mardi 5 mars 2013

Série - Banshee sur Cinemax

Cinemax - Banshee : Une véritable et très réussit série B divertissante et orientée action !!!

Note : 3.75 / 5

Synopsis :
Banshee, une petite ville des États-Unis en territoire Amish, en Pennsylvannie, est quelque peu perturbée par un nouvel arrivant énigmatique, expert en arts martiaux, qui se fait passer pour le remplaçant du shérif récemment assassiné. Il a bien l'intention de faire régner la loi, mais à sa manière, concoctant des plans qui ne servent que son intérêt.

Critique : 
Nouvelle fiction de Cinemax, produite par Alan Ball, "Banshee" apparaît dès son premier épisode comme une série qui essaie très fort de ressembler à un film de série B et qui y parvient d'une manière assez remarquable. Tous les clichés sont là pour rappeler certaines œuvres passées. Par instants, on songe vaguement à "Pulp Fiction", à d'autres moments, on a l'impression de s'aventurer dans l'univers de vieux ouvrages de Jim Thompson.
"Banshee" est une création des romanciers Jonathan Tropper et David Schickler qui est produite par Alan Ball ("Six Feet Under", "True Blood") et qui est diffusée par la chaîne Cinemax. Nous avons donc droit à de la violence et du sexe à la façon d'un "True blood" par exemple. D'ailleurs, dès le pilot nous avons droit à une scène de cunnilingus de toute beauté qui montre d'emblée dans quoi on s'engage !
Autant le dire tout de suite, "Banshee" ne plaira pas à tout le monde, son style brut de décoffrage et le fait qu’elle s’assume en tant que pure série B bien badass en repoussera plus d’un. Il faut dire que la réalisation en full numérique et le choix de certains cadrages aident beaucoup. En résulte un côté too much et over the top qui se voit totalement assumé.
Comme pour les deux autres grosses séries de Cinemax, il n’y a point de fioriture à l’image, pas de filtres à la "Hawaii 5-0", pas de bande son frénétique façon "Castle", pas de sur-découpage de l’image ou de Shakycam comme dans "Southland", "Banshee" se veut en quelque sorte la descendante des films façon "L'inspecteur Harry" (Clint Eastwood) ou encore "Un justicier dans la ville" (Charles Bronson), mais avec la touche HBO/Cinemax en plus, à savoir au moins une scène de sexe par épisode, la plupart du temps gratuite et assez inutile.
Certes, la série ne sera pas culte, son scénario est tout à fait basique et elle se veut tourner vers l'action pure et dure sans chercher bien plus loin. Mais le pilot est dans le rythme, sans aucune longueur ! Alors ça marche et ça donne envie de la suivre.
Cela parle d’un criminel qui devient illégalement un shérif dans une ville appelée Banshee. Là on trouve de tout, mais surtout un ancien amish qui dirige tout le crime dans la région que le maire et le procureur n’arrivent pas à stopper. C’est pour cela qu’ils font appel à Lucas Hood, un shérif qui vient de l’autre côté du pays et qui doit combattre la corruption. Malheureusement, celui-ci se fait tuer et notre voleur à peine sorti de prison lui emprunte son identité et son nouveau job.
Nous avons donc un ancien taulard fraîchement sorti de prison après quinze ans d'emprisonnement qui part retrouver dans une petite ville son ancienne complice et maîtresse avec qui il avait volé un mafioso (M. Rabbit). Sous un faux nom, elle a refait sa vie en se mariant avec un avocat. On se retrouve avec un shérif dénué de toute conscience professionnelle et qui n'hésitera pas à agir que dans son propre intérêt.
Il va quand même se retrouver dans une ville qui ne vit que par la corruption sous la directive d'un homme d'affaires, que le maire, très jeune, veut faire tomber. Notre cher shérif aura donc à faire avec cet homme et les sbires de M. Rabbit qui vont vite le retrouver pour lui faire rendre ce qu'il a volé et qu'il ne possède pas à leur patron.
Le pitch est un peu poussif, mais ce n’est pas trop gênant. Quoi qu’il en soit, tout commence de manière plutôt fluide, le scénario étant relativement simple. Cependant le manque de finesse dans l’écriture n’est pas un défaut ici, étant donné que le show est une série B qui semble totalement s’assumer en embrassant des clichés et en instaurant des figures caricaturales dans les rôles de bad guys.
Ce qui surprend avec "Banshee", c'est la rapidité du scénario. D'emblée on est vraiment dans le bain ! Dès l'épisode 2 on est embarqué dans des flash-backs qui nous racontent ce qu'il s'est passé 15 ans avant. A croire que les scénaristes veulent vraiment que cette série soit centrée sur le présent et que le passé est presque anecdotique.
Le gros problème (surtout présent dans l’épisode pilote mais qui devient beaucoup moins visible dans le second et absent dès le troisième) de la série ne vient pas de sa réalisation ou de sa bande son qui reste assez bonne, mais plus de son casting. Il n’est pas mauvais en soit, mais il faut avouer que l’on a déjà eu le droit à beaucoup mieux.
Ainsi le choix d’Antony Starr dans le rôle principal n’est pas le meilleur qu’il soit. Les gladiateurs de "Spartacus" sont bien plus expressifs et attachants que lui. Le pire est sans doute Hoon Lee qui se retrouve grimé en asiatique drag queen pro du cyber hacking et des faux papiers. Je doute que l’on puisse faire plus cliché et caricatural comme personnage, surtout que ce dernier débite des "fuck" toutes les deux phrases. Par contre, le point fort de ce casting vient d’Ulrich Thomsen ("Centurion"), qui joue le rôle du mafieux du coin, originaire de la communauté Amish de Banshee. C’est ce paradoxe entre ses origines et ce qu’il est maintenant qui donne toute sa saveur au personnage.
A noter,  le générique de fin a son importance. Dans "Banshee", le petit plus se déroule après générique où l’on découvre une courte scène supplémentaire, dans la continuité de ce que l’on vient de voir dans l'épisode. Elles ne sont pas cruciales mais on sent à chaque fois que les réalisateurs s’emparent de cet extra pour ajouter un point final à l’épisode. C’est à l’image de la série, un détail qui n’est pas une originalité en soi mais qui traduit une forte volonté d’accompagner de manière imaginative un récit plutôt simple au départ.
Au final, en dehors de la mise en place du principe de base de la série (le vol d’identité), "Banshee" ne propose pas énormément de surprises. Mais c’est bien fait. C'est une série qui touche au crime, à la corruption, et qui met en scène un anti-héros très classique au milieu d’une histoire qui l’est tout autant. Quand on aime le genre, il n'y a aucune raison de s’en priver. Alors oui, c’est un peu racoleur et ce n’est pas très original. Mais en une heure à peine, l’univers et les enjeux sont posés de façon assez efficace.
Trois semaines à peine après son lancement, Cinemax renouvelle "Banshee" pour une deuxième saison, prévue pour 2014. La série a attiré, pour son premier épisode, 483 000 téléspectateurs à 22h. Chose assez respectable en soi ! Ce show, destiné à l'origine pour HBO, est la première création originale de Cinemax, et la seconde, avec "Strike Back", à obtenir une seconde saison sur la chaîne câblée.
"Banshee" est une série brut de décoffrage, à la violence sèche, aux paroles crues mais qui compense par un côté too much jusqu’au boutisme qui pourra plaire aux fans de séries B. Elle est une sorte de croisement entre le côté bouseux du fin fond des USA façon "Justified" et le style badass de "Strike Back". Elle n’est pas la série de l’année, mais elle reste plaisante et assez rythmé pour vous faire passer de bons moments !!!

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