jeudi 6 décembre 2012

Musique - Atlas de Parkway Drive

Parkway Drive - Atlas : Un album décomplexé, le plus abouti du groupe à ce jour !!!

Note : 4 / 5

Au royaume du metalcore mélodique, il est clair qu'il faut désormais compter avec Parkway Drive. Arrivé au sommet ou peu s'en faut avec un "Deep Blue" plutôt sauvage en 2010, Parkway Drive fait mieux que nuancer son propos et va jusqu'à tutoyer le metal progressif sur "Atlas".
En 2002, on avait vécu l'apparition d'un nouveau groupe australien de metalcore qui s'était rapidement fait un nom sur la scène nationale. A l'époque, ce style de metal était en plein boom, avec de nombreux jeunes groupes qui tentaient de prendre la suite des fers de lance qu'étaient Killswitch Engage, As I Lay Dying ou encore Unearth, sans que tous arrivent à accrocher le public ou un label qui puisse s'intéresser à eux. 
En 2007, Parkway Drive revenait déjà avec un second album, "Horizons", qui mettrait tout le monde d'accord sur la qualité musicale du combo australien, et sur l'avenir du metalcore si ce groupe continuait sur sa lancée. Se la jouant relativement discrète, les petits gars allaient faire leur petit bonhomme de chemin sans remuer ciel et Terre, jusqu'en 2010 où sortirait alors "Deep Blue", la troisième plaque du groupe. 
Ce qui s'en suivrait serait alors pure folie ! Avec des titres comme "Unrest", "Sleepwalker", "Home Is For The Heartless", mais surtout le terrible "Deliver Me", Parkway Drive allait mettre le feu à la planète entière, surfant sur un succès colossal, s'offrant les plus belles tournées et les plus grands festivals du monde, pour se construire une carrure de géant et une réputation à toute épreuve ! En 2012, Winston McCall et ses potes nous reviennent donc déjà avec un quatrième opus intitulé "Atlas", et que le monde entier attendait impatiemment.
"Atlas" est un album complètement décomplexé, qui fait la part belle aux nouveautés et qui font de ce quatrième effort l’album le plus diversifié et abouti du groupe à ce jour. Déroutant à la première écoute, leur son familier et facilement reconnaissable est toujours là, seulement on sent que nos surfeurs préférés ont eu envie de faire quelque chose de plus profond, démarche déjà lancée il y a deux ans avec leur précédente galette.
C'est ce que l'on peut appeler l'album de la maturité pour une formation qui fête tout juste ces dix ans. Maturité ne voulant pas ici dire sagesse, tant Parkway Drive se délecte encore de balancer la purée sonique. "Snake Oil & Holy Water", "Dream Run", "Wild Eyes", ou "Old Gold / New Regrets" sont tous traversés d'une violence extrême qui combine thrash et punk survitaminés. Tout en restant furieux, le single "Dark Days" introduit des sonorités plus claires, une brutalité avec des bonnes manières.
Parkway Drive est énervé, c'est maintenant certain. Le premier riff de "Old Gold / New Regrets" entrera directement au panthéon des meilleurs riffs de metalcore de la décennie ! En deux minutes et cinquante secondes, les Australiens remettent les pendules à l'heure, et confirment qu'ils sont toujours des brutes dans leur style, qu'ils maîtrisent de mieux en mieux. Ceux qui ont aimé les rythmes plus rapides et soutenus contenus sur les albums précédents trouveront leur compte dans un titre comme "Dream Run", où Ben Gordon abuse de la double-pédale et les guitaristes des break-down classiques mais énergiques.
Pour le reste, appel fédérateur sur "Swing", scratches improbables mais réussis sur "The Slow Surrender" (annonce d'un futur revival nu-metal ?), mélange subtile de violons et de grosses guitares sur "Atlas" (rappelant le "S&M" de Metallica) et voix féminines sur le début de "The River", sans oublier les mosh parts classiques et autres hits emmenés par une batterie rapide et ultra précise, l'alchimie fonctionne à nouveau à merveille. Heureusement le chant reste fort, hargneux et puissant et ne laisse pas de place à des parties claires faciles qui auraient dénoté et probablement déplu à leur fanbase.
Tout le monde attendait Parkway Drive au tournant pour avoir surfé sur son succès pendant deux ans, et "Atlas" était probablement un des albums les plus espérés de l'année. Au final, ce disque ne fait que confirmer ce qu'on savait déjà. Les Australiens sont passés maîtres dans l'art de faire bouger les têtes avec des riffs destructeurs et modernes, et de faire de leur musique une aventure incontournable. Parkway Drive est là pour réhabiliter ce genre de metal et lui redonner la place qu'il mérite sur le podium des styles les plus captivants de ce début de vingt-et-unième siècle, et ce pour, je l'espère, de nombreuses années !
Parkway Drive ne renie rien mais arrive à évoluer vers un son plus diversifié, ouvrant un éventail de possibilités quant à son futur. On en prend donc plein les oreilles pendant plus de trois quarts d’heure, c’est toujours aussi plaisant à écouter et on saluera les diverses variations qui donnent un nouveau souffle aux australiens. Un album qui figurera facilement dans les tops des albums metalcore de 2012 et qui va encore faire mal dans les pits lors des prochains concerts. Recherché, efficace et intègre, "Atlas" arrive dans le peloton de tête des albums de metalcore de 2012 !!!   

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire