Note : 4.5 / 5
Synopsis :
Un vaisseau spatial transportant une quarantaine de civils est percuté
par une météorite et se crashe sur une planète inconnue. Les membres de
l'équipage périssent dans l'accident, à l'exception de Fry, une jeune
pilote, et de quelques survivants. Parmi eux, un imam et ses disciples,
un antiquaire, une géologue, une adolescente, le chasseur de Johns et
Riddick, un criminel endurci en cours de transfert vers sa prison.
Alors
que le petit groupe tente de s'organiser sous un climat aride de jour
perpétuel dominé par trois soleils, ils découvrent qu'une éclipse va
bientôt frapper la planète, permettant à de monstrueuses créatures
nocturnes de se mettre en chasse.
Critique :
Qu’on le veuille ou non, on se souvient tous des fâcheusement fameuses "Chroniques de
Riddick". Un film qu'on oublie aisément et heureusement d'ailleurs. Cependant, "Les Chroniques de Riddick" auront eu pour effet de faire connaître du grand public Vin Diesel.
Pour la première fois, il le découvrait avec le look qui
lui collerait à la peau pour la décennie à venir : imberbe, le crâne
rasé, les muscles saillants. Un visage taillé à la serpe incapable de sourire, et dont la
voix est un grondement guttural sorti d’un puits sans fond.
Toutefois, ce n’était pas exactement la première fois qu’on avait pu admirer Vin Diesel en brute épaisse avec des lunettes de plongée. On l’avait déjà vu en 2000 dans "Pitch Black", petit film de SF-horreur réalisé par un spécialiste des séries B, David Twohy.
Même réalisateur et même acteur principal que pour les "Chroniques",
donc, mais un film radicalement différent, à commencer par le fait que
celui-ci vaut réellement la peine d’être vu.
En fait, si comparaison doit être faite, il vaut même mieux comparer "Pitch Black" à la franchise "Alien"
qu’à son successeur. Outre le fait qu’ils appartiennent au même genre
cinématographique, ils ont également des bases communes dans leur
structure : un groupe de personnes livrées à elles-mêmes doit sauver sa
peau au milieu d’un environnement plus ou moins hostile infesté de
bestioles extra-terrestres avides de chair fraîche. Comme dans "Aliens", les prédateurs sont innombrables et aucun endroit ne semble être sûr, et comme dans "Alien Resurrection",
le seul humain qui reste serein prouve à chaque geste et à chaque
parole qu’il n’est pas si humain que ça… même si la comparaison entre
Ripley et Riddick s’arrête là.
David Twohy est un homme talentueux. Avec trois fois rien et
des scénarios ultra classiques, il réussit à trousser des films
efficaces. Après le méconnu "Timescape" au final surprenant et "The Arrival" (avec Charlie Sheen), il replonge de nouveau dans l’univers de la science-fiction et réussit la passe de trois avec "Pitch Black". En dépit d’un petit score au box-office (53millions de dollars dans le monde, dont 39
rien qu’aux USA), le film va connaître une carrière exponentielle en DVD et
lancer la carrière d’un des rois de l’action-movie des années 2000, Vin
Diesel.
On le voit d'emblée, le scénario n’a rien d’original, on a même l’impression de
l’avoir vu des dizaines de fois mais ça, David Twohy le sait aussi bien
que nous. Ne pouvant édulcorer le fond, il va se concentrer sur la forme. Il
cherche avant tout à rendre son film le plus énergique possible tout en
essayant de cacher les faibles moyens mis à sa disposition (23 "petits"
millions de dollars) par des trouvailles visuelles inventives. Un soin particulier sera ainsi apporté à la photo et à certains angles de
caméra. Cinéaste éminemment visuel, Twohy est également très sensible à la crédibilité des personnages et des situations.
Ainsi le point fort du film est sans aucun doute le
personnage de Riddick, anti-héros arrêté pour des meurtres qu'il a réellement
commit pour une fois. Un vrai méchant qui n'hésiterait pas à laisser tout le
monde crever derrière lui pour s'échapper de cette planète. Vin Diesel porte le personnage à bout de bras, lui conférant charisme et crédibilité. Et il faut dire la vérité, son impressionnante présence physique relève le personnage plus qu'il ne le dessert !
Vin Diesel
ne lâche pas un seul mot, on ne voit jamais ses yeux, il se déplace
sans bruit, est filmé avec des gros plans excessifs, en flou artistique
; il est une ombre qui se déplace dans le fond du décor, une silhouette
liquide qui glisse sous le soleil. Il est plus un animal qu’un être
humain, mais possède le meilleur des deux mondes : il a à la fois le
sang-froid, les capacités physiques et l’acuité d’une bête sauvage et
l’esprit calculateur et l’intelligence des plus dangereux psychopathes
humains.
Les amateurs de gore seront servis, même s'il faudra être attentif car de
mémoire, on a rarement vu des créatures fondre sur leur proie aussi
rapidement. Le film, sans faire réellement très peur, dispose de certaines
séquences tout de même bien stressantes, tient facilement en haleine
son audience et chose rare, offre un éventail de personnages et de
psychologie plus crédibles et moins stéréotypés que les habituels
productions du genre (chaque action des héros est ainsi dictée par leur
comportement qui a bien été préétabli dans le prologue du film).
Universal a réédité le film en Blu-Ray dans sa très belle "Real Heroes Collection". Collection qui se distingue des autres formats par de magnifiques visuels empruntés aux comics books américains, exclusivement réservée à la Fnac.
Au final, "Pitch Black" est donc un petit film de SF sans moyens qui en vaut bien d'autres plus riches. Twohy s'en sort par un scénario inventif, quoi que classique, et surtout par une narration
nerveuse. Comme quoi, quand on s’applique, que l’on n'est pas prétentieux et que
l’on a du savoir-faire, il est possible de réaliser des bons films de
SF. David Twohy mérite désormais des scénarios plus ambitieux !!!
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