lundi 17 septembre 2012

Ciné - Jason Bourne : L'héritage

Jason Bourne - L'héritage : Efficace tout en n'apportant rien de neuf !!!

Note : 3 / 5

Synopsis :
Le programme Treadstone, dont Jason était le cobaye, n’était que la partie émergée d’une conspiration plus ténébreuse, ourdie par d’autres branches du gouvernement et mettant en jeu d’autres agences de renseignement, d’autres programmes militaires, d’autres laboratoires secrets.
De Treadstone est né "Outcome", dont Aaron Cross est un des six agents. Sa finalité n’est plus de fabriquer des tueurs, mais des hommes capables d’assurer isolément des missions à haut risque. En dévoilant une partie de cette organisation, Jason laissait derrière lui un "héritage" explosif : compromis, les agents "Outcome" sont désormais promis à une liquidation brutale. Effacés à jamais pour que le "père" du programme, le Colonel Byer puisse poursuivre ses sinistres activités.
Une gigantesque chasse à l’homme commence, et Cross, devenue sa première cible, n’a d’autre recours que de retrouver et gagner la confiance de la biochimiste d’"Outcome", Marta Shearing, elle-même menacée de mort.

Critique :
La trilogie Bourne a eu beau s’achever avec perfection, le studio a décidé de prolonger la saga. Il a ainsi confié au scénariste Tony Gilroy (auteur des trois premiers volets et réalisateur de Michael Clayton) la mission de mettre en scène une nouvelle intrigue.
"L’Héritage" se déroule donc parallèlement au dernier épisode (La Vengeance dans la peau), mais se concentre sur un nouveau venu, Aaron Cross, qui serait une pâle copie de Bourne sans la considérable présence de son interprète Jeremy Renner. Alimentée par une paranoïa en béton, l’action non-stop garantit un spectacle presque épuisant. 
Gilroy y a ajouté des considérations faussement lucides sur les activités des services secrets ("moralement injustifiables mais absolument indispensables"). En même temps, son cinéma propage le mythe très discutable de la toute-puissance militaire américaine. La réalité, c’est que la logistique est forte, mais les motivations douteuses et les résultats moyens.
Plutôt donc de poursuivre par une adaptation des romans d’Éric Van Lustbader, la production décide de redémarrer sur une histoire originale. Gilroy imagine donc un reboot qui s'éloigne clairement de l'ouvrage original homonyme de Van Lustbader. Délaissant le personnage de Jason Bourne, ce nouveau volet s'attarde sur "l'héritage" et imagine les conséquences qu'auront eu les actions de Bourne sur d'autres services et leurs agents.
"Jason Bourne : l'héritage" étonne par sa rythmique sans toutefois parvenir à totalement séduire, même si les deux acteurs principaux sont excellents. Divisé en deux parties distinctes, le film semble en suspension durant sa première heure. Partagés entre leur volonté d'inscrire l’œuvre dans la saga tout en s'émancipant de son ombre, les auteurs ne réussissent que partiellement leur pari. 
La faute à des bavardages incessants entre membres obscurs du gouvernement qui tentent d'étouffer l'évasion de leur meilleur agent avant de s'apercevoir qu'un autre est en pleine rébellion. La trilogie n'était que la partie immergée de l'iceberg et en voulant tout expliquer dès les débuts de cette renaissance cinématographique, Tony Gilroy finit par ennuyer sans créer de véritable tension pendant le premier tiers du film.
Difficile de passer après Jason Bourne, "l’original". Il semble en effet que l’héritage soit lourd à porter. Jeremy Renner, quant à lui, fait le film. Sachant que le personnage est un peu différent de son prédécesseur. Le programme dont il est issu générant au départ "moins de finesse", on pouvait s’attendre à un soldat un peu plus bourrin. Pourtant, il évolue avec constance et se montre très habile.
La charte de la franchise est "proprement déroulée" : Un personnage hors du commun en fuite, de la baston, de la roublardise, une juste tension sexuelle entre les deux protagonistes... Le rythme est parfaitement respecté. On ne s’ennuie pas (en tout cas pour la deuxième partie du film). Et l’interprétation est à la hauteur. On a envie de tirer le chapeau aux cascadeurs. Un régal de film d’action !
En reprenant le scénariste de la trilogie pour le mettre derrière la caméra, les producteurs ont eu une idée à double tranchant. Le bon côté, c’est que l’esprit est toujours là, mêlant complot, crise identitaire et inévitable poursuite tout en reprenant le style de Greengrass de manière plus soft. Le mauvais côté est que du coup, tout cela sent tout de même un peu le réchauffé pour un spin-off qui ne va pas bouleverser les règles.
Heureusement, on oublie peu à peu le background dans la seconde partie du film pour se concentrer sur la fuite de Cross. Une poursuite qui devient même presque trop facile à suivre en comparaison de ce qui a précédé, puisque l’espion sur-entrainé est simplement à la recherche des médicaments qui pourront le sauver en compagnie d’une doctoresse qui ne manque pas de charme. A partir de là, nous avons droit à une simple course-poursuite plutôt efficace, rythmée et lisible menée par un Jeremy Renner complètement impliqué dans l’action (à défaut d’avoir un personnage vraiment intéressant).
En fait, en dehors du fait d’être une grosse course-poursuite bien menée en terrain connu et pendant laquelle on ne s’ennuie pas, ce "Jason Bourne : l’Héritage" n’a malheureusement pas grand-chose à raconter et on sent vraiment que l’on tire sur la corde d’une franchise qui n’a plus rien à dire et qui tente de noyer sous les machinations la pauvreté de son discours et de ses nouveaux personnages. Bien, mais ils pouvaient faire bien mieux !!! 

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