Note : 3.75 / 5
Synopsis :
An 185 de l’ère chrétienne. L’empereur Commode, cruel et sanguinaire,
entraîne Rome à sa ruine. Peu pressé de gouverner, il préfère combattre
dans l’arène. Pour Marcia, concubine du tyran, Rome a perdu ce qui
faisait le fondement de sa grandeur : la “virtus”, la force d’âme, la
droiture.
Désespérée, elle sollicite l’aide d’une sorcière, qui fait venir par
magie à Rome des hommes capables de rappeler cette valeur fondamentale
au tyran. Le sort choisit un groupe de prisonniers japonais du XXIème siècle. Précipités sur les sables de l’arène, ils vont découvrir la
cruauté du destin des gladiateurs : brutalité des entraînements,
férocité des combats, brimades quotidiennes au ludus. Les intrigues
politiques et la corruption de la capitale impériale parviendront-elles à
briser l’esprit de ces hommes ?
Critique :
Après "Thermae Romae" (manga sur les bains publics romains et japonais), Rome continue d'inspirer les mangakas. Les éditions Ki-oon nous proposent "Virtus". Une histoire plutôt virile pour lecteurs avertis : L’empereur Commode se défoule régulièrement dans l’arène et mène Rome à sa ruine, alors sa concubine s'associe à une sorcière pour ramener du japon, et du XXIème siècle, un mystérieux judoka qui saura faire revenir tout le monde à la vertu !
"Virtus" est un seinen de testostérone, une lecture bourrine où les pages
sont à lire parce qu'elles déménagent, et qu'on se laisse emporter par
l'action en oubliant toute réflexion. Beaucoup d'action donc, de
violence, et de combat. Les auteurs n'y vont pas de main morte et
proposent des pages parfois très "gores" pour le grand bonheur des
amateurs du genre !
Ce qui frappe en premier c'est l’esthétique old school de ce manga, que l'on pourrait croire avoir été dessiné dans les années 80. Trait épais, musculatures surdéveloppées, yeux globuleux exsangues et déformations extrêmes des corps meurtris par les coups.
Découlant directement de ce parti pris old school, la lecture se révèle très efficace. Le tome se dévore et l'on parvient à
la fin sans vraiment sans apercevoir. Le style y est donc pour beaucoup : on
se délecte du graphisme réaliste, aux traits d'une épaisseur cohérente
avec le côté "brut" de l'histoire. Le dessin, très détaillé, possède
aussi une puissante expressivité et beaucoup de dynamisme. Les visages
en colère, les mouvements, et autres faciès de lion d'arène ont une
sacrée gueule et nous font frémir ! Cependant, le dessinateur a beaucoup plus de peine avec les visages
souriants ou inexpressifs, qui parfois dérangent un peu l’œil au milieu
de tant de réussite. Mais comme il n'a pas si souvent que ça l'occasion
de les dessiner, ce n'est pas en fin de compte ce qui marque le
plus.
Ainsi, son aspect clairement old school lui donne un charme désuet sympathique, à
défaut de transcender la série graphiquement parlant. Si le dynamisme, la mise en scène et les coups d'éclats sont bien là, l'aspect
gothique, surchargé parfois, ajoute à toute une ambiance qu'il est
difficile de renier : à la lecture de ce premier tome, "Virtus" est avant tout un défouloir qui fonctionne ! Ajoutons à cela une source fantastique, proche de ce que l'on a connu dans l'excellent "Thermae Romae", à savoir le choc des cultures de la Rome antique et du Japon contemporain, pour donner à ce "Virtus" un ambiance assez unique, il faut bien le dire.
Le manga mélange ouvertement "Gladiator", "Rome" la série (le héros étant un gentil géant un peu frustre à la Titus Pullo) et divers mangas de baston. On pensera d'ailleurs à "Coq de combat" concernant les détails techniques des affrontements et à "Hokuto no Ken" ("Ken le survivant") concernant le dessin et l'ambiance réalistico-gore !
Au final, on ne lit pas "Virtus" pour sa finesse ni sa morale, mais pour sa redoutable efficacité dans l'illustration des différents combats que va aligner Takeru Narumiya avant sa probable rencontre finale avec Commode. Réponse en cinq volumes !!!
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