mardi 18 décembre 2012

Musique - Apocryphon de The Sword

The Sword - Apocryphon : Les Texans sur les traces de Black Sabbath !!!

Note : 3.75 / 5

Dire que The Sword donne dans le revival sabbathien, ce n'est pas vous mentir, même si, çà et là, les natifs d’Austin jette parfois le trouble en allant titiller le metal d’autres célèbres aînés ( Metallica et Blue Cheer parmi les plus évidents). Mais si certains avaient encore des doutes, qu’ils écoutent ce quatrième album, ils risquent de ne pas en croire leurs oreilles.
The Sword est un groupe de heavy metal américain (parfois aussi qualifié de doom) originaire d’Austin au Texas. Depuis ses débuts en 2003, il comprend dans ses rangs le chanteur et guitariste "JD" Cronise, le guitarist Kyle Shutt, le bassiste Bryan Richie et depuis octobre 2011 le batteur Santiago "Jimmy" Vela III. "Apocryphon" est le quatrième album des américains après "Age of Winters" (2006), "Gods of the Earth" (2008) et "Warp Riders" (2010).
Les texans ne perdent pas de temps et 2 ans après la sortie du tonitruant "Warp Riders", ils reviennent avec ce quatrième album. Premier disque du combo avec leur nouveau batteur Jimmy Vela, le propos musical s’inscrit dans une continuité logique de "Warp Riders", The Sword s’étant éloigné du style pur doom de ses deux premiers opus pour y ajouter des influences hard-rock, sudistes et classic rock même. Une formule qui avait fonctionné à merveille sur leur précédente galette.
A la première écoute, "Apocryphon" parait moins marquant que son illustre ainé, même si le son plus direct, plus brut, toutes guitares devant accroche bien d’entrée de jeu ! "Apocryphon" a en effet un peu le même style que "Warp Riders", mais affiche une production moins lisse et plus mordante. Sur ce nouvel opus, The Sword nous prouve une nouvelle fois sa principale qualité : sa science du riff ! Les texans sont maitre en la matière et ont véritablement trouvé un style génial depuis deux albums, en mêlant puissance, groove et influences sudistes dans des riffs irrésistibles.
La composition de cet album fait suite à une intense tournée pour promouvoir leur précédent disque sur scène. Le groupe s’est nourri de cette longue expérience scénique pour proposer des titres taillés pour la scène, plus concis et rentre-dedans que jamais. La vibe générale, les riffs et les mélodies évoquent évidemment les grands anciens avec, en tout premier lieu, Black Sabbath. Le groupe ne s’en cache pas et évoque aussi les influences de Led Zeppelin, Slayer et même Deep Purple.
"Apocryphon" peut s'entendre en effet comme un véritable manifeste sabbathien pur jus, un bon vieux disque de classic rock lourd 70’s assaisonné au fuzz distordu d’outre-tombe, aux riffs ultra-graves et à la voix cassée et plaintive d’Ozzy Osbourne... euh pardon, de JD Cronise. Le mimétisme entre le barbu texan et le prince des ténèbres en est parfois presque déroutant, tant la palette vocale semble littéralement interchangeable entre les deux hommes. Au-delà de ces similitudes de voix, l’Epée signe ici un disque très simple, composé de dix morceaux bien formatés et surtout sans titre instrumental, une première.
La basse est omniprésente et apporte un groove très appréciable. Tout le monde joue juste et The Sword, sans rien ajouter de nouveau au débat, offre un bon album de heavy rock, typé stoner, bien burné et plaisant à écouter. La grande majorité des compositions sont mid-tempo, très lourdes (avec ce petit cachet doom) avec quelques riffs répétés inlassablement. C'est hypnotiquement lancinant ! Ce cocktail fonctionne très bien comme sur "The Hidden Masters".
"Apocryphon" ne possède sans doute pas de titres aussi brillants et accrocheurs que certains de son prédécesseur comme "Arrows In The Dark", "The Chronomancer I : Hubris" ou "Lawless Lands", mais ce nouvel album se montre aussi beaucoup plus homogène et plus compact (le seul défaut de "Warp Riders" était que sa face A éclipsait presque totalement la face B). Premier disque de The Sword sans le moindre instrumental, "Apocryphon" va à l’essentiel : du riff, du riff et encore du riff ! 
"Cloak Of Feathers", "Arcane Montane", "Dying Earth", "The Hidden Masters", "Eyes Of The Stormwitch" ou bien encore "Apocryphon" sont autant de contrainte au headbanging et au tapage incontrôlable du pied tant ils transpirent de groove et de patate ! The Sword signe donc avec ce nouvel opus un digne successeur à "Warp Riders" et c’est déjà pas mal !
En d'autres termes, globalement, on retrouve des compositions admirablement écrites, agencées, arrangées et produites, avec toujours des lignes mélodiques solides. Un peu plaintif (à la Ozzy et John Garcia), le chant de John D. Cronise s’avère très maîtrisé et expressif, riche en intonations qui font la différence. 
Les guitares pourvoient des riffs tranchants mais aussi de toujours très efficients plans jumeaux (avec parfois un rendu à la Thin Lizzy), sans parler des soli concis et incisifs. La manière qu’a la basse de Bryan Richie d’appuyer les riffs, de les gonfler et de faire groover les rythmiques ne manquera pas de plaire à ceux qui apprécient le Stoner. Par son jeu très mobile, sollicitant beaucoup les toms et les cymbales, le batteur Santiago Vela III impulse une dynamique de tous les instants, se situant dans l’héritage des grands batteurs de la fin des années 60 et des années 70. La formule mise en place garantit une intensité communicative.
Un ou deux titres sont toutefois d’un intérêt légèrement moindre et l’effet de surprise est forcément émoussé par rapport à "Warp Riders". Toutefois, on tient là un album de Hard Rock de haute volée. A noter que la version limitée au format digipack ne comporte pas moins de quatre titres live supplémentaires, ainsi qu’une excellente reprise du "Cheap Sunglasses" de ZZ Top.
Pour conclure, The Sword poursuit sur sa lancée et propose un "Apocryphon" solide et blindé de titres taillés pour faire un malheur sur scène. La partie n’était pas gagnée, changement de label, changement de batteur, The Sword est pourtant au rendez-vous et remporte le challenge haut la main !!!

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