Note : 4.5 / 5
Synopsis :
Dans un New York en ébullition, l'ère du capitalisme touche à sa fin. Éric Packer, golden boy de la haute finance, s’engouffre dans sa
limousine blanche. Alors que la visite du président des États-Unis
paralyse Manhattan, Éric Packer n’a qu’une seule obsession : une coupe
de cheveux chez son coiffeur à l’autre bout de la ville.
Au fur et à
mesure de la journée, le chaos s’installe, et il assiste, impuissant, à
l’effondrement de son empire. Il est aussi certain qu’on va
l’assassiner. Quand ? Où ? Il s’apprête à vivre les 24 heures les plus
importantes de sa vie.
Critique :
Publié aux States en 2003, le roman de Don DeLillo, "Cosmopolis", raconte l'odyssée d'un multimillionnaire au bord de l'implosion qui traverse Manhattan, enfermé dans une limousine ultra-moderne. Coincé dans les embouteillages générés par une visite présidentielle, le jeune homme assiste à divers évènements et fait l'expérience de rencontres qui témoignent de l'effondrement progressif du monde, mais surtout de son monde intérieur !
"Cosmopolis" se veut une œuvre cryptique dont la vocation est d'ébranler les certitudes de son lecteur, à l'image de celles du héros. Pour le producteur Paulo Branco, ayant acquis les droits du livre, seul David Cronenberg serait capable de transcender un matériau aussi littéraire pour en extraire l'émanation cinématographique. Plus que le récit à proprement parler, ce sont les échanges dialogués qui vont séduire le cinéaste canadien, qui se chargera lui-même de l'adaptation cinématographique.
Et à n’en pas douter "Cosmopolis" est bien du Cronenberg. En adaptant assez fidèlement le roman de Don DeLillo,
le réalisateur canadien trouve un matériau à sa hauteur. Récit
hypnotique et philosophique, "Cosmopolis" pourra en surprendre plus d’un.
Sous forme d'huis-clos mouvant (la quasi-totalité du film se déroulant
dans la limousine), le film apparait excessivement bavard dès le départ
et le spectateur devra faire l’effort de s’y atteler.
Parce que "Cosmopolis" se mérite. Il faudra d’ailleurs penser à le revoir une seconde fois (au moins)
pour réellement cerner tous les méandres et la densité du nouveau film
de celui à qui l’on doit A "History of Violence" et "eXistenZ". Tout au long
de son parcours intérieur, Éric Packer (Robert Pattinson) verra défiler, dans sa bulle, différents personnages qui cimentent sa vie. Nous y retrouverons ainsi Jay Baruchel, Juliette Binoche, Samantha Morton, Sarah Gadon, Mathieu Amalric pour se terminer avec l’apothéose Paul Giamatti.
Ces rencontres capitonnées se feront, pour la plupart dans la
limousine elle-même, où Éric assiste au spectacle d’une société qui
explose, le monde des autres, celui qui n’entre jamais dans le sien.
David Cronenberg porte un regard sans concession sur notre Monde dont les racines du mal se trouvent clairement dans un capitalisme ravageur, déshumanisant et glacial. Au fur et à mesure de ces dissertations longues et appuyées, Éric Packer sombre doucement et cours à sa chute. Une chute salvatrice, ou du moins source d’une redécouverte de la réalité de l’autre.
David Cronenberg porte un regard sans concession sur notre Monde dont les racines du mal se trouvent clairement dans un capitalisme ravageur, déshumanisant et glacial. Au fur et à mesure de ces dissertations longues et appuyées, Éric Packer sombre doucement et cours à sa chute. Une chute salvatrice, ou du moins source d’une redécouverte de la réalité de l’autre.
Déconcertant, agaçant, étonnant, excitant, ce gigantesque dérèglement universel, qu'est "Cosmopolis", sera non seulement cristallisé par
le parcours du personnage, mais aussi par une mise en image qui a
l'audace d'épouser son sujet sans essayer de plaire !!! (Sortie DVD le 25 septembre 2012)
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