Note : 3.75 / 5 (pour les fans)
2 / 5 (pour les autres)
Synopsis :
Depuis son arrivée dans un village de la jungle chinoise, un forgeron
venu de la ville est contraint par des factions tribales radicales à
fabriquer des armes de destruction élaborées. Quand l'irruption d'une
guerre clanique semble inévitable, l'étranger fait appel à une énergie
ancestrale qui le transforme en une véritable arme humaine.
Combattant
aux côtés de héros de légende et d'implacables brutes, cet ancien reclus
va devoir apprendre à contenir et maîtriser son nouveau pouvoir s'il
veut parvenir à sauver ceux à qui il a choisi de se rallier.
Critique :
Depuis sa rencontre avec
Tarantino sur "Kill Bill", RZA, le fondateur du collectif de rap Wu-Tang
Clan, s’est associé avec Eli Roth pour apporter sa contribution aux films qui ont bercé sa jeunesse. RZA a ainsi voulu rendre hommage au cinéma de kung-fu dont il est un fan érudit. L'affection
débordante pour le genre se ressent en voyant le film qui regorge de
personnages parmi lesquels ont reconnaît, si tant est qu'on en ai vu
quelques-uns, des figures récurrentes : le méchant aux cheveux blancs,
le vieux maître ou les prostituées assassines.
Grand consommateur de wuxia (films de sabre chinois), RZA, fait ses débuts derrière la caméra avec un film d'action produit par Tarantino
et inspiré des grands classiques du kung-fu donc. Il en incarne l'un des
personnages centraux : un forgeron qui fournit des armes à un petit
village qu'il va devoir défendre contre deux clans ennemis qui cherchent
à s'enrichir d'or. Le résultat est, quant on ne regarde pas de trop près, à la fois spectaculaire et plein
d'humour, mêlant harmonieusement culture hip-hop et arts martiaux. Du
cinéma joyeux et assez efficace accompagné par une bonne BO.
En l'état, "L'Homme aux poings de fer" est parfaitement sympathique
comme délire. L'ouvrage foisonne d'idées dans son univers, mêlant arts
martiaux et armes gadget en tous genres, et l'ensemble ne se prend
évidemment pas au sérieux. Le must étant la prestation bedonnante et
jouissive de Russell Crowe.
Dans tous les cas, on trouve dans "L'Homme aux poings de fer" un réel culte voué aux films asiatiques, qui ne manque pas de combats. Les chorégraphies sont toutes différentes et chaque combattant a son propre style, tel un jeu vidéo (fantastique, mécanique ou tout juste brutal). Bien que sans génie, les
scènes d’actions sont correctement réalisées par des spécialistes et
l’ensemble tient dans des limites raisonnables.
L'action du film se passe principalement dans la ville "Jungle Village" : entre la maison close, l'atelier du forgeron et l'auberge. Ils ont réussi à créer un univers à part entière plein de détails précis dans un espace très réduit. Pour une première réalisation, RZA s'en sort vraiment bien, de ce point de vue-là, ce film est esthétiquement réussit.
Omniprésent, il s’est
donné le rôle principal de l’humble ouvrier qui se transforme en
superhéros pour démolir les méchants. Les innombrables références citent
aussi bien le cinéma de kung-fu que le film de samouraï japonais, le
western spaghetti, un peu de blaxploitation, jusqu’aux comics de
superhéros, le tout sur une BO hip-hop. Contre toute attente, cette
hybridation improbable produit un résultat à peu près cohérent.
Du côté des acteurs, les seconds rôles sont au top
avec Lucy Liu, Russell Crowe ou encore Dave Batista. Même si elle est
légèrement en retrait, Lucy Liu joue de son charme en tant que maîtresse
de la maison rose. L'acteur Dave Batista perce l'écran ; il pourrait être un des rares à pouvoir faire de l'ombre à Dawyne Johnson (The Rock) avec sa masse musculaire et son jeu, loin d'être mauvais, même si il ne dit pas grand-chose. Sans oublier Russell Crowe, qui se fait apparemment plaisir dans son rôle de Jack Knife. Une leçon d'humilité pour de nombreux acteurs, français comme internationaux,
de voir des acteurs de cette trempe endosser des seconds rôles avec
talent, et ça
fait plaisir!
Toutefois, tout n'est pas "rose". Il y a beaucoup de combats, bien mis en scène mais qu'est-ce que c'est foutraque par contre. Le second degré et la dérision sont poussés à leur paroxysme ici et pourraient en dérouter et en décourager plus d'un ! Il y a par exemple de grands moments ridicules, comme les flashbacks d'Iron Fists (RZA), qui frise parfois le ridicule et l'est encore plus du fait du jeu pitoyable de l'acteur. RZA à la réalisation, ok ! Pour un
premier film il s'en sort bien, mais pourquoi a-t-il tenu à endosser en
plus le rôle d'acteur ? Dès qu'il apparaît à l'écran c'est une catastrophe !
S'il s'avère un metteur en scène très honorable RZA qui s'est attribué le rôle principal est un très mauvais comédien, au charisme quasiment négatif. Il vide de toute énergie les scènes où il apparaît,
en particulier les moments "dramatiques". On pourrait être indulgent
et dire qu'il est dur de briller face à une star comme l'oscarisé Crowe,
l'argument ne tient pas quand dans le même film un combattant de MMA, Dave Bautista, joue bien mieux que lui !
Regardez ce film comme vous regarderiez un film qui rend hommage aux films asiatiques tout en les tournant en dérision et vous l'apprécierez ! Sinon vous risquez d'être déçu. Si vous aimez les arts martiaux, le comic-book et le gore et que vous souhaitez passer un bon moment qui vous rappelle la belle époque des vidéos clubs et des productions Shaw Brothers, "L'Homme aux poings de fer" est un divertissement fait pour vous !!!
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