vendredi 31 août 2012

Ciné - Django Unchained le prochain film de Quentin Tarantino

Quentin Tarantino - Django Unchained : Tarantino s'attaque enfin au western spaghetti !!!

Synopsis :
Dans le Sud des États-Unis durant la Guerre de Sécession, un ancien dentiste allemand reconverti en chasseur de primes libère Django, un esclave, et le forme afin de lui permettre de libérer sa femme des mains de Calvin Candie, un riche et terrible propriétaire terrien.

Attente :
Acteur, réalisateur, scénariste, producteur, directeur de la photographie, producteur exécutif, consultant, Quentin Tarantino est né le 27 mars 1963 à Knoxville, dans le Tennessee. Il s'est fait connaître dans les années 1990 en tant que réalisateur de films indépendants. On le reconnaît par sa narration non linéaire ainsi que pour ses scènes hautement esthétiques mais d'une violence extrême. Ayant reçu une formation d'acteur, il interprète fréquemment de petits rôles dans ses propres films. Par exemple, il joue le rôle de Mr. Brown dans "Reservoir Dogs", Jimmie dans "Pulp Fiction", ou encore celui de Warren, un tenancier de bar, dans "Boulevard de la Mort".
Aussi brillants soient-ils, les films de Quentin Tarantino ont toujours fonctionné "en référence à", "en hommage à". Cinéphile parmi les cinéphiles, groupie avant d'être idole, Quentin Tarantino parvient à chaque fois à trouver un ton personnel tout en s'appuyant sur les œuvres et univers des autres. Après le film "blaxploitation" ("Jackie Brown", 1997), le film de kung-fu ("Kill Bill", 2003), le film de guerre ("Inglourious Basterds", 2009), le fan du cinéma de genre qu’est Quentin Tarantino a enfin choisi de s’attaquer au western spaghetti.
La bande d'annonce porte définitivement la patte tarantinesque : violence, ironie et une bande-son titanesque. Encore une fois, l’auteur de "Pulp Fiction" réunit un casting en or : Jamie Foxx ("Miami Vice", "Ray") en Django, esclave libéré de ses chaînes, Christoph Waltz ("Inglourious Basterds") en chasseur de primes, et Leo DiCaprio en esclavagiste aux dents pourries.
Concernant la trame de fond du film, l'esclavage, le réalisateur a fait d’autres révélations en confiant, notamment, les raisons qui l’ont poussé à orienter le film vers ce thème. Selon Tarantino, les films western ne parlent pratiquement jamais de ce sujet. Il a choisi d’aborder l’esclavage pour se différencier. Dans ses diverses interventions, Tarantino a également soulevé quelques anecdotes de tournage en révélant que la scène avec Jonah Hill est l’une des plus drôles qu’il ait jamais tournées.
Les Weinstein (le producteur) et Sony ont de grands espoirs pour "Django Unchained", et on les comprend. C’est sans doute la raison pour laquelle la promo de Monsieur Tarantino a commencé depuis belle lurette, alors que le film ne sortira qu’en décembre aux Etats-Unis, et le 16 janvier prochain en France. Nous avons ainsi eu déjà droit à diverses images, diverses variations du poster teaser (sans compter les fan arts), un trailer américain ou international, un spot télé… Bref, on en sait déjà un peu trop sur le projet à mon goût ! 
J'espère seulement que contrairement à "Inglorious Basterds" (qui est, à mon sens, la plus grande, et la seule, déception de sa filmographie, dont le seul trait de génie a été l'incroyable et inoubliable performance de Christoph Walz), "Django Unchained" est vendu honnêtement et pour ce qu’il est réellement !
Ceci étant dit, "Django Unchained" est certainement, et à juste titre...j'espère..., un des films les plus attendus de l'année 2013 !!!

jeudi 30 août 2012

Musique - Break it yourself d'Andrew Bird

Andrew Bird - Break it yourself : Un sublime album habité et intense pour un artiste qui a atteint de nouveaux sommets de son art !!!

Note : 4.5 / 5

"Break It Yourself" est parmi les albums les plus applaudis dans les médias anglo-saxons depuis le début de 2012. Originaire de l’Illinois, Andrew Bird s’avère l’un des plus hauts côtés pour ses chansons de haut vol. Lancé trois ans après l’excellent "Noble Best", ce onzième album de l’artiste trentenaire le maintient dans les hautes altitudes. Andrew Bird est un artiste rare. Extrêmement discret mais sans pour autant être absent, sérieux sans oublier d’être parfois léger, le songwriter de Chicago sait trouver le juste équilibre. 
Il en va également de ses chansons, puisant leur source dans le folk, la musique contemporaine et le rock alternatif. Violoniste (de haut niveau) de formation, Andrew Bird ne s’en est jamais privé, et son autre instrument fétiche, le glockenspiel, fait également partie des invités de "Break It Yourself". Ce onzième écrin ne déroge pas à la règle qu’il s’est fixé, il y a bien longtemps déjà : du texte, des mélodies, des instruments. Donc si les fondements y sont folk, la culture est aussi rock, l’ouverture d’esprit y est propice au raffinement comme elle l’est à l’aventure multi-genres. On y perçoit une variété d'influences superbement intégrées ; post-punks, brit-pop, afro-caribéennes, musiques classiques et contemporaines, patrimoine celtique actualisé, sifflotements aviaires comme le suggère le nom de famille.
Au titre infiniment révélateur, "Break It Yourself" (“Brise-le toi-même”), Bird a rompu les chaînes de son perfectionnisme et de ses habitudes de rat de studio solitaire pour expérimenter les joies de l’enregistrement live, libre et collectif. Enregistré donc dans des conditions live, ce nouvel album n’est pas l’œuvre d’un seul homme mais le résultat d’heures de tâtonnements, de ratés, de moments d’épiphanie inattendus et collectifs. Un processus expérimental et spontané dont Bird semblait avoir besoin après tant d’années de pointillisme. Une performance qui passe aussi par celle, vocale, d’Andrew Bird. Frustré par les conditions d’enregistrement studio de ses précédents albums, où il dit avoir passé des heures à ciseler son timbre, il n’a pas eu d’autre choix que d’affronter sa voix à nu, de la pousser dans ses retranchements comme lors de ses concerts.
Résultat ? Sublime. C’est le premier mot qui nous vient en tête quand on l'écoute. Des mélodies simples et directes, une musique attachante, l’album alterne les titres courts, sortes d’interludes à l’image de "Polyation", avec des morceaux qui prennent le temps de se mettre en place. Le très beau "Hole In The Ocean Floor" nous fait voyager pendant plus de 8 minutes ! D’ailleurs, le mot "voyage" définit aussi très bien cet opus : "Danse Caribe" nous propulse, comme son titre l’indique, quelque part sur une plage des Caraïbes. C’est du bon ! Andrew Bird nous livre à la fois des morceaux envoûtants comme "Give It Away", des titres dansants et plein d’énergie à l’image de "Eyeoneye" ou le fabuleux "Near Death Experience Experience", mais encore des chansons mélancoliques telles que "Sifters". Cependant loin de dissoner, cet éclectisme s’inscrit néanmoins dans une incroyable cohérence.
Album de la libération, "Break It Yourself" est aussi celui de l’insouciance. Andrew Bird a repoussé les nuages noirs, mis au placard l’autopsychanalyse pour laisser place à l’instinct et au plaisir. On sent la légèreté des nuits d’été derrière "Desperation Breeds" et "Orpheo Looks back" (peut-être ma préférée), l’envie de lâcher prise dans le nonchalant "Fatal Shore".
 
Le songwriter est à l’aise dans tous les domaines et sublime chaque morceau avec sa voix tout en douceur. Il s’offre même le luxe d’être accompagné par la talentueuse Annie Clarke, aka St. Vincent, le temps d’un "Lusitania" très réussi. Autoproduit et enregistré dans la campagne en plein cœur de l’Illinois, "Break It Yourself" est une belle réussite qui confirme ce que l’on savait depuis longtemps, Andrew Bird est un artiste rare, qui nous transporte avec son folk plein de grâce. On ne peut que l'applaudir !
Le chant de Bird, plus haut et plus pénétrant que jamais, résonne tout au long des 14 titres de "Break It Yourself". Retourné sur les traces de son enfance et sur la genèse de son parcours musical, au fond d’une Amérique travailleuse mais néanmoins romantique, Andrew Bird offre ici l’une de ses plus belles créations. Là où certains artistes se contentent de nous sortir des Best Of, Andrew Bird revient à la charge en démontrant qu’il est possible d’être toujours meilleur, album après album. Pire, il parvient à délivrer un travail sans cesse plus impressionnant tout en étant capable de toucher de plus en plus de monde à travers une musique accessible et agréable. 
Le chicagoan va même plus loin ! Son album était offert en téléchargement à tous ceux qui ont leur billet pour aller le voir en concert. On a donc un début de révolution économique suivi d’une révolution musicale sans précédent. Le phénomène Andrew Bird est en marche et rien n’y résistera et c’est tant mieux !!!

mercredi 29 août 2012

Série - Deadwood produit par HBO

HBO - Deadwood : Une série western totalement à la marge du genre !!!

Notes : 4 / 5 (Saison 1)
              3 / 5 (Saison 2)
              4.5 / 5 (Saison 3)

Synopsis :
1876. Dans les montagnes  noires du Dakota du Sud, proches du territoire indien, deux semaines après le "Custer's last stand", la cuisante défaite du général Custer sur le chef indien Little Big Horn. Nous voici à la naissance d'une ville minière, en pleine conquête de l'ouest américain, où règne la dure loi du colt entre les pionniers en tout genre, bons et mauvais. 
A Deadwood, on croisera plusieurs personnalités historiques, telles que Wild Bill Hickok, Calamity Jane, Seth Bullock, Al Swearengen et Wyatt Earp.

Critique :
Série créée par David Milch pour HBO, "Deadwood" fut diffusée sur 3 saisons, soit 36 épisodes, de 2004 à 2006. Western se déroulant entre 1876 et 1877 à Deadwood, dans le Dakota du Sud, il se base sur des faits et des personnages réels auxquels des éléments de fictions ont été injectés. Après la troisième saison, la série a officiellement été annulée, même si deux téléfilms ont été envisagés comme conclusion. Ils ne verront jamais le jour malheureusement !
L'histoire débute lorsque Seth Bullock, marshall du Montana, décide de laisser choir son insigne et de tenter l'aventure d'ouvrir une quincaillerie dans Deadwood en compagnie de son ami Sol Star. En même temps que ceux-ci, le téléspectateur découvre la faune locale, les prostituées, les prospecteurs, les célébrités de passages comme Calamity Jane ou Wild Bill Hicock et le maire officieux de la ville, Al Swearengen. Installé depuis six mois, il fut l'un des premiers arrivants du camp à ne pas prospecter pour une alternative moins éreintante et presque autant lucrative : être le dealer officiel de whiskies, d'opium et de filles à travers son saloon, le Gem.
Comme beaucoup de séries de la célèbre chaine câblée, "Deadwood" s’adresse à un public adulte et, dans le cas présent, il n’y a pas de place pour le doute. Entre le langage imagé qui ferait passer Ozzy Osbourne pour un poète, les morts violentes qui se suivent sans vraiment trouver une fin et l’ambiance de duperie et de danger qui règne en maître, on peut difficilement se tromper. Sale, insolent et sans pitié, ce western vu à la sauce HBO est une pépite ! 
Malgré tout, au-dessus de cette atmosphère crasseuse se tissent des relations humaines qui vont souvent naître par nécessité. Tout le monde a besoin d’alliés, car il y a des ennemis pour tous. La soif de pouvoir n’est rien comparée à celle de l’argent, et tout est prétexte à escroquerie. Milch ne donne pas une âme qu’à ses personnages, mais également à la ville qu’il construise et qui va, finalement, être plus qu’un théâtre, mais une raison de vivre et de tuer.
"Deadwood" n’est certes pas la première série à prendre place dans l’Ouest américain. La série reprend le décor et les attributs du western, mais on sent qu’on est quelque part à la marge du genre avec cette série. Un western d'un nouveau genre. Le western n'est généralement pas un genre historique. L’histoire n’est pas son sujet, mais seulement sa matière. Il ne se réfère pas directement à une réalité historique, mais il passe par la représentation déformante de cette réalité qu’est le mythe. S'il s'appuie sur des éléments réels et sur une période historique donnée, le western n’est pas une fiction réaliste pour autant. Le western c’est d’abord, par vocation, un spectacle de pur divertissement. C’est l’aventure à l’état pur, brut. Fondé sur une dramaturgie simpliste, mais d’une étonnante efficacité.
Deadwood est donc la série qui bouscule et bouleverse 50 ans de western et de code inhérent au genre. Ici, nous sommes dans le western motherfucker (fuck est sans doute le mot le plus prononcé à Deadwood). Ici pas d’Angélisme, ni d’héroïsme mal placé, on voit les personnages pisser, bâfrer, baiser, des prostitués de préférence et on voit la nature humaine sous son plus mauvais jour : celui de l’avidité, du stupre et de la cupidité mortelle. Deadwood se situe en territoire indien, son existence est illégale et inexistante, elle au-dessus des lois pour ne pas dire en dessous. De plus cette ville connaît un enrichissement sans précédent du à de nombreux filons d’or à proximité.
Certes, "Deadwood" se déroule dans le décor typique du western, l’Ouest sauvage, avec ses lieux mythiques comme les saloons, les rues arpentées par les charriots et les chevaux. On retrouve aussi les lieux communs du genre, comme les duels au fusil, les affrontements avec les indiens, les parties de poker, les chapeaux, bottes, et colt. On y croise aussi les figures traditionnelles, l’indien, la fille de joie, le chercheur d’or, etc. Mais la série se caractérise surtout par les distances qu’elle prend avec le genre. D’abord, ses personnages principaux ne sont pas ceux du western. On ne voit pas de cowboy, les chercheurs d’or ne sont que secondaires. Finalement, ce sont les professions libérales qui tiennent le haut du pavé : les commerçants (quincaillers, propriétaires de saloon), le docteur, le journaliste et j'en passe. De plus les femmes y ont beaucoup plus d’importance qu’avant. Trixie, la prostituée, Alma, la riche propriétaire sont au centre de la narration et non de simples ornements. La fiction se permet même de prendre une femme comme représentante de la légende : Calamity Jane.
Quand ils ressemblent à des héros typiques, les personnages souffrent de faiblesses. Seth Bullock est le shérif idéal, mais il nous cache quelque chose. Sa colère est malsaine. On se demande même s’il ne ressemble pas à Al. Bill Hickok est un mythe, mais un mythe sur le déclin. Non seulement, il passe son temps à boire, à jouer et à perdre, mais en plus il est suicidaire. Hickok avait vu venir le coup qui l’a tué et il n’a rien fait pour esquiver. Calamity Jane est rongée par l’alcool.
Ce que nous raconte "Deadwood", enfin, n’a rien à voir avec les thèmes caractéristiques. La série ne suit pas le combat d’un shérif pour faire respecter la loi. On ne s’intéresse pas à la guerre qui oppose l’armée aux indiens. On ne se focalise pas sur la recherche d’or. Ce qui semble être le centre des intrigues, c’est la constitution d’une communauté et son organisation.
Al Swearengen (Ian McShane)
Du point de vue de l'écriture, là où le scénario vire à la petite merveille c’est lorsqu’il nous donne en pâture un véritable méchant de cinéma avec Al Swearengen le patron du bar de la ville magnifiquement joué par Ian McShane. Tour à tour charmeur, beau parleur, Swearengen peut se monter tordu, violent et meurtrier. Tout le monde s’en méfie à Deadwood et avec raison. Ce petit monde bien pourri est contre balancé par la présence de Seth Bullock, un ancien shérif qui veut juste s’enrichir en faisant du commerce de quincaillerie, superbement interprété par Timothy Olyphant impressionnant dans sa droiture morale. Deadwood est une série HBO et on retrouve ce gout du détail, cette qualité d’interprétations et de reproduction d’un univers donné, propre à la chaine. 
Vous l'aurez compris, "Deadwood" est une série qui vaut vraiment la peine d’être vue. Je la trouve personnellement très, très convaincante. Mais ce n’est pas nécessairement une série facile à regarder. La série fonctionne aussi comme une partie de poker : il faut accepter de jouer sans avoir toutes les cartes en main et en sachant que l’adversaire bluffe. Dans "Deadwood", on ne comprend pas toujours les motivations des personnages. On sent qu’on nous cache des choses. Le téléspectateur doit accepter d’être frustré.
Le cap de la première saison passé, "Deadwood" reste toujours formidablement écrite, formidablement jouée, drôle, émouvante parfois, crispante dans certaines scènes plus dures. Cependant la Saison 2 connaît de véritables ratés ! Il y a beaucoup d’erreurs et toutes ne seront pas rattrapées, loin de là, mais suffisamment de consistance sera donnée aux diverses storylines, pour leur permettre de rebondir et d’atterrir convenablement. Le principal souci dans l’écriture de cette seconde saison et qu’elle s’est trop attardée à développer des situations ponctuelles sans tenants ni aboutissants. Dans tout ça, l’intrigue véritablement intéressante qu’est l’annexion de Deadwood, va peiner à prendre forme.
La saison 3, quant à elle, est tout simplement sublime. La meilleure des trois. Le fait est que les épisodes sont très denses, moins bavards qu’à l’accoutumée et des plus captivants. Le plus gros défaut de cette troisième saison, qui surpasse les deux précédentes, est clairement de ne pas offrir une véritablement fin à la série et c’est bien dommage. 
Au final, "Deadwood" est un drame politico-historique exigeant, véritable radioscopie des États-Unis d'alors, qui remet en cause à la fois la vision puritaine que le monde se fait de l'Amérique et que l'Amérique se fait d'elle-même. Une série d'auteur comme l'ont été "Twin Peaks", "Six Feet Under" ou "Le Prisonnier", imparfaite, difficile d'accès, mais à "valeur ajoutée" pour le téléspectateur qui osera poursuivre, pour son plus grand plaisir. Attention, chef d’œuvre. Ne passez pas à côté !!!  

mardi 28 août 2012

Livre (Manga) - Naruto fête ses 10 ans !!!

Naruto : Un concentré d'idées nouvelles sur un thème connu qui a fêté ses 10 ans d'existence !!!

Note : 4.5 / 5

Synopsis :
L'histoire commence pendant l'adolescence de Naruto, vers ses douze ans, à Konoha (un puissant village de ninja). Orphelin, éternel cancre et grand farceur, il fait toutes les bêtises possibles pour se faire remarquer. Son rêve : devenir "Hokage" (le plus haut niveau hiérarchique auquel puisse accéder un ninja, c’est donc bien évidemment la caste la plus puissante mais également la plus difficile à atteindre) afin d'être reconnu par les habitants de son village. En effet, le démon scellé en lui a attisé la crainte et le mépris des autres villageois, qui, avec le temps, ne font plus de différence entre le Kyûbi (le démon-renard à neuf queues) et Naruto. 
Malgré cela, Naruto s'entraîne dur afin de devenir "genin", le premier niveau chez les ninjas. Après plusieurs essais, il arrive finalement à recevoir son bandeau frontal de Konoha et la promotion qui va avec. Il est alors inclus dans une équipe de trois apprentis ninjas, avec Sakura Haruno et le talentueux Sasuke Uchiwa. Peu après, ils rencontrent leur "jōnin" (maître instructeur et ninja de niveau supérieur), celui qui s'occupera de leur formation : le mystérieux Kakashi Hatake.
Au début craint et méprisé par ses pairs, il va peu à peu monter en puissance et gagner le respect et l'affection des villageois grâce notamment aux combats dantesques qu'il remportera face aux ennemis les plus puissants de Konoha parmi lesquels se trouvent plusieurs anciens villageois. Peu à peu, les sombres desseins de domination mondiale de l'un d'entre-eux se dessinent.

Critique :
Demandez le nom d'un manga à un non-adepte, il vous répondra "Naruto". Une référence donc. 
"Naruto" est un Shônen, un récit mettant en avant un héros juvénile auquel le lecteur s’identifie facilement, possédant aussi un talent caché qui lui permettra de se dépasser et d’accomplir de grandes choses. Le lecteur est immédiatement plongé dans l’action. Les auteurs optent d’ailleurs souvent pour une mise en page qui exalte les prouesses de leurs personnages.
L'originalité de ce manga est que son histoire se déroule dans un monde rétro-futuriste où, bien que de nombreuses technologies modernes aient vu le jour, les ninjas et, dans une moindre mesure, les samouraïs sont restés de véritables puissances militaires. 
Concernant le dessin, celui-ci est vraiment correct pour un shônen, détaillé et très dynamique grâce à l'utilisation des hachures mais aussi dans le découpage des planches. De plus les personnages sont vraiment expressifs et pour une fois ils ne se ressemblent pas. Ainsi, ils ont chacun un style bien particulier et unique.
En outre, ce style unique des personnages se retrouve aussi au niveau de leur comportement et de leur caractère. On remarque que l'auteur a particulièrement travaillé sur les sentiments et réactions de ses acteurs. Toutefois attention car on reste comme même dans un shônen et donc les personnages sont toujours légèrement stéréotypés avec le héros, Naruto, mauvais-garçon mais porteur d'un grand pouvoir ; Sasuke, taciturne mais avide de vengeance, et Sakura, groupie avec 0 de QI mais totalement dévouée. En outre, l'humour a logiquement une place très importante avec des noms de techniques voir des techniques plus que loufoques, des blagues salaces, des combats de vannes voir des situations mémorables.
Enfin, ce qui m'a le plus marqué c'est en fait le personnage de Naruto. L'auteur arrive à rendre vraiment son héros intéressant mais surtout humain. On ressent réellement la solitude et les sentiments qui habitent le héros tels que la tristesse et l'incompréhension. L'auteur arrive alors à distiller un message sur les thèmes de l'exclusion et de la tolérance.
Dans l'ensemble, "Naruto" a été bien accueilli au Japon et aux États-Unis comme dans le reste du monde. Au total, le manga s'est vendu à 4 261 054 exemplaires au Japon en 2008, devenant ainsi la deuxième série la plus lue dans le pays.
Acclamé par beaucoup, le petit ninja orange (devenu grand depuis!) fête ses 10 ans d'existence ! Afin de fêter comme il se doit cet événement, les éditions Kana publieront en 2012, les 8 volumes collector sortis au Japon pour la même occasion.
Ces 8 tomes exceptionnels correspondent aux volumes 1 à 27 de la série. Qui dit édition collector, dit stock limité. Autant vous prévenir, il n'y aura aucune réimpression ! Afin de respecter au mieux l'édition originale, Kana éditera ces 8 opus au format "Shonen Jump", comprenez par-là, 178 x 258 mm. En plus de cela, vous trouverez de nombreux goodies dans chacun des volumes. Autant dire que les fans de Naruto seront aux anges !!!

lundi 27 août 2012

BND - Sharon Van Etten à la Laiterie le jeudi 4 octobre 2012

La Laiterie - Sharon Van Etten : Un doux soleil noir douloureusement brûlant !!!

Note : 4 / 5

La new-jerseyenne Sharon Van Etten est l'un des nouveaux visages féminins à émerger à la fin des années 2000 dans le paysage du rock alternatif et du folk-rock. Très remarquée en 2009 avec un premier opus, "Because I was in Love", Elle sort en 2012 son troisième album, "Tramp".
Il ne faut pas se fier au titre, "Tramp", ne claudique pas, et Sharon Van Etten n’a rien d’une traînée. Au contraire, le folk fier et délicat de l’Américaine ne connaît aucune mauvaise passe. Les chansons s’embrasent parfois, sans s’essouffler, entre douceur et puissance mélodique. La variété et la qualité de "Tramp", s’expliquent aussi par la participation d’artistes éclairés, parmi lesquels Jenn Wasner (Wye Oak), Zach Condon (Beirut), Aaron Dessner (The National), et Matt Barrick (The Walkmen).
Puissante, parfois rageuse, mais toujours d’une ampleur impressionnante, la chanteuse sait donner à ses chansons l’appui, le poids qu’elles méritent. Sans jamais faire dans l’emphase, elle s’affirme pourtant, se pose. 
Ses chansons sont réellement de "foutues" bonnes chansons, dont la grâce voilée et la crudité sentimentale ravivent nos souvenirs les plus enfouis ! Son style folk-rock-gothique, sa voix exprimant une douce et corrosive douleur et sa simplicité hante l'auditoire de cette fabuleuse chanteuse !
Et cette petite perle du folk-rock américain sera à la Laiterie à Strasbourg le jeudi 4 octobre 2012. A voir sans hésitation !!!

dimanche 26 août 2012

Livre (BD) - Les derniers Argonautes de Dijan, Legrand et Ryser

Dijan, Legrand et Ryser - Les derniers Argonautes : Une trilogie offrant une réflexion intéressante sur la pertes des repères !!!

Note : 4 / 5

Synopsis :
Un beau jour, les Dieux ont cessé de parler aux Hommes, les abandonnant aux désastres et au désespoir. Un seul homme peut mener à bien la quête qui restaurera l’équilibre du monde : Jason, le héros légendaire qui, jadis, emmena les Argonautes chercher la toison d’or. 
Mais les temps ont changé, Jason est devenu un vieil homme hanté par de terribles souvenirs. Il va cependant accepter de partir pour une ultime aventure à la tête d’une bande de héros que rien ne semble prédestiner à entrer dans la légende !

Critique :
Que s'est-il passé ? Pourquoi les dieux d'ordinaire si intrusifs, ont-ils délaissé l'humanité ? Nul ne le sait. Certains affirmèrent que les dieux étaient morts. A mesure que la rumeur enflait, l'humanité se laissait aller vers ses plus viles inclinaisons : meurtres, viols, rapines, guerres, etc. C'était un peu comme si, avec la disparition du regard divin, s'envolait une partie de l'âme humaine. Comme si seule la peur du courroux avait été le garant de la paix sociale. Mais un jour dans un royaume reculé, les dieux adressent un dernier message : leurs paroles guideront les hommes le jour où l'orbe qui leur fut dérobée leur sera rendu ! Pour cela, il faudra des braves pour aller jusqu'en Hyperborée et convaincre Jason, le dernier des Argonautes, de les conduire jusque-là.
Voilà le postulat de départ de cette BD aux multiples degrés de lecture. Dijan et Legrand avaient déjà marqué les esprits à travers la série "Les quatre de Baker Street". Cependant cette variation sur le mythe de Jason semble réellement plus ambitieuse !
Tout d'abord Jason semble être représenté par les auteurs comme une sorte "d'amphore" dans laquelle ils ont pu engager une réflexion sur la perte des repères. Paradoxalement, l'absence de dieux paraît mettre en exergue leur existence. La BD est véritablement une mise en perspective des croyances religieuses. Les dieux seraient donc à la fois la conscience et le miroir de l'humanité. Les derniers Argonautes partent donc à la découverte de leur âme. En effet, tous les héros sont unis par un sentiment d'incomplétude, voire d'inaccomplissement.
Ensuite, en mettant de côté les considérations sur le fond, la forme captera tout autant le lecteur, notamment par une mise en couleurs terriblement efficace. Les variations d'ambiance procurent une dimension onirique à l'histoire, participant pour beaucoup à la narration. Le génie de Ryder est de considérer la couleur comme étant au service du récit et du dessin.
Concernant ce dernier, l'emploi d'un canon inhabituel permet au dessinateur d'accentuer la dynamique des situations, particulièrement celle des combats. La représentation longiligne des argonautes fait référence aux héros antiques tout en conservant une expressivité plus que moderne !
Au final, "Les derniers Argonautes" est servi par un scénario solide et une mise en image très originale, qui offre des grilles de lecture plus qu'intéressantes. Cette trilogie, dont le premier tome est déjà dans les bacs, mérite amplement d'être citée parmi les très bonnes surprises de l'été !!! 

samedi 25 août 2012

Ciné - Expendables 2

Expendables 2 : Une ode barbare complètement décomplexée et "testostéronée" à l'autodérision jouissive signant le grand retour du cinéma d'action des 80's !!!

Note : 4.5 / 5

Synopsis :
Les Expendables sont de retour, et cette fois, la mission les touche de très près.
Lorsque Mr. Church engage Barney Ross, Lee Christmas, Yin Yang, Gunnar Jensen, Toll Road et Hale Caesar et, deux nouveaux, Billy The Kid et Maggie, l’opération semble facile. Mais quand l’un d’entre eux est tué, les Expendables jurent de le venger. 
Bien qu’en territoire hostile et donnés perdants, ils vont semer le chaos chez leurs adversaires, et se retrouver à tenter de déjouer une menace inattendue : cinq tonnes de plutonium capables de modifier l’équilibre des forces mondiales. Cette guerre-là n’est pourtant rien comparée à ce qu’ils vont faire subir à l’homme qui a sauvagement assassiné leur frère d’armes.

Critique :
Il y a deux ans, Sylvester Stallone faisait son retour sur nos écrans avec un film qui tenait autant de l'All-Star Game que du film d’action dopé à la testostérone. Succès au box-office oblige (274 millions dollars de recettes au box-office mondial), une suite a rapidement été mise sur les rails. Cette fois, Stallone a laissé les rênes de la réalisation et les a confiés à Simon West, auteur du sympathique "Les Ailes de l’Enfer" avec Nicolas Cage et John Walkovich. Comme le promettait sa bande-annonce, Expendables 2 voit le retour du casting original (Sylvester Stallone donc mais aussi Jason Statham, Jet Li, Dolph Lundgren, Terry Crews, Randy Couture), donne un peu plus de temps à l’écran à Bruce Willis et Arnold Schwarzenegger et ajoute de nouveaux éléments explosifs comme Liam Hemsworth, Nan Yu, Jean-Claude Van Damme et Chuck Norris ! Sur le papier, tout cela annonce donc le meilleur dans la catégorie divertissement de destruction massive. 
Vous l'aurez compris, l’histoire est d’un classicisme à toute épreuve. Le scénario étant manichéen à souhait et très simple, comme le cinéma d'action des années 80 aimait les produire ! "Expendables 2" a donc pour défaut de tomber parfois dans la facilité scénaristique en faisant parfois appel à un deus ex machina sorti de nulle part. Si Simon West et Stallone s’en sortent toujours avec un bon mot ou une petite pirouette, nous ne sommes pour autant pas dupes.
Le premier "Expendables" a été critiqué pour ses manques, il souffrait de sérieux problèmes de rythme et ne décollait que dans une dernière demi-heure dantesque, "Expendables 2" remédie à ce problème en scotchant le spectateur dès la scène d’ouverture. Ici, aucune tromperie sur la marchandise : "Expendables 2", c’est de la sueur (un peu), du sang (beaucoup) mais pas de larmes. Les dix premières minutes ressemblent à s’y méprendre à un plaidoyer pour un retour au cinéma des années 80 en tentant de limiter l’utilisation d’effets numériques superflus. On ne va sûrement pas s’en plaindre.
Mieux, "Expendables 2 : Unité Spéciale" est extrêmement agréable, voir jouissif ! Donc plutôt que de miser sur son histoire, le film mise plutôt sur son côté "fun". Et c’est clairement réussi ! "Expendables 2 : Unité Spéciale", est peut-être le film le plus fun et plus jouissif que vous pourrez voir cet été. Certes, comme dans le un, ça démolit tout, ça tue tout, ça fait des trucs qui ne sont pas scientifiquement plausibles pour deux sous, mais ce qui faisait défaut dans le 1 fait la force du 2 : le second degré. Complètement à côté de la plaque dans le premier épisode sur ce point, le deuxième opus sait nous en donner. Et c’est du fan-service pur et simple, le film trouvant son salut dans un humour ultra référencé presque cinéphilique pointu. Sans vouloir vous gâcher la surprise, je n'en dirais pas plus. Mais sachez que chaque grosse star du film aura sa petite référence par rapport à sa carrière. Je vous laisse imaginer, par exemple, ce qui se dit quand Stallone rencontre Chuck Norris pour la première fois. Fou rire assuré !
Le film ne se prend donc pas la tête. Il a décidé d’être bête et méchant et ça lui va pour le mieux. Ce qui aurait été ridicule dans le premier devient appréciable dans le deuxième. Objectivement, le film défonce ! Dans tous les sens du terme d’ailleurs, puisque ça pète de partout, les cadavres, les explosions et les flingues étant au rendez-vous, le film étant par ailleurs pour le coup un vrai film d’équipe au contraire du premier qui tournait un peu trop autour du duo Sly / Statham.
Les acteurs sont donc mieux mis à contribution. Dans le premier, ça tournait, trop, autour de Stallone de Statham. Ici, et c’est Van Damme lui-même qui le dit, chaque acteur a le droit de briller. Ils ont chacun leur petit moment, leur déclaration qui fait mouche, et on en redemande. On en attendait pas moins et les fans seront aux anges ! En ce qui me concerne, la grande nouveauté de cet opus se nomme bel et bien Jean-Claude Van Damme. Au-delà des savoureuses apparitions de Chuck Norris, c’est bien le "Muscles from Brussels" qui attire l’attention dans un nouveau rôle de méchant. Hélas, triple fois hélas, notre belge préféré est finalement très peu présent à l’écran et, pire encore, son personnage ne donnera aucun vrai fil à retordre à la fameuse équipe de gros bras.
Car si le face-à-face attendu entre Barney Ross et ce Jean Vilain, a finalement lieu, il manque néanmoins à Van Damme le temps nécessaire pour construire son personnage, lui offrir un relief, un statut de parfait challenger et ainsi faire monter en puissance cette fameuse confrontation finale qui arrive ici, malheureusement, comme un cheveu sur la soupe. D’autant que du point de vue de la confrontation stricte, la scène d’action finale, ce corps à corps Sly contre JCVD, est absolument magistrale. "Anthologique" même !
Au final, ce deuxième opus se révèle bien plus décomplexé que son prédécesseur et rempli son objectif avec une facilité déconcertante : le fun est là, immédiat et indéniable ! Mieux, en permettant à des membres de sa team de faire bande à part, Sylvester Stallone évite de reproduire les errements du premier volet durant lequel il suivait chaque personnage pour se perdre dans une surabondance inutile de caractérisations. Ici, l'autoroute est déjà toute tracée, le bulldozer paré et il ne manquera plus au spectateur qu'à accrocher sa ceinture pour apprécier le show.
Finalement, "Expendables 2", avec la présence de JCVD, d’un amusant "Chuck Norris fact", d’une vraie séquence d’action avec Arnorld Schwarzenegger et Bruce Willis et de punchlines à tout va, s’adresse avant tout aux aficionados du genre, le brossant dans le sens du poil en lui jetant à la gueule ce qu’il est venu chercher, ni plus ni moins. D’aucun dirait que ce voyage au pays de la testostérone était donc particulièrement cool ! Une suite, une fois n'est pas coutume, supérieure au premier !
Le film est donc la dose de plaisir que vous attendiez peut-être cet été. À l’inverse de certaines suites qui se sont révélées plus ou moins décevantes, "Expendables 2 : Unité Spéciale" est l’agréable surprise qu’on n’attendait pas. Si on n’a pas aimé le 1, on aimera sûrement le 2. Si on a aimé le 1, on adorera très certainement cette suite. Et puis franchement, voir Stallone, Schwarzenegger, Van Damme, Willis, Li, et Norris se battre ensemble dans une même séquence, que demande le peuple ? Le tout parsemé de bonnes rigolades, de références abondantes, on se retrouve avec le film d’action, et pourquoi pas la comédie, de cette fin du mois d’août. Et pendant cette période de canicule, rien de mieux que de retrouver le frais d’une salle de cinéma pour profiter d’un spectacle qu’on redemanderait volontiers !!!     

vendredi 24 août 2012

Musique - Ohne Dich de Rammstein

Rammstein - Ohne Dich : Une ballade "rammsteinnienne" dans la lignée du formidable "Mutter" !!!

Note : 4.5 / 5

Après un album (et non la chanson éponyme) "Mutter" excellent, Rammstein était attendu au tournant pour son quatrième album. Celui-ci s'appelle "Reise, Reise" et démontre encore une évolution de leur style. Le groupe allemand a pris l'habitude d'évoluer entre chaque opus et continue sur cette voie. Il est clair que le style très primaire de "Herzeleid" est fini. Rammstein continue le voyage entrepris avec "Mutter", c'est-à-dire en accentuant encore la mélodie et la diversité musicale.
Le triptyque final de l'album "Stein Um Stein", "Ohne Dich" et "Amour" fera tourner la tête à plus d'un fan. Ici, Rammstein joue la carte de la retenue, de la rage contenue et n'a jamais été aussi...calme. Même "Ohne Dich" et "Amour" surprennent en clôture de l'album. Deux ballades languissantes où Lindermann est plus que touchant et sensible, mais qui, décidément, contrastent réellement avec ce qu'on a l'habitude d'entendre.
"Ohne dich" et "Amour" qui concluent "Reise, Reise" sont de l'ordre de "Seeman" ou "Mutter", à savoir la ballade métal version Rammstein avec une dernière chanson se terminant d'ailleurs par un riff surpuissant. "Ohne Dich" est un véritable petit bijou qu'on ne se lasse pas d'écouter !!!  

Ciné - Des répliques qui tuent !!!

Cinéma : Des répliquent qui Tuent !!!

Avec l'extraordinaire idée de "Sir" Sylvester Stallone de remettre au goût du jour les films des années 80, avec son excellent "Expendables", et maintenant sa suite, il me semblait normal de vous offrir certaines des plus "belles" répliques qu'il m'est été donné d'entendre !
Il y a certaines répliques qui peuvent tuer un homme ... Ou un film ! Elles sont parfois drôles, ridicules, cultes ou même jouissives. Elles sont dans des nanars ou des chefs-d’œuvre, elles sont souvent dites par les habitués du genre : Arnold Schwarzenegger, Bruce Willis, Chuck Norris, Sylvester Stallone, Clint Eastwood. Voilà une petite vidéo qui donne un petit aperçu des répliques qui tuent au cinéma.
Voilà retour en image sur quelques petites perles du septième art !!!

jeudi 23 août 2012

Musique - Blues Funeral de Mark Lanegan Band

Mark Lanegan Band - Blues Funeral : Une voix d'outre-tombe qui vient sublimement nous hanter !!!

Note : 4.5 / 5

Il ne dit pas "je suis né ainsi", mais "je suis sorti comme ça de la boîte". Ainsi parle l'imposant et taciturne Mark Lanegan. En entendant "boîte", on ne peut s'empêcher d'imaginer un cercueil. Mark Lanegan, charmant au demeurant, a un côté mort-vivant. Avec ce regard à la fois perçant et distant d'un type revenu de vraiment très loin. Et une voix hantée, grave et profonde. D'outre-tombe.
Mark William Lanegan (né le 25 novembre 1964, à Ellensburg) est un chanteur à la voix rauque, successivement membre de The Jury, Screaming Trees, Mad Season, Queens of the Stone Age et The Gutter Twins.
Tout droit venu de Seattle, il a travaillé avec des musiciens tels que Kurt Cobain, Layne Staley (au sein de Mad Season), Isobel Campbell, Twilight Singers (dont le leader Greg Dulli est l'autre membre des Gutter Twins), Mondo Generator, Melissa Auf Der Maur, Jeffrey Lee Pierce du Gun Club, Martina Topley-Bird, Masters of Reality, The Desert Sessions, Mike Watt.
Après son éclatant "Bubblegum", sept ans se sont écoulés. Pendant tout ce temps, seule sa voix nous a fait vibrer à travers des collaborations enchaînées (Queens of the Stone Age, Soulsavers, Isobel Campbell). "Blues Funeral", que Mark Lanegan a écrit seul et réalisé avec le musicien-producteur Alain Johannes, arpente des chemins obscurs.
En sus de cet échange fructueux, on retrouve comme dans "Bubblegum" quelques amis fidèles : Josh Homme, Greg Dulli ou Chris Goss, mais aussi Jack Irons (RHCP, Pearl Jam et Eleven) à la batterie. Les illustres invités réunis, quelle piste allait bien pouvoir emprunter le maître de cérémonie ? Le titre "Blues Funeral" semblait être on ne peut plus clair et raccord avec l'image du ténébreux Mark Lanegan, et pourtant...
D'une voix de plus en plus grave et rocailleuse, comme les traits qui s'escriment à sculpter son visage, mais toute aussi ensorceleuse, comme lorsqu'il se laisse à délivrer un sourire, la séance d'envoûtement peut commencer. Par cet organe qui va puiser dans toutes les profondeurs pour mieux révéler l'insondable à travers ses mots, il incarne plus que jamais le menaçant poético-romantique qu'il a toujours été. Si le grunge des Screaming Trees et son blues-rock acoustique en solo se conjuguent au passé, c'est avec son Band, comme pour mieux souligner le changement stylistique, que le son électrique de "Bubblegum" prend ici une dimension étonnamment plus électronique, qui fait de ce "Blues Funeral" une œuvre unique et épique !
Quelque chose a donc changé chez Mark Lanegan. Et pas qu’un peu. La mutation est en fait si flagrante et, posons le d’emblée, réjouissante. Flash-back : la dernière fois qu’a tonné sa voix de crooner bouffeur de caillasses, c’était en 2004. L’album, le sixième en son nom, s’appelait, comme vous avez pu le comprendre "Bubblegum", et Lanegan y semblait condamné à un destin d’icône pour chapelles grunge et stoner, avec tout ce que cela comporte d’excellence, mais aussi de rigidité. Après sept longues années de rumeurs, grondantes, d’un retour en forme de renaissance, il nous revient complètement différent tout en étant le même, renforçant son aura de songwriter ténébreux tout en atteignant d’inédits niveaux de conscience.
Avec ce nouvel album, finie l'ambiguïté. Tel un Nick Cave rural d'outre-Atlantique, Lanegan y laboure avec flamme ses éternelles obsessions, son romantisme noir de grand écorché. Ce changement qui peut paraître étrange et dangereux pour certains, avantage pourtant la voix particulière de Mark Lanegan. Avec son timbre rauque et grave,  l’Américain sonne comme un Leonard Cohen qui aurait abusé de quelques verres, mais qui se garderait quand même une petite gêne pour ne pas tomber dans les chaussures de Tom Waits. Sur "Blues Funeral", on écoute en silence et avec attention Mark Lanegan, qu’il soit dans un cabaret jazz ou dans la cour d’un quelconque groupe indie. Dans "Bleeding Muddy Waters", par exemple, l’artiste s’envole pendant six minutes sur une mélodie blues. Pourtant, on l’écoute jusqu’au bout, et seulement pour l’écouter crooner.
La puissance des airs et des paroles ne fait pas défaut, les guitares claquent et contredisent le titre : le rock est toujours d’actualité. Mystères, noirceurs, religion marquent l’opus qui doit aussi rappeler le côté intemporel et mortel de l’essai. Entre le Gun Club, qui l'a conduit jusqu'ici, et les influences allemandes des années 70 qu'il avoue aujourd'hui, Mark Lanegan y ajoute tous les ingrédients d’ambiant et d'électro pour nous délivrer un rock singulièrement puissant que l'on ressent dès le premier titre et single : "The Gravedigger's Song". Avec quelques vers en français en hommage à Gérard Manset qu'il a découvert et apprécié récemment, le lugubre côtoie une implacable drum machine qui s'abat sur des mots d'amour et de sang envers une femme qui n'est plus qu'un souvenir affligé. La superbe "Bleeding Muddy Water", très Soulsavers, introduit ensuite l'interrogation religieuse, thème majeur de l'album !
Que ce soit avec des morceaux proches de "Bubblegum" ("Phantasmagoria Blues", "Quiver Syndrome" et "Black Vanishing Train") comme dans les plus osés ("Harborwiew Hospital" et "Tiny Grain of Truth" avec leurs rythmiques et effets 80's façon The Stranglers ou New Order), la composante essentielle de l'album est donc la magie qui s'opère entre sa voix unique, dont il change le grain suivant les allures, et la qualité des arrangements d'Alain Johannes, tout en assumant sans faiblir une grande variété de rythmes et d'influences. A l'instar de "Leviathan", une lente marche funéraire, où son chant et les voix chorales de Alain Johannes et de Chris Goss se mélangent et finissent par rendre leur dernier soupir en totale communion.
Avec ce "Blues Funeral", Mark Lanegan n'enterre pas le blues, il le sublime et élève cette indicible émotion avec cette invitation au voyage sans retour. Le fait est qu'elle s'empare bel et bien de nous à l'écoute de cet album aussi intemporel que définitivement mortel !!!   

mercredi 22 août 2012

DVD - Ghost in the shell 2.0 de Mamoru Oshii en Blu-ray

Mamoru Oshii - Ghost in the shell 2.0 : Un classique de l'animation japonaise et du cyberpunk qui n'a rien perdu de sa puissance enfin en Blu-ray !!!

Notes : 4.5 / 5 (le film)
              3 / 5 (le Blu-ray)

Synopsis :
La section 9 est une unité spéciale de la police spécialisée dans la lutte contre le cyber-terrorisme. Le Japon de 2029 a vu se développer les cyber-cerveaux, les cyborgs, les robots à l'Intelligence Artificiel développée qui sont autant de cibles potentielles pour des hackers peu scrupuleux. Emmenée par le major Makoto Kusanagi, la section 9 doit faire face à un nouvel inconnu qui se fait appeler le "Puppet Master".

Critique :
S'il a fallu attendre la trilogie "Matrix" pour enfin voir en Occident une adaptation juste d'un univers cyberpunk, les artistes japonais, eux, ont amplement nourri ce type de science-fiction. Corporations immenses qui dominent l'économie et la politique, environnement humain intégralement informatisé, cerveaux piratables, mémoire interchangeable, etc. 
Dès 1995, cette cyber-criminalité était déjà l'affaire de la Section 9, unité spéciale dirigée par l'officier Mokoto Kusanagi, une fliquette de choc en pleine crise existentielle. Un esprit et un corps artificiels générant une véritable humanité, la femme cyborg s'interroge sur l'existence de son "Ghost" (son âme) dans une œuvre d'action contemplative !
Plus de 10 ans après la sortie du magistral "Ghost in the Shell", Mamoru Oshii nous livre donc ici une version remastérisée de son film culte. Véritable chef d’œuvre, ce film a révolutionné, à l'instar d'un "Akira", le monde de l'animation, prouvant à ses détracteurs que la japanime pouvait accoucher de films intelligents, sensibles et pouvant faire réfléchir. Cette remasterisation s'est attardée essentiellement sur deux points : le son et l'image. Ne vous attendez donc pas à voir de nouvelles scènes ou autres clins d'oeils rajoutés pour les fans, la trame principale est strictement identique au film de 1995.
A noter que l'anime aura les honneurs d’une sortie en édition limitée Fnac Digibook Collector Blu-Ray + DVD. A cette occasion, le Blu-Ray de la version 2.0 de "Ghost in The Shell", sorti en salles au Japon en 2008, s’offre un nouveau visuel exclusif FNAC à découvrir ci-après.
L'anime reste donc le même, mais a été converti au format digital et bénéficiera d'un mixage 6.1 concocté en collaboration avec la Skywalker Sound division de George Lucas. Pour l'occasion, le film a été rebaptisé "Ghost in the Shell 2.0.". Cette toute nouvelle piste 6.1 s'avère absolument bluffante, les fusillades et les musiques enchanteresses de Kenji Kawai occupent tout l'espace sonore, en un mot le remixage du son est une réussite sur tous les plans, nous plongeant dans une toute nouvelle expérience lors du visionage du film et permettant de se plonger dans le film instantanément.
L'image a elle aussi subit un lifting complet, les traits des personnages apparaissant un peu plus fin, les lieux étant évidemment plus beaux. Concernant les couleurs, même si elles sont beaucoup plus soutenues et apparaissent évidemment plus belle dans le film, il faut savoir que le ton vert du film a bizarrement totalement disparu, les scènes du début de construction du robot ou de parcours du réseau se pare désormais d'une couleur orangée.
Alors, cette ressortie est-elle une réussite totale ? Eh bien, pas tellement, un point de la remastérisation d'image concerne le remplacement de certaines séquences dessinées par des plans en 3D. Et là, c'est la catastrophe, pas que ces plans soient foncièrement moches (quoique parfois trop lisse, trop plastique comme la peau du major), mais ces plans ne s'intègrent pas bien du tout dans le film. On assiste alors à un jonglage permanent entre les scènes dessinées et des plans en 3D complète. 
Au final "Ghost in the Shell 2.0" demeure ainsi aussi prenant que son ainé, aussi passionnant sur les thèmes qu'il aborde du fait de la conservation de la trame d'origine, mais le tableau général est plombé par ces plans 3D qui sont pour moi les gros points noir de ce remix !!!