jeudi 20 décembre 2012

Série (Anime) - Claymore de Norihiro Yagi

Norihiro Yagi - Claymore : Un anime splendide, dur et violent !!!

Note : 4.5 / 5

Synopsis :
Raki est un jeune garçon qui a vu récemment mourir ses parents des mains d’un Yoma. Ces êtres démoniaques se font passer comme les prédateurs des humains. En raison de leurs capacités à prendre l’apparence de n’importe quel humain ainsi que leur mémoire et leur comportement, il est impossible pour une personne normale de les distinguer. Le seul moyen connu pour éradiquer la menace des Yomas est de demander l’aide d’un mystérieux groupe : les Claymores. 
Ceux qui le constituent sont toutes des femmes mi-humaines mi-Yomas vivant en marge de la société car craintes des humains en raison de leur origine et de leur apparence. En effet, un des détails qui les caractérisent sont leurs yeux argentés qui changent de couleur lorsqu’elles combattent un Yoma.
Afin d’éliminer le Yoma qui se trouve dans le village de Raki, le chef de celui-ci fait alors appel à cette organisation. C’est ainsi que le jeune orphelin fera la connaissance de Claire, une Claymore qu’il suivra dans ses missions ce qui lui permettra de voir si les Claymores sont aussi inhumaines qu’on le prétend.

Critique :
Adapté du manga créé par Norihiro Yagi (son deuxième après "Angel Densetsu"), "Claymore", un anime se déroulant dans un monde médiéval fantastique particulièrement sombre et violent (claymore est un mot anglais désignant une large épée à deux mains), confirme le talent du mangaka pour les personnages torturés, en apparence angéliques, en réalité beaucoup plus agressifs qu’ils n’en ont l’air. Produit par le studio Madhouse, la version animée nous offre 26 épisodes de furie, de combats sanglants et d’émotions fortes.
Comme la série était encore en cours de publication lors du lancement du projet animé (l'anime date de 2007), Madhouse, le studio de production, a fait un choix similaire à celui effectué sur "Fullmetal Alchemist" : adapter tous les volumes disponibles à l'époque (onze pour "Claymore") et inventer une fin convenable, même si celle-ci pouvait complètement diverger de l'œuvre d'origine. Cet anime s'adressera donc d'avantage au spectateur désireux de connaître une aventure tragique (à ne pas mettre entre les mains des plus jeunes, sous peine de cauchemars garantis), plutôt qu'aux fans du manga, qui risquent de se sentir frustrés.
Mystérieux et violent, l’incipit de "Claymore" annonce définitivement la couleur (rouge) du déluge de sang qui se profile. Par la suite, les premiers épisodes nous font découvrir ce que sont les Claymores et se concentrent sur de simples chasses au Yoma, à chaque fois dans une ville ou dans un lieu différent, dans lequel Claire est plus ou moins bien accueillie. On suit également le parcours de quelques autres Claymores à l’occasion, mais toutes gravitent autour de l’univers de Claire d’une manière ou d’une autre. 
Au-delà de ces continuelles histoires de chasse au Yoma, agrémentées de péripéties souvent bien pensées et donc efficaces pour renouveler notre intérêt, se construit en toile de fond une histoire passionnante. Cette dernière n’hésitant pas à montrer l’intolérance et le manque de considération des humains envers leurs semblables entrés en contact avec les Yomas ou même envers les Claymores, qu’ils traitent comme des parias, ne profitant que de leur services sans jamais les accepter réellement.
Après les premiers épisodes qui servent de ce fait à nous introduire dans le monde des Claymores et à faire la connaissance de Claire, une partie de l’anime est ensuite consacrée à la jeunesse difficile de l’héroïne, à son passage d’enfant martyre à guerrière impitoyable, puis la série replonge de plus belle dans l’action, suivant le destin de Claire et sa quête de vengeance.
Le studio Madhouse est réputé pour la qualité de ses adaptations animées, et "Claymore" en fait partie. Le trait est fin et respecte bien le chara design original de Norihiro Yagi, tandis que la musique rock sait parfaitement appuyer les batailles pour les rendre véritablement épiques. Les graphismes sont donc excellents bien que parfois inégaux, certaines scènes manquant de finesse et de détail, mais l’ambiance créée par le dessin est tellement particulière, tout en couleurs pastels avec les yeux pétillants des Claymores qui ressortent, que l’on se voit parcourir ces paysages aérés marqués par le danger et la peur qui ne cessent de rôder.
Ainsi, dans l’ensemble très satisfaisants, les graphismes travaillés de "Claymore" montrent une volonté solide de créer une atmosphère médiévale fantastique vraiment immersive. Les images laissent voir assez peu de couleurs vives, face à l’omniprésence de tons gris et sombres, seulement rehaussés par des tons bleutés et froids (thème de Claire et des autres Claymores) ou rouges sang et ténébreux (thème des Yomas).
Quant aux décors médiévaux, très crédibles (les arrière-plans faits en pierre sont splendides !) et oppressants, ils nous plongent dans une atmosphère sombre et angoissante, au point qu’on ne sait jamais quand ni d’où va sortir le prochain danger. Car, ne vous y trompez pas, le danger, que ce soit sous la forme d’un Yoma ou non, est toujours présent à la tombée de la nuit dans les rues pas très fréquentables du monde de "Claymore". Et on ne s’en plaindra pas !
Concernant le fantastique pur, ces filles démones sont impressionnantes. Leur pouvoir, unique à chacune d’entre elles, est à chaque fois différent et surprenant. Claire, quant à elle, est une héroïne attachante, quand on commence à la connaître. Moins angélique et parfaite que Saber ("Fate Stay Night" de Yuji Yamaguchi produit par les Studio Deen), Claire possède un cœur d’or dans un corps de monstre. 
Anime médiéval avant tout, "Claymore" nous réserve sa part de très beaux combats à l’épée et de scènes de baston très excitantes, impressionnantes de vitesse et de violence. L’hémoglobine, qu’elle soit rouge ou mauve (celle des Yomas), coule à flots, et les séquences d’action sont sans conteste le gros point fort de l’anime. Malgré tout, ce qui différencie "Claymore" de la plupart des autres séries du genre, et ce qui fait son succès auprès de tant de fans français, c’est son ton sérieux et posé, ce rythme soutenu qui donne envie d’aller jusqu’au bout de la série sans avoir peur de décrocher.
"Claymore" est une série efficace, mais sans jamais confiner à l’excellence, car l’animation un peu hésitante, voire quelquefois un peu trop simpliste, laisse un petit sentiment de déception (les expressions des visages laissent en effet à désirer de temps à autre). Mais ces quelques menues imperfections n’entament que peu le potentiel de cet anime furieux, émouvant et déchirant, qui nous prend aux tripes et ne nous les lâche enfin qu’après 26 épisodes.
Autre petit défaut, la première saison de l’anime s’est terminé alors que les mangas papiers continuent encore et encore. Il n’y a pas de réelle fin à cette série télévisée en l’état actuel des choses. Tout le monde attend la suite, ce qui va être fait à n’en pas douter, espérons-le du moins. En attendant il faut se contenter de ce que l’on a : une série excellente, mais pour laquelle vous devez quand même vous accrocher. Parce que même si l’accroche est difficile, "Claymore" s’apprécie avec le temps jusqu’à ne plus pouvoir en décrocher. 
Pour conclure, malgré quelques scènes un peu trop répétitives et une animation inégale, l’efficacité de cette série surprend épisode après épisode, se montrant excitante, maintenant le suspense et évoluant progressivement autour du personnage de Claire, une héroïne charismatique. Et pourtant, loin d’être un anime novateur, se contentant souvent de reprendre des recettes bien mises en valeur certes, mais déjà vues ailleurs, "Claymore" représente plutôt un bon concentré des meilleurs ingrédients présents dans le courant du médiéval fantastique au sein de la japanimation actuelle, se situant quelque part entre la folie meurtrière d’un "Hellsing" et la rage belliqueuse d’un "Berserk", faisant mieux que des classiques du genre telles "Les Chroniques de Lodoss". La série disposant d'un énorme potentiel, qui reste partiellement inexploité.
Au final, "Claymore", quoique inachevé, s’inscrit parmi les meilleures séries médiévales fantastiques, sortant du lot grâce à la qualité et au réalisme des décors, à son atmosphère prenante et la solidité de son univers médiéval convaincant, mais finit par nous décevoir, comme nombre d’animes, à cause d’une fin vaseuse qui lui est imposée par un studio trop pressé d’en finir.
Épique, violent, gothique et mystérieux, "Claymore" marque définitivement les esprits. Préparez-vous à plonger dans un monde médiéval fantastique ténébreux et rageur, où les monstres ne sont pas toujours ceux que l’on croit !!!    

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