samedi 17 novembre 2012

Musique - Babel des Mumford & Sons

Mumford & Sons - Babel : De la folk puissante et brute joyeusement bordélique qui sent bon les soirées aromatisées au houblon !!!

Note : 4.5 / 5

Le groupe de Marcus Mumford s’est révélé en 2009 au Royaume-Uni avec un excellent premier opus intitulé "Sigh No More". Pour ceux qui ne connaissent pas encore Mumford & Sons, prenez une voix originale façon Eddie Vedder, ajoutez-y une touche de folk à la Edward Sharpe, le tout mixé avec la folie de Gogol Bordello.
Depuis "Sigh No More", nous assistons au succès à la fois surprenant et réjouissant d’un folk rock brut, non aseptisé et rustique Made in England s’exprimant aussi bien dans cette musique populaire que dans le look des jeunes britanniques. Offrant un subtil mélange de folk et de bluegrass à forte teneur en banjo et en mandoline, le quatuor tranche avec les courants musicaux actuels carburant aux refrains fédérateurs, aux rythmes pop électro et aux interprétations douteuses.
Le groupe a réussi le tour de force de faire souffler un vent nouveau au sommet du mainstream et à en récolter tous les lauriers de gloire jusqu'aux États-Unis, pays dont ils puisent leurs influences les plus marquées. Leur deuxième album, "Babel", est ainsi nécessairement l'un des plus attendus de l'année et c'est avec délectation que l'on redécouvre certains morceaux que les londoniens jouent depuis un certain temps dans leurs concerts survitaminés.
Avec "Babel", Mumford & Sons poursuit sa chevauchée effrénée. A la fois brut et sauvage, cet album apparaît bien plus énergique et plus rock que leur premier opus. Écrit sur la route, ce disque reflète en effet la force que possède le groupe sur scène.  Le groupe arrive à insuffler une profondeur dramatique à sa musique, misant sur des progressions d’intensité et des variations contrastantes (on passe souvent d’un chuchotement à un chant plus agressif).
Le quatuor oscille ainsi entre des titres dynamiques ("Babel", "Whispers In The Dark", "Broken Crown") dont certains enrichis de cuivres ou de cordes ("Holland Road") et d'apaisantes ballades acoustiques ("Ghosts Than We Knew", "Lover Of The Light"). A noter que dans la version Deluxe, le quatuor nous offre trois autres chansons dont une sublime reprise de "The Boxer" de Simon & Garfunkel.
Le dynamisme effréné de l’instrument qui a fait la marque de commerce du collectif côtoie toujours les mélodies plus posées, plus profondes et plus senties. S’il y a une chose que Mumford & Sons maîtrise, c’est bien de toucher et de créer des atmosphères et des ambiances qui arrachent toujours une émotion. Ce "Babel" nous fait voyager au rythme du banjo et du dobro omniprésents sur chacune des chansons. Chaque refrain vous rentre dans la tête à l’image du titre "I Will Wait".
Tout au long de cet album, Marcus Mumford chante avec un entrain et une poigne rappelant parfois The Tallest Man On Earth et transmet un flot d’émotions dans chacune des compositions. Son timbre de voix rocailleux est notamment mis en valeur par une instrumentation très soignée. 
Malgré tout, on pourrait reprocher au groupe un certain manque de prise de risques. D'un disque à l'autre, le quatuor n'a pas véritablement évolué dans ses sonorités et "Babel" s'avère être plutôt linéaire dans sa construction. On n’y retrouve en effet aucun titre qui se différencie vraiment des autres, contrairement à "Sigh No More" qui possédait des singles rassembleurs tels que "The Cave" ou "Winter Winds" leur ayant permis d’asseoir leur réputation et de passer des pubs du coin aux plus grands festivals.
Reste que pris dans son intégralité, cette nouvelle galette est un album pertinent et bien travaillé. C'est d'ailleurs certainement l'un des meilleurs que j'ai pu écouter durant cette rentrée. Ce qui est sûr, c'est que Mumford & Sons n'est pas prêt de s'arrêter en si bon chemin.
"Babel" étant la suite logique de ce sommet de composition et d'émotion qu'était "Sigh No More", on ne peut que le classer parmi les grands albums de cette année donc même s'il évolue forcément dans son ombre. On s'y enfoncera sans jamais s'en lasser en appréciant cette homogénéité et cet effet particulier procuré par chaque morceau. L'explosivité peut y prendre le pas sur une certaine tendresse qui sera néanmoins perceptible au fil des écoutes.
Du haut de sa tour, "Babel" en envoie plein les oreilles. La folk du quatuor londonien donne envie de taper du pied et c’est bien là le principal !!!  

1 commentaire:

  1. Bonsoir,
    Je vous remercie Audrey pour votre intéressement, je regarderai cela de près.
    En vous souhaitant une bonne soirée,
    Micka

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