Note : 4.75 / 5
"Pas de pierres, pas de construction. Pas de construction, pas de palais. Pas de palais... pas de palais". (Amonbofis)
Synopsis :
Cléopâtre, la reine d’Égypte, décide, pour défier l'Empereur romain
Jules César, de construire en trois mois un palais somptueux en plein
désert. Si elle y parvient, celui-ci devra concéder publiquement que le
peuple égyptien est le plus grand de tous les peuples. Pour ce faire,
Cléopâtre fait appel à Numérobis, un architecte d'avant-garde plein
d'énergie. S'il réussit, elle le couvrira d'or. S'il échoue, elle le
jettera aux crocodiles.
Celui-ci, conscient du défi à relever,
cherche de l'aide auprès de son vieil ami Panoramix. Le druide fait le
voyage en Égypte avec Astérix et Obélix. De son côté, Amonbofis,
l'architecte officiel de Cléopâtre, jaloux que la reine ait choisi
Numérobis pour construire le palais, va tout mettre en œuvre pour faire
échouer son concurrent.
Critique :
Goscinny avait un humour bien à lui. Chabat a un humour bien à lui. En se rencontrant, ça a fait mouche. Un feu
d'artifice de gags et de clins d'œil qui, personnellement, m'ont fait
mourir de rire à chaque visionnage !
"Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre" est une adaptation de l'album "Astérix et Cléopâtre" de la série de bande dessinée Astérix. C'est le deuxième des quatre films de la saga Astérix et Obélix sur grand écran, et à ce jour celui qui a rencontré le plus de succès avec en France plus de 14 millions d'entrées, ce qui le place au 4e rang des films français au box-office national et au premier rang des films de l'année 2002.
Après le succès de son premier long métrage "Didier" (que je trouve vraiment décevant), Chabat récidive, pour notre plus grand plaisir, et nous livre
une vraie petite merveille. Une comédie coup de poing, inspirée des
aventures d'Asterix et Obelix. L'ex-Nul relève et gagne le pari d'une
adaptation réussie, qui ne trahit pas la bande dessinée originale.
Un
délire du générique de début jusqu'au mot "fin". Alain "César" Chabat,
grâce à une réalisation rythmée, enchaîne les situations comiques,
reliées par des dialogues percutants. Imprégné de la bande dessinée, le
spectateur y retrouve toute l'atmosphère et tout l'esprit d'Uderzo et
de Goscinny. Les scènes semblent toutes droites sorties des vignettes de
la BD, élément essentiel qui manquait au premier épisode signé Claude Zidi ("Astérix et Obélix contre César", qui était certes divertissant mais scénaristiquement nul).
Ainsi Alain Chabat épouse-t-il, en grande pompe et gros budget, toute la
BD de Goscinny et d'Uderzo. Toute ? Non ! Car la facétieuse imagination
de l'ex-Nul résiste encore et toujours à la pesanteur d'une adaptation
littérale, autant qu'au risque d'une trahison. L'opus précédent, de
Claude Zidi, accumulait les baffes et les gros gags. Ici, c'est tout le
contraire : la filiation ludique avec Goscinny est évidente, à l'exemple
des patronymes en tout genre, de Cartapus à Sucettalanis. L'atmosphère de la bande dessinée est bien retranscrite visuellement. On
est pas dans une reconstitution de l'Egypte Antique, on est dans une
reconstitution de l'univers graphique d'Uderzo.
Mais Alain Chabat ne se contente pas d'être l'héritier d'un univers familier, il se l'approprie. Un peu de Claude François ("Alexandrie, Alexandra", bien
sûr), du kung-fu, de la satire de mœurs, et même du cartoon. Et c'est
Jamel Debbouze (première fois que je le supporte et que je le trouve excellent !), bien plus que Clavier et Depardieu, le vrai (et
hilarant) héros du film. Bref, en choisissant un Nul, le producteur
Claude Berri a eu du nez. "Et quel nez !".
Deuxième film pour Chabat donc, et pourtant le jeune réalisateur fait preuve d'une rare maîtrise dans la direction des acteurs. Volontairement le
cinéaste fait s'effacer les personnages d'Astérix et Obélix
devant la galerie des portraits de personnages plus délirants les uns
que les autres, au profit essentiellement de l'architecte Numérobis,
interprété par Jamel Debbouze.
Gérard Depardieu et Christian Clavier effacés donc, trouvent le ton juste, qu'ils avaient maladroitement délaissé dans le premier. Jamel Debbouze,
égal à lui-même, joue sur ses bafouilles, ses hésitations et ses
maladresses. L'acteur de "Zonzon" excelle dans son rôle, car si son
personnage battît les fondations des palais, c'est sur les siennes et
sur son rôle que se forge le film.
Sans omettre Edouard Baer, brillant dans ses improvisations délirantes de scribe, et Isabelle Nanty, originale et drôle dans le rôle de la syndiquée (Itinéris, maîtresse de la communication !), jusqu'à une Monica Bellucci, éblouissante. Chaque comédien amène sa pierre et sa particularité à l'édifice du film. Sous la houlette de Chabat émane un esprit de drôlerie homogène et cohérent, qui fait "d'Asterix et Obelix : Mission Cléopâtre" une réussite du genre, menée de main de maître par un homme à qui décidément tout semble sourire.
Après la BD, puis le dessin animé, voici le film, et quel film ! Une comédie française comme on en voit peu malheureusement ! Un budget pharaonique
pour un excellent film, où la distribution est vraiment très bonne et où la superbe musique et les effets spéciaux sont assez impressionnants pour une comédie française !!!
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