dimanche 31 mars 2013

Actu - Pâques, message d'espoir !

Pâques : Message d'espoir !!!

Au-delà de la simple signification religieuse et quelque-soit le sens que chacun lui attribue, Pâques est porteur d'un réel message d'espoir et de renaissance. C'est en ce jour qu'intervient aussi le mythe du Lapin de Pâques et de ses œufs. Mais d'où vient cette légende ?
Certaines sources rapportent que les Perses s'offraient déjà des œufs il y a 5 000 ans. Ce fut ensuite le tour des Gaulois et des Romains. Pour toutes ces cultures païennes, l'œuf semble avoir été l'emblème de la vie, la fécondité et la renaissance. Ces traditions ont ensuite été assimilées par la chrétienté. L'œuf de Pâques est alors devenu un symbole de la résurrection. Il marque également la fin des privations imposées par le Carême.
Les premiers œufs peints apparaissent au XIIIe siècle en Europe. Ils sont alors souvent peints en rouge (évoquant le sang du Christ) et ornés de dessins ou de devises. A la Renaissance, dans les Cours royales, les œufs de poule sont remplacés par des œufs en or. Décorés de métaux précieux, de pierreries et de peintures d'artistes célèbres, ces objets connaissent leur apogée à la Cour de Russie, avec, notamment, les œufs du bijoutier Peter Carl Fabergé (1846-1920).
Autre explication. Comme le dimanche de Pâques marque la fin du carême, il marque la fin d'une période de privation alimentaire pour les pratiquants. Autrefois, cette tradition était plus respectée qu'aujourd'hui. Et pendant les 40 jours de jeûne, les fidèles ne mangeaient pas d'œufs. A la fin de la période, les croyants s'offraient les productions de leurs poules qu'ils avaient accumulées. Des œufs qui pouvaient être décorés, dès le XVe siècle. Quant au chocolat, il aurait fait son apparition d'abord dans les coquilles d'œufs avant que des œufs tout chocolat ne fassent leur apparition dans la première moitié du XIXe siècle.
Toutefois, quelque-soit nos croyances ou nos manques de croyances, le plus important n'est-il pas l'espoir que la vie quotidienne de tous s'améliore, surtout en cette période troublée ? "Bunny", lui, l'a bien compris !!!

vendredi 29 mars 2013

DVD (Musique) - Sound City de Dave Grohl

Dave Grohl - Sound City : Le chanteur des Foo Fighters passe derrière la caméra pour un documentaire très rock !!!

Note : 4 /5

Dave Grohl est un homme hyperactif ! Entre deux tournées des Foo Fighters, des séances d'enregistrements avec les Queens Of The Stone Age et des collaborations à des dizaines de projets musicaux, il a trouvé le temps de passer derrière la caméra pour raconter l'histoire des légendaires studios d'enregistrement Sound City !
Les studios d'enregistrement ont toujours été des lieux légendaires dans la mythologie rock. Situés à Los Angeles, les mythiques studios Sound City marquèrent l’Histoire du rock américain durant quatre décennies. Ce temple érigé en l’honneur du dieu Décibel accueillit tour à tour, et dans le désordre : Neil Young, les Arctic Monkeys, Fleetwood Mac, Metallica, Nine Inch Nails, les Red Hot ou encore Johnny Cash.
Cependant, au-dessus de ce casting démentiel plane surtout l’ombre de "Nevermind", le classique de Nirvana qui allait devenir l’une des pierres fondamentales du rock des années 90. Ainsi, lorsque le studio ferma ses portes en 2011, Dave Grohl décida de sauver sa console d’enregistrement unique au monde, qu’il racheta au prix fort parce qu’elle représente tout simplement ce qui se fait de mieux en matière d’enregistrement analogique. Ce fût le point de départ de ce projet fou de l’ex batteur de Nirvana, qui décida de rendre un ultime hommage à Sound City en retraçant son histoire à travers un documentaire qui passionnera à coup sûr tous les amateurs de musique.
"Sound City : Real to Reel" est un long documentaire consacré donc à l’histoire de ces mythiques studios d’enregistrement de Los Angeles réalisé et produit par le leader des Foo Fighters. Tous les plus grands du rock y sont passés (Metallica, RATM, Cheap Trick, Nirvana, Nine Inch Nails, Black Sabbath et bien d’autres). On retrouve dans ce film des témoignages, des anecdotes exclusives de nombreux artistes prestigieux tels que Lars Ulrich (Metallica), Brad Wilk (Rage Against the Machine, Audioslave), Rick Nielsen (Cheap Trick), Vinny Appice (Dio, Black Sabbath, Heaven & Hell), Rick Rubin (producteur), Trent Reznor (Nine Inch Nails, How To Destroy Angels), Pat Smear (Germs, Nirvana, Foo Fighters),..., et tellement d'autres !
Et comme si ça ne suffisait pas, Dave Grohl en profite aussi pour sortir un disque sur lequel il a convié pleins de pointures ayant enregistré dans le mythique studio. Ainsi en complément, le disque "Real to Reel" compile 11 morceaux enregistrés pour le film par Dave Grohl et ses camarades (Paul McCartney, Trent Reznor, Stevie Nicks,...) dans l'esprit de Sound City.
Dave Grohl ne s’est donc pas contenté de réaliser ce film, il a profité de l’acquisition de la fameuse console d’enregistrement pour inviter ses potes à célébrer comme il se doit l’héritage des studios Sound City. Il a donc organisé plusieurs séances d’enregistrement, chez lui dans ses studios 606, avec un casting qui fait d’ores et déjà fantasmer tout amateur de rock avec un grand R.
Ainsi, l’aventure débute avec le fiévreux "Heaven And All", composé en compagnie des furieux Black Rebel Motorcycle Club et qui voit Dave Grohl se remettre enfin à la batterie. Au rang des réussites, citons également "You Can't Fix This", sur lequel on peut entendre la voix inimitable de Stevie Nicks, chanteuse de Fleetwood Mac qui enregistra ses plus gros succès dans l’enceinte de Sound City. Sur "Time Slowing Down", on assiste bouche bée à une réunification de taille, puisque Tim Commerford retrouve Brad Wilk pour restituer toute la puissance rythmique des redoutables Rage Against The Machine. Bluffant !
Comme autre temps fort, la performance de Corey Taylor, le brailleur en chef de Slipknot, qui livre une prestation vocale époustouflante sur la ballade musclée "From Can To Can’t". Certainement l’un des meilleurs moments de sa carrière de chanteur. Mais tout ceci n’est rien face à la déflagration "Cut Me Some Slack", qui nous permet d’entendre les survivants de Nirvana, soit Dave Grohl, Krist Novoselic et Pat Smear, en compagnie de Paul McCartney. L’ex Beatles mène clairement la danse et parvient à raviver les braises ardentes du très heavy "Helter Skelter", pour notre plus grand bonheur. Un rêve éveillé qui justifie à lui seul l’acquisition d’une B.O. résolument pas comme les autres !!! 

jeudi 28 mars 2013

DVD (Documentaire) - How much does your building weigh, Mr. Foster ? de Carlos Carcas et Noberto Lopez Amado

Carlos Carcas et Noberto Lopez Amado - How much does your building weigh, Mr. Foster ? : Un documentaire qui réussit magnifiquement à faire vivre l'architecture high-tech au cinéma !!!

Note : 4.25 / 5

Synopsis :
À travers un voyage dans de nombreux pays, ce documentaire suit l’ascension de Norman Foster, né dans une famille populaire de Manchester et reconnu aujourd’hui comme l’un des architectes les plus brillants de son époque.
Le documentaire retrace l’ascension de l’un des architectes les plus importants de notre époque donc, Norman Foster et son inépuisable ambition d’améliorer la qualité de vie grâce au design. On y voit les origines de Foster, ses rêves, ses influences, et comment il en vient à des projets aussi démesurés que l’aéroport de Pékin (le plus grand édifice au monde), le Reichstag, la Tour Hearst à New York, le Viaduc de Millau… En pionnier, Norman Foster tente de répondre au grand défi du monde de demain, un monde où l’immense majorité de la population mondiale aura migré dans les villes.

Critique :
Du Viaduc de Millau, dont la construction a constitué une prouesse technique sans précédent, à la Mairie de Londres, de la renaissance du Reichstag à l'aéroport de Pékin, les époustouflantes réalisations de l'architecte Norman Foster redessinent les grandes villes du monde entier depuis les années 60. "How much does your building weigh, Mr. Foster ?" est un documentaire exceptionnel qui revient sur le parcours étonnant de Foster, et qui pose les questions de la conception de l'architecture dans le monde d'aujourd'hui !
Mairie de Londres
Ce film documentaire va bien au-delà de la présentation d’un architecte génial et de son œuvre. Le viaduc le plus haut du monde, celui de Millau, l’aéroport de Pékin, le Reichstag de Berlin, et tant d’autres bâtiments prestigieux suffisaient pourtant déjà à montrer l’importance de cet architecte majeur. Cependant c’est l’ascension de cet homme hors du commun, venu d’une famille modeste de Manchester, passionné de ski de fond aussi bien que de vol à voile, habité par l’architecture et son devenir au point d’avoir créé "Foster+Partners", l’agence mondiale d’architectes et d’urbanistes sans doute la plus innovante du monde, dont il est surtout question ici.
"How much does your building weigh, Mr Foster ?" est précisément la question que posa un jour Richard Buckminster Fuller à Norman Foster, la question du maître à son élève et qui résume le parcours d’architecte de Norman Foster. C’est surtout le point de départ de ce documentaire qui n’en est pas tout à fait un. Quiconque s’est un jour intéressé de près à l’architecture n’y apprendra pas beaucoup de choses mais le film représente une belle plongée dans cet univers de masses et de formes colossales.
Vue intérieure de la Mairie de Londres
L’architecte chercha la réponse à cette question, et s’aperçut que le poids de sa dernière construction était mal utilisé. Il remit son travail en question et de nouvelles perspectives s’ouvrirent. Cette anecdote illustre le ton du film, et montre que l’on peut parler avec simplicité et clarté d’un art complexe, sans effrayer les novices en architecture. Les propos des différents intervenants (parmi lesquels Anish Kapoor, Richard Serra, Bono…) s’inscrivent dans cette lignée, de même que la voix off de l’écrivain Deyan Sudjic, dont le texte très travaillé, précis dans son approche biographique, apporte une réelle valeur poétique à l’ambiance de ce documentaire.
Depuis son enfance, Norman Foster est fasciné par les grands espaces, les matériaux délicats et les constructions aériennes. À travers ses recherches esthétiques, l'architecte de renom tente de réconcilier les diktats de l'art et de l'utilité afin de redéfinir les paysages urbains de notre planète. Ces paysages, qui sont appelés à se multiplier au profit des paysages ruraux au cours des prochains siècles, soulèvent autant de défis que l'architecte se plaît, malgré son âge avancé, à relever avec brio. Selon lui, ces premiers balbutiements ne sont cependant que les premières réponses à un défi historique qui pourrait bien déterminer l'avenir de la race humaine.
Ce documentaire possède deux qualités à mon sens. La première, c’est de nous montrer l’art derrière l’architecture. Les bâtiments dessinés par Foster sont représentés sous un jour magnifique et différent des photos de monuments traditionnelles. Le procédé dans le film nous montrant des croquis se dessinant sous nos yeux est une belle trouvaille. Voir ces lignes et ces courbes donner vie à un projet de bâtiment gigantesque était un moment aussi très poétique.
La seconde qualité est de nous montrer comment un homme se "construit" et "bâtit" son existence. Car le bonhomme a une personnalité hors du commun. A plus de 70 ans, Monsieur Foster, jeune papa, fait des courses de ski de fond et parcourt les quatre coins du monde, ayant survécu à un cancer et une crise cardiaque. Foster étonne et détonne notamment avec son nouveau projet de ville verte Masdar, aux Émirats Arabes Unis. On dirait de la science-fiction : une ville zéro carbone, avec des véhicules sans conducteur. 
Le Viaduc de Millau
En mêlant les entretiens avec Lord Norman Foster ou ses collaborateurs et les vues époustouflantes des bâtiments qu’il a réalisés, les metteurs en scène Carlos Carcas et Norberto López Amado font que ce documentaire, visuellement très beau, devient un plaidoyer pour les villes futures du XXIème siècle. Une bouffée d’espérance dans un monde qui en a bien besoin. Le film, comme l’homme, sont fascinants.
Le seul bémol est le point de vue pris sur Foster. On remarque tout de même que le documentaire ne prend aucun recul sur la personnalité de Norman Foster, tous les témoignages étant élogieux (le fait qu'il soit produit par sa femme aurait-il une incidence ?). Alors que tous les génies possèdent leur côté obscur, il est ici totalement occulté, ou gentiment tourné. Toutefois, pour "Senna", le manque d’objectivité n'était pas vraiment gênant, et ici non plus. En effet, on est tellement pris par les images et leur force, qu’on fait le voyage sans hésiter.
Ceci mis-à-part, la fascination de l’homme pour les structures légères et les avions, qui imprime chacun de ses bâtiments, du plus modeste au plus magistral, transpire de l’écran et tisse un lien étroit entre l’architecture et l’image de cinéma. Suivant une construction extrêmement posée de longs plans aérien ou de mouvements au plus près des structures, à chaque fois d’une durée conséquente et rythmés par une composition atmosphérique, ces merveilles issues de l’esprit de celui que l’on a nommé le Mozart du modernisme semblent prendre littéralement vie dans le cadre.
Hearst Tower à New-York
Au final, "How much does your building weigh, Mr Foster ?" devient dans ces beaux moments qu’on souhaiterait ne jamais voir s’arrêter une œuvre plastique "hypnotisante". La caméra semble caresser les structures et les matières de ces poèmes gravés dans le métal et le gigantisme tandis que le temps se voit distordu par les effets de time lapse qui font se mouvoir l’environnement autour des bâtiments. L’architecture et le cinéma peuvent donc faire bon ménage, quand le second se met au service de la première pour la sublimer et l’immortaliser sur pellicule. A voir que l'on soit amateur d'architecture ou non !!!

mercredi 27 mars 2013

Musique - EP#1 de Blondstone

Blondstone - EP#1 : Un Grunge / Stoner puissant et mélodiquement parfait !!!

Note : 4.5 / 5

Blondstone propose un rock accrocheur qui derrière une fausse simplicité mélodique dissimule un rock solidement ancré. Tentant le mariage de la spontanéité et du groove envoûtant, le trio met à disposition un premier EP plutôt sympathique et bien ficelé.
Originaire de Nancy, Blondstone se forme en 2011 sur les cendres de French Kiss, groupe aux saveurs rock-garage-pop qui sévit alors dans la région pendant plusieurs années. Forts d'une expérience live impressionnante dans le Grand Est et ayant écumé les salles de concert en compagnie d'artistes tels que General Elektricks, Wishbone Ash ou encore Love Me Nots, Alex (chanteur guitariste) et Nico (bassiste) décident de revenir à leurs premières influences que sont le grunge et le stoner et commencent l'écriture d'un premier EP en compagnie de Pierre (batteur) en 2011. Moins d'un an après, le projet Blondstone voit le jour et leur premier EP est en téléchargement libre sur internet. Salué par la critique, ce premier EP est une franche réussite.
Pour tous les nostalgiques de la génération grunge des 90's ou du rock alternatif, représenté par des groupes cultes comme Nirvana, Pearl Jam ou Alice in chains, Blondstone est fait pour vos oreilles. Mais ce jeune ce trio n'a gardé du grunge que la musique, puisque c'est en costume cravate qu'ils se présentent devant vous sur scène, la classe Blondstone.
Un son puissant, énergique, bien en place, caractérisé par des guitares groovy, une section basse-batterie lourde et punchy, et un chanteur dans la droite ligné d'un Chris Cornell ou d'un Eddie Vedder, ils remettent les pendules à l'heure du Rock pur, véritable pierre philosophale du groupe, celle-là même qui orne la pochette de leur premier EP entièrement auto-produit.
Revendiquant ses racines entre le grunge de Nirvana et les montées en puissance de Queens Of The Stone Age (QOTSA), Blondstone maîtrise les rondeurs du rock. La fougue de Nirvana est restée à quai, mais franchement il n'y a pas de raison de s'en plaindre. L'aisance avec laquelle les Nancéiens posent leurs mélodies permet aux différentes compositions de trouver rapidement une place dans notre esprit.
Les cinq compositions s'incrustent chacune à leur tour dans l'oreille. Une fraîcheur spontanée ressort de l'interprétation et de l'écriture. Bien que les ficelles ne soient pas nouvelles, Blondstone réussit à s'approprier l'exercice phare des années 90.
Tout commence avec ce "Rare&Strong", chanson que ne renieraient pas des groupes comme Masters of Reality pour le côté groovy de la chose, ou les Queens Of The Stone Age pour les arrangements et les détails à foison, entre un son typé "Rated R" (QOTSA) et quelque chose de plus moderne, plus pop. Ce démarrage haut en couleur ouvre la voie de façon brillante sur ce petit condensé rock-stoner des plus addictifs.
Et ce n'est pas le reste des compositions qui vous fera dire le contraire : une basse fuzzy, des guitares et mélodies vrombissantes sur "Hard to remove", un tube en devenir avec "Shoot Shoot Shoot", de la rage et de l'efficacité sur "Shoulder to cry on"... non vraiment ce "EP#1" est un bon médicament, c'est tout ce qu'il vous faut pour vous remonter le moral ou tuer l'ennui et le stress.
"Lazy", morceau qui conclut cet EP, est 5 minutes 12 de bonheur. Ça pourrait en durer 15. C’est d’ailleurs dommage que ce morceau ne soit pas plus long, à mon sens. Un tempo très lent, une basse qui groove, une voix légèrement saturée avec juste ce qu’il faut d’écho derrière pour la texture délicatement psyché de ce morceau, et quelques gros riffs de guitares qui surgissent juste au bon moment, juste quand il faut.

On ressent chez Blondstone une faculté presque innée pour écrire des titres fonctionnant immédiatement mais toujours bien Rock. Les musiciens possèdent de la technique, ouvrant ainsi le répertoire de leurs interprétations. Blonstone est une affaire à suivre. Et en attendant le prochain épisode, rien ne retient à profiter de ce premier EP.
Aucun temps mort n'est à déplorer sur ce premier effort du groupe, tout est incroyablement bien exécuté et toutes les normes ISO du stoner, du post grunge et du désert rock sont respectées : blues psychédélique à la Masters of Reality ("Lazy"), refrains tueurs à la QOTSA, guitares grungy, et parties chantées impeccables (un frontman ayant un style vraiment intéressant, jamais ennuyant, toujours juste et sachant délivrer une bonne dose de rage quand il le faut), une production au poil et un ensemble de compositions taillées pour le live, qui sauront à n'en point douter combler une foule d'amateurs de ce genre de son ultra cool.
Un sans-faute et même plus pour ce trio qui sait y faire en termes d'efficacité et d'inspiration, qui signe là un premier effort de qualité... Vite, un album !!!

lundi 25 mars 2013

Livre - Butcher Bird de Richard Kadrey

Butcher Bird
                    de Richard Kadrey

Note : 4.25 / 5

Synopsis :
Spyder est un tatoueur spécialisé dans les motifs anciens, les runes et les symboles ésotériques. Parce que sa copine vient de le larguer, il décide d'aller noyer son chagrin au Bardo, le seul bar tibétain de San Francisco, dont la saleté des sanitaires est proverbiale. Alors qu'il vide tequila sur tequila en se demandant qu'elle est la pire façon de mourir, il rencontre une aveugle fort désirable, Pie-grièche.
En sortant du bar, Spyder est agressé par un démon. Mais comme les démons n'existent pas, il décide qu'il s'agit plutôt d'un junkie de taille inhabituelle. Au moment où il va recevoir le coup de grâce, Pie-grièche intervient et décapite le monstre avec sa canne-épée.
Le lendemain, perclus de douleurs, Spyder découvre une Californie hantée par des démons aztèques, tibétains, et bien d’autres créatures fabuleuses qu'il est le seul à voir. Une personne peut lui expliquer ce qui lui arrive : Pie-grièche. Mais on ne se mêle pas impunément des affaires de la belle tueuse de démons.

Critique :
Décidément, Denoël/Lunes d’encre a connu une étincelante année 2012. Après "Soldat des brumes" et "Armageddon Rag", l’éditeur a encore changé de registre, avec un roman signé Richard Kadrey, un roman qui nous fait basculer à cette occasion du côté de la fantasy urbaine. Mais pas seulement.
Richard Kadrey n'est pas un inconnu en France : il y a été publié deux fois, dans la défunte collection Présence du Futur. "Métrophage" parut en 1988, et "Kamikaze l'Amour" en 1997. Les deux s'attirèrent plutôt de bonnes critiques. Alors, comment cela se fait-il que l'on n'ait plus croisé ensuite l'auteur ? Tout simplement parce que Kadrey était un auteur rare jusqu'à il y a peu.
Sur les sept romans qu'il a publiés, cinq datent de moins de dix ans. Et la cadence s'est accélérée depuis 2007 et la parution de "Butcher Bird" : à partir de 2009, il écrit un roman par an dans la série "Sandman Slim", que Denoël devrait faire paraître à partir de 2013. Ajoutez à cela une passion pour la photographie, notamment fétichiste (dont on peut voir certains clichés en cherchant "Kaos Beauty Klinik" sur le net, mais attention, ils ne conviennent pas à tous publics), et vous comprendrez sans doute mieux que l'on n'a pas affaire ici à une carrière d'auteur classique.
"Butcher bird" est le quatrième livre de Kadrey, une incursion dans l'univers impitoyable des anges et des démons qui se livrent un éternel combat. Le pitch est plus que classique : un homme a priori normal, quoiqu'un peu en marge de la société et qui, du jour au lendemain, découvre un tout autre univers auquel lui-même appartient sans jamais en avoir eu conscience.
Avec un tel début on ne peut s'empêcher de penser à quantité de romans ou de films qui font figures de références. Pour peu qu'on précise que cet univers s'étend sur plusieurs niveaux (on parle de sphères), qu'il est peuplé de monstres, de démons et d'anges, qu'il est écrit avec une bonne dose d'humour et qu'il frise la satyre par moment, le choix se limite alors à des auteurs tels que Hal Duncan, Neil Gaiman, et à des films tels que "Dogma".
D'ailleurs, à la lecture de la quatrième de couverture, ou même des premiers chapitres, on pourrait se croire dans une aventure de fantasy urbaine comme l’on en croise finalement souvent (malgré quelques indices nous laissant penser le contraire !), avec un univers caché qui se dévoile à notre héros, l’irruption de la magie dans son quotidien, des dialogues qui n’ont rien de châtié pour insister sur le caractère fort en gueule des personnages, sans même parler des traditionnelles références à la pop-culture, aussi bien pour ancrer le récit dans notre monde que pour adresser quelques clins d’œil au lecteur.
Toutefois, malgré les références classiques qui s’en dégagent, ce qui est attrayant ici, c'est que le roman a indéniablement un côté manga avec ses combats à l'arme blanche, les batailles et certaines scènes cocasses. Ils sont savamment orchestrés, facilement visualisables et spectaculaires. Ça et l’humour dans les dialogues. Ainsi, pour peu que ce cocktail soit efficace, et c’est le cas, les références de l’auteur ou ses seconds rôles atypiques suffiraient à hisser le roman largement au-dessus de l’essentiel de la production du genre, en particulier en lorgnant du côté des rayonnages encombrés de la Bit-Lit.
Le style de Richard Kadrey est vivifiant, direct et sans fioriture. L’atmosphère de "Butcher Bird" est brûlante et électrique. Le rythme est soutenu avec une intrigue solide combinée à de l’action et de l’humour, ce périple est un vrai plaisir à lire. Bien que la trame de fond ne soit pas très innovante, la guerre ancestrale entre le Bien et le Mal, l’auteur a su avec brio faire prendre à la légende une tournure intéressante et rafraîchissante. D’ailleurs, on a du mal à lâcher le roman une fois commencé, les pages défilent toutes seules sous nos doigts. De plus, l’univers est passionnant, bien pensé, bien défini et expliqué avec sa faune surnaturelle riche et hétéroclite et ses différentes sphères qui englobent des mondes variés entourés de magie noire et de mystère.
Il suffit de patienter une poignée de chapitres pour que les choses s’emballent nettement : aussi bien au niveau de l’intrigue proprement dite que du côté de la plume de Kadrey, qui nous dépeint tout à coup des scènes réellement dantesques et fait preuve d’une imagination débordante qui rivalise avec certaines idées d’un Neil Gaiman période "Sandman" ou "Neverwhere" ou bien encore d’un John C. Wright façon "Guerriers de l’Eternité". Le roman acquiert alors une tout autre ampleur, une tout autre couleur, et le rythme ne faiblit plus à partir de là, le roman se découpant qui plus est en courts chapitres qui s’avalent les uns après les autres, sans imposer le moindre temps mort.
C’est avec un plaisir jubilatoire que l’on se laisse littéralement emporter par ces montagnes russes déjantées et roublardes, entrecoupées de répliques cinglantes mais aussi de rencontres souvent aussi dangereuses que savoureuses.
En ce qui concerne les personnages justement, ils sont charismatiques, originaux, attachants et fascinants. Du reste, Richard Kadrey a effectué un excellent travail avec le Prince des Ténèbres qui est surprenant. C’est avec un réel et attachant amusement que nous avons suivi les joutes verbales entre nos protagonistes qui sont à la fois sarcastiques et intelligentes. Alors, bien sûr, on pourra trouver justement que les dialogues forcent parfois un peu le trait, que la relation entre Spyder et Pie-grièche n’est pas follement originale ou que certains fils de l’intrigue se concluent de façon quelque peu abrupte, mais, très honnêtement, ce serait bouder son plaisir et jouer les pisse-froid !
Après un roman cyberpunk ("Métrophage") puis un digne successeur du Ballard de "La forêt de cristal" ("Kamikaze l'Amour"), Kadrey change donc une nouvelle fois de registre en arpentant les terres de la fantasy urbaine. Il nous livre ici un livre particulièrement réjouissant, un roman de démonologie mâtiné de roman d'aventures picaresques, entre batailles aériennes et plongée étourdissante dans les entrailles de la Terre, le tout traversé par des personnages particulièrement déjantés.
C'est sympa, rythmé, léger mais aussi parfois grave, et surtout c'est porté par un humour corrosif qui s'exprime essentiellement par des dialogues percutants. Et n'oublions pas le recours permanent à des éléments de culture et de contre-culture. Ce plaisir de la langue fleurie, et des discussions à n'en plus finir (comme lorsque John Travolta et Samuel Jackson préfèrent différer un règlement de comptes dans "Pulp Fiction" afin de pouvoir finir leur café peinards), participe beaucoup à l'attrait de ce roman.
Au final, "Butcher Bird" se révèle un livre fort plaisant, une distraction démonologique et rock. C'est une urban-fantasy moderne à la beauté brutale et élégante où un antihéros et une héroïne maudite se retrouveront mêlés au sort du monde. On ira de rebondissements en révélations où se côtoient violence et douceur, religion chrétienne et bouddhisme. Richard Kadrey est un conteur brillant qui nous entraîne dans un road trip divertissant.
"Butcher bird" est un livre fantastique où il est question d'anges et de démons. Jusqu'ici, rien de nouveau. La fraîcheur des anti-héros, l'humour présent de bout en bout et les rebondissements en font néanmoins, à défaut d'être un très grand roman, un grand divertissement. C'est aussi une porte d'entrée idéale dans l'univers de Richard Kadrey que l'on dit complètement déjanté avec notamment "Sandman Slim" et que l'on espère rapidement lire en France !!!

samedi 23 mars 2013

Série - Vikings produit par History Channel

History Channel - Vikings : Une épopée médiévale efficace, malgré certains défauts !!!

Note : 4 / 5

Synopsis : 
Scandinavie, à la fin du 8ème siècle. Ragnar Lodbrok, un jeune guerrier viking, est avide d'aventures et de nouvelles conquêtes. Lassé des pillages sur les terres de l'Est, il se met en tête d'explorer l'Ouest par la mer. Malgré la réprobation de son chef, Haraldson, il se fie aux signes et à la volonté des dieux, en construisant une nouvelle génération de vaisseaux, plus légers et plus rapides.

Critique :
Après le succès de "Hatfields and McCoys" (un western), la chaine américaine History lance une nouvelle série, "Vikings", créée par Michael Hirst à qui l’on doit déjà "The Tudors". Le sujet est alors des plus explicite, mais l’histoire n’est pas pour autant connue, du côté de chez nous du moins.
Après "Les Tudors", le roi Arthur ("Camelot") et les Borgia ("The Borgias", dont il n’a été que brièvement producteur), l’Anglais Michael Hirst, scénariste des films "Elizabeth" et "Elizabeth, l’âge d’or", continue de revisiter la grande Histoire. Depuis le dimanche 3 mars 2013, il remonte plus au Nord pour raconter l’histoire semi-légendaire de Ragnar Lodbrok.
Ce guerrier et navigateur viking osa le premier s’aventurer vers l’Ouest, en direction des futures France et Angleterre, quand ses prédécesseurs, et son chef, Jarl Haraldson, se contentaient de piller les terres de l’Est. Jeune, ambitieux, persuadé que les dieux lui réservaient un destin à part, Ragnar monta, contre l’avis de ses supérieurs, un équipage pour naviguer vers l’Ouest.
"Vikings", qui doit compter neuf épisodes, a axé sa campagne de promotion sur une certaine similarité avec "Le Trône de Fer",  dont la troisième saison (très attendue) arrive à la fin du mois.  Il n'y a pas de similitudes entre l'adaptation de la fresque de G.R.R. Martin et ce nouveau récit épique. Cela n'enlève rien à l'intérêt suscité par le premier épisode diffusé début du mois.
Michael Hirst aime faire de l’Histoire des fictions "sexy", qui se soucient assez peu de crédibilité et de fidélité aux faits. Regorgeant de beaux costumes, de jolis décors, de scènes de sexe, de sang et d’acteurs cabotins, "The Tudors" et "The Borgias" pouvaient à juste titre irriter les historiens et les amateurs de fictions subtiles. Avec "Vikings", il a trouvé une parade pour faire taire ses détracteurs : cette histoire-là est en bonne partie une légende, récit de la Scandinavie médiévale où les dieux ont leur mot à dire. "Vikings" est plus une aventure imaginaire qu’un exercice historique, et Hirst peut s’y amuser sans trop nous agacer.
Le pilote s’occupe de nous introduire cela sans trop de finesse, Hirst paraissant plus se focaliser sur la représentation de la culture et autres rites des Vikings. Il doit probablement justifier la place du show sur une chaine comme History, mais le côté démonstratif de la manœuvre tend à ralentir souvent inutilement le rythme de ce premier épisode. 
Malgré cela, il est indéniable que tout ce qui devrait être fait pour poser les enjeux de l’histoire a bien été accompli. On se familiarise avec Ragnar et sa famille, et on apprend à mesurer les différents conflits présents. Il ressort de ce pilote cependant un léger manque de profondeur dans le propos, une absence de nuances qui pourra certainement être compensée par la suite, maintenant que la partie exposition est complétée.
Toutefois, la grande force de ce pilote vient justement de sa faiblesse, il parvient à installer un univers vraisemblable et spécifique très rapidement. Du point de vue "production values", tout y est : décors naturels somptueux, costumes, perruques et intérieurs soignés, utilisation discrète et efficace des effets spéciaux numériques…
Cela semble aller de soi ou paraître peut-être banal, mais c’est un premier point positif essentiel pour le genre, car, même si "Vikings" n’a pas le budget de "Games of Thrones", elle ne ressemble pas pour autant à un jeu de rôle grandeur nature filmé dans une forêt canadienne (gros défaut de "Camelot" de Starz) ou à une fête costumée dans un château hongrois.
"Vikings" reprend la violence à la fois brutale et graphique des références du moment (toujours "Game of Thrones", "Spartacus"…) mais se crée vite une identité propre par son ambiance fantastique inattendue.
Les Vikings sont un sujet peu exploité dans la fiction occidentale. En 1958, Richard Fleischer s'y était essayé avec Tony Curtis, Kirk Douglas, Ernest Borgnine et Janet Leigh. La tentative de Hirst, qui profite de la vague actuelle portant les séries historiques, se révèle suffisamment intéressante pour qu'on ait envie d'aller au-delà de la mise en place, pour voir ce que Ragnar va trouver et surtout va ramener de son voyage. On attend évidemment une confrontation avec Jarl Haraldson.
"Vikings" ne sera pas un nouveau "Game of thrones", comme essayait de le faire croire sa promo ("A Storm is coming", annonçaient les affiches, copiant le "Winter is coming" de la série d’HBO), mais la série est suffisamment soignée pour nous emporter dans sa conquête de l’Ouest maritime. La critique américaine, qui en a vu plus, semble même promettre une montée en puissance.
Pour peu que vous supportiez quelques médiocres effets numériques (le tournage se passe en Irlande mais des paysages informatisés sont ajoutés) et que vous n’ayez rien contre quelques caricatures vikings (les guerriers musculeux, les femmes fières et magnifiques, tout ce beau monde savamment décoiffé et sale), alors ces Vikings pourraient vous convaincre de vous embarquer avec eux !!!

jeudi 21 mars 2013

DVD - Willow en Blu-ray remasterisé le 03 avril 2013

Blu-ray Edition Collector Limitée - Willow : Un des films cultes de l'heroic fantasy des 80's sort en Blu-ray remasterisé pour ses 25 ans !!!

Note : 4.5 / 5 (le film)
            4.5 / 5 (l'attente)

Synopsis :
Les Nelwyns sont des êtres humains de petites tailles, vaillants et moqueurs, qui vivent paisiblement dans leur royaume. Les Daikinis, sont les modèles au-dessus côté taille, et leurs deux univers sont séparés. Mais un jour, un bébé Daikini sera secouru par une gentille famille de Nelwyns qui, par peur de l'incompréhension du reste des habitants, le cachera. Ce qu'ils ignorent est que la gamine recueillie est appelée à une grande destinée, celle de devenir une princesse capable d'anéantir la vilaine reine Bavmorda, qui règne sur les Daikinis.
Folle de rage de n'avoir pu atomiser à temps ce bébé maudit, elle lancera ses sbires à ses trousses après avoir fait tuer tous les nouveau-nés du royaume. Heureusement pour le poupon, les Nelwyns comptent en leur sein le jeune Willow Ufgood, un p'tit gars sympa qui a toujours rêvé d'être magicien et qui s'est attaché au bébé. Lui et ses compagnons, d'abord bien décidés à se contenter de le remettre à des Daikinis, seront entraînés dans une lutte bien gratinée contre le mal.
Critique :
Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Un temps où Peter Jackson n’avait pas encore tourné "Le Seigneur des Anneaux". Un temps où Val Kilmer était beau et mince. Dans les années 1980, il y a eu deux grands films d’heroic fantasy. "Conan le barbare", avec notre cher Arnold, et également "Willow" ! Le film de Ron Howard, produit par George Lucas, fêtera  cette année son anniversaire.
En avril 2013, "Willow" de Ron Howard fête son 25ème anniversaire, et cette production Lucasfilm, qui n’avait pas rencontré en son temps le succès escompté, a trop souvent été relégué au même rang que "Howard the Duck", alors que film mérite mieux que ça, ne serait-ce que par les premiers effets spéciaux en morphing, réalisés par ILM un an avant "Abyss".
1988. George Lucas, le maître de la Force Obscure, fragilisé par le bide "d’Howard, le canard" (1986), lance en grande pompe avec la MGM "Willow", le dernier Ron Howard, une super production d’Heroic Fantasy, censée casser la baraque. Le jeune réalisateur vedette de l’époque ("Splash", "Cocoon", "Gung Ho") connaît pourtant son premier revers commercial aux USA : 57 millions de dollars et une 14e place annuelle, un score assez faible pour un blockbuster. "Willow" aurait dû faire cette année-là les 100 millions de dollars de "Crocodile dundee 2", "Jumeaux", de "Big" avec Tom Hanks ou du "Prince de New York" avec Eddie Murphy. Il restera sur la touche, malheureusement.
En France, le résultat sera plus satisfaisant avec 2 millions de spectateurs et une 10e place au box-office. L’un des rares cas, à cette époque, où la France ne suivait pas le box-office d’Outre-Atlantique.
Malgré ces scores un peu passables, le blockbuster avec Val Kilmer que beaucoup décrivent, à juste titre à mon sens, comme culte, fera son apparition en blu-ray le 3 avril prochain dans une édition que la Fox décrit déjà comme évènementielle. Comme en 2002, où le dvd de "Willow" était sorti le même jour que celui de "La Communauté de l’anneau", la Fox prévoit de sortir le Blu-Ray en avril, ce qui devrait être aussi le mois de la sortie de "The Hobbit" en France. D’ailleurs, le studio n’y va pas par quatre chemins avec le visuel et la bande-annonce du Blu-Ray de "Willow", où tout ici rappelle le comté et la Terre du Milieu.
Une restauration numérique poussée, un emballage steelbook collector, et une armada de compléments comme des scènes inédites, un commentaire de Ron Howard, un journal vidéo de Warwick Davis (le héros de petite taille), une nouvelle présentation du documentaire original de 1988 intitulé "Making Of : Les Coulisses d’une Aventure par Ron Howard", un documentaire sur les effets spéciaux légendaires de Dennis Muren, "L’Aube du numérique au cinéma : du Morf au Morphing".
Concernant le test du Blu-ray "lesnumériques.com" ont fait un incroyable travail et ont disséqué le Blu-ray pour nous. Je vous renvoie donc à leur page, on ne pouvait mieux faire : "http://www.lesnumeriques.com/film-blu-ray/willow-restauration-2013-lucasfilm-p15433/test.html".
En substance, le Blu-ray stocke une image remarquable, presque inespérée concernant ce film : couleur retrouvée, belle définition, une présence générale flamboyante. La VO en DTS HD est une merveille, et la VF, lui emboîtant le pas, s'en sort très bien en DTS. En deux mots comme en mille, si vous êtes fans de ce film, ce Blu-ray vous permettra de le retrouver avec une qualité domestique inédite ! On est bien loin des erreurs de la réédition Blu-ray de "Star Wars" !
Au final, pour vous procurer cette version Blu-Ray, il faudra donc attendre le 3 avril 2013 ! Mettez donc une croix rouge sur votre calendrier !!!

mercredi 20 mars 2013

Ciné - Warm Bodies Renaissance de Jonathan Levine

Jonathan Levine - Warm Bodies Renaissance : Un croisement entre zombies movies et comédie romantique qui tient la route par sa fraîcheur et par ses références à la pop-culture !!!

Note : 3.75 / 5

Synopsis :
Un mystérieux virus a détruit toute civilisation. Les rescapés vivent dans des bunkers fortifiés, redoutant leurs anciens semblables devenus des monstres dévoreurs de chair.
R, un mort-vivant romantique, sauve contre toute attente Julie, une adorable survivante, et la protège de la voracité de ses compagnons. Au fil des jours, la jeune femme réveille chez lui des sentiments oubliés depuis longtemps. Elle-même découvre chez ce zombie différent autre chose qu’un regard vide et des gestes de momie.
Perturbée par ses sentiments, Julie retourne dans sa cité fortifiée où son père a levé une armée. R, de plus en plus humain, est désormais convaincu que sa relation avec Julie pourrait sauver l’espèce entière. Pourtant, en cherchant à revoir Julie, il va déclencher l’ultime guerre entre les vivants et les morts. Les chances de survie de ce couple unique sont de plus en plus fragiles.
Critique :
De "Twilight" à "True Blood", le sex-appeal des vampires et des loups-garous est évident. Le zombie, lui, est moins veinard : trop rigide donc peu sensuel, décérébré donc pas séducteur, toujours en horde donc peu disposé à l’intimité. Et surtout trop mort donc asexué. "Warm Bodies : Renaissance" parie sur sa beauté cachée. Le cadre est connu : un monde post-apocalyptique, scindé entre morts-vivants en liberté et derniers humains retranchés. La greffe de la comédie romantique, un peu moins, lorsqu’un jeune zombie s’entiche d’une demoiselle de bonne composition (Teresa Palmer, sorte de Kristen Stewart blonde).
Un peu moins connu certes, mais pas de la plus grande fraîcheur pour autant : c’était mot pour mot l’argument de vente de "Shaun of the Dead", un film de bientôt dix ans maintenant. En attendant, les adaptations et autres bifurcations du genre vont bon train. Aux États-Unis, "The Walking Dead" continue d’assurer une rente bien confortable à HBO. La série BBC "In the Flesh" vient disputer un peu le marché, sur le terrain du thriller psychologique post-apocalyptique. La France a ses énigmatiques "Revenants".
"Warm Bodies" voudrait nous faire croire à son originalité, voire à son irrévérence. Il n’en est rien, toutefois si on prend la peine de jouer le jeu, quand bien même il ne serait qu’un cran de plus sur une relecture dans l’air du temps, ça ne le rend pas pour autant antipathique.
L’excellente surprise du film, c’est que la romance entre R. et Julie est réussie. Drôle, attachante, elle est dénuée de toute niaiserie, ce qui ravira les allergiques à l’eau de rose. Les acteurs y sont pour beaucoup : Nicholas Hoult ("X-men : Le commencement") est impeccable dans la peau de R. et l’acteur arrive à rendre palpable le changement que vit son personnage au fur et à mesure du film. Le monologue intérieur de R., contre-point ironique à sa gaucherie, vient renforcer le sous-texte du zombie comme malade exclu de la société, prisonnier de son corps. La piste médicale est claire lorsque s’esquisse une guérison des morts-vivants. Une entorse aux lois d’un genre radicalement pessimiste. Elle sied à ce "Roméo et Juliette" rigolard, avec scène au balcon et John Malkovich en papa Capulet à la gâchette facile.
Quant à Teresa Palmer, si elle se fait éclipser la vedette par son amoureux de zombie, elle livre quand même une performance honorable en humaine badass. Les seconds rôles ne déméritent pas, et malgré leur faible temps de présence, ils assurent, surtout Analeigh Tipton qui joue Nora, la meilleure amie de Julie.
Si ce film de Jonathan Levine ("All the Boys Love Mandy Lane" et "50/50") peut se vanter d'une chose, c'est réellement d'être sympathique. Parce que bon an mal an, le film nous tire quelques sourires, bienveillants voire conquis, souvent grâce au charme douillet de la comédie romantique, plaisir coupable s’il en est (on se surprend à adhérer benoîtement aux séquences de badinages entre la belle et la bête). Si l’on a beau savoir parfaitement où on va, le voyage n’en est pas désagréable pour autant.
Jonathan Levine mène la cour avec entrain et humour. Et si la sauce prend, c’est certainement du fait des humbles prétentions du film, qui semble assumer sans complexe son caractère tout à fait artificiel, ses ressorts comiques téléphonés mais pas périmés, sa fraîcheur plutôt ludique. Pourquoi bouder donc ? Une friandise, ça ne se refuse pas.
"Warm Bodies" est une excellente surprise. Servi par une bande-originale excellente (Bruce Springsteen, Bob Dylan, M83, The National, Bon Iver entre autres), des acteurs à l’enthousiasme contagieux et un humour jubilatoire, ce bijou fantastique est aussi une très belle réflexion sur l’amour et les changements qu’il provoque en nous. Et si la fin fera probablement grincer des dents plus d’un puriste des zombies, il faut saluer l’audace d’une telle histoire, surtout quand elle est aussi attachante.
Au final, en voulant concilier pastiche de film d'horreur et vraie comédie romantique, "Warm Bodies : Renaissance" prenait le risque de rater les deux. Miracle, ce mariage contre nature fonctionne grâce à deux bonnes initiatives : choisir un zombie comme narrateur et en confier l'interprétation à l'excellent Nicholas Hoult !!!