Note : 4 / 5
Il est faible de dire que Lou Doillon était attendue au tournant dans une activité qui la démangeait depuis longtemps, la musique. Cependant elle ne s'improvise pas chanteuse. L'artiste, déjà connue pour
ses talents d'actrice et sa plastique de mannequin, ajoute une corde à
son arc.
Avec une mère actrice et chanteuse, Jane Birkin, un père
réalisateur, Jacques Doillon, et une demi-sœur qui a déjà fait ses
preuves en imposant un style, Charlotte Gainsbourg,
Lou Doillon était d'une certaine façon destinée à s'intéresser à la
musique. Mais de là à écrire ses propres chansons pour en faire un
album, il y a tout un processus personnel à savoir mener à terme. Et Lou Doillon semble y être parvenue, à travers une voix grave, des textes mélancoliques et un air planant sinon enjoué. C'est donc sans complexe que la fille de Jane Birkin marche sur les traces de sa mère et de sa demi-sœur, Charlotte Gainsbourg, avec un album qui se doit d'être écouté libre de tout a priori.
A l’écoute de "Places", on ne
saute pas de joie et on ne danse pas comme des fous. Le style musical de Lou Doillon est tout autre. Tantôt sombre, tantôt triste mais toujours avec une pointe folk à la Cat Power. Au fur et à mesure des chansons, on adhère à son univers et les titres s’enchainent à merveille.
Pour mener à bien son projet, la jeune femme à la casquette a fait appel à deux pointures hexagonales : le pop meister Etienne Daho pour les compositions et l'architecte électro Philippe Zdar (Cassius)
ont confectionné un univers aux sonorités pop-rock, plus proche des
racines country et blues américaines que de la variété française.
Certes, si Places suinte l'Americana fantasmée, ce n'est à nul moment un caprice de pacotille mais une vraie ambition d'artiste. Ballades pop, folk ou soul, comme il vous plaira. Les influences sont multiples et subtiles : "I.C.U", piste d'ouverture,
annonce la tonalité mélancolique, presque noire de cet album.
L'interprétation nonchalante de Lou Doillon, peut-être initiée par Etienne Daho, s'imprime dans un décor britannique et parisien qui s'avère finalement lumineux.

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