Note : 4.5 / 5
Synopsis :
Aux confins nordiques de l'Europe, dans le Royaume d'Alstavik, la menace
est partout. Les Centaures, ennemis mortels des Vikings, s'apprêtent à
franchir la muraille d'enceinte qui les protège depuis la dernière
invasion.
Du côté de la mer, les Celtes du royaume de Moh Ruith se font
pressants, alors que le Royaume est toujours en proie à une guerre
civile effroyable. Car depuis le décès du roi, ses deux fils Rildrig et
Sigvald se disputent le trône. Contraints par le péril qui gronde
partout, les frères ennemis s'associent pour faire face aux menaces
extérieures.
Critique :
Konungar nous entraîne dans un récit d’héroïc fantasy nordique de grande
qualité. Bien des dangers fragilisent le royaume d’Alstavik au premier
rang desquels la guerre fratricide à laquelle se livrent Sigvald et
Rildrig. Mais les deux frères vont devoir tenter de mettre leur haine de
côté afin de réunifier le royaume car la menace du peuple centaure se
fait sentir à nouveau.
Sylvain Runberg aime les récits de guerre, dans des lieux reculés, peu traités en BD, avec une pointe de fantastique. Après "Reconquêtes" et l’Asie mineure, voici donc "Konungar" et les terres scandinaves. Un cadre réaliste où l’on trouve pourtant centaures, personnages fictifs et magie runique. La construction est ici un peu la même que "Reconquêtes", avec la menace naissante dans les premières pages suivie de la description des forces en présence, avec une alternance des personnages et des époques. "Reconquêtes" n’avait pas particulièrement touché, contrairement à "Konungar".
Le scénario de Runberg reprend de nombreux thèmes récurrents du genre, cependant il construit son récit habilement entre passé et présent et
parvient à nous happer grâce à sa fluidité. La saga s'étalera sur trois tomes, évidemment il y a quelques
raccourcis pris dans le scénario mais rien qui ne vienne gâcher le plaisir.
L'univers est bien mis en place, on s'attache très rapidement à la galerie de personnage et le bestiaire est un pur régal ! L'action, quant à elle, est très
bien parsemée dans le récit, avec des flashbacks courts et efficaces qui
s'inscrivent dans le récit sans lui nuire ! Le scénario de ce premier tome intitulé "Invasions" fourmille donc de
scènes d’action et le lecteur devient ainsi spectateur de combats hors
du commun. Le fantastique vient aussi se glisser dans cette épopée
mouvementée avec en particulier un humain mort, transformé en une
véritable bête sanguinaire et destiné à devenir une machine de guerre.
Un cobaye qui pourrait bien donner naissance à beaucoup de créatures de
son genre.
Un scénario assez simple donc rendu pourtant original par sa mise en place progressive, puisque la raison des tensions s’explique progressivement au fil de ces flashbacks, les liens se complexifient, l’histoire s’enrichit. Véritable force de "Konungar", ils ont aussi malheureusement l’effet pervers de rendre par moment l’ensemble un peu confus, le rythme un peu haché. On passe pourtant facilement outre ces quelques détails, "Invasion" se présente bien comme une introduction, délimitant les cadres, tout laissant penser que le rythme s’accélèrera considérablement avec les tomes suivants.
Une histoire passionnante illustrée avec brio par Juzhen. A noter, au début de la bande dessinée se trouve une superbe illustration d’un Centaure sur une pleine planche. Les expressions et les visages des personnages sont réalistes et minutieusement travaillés. Les ombres et les lumières permettent aussi de donner vie aux mouvements des personnages, d’accentuer les reliefs des paysages, la texture des cheveux, des vêtements, etc. Juzhen utilise aussi différents angles de vue et de perspective contribuant au dynamisme de l’ensemble tout comme les dispositions variées des cadres et leurs diverses tailles. Côté dessin donc, la précision et le souci du détail sont bluffant. Juzhen ne recule pas devant la difficulté.
Graphiquement, pas grand-chose à redire par conséquent, au contraire même. Un dessin très abouti, vraiment joli dans l’ensemble malgré un design des centaures assez déroutant au départ. Le trait met parfaitement en valeur les décors monumentaux et la brutalité des affrontements alors que les personnages gardent un aspect lisse pas désagréable. Un ensemble finalement assez original et très réussi. La colorisation est, quant à elle, tout simplement superbe !
Avec son premier opus "Invasions", Sylvain Runberg parvient à nous initier à son nouveau contexte aventureux, un contexte ô combien imprégné d'ambiances ancestrales nordiques, de violence barbare et de conflit fratricide. Le deuxième opus, "Les guerriers du néant" (sorti depuis peu), n'échappe pas à la règle désormais établie et nous donne les répercussions de l'alliance entre les frères ennemis, Rildrig et Sygwald.
Force est de constater que la puissance évocatrice des évènements antérieurs perdure dans cette suite, nous promettant ainsi une intrigue toute aussi puissante pour ne pas dire massive. De fait, le scénariste joue sur plusieurs tableaux distincts, s'attachant à faire monter en puissance son aventure de tout côté. Cette conjonction scénique dévoile ainsi avec force, dans un sens du découpage inné, les faits présents qui sous-entendent une trahison latente bien amenée. Pour mieux en apprécier la profondeur de cette dernière, des séquences de dix ans en arrière, elles-mêmes porteuses d'un mystère à découvrir prochainement, viennent les entrecouper audacieusement.
A n'en pas douter, cette aventure de par sa vigueur barbare et de ses accents fantastiques, possède un potentiel tonitruant plaisant à déguster. Sylvain Runberg pousse à l'extrême ses personnages et leurs caractères entiers, dans une férocité démesurée, pour mieux appréhender leurs aspirations parfois bonnes, parfois machiavéliques. De même, en fin stratège, il nous désoriente volontairement pour laisser entrevoir une autre perception de son histoire, perception que l'on aura au final de cet épisode.
Il ne fait aucun doute que Juzhen semble être dans son élément quand il s'agit de jouer la carte de la démesure. Il suffit pour cela de regarder ses personnages, mythiques ou réels, qui ont un charisme totalement surdimensionné. La puissance évocatrice de ces derniers se ressent par leur apparence massive, sauvage et sanguinaire, et se veut de fait impressionnante. Une deuxième partie tonitruante d'une épopée viking qui ne laisse pas indifférente. Au final, "Konungar" se trouve être une excellente aventure qui promet et qui ne génère qu'un seul regret inévitable, celui de devoir patienter pour lire la suite !!!
Sylvain Runberg aime les récits de guerre, dans des lieux reculés, peu traités en BD, avec une pointe de fantastique. Après "Reconquêtes" et l’Asie mineure, voici donc "Konungar" et les terres scandinaves. Un cadre réaliste où l’on trouve pourtant centaures, personnages fictifs et magie runique. La construction est ici un peu la même que "Reconquêtes", avec la menace naissante dans les premières pages suivie de la description des forces en présence, avec une alternance des personnages et des époques. "Reconquêtes" n’avait pas particulièrement touché, contrairement à "Konungar".
Un scénario assez simple donc rendu pourtant original par sa mise en place progressive, puisque la raison des tensions s’explique progressivement au fil de ces flashbacks, les liens se complexifient, l’histoire s’enrichit. Véritable force de "Konungar", ils ont aussi malheureusement l’effet pervers de rendre par moment l’ensemble un peu confus, le rythme un peu haché. On passe pourtant facilement outre ces quelques détails, "Invasion" se présente bien comme une introduction, délimitant les cadres, tout laissant penser que le rythme s’accélèrera considérablement avec les tomes suivants.
Une histoire passionnante illustrée avec brio par Juzhen. A noter, au début de la bande dessinée se trouve une superbe illustration d’un Centaure sur une pleine planche. Les expressions et les visages des personnages sont réalistes et minutieusement travaillés. Les ombres et les lumières permettent aussi de donner vie aux mouvements des personnages, d’accentuer les reliefs des paysages, la texture des cheveux, des vêtements, etc. Juzhen utilise aussi différents angles de vue et de perspective contribuant au dynamisme de l’ensemble tout comme les dispositions variées des cadres et leurs diverses tailles. Côté dessin donc, la précision et le souci du détail sont bluffant. Juzhen ne recule pas devant la difficulté.
Graphiquement, pas grand-chose à redire par conséquent, au contraire même. Un dessin très abouti, vraiment joli dans l’ensemble malgré un design des centaures assez déroutant au départ. Le trait met parfaitement en valeur les décors monumentaux et la brutalité des affrontements alors que les personnages gardent un aspect lisse pas désagréable. Un ensemble finalement assez original et très réussi. La colorisation est, quant à elle, tout simplement superbe !
Avec son premier opus "Invasions", Sylvain Runberg parvient à nous initier à son nouveau contexte aventureux, un contexte ô combien imprégné d'ambiances ancestrales nordiques, de violence barbare et de conflit fratricide. Le deuxième opus, "Les guerriers du néant" (sorti depuis peu), n'échappe pas à la règle désormais établie et nous donne les répercussions de l'alliance entre les frères ennemis, Rildrig et Sygwald.
Force est de constater que la puissance évocatrice des évènements antérieurs perdure dans cette suite, nous promettant ainsi une intrigue toute aussi puissante pour ne pas dire massive. De fait, le scénariste joue sur plusieurs tableaux distincts, s'attachant à faire monter en puissance son aventure de tout côté. Cette conjonction scénique dévoile ainsi avec force, dans un sens du découpage inné, les faits présents qui sous-entendent une trahison latente bien amenée. Pour mieux en apprécier la profondeur de cette dernière, des séquences de dix ans en arrière, elles-mêmes porteuses d'un mystère à découvrir prochainement, viennent les entrecouper audacieusement.
A n'en pas douter, cette aventure de par sa vigueur barbare et de ses accents fantastiques, possède un potentiel tonitruant plaisant à déguster. Sylvain Runberg pousse à l'extrême ses personnages et leurs caractères entiers, dans une férocité démesurée, pour mieux appréhender leurs aspirations parfois bonnes, parfois machiavéliques. De même, en fin stratège, il nous désoriente volontairement pour laisser entrevoir une autre perception de son histoire, perception que l'on aura au final de cet épisode.
Il ne fait aucun doute que Juzhen semble être dans son élément quand il s'agit de jouer la carte de la démesure. Il suffit pour cela de regarder ses personnages, mythiques ou réels, qui ont un charisme totalement surdimensionné. La puissance évocatrice de ces derniers se ressent par leur apparence massive, sauvage et sanguinaire, et se veut de fait impressionnante. Une deuxième partie tonitruante d'une épopée viking qui ne laisse pas indifférente. Au final, "Konungar" se trouve être une excellente aventure qui promet et qui ne génère qu'un seul regret inévitable, celui de devoir patienter pour lire la suite !!!
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