurrent, et donc dépourvu de point de comparaison direct, Dropkick Murphys est forcément le groupe numéro un du punk celtique. Sa grande réussite est d'avoir imposé un mélange qui n'allait pas forcément de soi et se révèle une composante majeure du rock celtique.
"Signed and Sealed in Blood" s'avère être une très agréable surprise pour commencer de la plus belle des manières cette nouvelle année qui commence. Les Dropkick Murphys ne changent pas de fusil d'épaule et c'est tant mieux. L'album vaut son pesant de Guinness et de Jameson, avec un esprit festif et belliqueux qui est la marque des descendants de Saint Patrick où qu'ils se trouvent sur la planète !!!

Ben Howard - Every Kingdom : Le calme pendant la tempête !!!

Note : 4 / 5



Ben Howard, c'est un crack du tapping, technique consistant à utiliser sa guitare en frappant les cordes. Signature du légendaire label Island (PJ Harvey, U2, DJ Shadow, Bob Marley, etc.), ce jeune anglais, qui passe le reste de son temps sur une planche de surf, a délivré, avec "Every Kingdom", son premier album. 
Ben Howard c'est un jeune gars de 26 piges, anglais originaire de Devon qui commence très tôt son éducation musicale au sein de sa famille (sa mère a d'ailleurs produit ses premiers titres et sa sœur l'accompagne régulièrement sur scène). Arrêtant la fac pour se plonger complétement dans sa passion, il gagne peu à peu ses galons dans le milieu folk. Sa voix légèrement roque et ses mélodies à la limite du pop procurent une petite sensation de bien-être.
Il insuffle tant de fraîcheur au genre et lui redonne un tel lustre que l'on s'imaginerait presque qu'il s'agit d'un courant musical inédit, et cela même si ses chansons recèlent une sagesse et une authenticité élémentaires vieilles comme le monde. Son jeu de guitare, dynamique et délicat, fait des étincelles.
Sa fanbase, Ben Howard l'a bien méritée, au gré de nombreux concerts donnés ici et là (on ne compte pas le nombre de connexions sur Youtube le concernant) et grâce à sa marque de fabrique : ce jeu de guitare tout à fait personnel nourri au son de Donovan, Ben Harper, John Butler, Nick Drake. Technique et poétique, soient deux adjectifs qui résument bien la situation de ce jeune homme discret.
"Every Kingdom" a été enregistré dans un studio aménagé dans une grange dans le Devon. La noirceur des textes a été une surprise pour Ben. Contrairement aux mélodies qui lui sont venues facilement, il a beaucoup travaillé sur les paroles. Ces dernières portant beaucoup sur les gens, les relations et lui-même. 
D'une voix claire, Howard déroule une dizaine de chansons comme on peut en trouver sur les albums de Fink, quelque chose qui est à la fois très aérien et très technique. Mais là où d'autres s'égarent en ne privilégiant que ce côté technique, Ben Howard, lui, essaie d'éviter la démonstration au profit d'ambiances mélancoliques. 
En gros, il s'attache à faire vivre chacun de ses morceaux, avec ici une chorale et des cordes ("The Wolves"), là des arpèges délicats ("Promise", "Old Pine") sans oublier de rythmer le tout ("The Fear", "Only Love"). D'autres fois, on trouvera des similitudes avec des Bon Iver et Damien Rice ("Everything").
Au final, avec un disque sombre et fascinant et une aisance pour raconter des histoires sur scène, Ben Howard nous ramène à une époque révolue où tout était plus simple, et tout cela avec un jeu de guitare novateur. Cet album, dans lequel hurle le loup, mugit le vent et se fracasse la mer, salue l’avènement, en filiation directe de John Martyn, d’un remarquable chanteur et compositeur !!!

Local Natives - Hummingbird : Un deuxième album très attendu !!!


Local Natives, une des grandes révélations pop américaine  de 2010, donnera suite à son premier succès avec son nouvel album, "Hummingbird", attendu fin janvier 2013. Après un premier album plébiscité il y a trois ans, "Gorilla Manor", les Californiens s'étaient lancés dans une tournée gargantuesque, pour nous revenir avec ce nouvel opus. 
En 2010, Local Natives charmait le milieu de l’indie-pop mondial avec son premier album lumineux et sensible. Après une belle tournée internationale comme des grands ou en première partie d’Arcade Fire ou The National, le groupe californien a acheté un bungalow abandonné à Silverlake afin de le transformer en un studio d’enregistrement. Après plusieurs mois de travail, "Hummingbird" était né.
De la Californie à Brooklyn (où sévit Aaron Dessner, producteur du disque) en passant par Montréal, Local Natives a patiemment boutiqué son deuxième album, que d'aucuns attendent avec une brûlante impatience. "Hummingbird" paraîtra le 28 janvier en Europe et on peut déjà en découvrir le premier extrait, "Breakers", avec son refrain pyrotechnique qui comblera sûrement les brûlants impatients.
Avec des arrangements incroyables, une pluie d’harmonies musicales et une nouvelle approche sonore, Local Natives semble vouloir continuer l’exploration infinie de son univers esthétique et émouvant. Inspiré par toutes les formes de dualité, le groupe a créé cette nouvelle galette dans cette optique. D’où le titre "Hummingbird" (Colibri) symbolisant un oiseau à la fois fragile et robuste.
Ce nouvel album est annoncé plus intense émotionnellement et plus mûr dans la conception de ses arrangements. "Hummingbird" est destiné à être le disque d'un groupe encore jeune (26 ans de moyenne d'âge pour ses membres), mais fermement ancré dans son époque et ses interrogations. Apparemment bourré d'arrangements différents, d'harmonies vocales et de mélodies addictives, le disque relèvera de la haute voltige. 
L'album sera composé de 11 titres et sortira, répétons-nous, le 28 janvier prochain. Se rapprochant de Grizzly Bear (période "Yellow House") ou de Wild Beasts (pour les expérimentations sonores au service de la mélodie), le quintette devenu quatuor trouve l'élément qui lui manquait : l'honnêteté de l'expérience maintenant acquise.
"Hummingbird" semble d'ores et déjà s'annoncer comme l'un des albums pop à retenir en ce début d'année 2013, espérons qu'il satisfera toutes les attentes !!! 

Ariel Pink's Haunted Graffiti - Mature Themes : Une sublime pop retro-futuriste, planante et déstabilisante !!!

Note : 4.5 / 5


Ariel Pink, le maître du pop underground, lo-fi psychédélique-étrange a lancé avec son band son nouvel album, "Mature Themes". En 2010, le dernier album du groupe, "Before Today", a attiré le spotlight sur eux avec des monuments comme "Beverly Kills", "Fright Night", "L’estat" et "Round and Round". Chef-d’œuvre du lo-fi, "Before Today" a définitivement été un album marquant en 2010, et probablement qu’il sera un album marquant de cette décennie. Le band a ensuite pris d’assaut la route et s’est donné en spectacle pendant un bon moment avant de retourner en studio. Ainsi, la question se pose : "Mature Themes" est-il à la hauteur de son prédécesseur ? 
Le californien Ariel Pink, de son vrai nom Ariel Marcus Rosenberg, est quand même assez spécial comme garçon et brouillon aussi. Bien soutenu par Haunted Graffiti, l’écoute de "Mature Themes" a quelque chose de brillant tout en étant un peu du grand n’importe quoi. C’est Lo-Fi, c'est un véritable état de fait. Cela peut laisser penser à du Byrds comme sur "Only In My Dreams".
Né en 1978 à Los Angeles, Ariel Pink a grandi dans un environnement sonore d’une luxuriance et d’une diversité inouïe. La fin de la décennie 70 et le début de la suivante constituent à n’en pas douter une séquence particulière dans l’histoire de la pop. Un moment à part, qui ne s’est jamais reproduit depuis, où le clivage entre mainstream et innovation tend à s’estomper. Où Fleetwood Mac, AC/DC, The Clash, Michael Jackson, The Police, Chic, Bob Marley, The Cure ou Talking Heads séduisent autant les mélomanes exigeants que le grand public. Dès lors, on peut imaginer à quoi ressemblait l’enfance d’Ariel Pink, voire spéculer sur ce que fut sa gestation dans le ventre d’une mère exposée à un faisceau de vibrations aussi hétérogènes que bienveillantes, lui permettant de s'ourler de cet univers qui lui est propre. 
D'ailleurs le choix du morceau promotionnel de l'album est assez emblématique ! Le choix du premier simple tiré de "Mature Themes" (un vieux titre oublié d’un duo soul kitsch) nous confirme que le groupe souhaitait éviter toute impression de surplace. Sérieusement, qui d’autre que Rosenberg aurait pu opter pour une reprise de Donnie & Joe Emerson ("Baby"), afin de promouvoir un nouvel album ? Surtout pour suivre un album qui avait reçu une couverture médiatique aussi notable et positive.

La première chose qui frappe sur ce nouvel opus est la production. Ariel semble avoir voulu faire place à des sons plus riches de prime abord que sur "Before Today".  Cependant la "modernisation" d’Ariel Pink ne va pas plus loin, les synths sont toujours très présents, les ambiances électroniques étranges aussi. Il n’y a que la qualité du son qui a changé. Il semble bien que son approche est très artistique (notamment sur "Nostradamus and Me" et ses claviers aériens) et, en cela, il mérite largement d’être écouté plusieurs fois.
"Kinski Assassin" ouvre l’album. Les mots manquent pour décrire ce qui se joue dans les speakers. Un hybride entre de la musique de jeux vidéo et du keyboard cucul d’église. Ariel chante des paroles qui ne font aucun sens. Il est en forme. Le niveau d’étrangeté est maintenu tout au long de l’album. Même les ballades comme "Mature Themes" et "Only In My Dreams" ont un petit quelque chose signé Ariel Pink. 
Chaque chanson est unique et elles transportent toutes un mood différent. On aime le ton léger/happy sur "Mature Themes" ou "Only In My Dreams", ou encore l’angoissante et mystérieuse "Driftwood". "Schnitzel Boogie" risque d’en déstabiliser plusieurs alors que "Symphony of the Nymph" accrochera certainement un sourire aux plus immatures d’entre vous. "Early Birds of Babylon" est de loin le titre qui touche le plus. Il y a de la qualité chez ce garçon et des idées bien faites. 
Son univers est bizarre, atypique, très FM 80’s avec ce qu’il faut d’underground pop pour inciter la curiosité et l'envie de l'écouter. De tout ça découle un enregistrement qui peut se montrer assez déconcertant lors des premières écoutes. Après l’électrochoc de "Before Today", peu se doutaient que Rosenberg ferait un pas vers l’arrière pour se réapproprier ses racines lo-fi. Encore moins, qu’il nous offrirait un album autant construit autour des claviers. 
Au final, la qualité qui se retrouve sur la majorité des nouveaux morceaux de Rosenberg compensent amplement pour la faiblesse d’une ou deux interludes qui auraient pu être laissées de côté. Quelques écoutes déstabilisantes et puis, la satisfaction suivra. En fait, on est prêt à tout pour suivre ce zinzin dans les méandres de sa folie "mélomanophage". On est prêt à tout pour voir à nouveau la vie en rose. Avec "Mature Themes", Ariel Pink a relevé le défi : être encore plus marginal, et c'est bon !!! 

Alt-J - An Awesome Wave : Un British Pop dont le charme opère dès la première écoute !!!

Note : 4.5 / 5


Les quatre anglais d’Alt-J (Δ) ne veulent pas faire comme tout le monde. Déjà par leur nom, qui n’est autre que celui du raccourci macintosh clavier pour écrire "Δ". De même leur musique est moins simple à cerner que ce qu’on s’imagine quand on l’entend pour la première fois. On pense alors être en face d’un de ces bons albums de pop indépendante que l’Angleterre produit de temps à autre, sans réaliser que ce disque est un peu plus que cela.
Le quatuor de Leeds débarque avec des idées plein les chaussettes et des chansons souples, cotonneuses, fabriquées avec une douceur virtuose. Claque immédiate. Le style frais et métamorphe inventé par Alt-J décrit des formes arrondies absolument irrésistibles. Et, à mon sens, ce premier album, "An Awesome Wave", est impérial ! 
Si les triangles semblent parfois tourner à l’obsession chez le chanteur et guitariste du groupe Joe Newman ("triangles are my favourite shapes", "les triangles sont mes formes préférées", susurre-t-il sur "Tessellate", métaphore habile pour parler de triolisme), tout n’est pas question de géométrie chez le jeune groupe de Leeds. Au contraire, leur pop sinueuse, imprévisible, ne respecte aucune loi arithmétique : elle est physique plutôt que mathématique. 
La première bonne surprise de ce premier opus, c’est qu’il est construit comme un véritable album, qu’on se doit d’écouter dans l’ordre. Ainsi "l’Intro", après quelques mesures de piano, laisse échapper un "1, 2, 3, Yeah" sonnant comme une invitation à oublier ses repères et à les suivre dans un monde un peu différent. Après un interlude vocal qui ne laissera pas l’auditeur indifférent, l’excellente "Tessellate" introduit cette notion de folk-step que le quatuor anglais attribue à son album.


On y trouvera cette opposition latente entre rythmique ultra-recherchée et l’expression trainante de la voix si particulière de Joe Newman. C’est aussi un des éléments de la réussite de "Breezeblocks", ou de "Fitzpleasure" où on se plonge avec plaisir dans cette batterie au bord du désordre, tandis qu’il ne faudra pas très longtemps pour chanter la mélodie d’instinct. 
Alt-J jouent la discrétion et l'image floue, tout à l'opposé de leur musique, élégamment rigoureuse et singulière. Ce quartette de nerds, cérébraux admirateurs de Radiohead revendiquant les appellations de folk-step ou d'avant-pop, réussit un joli tour de force : concevoir scientifiquement, en gardant la tête froide, des chansons étrangement sensibles et émouvantes.
On songe, dans l'esprit plus que dans la forme, à The XX, Vampire Weekend ou Wild Beasts. Un rock ligne clair, esthète, qui ne se laisse pas emprisonner dans sa préciosité. Tout comme la voix haute perchée, troublante et caméléonesque de Joe Newman joue habilement des contrastes, les claviers, la guitare et la rythmique trouvent un harmonieux équilibre entre sons organiques et synthétiques.
Alt-J créent du neuf en donnant l’impression de ne rien calculer, de jouer entièrement relâchés. Bien qu’extrêmement réfléchies et branchées simultanément sur plusieurs genres musicaux, leurs compositions dégagent la tranquilité d’un hit reggae et le groove efficace d’un bon beat hip-hop. Alternant retenue et explosivité sécurisée. L’ensemble sonore, pourtant libre et renversant, aboutit quand même sur des tubes légers, faciles à ingérer et digérer. Et ce constat se répète inlassablement durant les différentes fulgurances des britanniques.
Secondée par celle de Gus Unger-Hamilton (clavier), avec lequel s’installe sans cesse un jeu d’harmonies vocales intenses (les sublimes "Breezeblocks", "Ripe & Ruin"), la voix de Joe, tantôt papier de verre, tantôt soie, cimente ensemble les treize morceaux de l’album à la production diabolique. Elle installe aussi, étonnamment, une sensualité parfois troublante. Décomposés, pleins de fractures, de revirements, la charnelle "Tessellate", l’exotique "Taro", brillante conclusion de l’album, "Fritzpleasure" et ses beats-poignards deviennent, grâce à elle, des numéros d’équilibristes organiques, grisants, voire étourdissants.  
De plus en plus de groupes brouillent les frontières du commercial et de l’expérimental, mais Alt-J est sûrement l’un de ceux qui maîtrisent le mieux les deux aspects. Seul point faible : de petites interludes ici et là (trois au total) et quelques chansons, contrairement à d’autres, très peu mémorables viennent laisser planer le doute qu’un travail de remplissage aurait été effectué. Sur treize pièces, trois interludes non nécessaires et, disons, trois autres titres faibles, c’est beaucoup. 
Notamment "Matilda". Ce n’est pas tant que la chanson est mauvaise, mais plutôt que dès "Ms", la piste suivante, les quatre anglais se plient au même exercice avec plus d’originalité. La reprise des instruments après "Into one glass of water" est d’ailleurs un des moments forts de cet album, amenant une sensation de douceur un peu cotonneuse qu’on rechigne à laisser partir. 
Au final, les chansons d'Alt-J, malgré leurs mélodies alambiquées, s'installent en douceur dans notre cerveau pour ne plus le quitter. Si je devais vous conseiller un disque d'indie-pop-rock cette année, ce serait  "An Awesome Wave". Parce qu’il est fantastique, déjà, mais aussi parce qu’il semble pourvu d’une durée de vie quasiment illimitée !!!

The Sword - Apocryphon : Les Texans sur les traces de Black Sabbath !!!

Note : 3.75 / 5


Dire que The Sword donne dans le revival sabbathien, ce n'est pas vous mentir, même si, çà et là, les natifs d’Austin jette parfois le trouble en allant titiller le metal d’autres célèbres aînés ( Metallica et Blue Cheer parmi les plus évidents). Mais si certains avaient encore des doutes, qu’ils écoutent ce quatrième album, ils risquent de ne pas en croire leurs oreilles. 
The Sword est un groupe de heavy metal américain (parfois aussi qualifié de doom) originaire d’Austin au Texas. Depuis ses débuts en 2003, il comprend dans ses rangs le chanteur et guitariste "JD" Cronise, le guitarist Kyle Shutt, le bassiste Bryan Richie et depuis octobre 2011 le batteur Santiago "Jimmy" Vela III. "Apocryphon" est le quatrième album des américains après "Age of Winters" (2006), "Gods of the Earth" (2008) et "Warp Riders" (2010).
Les texans ne perdent pas de temps et 2 ans après la sortie du tonitruant "Warp Riders", ils reviennent avec ce quatrième album. Premier disque du combo avec leur nouveau batteur Jimmy Vela, le propos musical s’inscrit dans une continuité logique de "Warp Riders", The Sword s’étant éloigné du style pur doom de ses deux premiers opus pour y ajouter des influences hard-rock, sudistes et classic rock même. Une formule qui avait fonctionné à merveille sur leur précédente galette.
A la première écoute, "Apocryphon" parait moins marquant que son illustre ainé, même si le son plus direct, plus brut, toutes guitares devant accroche bien d’entrée de jeu ! "Apocryphon" a en effet un peu le même style que "Warp Riders", mais affiche une production moins lisse et plus mordante. Sur ce nouvel opus, The Sword nous prouve une nouvelle fois sa principale qualité : sa science du riff ! Les texans sont maitre en la matière et ont véritablement trouvé un style génial depuis deux albums, en mêlant puissance, groove et influences sudistes dans des riffs irrésistibles.
La composition de cet album fait suite à une intense tournée pour promouvoir leur précédent disque sur scène. Le groupe s’est nourri de cette longue expérience scénique pour proposer des titres taillés pour la scène, plus concis et rentre-dedans que jamais. La vibe générale, les riffs et les mélodies évoquent évidemment les grands anciens avec, en tout premier lieu, Black Sabbath. Le groupe ne s’en cache pas et évoque aussi les influences de Led Zeppelin, Slayer et même Deep Purple.
"Apocryphon" peut s'entendre en effet comme un véritable manifeste sabbathien pur jus, un bon vieux disque de classic rock lourd 70’s assaisonné au fuzz distordu d’outre-tombe, aux riffs ultra-graves et à la voix cassée et plaintive d’Ozzy Osbourne... euh pardon, de JD Cronise. Le mimétisme entre le barbu texan et le prince des ténèbres en est parfois presque déroutant, tant la palette vocale semble littéralement interchangeable entre les deux hommes. Au-delà de ces similitudes de voix, l’Epée signe ici un disque très simple, composé de dix morceaux bien formatés et surtout sans titre instrumental, une première. 
La basse est omniprésente et apporte un groove très appréciable. Tout le monde joue juste et The Sword, sans rien ajouter de nouveau au débat, offre un bon album de heavy rock, typé stoner, bien burné et plaisant à écouter. La grande majorité des compositions sont mid-tempo, très lourdes (avec ce petit cachet doom) avec quelques riffs répétés inlassablement. C'est hypnotiquement lancinant ! Ce cocktail fonctionne très bien comme sur "The Hidden Masters".
"Apocryphon" ne possède sans doute pas de titres aussi brillants et accrocheurs que certains de son prédécesseur comme "Arrows In The Dark", "The Chronomancer I : Hubris" ou "Lawless Lands", mais ce nouvel album se montre aussi beaucoup plus homogène et plus compact (le seul défaut de "Warp Riders" était que sa face A éclipsait presque totalement la face B). Premier disque de The Sword sans le moindre instrumental, "Apocryphon" va à l’essentiel : du riff, du riff et encore du riff !

"Cloak Of Feathers", "Arcane Montane", "Dying Earth", "The Hidden Masters", "Eyes Of The Stormwitch" ou bien encore "Apocryphon" sont autant de contrainte au headbanging et au tapage incontrôlable du pied tant ils transpirent de groove et de patate ! The Sword signe donc avec ce nouvel opus un digne successeur à "Warp Riders" et c’est déjà pas mal ! 
En d'autres termes, globalement, on retrouve des compositions admirablement écrites, agencées, arrangées et produites, avec toujours des lignes mélodiques solides. Un peu plaintif (à la Ozzy et John Garcia), le chant de John D. Cronise s’avère très maîtrisé et expressif, riche en intonations qui font la différence. 
Les guitares pourvoient des riffs tranchants mais aussi de toujours très efficients plans jumeaux (avec parfois un rendu à la Thin Lizzy), sans parler des soli concis et incisifs. La manière qu’a la basse de Bryan Richie d’appuyer les riffs, de les gonfler et de faire groover les rythmiques ne manquera pas de plaire à ceux qui apprécient le Stoner. Par son jeu très mobile, sollicitant beaucoup les toms et les cymbales, le batteur Santiago Vela III impulse une dynamique de tous les instants, se situant dans l’héritage des grands batteurs de la fin des années 60 et des années 70. La formule mise en place garantit une intensité communicative.
Un ou deux titres sont toutefois d’un intérêt légèrement moindre et l’effet de surprise est forcément émoussé par rapport à "Warp Riders". Toutefois, on tient là un album de Hard Rock de haute volée. A noter que la version limitée au format digipack ne comporte pas moins de quatre titres live supplémentaires, ainsi qu’une excellente reprise du "Cheap Sunglasses" de ZZ Top.
Pour conclure, The Sword poursuit sur sa lancée et propose un "Apocryphon" solide et blindé de titres taillés pour faire un malheur sur scène. La partie n’était pas gagnée, changement de label, changement de batteur, The Sword est pourtant au rendez-vous et remporte le challenge haut la main !!!

Grand Magus - The Hunt : La chasse au renouveau du heavy-metal est ouverte !!!

Note : 4 / 5


Grand Magus,  fondé en 1996 à Stockholm, est un groupe de heavy-metal qui semble se bonifier avec le temps. En tout cas, c'est l'impression que ça donne. Les premiers albums, sans être des chefs-d’œuvre, étaient déjà bien sympathiques. Mais depuis "Iron Will" (2008), on dirait que le groupe est passé à la vitesse supérieure en terme de qualité. Effet confirmé avec "Hammer of the North", sorti il y a deux ans, qui voyait les Suédois braconner sur les terres du Judas Priest de la belle époque et qui a reçu une critique assez unanime.Puisque "Hammer Of The North" avait reçu un bel accueil de la part des fans et des critiques, on s'attendait légitimement à ce que le combo poursuive sur ce chemin et enfonce le clou avec "The Hunt". Mais à y regarder de plus près, on va vite s'apercevoir que Grand Magus va s'éloigner du heavy-metal 80's pour se diriger vers une musique plus subtile et plus ambiancée façon 70's, comme savait si bien le faire Rainbow et consorts ("Starlight Slaughter", "Sword Of The Ocean", "Storm King").
Et c'est sur ce terrain-là que les Suédois vont jouer, en associant les riffs efficaces du hard rock à des lignes de chant travaillées et imparables ("Starlight Slaughter", "The Hunt", "Iron Hand"). Le groupe s'éloigne donc du heavy brut de Judas Priest pour se concentrer sur une musique aux multiples facettes. On sent que JB, le chanteur du groupe, a mis les petits plats dans les grands en mettant l'accent sur des vocalises millimétrées et mélodiques, si chères à Dio. 
Ainsi "The Hunt", loin de tout remettre en cause, s’éloigne un peu du heavy bas du front mais toujours classe pour tendre vers quelque chose toujours aussi épique ("Valhalla Rising") mais légèrement plus mélodique, plus subtil. L’influence de Rainbow (période Ronnie James Dio répétons-le) fait donc une apparition remarquée chez Grand Magus, sans être envahissante.


Toutefois la grosse surprise de l’album s’appelle "Son Of The Last Breath", somptueuse composition en deux parties (l’acoustique "Nattfödd" sur lequel le bassiste Fox joue du violoncelle, et l’électrique "Vedergällning") qui nous emporte loin dans l’imaginaire des légendes Suédoises chères au groupe. JB y livre d’ailleurs sa prestation vocale la plus impressionnante, du chant grave posé et captivant au plus mélodique et lyrique. On a même droit à quelques growls de Johnny Hedlund (Unleashed), histoire d'accentuer un peu plus le contraste et rendre ce morceau particulièrement évocateur. 
Attention, n’allez cependant pas croire que le groupe a laissé sa patte au vestiaire. Ce n’est pas la révolution pour autant. Grand Magus garde sa ligne de conduite. On n’est pas complètement dépaysé à l’écoute de cet album, loin de là. En témoigne le superbe "Valhalla Rising", dont la rythmique est bien lourde et, qui plus est, doté d’un refrain qui fait mouche. "Iron Hand", plus orienté eighties avec son petit côté Judas Priest (on y revient, finalement) se révèle aussi d’une efficacité redoutable.
Au final, tout en proposant quelque chose de sensiblement différent, Grand Magus réussit à préserver sa personnalité et son approche de la musique. Moins heavy, toujours metal, la qualité est bien toujours présente. Évoluer sans se renier, voilà la marque des grands. En fin de compte, il est clair qu'avec ce dernier opus, Grand Magus creuse plus profond le sillon de sa propre réussite et de son évolution artistique. Le groupe de JB réussit haut la main le passage d'un heavy rentre dedans à un metal plus subtil, teinté par les ambiances du hard rock des 70's.
Et le moins que l'on puisse dire c'est que les suédois maîtrisent leur sujet de bout en bout avec énormément de personnalité, tout en reprenant à leur compte l'essence des plus grandes heures du heavy-metal.
"The Hunt" respecte la filiation de l'opus précédent sans donner l’impression de redite. Véritable pièce de heavy de premier choix, cette nouvelle galette jouit du savoir-faire de ses trois artilleurs, plaçant leur art bien au-dessus de la mêlée !!! 

Parkway Drive - Atlas : Un album décomplexé, le plus abouti du groupe à ce jour !!!

Note : 4 / 5


Au royaume du metalcore mélodique, il est clair qu'il faut désormais compter avec Parkway Drive. Arrivé au sommet ou peu s'en faut avec un "Deep Blue" plutôt sauvage en 2010, Parkway Drive fait mieux que nuancer son propos et va jusqu'à tutoyer le metal progressif sur "Atlas". 
En 2002, on avait vécu l'apparition d'un nouveau groupe australien de metalcore qui s'était rapidement fait un nom sur la scène nationale. A l'époque, ce style de metal était en plein boom, avec de nombreux jeunes groupes qui tentaient de prendre la suite des fers de lance qu'étaient Killswitch Engage, As I Lay Dying ou encore Unearth, sans que tous arrivent à accrocher le public ou un label qui puisse s'intéresser à eux.
En 2007, Parkway Drive revenait déjà avec un second album, "Horizons", qui mettrait tout le monde d'accord sur la qualité musicale du combo australien, et sur l'avenir du metalcore si ce groupe continuait sur sa lancée. Se la jouant relativement discrète, les petits gars allaient faire leur petit bonhomme de chemin sans remuer ciel et Terre, jusqu'en 2010 où sortirait alors "Deep Blue", la troisième plaque du groupe.
Ce qui s'en suivrait serait alors pure folie ! Avec des titres comme "Unrest", "Sleepwalker", "Home Is For The Heartless", mais surtout le terrible "Deliver Me", Parkway Drive allait mettre le feu à la planète entière, surfant sur un succès colossal, s'offrant les plus belles tournées et les plus grands festivals du monde, pour se construire une carrure de géant et une réputation à toute épreuve ! En 2012, Winston McCall et ses potes nous reviennent donc déjà avec un quatrième opus intitulé "Atlas", et que le monde entier attendait impatiemment.
"Atlas" est un album complètement décomplexé, qui fait la part belle aux nouveautés et qui font de ce quatrième effort l’album le plus diversifié et abouti du groupe à ce jour. Déroutant à la première écoute, leur son familier et facilement reconnaissable est toujours là, seulement on sent que nos surfeurs préférés ont eu envie de faire quelque chose de plus profond, démarche déjà lancée il y a deux ans avec leur précédente galette.
C'est ce que l'on peut appeler l'album de la maturité pour une formation qui fête tout juste ces dix ans. Maturité ne voulant pas ici dire sagesse, tant Parkway Drive se délecte encore de balancer la purée sonique. "Snake Oil & Holy Water", "Dream Run", "Wild Eyes", ou "Old Gold / New Regrets" sont tous traversés d'une violence extrême qui combine thrash et punk survitaminés. Tout en restant furieux, le single "Dark Days" introduit des sonorités plus claires, une brutalité avec des bonnes manières. 
Parkway Drive est énervé, c'est maintenant certain. Le premier riff de "Old Gold / New Regrets" entrera directement au panthéon des meilleurs riffs de metalcore de la décennie ! En deux minutes et cinquante secondes, les Australiens remettent les pendules à l'heure, et confirment qu'ils sont toujours des brutes dans leur style, qu'ils maîtrisent de mieux en mieux. Ceux qui ont aimé les rythmes plus rapides et soutenus contenus sur les albums précédents trouveront leur compte dans un titre comme "Dream Run", où Ben Gordon abuse de la double-pédale et les guitaristes des break-down classiques mais énergiques.

Pour le reste, appel fédérateur sur "Swing", scratches improbables mais réussis sur "The Slow Surrender" (annonce d'un futur revival nu-metal ?), mélange subtile de violons et de grosses guitares sur "Atlas" (rappelant le "S&M" de Metallica) et voix féminines sur le début de "The River", sans oublier les mosh parts classiques et autres hits emmenés par une batterie rapide et ultra précise, l'alchimie fonctionne à nouveau à merveille. Heureusement le chant reste fort, hargneux et puissant et ne laisse pas de place à des parties claires faciles qui auraient dénoté et probablement déplu à leur fanbase.
Tout le monde attendait Parkway Drive au tournant pour avoir surfé sur son succès pendant deux ans, et "Atlas" était probablement un des albums les plus espérés de l'année. Au final, ce disque ne fait que confirmer ce qu'on savait déjà. Les Australiens sont passés maîtres dans l'art de faire bouger les têtes avec des riffs destructeurs et modernes, et de faire de leur musique une aventure incontournable. Parkway Drive est là pour réhabiliter ce genre de metal et lui redonner la place qu'il mérite sur le podium des styles les plus captivants de ce début de vingt-et-unième siècle, et ce pour, je l'espère, de nombreuses années !
Parkway Drive ne renie rien mais arrive à évoluer vers un son plus diversifié, ouvrant un éventail de possibilités quant à son futur. On en prend donc plein les oreilles pendant plus de trois quarts d’heure, c’est toujours aussi plaisant à écouter et on saluera les diverses variations qui donnent un nouveau souffle aux australiens. Un album qui figurera facilement dans les tops des albums metalcore de 2012 et qui va encore faire mal dans les pits lors des prochains concerts. Recherché, efficace et intègre, "Atlas" arrive dans le peloton de tête des albums de metalcore de 2012 !!!

Jake Bugg - "Jake Bugg" : Un songwriter d'une extrême précocité, prodige du british folk !!!

Note : 4.5 / 5


Jake Bugg, un gamin de Nottingham, est né en 1994, ce qui lui fait 18 ans seulement sur la carte d’identité. Et déjà un deal avec une major et des critiques dithyrambiques dans les canards de sa Majesté pour un disque sorti il y a une poignée de semaines là-bas. Il faut dire que Jacob Edwin Kennedy, de son vrai nom, remplit bien le cahier des charges lui permettant de prétendre au statut de "chouchou de l’indie anglais" : coupe de douille comme Liam Gallagher en 1994, assurance à la Lee Mavers et veste Fred Perry comme les piliers de pub british, accent nordiste très prononcé, affinités évidentes avec un certain Noel Gallagher qui l’a emmené en tournée et une approche musicale qui mélange respect des anciens et aspirations modernistes.
L’histoire de Jake Bugg ressemble presque à  un conte de fées. Il se destinait au foot, mais il change d’avis lorsqu’à douze ans, son père lui offre sa première guitare et lui fait écouter Oasis et Neil Young. A treize ans, il commence à écrire ses propres chansons. A quinze ans, il va jouer dans les pubs après l’école. Trois ans plus tard, choisi par la BBC, il se produit au festival de Glastonbury sur la scène des nouveaux artistes et signe un contrat. Cet été il était présent au festival de Reading. Il se produit également en première partie de la tournée de Noel Gallagher et ses High Flying Birds.
Une voix troublante, des chansons vintage, belles, courtes et efficaces, 2013, sera l'année Jake Bugg. Les premiers singles de son premier album, qui sort en France fin janvier en physique, caracolent en tête des charts britanniques. Mais Jake Bugg, 18 ans redisons-le, garde la tête froide et fait preuve d'une maturité étonnante. Celui que la presse compare déjà à Jimi Hendrix et Bob Dylan explique que tout a commencé avec un épisode de la série les Simpsons en entendant la chanson "Vincent" de Don Mc Lean.
Alors Jake a décidé de se créer son propre univers et, à ce petit jeu là, c’est la foire aux références d’un bout à l’autre de ce premier album éponyme. Il va d’abord piocher du son rétro chez Donovan ou les Beatles (certains n’hésitent d'ailleurs pas à s'enflammer un peu et le désignent comme le nouveau Dylan). A cela, il y ajoute une dynamique moderne. 
On se retrouve avec de belles ballades folk-rock, notamment la magnifique "Seen It All" qui vous touchera immanquablement en plein cœur. On a sur cet album un mélange de psych-folk, pop-folk façon sixties et typiquement anglais. Mais, la présence d’harmonica (sur "Simple As This") ou la guitare sonnant parfois très ouest américain sur d’autres titres, nous amènent tout droit de l’autre côté de l’Atlantique. Des morceaux comme "Trouble Town" nous projettent agréablement dans cette ambiance country sous le soleil du Far West. Un style qui séduit, puisque la joyeuse et dansante "Lightning Bolt" est la bande-son d’une des pubs de la bière Greene King. Elle a également été jouée lors de la victoire d’Usain Bolt sur 100 mètres aux JO de Londres. 
En résumé, voix de corbeau dylanienne, folk à la Donovan, élégance digne d’un Alex Turner, rythmiques empruntées à Johnny Cash ou adoration de tous les instants pour la discographie des Beatles. Mais dans cette manière qu’a Jake Bugg de se foutre des époques, le kid des East-Midlands nous fait  surtout méchamment penser à Jamie T, autre talent précoce et porte-étendard d’une génération YouTube dont les adeptes parviennent occasionnellement à tirer quelque chose de bon de cette boulimie musicale.
Le défaut de ce disque est qu’il y a un peu trop de ballades au final, car certaines ("Country Song", "Someone Told Me") sont vraiment lassantes et soporifiques. A la place, un peu plus de titres pêchus façon "Taste It" et "Lightning Bolt" ne seraient pas de refus. Car les solos de gratte (un peu courts malheureusement) sont d’enfer. Bon après, l’avantage de certaines ballades ennuyeuses, c'est que la voix de Bugg est plus que jamais mise en valeur. Sur "Broken" par exemple, sa beauté est multipliée par mille.
Finalement, Jake Bugg nous offre un album à base de sincérité et de fraicheur. Accompagné de peu d’instruments, il fait dans la simplicité et l’élégance et réussit à nous séduire avec intelligence. Une guitare dans une main, une cigarette dans l’autre, laissez-le ouvrir la marche et vous emmener avec lui dans la magie de son monde et de sa musique.
Alors oui, ce disque n’offre pas la moindre surprise, si ce n’est celle d’enchaîner, avec une aisance déconcertante vu l’âge de son interprète, des titres d’une maturité folle, d’une variété bienvenue et qui se valent presque tous qualitativement parlant. Et pour le coup, les médias anglais si friands de superlatifs peuvent bien s’emballer, car ce gamin en vaut vraiment la peine !!!

Billy Talent - Dead Silence : De la nouveauté dans la continuité !!!

Note : 4 / 5

 

Billy Talent, pour ceux d'entre vous qui ne le savent pas encore, est un groupe de metal-rock canadien formé en 1993 à Mississauga en Ontario, Canada. Le quatuor a d'abord débuté sa carrière sous le nom de Pezz, en 1993 pour s’appeler Billy Talent en 2001. 
En 2003, le groupe sort un album éponyme, "Billy Talent", qui comptait des singles tels que ''Try Honesty'' ou encore ''The Ex''. Trois ans plus tard sort "Billy Talent II" qui regroupe ''Devil in a Midnight mass'', ''Red flag'' ou "Fallen Leaves" (certainement ma préférée !). "Billy Talent III" a, quant à lui, été produit par Brendan O'Brien en 2009 (ce dernier ayant travaillé avec Mastodon, Incubus, Bruce Springsteen, Audioslave, Offspring, Rage Against The Machine, Korn ou encore Stone Temple Pilots). On y retrouve ''Turn Your back'' et ''Diamond on a Landmine''.
Trois ans après "III", le groupe canadien nous revient avec "Dead Silence", premier album à avoir un titre constitué de mots et non pas d’un chiffre. Ce quatrième album, sensé se détacher des trois premiers décrits par le groupe comme une trilogie, marque donc l’entrée du groupe dans une nouvelle décennie et leur intention de rester présents sur la scène internationale. 
Si les deux premiers albums du groupe sont de véritables perles du début à la fin, un certain sentiment de redondance entachait la plupart des compositions présentes sur leur troisième opus même si celui-ci reste un très bon album pour le commun des mortels ! Seulement voilà, on a envie que le groupe prenne un peu plus de risques, alors qu'en est-il de "Dead Silence" ?
Le moins qu’on puisse dire de l’introduction, "Lonely Road To Absolution", c’est qu’elle est surprenante, Billy Talent nous n'ayant pas habitué aux ballades, aux chansons calmes. Les canadiens avaient pour habitude de rentrer dans le lard dès les premières notes de l’album et c’est donc une petite révolution qu’on trouve aujourd’hui en tant qu'intro ! En effet, le groupe, célèbre pour ses mélodies de guitare et ses harmonies agressives des voix, amorce ici une entrée en matière sur des arpèges de guitare acoustique et des voix qui s’entremêlent afin de former une pièce d’à peine une minute, pendant laquelle les voix de Kowalewicz et de Ian D’Sa s’entremêlent sur une très jolie montée de cordes. 
Le tout s’enchaînant parfaitement avec le premier single de ce nouvel album "Viking Death March" et son riff assez méchant mais caractéristique du groupe de Toronto. Vraiment une belle réussite ce début d’album ! En fin de compte, cette ouverture sert plutôt de prologue à "Viking Death March", premier extrait radio, qui propulse officiellement l’album dans une atmosphère déjà familière. 
Les chansons suivantes sonnent comme du Billy Talent avec un petit truc en plus. Que ce soit "Surprise Surprise" ou "Runnin’ Across the Tracks", le fan des trois premiers albums ne sera pas perdu, mais on sent une maîtrise dans la composition qui ne se ressentait pas avant. On a le sentiment que malgré des chansons qui sont très énergiques, le groupe a pris son temps et propose des subtilités vraiment prenantes (le travail des guitares notamment). Les membres de Billy Talent se réclament fans de Led Zeppelin et, sans égaler le niveau de leurs maitres, on retrouve ce goût pour les guitares un peu alambiquées que certaines compositions du groupe phare contenaient.
Dans l’ensemble, l’album comble les attentes. On retrouve les mêmes ambiances que l’on aime tant retrouver chez ce groupe ontarien depuis bientôt quinze ans, mais la formation a depuis acquis un son plus mature. Si on a toujours un peu l’impression d’entendre d’éternels adolescents rejeter le conformisme, les arrangements musicaux sont calculés et solides. L’ensemble est un peu moins agressif et plus mélodique, mais conserve toute son énergie. La plupart des chansons sont bien ponctuées et réalisées. Le chant de Kowalewicz est toujours aussi impeccable et les harmonies de D’Sa prennent leur place et complètent parfaitement celles du chanteur. 
En définitive il règne dans chaque chanson un bon équilibre entre chaque instrument. Il est donc appréciable de retrouver les rythmes si chers à ce groupe : les moments de pause et les moments saccadés pendant les chansons comme par exemple ''Surprise Surprise'' ou ''Love Was Still Around'', à l’image de ''Sympathy'' dans un précédent album. On y retrouve également des rythmes de guitare très travaillés, et des solos à couper le souffle. Pour d'autres pistes comme ''Crooked Minds'', les tonalités sont similaires à "Billy Talent II".
Finalement cet album se termine bien avec la fortement marquante ''Dead Silence''. Nous retrouvons ici du beau Billy Talent, mêlant énergie et variations, une fin parfaite. Un album finalement très agréable à écouter, on en redemande ! Seul bémol, comme à leur habitude, les canadiens nous offrent des chansons parfois longues, qui pourraient lasser, compte tenu de la répétition des mélodies.
Fans de Billy Talent, c'est sûrement l'album que vous attendiez depuis longtemps ! Pour les autres qui aiment bien les simples du groupe en général et qui apprécient surtout l'aspect beaucoup plus rock du groupe, cet album sera aussi intéressant. Les harmonies vocales de Ben et Ian sont encore au rendez-vous et plus efficaces que jamais !  
En somme, "Dead Silence" est un album riche et calculé au détail près. Sans changer drastiquement de style, Billy Talent nous présente une œuvre qui, bien que différente, demeure une digne héritière des épisodes précédents. Même si les musiciens se sont surpassés avec cette nouvelle galette, cela reste tout compte fait du Billy Talent, pour notre plus grand plaisir !!!

Guns n' Roses - November Rain : Une des plus belles ballades métal de l'histoire !!!

Note : 4.75 / 5 

 

Disons de suite, dans l’histoire du rock, cette chanson ne joue aucun rôle. Elle ne rejoint pas "Welcome to the Jungle" ou "Sweet Child O' Mine" dans le panthéon des chansons de Guns n’ Roses qui ont fait référence pour d’autres musiciens. Elle arrive déjà périmée au début des années 90, pendant que Nirvana explose tout. "November Rain" reste pourtant un increvable classique, qui éclipse toutes les autres balades de groupes de hard et éclaire un passé révolu d’une nostalgie émue. 
Le solo de Slash dans cette chanson est peut-être ce qu'il a fait de mieux ! Slash pose juste un solo fantastique, référence immédiate, feeling irréprochable, technique cachée sous la mélodie imparable, sous le sens du silence, sous le son absolument PARFAIT de l’instrument.
Oui, car à la différence des solistes de la décennie 80′s, Slash ne joue pas vite. Il a su rester à la Page. A la base d’un look incroyable, d’un perfectionnisme caché sous ses abus de drogues et de JackDa, d’une alliance Gibson/Marshall étincelante, Slash réinvente ce qu’est un guitariste alors qu’il vient après trois décennies de guitaristes quand même sacrément talentueux et hauts en couleur. Il rejoint le panthéon, parce qu’il se contente de jouer comme il respire, chose rare.
Vous l'aurez compris, "November Rain" tient tout de même une place à part dans l'histoire de la musique !!!

Lilly Wood & The Prick - The Fight : Le duo français remonte sur le ring pour un nouvel album délicatement puntchy !!!

Note : 4 / 5



Lilly Wood & The Prick est duo, composé d'une chanteuse, Nili Hadida, et d'un guitariste, Benjamin Cotto, qui avait créé l'événement avec son premier album "Invincible Friends", en 2010. Ce premier opus, disque d'or, leur aura valu une Victoire de la Musique, celle de la révélation du public.
Cette paire gagnante a revitalisé la pop hexagonale chantée en anglais dans le texte. Sortir un deuxième album après un aussi gros succès est toujours risqué. Pourtant, avec "The Fight", les Lilly Wood & the Prick transforment largement l'essai. Le groupe a choisi de prendre à bras le corps ce deuxième album. Conscients d’être attendus au tournant ou tout simplement plus sûrs de leurs pas, ils assoient avec ce nouvel opus leur réputation de jeunes talents.
Si les accords de Benjamin et les intonations de Nili ne marquent pas une rupture avec le précédent album, le perfectionnement de leur technique, de leurs choix musicaux et la précision de leur univers sont palpables et très agréables. Le duo propose une pop-folk plus affirmée, plus fine et des textes plus fouillés. 
Au terme de l’écoute de "The Fight", un constat s’impose : la marque de fabrique, qui fait l’originalité du groupe, demeure tout en étant mûrie. Eux, sont restés les mêmes, d’un côté, le discret guitariste Benjamin Cotto, de l’autre, la bouillonnante chanteuse franco-israélienne Nili Hadida. Leur musique en revanche semble avoir grandie !
Dès "Where I Want To Be (California)" qui ouvre ce "The Fight", on est pris par ce grain trempé de mélancolie, cette assurance et le soin persistant apporté aux arrangements qui fait fi des gimmicks électroniques de saison pour se recentrer sur les fondamentaux, des sons organiques, des idées, pour faire simple. Après ce succès liminaire et lumineux, on aurait pu attendre un disque ensoleillé, teinté de la morgue corollaire à la réussite. Mais il n’en est rien, tout l'album est infusé dans la mélancolie, les doutes et une couleur automnale de rigueur.
En onze titres, Lilly Wood and the Prick renouvelle donc ce qui a fait son charme : des mélodies accrocheuses et rythmées ("Where I want to be (California)", "Let’s no pretend, Middle of the Night" avec sa pointe de disco) et des ballades ("Briquet, Into Trouble"), une fraîcheur contrebalancée par des touches de mélancolie. Les thèmes des déceptions et douleurs amoureuses, des interrogations sur l’effilochement de la jeunesse qui dévoile une nécessaire maturité, parfois effrayante, parsèment les morceaux. 
Les bagages des deux années de bourlingue des artistes entre scènes internationales et jardins secrets d’adultes en devenir semblent un peu plus lourds à porter qu’à leur début. De là peut-être vient aussi leur combat.  Mais, avec "The Fight", Lilly Wood and The Prick réussit à nouveau le subtil mariage de l’énergie et de l’émotion.
Malgré le fait qu'il soit plutôt court (11 morceaux, un peu plus de 40 minutes), "The Fight" permet un tour d'horizon hyper cohérent de ce que savent faire les Lilly Wood. Et tant pis pour la longueur, on peut l'écouter en boucle, on ne s'en lasse pas. Bref, cette nouvelle galette contient encore plus de tubes que son prédécesseur, mais il reste totalement dans sa continuité. Vous y trouverez des airs d'Angus & Julia Stone ou encore de Beth Ditto (Gossip), tout en gardant cette originalité propre à notre duo que l'on trouvait déjà sur "Invincible Friends".
Le cap du deuxième album est toujours ardu. Conscient de l’enjeu, Lilly Wood & The Prick a soigné son style avec "The Fight", un opus très pop, aux mélodies malicieuses. Entre les trouvailles de "Let’s not pretend", le refrain libérateur de "Joni Mitchell" et l’expérimental "No Mark", le duo réussit son défi haut la main.
Lilly Wood and the Prick a voulu construire ce deuxième album sur l’essentiel de sa charpente : des guitares sinueuses et une voix pleine de tempérament et d’émotion pure. C’était la façon la plus tangible de consolider leur jeune carrière menée à l’écart des pièges !!!


Mumford & Sons - Babel : De la folk puissante et brute joyeusement bordélique qui sent bon les soirées aromatisées au houblon !!!

Note : 4.5 / 5


Le groupe de Marcus Mumford s’est révélé en 2009 au Royaume-Uni avec un excellent premier opus intitulé "Sigh No More". Pour ceux qui ne connaissent pas encore Mumford & Sons, prenez une voix originale façon Eddie Vedder, ajoutez-y une touche de folk à la Edward Sharpe, le tout mixé avec la folie de Gogol Bordello.
Depuis "Sigh No More", nous assistons au succès à la fois surprenant et réjouissant d’un folk rock brut, non aseptisé et rustique Made in England s’exprimant aussi bien dans cette musique populaire que dans le look des jeunes britanniques. Offrant un subtil mélange de folk et de bluegrass à forte teneur en banjo et en mandoline, le quatuor tranche avec les courants musicaux actuels carburant aux refrains fédérateurs, aux rythmes pop électro et aux interprétations douteuses.
Le groupe a réussi le tour de force de faire souffler un vent nouveau au sommet du mainstream et à en récolter tous les lauriers de gloire jusqu'aux États-Unis, pays dont ils puisent leurs influences les plus marquées. Leur deuxième album, "Babel", est ainsi nécessairement l'un des plus attendus de l'année et c'est avec délectation que l'on redécouvre certains morceaux que les londoniens jouent depuis un certain temps dans leurs concerts survitaminés.
Avec "Babel", Mumford & Sons poursuit sa chevauchée effrénée. A la fois brut et sauvage, cet album apparaît bien plus énergique et plus rock que leur premier opus. Écrit sur la route, ce disque reflète en effet la force que possède le groupe sur scène.  Le groupe arrive à insuffler une profondeur dramatique à sa musique, misant sur des progressions d’intensité et des variations contrastantes (on passe souvent d’un chuchotement à un chant plus agressif).
Le quatuor oscille ainsi entre des titres dynamiques ("Babel", "Whispers In The Dark", "Broken Crown") dont certains enrichis de cuivres ou de cordes ("Holland Road") et d'apaisantes ballades acoustiques ("Ghosts Than We Knew", "Lover Of The Light"). A noter que dans la version Deluxe, le quatuor nous offre trois autres chansons dont une sublime reprise de "The Boxer" de Simon & Garfunkel.
Le dynamisme effréné de l’instrument qui a fait la marque de commerce du collectif côtoie toujours les mélodies plus posées, plus profondes et plus senties. S’il y a une chose que Mumford & Sons maîtrise, c’est bien de toucher et de créer des atmosphères et des ambiances qui arrachent toujours une émotion. Ce "Babel" nous fait voyager au rythme du banjo et du dobro omniprésents sur chacune des chansons. Chaque refrain vous rentre dans la tête à l’image du titre "I Will Wait".
Tout au long de cet album, Marcus Mumford chante avec un entrain et une poigne rappelant parfois The Tallest Man On Earth et transmet un flot d’émotions dans chacune des compositions. Son timbre de voix rocailleux est notamment mis en valeur par une instrumentation très soignée. 
Malgré tout, on pourrait reprocher au groupe un certain manque de prise de risques. D'un disque à l'autre, le quatuor n'a pas véritablement évolué dans ses sonorités et "Babel" s'avère être plutôt linéaire dans sa construction. On n’y retrouve en effet aucun titre qui se différencie vraiment des autres, contrairement à "Sigh No More" qui possédait des singles rassembleurs tels que "The Cave" ou "Winter Winds" leur ayant permis d’asseoir leur réputation et de passer des pubs du coin aux plus grands festivals.
Reste que pris dans son intégralité, cette nouvelle galette est un album pertinent et bien travaillé. C'est d'ailleurs certainement l'un des meilleurs que j'ai pu écouter durant cette rentrée. Ce qui est sûr, c'est que Mumford & Sons n'est pas prêt de s'arrêter en si bon chemin.
"Babel" étant la suite logique de ce sommet de composition et d'émotion qu'était "Sigh No More", on ne peut que le classer parmi les grands albums de cette année donc même s'il évolue forcément dans son ombre. On s'y enfoncera sans jamais s'en lasser en appréciant cette homogénéité et cet effet particulier procuré par chaque morceau. L'explosivité peut y prendre le pas sur une certaine tendresse qui sera néanmoins perceptible au fil des écoutes.
Du haut de sa tour, "Babel" en envoie plein les oreilles. La folk du quatuor londonien donne envie de taper du pied et c’est bien là le principal !!!  

The Datsuns - Death Rattle Boogie : Un rock garage brut et sauvage diablement bon !!!

Note : 4 / 5

 
Groupe de hard rock formé en 2000 (mais dont le premier album n'est sorti que deux ans plus tard !) à Cambridge, en Nouvelle-Zélande, The Datsuns nous reviennent pour un nouvel opus. On les aurait presque oubliés ! Quatre ans après leur dernier fait d’armes, "Head Stunts" (2008), The Datsuns ont décidé de refaire parler les guitares et, disons-le franchement, ce n’est pas si mal.
The Datsuns plongent les mains dans le cambouis du rock garage et accouchent d’un album pétaradant et gorgé de tubes ("Bullseye", simplement dangereux, "Hole In Your Head", tout en breaks et soli), produit par l’ancien leader des Hellacopters, Nicke Andersson, et livré par leur propre label, Hellsquad Records. Avec "Death Rattle Boogie", c'est du rock abrasif qui s'invite avec ce nouvel album des néo-zélandais, revenus aux affaires après quelques années de silence radio. Cinquième album et dix années d'existence, pas de bougies mais des cartouches pour raviver la flamme, car la saturation de cette nouvelle galette est aussi douce que la craie rayant le tableau noir.
Dès l’intro, "Gods are Bored" annonce un rock brut et sauvage, avec ses larsens et un son volontairement brouillon. La suite s’avère légèrement plus tempérée, émaillée de compos rock standards, quelques claviers pour apaiser le propos et un chant qui ose se poser  sur quelques morceaux comme pour "Shadow Looms Large". On prend une bonne dose de boogie en intraveineuse et on s’étonne presque d’en avoir oublié les vertus régénérantes.
Les explosions de larsens et riffs lourds côtoient les plages hantées d’un bayou-marigot musical ("Wander The Night", poisseux et presque Doorsien, tout comme "Colour Of The Moon"). "Skull Full Of Bone" nettoie les os de Thin Lizzy au karcher et la cavalcade "Helping Hands" affole la machine avec un grain cradingue et une voix saturée. Enfin, "Death Of Me" enfonce le clou entre une batterie à fond de train et duels de guitares sur un chant traînant, onctueux à souhait. 
Oui, The Datsuns est un groupe "dangereux" qui croit dur comme fer au rock n’roll, et redonne goût, et foi, aux groupes à guitares. "Death Rattle Boogie" sonne presque comme un coup de pied au cul aux Rolling Stones.
La spontanéité des titres et l’enregistrement sonnent live. Même si l’envie d’égorger un poulet ou de se laisser pousser la tignasse peut traverser l’esprit, "Death Rattle Boogie" est à la portée de toutes les oreilles, loin des carcans métalleux dans lesquels on tente parfois de murer les Néo-Zélandais, l'album ravira un large public. La bande de Cambridge a toujours un riff sous le médiator, puisé dans le rock seventies, évoquant parfois les élans des Black Crows.
Au final, ces 14 titres, joués pied au plancher, préfigure une belle pièce de garage rock qui ne décevra pas les fans du genre. Musique hirsute et païenne, ce retour à l'âge de pierre (celui que les Stones n'auraient jamais dû quitter), noisy comme le chant des planètes, ce rock troue la couche d'ozone, et on croirait presque qu'il sait lécher les étoiles !!!

Kamelot - Silverthorn : Un bon album dans la continuité pour un nouveau chanteur !!!

Note : 3.75 / 5



Kamelot est un groupe de power metal américain fondé à Tampa (Floride) en 1991 par le guitariste Thomas Youngblood et le batteur Richard Warner. Ne nous voilons pas la face, les américains étaient attendus au tournant par toute la communauté des fans avec ce nouvel album.
Deux ans après la totale déception "Poetry For The Poisoned", qui démontrait que le groupe regorge de talent mais tournait en rond, Kamelot sort son dixième album, "Silverthorn". Avec le départ surprise de Roy Khan, son chanteur mythique, le groupe avait beaucoup à prouver. Le recrutement de Tommy Karevik (Seventh Wonder) en a surpris plus d’un mais on comprend le choix de Thomas Youngblood à l’écoute du disque. Après plus de 21 ans de carrière, KAMELOT doit confirmer son statut de leader de la scène power métal épique.
Avec "Silverthorn" il n'y a pas de révolution chez Kamelot mais plus une continuité dans la qualité. Côté compositions, le groupe se rassure, et les fans par la même occasion, en retrouvant l'inspiration et le style qui ont fait les belles heures du groupe.
L'écoute de "Silverthorn" nous ramène quelques années en arrière. Ainsi, on retrouve l'intro symphonique, abandonnée depuis quatre albums. Un détail sans doute, mais qui en dit long sur la volonté du groupe de revenir aux fondamentaux. La patte Kamelot est immédiatement reconnaissable et la voix de Karevik est finalement très proche de celle de Khan. Il y a bien sûr quelques différences, notamment le timbre de voix, mais le mimétisme reste flagrant. Youngblood a choisi de ne pas se compliquer la tâche en prenant en chanteur très proche vocalement (et dans la gestuelle) par rapport à son prédécesseur.
L’album est fondamentalement plus orchestral, moins rentre-dedans que son prédécesseur. Alors que le départ de Kahn aurait pu signifier la fin d’une époque pour le groupe, Youngblood et ses compagnons ont assuré une continuité par rapport au passé musical récent du groupe. L’univers est toujours plus sombre et inquiétant.
En plus d’un "Sacrimony" très traditionnel, "Ashes to Ashes" est beaucoup plus tranchant et attaque l’auditeur bille en tête. Avec le départ de Kahn et le recrutement de Karevik, Youngblood reprend fermement les rênes du groupe. Les guitares sont plus agressives que jamais et mènent sans opposition les débats malgré les orchestrations et les couches de claviers. 
Ceci sans jamais écraser ou mettre à l'écart ses compagnons. Les morceaux de bravoures alternent les plages plus calmes comme "Song For Jolee" pour permettre à chacun de reprendre sa respiration. Ces compositions plus intimistes laissent aussi éclater la maîtrise et le talent du nouveau chanteur. "Silverthorn" s'inscrit dans les bons albums de Kamelot, avec tous les ingrédients du Heavy, du Métal, du Progressif et des ambiances classiques et symphoniques habituelles.
Finalement, cet album de Kamelot, composé de belles parties de guitares puissantes, de solos très propres et de refrains accrocheurs, est très agréable à l'écoute. "Silverthorn" laisse une impression très positive tout en ayant provoqué une large palette d’émotions à son auditeur. Ceux qui espérait un renouveau et un changement de cap seront déçus, Kamelot n’a pas dévié d’un pouce de son chemin mais avouons qu’ils font cela très bien !!! 

The Raveonettes - Observator : Un album clair-obscur qui redore le blason du groupe !!!

Note : 4 / 5

Duo danois qui ne fait pas beaucoup parler de lui, les Raveonettes n’en sont pas moins prolifiques. "Observator", leur sixième album en dix ans d’existence est fidèle à la recette d’origine : des guitares noisy, des voix planantes et de la réverb. Seulement avec "Observator", on ne peut nier une certaine évolution, et pourtant, la saveur reste intacte. Le groupe revient donc avec ce sixième opus pour leurs dix ans d'existence.
Le son grésille, les voix sont pleines d'écho, les mélodies sont parfois sombres, parfois lumineuses. Cependant, ce qui dénote sur cette galette par rapport à leurs précédentes, c'est l'utilisation du piano. Il se montre dès le premier morceau, "Young and cold", permettant d'éclaircir le ton. 
Les guitares se sont également éclaircies et la réverb est légèrement moins prononcée qu'à l'accoutumée, donnant lieu à des pistes aux contours cotonneux. Moins noise, "Observator" se love d'un côté dream pop aigre-doux et favorise à certains moments les mélodies pop 60′s. Il y a beaucoup de fraicheur et de candeur même sur les plus rapides, telles que "Down Town" et "Sinking in the Sun".
Avec ses neuf morceaux à la teneur inégale, l'album est pourtant très accrocheur. Certains titres retiennent plus l’attention, comme "Down Town" (avec son intro à la "Mersey Paradise" des Stone Roses), "Till The End" ou "She Owns The Streets", balade évidente. Les autres morceaux sont toutefois moins en retrait que sur les albums précédents, ce qui fait de "Observator" l’un des plus réguliers des Raveonettes. Plus que jamais, The Raveonettes opte pour une production homogène, presque datée qui leur va bien et nous fait traverser l’album dans un véhicule ouaté.
Côté visuel, la pochette marque, elle-aussi, les esprits. C’est sans aucun doute la plus belle de leur discographie, avec ce noir et blanc granuleux et volontairement flouté, elle concorde parfaitement avec cette musique grisante en forme de mirage sonore.
Au final, "Observator" est assez facile à résumer : une voix magnifiquement posée sur des guitares expressives, mélodiques. A ce titre, le sublime "The Enemy" fait office de porte-drapeau d’un album qui ne manque pas de dignes représentants. Et la liste est longue, pour un disque qui ne fait malheureusement que neuf titres et 32 minutes. "Observator" démontre une nouvelle fois le talent des Raveonettes mais aussi leur capacité à produire des disques de qualité en peu de temps.
Un disque indispensable pour les amateurs de rock noir et puissant !!!

Yan Wagner - Forty Eight Hours : Un mélange remarquablement réussit de musiques électroniques, de pop et de new wave !!!

Note : 4 / 5

Franco-Américain, qui imagina un temps devenir pianiste de bar avant de se tourner vers son amour pour la musique électronique, toute la singularité de Yan Wagner tient dans sa posture d’électronicien qui chante et qui refuse de se cacher derrière ses machines. Un chanteur de pop électronique en somme. Le tout avec une voix aussi grave que puissante qui ne peut pas nous empêcher de nous faire penser au timbre d'Ian Curtis (chanteur du groupe punk Joy Division).
Après "Recession Song", un premier single qui révèle sa pop entêtante et électronique à la critique et au public en 2010, Yan Wagner enchaîne les premières parties prestigieuses d’Air ou Goldfrapp, entre autres. Le franco-américain faisant de fait son bout de chemin dans l’Hexagone ! Yan l’autodidacte est un vrai chanteur de pop électronique qui refuse de se cacher derrière ses platines, et c’est toute sa singularité.
Preuve du talent du garçon, il est produit par le pionnier inclassable de la french touch, Arnaud Rebotini. Ce dernier offre d’ailleurs à ce premier EP lumineux intitulé "Forty Eight Hours" deux remix tout simplement démentiels.
Wagner flirte avec la new-wave et les années 80. Mais le franco-américain, au nom de célèbre compositeur allemand, adopte une approche très moderne des différents styles. Ça ne révolutionne certes pas le genre, mais c'est tout de même plutôt bien fichu !
De New Order à Depeche Mode, en passant par The Chemical Brothers, ses influences sont plus que sérieuses. Il arrive à mixer des sons électro dansant, des beats sévères avec la frustration et la noirceur de la coldwave ou du post punk. Le chant n’est pas délaissé pour autant, la voix lugubre et profonde du franco-américain vous glace le sang. La formule de Yan Wagner est donc une savante rencontre de pop mélodique et de production technoïde.
Chaleur pop, voix sombre et moiteur dancefloor sont les maîtres mots de Yan Wagner, jeune homme moderne prêt pour le décollage et surtout à faire décoller !!!  

Theodore, Paul et Gabriel - Please Her, Please Him : Un folk-hippie androgyne délicat et délicieux !!!

Note : 4.5 / 5

 

Il y a des disques qui ont l’immédiate proximité, qui vous rassure, vous emmène instantanément dans un monde en dehors de celui où vous êtes. Ce n’est qu’un moment mais il est intense, profond et laisse des traces en forme de bribes de mélodies qui vous surprennent à vous hanter, à tout moment du jour et de la nuit. 
L’attendu premier album de Theodore, Paul & Gabriel est de cette espèce rare. Attendu par une poignée d’aficionados qui avaient découvert le trio de dandy girls parisiennes au hasard des scènes qu’elles ont aguichées tout au long de l’année écoulée et restés sur leur faim avec leur EP liminaire pour une simple question de durée. Si les filles de Boy cherchaient à surprendre par leur nom de scène, celles derrière Theodore, Paul & Gabriel mettent plutôt en avant leur côté androgyne assumé, que reflète tant le titre de leur premier album, "Please Her, Please Him".
Heureusement, on retrouve ici les titres originaux qui composaient l'EP et n’ont depuis pas pris une ride ni suscité l’ennui de l’habitude. Le puissamment hanté "Silent Veil", le sensuel et nostalgique "Chasin’ the Sea", le malin "Taxi Driver" avec son drumming irrévérencieux ! Dans un studio à l’ancienne, elles ont ajouté à leur catalogue naissant quelques pépites magistrales comme ce "I’m Gone" qui ressemble à un morceau oublié par John Lennon dans un tiroir du Dakota Building avec écrit au feutre vert sur la cassette "7/12/80". En équilibre sur un piano forcément blanc (celui d’"Imagine") qui pousse ses accords en battements de cœur, la voix unique de Clémence Gabriel grimpe au climax d’une apoplexie sonore et s’écroule d’un coup dans un calme apaisé.
La voix rocailleuse, mais non moins sensible de Gabriel, contient un vibrato qui ne laisse pas de marbre. Cet effort de treize morceaux bien balancés s'écoute d'une traite sans peine aucune, grâce, notamment, à son propos d'une cohérence impressionnante. Sur "Please Her, Please Him", elles déroulent donc dans la langue de David Crosby treize chansons au sens mélodique savant et aux harmonies soignées.
Avec la tranquille assurance de gens qui ont à peine dépassé la vingtaine, les filles de TP&G assument leur musique vintage, totalement organique, construite en guitares, chœurs, percussions et un soupçon de piano à l’occasion. Sans autres effets que la sérénité de leurs mélodies attachantes, déchirée avec délicatesse par la voix de cette chanteuse qui passe en un éclair de la douceur satinée d’une folkeuse contemporaine à la rage viscérale et abimée d’une Janis Joplin. De la ouate érectile de "Slow Sunday" à la verve mutine de "Mystical Melodies", "Please Her Please Him" est un précipité de grâce immédiate et d’élégance endémique.
Classic, indie, post-rock, peu importe les étiquettes, on ne parle là que de chansons, pas de gimmick du jour ni de hype bientôt éventée. Elles sauront parler à ceux qui révèrent les pères fondateurs Beatles, Bob Dylan, Neil Young sans pour autant intimider les générations actuelles. Tout en licks de guitare laid back, "Writing Songs" raconte ça, ce besoin viscéral d’élaborer des chansons, ces petites architectures de rien qui semblent volatiles et pourtant nous équilibrent le quotidien. Quand ces chansons sont habillées avec ce raffinement, qu’elles arborent cette aristocratie joliment déglinguée, on redécouvre ce sentiment enfoui qui s’appelle séduction !!!

Erevan Tusk - Fortify your Innocense : Un premier album gorgé de mélodies étincelantes et généreuses aux harmonies vocales, guitares et arrangements élégants !!!

Note : 4 / 5


Né de la rencontre de Jim et de Pacôme, Erevan Tusk fait dans le folk-rock de grande envergure. D'obédience pop, le groupe laisse entrevoir des références plus subtiles : on pense aux New-Yorkais de The National pour la dynamique, à The Walkmen pour la sensibilité ou encore à R.E.M. pour les hymnes.
Ils ont pour eux l’innocence de la jeunesse et de solides références. A l’heure de faire paraître son premier album, Erevan Tusk a déjà œuvré pour se construire en quatre petites années d’existence une bonne réputation scénique et gagner l’aura des jeunes groupes prometteurs.
Les Erevan Tusk n’auront donc pas déçu. Quelques mois après un premier EP qui laissait entrevoir le meilleur, le meilleur arrive. La pop-rock cristalline du groupe français s’illumine sur un premier album de qualité mixé par Antoine Gaillet (M83, Yeti Lane, …). 12 titres prévus et un voyage de classe mondiale assuré. Les parisiens auront mis 48 minutes en tout et pour tout pour passer de l’étape "révélation" à l’étape "grand groupe prometteur". Et sans avoir besoin de surjouer, de monter dans les tours. Le constat peut sembler prématuré, exagéré, mais le mariage de spontanéité et de maturité entendu sur "Fortify Your Innocence" ne trompe pas sur le talent des garçons.
Ce premier album vient confirmer de la plus belle des manières le talent et la facilité du groupe quand il s'agit de composer des chansons pop-rock très classiques, au sens le plus noble du terme. Mélodies, harmonies, refrains, chœurs, tout ici semble couler de source dans des titres qui s'enchainent avec une évidence et une facilité incroyable. Et ceux qui pensaient que les parisiens avaient peut-être tous dit dans leur "4 titres" inaugural devront se rendre à l’évidence, les Erevan Tusk avaient encore quelques armes secrètes dans leur botte. En tout cas suffisamment pour rendre ce "Fortify Your Innocence" indispensable.
Des disques parus depuis janvier, celui-ci fait assurément parti des plus limpides. Un petit exploit en soi quand on ratisse aussi large que Jim et ses potes. Car aussi personnelle soit-elle, leur musique a déjà provoqué de flatteuses comparaisons avec, entre autres, R.E.M., The National ou les Beach Boys ("Phrasal Show", le fameux clin d’œil west-coast). En effet, on est obligé d’agréer lorsque les gens citent comme influences majeures tous ces grands groupes, auxquels je me permets d'ajouter des ressemblances incontestables avec les Beatles ("Ivy Ghosts") ou encore les Wild Beasts.
La clarté et la pureté de leurs opus entraînent des similitudes évidentes avec ces derniers : des mélodies tubesques qui fusent et traversent l’air avec une grâce incomparable ("Truth Or Dare", "Frostbitten", "In Your Shadow"), des virées pop-folk féeriques, garnies de chœurs splendides et d’accords brillants ("One Of These Days", "Mammoths"). Quand on ajoute à ça des morceaux aussi aboutis musicalement que l’épique "Puncturel Lung", aussi riches et accrocheurs que leur single "Cassidy", aussi instinctifs que leur joyau "Kenekaise", je ne peux pas dissimuler mon admiration devant le travail accompli.
Erevan Tusk, deux voix, deux plumes, cinq musiciens réunis autour de chansons à la candeur émouvante. Cinq garçons, deux voix qui s’entremêlent : "Fortify Your Innocence" s’offre harmonies divines ("One of These Days"), riffs tortueux ("Ivy Ghosts"), pop-songs lumineuses ("Phrasal Show") et ballades tire-larmes ("Mammoths"). Du baume pour réparer les gerçures de l’hiver !!!

Steve Harris - British Lion : L'album solo tant espéré du bassiste et fondateur d'Iron Maiden !!!

Note : 3.75 / 5

 

Dire que le premier album du bassiste et fondateur d'Iron Maiden était attendu ne serait pas juste. Espéré certainement, mais pas attendu étant donné que le bonhomme n'a jamais montré la moindre velléité de s'exprimer hors du carcan de la vierge de fer. La seule escapade qu'il s'était autorisée avait pour cadre l'album de sa chanteuse de fille Lauren Harris en 2008. Et encore, sur "Calm Before the Storm" Steve Harris s'était sobrement contenté d'un rôle de bassiste et de choriste.
Le projet a commencé il y a bien longtemps après que le chanteur Richard Taylor et le guitariste Grahame Leslie lui eurent envoyé une cassette démo pour le convaincre de produire leur groupe, British Lion, au début des années 1990. Harris ayant apprécié les chansons, il commence par agir comme manager, reste en contact avec eux, avant de prendre le poste de bassiste et de prendre part aux compos après le split du groupe. 
Si aujourd’hui on a un peu l’impression que le projet ne sort de nulle part, c’est bien parce que le leader de Maiden voulait garder la surprise et éviter de répondre aux sempiternelles questions de journalistes concernant l’avancement des travaux. L’album est désormais sorti, et s’avère être davantage l’album d’un groupe que d’un seul homme, l’écriture ayant été collective.
Du coup, "British Lion" fait figure de surprise inespérée. Mieux, Steve Harris y démontre des qualités de compositeur plus variées que celles auxquelles il nous a habitués chez Iron Maiden. Il faut d'ailleurs, presque, oublier Iron Maiden en écoutant ce disque qui n'est pas un album de heavy metal. En fait, Steve Harris remonte aux sources de son inspiration et livre un album de hard rock qui lorgne vers le style que pouvaient avoir les meilleurs albums de Thin Lizzy ou UFO.
Quelque part entre UFO et Thin Lizzy donc, avec tout de même une production moderne à l'appui, le bassiste semble vouloir retrouver ses premiers émois musicaux de rocker anglais dans les années 70, du temps où Iron Maiden faisait ses premiers pas et n'était pas devenu la "cash machine" d'aujourd'hui. Cela donne de très beaux morceaux ("Karma Killer", "Us Against The World", "A World Without Heaven") et des choses plus bateaux et discutables. N'y voyez pas là la volonté de dénigrer le talent de cette réunion exceptionnelle autour d'un musicien clé de l'histoire du heavy metal, mais juste le constat que certains titres n'accrochent pas vraiment l'oreille.
Ainsi l'ensemble de ses influences est passé à la moulinette d'un son moderne et servi par un groupe compétent sans être brillant. "The Chosen Ones" ressuscite les chevauchées mélodiques qu'affectionnait le regretté Phil Lynott (chanteur de Thin Lizzy), "These Are the Hands" et "Us Against the World" renvoient à des climats progressifs dont Wishbone Ash n'est pas absent. Steve Harris s'offre même un titre taillé sur mesure avec "Karma Killer" doté d'une puissance qui rappelle le "Kashmir" d'un certain dirigeable.
C’est plutôt par la suite que le bât blesse un peu, avec cette composition mal équilibrée qu’est "The chose ones", incapable de se décider entre faux hommage et vrai plantage (dans le registre à l’ancienne et 70s revival, "Eyes of the young" est bien plus réussie). Fort heureusement, ce n’est qu’un léger passage à vide, et "British Lion" retrouve rapidement le visage qu’il nous avait montré au début avec notamment l’énergique "Judas".
Au final nous avons un album qui n'est pas la sortie de l'année mais qui n'en reste pas moins un album riche en composition, avec un vrai savoir-faire, probablement la patte "Steve Harris"! Les références sont belles, elles sont surtout parfaitement maîtrisés par l'un des plus grands musiciens qu'ai connu le métal ces trente et quelques dernières années. "British Lion" peut se voir comme un hommage à la grandeur du hard rock anglais, celui que, comme le football, ils ont inventé. Sauf que là, à l'image de Steve Harris, ils sont restés les meilleurs !!! 

Dead can dance - Anastasis : La résurrection délicate de la Cold Wave de Dead can dance !!!

Note : 4 / 5

 

Plus de 15 ans après leur dernier opus, entre split et reformation, le groupe mythique de la Cold Wave, composé de Brendan Perry et de Lisa Gerrard, crée l'évènement avec une nouvelle production intitulée "Anastasis". Une orchestration impeccable couplée à des toujours extraordinaires raviront les fans de toujours ainsi que la nouvelle génération.
C'est le premier album du groupe culte Dead Can Dance depuis 16 ans. Ce retour porte bien son nom, puisque "Anastasis" signifie "résurrection" en grec. Dans les années 1980, Brendan Perry et Lisa Gerrard avaient bâti une discographie envoûtante, avant de se séparer en 1998 et d'entamer chacun de son côté des projets solo. Reformé en 2005 pour une tournée mondiale, le duo a mis du temps avant de retrouver la motivation nécessaire pour retourner en studio. Pour corser les choses, Brendan Perry vit dans le centre de l'Irlande et Lisa Gerrard dans le sud de l'Australie. Cette sortie constitue donc un petit événement dans le monde de la musique planante.
On avait donc de bonnes raisons de penser qu'on n'entendrait plus jamais parler de Dead Can Dance. Le groupe culte de la décennie 1980 n'avait pas livré de musique nouvelle depuis l'excellent album "Spiritchaser", en 1996. "Anastasis", 8ème album studio du groupe, rappelle ce duo à notre bon souvenir. Ce dernier opus reprend là où Dead can dance s'était rendu, avec la grâce, l’élégance et l’expérience qu’on connaît du duo.
Durant cette longue absence, les deux artistes ne se sont pas reposés, chacun ayant évolué dans ses nombreux projets personnels. Il n’est donc pas surprenant de les retrouver ici à leur meilleur niveau. Confiants et audacieux, ils n’ont en effet rien perdu de leur talent de composition. Avec "Anastasis", le duo nous invite à un voyage mystique nous transportant ainsi des dunes de sable du Sahara aux collines arides de la péninsule grecque, plaçant avec soin de fines touches ethniques dans ces nouvelles compositions. 
L’atmosphère y est à la fois paisible et intrigante, presque hypnotique. On navigue entre tendances spirituelles nous ramenant à l’antiquité et sonorités plus modernes. Pour ses expérimentations sonores, le duo a utilisé aussi bien des instruments traditionnels que d’autres plus modernes tel que le hang que l’on retrouve sur "Anabasis" et "Opium". L’utilisation de cuivres, de synthés et de cordes confèrent par ailleurs une dimension cinématographique à sa musique. "Amnésia" rappelle notamment le travail de Hans Zimmer sur la Bande Originale "d’Inception".
Ce huitième album n'a rien à envier à ses prédécesseurs, il est tout simplement majestueux. On retrouve les éléments qui ont fait la force du duo, passé au cours de sa carrière d'une new wave gothique à des ambiances de plus en plus ouvertes sur le monde. "Anastasis" bouleverse le temps et la géographie. Les huit longs morceaux fusionnent inspirations mystico-orientales, violons arabisants, rythmiques nord-africaines et mélodies médiévales, avec la glossolalie de la contralto Lisa Gerrard et le timbre de baryton de Brendan Perry. Ensorcelant !
L’album reflète donc parfaitement la beauté et la nature envoûtante du son si caractéristique du duo. Dead Can Dance parvient une nouvelle fois à nous séduire et à nous toucher en plein cœur. On assiste bien à la résurrection de ce duo mythique qui signe avec "Anastasis" un retour en grâce. C’est certain, Dead Can Dance n’a pas fini de nous faire rêver. Fascinant du début à la fin, ce nouvel opus combine à la fois de lentes mélopées, de splendides ballades symphoniques et d’émouvants chants lyriques. Un disque à se procurer d’urgence. "Anastasis", la danse des morts bien vivants !!!

Dinosaur Jr. - I bet on sky : Un album plein de finesse livrant une collection de musiques luxuriantes !!!

Note : 4 / 5

 

Groupe de rock indépendant américain originaire d'Amherst dans le Massachusetts, Dinosaur Jr. est une formation emblématique de l'indie-rock US. Le groupe, ayant régné sur les bas-fonds des années 80 et 90, fait aujourd'hui encore vrombir ses amplis. D'autant plus qu'il a retrouvé son line-up originel, autour de Jay Mascis, Lou Barlow et Murph.
Le cœur et le cerveau de tout être humain normalement constitué devraient s’emplir de joie et d’émotions à l’écoute de "Start Choppin’" ou de "Goin’ Home", deux titres de Dinosaur Jr. extraits de "Where You Been?", disque bruitiste majestueux de la bande de J. Mascis datant de 1993. Le groupe originaire d’Amherst en était déjà à son cinquième opus et la nonchalance lourde du groupe et de son leader était devenue une marque de fabrique inoxydable.
Séparés en 1997 puis reformés en 2005 avec Lou Barlow, ex-démissionnaire et génial instigateur de Sebadoh, Dinosaur Jr. avait un défi à relever : ce lui qui consiste à diluer les années 1990 dans les années 2000. Sans passer pour un ringard et sans pour autant renier ce son si caractéristique qui a fait la gloire du groupe.
Depuis bientôt trente ans qu’il est apparu pour la toute première fois, Dinosaur Jr. aurait pu saisir moult occasions de dévier de sa marque de fabrique qui, avec le temps et à la veille de chaque nouvel album, l’a toujours rendu prévisible. Il ne l’a jamais fait, y compris en 2005 quand il mettait fin à huit années d’absence. Tout juste Jay Mascis, Lou Barlow et Murph auront offert quelques variantes à leur indie-rock. Aussi, le trio aurait pu lasser son public. Malgré quelques aspects parfois répétitifs, il n’y est jamais parvenu non plus, la faute à son charismatique frontman qui, en chantant et jouant de la guitare comme personne, aura toujours servi de garantie indéfectible au style Dinosaur Jr. Autant dire qu’il était inutile d’attendre une quelconque innovation de la part de ce "I Bet On Sky", nouvel et dixième album forcément symbolique.
Ces types sont diablement impressionnants. Après quelques disques fondamentaux et des disputes légendaires, le groupe, succombant à la tentation de la reformation en 2005, s’amusa à sortir un disque, "Beyond". Excellent. Surpassant les livraisons des années 90. Un cas d’école. Alors que la grande majorité des reformations se vautraient lamentablement, Dinosaur Jr. sortait un disque chic avec une facilité déconcertante. Jay et Lou font dans le comique de répétition : en 2009, "Farm" reprenait paresseusement mais avec talent les affaires de 2005. Nous sommes en 2012 et la blague dure toujours.
Et il se pourrait bien que "I Bet On Sky" soit le meilleur des trois. Pour son nouvel album, le trio n'a pas hésité à ajouter quelques gimmick pop à ses traditionnelles compos portées par des rythmiques pesantes. Cela n'empêche pas "I Bet On Sky" dans un pur style Dinosaur Jr., fait de riffs imparables et d'un chant incroyable.
Ainsi les riffs autistes de Mascis et la basse lourde de Barlow sont au service de chansons parfaites.  Les cinq premières du disque, relativement courtes, sont hallucinantes. Le riff du morceau d’ouverture peut rendre fou les gens fragiles. Une véritable cure de jouvence. 30 ans d’existence et une jeunesse immaculée.
"I Bet On Sky" semble dresser des passerelles entre les différentes époques de Dinosaur Jr. "Pierce the Morning Rain", bien nichée au milieu de l’album, rappelle que le groupe sait envoyer des mini-tubes cradingues dans le ciel et les faire exploser en vol, comme un bouquet final de feu d’artifice. "Watch The Corners" rappelle la dimension "geek du fond de la classe" de Dinosaur Jr. tandis que "See It On Your Side" va chercher du côté du grunge le plus désarticulé pour le plus grand plaisir des oreilles.
A l’écoute de ce disque, on ne peut qu’accuser Mascis and co de paresse en ce qui concerne les deux derniers disques. "I Bet On Sky" est un album diablement inspiré. "Recognition", une des deux chansons écrites par Barlow, frise l’excellence. "Rude", quant à elle, est assez dispensable.
L’intelligence musicale du groupe de Jay Mascis, Lou Barlow et Murph fait que le passé n’assombrit pas le présent, sans pour autant le tourner en ridicule, loin de là. "I Bet On Sky" a tout du petit tour de force. On n’en attendait pas moins de Dinosaur Jr. certes mais cette constance dans la quasi excellence force le respect, encore et toujours, près de vingt-cinq ans plus tard.
Plutôt que de se perdre et frôler le pathétique comme de nombreux autres rockeurs à bouteille, Dinosaur Jr. dépoussière, lustre sans cesse ici son statut de groupe culte renforcé chaque fois qu’un morceau s’achève. Forts d’une osmose qui semble ne jamais avoir été si forte, les trois sont la preuve vivante que, avec beaucoup de talent, le rock dans son plus simple appareil peut faire mieux que seulement résister au temps : il peut aussi le dicter !!!  

The Rolling Stones - Grrr ! : Deux inédits pour le best of du cinquantenaire du groupe !!! 

Cinquante ans ! Un demi-siècle que les Rolling Stones font vrombir leur rock'n'roll à travers le monde. 
C'est sans doute le logo le plus populaire de la musique britannique ! Cette bouche en forme de cœur, colorée d'un rouge vif, tirant la langue. Personne ne s'y trompera ! On parle bien des Rolling Stones. Le groupe rock célèbre cette année ses 50 ans de carrière. Un tel anniversaire ne pouvait être fêté sans rien donner au public. Mick Jagger et ses acolytes ont donc accepté de publier un nouveau best-of regroupant leurs plus grands hits. Intitulée "Grrr !", cette compilation paraîtra sur le label Mercury (Universal Music).
Pour célébrer cet anniversaire, le groupe sort le 12 novembre prochain un best of de pas moins de cinquante titres. La discographie des Rolling Stones s'étoffera donc cet automne avec la parution de ce nouveau best-of regroupant les plus gros hits du groupe britannique, et deux titres inédits dont l'un sera très prochainement envoyé aux radios.  
Aux morceaux les plus mémorables du groupe anglais, tels que "(I Can't Get No) Satisfaction", "Paint It, Black" et "She's a Rainbow", s'ajouteront deux pistes inédites enregistrés à Paris en août, "Gloom & Doom" et "One Last Shot". Ces dernières sont les tous premiers enregistrements du groupe réunis dans sa globalité (Mick Jagger, Keith Richards, Charlie Watts et Ronnie Wood) depuis l’album "A Bigger Band" paru en 2005. Elles répondent à une forte demande des fans et font suite au succès de la réédition en novembre 2009 de "Get Yer Ya-Ya’s Out", le concert Live au Madison Square Garden du 4 septembre 1970.
"Grrr !" sortira en quatre formats différents. Du simple digipack 3CD au coffret Super Deluxe Edition en passant par le coffret cinq vinyles, "it's only rock'n'roll, but we like it !". Ainsi du premier "Come on" (qui était une reprise de Chuck Berry) jusqu'au deux derniers inédits, c'est tout un pan de la culture rock qui se fait enfin en coffret !!!  

Skunk Anansie - Black Traffic : Un album nouveau et évolutif conservant cependant la sauvagerie animale de leurs débuts !!!

Note : 4 / 5



Qui ne connaît pas Skunk Anansie ? Et bien pour les rares ermites qui peuples notre terre, Skunk Anansie est un groupe de rock alternatif britannique dont le membre le plus remarquable est la chanteuse au crâne rasé, Deborah Dyer, alias Skin, qui est accompagnée d'Ace à la guitare, de Cass à la basse et de Mark Richardson aux percussions. Le nom du groupe vient du mot africain "anansie", qui signifie araignée ou homme-araignée et fait référence à Anansi, un personnage mythique de certains contes africains.
Le groupe s’est affirmé dans les années 1990 comme un des plus beaux fleurons du rock alternatif bourrin, le temps de trois excellents albums et, surtout, de concerts endiablés durant lesquels Skin et ses troupes ont toujours mis tout le monde d’accord. 
Un split et une reformation plus tard, Skunk était revenu en forme en 2010 avec "Wonderlustre", qui nous montrait un groupe à l’aise dans ses baskets, apaisé mais pas mou du genou, qui faisait toujours son truc sans se soucier du qu’en dira-t-on, avec quelques années en plus. 
Et surtout, le gang n’avait rien perdu de sa superbe en live et avait atomisé les salles dans lesquelles il s’était produit.
Skunk Anansie avait donc disparu depuis "Post Orgasmic Chill" en 1999, qui avait triomphé tout comme son prédécesseur "Stoosh" en 1996. Ainsi, après une séparation de 10 ans, le groupe revenait sur le devant de la scène en 2009. "Black Traffic" est le troisième album du groupe de non-conformistes londoniens depuis leur réunion en 2009. Skunk Anansie n'a pas l'habitude de réaliser des albums bâclés, et il en va de même pour celui-ci. Un must pour tout fan de Skin et ses acolytes.
Il serait dommage de réduire Skunk Anansie à une image facile de groupe de punk métal emmené par une exubérante amazone. Il a déjà prouvé par le passé avec "Post Orgasmic Chill" qu'il sait aussi manier les climats. Le charme de Skunk Anansie, c'est justement ce mélange entre des titres violents, et d'autres qui font penser à un trip-hop très rock.
Skin
Comme leurs concerts qui défilent à 100 à l'heure, "Black Traffic" est un album relativement hard qui offre peu de répit à l'auditeur. On entre tout de suite en matière avec "I Will Break You", avec ses riffs méchants et une batterie lourde et rapide, et "Sad Sad Sad", qui rappelleront aux adeptes de jeux vidéo classiques l'univers de Doom. On a néanmoins plusieurs occasions au long de l'album de prendre du repos auditif, comme lors de "I Hope You Get to Meet Your Hero", avec son violon triste et langoureux, ou "Our Summer Kills the Sun", qui se rapproche du son original de Skunk.  Propulsé par une basse lourde, ce titre monte en intensité jusqu'à l'inévitable explosion finale.
La qualité est au rendez-vous de manière générale, mais deux chansons en particulier sont à noter : "Spit You Out" commence de manière tranquille, avant de partir en vrille à vous donner la chair de poule. "I Believed In You", à la cinquième plage, est un véritable appel à la révolution, et d'ailleurs la chanson qui porte le reste de l'album. Rayon rentre dedans ou coup de boule en pleine face donc, "Will Break You", "I Believed in You", et "Satisfied ?" font le boulot sans aucun remords, riffs punk et pied au plancher. "Sticky Fingers in Your Honey" n'est pas à mettre en toutes les mains, et renoue avec une tradition lubrique du rock. "Drowning" et ses violons approche même de territoires pop que Skunk Anansie n'a jamais trop aimé fréquenter. 
Le ton de ce nouvel opus se rapporte directement aux habitudes de Skunk. On y retrouve l'angoisse existentielle, et la désillusion se trouve à chaque tournant. Cependant On ne peut pas parler de Skunk Anansie sans s'attarder un instant sur leur charismatique front woman, dont la gamme d'utilisation vocale est sans doute la marque déposée du groupe depuis toujours. 
Dans "Black Traffic", Skin ne perd rien de sa verve et de sa rage habituelle, mais s'adoucit habilement quand il s'agit de passages plus calmes et mélodieux. En passant du fragile aux cris rauques, Skin démontre un enthousiasme pour son art tout aussi frais qu'il y a 20 ans.
Le groupe se trouve dans les bacs depuis le 17 septembre, sous le nouveau label du groupe, Boogooyamma. Pour son seulement cinquième album en dix ans de carrière effective, Skunk Anansie poursuit une évolution qui a le bon goût de ne pas renier la sauvagerie animale qui a fait son charme au début. Évoluer sans se renier, voilà bien une des marques des grands groupes !!!

Circus Maximus - Nine : Toujours intéressant, jamais rasoir, "Nine" est un disque mature, travaillé et extrêmement plaisant !!!

Note : 4.5 / 5


Cinq ans après le succès foudroyant "d’Isolate", les norvégiens de Circus Maximus étaient attendus au tournant par une horde de fans qui voient en eux le renouveau du métal progressif. Plus terre à terre, réaliste et humain, "Nine" met plus l’accent sur les ambiances que sur la démonstration. L’émotion tient une place prépondérante et prime sur la technique, pourtant sidérante, des musiciens. Le chant de Michael Eriksen est plus aéré et posé, ce qui confère à ce troisième opus un côté plus digeste et accessible.
En voilà un album attendu par les fans de métal progressif ! Les Circus Maximus avaient attiré l'attention dès leur premier méfait, judicieusement intitulé "The 1st Chapter", et ce malgré le manque manifeste de personnalité de celui-ci. En effet, la musique proposée par les Norvégiens était bien faite et montrait des qualités (aussi bien techniques que mélodiques) évidentes, mais elle n'arrivait pas prendre ses distances par rapport aux influences principales du groupe (Dream Theater et Symphony X). Cependant, leur deuxième effort, "Isolate", montra une formation en pleine progression. L'album fut plus abouti, mature et percutant que le précédent. Une tournée en première partie de Symphony X et une longue pause (cinq ans !) plus tard, et nous voici enfin en présence de ce "Nine" avec une question en tête : Circus Maximus confirme-il les espoirs placés en lui ?
Premier constat, assez frappant : alors que des groupes comme Dream Theater ou Symphony X n'ont eu cesse d'assombrir et durcir leur propos au fil des années 2000, Circus Maximus adopte la démarche inverse et tend vers plus de mélodie. Les tempos rapides sont bien moins présents et l'album se veut globalement moins heavy que ses prédécesseurs. Ne soyez pas trop inquiets, bon nombre de riffs et passages sont encore très métal. Le breuvage concocté par le groupe est un mélange harmonieux de heavy, de prog, et de mélodies parfois proches de la pop. Mélodie, virtuosité, métal, progressif et pop se sont rarement aussi bien conjugués. Les tempi lèvent le pied et l’album se veut globalement moins heavy que ses prédécesseurs. Cependant il demeure quelques titres qui rappellent les premières heures du groupe, tels que "Used" et "Architect of Fortune".
Comme je vous le disais plus haut, "Nine" privilégie les ambiances et les mélodies à un métal démonstratif. La courte intro ("Forging") met en place une atmosphère sombre et le premier vrai morceau de l'album, "Architect of Fortune", ne détonne pas. Plus lente, lourde et longue que les chansons d'ouverture des albums précédents, cette compo de plus de dix minutes a le mérite de surprendre et montre un Circus Maximus arrivé à maturité et en pleine possession de ses moyens. Changeante, mélodique, et parsemée de moments de grâce (comme la magnifique mélodie qui précède le break acoustique en milieu de parcours), cette entrée en matière marque des points. Afin que l'auditeur puisse se remettre d'un tel pavé, le groupe propose ensuite une succession de six titres plus courts (entre quatre et cinq minutes) aux ambiances variées. 
"Namaste" est un titre très Heavy, qui fera un malheur sur scène. "Game Of Life" explore la facette mélodique à tendance FM développée par le groupe depuis ses débuts, et le fait avec un brio exceptionnel. Le refrain est un hymne qu'on a envie de chanter sans arrêt. "Reach Within" suit la même tendance. Les riffs sont excellents, la musique est entraînante.
Encore une fois Circus Maximus s'attache à produire des refrains hyper-mélodiques. "I Am" est le morceau qui flirte le plus avec la Pop. Et oui, les norvégiens osent tout, sans complexe. "Used" replace le curseur au niveau du Heavy. La bête métallique est de retour est chasse sa proie, c'est du moins l'impression que laisse ce titre. "The One" est un morceau Heavy-Rock. Une particularité de cet album nous apparaît ici : les riffs de tous les titres, ou presque, sont très hachés tant au niveau des guitares que des chants. Ce parti pris est loin d'être déplaisant, bien au contraire. Les deux derniers titres, "Burn After Reading" et "Last Goodbye" sont à nouveau progressifs et plus longs (10 minutes par titre). C'est encore et toujours brillant.
En d'autres termes, à l'opposé de son prédécesseur, "Nine" est rempli de refrains catchy et de singles en puissance mêlant apparente simplicité et la technique impressionnante que nécessite toute bonne composition du genre. Que ce soit "I Am" (peut-être la plus faible de l'album), le très accrocheur "The One" ou le sympathique "Game of Life" et ses couplets rythmés, toutes ces compositions forment le pont qui relie entre elles les pièces longues et complètement mégalo que forment "Architect of Fortune", "Burn After Reading" et "Last Goodbye".
Si les Norvégiens ont encore bien du mal à se détacher de leurs influences principales, avec "Nine" ils ont choisi de prendre la tangente en ne durcissant pas leur propos mais en optant d’envoûter leur public avec une touche toute norvégienne, cherchant à être plus accessibles et immédiatement efficaces. Loin de se reposer sur ses lauriers, Circus Maximus confirme les espoirs placés en lui.
Moins métal, démonstratif ou véloce que ses prédécesseurs, il n'en n'est pas moins riche et réussi. On serait tenté de dire qu'il s'agit sans doute de l'album de la maturité pour Circus Maximus. Les Norvégiens ont fait très fort et proposent un opus travaillé qui leur permet de se démarquer de la concurrence. Ce "Nine" est en effet, à bien des égards, plus enchanteur que les dernières productions de Dream Theater ou Vanden Plas. Grâce à "Nine", Circus Maximus se repositionne immédiatement dans le groupe de tête de la mouvance métal progressif. Une vraie belle confirmation !!! 


Green Day - ¡Uno! : Un retour aux sources attendu !!!


"¡Uno!" est le premier essai de la trilogie annoncé par Green Day. N'aimant décidément pas faire les choses comme les autres, le trio de Berkeley propose non pas un album mais trois à paraître d'ici janvier 2013, chaque disque sortant deux mois après son prédécesseur. 
C'est n'est donc pas un, ni deux, mais trois albums que Green Day sortira au cours des prochains mois ! Le groupe de Billie Joe Armstrong a en effet annoncé la sortie de leur trilogie intitulée "¡Uno!", "¡Dos!" et "¡Tré!". Les trois disques sortiront en France le 25 septembre 2012, le 13 novembre 2012 et le 15 janvier 2013. "¡Uno! ¡Dos! ¡Tré!" est évidemment un jeu de mot avec les chiffres un, deux et trois en espagnol (uno, dos, tres) et le pseudo du batteur de Green Day, Tré Cool.
Green Day annonce son nouvel album avec le titre "Oh Love". À l'écoute, le nouveau titre de Green Day présage un album plus pop que le deux précédents, "21 st century Breakdown" (2009) et "American Idiot" (2004). Une volonté du groupe confirmée par le leader du groupe Billie Joe Amstrong.
En effet, le groupe a eu l'ambition de donner un genre différent à chacun de ses albums : "Le premier album est dans le genre power-pop. Le second est plutôt dans le genre garage et le troisième est censé être épic. Le premier album vous donne envie de faire la fête, dans le deuxième vous faites la fête et dans le troisième vous nettoyez le bazar."
Malgré ce léger virage pop, à l'écoute des différents singles sortis par le groupe pour "¡Uno!", on a réellement l'impression d'une volonté de revenir aux sources. Ainsi, "¡Uno!" ravira les fans de l'époque de "Dookie". 
Green Day a déclaré vouloir revenir à ses débuts. Pour cela, le groupe a fait appel à Rob Cavallo qui avait déjà co-produit l'album "Dookie" sorti en 1994. "Nous voulions revenir à la simplicité de cet album, a d'ailleurs déclaré Rob Cavallo. Cet album est surtout fait de batterie, de ligne de basses, de deux guitares et de chants." Pour le groupe, ce retour aux sources est également l'occasion de se débarrasser de son image de groupe engagé politiquement.
Pour que leurs fans patientent encore sagement quelques jours, Green Day dévoile quasi toutes les semaines un nouveau titre. Le dernier en date, "Nuclear Family", est accompagné de son clip vitaminé qui en remet un coup. Allez, plus que quelques jours à attendre avant la sortie de "¡Uno!".
Cependant heureusement que Green Day sort une trilogie en 6 mois vu la vitesse à laquelle le trio dégaine les titres les uns après les autres. Alors que "¡Uno!" ne sortira que le 25 septembre prochain, Green Day présente "Nuclear Family", quatrième extrait de cet opus très attendu. Après "Oh Love !" et "Let Yourself Go", le groupe mené par Billie Joe Armstrong  a présenté la semaine dernière le clip très virile de "Kill the DJ !". A peine le temps de le diffuser qu’arrive son successeur "Nuclear Family" au refrain surpuissant et entêtant.
Un clip accompagnant le titre montre Green Day en salle de répétions, joué avec beaucoup d’énergie. C’est bien évidement Sam Bayer qui est à la réalisation, le groupe ne collaborant plus qu’avec lui depuis quelques années. Cette vidéo est sortie aussi rapidement  peut-être aussi afin de rassurer les fans sur l’état de santé de Billie Joe après l’annulation d’un concert en Italie pour raisons médicales. Pas de chichis, pas de filles dénudées dansant pour eux, pas de DJ à saigner, Green Day fait dans la sobriété et dans l’efficace.
A croire que l'épreuve des années n'a pas d'effet sur les Green Day !!!

Lou Doillon - Places : Un album mélancolique à souhait, aux orchestrations classieuses et classiques, définitivement une belle réussite !!!

Note : 4 / 5


Il est faible de dire que Lou Doillon était attendue au tournant dans une activité qui la démangeait depuis longtemps, la musique. Cependant elle ne s'improvise pas chanteuse. L'artiste, déjà connue pour ses talents d'actrice et sa plastique de mannequin, ajoute une corde à son arc. 
Avec une mère actrice et chanteuse, Jane Birkin, un père réalisateur, Jacques Doillon, et une demi-sœur qui a déjà fait ses preuves en imposant un style, Charlotte Gainsbourg, Lou Doillon était d'une certaine façon destinée à s'intéresser à la musique. Mais de là à écrire ses propres chansons pour en faire un album, il y a tout un processus personnel à savoir mener à terme. Et Lou Doillon semble y être parvenue, à travers une voix grave, des textes mélancoliques et un air planant sinon enjoué. C'est donc sans complexe que la fille de Jane Birkin marche sur les traces de sa mère et de sa demi-sœur, Charlotte Gainsbourg, avec un album qui se doit d'être écouté libre de tout a priori.
A l’écoute de "Places", on ne saute pas de joie et on ne danse pas comme des fous. Le style musical de Lou Doillon est tout autre. Tantôt sombre, tantôt triste mais toujours avec une pointe folk à la Cat Power. Au fur et à mesure des chansons, on adhère à son univers et les titres s’enchainent à merveille.
Pour mener à bien son projet, la jeune femme à la casquette a fait appel à deux pointures hexagonales : le pop meister Etienne Daho pour les compositions et l'architecte électro Philippe Zdar (Cassius) ont confectionné un univers aux sonorités pop-rock, plus proche des racines country et blues américaines que de la variété française. Certes, si Places suinte l'Americana fantasmée, ce n'est à nul moment un caprice de pacotille mais une vraie ambition d'artiste. Ballades pop, folk ou soul, comme il vous plaira. Les influences sont multiples et subtiles : "I.C.U", piste d'ouverture, annonce la tonalité mélancolique, presque noire de cet album. L'interprétation nonchalante de Lou Doillon, peut-être initiée par Etienne Daho, s'imprime dans un décor britannique et parisien qui s'avère finalement lumineux.
"I.C.U." donne une idée juste de cet album, il se retrouve accompagné d'autres ballades à l'allure nonchalante qui sont loin d'être des succédanées. Aux interrogations existentielles "Devil or Angel" et "Questions & Answers" répondent une suite de mélodies lumineuses fleurant bon le Grand Ouest servies par un accent charmeur. Côté chant, la demoiselle n'a rien à envier à ses consœurs bombardées "chanteuses professionnelles". L'ambiance piano bar hantée de "Defiant", le vaporeux "Jealousy" au parfum de nicotine, la mélancolie mystérieuse et lancinante de "Hushaby" ou le parfait "Make a Sound" sont autant de belles trouvailles qui font de "Places" un premier album aussi cohérent que convaincant.Très attendu, le premier album de Lou Doillon ne déçoit pas. L'essayer, c'est l'adopter ! La chanteuse délivre avec "Places" un moment d'évasion dans son univers, porté par une voix rauque et des arrangements soignés. Plus que tout, ce sont des émotions que Lou Doillon parvient à déclencher !  Aussi bluffant que les meilleurs albums de Charlotte Gainsbourg ou de Keren Ann, "Places" est une belle réussite !!!

Mark Knopfler - Privateering : Un album classique mais toujours aussi bien réalisé !!!

Note : 3.75 / 5


Lorsque Mark Knopfler a annoncé la séparation de "Dire Straits", c’est un univers de fans qui sombraient dans la déprime. En effet, le groupe avait atteint des sommets inimaginés et il était difficile de se dire que les membres pourraient partir chacun de leur côté alors qu’on était face à une telle apogée. Ce fut pourtant le cas, et à ce jour, le groupe ne s’est pas reformé. Knopfler a déjà bien construit sa carrière solo, en oubliant son style d’origine pour se consacrer à du folk rock/blues de très bonne qualité.
Peu à peu, Mark Knopfler devient une sorte de Van Morrisson écossais. Comme son aîné il est parti d'un groupe pop rock à succès ("Them" pour l'un, "Dire Straits" pour l'autre) pour ensuite construire une œuvre personnelle nourrie de racines celtiques, et à l'écart des projecteurs trop puissants. Ce postulat modeste et tranquille n'empêche pas le guitariste d'obtenir régulièrement un succès planétaire avec ses albums solos. On est bien sûr loin de l'hystérie qui entourait les sorties de "Dire Straits", groupe phare d'une époque au même titre que "U2", mais le public suit les aventures de Mark Knopfler et c'est réjouissant.
La voix et la guitare de "Dire Straits" revient donc avec un nouvel album solo, qui est sorti le 3 septembre. Comme pour son prédécesseur "Get Lucky", paru en 2009, c’est avec Chuck Ainlay et Guy Fletcher que l’ancien Dire Straits a produit ce nouvel effort studio, enregistré à Londres avec la participation de nombreux artistes, dont le bluesman Kim Wilson, le musicien de country Tim O’Brien, la chanteuse Ruth Moody, le multi-instrumentiste Paul Franklin et l’accordéoniste Phil Cunningham. Fort d’une vingtaine de titres, "Privateering" sera le premier double album de Mark Knopfler.
Tout ce beau monde s'embarque donc joyeusement pour vingt titres de blues ("Don't Forget Your Heart", "Miss You Blues"), de musique à influence celtique ("Haul Away"), de rock de derrière les fagots ("Gator Blood", "Corned Beef City"). Avec à chaque chanson le plaisir de retrouver la voix et la guitare qui nous charmaient tant chez "Dire Straits" et "The Notting Hillbilies".
Le seul point négatif, et une véritable déception en ce qui me concerne, est que si le challenge est élevé (2 cds pour 1h30 de musique), la recherche musicale n’est pas au rendez-vous. On est loin d’être devant un mauvais produit artistique, qu’on se le dise, tout est ambiancé, composé comme Knopfler sait très bien le faire, mais il n'y a rien de nouveau.
Rien d'exceptionnel donc, mais une copieuse livraison d'un artisan de luxe en mal de confidences. Et de générosité, "Privateering"  bénéficiant en édition limitée de cinq titres supplémentaires enregistrés à Londres en 2011. L'occasion de redécouvrir "Cleaning My Gun", "Why Aye Man", ou "Sailing to Philadelphia" dans des versions plutôt épurées et curieusement intimistes. Comme hors du temps, Mark Knopfler dicte son tempo, mais sait récompenser la fidélité de ses fans avec un disque lui aussi bien éloigné des modes et des tocades du quotidien !!! 

Andrew Bird - Break it yourself : Un sublime album habité et intense pour un artiste qui a atteint de nouveaux sommets de son art !!!

Note : 4.5 / 5


"Break It Yourself" est parmi les albums les plus applaudis dans les médias anglo-saxons depuis le début de 2012. Originaire de l’Illinois, Andrew Bird s’avère l’un des plus hauts côtés pour ses chansons de haut vol. Lancé trois ans après l’excellent "Noble Best", ce onzième album de l’artiste trentenaire le maintient dans les hautes altitudes. Andrew Bird est un artiste rare. Extrêmement discret mais sans pour autant être absent, sérieux sans oublier d’être parfois léger, le songwriter de Chicago sait trouver le juste équilibre. 
Il en va également de ses chansons, puisant leur source dans le folk, la musique contemporaine et le rock alternatif. Violoniste (de haut niveau) de formation, Andrew Bird ne s’en est jamais privé, et son autre instrument fétiche, le glockenspiel, fait également partie des invités de "Break It Yourself". Ce onzième écrin ne déroge pas à la règle qu’il s’est fixé, il y a bien longtemps déjà : du texte, des mélodies, des instruments. Donc si les fondements y sont folk, la culture est aussi rock, l’ouverture d’esprit y est propice au raffinement comme elle l’est à l’aventure multi-genres. On y perçoit une variété d'influences superbement intégrées ; post-punks, brit-pop, afro-caribéennes, musiques classiques et contemporaines, patrimoine celtique actualisé, sifflotements aviaires comme le suggère le nom de famille.
Au titre infiniment révélateur, "Break It Yourself" (“Brise-le toi-même”), Bird a rompu les chaînes de son perfectionnisme et de ses habitudes de rat de studio solitaire pour expérimenter les joies de l’enregistrement live, libre et collectif. Enregistré donc dans des conditions live, ce nouvel album n’est pas l’œuvre d’un seul homme mais le résultat d’heures de tâtonnements, de ratés, de moments d’épiphanie inattendus et collectifs. Un processus expérimental et spontané dont Bird semblait avoir besoin après tant d’années de pointillisme. Une performance qui passe aussi par celle, vocale, d’Andrew Bird. Frustré par les conditions d’enregistrement studio de ses précédents albums, où il dit avoir passé des heures à ciseler son timbre, il n’a pas eu d’autre choix que d’affronter sa voix à nu, de la pousser dans ses retranchements comme lors de ses concerts.
Résultat ? Sublime. C’est le premier mot qui nous vient en tête quand on l'écoute. Des mélodies simples et directes, une musique attachante, l’album alterne les titres courts, sortes d’interludes à l’image de "Polyation", avec des morceaux qui prennent le temps de se mettre en place. Le très beau "Hole In The Ocean Floor" nous fait voyager pendant plus de 8 minutes ! D’ailleurs, le mot "voyage" définit aussi très bien cet opus : "Danse Caribe" nous propulse, comme son titre l’indique, quelque part sur une plage des Caraïbes. C’est du bon ! Andrew Bird nous livre à la fois des morceaux envoûtants comme "Give It Away", des titres dansants et plein d’énergie à l’image de "Eyeoneye" ou le fabuleux "Near Death Experience Experience", mais encore des chansons mélancoliques telles que "Sifters". Cependant loin de dissoner, cet éclectisme s’inscrit néanmoins dans une incroyable cohérence.
Album de la libération, "Break It Yourself" est aussi celui de l’insouciance. Andrew Bird a repoussé les nuages noirs, mis au placard l’autopsychanalyse pour laisser place à l’instinct et au plaisir. On sent la légèreté des nuits d’été derrière "Desperation Breeds" et "Orpheo Looks back" (peut-être ma préférée), l’envie de lâcher prise dans le nonchalant "Fatal Shore".
 
Le songwriter est à l’aise dans tous les domaines et sublime chaque morceau avec sa voix tout en douceur. Il s’offre même le luxe d’être accompagné par la talentueuse Annie Clarke, aka St. Vincent, le temps d’un "Lusitania" très réussi. Autoproduit et enregistré dans la campagne en plein cœur de l’Illinois, "Break It Yourself" est une belle réussite qui confirme ce que l’on savait depuis longtemps, Andrew Bird est un artiste rare, qui nous transporte avec son folk plein de grâce. On ne peut que l'applaudir !
Le chant de Bird, plus haut et plus pénétrant que jamais, résonne tout au long des 14 titres de "Break It Yourself". Retourné sur les traces de son enfance et sur la genèse de son parcours musical, au fond d’une Amérique travailleuse mais néanmoins romantique, Andrew Bird offre ici l’une de ses plus belles créations. Là où certains artistes se contentent de nous sortir des Best Of, Andrew Bird revient à la charge en démontrant qu’il est possible d’être toujours meilleur, album après album. Pire, il parvient à délivrer un travail sans cesse plus impressionnant tout en étant capable de toucher de plus en plus de monde à travers une musique accessible et agréable. 
Le chicagoan va même plus loin ! Son album était offert en téléchargement à tous ceux qui ont leur billet pour aller le voir en concert. On a donc un début de révolution économique suivi d’une révolution musicale sans précédent. Le phénomène Andrew Bird est en marche et rien n’y résistera et c’est tant mieux !!!

Rammstein - Ohne Dich : Une ballade "rammsteinnienne" dans la lignée du formidable "Mutter" !!!

Note : 4.5 / 5


Après un album (et non la chanson éponyme) "Mutter" excellent, Rammstein était attendu au tournant pour son quatrième album. Celui-ci s'appelle "Reise, Reise" et démontre encore une évolution de leur style. Le groupe allemand a pris l'habitude d'évoluer entre chaque opus et continue sur cette voie. Il est clair que le style très primaire de "Herzeleid" est fini. Rammstein continue le voyage entrepris avec "Mutter", c'est-à-dire en accentuant encore la mélodie et la diversité musicale.
Le triptyque final de l'album "Stein Um Stein", "Ohne Dich" et "Amour" fera tourner la tête à plus d'un fan. Ici, Rammstein joue la carte de la retenue, de la rage contenue et n'a jamais été aussi...calme. Même "Ohne Dich" et "Amour" surprennent en clôture de l'album. Deux ballades languissantes où Lindermann est plus que touchant et sensible, mais qui, décidément, contrastent réellement avec ce qu'on a l'habitude d'entendre.
"Ohne dich" et "Amour" qui concluent "Reise, Reise" sont de l'ordre de "Seeman" ou "Mutter", à savoir la ballade métal version Rammstein avec une dernière chanson se terminant d'ailleurs par un riff surpuissant. "Ohne Dich" est un véritable petit bijou qu'on ne se lasse pas d'écouter !!!  

Mark Lanegan Band - Blues Funeral : Une voix d'outre-tombe qui vient sublimement nous hanter !!!

Note : 4.5 / 5



Il ne dit pas "je suis né ainsi", mais "je suis sorti comme ça de la boîte". Ainsi parle l'imposant et taciturne Mark Lanegan. En entendant "boîte", on ne peut s'empêcher d'imaginer un cercueil. Mark Lanegan, charmant au demeurant, a un côté mort-vivant. Avec ce regard à la fois perçant et distant d'un type revenu de vraiment très loin. Et une voix hantée, grave et profonde. D'outre-tombe.
Mark William Lanegan (né le 25 novembre 1964, à Ellensburg) est un chanteur à la voix rauque, successivement membre de The Jury, Screaming Trees, Mad Season, Queens of the Stone Age et The Gutter Twins.
Tout droit venu de Seattle, il a travaillé avec des musiciens tels que Kurt Cobain, Layne Staley (au sein de Mad Season), Isobel Campbell, Twilight Singers (dont le leader Greg Dulli est l'autre membre des Gutter Twins), Mondo Generator, Melissa Auf Der Maur, Jeffrey Lee Pierce du Gun Club, Martina Topley-Bird, Masters of Reality, The Desert Sessions, Mike Watt.
Après son éclatant "Bubblegum", sept ans se sont écoulés. Pendant tout ce temps, seule sa voix nous a fait vibrer à travers des collaborations enchaînées (Queens of the Stone Age, Soulsavers, Isobel Campbell). "Blues Funeral", que Mark Lanegan a écrit seul et réalisé avec le musicien-producteur Alain Johannes, arpente des chemins obscurs.
En sus de cet échange fructueux, on retrouve comme dans "Bubblegum" quelques amis fidèles : Josh Homme, Greg Dulli ou Chris Goss, mais aussi Jack Irons (RHCP, Pearl Jam et Eleven) à la batterie. Les illustres invités réunis, quelle piste allait bien pouvoir emprunter le maître de cérémonie ? Le titre "Blues Funeral" semblait être on ne peut plus clair et raccord avec l'image du ténébreux Mark Lanegan, et pourtant...
D'une voix de plus en plus grave et rocailleuse, comme les traits qui s'escriment à sculpter son visage, mais toute aussi ensorceleuse, comme lorsqu'il se laisse à délivrer un sourire, la séance d'envoûtement peut commencer. Par cet organe qui va puiser dans toutes les profondeurs pour mieux révéler l'insondable à travers ses mots, il incarne plus que jamais le menaçant poético-romantique qu'il a toujours été. Si le grunge des Screaming Trees et son blues-rock acoustique en solo se conjuguent au passé, c'est avec son Band, comme pour mieux souligner le changement stylistique, que le son électrique de "Bubblegum" prend ici une dimension étonnamment plus électronique, qui fait de ce "Blues Funeral" une œuvre unique et épique !
Quelque chose a donc changé chez Mark Lanegan. Et pas qu’un peu. La mutation est en fait si flagrante et, posons le d’emblée, réjouissante. Flash-back : la dernière fois qu’a tonné sa voix de crooner bouffeur de caillasses, c’était en 2004. L’album, le sixième en son nom, s’appelait, comme vous avez pu le comprendre "Bubblegum", et Lanegan y semblait condamné à un destin d’icône pour chapelles grunge et stoner, avec tout ce que cela comporte d’excellence, mais aussi de rigidité. Après sept longues années de rumeurs, grondantes, d’un retour en forme de renaissance, il nous revient complètement différent tout en étant le même, renforçant son aura de songwriter ténébreux tout en atteignant d’inédits niveaux de conscience.
Avec ce nouvel album, finie l'ambiguïté. Tel un Nick Cave rural d'outre-Atlantique, Lanegan y laboure avec flamme ses éternelles obsessions, son romantisme noir de grand écorché. Ce changement qui peut paraître étrange et dangereux pour certains, avantage pourtant la voix particulière de Mark Lanegan. Avec son timbre rauque et grave,  l’Américain sonne comme un Leonard Cohen qui aurait abusé de quelques verres, mais qui se garderait quand même une petite gêne pour ne pas tomber dans les chaussures de Tom Waits. Sur "Blues Funeral", on écoute en silence et avec attention Mark Lanegan, qu’il soit dans un cabaret jazz ou dans la cour d’un quelconque groupe indie. Dans "Bleeding Muddy Waters", par exemple, l’artiste s’envole pendant six minutes sur une mélodie blues. Pourtant, on l’écoute jusqu’au bout, et seulement pour l’écouter crooner.
La puissance des airs et des paroles ne fait pas défaut, les guitares claquent et contredisent le titre : le rock est toujours d’actualité. Mystères, noirceurs, religion marquent l’opus qui doit aussi rappeler le côté intemporel et mortel de l’essai. Entre le Gun Club, qui l'a conduit jusqu'ici, et les influences allemandes des années 70 qu'il avoue aujourd'hui, Mark Lanegan y ajoute tous les ingrédients d’ambiant et d'électro pour nous délivrer un rock singulièrement puissant que l'on ressent dès le premier titre et single : "The Gravedigger's Song". Avec quelques vers en français en hommage à Gérard Manset qu'il a découvert et apprécié récemment, le lugubre côtoie une implacable drum machine qui s'abat sur des mots d'amour et de sang envers une femme qui n'est plus qu'un souvenir affligé. La superbe "Bleeding Muddy Water", très Soulsavers, introduit ensuite l'interrogation religieuse, thème majeur de l'album !
Que ce soit avec des morceaux proches de "Bubblegum" ("Phantasmagoria Blues", "Quiver Syndrome" et "Black Vanishing Train") comme dans les plus osés ("Harborwiew Hospital" et "Tiny Grain of Truth" avec leurs rythmiques et effets 80's façon The Stranglers ou New Order), la composante essentielle de l'album est donc la magie qui s'opère entre sa voix unique, dont il change le grain suivant les allures, et la qualité des arrangements d'Alain Johannes, tout en assumant sans faiblir une grande variété de rythmes et d'influences. A l'instar de "Leviathan", une lente marche funéraire, où son chant et les voix chorales de Alain Johannes et de Chris Goss se mélangent et finissent par rendre leur dernier soupir en totale communion.
Avec ce "Blues Funeral", Mark Lanegan n'enterre pas le blues, il le sublime et élève cette indicible émotion avec cette invitation au voyage sans retour. Le fait est qu'elle s'empare bel et bien de nous à l'écoute de cet album aussi intemporel que définitivement mortel !!!  

The View - Cheeky for a Reason : Un véritable changement de mentalité !!!

Note : 4 / 5  

The View est précisément ce genre de groupe non conforme, qui ne respecte pas les règles. Ce qu'ils font c'est de la musique, avec de la passion, de l'âme et de la joie. Camarades de classe à Dundee (Écosse), le chanteur/guitariste Kyle Falconer, l'auteur-compositeur Kieren Webster, le guitariste Pete Reilly et le batteur Steve Morrison ont formé le groupe de rock indé et de punk rock The View en 2005. En deux ans ils ont déchirés des scènes, en jouant en première partie de groupe comme Primal Scream ou The Babyshambles et ils ont publié un premier album assez réussi, Hats Off To The Buskers.  
Initialement, ce groupe a commencé à jouer dans un petit pub pas très loin de chez eux, The Bayview (dont ils se sont inspirés pour le nom de leur groupe). Peu de temps plus tard, ils changent d'endroit pour aller à The Doghouse, un lieu respecté de la musique, au centre du district de Dundee où ils se sont réellement fait connaitre par les manageurs et les fans.
Groupe de punk pop plutôt léger à ses débuts, The View se met à composer des chansons dignes de la tradition de la pop britannique sur son quatrième album, et quel changement ! Rien ne laissait deviner cette évolution après "Bread and Circuses" sorti en 2011 et conforme aux deux premiers albums du combo écossais. Avec quelques années de plus et peut-être un peu plus sage donc, The View sont de retour avec un nouveau label, Cooking Vinyl, et un nouvel album, "Cheeky For A Reason", enregistré à Liverpool avec le producteur Mike Crossey (Arctic Monkeys, Foals).
The View est le groupe mal-aimé par excellence, sans que personne ne sache souvent donner d'autres raisons en guise d'explications que l'attitude de sale gosse de son leader Kyle Falconer. Pourtant, le groupe de Dundee sort son quatrième album, et il faut bien reconnaître que ces quatre garçons prouvent à nouveau qu'ils sont indubitablement l'un des meilleurs groupes de leur génération.
Sans perdre de son allant et de son sens mélodique, The View ne se contente désormais plus de refrains énergiques mais un peu niais. Si "How Long" en ouverture est conforme à l'habitude et n'incite pas à aller plus loin, "Hold On Now" a tôt fait d'attirer l'attention avec son parfait croisement entre Blur et Oasis. "Bullet" et son lyrisme communique un enthousiasme bienvenu et revigorant. "Bunker (Solid Ground)" fait partie de ces petits airs entêtants qui savent se glisser dans votre mémoire, The View monte encore d'un cran avec "The Clock" et ses guitares sorties des années soixante, dignes des meilleurs titres de The Coral. "Sout Little Sweetie" possède encore quelques accents punk, en particulier une capacité d'accélération réjouissante. "Lean on My World" et "Tacky Tattoo" complètent avec bonheur un tracklisting resserré et efficace.
The View tiennent encore une fois un album à la hauteur de leurs ambitions et influences. Sans compromis, le groupe offre avec "Cheeky For A Reason" l'une de ses plus belles réussites et est à classer parmi les bonnes surprises de 2012 !!! 

Eugene Mcguinness - The invitation to the voyage : Un album puissant et ambitieux !!!

Note : 4 / 5


Auteur, compositeur et interprète anglais né en 1985 à Londres, d'origine irlandaise vivant à Liverpool, Eugene Mcguinness arbore désormais un style de dandy, plus assuré, à la Marc Almond, le leader des célèbres Soft Cell, et nous livre un troisième album solo plus qu'intéressant. Encore trop méconnu en France, "The invitation to the voyage"  est pourtant un des albums les plus attendus de 2012 !
"The Invitation To The Voyage" est une remontée dans le temps, un retour à l'insouciance des eighties. Nettement moins maniéré et plus décalé, "The Invitation To The Voyage" est un charmant clin d'oeil à la vague néo-romantique (Duran Duran, Ultravox, Spandau Ballet, etc.) qui avait à l'époque de la new wave connu un très large succès. 
On a souvent tendance à qualifier le troisième album d'un artiste de disque de la maturité. Eugene McGuiness ne vient pas faire exception à cette règle. Ce qui explique le raffinement des matières et la finesse des broderies de cette musique précisément pop-rock et absolument britannique. Il faut dire qu'Eugene sait s’entourer ! De bonnes influences éclectiques mais cohérentes telles que The Kinks, T. Rex, Eurythmics, The Smiths ou Franz Ferdinand. De bons amis musiciens comme Miles Kane ou Alex Turner, leader des Arctic Monkeys. Bref, un Rocking London tout trouvé. Et de producteurs doués comme Clive Langer (Elvis Costello, Morrissey, Madness) et Dan Carey (Franz Ferdinand, Hot Ship, Chairlift, Santigold...), qui ourlent ici avec soin des morceaux à la performance innée.
Si on l'avait connu, en 2009, jeune et agité au travers d'une pop cinématographique et unique en son genre dans un premier effort éponyme, beaucoup de choses ont changé. Après une seconde aventure aux côtés de The Lizards durant laquelle l'écriture incisive du liverpuldien d'adoption semblait pour le moins hantée, après avoir accompagné son comparse Miles Kane en tournée pour l'assister de son jeu de guitare, il nous revient plus mûr, en bon nouveau crooner de la brit-pop de nos jours.
L'évolution nous avait été annoncée. Une reprise du "Blue Jeans" de Lana Del Rey aussi délicate que celle ayant servi de teaser à ce nouvel album, et dont le clip montre le charisme jusqu'ici resté assez peu connu du songwriter, n'avait pour but que de lancer l'engouement des foules britanniques pour l'homme dont le troisième effort pourrait finir au sommet des charts du Royaume-Uni cette année. Car "The Invitation To The Voyage" a bel et bien le potentiel d'un grand album pop. Le disque s'inscrit avec modernité dans la grande tradition anglaise du songwriting pop. L’ex guitariste de Miles Kane et protégé des Arctic Monkeys y dévoile tout son talent pour les mélodies accrocheuses.
Sous l’égide du séducteur James Bond et surtout de Tricky dont il reprend le "Murder Weapon", "Shotgun" est un tube en puissance porté avec légèreté par McGuinness, dont la principale et évidente qualité est de marier une accessibilité assumée à une véritable maîtrise technique de la chanson. Les sons acidulés du bien-nommé "Sugarplum", le rock ravageur de "Lions", le cinématographique "Videogame" et la ritournelle sixties "Joshua" témoignent d’un dynamisme euphorisant. Les ballades ("Concrete Moon", "The Invitation to the Voyage") ont également leurs mots bleus à dire. Avec, ici et là, des détails qui font mouche : une ravissante chute cuivrée dans le charmant "Tunderbolt", une réplique de voyou dans la brillante conclusion "Japonese Cars", etc.
Divers et cohérent, ce troisième album est clairement le meilleur d'Eugene McGuiness à ce jour. Sans se trahir, le talentueux compositeur livre ici l'un des grands disques pop britanniques de l'année, faisant varier les ambiances et la forme dans une cohérence remarquable. À la fois sage et impertinent, Eugene McGuinness vient de passer une vitesse supplémentaire dans son parcours musical en nous invitant joyeusement à le suivre. Personne ne saura en douter après avoir savouré ces dix titres qui tiennent parfaitement la route !!! 

Beachwood Sparks - The Tarnished Gold : Un retour fracassement planant après dix ans d'absence !!!

Note : 4.5 / 5


Une éclipse longue d'une bonne décennie, et l'on retrouve les Beachwood Sparks totalement identiques à ce qu'ils étaient lorsque l'on s'est quittés. La formation, adepte d'une alt-country planante et supérieurement mélodique, ravive une fois de plus une certaine idée de la douceur de vivre californienne. Bande-son idéale d'une virée fantasmée le long des côtes du Pacifique, ce troisième opus parfaitement servi par la production moelleuse de Thom Monahan (Scud Mountain Boys, Pernice Brothers, Vetiver...) signe le retour bienvenu d'un groupe qui fait rétrospectivement figure de pionnier du récent renouveau pop-folk nord-américain.
C’est un très beau trésor caché de l’Amérique folk : il y a douze ans, les Californiens de Beachwood Sparks publiaient un élégant premier album qui les posait comme les nouveaux héros de la tradition du Laurel Canyon.  Dans la plus pure tradition de ce rock tendance country et pop cher à Buffalo Springfield, Crosby, Stills & Nash ou The Byrds, les Beachwood Sparks avaient séduit il y a déjà douze ans avec un premier album éponyme. Et ce n’est pas le titre d’ouverture de ce nouvel opus, "Forget The Song", qui viendra décevoir l’auditeur encore tout ému par les premières petites pépites du groupe californien.
Idem avec "Sparks Fly Again", un morceau à la rythmique entrainante, aux arrangements ensoleillés et pourtant un tantinet nostalgiques. On a vu des groupes comme The Thrills se frotte brillamment à cette country pop rock des grands espaces de l’Ouest Américain, mais les Beachwood Sparks parviennent à instiller une atmosphère et une aura toute particulières à leur musique.
"The Tarnished Gold" est un album intimiste mais enjoué, solaire et crépusculaire à la fois. On a vite fait de revenir au début du disque une fois celui-ci terminé, pour être bien sûr que tout ceci sent bon la joie de vivre et la sérénité. Ces artistes aujourd'hui incontournables sont en effet les héritiers évidents de cette musique purement laid back, comme bloquée dans une faille spatio-temporelle située vers la fin des années 60 et le début des années 70. Les compositions de Beachwood Sparks fascinent en effet par leur refus obstiné de toute forme de modernité. Ici, on s'entête vraisemblablement à croire que le punk, le rap, l'électro ou toute autre forme de nouveauté musicale n'ont jamais existé ou alors loin, très loin de Los Angeles.
Lumineux et fabuleusement harmonieux de bout en bout, "The Tarnished Gold" voit le groupe ajouter quelques jolis classiques en puissance à un répertoire qui entretient avec passion le souvenir de ce que l'immense Gram Parsons (grand chanteur country américain) qualifia un jour de "cosmic american music". L’or, ici, porte mal son épithète : "The Tarnished Gold" n’est en aucun cas terni !!!

Baroness - Yellow and Green : Un nouveau cap franchi par le groupe de Savannah !!!

Note : 4.5 / 5


Baroness est un groupe de sludge metal américain originaire de Savannah dans l'État de Géorgie, dont les membres ont grandi ensemble à Lexington (Virginie). Le groupe mythique a franchi un nouveau cap cet été en sortant un double album, "Yellow & Green", dans la lignée colorée des précédents "Red Album" (2007) et "Blue Record" (2009).
Les albums avec des titres de couleurs sont spéciaux. Que l’on parle de Weezer et leur "Blue, Green ou Red", The Beatles avec leur "White", Metallica et son "Black", Primus et son "Brown" (bon d'accord, lui est plus ordinaire), et Baroness et leur entière discographie. "Yellow And Green" est leur troisième album, la suite de "Red Album" en 2007 et "Blue Record" en 2009. Deux couleurs cette fois-ci puisque c’est un album double. Ou plutôt deux albums en un, puisque ce n’est pas un album concept et que les deux couleurs ont un mood quelque peu différent.
A la première écoute, les fans reconnaitront certes la voix du leader John Baizley, mais le doute sera néanmoins légitime, l’opus étant finalement nettement différent de ce à quoi le quartet de Savannah nous avait habitué par le passé. Baizley lui-même confirmait récemment que le groupe avait commencé à “voir la musique de façon sensiblement différente”. Baroness se démétalise avec les albums.
Mais attention! Moins de métal ne veut pas dire, moins bon. Ok c’est souvent ainsi, les groupes de métal deviennent souvent plus sages avec les années, mous, plats. Ici ce n’est pas le cas: on parle d’une évolution constante de leur son, d’album en album. "Yellow And Green" demandera peut-être plusieurs écoutes, mais c’est varié, complexe par moment, parfois rock, parfois planant, psychédélique, très mélodique et toujours intéressant !
Résultat : un album plus introspectif, brillamment produit, où les voix abrasives se sont assagies et où le son a habilement entamé un virage plus rock que métal. Plus qu’un changement dramatique, c’est un pas vers l’avant qu’entreprend Baroness, celui d’un groupe en remarquable évolution, nous délivrant ici un album qui pourrait bien en surprendre plus d'un !
Deux parties distinctes nous sont offertes ici. Le "Yellow" tout d'abord. Le premier extrait "Take My Bones Away", nous fait retrouver la facture régulière du groupe et c’est avec cette pièce que l’album commence. "March to the Sea" demeure dans les contrées habituelles de Baroness et c’est avec "Little Things" que la première surprise survient. Cette chanson possède une certaine facture indie rock, voire alternative, qui pourrait plaire au public de Death Cab for Cutie avec sa basse pimpante, sa mélodie qui titille l’oreille et une voix plutôt apaisante. La portion non-métallique se poursuit sur "Cocainium" pour quelques mesures car avec ses instants très rock psychédélique, mais très entrainants d’où émerge une sonorité de basse principale qui bourdonne à merveille, Baroness nous déstabilise. Avec "Sea Lungs", nous sommes de retour avec une portion musicale plus galopante, une cadence plus rock qui nous amène lentement vers la fin de la vision musicale Yellow qui prend fin avec "Eula", une pièce musicale plutôt trame sonore d’un film comme Virgin Suicide, donc comme ce que le groupe Air peut proposer, mais en plus musclé ! La fraction Yellow de l’album est donc plutôt apaisante, plus café au lait que bière froide lors de l’écoute. 
Ensuite vient "Green". L’introduction "Green Theme nous dirige vers le reste de l’album qui débute avec "Board Up the House", véritable coquinerie musicale qui balance un bon rock n’ roll qui rappelle les groupes alternatifs/grunge des années 90 qui sortaient de Seattle à chaque semaine ! Plus psychédélique est la suivante qui porte le nom de "Mtns." avec des effets de guitares zigouillants par bouts sur un fond mélodique plutôt rock des années 70. Le groupe continue sa recherche spirituelle et très rock avec les deux suivantes, "Foolsong" et "Collapse". Le magma recommence à couler à nouveau lors de la deuxième moitié de "Psalms Alive" et il était temps car c’est plutôt lancinant. "The Line Between", plus rock que le reste de "Green", se fondra facilement dans la lancinante "If I Forget Thee, Lowcountry", pièce instrumentale qui ferme les livres. Jusqu’à la toute fin, "Green" reste une parcelle plus psychédélique que rock/métal !
Les changements très psychédéliquement rock du groupe vont peut-être déranger un nombre minime de fans, mais si vous prenez le tout comme étant une certaine forme d’évolution musicale, "Yellow & Green" deviendra assurément un de vos albums préférés cette année !!!

Blur – Blur 21 : Les 21 ans de leur premier album "Leisure" fêtés par un sublime coffret collector !!!

Note : 4.5 / 5

Blur est de retour, et cette fois sous forme de super-compilation. Vingt et un ans après la parution de son premier album, “Leisure”, paru en 1991, et pour répondre à une demande de plus en plus pressante du public, l’œuvre du groupe anglais a été compilée et rassemblée dans un coffret publié par Parlophone le 30 juillet 2012.
Les sept albums studio seront réunis avec plus de cinq heures et demie de matériel bonus, dont soixante-cinq titres inédits et plus du double de raretés, trois DVD, un livre collector (contenant des photos rares ou jamais vues et une toute nouvelle interview du groupe), et un single vinyle collector en édition limitée de “Seymour”. Le coffret contiendra également un code spécial permettant de télécharger légalement l’intégralité des albums et des bonus.
Parmi les temps forts de ce coffret : les premières versions des titres enregistrés pour “Leisure”, des démos basiques des classiques “For Tomorrow” et “Beetlebum”, des chansons inédites telles que “Saturday Morning” et “Hope You Find Your Suburbs”, et des extraits jamais publiés de séances avec Bill Laswell et le légendaire Andy Partridge de XTC. Parmi les autres raretés, on note la présence de “Don’t Bomb When You’re The Bomb”, “The Wassailling Song” et “Fools Day”, disponibles en CD pour la première fois. Sur les DVD, les concerts “Live At Alexandra Palace 1994” et “Live At Wembley 1999”.
Un coffret vinyle sera également disponible, avec les sept albums (13 LP) proposés en vinyle 180g, afin de mettre en exergue les pochettes iconiques de Banksy, David Shrigley ou Graham Coxon. Le coffret vinyle comportera un code pour télécharger tous les titres bonus. Chacun des sept albums sera également proposé séparément, en vinyle épais.
Les sept albums studio de Blur sont : “Leisure” (1991), “Modern Life Is Rubbish” (1993), “Parklife” (1994), “The Great Escape” (1995), “Blur” (1997), “13” (1999) et “Think Tank” (2003).
Autant dire que pour les fans de Blur ce sera noël en été ! Si Blur reste aussi fascinant aujourd’hui, alors que la plupart des groupes de la britpop ne sont plus que de vagues souvenirs, c’est parce que le groupe, incapable de stagner, n’a eu de cesse d’évoluer. Là où Oasis a labouré le même sillon pendant des années, le groupe de Damon Albarn n’a jamais sorti deux albums similaires.
Ils ont débuté au début des 90’s en sonnant "Baggy", à la manière des Stone Roses. Puis ils ont effectué un virage britpop en s’affichant comme des Kinks modernes. Ils ont flirté aussi avec la dance, l’électro, le punk ou encore la world. Le seul rapport entre toutes ces tendances n’est autre que l’immense talent de compositeur de Damon Albarn et les qualités d’instrumentistes du groupe.
Ce Graal sera disponible le 30 juillet prochain, soit quelques jours avant le concert de clôture des Jeux Olympiques de Londres, peut être le dernier concert de Blur… !!!

Patti Smith – Banga : La "marraine du punk" dégaine un album-hommage aux figures de son panthéon personnel !!!

Note : 4.5 / 5

Patti Smith, véritable icône du punk-rock, n’est plus à présenter. Cependant, pour les rares d’entre vous qui ne la connaissent pas encore, Patti Smith, née Patricia Lee Smith le 30 décembre 1946 à Chicago, est une musicienne et chanteuse de rock, poète, peintre et photographe américaine. Mariant la poésie Beat avec le garage rock des années 60et 70, elle a été considérée comme la "marraine" du mouvement punk de la fin des années 70. Patti Smith est incontestablement celle qui a établi un pont entre le folk-blues de Bob Dylan et la violence, teintée de littérature, du Velvet Underground.
Huit ans après "Trampin", son dernier album original, la grande prêtresse du punk sort peut-être le plus beau disque de sa carrière ! "Banga" est le nom de son dernier opus, intitulé ainsi en référence au chien du roman "Le Maître et Marguerite" de l'écrivain russe Mikhaïl Boulgakov. La chanteuse passe de ballades bouleversantes dédiées à Amy Winehouse, à Maria Schneider ou à Johnny Depp (qui joue de la guitare sur l’album), à des rimes incandescentes sur un monde de plus en plus chaotique.
Elle renoue enfin avec l'alliage unique de poésie lyrique ultra référencée, d'émotion à fleur de peau et d'élégance musicale qui fit de ses premiers enregistrements ("Horses", mais aussi "Easter" et "Wave"), des pics indépassables. Patti déclame parfois, sans s'attarder, mais chante, surtout, le plus souvent mieux que jamais. D'une douceur nouvelle sur les titres les plus calmes, mais toujours aussi enflammée quand elle retrouve ses emballements lumineux, comme possédée par ses mots et son sujet.
D’ailleurs, "Banga", album vibrant, serein mais qui ne lâche rien, s'achève sur une reprise "d'After the goldrush" de Neil Young, toujours la plus belle des fables écolo, alarmiste et visionnaire.
Du rock, du jazz, de la country et sa voix qui vibre, entre hommages et invités de marque, cette nouvelle galette de Patti Smith est marquée par un humanisme et une fièvre constants !!!

The Dodoz - Forever I can purr : Un album plein de bonnes surprises empruntant le chemin vers la maturité !!!
 
Note : 4 / 5

 

Les Dodoz, et non The Dodos, groupe de rock expérimental de San Francisco, sont originaires de Toulouse. Après un premier album éponyme remarqué, "The Dodoz" (2009) sorti sur un label indépendant, les voici de retour sur une major, Sony avec cette fois le producteur des Arctic Monkeys et des Foals, Mike Crossey venu prêter main forte à Peter Murray (producteur des Négresses Vertes, Elmer Food Beat et autres Dolly, etc
Ce jeune groupe venu de Toulouse proposait une musique rock décomplexée, vive et juvénile, influencée par la scène britannique. Trois ans plus tard, les musiciens ont engrangé de l’expérience, ils ont bourlingué et ils reviennent avec FOREVER I CAN PURR, un disque beaucoup plus abouti qui sonne juste dès les premiers instants. La voix de Géraldine est moins criarde, plus agréable, plus travaillée. Le combo a pris du coffre sans toutefois renier son passé et ses influences.
Groupe de scène, avec une demoiselle en figure de proue, Géraldine, on pourrait s’attendre à un son plus garage, plus roots, plus enragé tant la réputation du groupe sur scène n’est plus à faire. Mais c’est comme une tentation pop qui a finalement eu le dernier mot des Dodoz, avec même parfois des intonations étonnement hauts perchées de la demoiselle, comme sur le premier extrait "Ghost".
Un son toujours bien rock, quoique moins brut qu’il y a trois ans. Bien que la plupart des compositions n’obéissent pas à la structure couplet-refrain-couplet (une caractéristique du groupe) plusieurs s’en rapprochent désormais et sonnent plus pop rock, comme le guilleret "Dum Dum" ou "Happy Soldier" et "West Coast".
Loin de s’enfermer dans une recette, ce deuxième album alterne les rythmes et les tempos, mais opte encore pour la langue anglaise comme seule moyen d’expression. Rock par essence, leur musique propose ici et là quelques escapades dans d’autres territoires mélodiques histoire de ne jamais lasser l’auditeur.
La principale réussite de ce disque est l’accent mis donc sur les voix, les chœurs masculins en particulier, du beau travail dans ce domaine, notamment sur "Death in the Pocket of His Coat", ou "Black Emperor". Avec une rythmique plus lourde, Warm me up clôt l’album en beauté, sans pour autant donner dans le heavy metal, loin de là, et prouve la capacité du groupe à explorer d’autres voies du rock. C’est une autre des réussites de ce disque, il ouvre vers de nouveaux horizons rock, sans perdre la cohésion et l’énergie qui faisaient la force du premier album. Un groupe à suivre !!! 

Team Me - To the Treetops ! : Un premier album psychédéliquement doux et entraînant !!! 
 
Note : 4 / 5 

 


L’une des immenses révélations pop 2012 vient du grand froid norvégien et ce n’est qu’une demi-surprise. Auteurs d’un EP cinq titres fantastique l’an dernier, les membres de Team Me ont su conserver leur état de grâce assez longtemps pour accoucher de leur premier album. Ça sentait déjà bon l’an dernier pour Marius Hagen et ses collègues mais désormais, le succès public et critique devrait brutalement s’accélérer. 
L'album commence avec une longue déflagration pop de sept minutes : refrain rayonnant, chœurs radieux ! Dès le second titre, un "Show Me" aux mille voix, le ton est donné : entraîné par Marius Drogsas Hagen, Team Me se lance dans une formidable campagne sonore anticrise, antispleen, anti-lose. Dans la forme du moins. “La plupart de nos chansons sont tristes si vous écoutez les paroles”, nuance le chanteur.
Il n’est cependant pas nécessaire d’écouter ou de décrypter les paroles des chansons de "To The Treetops!" pour ressentir que cet opus n’est joyeux qu’en apparence. Entraînante, dansante, mais constamment empesée d’un vague sentiment de tristesse languissante, doux et tendre, la musique de Team Me enveloppe son auditeur dans une indie-pop faite d’orchestrations flamboyantes et de chœurs amples.
Les orchestrations sont richissimes et les arrangements luxuriants tiennent du miracle. La troupe norvégienne réalise un disque impressionnant en mettant sa liberté créative au service de pistes explosives et diablement efficaces. 
En Norvège, le disque, sorti en 2011, a valu au groupe une victoire de la musique l’an passé. Team Me, et tout particulièrement Marius Hagen, le fondateur du groupe, fort de sa propre appréhension de la musique, sait comme personne écrire un morceau pop, qui, sans jamais tomber dans la facilité commerciale, accroche instantanément l’oreille et l’oblige à baisser pavillon. Sortie en France au mois de juin 2012, espérons que "To The Treetops!" rencontrera un même succès !!!

The Tallest Man On Earth - There's no leaving now : Le retour du Bob Dylan Suédois, le nouveau virtuose de la Folk !!!
 
Note : 4.5 / 5

 

The Tallest Man on Earth, de son véritable nom Jens Kristian Mattsson, né le 30 avril 1983 à Leksand en Suède, est un chanteur folk comme on n'en fait plus. L'artiste cite parmi ses influences des artistes comme Bob Dylan, Feist, Velvet Underground et Billie Holiday.
En 2007, The Tallest Man On Earth enregistre son premier EP intitulé "The Tallest Man on Earth". Le 5 mars 2008, il sort son premier album "Shallow Grave" composé de 10 titres. L'album reçoit une très bonne critique. Son année 2010 est particulièrement chargée avec la sortie d'un nouvel album "The Wild Hunt" une nouvelle fois largement salué tant par la critique internationale que française.
Avec "There’s No Leaving Now", Kristian Matsson laisse ses deux précédents disques sur la bande d’arrêt d’urgence et se trace une nouvelle route. Il reprend les choses là où ils les avaient laissées sur l’impeccable crève-cœur "The Wild Hunt" pour le dépasser et le surpasser. Surtout que ce nouvel album, comme son grand frère, compte dix pistes pour un peu moins de quarante minutes de folk rustique qui évoquent autant Bob Dylan que Nick Drake.
Voix nasale, folk acoustique, "There's No Leaving Now" est de la trempe des grands chefs d’œuvres Dylanien que sont "The Freewheelin' Bob Dylan" et "The Times They Are a-Changin". Alors que "Shallow Grave" et "The Wild Hunt" étaient centrés sur un folk épuré, "There’s No Leaving Now" se voit paré de quelques arrangements d’orfèvres jamais clinquants et toujours discrets.
À fleur de peau mais jamais mièvre, The Tallest Man On Earth livre ici un album inspiré, sensible mais droit dans ses bottes. "To Just Go Away" aurait pu sortir en 1970 mais ne sonne jamais ridicule en 2012. C’est là le tour de force de ce « plus grand homme du Monde », cette manière de s’inscrire dans un espace-temps aux limites toujours repoussées.
Beau et simple à la fois, mais surtout riche en émotion et en authenticité, ce nouvel opus est un album à la beauté évidente et à l’humanité exemplaire. Avec son fingerpicking délicat, ses mélodies tantôt galopantes tantôt traînantes, ses incursions dans le monde du blues ou de la country et sa volonté de nous foutre la chair de poule de bout en bout, "There’s No Leaving Now" se pose comme l’un des disques les plus poignants de 2012 !!!

Get Well Soon - The Scarlet Beast O' Seven Heads : L'album de la maturité ???

Get Well Soon ("Prompt rétablissement" en anglais) n'est pas vraiment un groupe à proprement parler, c'est le projet musical d'un auteur, compositeur, interprète multi-instrumentiste d'origine allemande, du nom de Konstantin Gropper. 
Konstantin Gropper travaille seul et isolé dans la composition et l'écriture des morceaux, il mettra ainsi 3 ans à sortir le premier album de Get Well Soon "Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon". Ce premier album est un patchwork de ce qui s’est fait de mieux au cours des dernières années dans la galaxie pop-rock. Tantôt folk, tantôt pop, tantôt baroque, Konstantin Gropper se permet tous les mélanges et ça marche, même lorsqu’il s’agit de reprendre de façon toute personnelle le "Born Slippy" d’Underworld.
Sa musique est qualifiée de folk et électro sur un fond lointain de musique classique avec quelques touches pop. Il s'inspire librement du rock et de musiques de films, et plus précisément, de celles d'Ennio Morricone, mais aussi des ballades tristes de Leonard Cohen, des râles cassés de Tom Waits, des égarements de Nick Cave et de l'apesanteur de Thom Yorke.
Le second album, "Vexations", est sortie en janvier 2010 et contrairement au premier album, il a été enregistré avec un groupe en studio. Il fut très bien accueilli par le public et par la presse. Sur cet opus, Gropper a fait subir une légère cure d’amaigrissement à ses mélodies et à leur orchestration pantagruélique. L’ensemble n’en reste pas moins fort consistant, notamment au niveau des arrangements. On en retient un petit bijou "Angry young man".
Konstantin Gropper est donc un grand malade, malade de musique ample, démesurée, symphonique, orchestrale, cinématographique. Le titre du troisième album de Get Well Soon, "The Scarlet Beast O’ Seven Heads" évoque les maîtres italiens de l’horreur comme Dario Argento. Il se retrouvera dans nos bacs le 27 août 2012, et le premier single, "You cannot cast out the demons", a vu d'ores et déjà le jour.
Konstantin Gropper est un véritable empereur du baroque et de l'étrange. Plus sombre, plus retenu, moins expansif mais tout aussi puissant, "You cannot cast out the demons" semble préfiguré un nouvel album plus mature et, surtout, plus intimiste...je l'attends avec impatience !!!

C2C - Down the Road : Un mélange de style langoureusement explosif !!!
 
Note : 4.5 / 5

 

C2C est un groupe nantais composé de 4 DJ (20Syl, Greem, Atom et Pfel) que vous retrouverez aussi dans des groupes tels que Hocus Pocus ou Beat Torrent. Quatre fois champions du monde DMC (championnats de DJ organisés tous les ans), ils étaient attendus pour leur premier album, comme Birdy Nam Nam avant eux. Ils sortent aujourd’hui leur premier EP intitulé "Down The Road" après quelques années passées dans leurs groupes respectifs.
Aux frontières de multiples styles musicaux (électro, hip hop, soul et blues), l'EP "Down The Road" contient 5 titres orignaux et un remix. 
Quand le titre "Down the road" explore le blues, "The beat" se révèle résolument hip hop, "Arcades" et "F.U.Y.A." assure la partie électro et "Someday" nous laisse savourer une soul savoureuse rythmée par des scratch. Et justement, le titre éponyme "Down the road" est la plus grosse claque de cet album.
En somme, Down The Road est une sorte d'EP patchwork qui nous est livré ici, un condensé de la formation musicale des C2C, tant  les quatre DJs ont décidé de "redescendre" le long des chemins musicaux qui influencent leur musique. Pour un premier Extended Play, en attendant un album plus conséquent, C2C frappe un grand coup, un sans-faute si l’on oublie le remix. 
On retrouve parfois la marque des groupes des DJ (Hocus Pocus sur le titre "The beat", ou Beat Torrent sur "Arcades" par exemple), mais l’identité du collectif reste assez forte pour ne pas ressembler à un mix bancal entre ces deux groupes, loin de là. Difficile donc de ne pas s'enthousiasmer devant cet opus de qualité, véritable patchwork musical que nous livrent les 4 DJs nantais. Un réel plaisir, essai réussi !!!

Lou Doillon - I. C. U. : Un timbre rocailleux dans une voix de velours !!!

Note : 4.5 / 5
 
Lou Doillon... actrice, compositrice, mannequin française, née le 4 septembre 1982 à Paris, demi-sœur de Charlotte Gainsbourg... et maintenant chanteuse. Sa demi-sœur ayant initié une impressionnante carrière de chanteuse, se trouvant un style propre et illuminé, quand j'ai entendu que Lou prenait le même chemin, je me suis dit : "Encore une actrice qui chante et qui veut suivre la vague initiée par sa sœur !".
Trop facile et téléphoné ! Et pourtant…alors que je pensais encore avoir droit à du gnangnan sans saveur, à l’écoute de son premier single, je me suis pris une belle claque ! On tient ici avec I. C. U. une belle voix, de belles paroles, une mélodie raffinée, une vraie réussite.
 
Un premier clip mystérieux et bien réalisé. Des flous, des reflets, des ombres et des éblouissements, une silhouette évanescente, une voix forte. Tout y est fait pour préserver l'atmosphère vaporeuse et intimiste nourrie de nostalgie de ce premier morceau, l'incertitude des contours et la brume qui envahit l'écran respectant bien la belle mélancolie dessinée par les amples phrases musicales.
Ce single est le point de passage d'un album qui sortira en septembre, réalisé et arrangé par Etienne Daho et mixé par Zdar (Phoenix, The Rapture, Beastie Boys,...).
Ballade downtempo hantée par un fantôme du passé, acteur et témoin d'un songwritting que Barclay annonce "fortement autobiographique", I.C.U. débute dans un lent et ample piano-voix embrumé, à l'image de ces réveils émotionnellement difficiles décrits en préambule ("I wake up some mornings (...) slow and heavy, from dreams with you"), révélant une voix sans âge, marquante, pleine de caractère. Une voix au timbre rocailleux et enivrante, des mélodies magnétiques, un bilinguisme parfait et une atmosphère troublante. On tombe vite sous le charme !!!

Beach House - Bloom : Du rêve à foison nous transportant dans une autre dimension !!!

Note : 4 / 5 

Beach House est un duo américain de pop mélancolique (plus connue comme dream pop), composé d'Alex Scally et de Victoria Legrand. Le groupe a vu le jour en 2004 à Baltimore, Maryland.
Deux ans après "Teen Dream", Beach House est de retour sur le devant de la scène. "Teen Dream" justement, album obsédant et inoubliable, tellement le duo américain avait enchanté le monde avec sa pop mélancolique. Des morceaux comme "Norway", "Used to Be" ou encore "Better Times" n’ont jamais vraiment quitté notre esprit. On comprend alors l’attente générée par "Bloom", leur quatrième album… encore un bijou ? Une chose est sûre à l’entame de cet opus, avec "Myth", la patte Beach House est toujours présente !
Envoûtant et instinctif, "Bloom" est un appel à la rêverie et au voyage. Pensés et conçus comme un tout, les dix titres de l'album jouissent d'une étonnante cohérence qui nous happe dans un univers parallèle. Un concentré d'émotions porté par des nappes de claviers aux sonorités vintages, des riffs de guitares doucereuses et une voix entre ciel et terre.
Beach House reprend donc une formule identique à "Teen Dream" que l’on pourrait reconnaître entre milles : riffs simples et aériens, synthé discret, accompagnant la voix au timbre si caractéristique de Victoria Legrand. L’atmosphère rêveuse et  langoureuse qui se dégage est toujours aussi puissante.
Toutefois, s'il est un aspect sur lequel "Teen Dream" était absolument irréprochable, c'était sur son égalité dans la qualité d'écriture de bout en bout, aucune mélodie ne se révélant plus faible qu'une autre. Réitérer cette performance n'était donc pas gagné d'avance. 
De fait, aux premières écoutes, "Bloom" après un début d'une intensité splendide sur les trois premiers morceaux, paraît marquer un petit coup de mou en milieu d'album. Certes, petit à petit, les qualités de "Troublemaker" ou "The Hours" apparaissent, sans pourtant gommer complètement l'impression initiale. C'est sans doute là que se joue le prochain défi du groupe : parvenir à garder la luminosité, le souffle, sans perdre l'intensité. 
Ceci étant dit, "Bloom" est et restera sans doute un des événements de 2012, surtout quand on termine un disque avec un final aussi magnifique que celui d' "Irene". 
La dream pop de Beach House est idéale pour s'envoler vers un monde onirique !!!

Slash - Apocalyptic Love : Un album soigné et compact à la guitare très expressive !!!

Note : 3.5 / 5

Slash, de son vrai nom Saul Hudson, est un guitariste anglo-américain né le 23 juillet 1965 à Hampstead, à Londres. Le nom "Slash" lui aurait été donné par le père d'un de ses amis lors d'une soirée. En anglais, "Slash" signifiant "entaille".
Il est surtout connu pour avoir été le guitariste soliste du groupe de hard rock Guns N' Roses de 1985 à 1995, et le leader de Slash's Snakepit de 1995 à 2001. Il a ensuite fondé Velvet Revolver avec Duff McKagan et Matt Sorum. Puis il sortit en 2010 son album solo intitulé Slash.
Slash est reconnaissable à son chapeau haut-de-forme. Faisant partie des guitaristes les plus connus, il possède un son très particulier au jeu chromatique fluide et finement ciselé. En août 2009, Time Magazine le classe numéro 2 dans sa liste des 10 meilleurs guitaristes électriques de tous les temps derrière Jimi Hendrix (excusez du peu !!!).
Le 22 mai dernier, son dernier album solo, "Apocalyptic Love", a envahi les bacs, avec un premier single terriblement "entaillant", "You're a lie.
C’est accompagné d’une toute nouvelle équipe Slash, nous offre son second opus "solo", si le terme est juste. L’homme au chapeau haut-de-forme nous revient cette fois escorté de Myles Kennedy au chant, Todd Kerns à la basse et Brent Fitz à la batterie, et c’est donc ensemble qu’ils forment un nouveau groupe : Slash Featuring Myles Kennedy & the Conspirators.
L’unité et la cohésion de ce groupe se font sensiblement ressentir sur cette nouvelle galette. Contrairement à son prédécesseur, qui fut une vraie machine à tubes certes mais qui se caractérisait simplement par une violente dispersion, Apocalyptic Love respire l’homogénéité et l’harmonie.
Les titres nous montrent que le guitariste reste fidèle à ses racines tels que le premier single de l’album, "You’re A Lie" où on reconnaît du pur Velvet dans le riff principal, bien lourd et presque heavy. D’autres chansons nous rappellent les hymnes de Guns N' Roses : "Anastasia" se rapproche étrangement de la grande ballade "Sweet Child O Mine" dans le riff d’intro et le jeu des gammes pentatoniques comme s’il ne pouvait se détacher d’un passé mythique.
Le chant, quant à lui, relève les compositions du guitariste. Kennedy est assez impressionnant. En vrai caméléon, il parvient à adapter sa voix sur toutes les chansons, aussi différentes soient-elles, sans difficulté apparente et sans jamais trop en faire.
Cependant un gros défaut ressort à l'écoute de cet opus. Les quinze chansons de cet album s’enchaînent et se ressemblent. Les riffs, les solos, la rythmique sont bien assurés mais aucune ne dégage une certaine émotion ou encore une passion qui transcenderait la magie d'antan. Ça chante bien, ça groove, mais hélas c’est bien trop prévisible ! Ce n’est pas ces grands solos mélodieux qui nous donnaient le frisson. Il est avant tout un personnage, une attitude, un son, mais pas un songwriter ou un leader.Slash compose sans nous surprendre en interprétant des compositions toujours aussi rock, mais classique, avec toujours cependant, il faut l'admettre, la géniale technique qui fait chanter sa mythique Gibson Les Paul. 
Ceci étant dit, on aura beau trouver que son jeu de guitare reste classique, la qualité et l’efficacité n’en sont pas moins présentes et la maîtrise reste toujours bluffante, du pur Slash !!!

Textures - Dualism : Réfléchi, oxygéné, mélodique et surtout surprenant !!!

Note : 4 / 5
Textures est un groupe de métal technique progressif originaire des Pays-Bas, formé en 2001, et qui a, à ce jour, sorti quatre albums. 
Sorti en 2008, l'album "Silhouette" allait permettre à Textures d'exploser à l'échelle du monde via un album empli de maturité. C'est pourquoi 2010 marque un tournant du groupe dans la préparation de son quatrième album, puisque le chanteur originel Eric Kalsbeek quitte la formation en janvier pour se consacrer à sa vie personnelle, il sera remplacé fin mars 2010 par Daniel De Jongh.
A l’annoncé de la sortie de Dualism, une inquiétude légitime concernant le frontman survient donc, l'ancien chanteur faisant mesure de référence ! Cependant Sitôt qu’il a fait péter le chant clair, on se demande si Kalsbeek ne serait pas venu discrètement donner de la voix … mais non, c’est bien un nouveau venu. Petit à petit les nuances commencent à se démarquer, mais il reste une grande similitude entre eux deux. La différence se ressent principalement au niveau des vocaux extrêmes où Daniel de Jongh affiche un growl (utilisation gutturale de la voix) bien plus profond et des hurlements plus bestiaux.
Dès la première chanson de "Dualism", on comprend que Textures ne renie pas tout ce qui a pu faire son originalité, son talent. Tout au long de l'écoute on retrouve le groove, l'agressivité, les mélodies atmosphériques et reposantes présentes sur leurs précédentes productions. 
Mais attention, ici pas question de répétitions, de manque de renouvellement. Non, le groupe fait du Textures certes, mais tout en évoluant, en peaufinant son style. Avec "Dualism" on a ainsi affaire à une réalisation plus oxygénée encore que leurs précédents opus.
Les rythmiques sont efficaces. Les mélodies, parfois discrètes, évoluent et lorgnent vers une polyrythmie contrôlée et maîtrisée, le groupe s'amusant à nous faire voyager aux frontières de nombreux styles musicaux !
Jamais Textures n'a approché la perfection d'aussi près, leur meilleur album !!!


Zulu Winter - Language : un condensé électro pop-rock extrêmement efficace !!!

Note : 4 / 5
Zulu est groupe de pop-rock indé formé, depuis plus d'un an maintenant, par cinq londoniens très doués.
Pour "Language", le groupe à scrupuleusement respecté la recette pour réaliser un excellent album : mélanger le souffle épique du rock et l'évidence mélodique de la pop. Zulu Winter reprennent constamment les mêmes sonorités, les mêmes ambiances, ceci pour mieux s’amuser à les réassembler, les réarranger, les réajuster, donnant à l’ensemble une cohérence indéniable, non sans plonger l’auditeur dans une profonde et agréable léthargie !
Du début à la fin, nos cinq londoniens nous servent leurs riffs indie sur des plateaux de reverbs maitrisées aux ambiances mi-planantes mi-dansantes. Et on en redemande ! Avec une voix à la puissance douce, Will Daunt guide sa barque avec aisance, non sans plonger l’auditeur dans une profonde et agréable léthargie !
Zulu Winter propose ainsi des mélodies imparables, aussi mélancoliques que dansantes, aussi chaudes que glaciales, le tout agrémenté de rythmes entêtants. Regorgeant de subtilités et de belles surprises, ce premier album de Zulu Winter est rempli de chansons pop-rock aussi efficaces que racées.
L'hiver vient et il s'annonce brûlant !!!


Rory Gallagher - Irish tour 74' : Un album de légende totalement électrisant !!!

Note : 4.5 / 5
"Qu'est ce que ça fait d'être le meilleur guitariste au monde ?" demande un journaliste à Jimmy Hendrix lors d'une interview. Sans réfléchir ce dernier lui répond : "J'en sais rien, demandez à Rory Gallagher." 
Que dire de plus !!!
Rory Gallagher (né le 2 mars 1948 à Ballyshannon en Irlande, mort le 14 juin 1995 à Londres, Angleterre) est un guitariste et chanteur irlandais de blues rock. L'un des plus grands de toute l'histoire de la musique et certainement une légende !
Touché par la grâce des bluesmen de Chicago, puisant sa vérité autant dans le folklore irlandais que dans sa propre histoire, ce véritable performer laisse derrière lui la griffe d’un hard blues imprégné d’une chaleur sans pareil. Sans jamais mettre de l’eau dans son blues, il aurait plutôt tendance à le gaver de Whisky, l’homme à la Stratocaster reste pour tous ceux qui l’ont approché un personnage unique tant par sa simplicité que son humanité.
En 1974, la situation en Irlande du Nord était terriblement tendue. Belfast n'était plus qu'un nid à terroristes et l'insécurité était telle que bon nombre d'artistes, dont beaucoup d'Irlandais refusaient de se produire dans le Nord. Pas Rory Gallagher, amoureux de son pays, il n'a pas hésité à se produire à Belfast, en plein troubles, toujours aussi proche de son public. Cet Irish Tour '74 est le témoignage sonore d'une Irlande divisée, mais réunifiée le temps de quelques concerts, vu que le disque a été capté aussi bien à Belfast qu'à Cork, à la "maison". 
Il nous livre donc là un disque live au grand cœur, un des disques les plus recommandables de toute l’histoire du rock.
Solo périlleux sur Tatoo’d Lady, petit tour au pub avec Too Much Alcohol, Irish Tour ne retient jamais son souffle pour nous électriser. Le son est chaud, puissant.
A travers le feeling de ce guitariste de talent, le parterre de fans se prend une claque et près de quarante ans plus tard, l'auditeur de ce disque reçoit la même. Rory Gallagher est juste magistral !
A l'électrique, il apparait bien plus dur qu'en studio, on pourrait presque dire méchant. Le son se veut plus hard rock tout en gardant sa ligne de conduite bluesy. On peut penser à du Led Zeppelin de l'époque des deuxième et troisième albums, quand le blues, le rock et une sensibilité folk se mariaient pour devenir le hard rock, cette vision plus sèche, plus brutale du rock blanc anglo-saxon.
Soutenu par une rythmique minimaliste particulièrement bien en place et dévoré par la folie furieuse d’une guitare sans cesse aux abois, ce disque est un sacre, le sacre d’un blues rocker défiant constamment ses limites.
Cet Irish Tour '74 est à ranger aux côtés des grands live des années 70 de par sa carrure, sa profondeur et sa subtilité !!! 

Masquer - Cover my face as the animals cry : Une découverte New Wave tout droit venue de Suède !!!

Note : 4 / 5
 
Masquer a connu un succès retentissant dans leur pays natal, la Suède, avec leur premier album "Cover My Face As The Animals Cry", paru l’année dernière. La sortie française de l’opus voyant le jour le 14 mai dernier.
Ce duo composé de Kicki Halmos et Pelle Lundqvist est originaire de Stockholm. Adolescente au début des années 90, Kicki a connu son premier grand choc musical à la découverte tardive de "Pornography" de The Cure lorsque Pelle lui prêta l'album. 
Cette influence ne les quittera plus. On ne sait pas si ces deux-là préparaient leur coup depuis si longtemps, mais en découvrant l'an dernier le single ravageur "'Happiness", c'était bien la première comparaison qui venait à l'esprit. Avec un son très New Wave, notamment via ses claviers, les effets de chorus sur les guitares et une ambiance générale sombre mais énergique, Masquer plantait déjà le décor.
 
Porté par la voix mélancolique de Pelle, le duo partage ses aspirations musicales entre New Wave et guitares soniques. On pense parfois à The XX pour le côté pop éthéré, mais aussi à des formations plus nineties comme Sonic Youth et Smashing Pumpkins pour les guitares mélodiques.
S'il ne se démarque pas par son originalité, c'est en revanche avec son énergie que le groupe s'impose, plus Pop que ses modèles, il ne tombe pas dans le piège d'un minimalisme dépressif.
Au final, le résultat est un son nerveux, très New Wave tout droit sorti des 80′s !!!

Ladyhawke - Anxiety : Un petit OVNI de la pop !!!

Ladyhawke, née Philippa Brown, "Pip" Brown (en juillet 1979) est une chanteuse-compositrice originaire de Nouvelle-Zélande.
Elle s'est fait connaître par sa chanson Paris Is Burning qu'elle a écrite après avoir passé un séjour à Paris et qui existe aussi en version française intitulé Paris s'enflamme. Elle joue plus de dix instruments. 
Le nom de scène "Ladyhawke" fait référence à un film du même nom réalisé par Richard Donner (un classique de l'heroic fantasy).
Anxiety, son prochain album sera dans les bacs le 28 mai 2012. Black, white and blue en est le premier single.
Son dernier opus, l'album "Paris is burning", reflétait la passion démesurée de la chanteuse pour la pop des 80's. Miss Brown réussissant un disque outrageusement pop, gorgé de chansons à la contagiosité exacerbée. Du genre que l'on sifflote sans même s'en rendre compte après une seule écoute.
A l'écoute des deux premiers singles d'Anxiety, "Black, white and blue" et "Sunday drive", la musique de Ladyhawke semble avoir murie, allant jusqu'à prendre des harmoniques dark-pop ! Si "Paris is burning" était typiquement un cd d'entertainment, qui n'a comme unique but de divertir sans révolutionner le genre.
Avec Anxiety, Ladyhawke semble vouloir aller plus loin, à confirmer après l'écoute de l'ensemble des titres le 28 mai 2012 !!!

The Brian Jonestown Massacre - Aufheben : Le retour tant attendu de sa verve psychédélique !!!

Note : 4 / 5
 
The Brian Jonestown Massacre est un groupe de rock indépendant américain, conduit par Anton Newcombe, dont la musique recouvre de nombreux genres parmi lesquels le rock psychédélique, le shoegaze, la new-wave, le folk-rock, le rock experimental. Le groupe a été fondé par Anton Newcombe, Matt Hollywood, Ricky Rene Maymi, Patrick Straczek et Travis Threlkel au début des années quatre-vingt-dix à San Francisco.
Devenue une légende, le groupe reste l'une des meilleures formations rock des deux dernières décennies, malgré les faux pas. Aufheben est un réel retour aux sources et ce nouvel opus contient des petites pépites de rock psychédéliques, tel que "I wanna hold your other hand" !
 
Leurs deux précédents albums faisaient la part belle à l'expérimentation, laissant les fans du groupe pour le moins décontenancés ! Avec Aufheben (sortie en fin avril), The Brian Jonestown Massacre se réconcilie avec les aspirations psychédéliques de ses débuts, mais également avec son sens de la mélodie pop. 
Cet opus démontre, à ceux qui n'y croyaient plus, qu'il reste à Anton Newcombe assez de jus pour encore produire de la musique de qualité.
Aéré, ouvert sur l'extérieur et délectable de bout en bout, Aufheben est sans le moindre doute le meilleur, le plus cohérent et le plus abouti album qu'ait sorti The Brian Jonestown Massacre !!!

Berry - Les Passagers : Une voix douce et suave rappelant parfois Gainsbourg !!!

Note : 3.5 / 5
           (4.5 pour les chansons "Brume" et "For ever")

 
Berry, de son vrai nom Élise Pottier, née le 19 février 1978, est une chanteuse française dont le premier album est sorti le 25 février 2008.
Après le succès public et critique de son premier opus "Mademoiselle" (tout de même disque d'or !), Berry revient avec "Les passagers", album aux chansons d'une rare poésie. Moins désinvolte et contemplative qu'avant, on sent l'éclosion d'une certaine maturité.
Enregistrés entre New-York et Paris, les douze titres qui alimentent "Les Passagers" sont l'expression d'une véritable aventure humaine.
C'est tout en douceur, comme elle sait si bien le faire, que Berry vient nous conter ses états d'âmes avec des arrangements légers et la voix fragile de la chanteuse. Fragilité qui peut lasser cependant sur certains titres.
Donc, si la puissance vocale de l'ancienne comédienne est à mettre entre parenthèses, son timbre candide peut séduire par séquences (Si Souvent, Les Mouchoirs Blancs). Berry se montre plus à l'aise au moment d'évoquer son admiration pour Birkin et Gainsbourg sur papier (Brune, For Ever). Un souffle d'une autre époque qu'il est bon d'entendre !!!
Sur des rythmes folk, rock, voir country, Berry prouve qu'elle devient une valeur sûre de la chanson française !

Mother Earth de Within Temptation : Un album de métal symphonique d'une sublime candeur !!!

Note : 4.5 / 5
 
Within Temptation est un groupe néerlandais de métal symphonique avec des influences gothic métal créé en 1996, menée par sa charismatique chanteuse Sharon den Adel.
Avec Mother Earth, deuxième album du groupe, Within Temptation nous livre une musique dénuée de lourdeur. Le son est aérien et atmosphérique. Les guitares sont souvent mises en retrait au profit de nappes de claviers ou encore de longs passages de violons ou de piano. Elles savent cependant reprendre le devant de la scène lorsque cela est nécessaire, les deux premiers titres sont là pour l'attester. En revanche, la basse fait définitivement partie des abonnés absents. Ces éléments, couplés avec le chant de Sharon, apportent une bonne dose d'émotion et font souvent mouche. 
La voix de Sharon est envoûtante et vous amène là où elle décide de vous porter : dans un monde onirique où la nature est maître ! Un monde doux et rude à la fois, dans lequel la symphonie planante de l'album peut, tout à coup, s'accélérer pour devenir épique.
Mother earth est l'opus qui a apporté la célébrité au groupe néerlandais, et malgré le fait que l'album aurait était un peu simpliste sans la performance incroyable de sa chanteuse, le résultat final est une musique vraiment agréable et possédant une forte dose en émotions.
Un joyau du métal symphonique !!!

The Dandy Warhols - The Machine : Un album reconnaissable, mais qui ne se répète pas !!!

Note : 3.75 / 5
 
The Dandy Warhols est un groupe américain de pop psychédélique et de rock indé, formé en 1993 à Portland (Oregon). Le nom du groupe est un jeu de mots sur le nom de l'artiste américain Andy Warhol, figure centrale du pop art.
Quatre ans après l’album "Earth To The Dandy Warhols" et deux ans après la compilation "The Capitol Years: 1995-2007", The Machine, leur nouvel opus, est la huitième démonstration studio de la maestria acquise par le groupe de Portland. Annoncé comme un album plus grunge, c’est chose confirmé dès l’introduction basse de "Sad Vocation", premier morceau de l'album. Un gros son fuzz bien poisseux, la voix semi-chuchotante de Courtney Taylor-Taylor, les back de Zia (bassiste), et les riffs d’ambiance psyché de Peter Holmström (guitariste).
Le morceau suivant, "The Autumn Carnival" apparait comme le meilleur de l’album. Encore une fois, la formule Dandy est appliquée à la perfection : riff de guitare efficace, rythmique énergique, chœurs comme refrain !
Avec cet album, le groupe livre une fois de plus un opus haut en couleur, à la cohérence relative mais au charme certain. Et s’il fallait vraiment trouver un défaut à cet album, on pourrait pinailler sur l’absence d’un vrai gros titre imparable.
Psychédélique, efficace et sensuelle, The Dandy Warhols reste dans leur registre musical de pop psychédélique et de rock efficace. L'album est assez surprenant mais accessible, il est reconnaissable mais sait ne pas se répéter. Portés par des mélodies accrocheuses et un univers empreint de folie, les Dandy confirment leur statut de groupe phare du rock indé !   
Ayant manifestement mis à profit les années qui passent pour évacuer tout syndrome d’autosatisfaction, le chanteur Courtney Taylor-Taylor et toute la bande délivrent avec This Machine une séduisante collection de chansons sensuelles et électriques, riches d’un charme de gouape qu’on n’attendait plus !!!

The Last Shadows Puppets - The Age of the Understatement : Un projet de pop-rock symphonique alternatif et rafraîchissant !!!

Note : 4.5 / 5

The Last Shadow Puppets est un groupe d'Indie pop anglaise, formé d'Alex Turner (chanteur des Arctic Monkeys) et de Miles Kane (chanteur des Rascals).
Leur rencontre a donné lieu à une véritable petite perle terriblement enthousiasmant : The Age of the Understatement !
Voilà au moins un disque qui a le mérite de l'originalité. Car sur l'ossature classique d'un groupe pop-rock (guitare, basse, batterie) se greffe ni plus ni moins que le London Session Orchestra, qui accompagne donc le groupe sur l'ensemble de l'album. Le résultat demeure vraiment et constamment intéressant, tout en s'éloignant de ce qu'on a l'habitude d'entendre dans ce créneau : on serait effectivement plus proche de la bande original de film que de la pop-rock radio-compatible, avec des ambiances variant entre Sergio Leone et Quentin Tarentino, en passant par les bons vieux James Bond.
Un petit côté vintage bien sympathique donc, d'ailleurs plutôt lié aux arrangements symphoniques de l'orchestre, arrangements de facture assez classique mais restant tout de même parfaitement en accord avec les compositions des deux anglais. Les voix de Turner et de Kane se marient à la perfection dans une tonalité grave et éraillée un peu canaille, à tel point qu'on a souvent du mal à les discerner : un aspect qui renforce encore la belle entente entre les deux hommes et la forte cohésion de l'ensemble. 
Magnifique collection de chansons émaillée de réussites incontestables ("Standing Next to Me", "I Don't Like You Anymore"...) toutes délicatement soulignées par un orchestre de cordes à la rare pertinence, The Age of Understatement est un excellent album, extrêmement inspiré, d'ores et déjà un classique !!!

Pink Floyd - Comfortably Numb : A vous engourdir d'extase !!!

Note : 5 / 5
 
Comfortably Numb est une chanson du groupe de rock progressif britannique Pink Floyd parue sur l'album The Wall sorti en septembre 1979. La musique a plus été composée par Gilmour — puis Waters a ajouté quelques notes — et les paroles sont de Waters seul.
La chanson est l'une des plus connues du groupe, principalement grâce aux solos de guitare qui la composent. 
Cette chanson a été classée 314e plus grande chanson de tous les temps, d'après le magazine Rolling Stone et 66ème meilleure chanson britannique de tous les temps par XFM en 2010.
Pink Floyd est, à mon avis, un des trois plus grands groupes de toute l'histoire de la musique ! Comfortably Numb n'est autre qu'un diamant fou et sombre de génialité !!! 

Garbage - Blood for Poppies : Un rock alternatif surréaliste !!!

Note : 4.5 / 5
 
Garbage est un groupe de rock alternatif formé à Madison, dans le Wisconsin depuis 1994. Le groupe s'est formé autour de la chanteuse écossaise Shirley Manson.
Leur premier album "Garbage" a reçu un succès critique et commercial : il s'est écoulé à plus de quatre millions d'exemplaires de par le monde.
Leur cinquième album, "Not your kind of people", est annoncé pour le 14 mai 2012. Pour nous mettre l'eau à la bouche, le groupe nous livre le premier single de l'album, "Blood for Poppies" !
Shirley Manson, l'ensorcelante et abrasive frontwoman écossaise, et les membres du groupe ont insufflé leur signature reconnaissable dans ce titre. Distorsion, miroitements, coulures et palpitations de guitares électriques toujours aussi reines et intenses, couplets étourdissants et refrain abrutissant et, surtout, l'interprétation envoûtante et péremptoire de leur chanteuse !
Espérons que l'album soit à la hauteur de ce sublime premier titre !!!

Paradise Lost - Tragic Idol : Un retour aux sources musclé !!!

Note : 4 / 5
 
Paradise Lost est un groupe de gothic metal britannique originaire du Yorkshire fondé en 1988. Jouant à l'origine un doom metal teinté de death, ils ont su faire évoluer leur style au fil des albums : allant du gothique au doom (comme avec "Symbol of life"), en passant par des moments plus électro à la Depeche Mode (avec "Host").
Paradise Lost c'est presque 25 ans de carrière pour 13 albums depuis leurs premiers pas et la sortie de l’album "Lost Paradise". Par la suite, en 1995 ils sortent la pierre angulaire du Gothic Metal avec "Draconian Times".
Pour "Tragic Idol", le groupe est revenu aux sources.
Sur cet album pas de fioriture, pas de "too much", pas de surproduction, Paradise Lost va à l’essentiel, la production est seulement au service de deux guitares, d’une voix, d’une basse et d’une batterie, transcendant la simplicité en une œuvre exaltante et sincère. 
Puissant et angoissant à la fois, le son distordu de l'album est cinglant ! Le groupe ancre un peu plus sa musique dans le métal pur et dur. Nick Holmes gueule de plus en plus et de mieux en mieux mais ne laisse plus que quelques miettes à sa voix claire.
Quand, en 2009, Paradise Lost avait sorti "Faith divides us - Death Unites Us", pour moi, le groupe avait proposé son meilleur album depuis "Draconian Times". Dans ce contexte, je ne pouvais qu’être déçu de ce "Tragic Idol". 
Cependant, malgré la très légère déception qu'il évoque, c'est un album contenant l'essence du groupe et forcément on ne peut que aimer, surtout que cet album ne contient pas de moments faibles !!!

Riverside - Schizophrenic Prayer : Un son magnétiquement ensorcelant !!!

Note : 4.5 / 5
 
Riverside est un groupe de métal progressif de Varsovie en Pologne, fondé en 2001. Leur musique est considérée comme un mélange de Porcupine Tree, Pain of Salvation, Anathema, Opeth, Oceansize, Pink Floyd, Marillion et Dream Theater.
Schizophrenic Prayer est un morceau original, minimaliste, à la voix, guitare et synthé, juste rythmé par une cymbale et une grosse caisse (puis dans le 2ième couplet par des percus). La voix est vraiment géniale sur ce morceau et superbement mise en valeur au point d'avoir l'impression qu'elle porte la chanson. Le style fait penser à un mélange de Marillion (la guitare) et de Pain of Salvation (les chœurs étranges). 
Le refrain semble déjà mythique à la première écoute. A la fin, le morceau finit crescendo et on finit en beauté par un superbe travail de voix et des chœurs. Un vrai bonheur ! 

Jack White - Blunderbuss : L'immense album solo de celui qui a ressuscité le blues rock !!!

Note : 4.5 / 5
 
Jack White,  né John Anthony Gillis en 1975 à Detroit, s'est notamment fait connaître avec son groupe les White Stripes.
Avec Blunderbuss, il signe son premier opus sous son propre nom. Et quelle réussite mes amis !!!
Il mélange, avec une aisance déconcertante, les sources country, rhythm'n'blues, jazz et rock'n'roll primaire, pour livrer une œuvre hors du temps aux riffs cinglants par moments ou doux à d'autres. Blunderbuss est une collection dense de chansons sous haute tension mais en quête d'apaisement. 
Les instrumentations sont le plus souvent aérées. Les textes ne cessent de touiller le sang, les conflits et l'adversité qui se mettent en travers du chemin vers la paix et la tranquillité. 
Stimulante, excitante, soulageante, l'écoute de Blunderbuss en devient indispensable !!!

Chapel Hill : Du folk-rock envoûtant !!!

Note : 4.5 / 5

Chapel Hill est un groupe de folk-rock americano-strasbourgeois créé en 2008.
Chapel Hill, c’est avant tout un homme, Nathan Symes, natif de Chapel Hill en Caroline du Nord et Alsacien d’adoption. Il se construit à travers Bob Dylan, aux Etats-Unis, puis Jacques Brel, en France, avant de retourner dans son pays natal et découvrir Nirvana.
Il traverse une dernière fois l’Atlantique, le baluchon débordant de ses Tom Waits fétiches, son Anthology of American Folk Music (Smithonian Recordings) et les premiers albums de Beck, Wilco et Morphine. De nobles ascendances réunies et disséquées dans Chapel Hill, pour lequel il rassemble une violoniste, un batteur et un contrebassiste. 
L’œuvre du groupe rassemble des récits en des compositions obsédantes mêlant blues écorché, folk épuré, country assumée et replacent le rock face à ses origines, dans un réalisme cruel. 
Une musique, aux sons bruts et intimes, allant à l'essentiel, complétement introspective et totalement authentique ! Très agréable, de par ses mélodies et la voix envoûtante de Nathan Symes, leur musique est un baume apaisant pour l'esprit.
A écouter dans son ensemble sans plus tarder !

Foo Fighters - Wasting Light : L'opus du retour aux sources !!!

Note : 4 / 5

Foo Fighters est un groupe de rock américain formé en 1994 à Seattle. Il trouva son origine dans la dissolution de Nirvana, suite à la mort de son leader, Kurt Cobain.
Dave Grohl, le batteur du groupe se lance alors dans son projet, un album intitulé Foo Fighters. Ne se voyant cependant pas entamer une carrière solo, Dave Grohl enrôle dans les Foo Fighters un guitariste, un batteur et un bassiste.
4 ans après leur dernier album, les Foo Fighters reviennent avec un nouvel opus : Wasting Light (dont mon titre préféré est Walk) !
A défaut de faire preuve d'une grande originalité, ce nouveau disque est d'une efficacité redoutable ! 
Wasting Light signe définitivement un retour aux sources. Dave y affronte ses vieux démons, et notamment, bien sûr, la perte de son ami Kurt à qui, dit-il, il pense tous les jours depuis sa mort. L’esprit de Nirvana plane sur l’album. Le son est lui aussi résolument vintage puisque l’album a été enregistré dans le garage de Dave, sur de bonnes vieilles bandes analogiques. On trouvera d’ailleurs dans la version de luxe de Wasting Light un petit bout de la bobine originale, détruite à la fin de la session. Rock’n roll.
D’emblée, Burning Bridge, véritable feu d'artifice heavy, laisse peu de temps aux tympans pour se dilater. Un violent roulement de batterie, un riff de guitare abrasif et Dave Grohl qui gueule « These are my famous last words ». L’auditeur en prend plein la gueule dès les 20 premières secondes.
Certes, par son manque d'originalité, Wasting Light ne marquera pas l'histoire, mais cet opus est authentique, extrêmement bien fait et reste, malgré tout, réellement prenant et entraînant !
Qui a dit que l'on ne pouvait pas faire du neuf et du grand avec du vieux ?!?

Monogrenade - Tantale : Une explosion de profonde douceur !!!

Note : 4 / 5


Ce groupe québécois de Montréal fait dans l'électro-pop délicate et le rock lyrique.
Avec Tantale, Monogrenade mélange des textures électroniques avec des sons plus organiques.
L’ambiance est planante, les arrangements sont complexes, le son est très mature. Jamais le son n'agresse, pas plus qu'il n'ennuie. Les textes, quant à eux, sont de véritables métaphores animalesques, qui nous portent et nous font dériver avec douceur et plaisir extatique !
Cet album est, à mes yeux, un véritable envoûtement de beautés changeantes, aux couleurs claires-obscures aussi soyeuses que sanguines !!!

Negramaro - Casa 69 : Un autre visage du rock italien !!!

Note : 4.5 / 5
 
Les Negramaro sont un groupe rock italien qui prend son nom du negroamaro, un cépage répandu dans la terre d'origine du groupe, le Salento (le talon de l'Italie).
En 2007, leur album "La Finestra", tel un tremblement de terre de haute magnitude, a totalement changé la physio-géographie du rock italien avec ses sonorités sensuelles et lascives, ses rythmiques blues-pop entremêlées à un rock délicat mais énergique, et surtout avec la voix délicieusement croassante de leur chanteur, Giuliano !
Casa 69, leur dernier album, est le résultat d'un travail ambitieux mais réussi !
La thématique profonde des textes joue un rôle fondamental dans la qualité de cet opus. En effet, le groupe s'interroge sur la psychologie humaine, sur ce qui fait de nous des hommes, nos complexités, nos peurs, nos envies, nos difficultés de communiquer, etc.
Musicalement, bien que Casa 69 s'inscrit dans la continuité de leur précédant album, il est empreint d'une bien plus grande maturité artistique. Si les quelques ballades de l'album gardent des accents pop-rock, l'ensemble des titres est bien plus rock.
Au final, Casa 69 est le résultat d'un très grand travail et ça se sent ! Un opus monumental, aux sonorités complexes qui en séduira plus d'un !!!

Amorphis - The beginning of time : Un condensé mature d'une décennie d'excellence !!!

Note : 4 / 5
 
Amorphis est un groupe de métal finlandais fondé en 1990. Exécutant à leur début un death/doom metal progressif avec quelques nuances gothic metal, ils ont fait évoluer leur style musical vers un métal moderne et mélodique. 
En 2009, Amorphis publiait un album qui fera probablement date dans le métal mélodique : Skyforger. Le disque, rempli de tubes tous plus efficaces les uns que les autres, montrait dix titres, dix réussites et plusieurs véritables tueries !
Skyforger était si magique et d'une efficacité telle qu'on ose imaginer que The Beginning of Time lui tienne la dragée haute... Oui mais voilà ! C'était sans compter sur le talent immense des Finlandais...En effet, l'album est excellent, mais certainement plus difficile à aborder que son prédécesseur.
A la fois complexe et faussement simpliste, la musique de Amorphis est unique et évite toute indigestion. The Beginning Of Times poursuit le chemin de l'excellence du Amorphis nouvelle mouture depuis Eclipse et l'arrivée de Tomi Joutsen au chant. Si le départ de chanteurs peut faire couler certains groupes, l'effet aura été inverse avec Amorphis, qui les aura vu réellement exploser depuis son arrivé au sein du groupe.
Amorphis impose un style à part à la fois accrocheur et travaillé, traversé des ambiances glacées de Finlande à laquelle le groupe a depuis longtemps signifié son profond attachement.


Emeli Sandé : De la pop-soul éblouissante !!!


Note : 4 / 5
 
Adele Emeli Sandé, connue comme Emeli Sandé, est une chanteuse écossaise d’origine anglo-zambienne.
D'abord dans l'ombre, telle une éminence grise, elle écrit des textes pour de grands noms (tels que Diamond rings,  Cher Lloyd, Parade, Susan Boyle, Cheryl Cole ou encore Tinie Tempah).
Avec son premier album, "Our Version of Events" sorti en février 2012, la chanteuse a mis à ses pied l'Angleterre, notamment avec son premier single Heaven ou encore Next to me.
Grâce à une touche de soul qui rejoint des accords pop portés par une voix un peu fragile, Emeli Sandé a su s'imposer comme la nouvelle voix du trip-hop britannique !!!
Un diamant brut pas encore taillé sur mesure par le marketing !!!

Black Country Communion : Le retour tant attendu des super-groupes de rock !!!



Note : 4.5 / 5 

Black Country Communion est un groupe de rock anglo-américain formé en 2010 par Glenn Hughes (ex belle voix suraiguë et basse tellurique de Deep Purple et Black Sabbath !!!) et Joe Bonamassa (guitar-hero candidat à la succession de Stevie Ray Vaughan dans le cœur des romantiques texans, et des amateurs de blues rock). 
Jason Bonham (fils du batteur historique de Led Zeppelin et lui-même frappeur de peaux) et Derek Sherinian (ex claviériste au sein de Dream Theater) viennent compléter le quatuor.
Avec cette troupe de rockers chromés revient le temps des orgies soniques, des riffs endiablés, doucereuses et "orgasmiquement" longues et, surtout, du bon vieux rock de légende à la Deep Purple ou Led Zep !!! Le son est incisif, survitaminé, on en redemande !
Un véritable bonheur, à écouter sans modération !!!

The Black Keys : Le talent au service du plaisir, rien que du plaisir !!!



Note : 4.5 / 5
 
The Black Keys est un duo de blues rock américain originaire d'Akron dans l'État de l'Ohio. Le groupe est composé de deux membres, le chanteur et guitariste Dan Auerbach et le batteur Patrick Carney. 
Ce groupe, extrêmement prolifique (7 albums en 10 ans !), n'a été connu du grand public qu'en 2010 avec le succès de leur album "Brothers" (tout simplement mirifique !!!). Ce dernier ne remporte pas moins de trois Grammy Awards. Brothers est du blues rock à l'état pur, aux sons de guitare distordus et saturés !
Fin 2011, ils sortent "El Camino". Tout en préservant leur style, ce nouvel opus a donné au groupe l’occasion de tenter, avec brio, de nouvelles expérimentations, reprenant plusieurs styles musicaux des années 50 et 70 comme le rock, la soul, le rockabilly et le glam rock. 
Dès le premier morceau "Lonely Boy", la magie opère. On démarre pied au plancher, le duo tranche tout de suite dans le vif. Le groupe ne perd rien de l’esprit qui l’anime depuis le début de sa carrière, jouer de la musique pour le plaisir avant tout !
Et, nous, on prend du plaisir écouter  ce son brut de décoffrage, rugueux, qui nous replonge avec la guitare fuzzy de Dan Auerbach dans les sonorités vintage des années 50/70 avec une efficacité qui force le respect.
The Black Keys est, à mon sens, un des groupes les plus talentueux de leur génération !!!

Serj Tankian : Ou la rencontre de la folie et du génie !!!



Serj Tankian (né le 21 août 1967 à Beyrouth, Liban) est un musicien américain d'origine arménienne surtout connu en tant que leader du groupe de métal System of a Down (SOAD).
Très connu avec SOAD, on connaît bien moins sa carrière solo. Pourtant il est le père, notamment, d'un album terriblement génial : Elect the dead, qu'il a décliné en une version studio et une version symphonique !!!
L'album Elect the Dead Symphony est un album live enregistré avec les néo-zélandais de l'orchestre philharmonique d'Auckland. Cette idée n'a rien de nouveau, rappelez-vous Metallica (pour ne citer qu'eux!). Cependant Serj Tankian l'a fait d'une manière plus qu'inattendue : il ne s’appuie que sur sa riche et distinctive voix pour évoquer son côté métal. Tout le reste de la musique est livré de façon classique, violons, piano, contrebasses, flûtes, etc. 
Et cela fonctionne ! En jumelant avec une grande maestria sa voix rocailleuse, le métal et l'orchestre symphonique, il en ressort un album intimiste, génialement décalé et vibrant !!!

Lee Ranaldo - Beetween the times and the tides : Un album solo de génie !!!



Note : 4 / 5

Lee Ranaldo est un chanteur, guitariste compositeur et producteur new-yorkais, cofondateur du groupe de rock indépendant Sonic Youth. Il est classé au numéro 33 des 100 meilleurs guitaristes de tous les temps selon le magazine Rolling Stone.
Beetween the times and the tides est un album rock garage truffé de riffs drus et de chansons vraies ! La sauvagerie rugueuse des mélodies, les rythmes syncopés, les guitares bénéfiquement maltraitées font de cet album une véritable réussite !!! 

Ed Sheeran : Le nouveau Prince de la pop anglaise !!!



Jeune prodige de la scène pop anglaise, à seulement 20 ans, Ed Sheeran est parvenu à se classer à deux reprises à la première marche du Top albums UK !
Il connaît un véritable succès, à tel point qu'Elton John ne jure plus que par lui. Avec ses mélodies acoustiques, parfois très R'n'B, il va bientôt très certainement conquérir le reste du monde !!!
Il a déjà obtenu un très grand succès en Australie et en Italie, où son dernier album "+" a été certifié à trois reprises disque de platine.

Lynyrd Skynyrd - Freebird



Écrite par Allen Collins et Ronnie Van Zant, elle est parue en août 1973 sur le premier album du groupe, "pronounced 'lĕh-'nérd 'skin-'nérd". Elle est également parue en single en novembre 1974 et s'est classée 19e dans le Billboard Hot 100.
Un jour, Kathy Jones, la femme de Allen Collins depuis 1970, guitariste du groupe, lui dit : « If I leave here tomorrow, would you still remember me ? » (« Si je m'en allais demain, est-ce que tu te souviendrais encore de moi ? »). Allen note cette question, qui devient finalement le premier vers des paroles de Free Bird.
Une chanson de légende pour un groupe de légende !!!

Rammstein - Mein land



Un clip abominablement kitsch inspirée d'un mixte d' "Alerte à Malibu" et de l'album "Surfer girl" des Beach Boy.
Rammstein "commet" une nouvelle provocation avec ce titre aux relents très patriotiques, mais qui, en réalité, se montre extrêmement critique.
Pour preuve une partie de la chanson :
"Wohin gehst du ?! Hier ist nichts mehr frei ! Das ist mein land !"
(Où vous rendez-vous ?! Ici la liberté n'est plus ! Ceci est mon pays !)

Von Hertzen Brothers : L'envoûtant rock finlandais !!!



Note : 4 / 5

Von Hertzen Brothers est un groupe de rock progressif finlandais, aux influences aussi modernes (Pain of Salvation, Riverside,...) que classiques (Pink Floyd, Led Zeppelin, Queen,...).
Les trois frères ont conquis les charts finlandais avec Love Remains The Same en 2008, et depuis ne cessent de rencontrer le succès. Avec leur dernier album, Stars Aligned, le groupe confirme leur incroyable talent !

Caravan Palace : Un mélange de styles renversant !!!



Caravan Palace, groupe d'électro-swing français, a sorti son deuxième album "Panic".
C'est un album aux rythmiques sophistiquées, bien plus variées et colorées que leur premier, allant parfois à la frontière du trip hop.
N'hésitez pas à vous laisser tenter par leur musique rétro-avant-gardiste renversante !!!  

Rover : L'héritier du rock indé anglais serait-il français ?



Note : 4.5 / 5 
 
Ce jeune français est, pour moi, une des meilleures révélations musicales de cette année !
Une voie féline et doucereuse, des mélodies sensuelles et rugueuses accompagnés de textes anglais aux fragrances romantiques, Rover est le nouveau Dandy du rock indé.
Étrange, inquiétante et rêveuse, sa musique vous prend aux tripes et vous transforme !!! 

Rage Against the Machine - Killing in the name



Killing in the Name est la deuxième chanson de l'album homonyme du groupe Rage Against the Machine sorti en 1992. C'est aussi le premier single du groupe.
Je ne sais pas vous mais, à moi, elle me met une de ces pêches !!!

Metallica - The Unforgiven



Sortie en 1991, c'est le quatrième single du Black Album, un des plus mythiques de Metallica.

Le batteur Lars Ulrich a expliqué que le groupe voulut essayer quelque chose de nouveau avec l'idée d'une ballade : au lieu de versets mélodiques dans les normes et de refrains puissants (comme le montre leurs précédentes ballades "Fade to black", "One" ou encore "Welcome Home"), le groupe opta pour inverser la dynamique, avec des versets puissants, à distorsion et des refrains doux, mélodiques, jouées avec une guitare classique et un nouveau chant trouvé par James Hetfield. 
Une véritable légende !!!

Arisa - La notte



Une voix douce, une mélodie apaisante et mélancolique et des paroles déchirantes dans lesquelles on se retrouve tous un jour ou l'autre.
Arisa est une petite extraterrestre de la musique italienne, A écouter en se laissant bercer !!!

Michael Kiwanuka - Home again



Londonien de 25 ans au nom difficilement prononçable, Michael Kiwanuka est un chanteur soul de talent. Son style rétro, son chant juste et simple et ses ambiances bien travaillées vous raviront !!!  

The Kordz - Last Call 



The Kordz est un groupe de Metal prog Libanais (et oui !!!) qui est plus que surprenant.
Exemple de l'atypisme de ce groupe, Last call, que l'on pourrait décrire de Metal-disco-oriental, est assez bien réussi. A écouter !!! 


Gotye Feat Kimbra - Somebody that i used to know



Auteur-compositeur-interprète et musicien belgo-australien, on le surnomme le nouveau Sting ! Ce qui ne l'empêche pas d'avoir un monde qui lui est propre.
A juste titre, écoutez sa voix, c'est tout simplement bluffant !!! 

Ultra Vomit : Du metal parodique à vomir de rire !!!


Note : 4 / 5


Ce groupe nantais, complètement déjanté, a des textes extrêmement drôles et corrosifs qu'il fusionne à des genres incroyablement différents, allant du metal au punk passant par le heavy metal ou l'hard rock !!!
Exemple de la génial folie de ce groupe de barrés, ils ont présenté leur 1er album, "M. Patate", en une édition limitée dans un sac de grand-mère accompagné d'un tee-shirt et d'une brosse à dent !

Je ne remercierais jamais assez mon pote Anthony-Mathieu-Bertrand de me les avoir fait découvrir.

A Noter : 
Ultra Vomit sera en concert au Grillen à Colmar le 23 mars, à ne pas manquer les amis !!! (Prix du billet 17 €)

Dropkick Murphys : Un groupe de Folk Punk explosif !!!

 

Note : 4 / 5

Dropkick Murphys est un groupe de Folk Punk celtique formé en 1996 à Quincy, à côté de South Boston (Massachusetts), États-Unis. Il mêle des influences de musiques irlandaises, de punk et de rock créant de ce fait un mélange détonnant.

Le groupe se fait connaître pour avoir repris diverses chansons traditionnelles irlandaises, telles que Finnegan's Wake, The Fighting 69th, Black Velvet Band ou encore The Auld Triangle. Il connaît le succès commercial avec l'album The Warrior's Code et notamment le tube I'm shipping up to Boston (vidéo ci-dessus), notamment utilisé dans le film de Les Infiltrés de Martin Scorsese.

Rafraîchissant, authentique et au combien protéiné, c'est tout simplement excéllent !!!


Ligabue : Le Neil Young italien !!!




Note : 4.5 / 5

Chanteur, mais aussi réalisateur, scénariste et écrivain de génie, Luciano Ligabue, né à Correggio le 13 mars 1960, est le chanteur qui, à mes yeux, a véritablement marqué les dernières générations de jeunes italiens !

Bien qu'il connait un notable succès dès son premier album, c'est surtout à la sortie de son album "A che ora è la fine del mando" (1994) qu'il va réellement représenté l'icône de toute une génération. Depuis, il enchaîne les succès aussi bien musicaux (notamment avec ses albums Miss Mondo, Fuori come va ?, Nome e cognome ou encore Arriverderci Mostro !), que littéraire (notamment Fuori e dentro al borgo ou La neve se ne frega) et cinématographique avec Radiofreccia (mon film préféré) et Da zero a dieci.

Son univers et ses chansons sont envoûtants et grisants, et même si vous ne comprenez pas les paroles c'est du miel pour les oreilles !!!

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