Lee Daniels - Le Majordome : Un film intimisme, relevant heureusement bien plus du film indépendant que du mélo hollywoodien !!!
Note : 3.75 / 5
Synopsis :
Le jeune Cecil Gaines, en quête d'un avenir meilleur, fuit, en 1926, le
Sud des États-Unis, en proie à la tyrannie ségrégationniste. Tout en
devenant un homme, il acquiert les compétences inestimables qui lui
permettent d’atteindre une fonction très convoitée : majordome de la
Maison-Blanche. C'est là que Cecil devient, durant sept présidences, un
témoin privilégié de son temps et des tractations qui ont lieu au sein
du Bureau Ovale.
À la maison, sa femme, Gloria, élève leurs deux fils, et la famille jouit d'une existence confortable grâce au poste de Cecil. Pourtant, son engagement suscite des tensions dans son couple : Gloria s'éloigne de lui et les disputes avec l'un de ses fils, particulièrement anticonformiste, sont incessantes.
À travers le regard de Cecil Gaines, le film retrace l'évolution de la vie politique américaine et des relations entre communautés. De l'assassinat du président Kennedy et de Martin Luther King au mouvement des "Black Panthers", de la guerre du Vietnam au scandale du Watergate, Cecil vit ces événements de l'intérieur, mais aussi en père de famille.
À la maison, sa femme, Gloria, élève leurs deux fils, et la famille jouit d'une existence confortable grâce au poste de Cecil. Pourtant, son engagement suscite des tensions dans son couple : Gloria s'éloigne de lui et les disputes avec l'un de ses fils, particulièrement anticonformiste, sont incessantes.
À travers le regard de Cecil Gaines, le film retrace l'évolution de la vie politique américaine et des relations entre communautés. De l'assassinat du président Kennedy et de Martin Luther King au mouvement des "Black Panthers", de la guerre du Vietnam au scandale du Watergate, Cecil vit ces événements de l'intérieur, mais aussi en père de famille.
Critique :
"Le majordome" est le genre de film difficilement contestable voire "critiquable".
De ceux qui procèdent d'une motivation immaculée à la limite d'une certaine
forme de sacerdoce cinématographique. Un genre à part entière que le cinéma
américain a littéralement créé et dont il se plaît à l'enrichir de temps à
autre avec des productions emblématiques.
"Le majordome" s'inscrit ainsi dans la
droite lignée de films tels que "Miss Daisy et son chauffeur" ou plus
récemment "La couleur des sentiments" qui tous expriment une forme de contrition
de masse où la rédemption d'un passé pas folichon passe par une sorte de flagellation
en public forcément expiatoire. À la différence toutefois
ici que derrière la caméra on retrouve le réalisateur de "Precious" et "Paper
boy", Lee Daniels, qui par la simple couleur de sa peau permet une perception
différente revenant prosaïquement à enfin donner la possibilité à un black d'aborder
frontalement l'Histoire afro américaine des États-Unis.
Déjà dans les salles aux États-Unis
depuis quelques semaines, la plus grande réussite du film n’est pas de
dominer le box-office, mais de nous imposer la mémoire afro-américaine à
travers la trajectoire d’une famille. Il ressuscite l’histoire
incroyable et pourtant vraie d’un homme noir, né en 1919 comme fils
d’esclaves dans des champs de coton de l’Amérique et qui finit comme le
majordome préféré de huit présidents à la Maison Blanche à Washington.
Inspiré parfois très librement par l’histoire véritable d’Eugene Allen, déterrée par le Washington Post lors
de l’élection de Barack Obama en 2008, le majordome, dans le film de
Lee Daniels s’appelle Cecil Gaines. Interprété avec brio et retenue par
Forest Whitaker (Denzel Washington avait décliné le rôle), Eugene Allen a
écrit à sa façon l’histoire de son pays.

Moins vindicatif que son homologue Spike Lee mais tout aussi concerné par le sujet, le cinéaste condense en deux heures et cinq minutes un demi-siècle d'histoire américaine : les premières émeutes anti-raciales, les assassinats de John Kennedy et Martin Luther King, Sidney Poitier, premier acteur noir à recevoir l'oscar (1964), le Ku Klux Klan, les Black Panthers, la guerre du Vietnam… Pour appuyer son cours d'éducation civique, il fait défiler dans le Bureau ovale Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon, Reagan, les dévoilant sous un autre jour.
J'avoue avoir été très curieux de
voir comment Daniels allait traiter la chose, lui qui s'est très vite
démarqué de la jeune génération indé actuelle en forçant énormément le trait
cinéma via une mise en scène et une photo outrancières (mouvements de caméra
sur signifiants, saturation écrasante de la palette colorimétrique...) certes pas
désagréable mais tout de même un peu vaine car atténuant la plupart des émotions.
Et paradoxalement si ce que l'on voit à l'écran est l'exact
reflet de ce que l'on est en droit d'attendre d'un tel produit dit
classique, on est tout de même un peu déçu de le constater tant on espérait cette
confrontation avec l'univers si marqué du réalisateur. En résulte donc un film classieux
où affleure pour le coup l'émotion sans pour autant verser dans le lacrymal.
Pour
cela Lee Daniels n'opte pas pour le biopic s'inscrivant au sein d'une époque de
tous les changements mais pour la version romancée d'une histoire vraie et édifiante
d'un majordome d'origine afro américaine qui entre 1952 et 1986 aura travaillé à
la Maison Blanche sous sept administrations et autant de présidents. Il en
profite alors pour raconter une époque. Celle de toutes les radicalités et
défiances entre noirs et blancs par le prisme d'un homme et de sa famille qui en
accompagne toutes les évolutions.
Les partisans de Lee
Daniels saluent son goût pour la subversion et l’énergie de son cinéma.
Ses détracteurs n’y voient que provocation immature et racolage. Son
dernier film surprendra donc les deux camps. Exempt de scènes scabreuses, "Le
Majordome" retrace, avec une incontestable élégance formelle et une
véritable vision d’auteur, le parcours de Cecil Gaines.

Tout à son grand sujet, le film menacerait cependant de virer à
l’académisme n’était cette tension entre le progressisme silencieux de
Gaines et l’engagement de son fils dans la lutte contre la ségrégation
raciale. Au centre de cet échiquier politique et familial, la femme du
majordome, interprétée par une Oprah Winfrey bluffante, tente de
profiter des plaisirs que lui procure le progrès (disques de soul,
alcool), offrant la touche hédoniste qui fait du "Majordome" un film
parfaitement équilibré.
Ainsi, si
le thème principal pouvait légitimement inquiéter par son classicisme,
et même son académisme, Daniels est parvenu à garder un aspect
purement indépendant au film. Si le réalisateur est contraint de passer
par tous
les événements fondamentaux de l’histoire américaine contemporaine, il
se débrouille pour les évoquer en creux, par le biais des personnages
principaux et non pas frontalement. Il évite ainsi les écueils de
l’illustratif et de la compilation qui menacent chaque projet de cette
ampleur. En concentrant son intrigue sur la famille du majordome, et
notamment sur les positions politiques différentes entre le père
(respectueux des institutions et plutôt réformiste) et le fils (plus
ouvertement révolutionnaire), le cinéaste parvient à synthétiser le
dilemme qui s’est emparé de la population noire quant à la ségrégation
qui perdurait dans les années 50-60.
Au final, lorsque le film choisit la carte de l’intime et de l’anecdote, il
touche plutôt juste. Notamment les scènes d’incommunicabilité familiale dans le
pavillon du majordome, ou le petit vaudeville quotidien qui se trame
dans les coulisses de la Maison Blanche, ébranlées hors champ, par la
fureur et les revendications du monde extérieur.

Joshua Michael Stern - Jobs : Un film superficiel, trop lisse et premier degré, qui se révèle au final assez insipide !!!
Note : 2.5 / 5
Synopsis :
Dans les années 70, un jeune étudiant du nom de Steve Jobs
rêve de changer le monde. C’est avec son ami Steve Wozniak qu’il va se
lancer dans l’informatique en travaillant pour Atari, mais va très vite
se rendre compte qu’il veut être son propre patron. Les deux compères
travaillent donc sur leur premier ordinateur, l’Apple, qui va rapidement
leur permettre de recevoir un financement conséquent et de lancer leur
propre entreprise.
Critique :
Que l'on aime l'homme ou pas, personne ne pourra nier que Steve Jobs, co-créateur
d’Apple Inc., l'un des entrepreneurs les plus créatifs et respectés du
XXIe siècle, était un visionnaire et un génie. Un génie qui aura
impressionné et inspiré de nombreuses personnes. C'est donc avec une
réelle et sincère envie que j'attendais ce biopic sur la vie de Jobs.
Et
qu'elle ne fut ma déception à la fin de la séance ! En résumant
l'affaire de manière caricaturale, on pourrait dire ceci : autant "The Social Network" de David Fincher était réussi, autant "Jobs" est raté.
Réalisé par Joshua Michael Stern, "Jobs"
est un film purement narratif, racontant au premier degré ce que fut
une partie de la vie du créateur d'Apple, de 1974 (il était alors en
voie de déscolarisation dans un collège californien) à 2001 (année du
triomphe de l'iMac). On ne saura donc rien de la fin de la vie de Jobs,
de son cancer et de sa mort, à 56 ans, au faîte de sa gloire, le 5 octobre 2011 à Palo Alto (Californie).
C’est une vingtaine d’années de la vie
de Steve Jobs, de la création d’Apple dans un garage californien à son
retour triomphant, en 1996, à la tête
de l’entreprise qu’il avait créée avant d’en être écarté que raconte ce
premier biopic sur cet homme au destin fascinant. Malheureusement, ce
récit réalisé de façon linéaire glorifie un peu trop l’inventeur
visionnaire de l’iPod, évinçant les aspects controversés du personnage. Même s’il consacre quelques scènes à son caractère difficile, comme
celle de la rupture brutale avec sa petite amie enceinte et son refus
initial de reconnaître l’enfant, le film n’approfondit jamais les choses, abordant le tout de manière bien trop superficielle.
Ainsi après Mark Zuckerberg avec "The Social Network",
c'est au tour de Steve Jobs d'avoir droit à son biopic. Et on peut dire
que
Fincher a tué le job ! Car la comparaison se révèle fatale pour Joshua
Michael Stern.
Il manque à ce dernier un point de vue puissant de réalisateur. Et les
partis pris de son scénariste apparaissent étranges : pourquoi ainsi ne
traiter la passionnante rivalité avec Bill Gates qu'en une seule scène
au téléphone? De plus, pour l'incarner, le choix d'Ashton Kutcher n'est
pas des plus heureux. Il a certes beaucoup travaillé. Mais, à l'écran,
on ne voit justement que ça.

Il manque cruellement de
crédibilité quand il tente de jouer au méchant garçon qui ne veut pas
octroyer d’actions à un des premiers employés d’Apple, Bill Kottke. Les
moments d’émotion sont littéralement gâchés par le jeu limité de
l’acteur, qui se cantonne généralement aux comédies romantiques et qui, à mon humble avis, devrait rester dans ce rôle.
Ceux qui ont lu la biographie officielle de Steve Jobs le savent :
l’inventeur était quelqu’un d’extrêmement lunatique, colérique et
émotif, doublé d’un égoïste mégalomane. Si ces traits de sa personnalité
sont bien sûr évoqués dans le film, ils sont en revanche largement
passés sous silence dans de nombreux moments clés de l’histoire. Steve
Jobs était un patron craint de ses employés, le genre de patron capable
de virer un subalterne sur un coup de tête dans l'ascenseur. Malgré les
efforts du scénario pour reproduire ce côté imprévisible, le Jobs de ce
film est en revanche plus édulcoré, et son histoire s’en trouve de fait
largement romancée.
Mais c’est surtout la traversée du désert de Steve Jobs qui déçoit,
évoquée en deux coups de cuillères à pot. Deux photos du fondateur de
NeXT, sans aucune mention de l’immense réussite de Pixar, emballé c’est
pesé. Pourtant, ces deux événements ont largement contribué à façonner
le "nouveau" Steve Jobs, plus mûr, plus apte à prendre les
rênes de l’entreprise qu’il a fondée et qu’il s’apprête à sauver. Le
film prend également le parti-pris intéressant mais sans doute un peu
trop appuyé que Steve Jobs aurait considéré Jonathan Ive comme une sorte
d’égal. Certes, le designer en chef a toute sa part dans le succès
renouvelé de l’Apple moderne, mais c’est sans doute souligner le trait
trop fort.
![]() |
L'acteur Giles Matthey qui interprète Jonathan Ive dans "Jobs". |
C’est d’autant plus dommage que le film souffre d’un certain nombre de
longueurs qui tendent à gâcher le plaisir, malgré une histoire qui
aurait pu être captivante si mieux racontée.
En outre, la scène d’ouverture du film se place en 2001, et nous montre Steve Jobs
montant sur scène pour présenter l’iPod. On imagine alors qu’il s’agit
de l’accomplissement d’une longue période de travail, mais qui là encore
ne sera pas réellement évoquée dans le film. Steve Jobs retrouve son
poste chez Apple, et... c’est tout. Même dans sa conclusion, Jobs
parvient à laisser un goût d’inachevé qui laissera le spectateur sur sa
faim. Apple étant une marque ayant énormément fait parler d’elle dans
les années 2000, de même que Steve Jobs est devenu un personnage
emblématique, il est dommage que cette période ne soit même pas abordée
dans le long-métrage.
Alors,
tous les ingrédients étaient a priori réunis pour un biopic hors-norme
et, pourtant,
rien n'y fait, la magie n'opère pas. Steve Jobs est présenté comme un
pionnier rebelle et visionnaire qui, pour échapper à tous ceux qui
voudraient prendre le contrôle de son empire naissant, finit par devenir
une sorte de gourou névrosé et paranoïaque, incapable du moindre sens
de l'altérité, tout entier absorbé par l'idée d'aller au bout de son
intuition. Apple, il en est convaincu, sera un jour "une devise sociale", mieux, "un statut social". Pas de quartier pour ceux qui oseraient se mettre en travers de son chemin. Il en est convaincu : "Ceux qui sont assez fous pour penser qu'ils peuvent changer le monde sont ceux qui le font".
Fort
de cet adage, comme habité par l'idée de la mission qu'il doit
accomplir, il va se lancer à corps perdu dans une véritable guerre
technologique. IBM, Microsoft,
il ne leur fera aucun cadeau. A mi-chemin entre cinéma et
marketing, tout cela n'est guère convaincant. Steve Jobs, le
charismatique, le créateur de génie, méritait mieux que cette saga
mégalo-paranoïaque.

"Steve me fait la leçon sur le potentiel des
ordinateurs, alors que c'était exactement la situation inverse",
expliquait-il récemment au Los Angeles Times. "Steve n'a jamais créé un
grand ordinateur. A cette époque, il enchaînait les échecs. Il était
incroyablement visionnaire, mais il n'avait pas la capacité de mettre en
pratique" ce qu'il imaginait.Sony
prépare d'ailleurs avec Wozniak son propre biopic de Steve Jobs, basée
sur la biographie officielle de Walter Isaacson. Le projet n'en est
encore qu'au stade de l'écriture du scénario, qui a été confiée à Aaron
Sorkin, l'auteur oscarisé du film de David Fincher sur Facebook. Le
scénariste a déjà révélé qu'il construirait le film en trois scènes de
trente minutes, qui décriraient Steve Jobs à travers le lancement de
trois produits phares de la marque. Ni le réalisateur, ni l'acteur qui
incarnera Steve Jobs n'ont été choisis pour le moment.
Au final, "Jobs" n’a rien d’un film sur Steve Jobs. Il se contente de
dépeindre un caractériel qui casse ses jouets, avant finalement de se
venger puis de connaître une réussite éclatante alors que le
protagoniste de cette histoire exceptionnelle était bien plus complexe
et génial que cela. Une histoire illustrée ici sans talent ni éclats !!!
Louis Leterrier - Insaisissables : Magie et charme opèrent jusqu'à un twist final ultra prévisible !!!
Note : 3.75 / 5
Synopsis :
"Les Quatre Cavaliers", un groupe de brillants magiciens et
illusionnistes, viennent de donner deux spectacles de magie
époustouflants : le premier en braquant une banque sur un autre
continent, le deuxième en transférant la fortune d’un banquier véreux
sur les comptes en banque du public. Deux agents spéciaux du FBI et
d’Interpol sont déterminés à les arrêter avant qu’ils ne mettent à
exécution leur promesse de réaliser des braquages encore plus audacieux.
Ils font appel à Thaddeus, spécialiste reconnu pour expliquer les tours
de magie les plus sophistiqués. Alors que la pression s’intensifie, et
que le monde entier attend le spectaculaire tour final des Cavaliers, la
course contre la montre commence.
Critique :
Critique :
Ils ne sont pas nombreux les réalisateurs français à faire leur bonhomme
de chemin à Hollywood. A l'image d'un Alexandre Aja ("La colline a des
yeux", "Mirrors" et "Piranha 3D"), Louis Leterrier, dans un autre genre, fait
partie de cette petite vague. Après avoir approché le travail de
l'image à travers quelques courts-métrages très intimistes, le jeune
cinéaste prenait ses bagages pour la Tisch School of the Arts de
l'Université de New York où il étudie le cinéma. Revenu en France, il a
d'abord travaillé avec Jean-Pierre Jeunet (sur "Alien"), puis a rejoint
l'équipe de Luc Besson, pour des spots publicitaires dans un premier
temps, puis collaborer sur "Jeanne d'Arc", et ensuite se voir confier la
réalisation des deux premiers opus de la saga "Le Transporteur".
Aujourd'hui,
il est de retour avec une production mêlant enquête policière et milieu
de la magie. Casting grand luxe pour le Français
qui se permet d'aligner trois Oscarisés et douze nommés. Ce n'est pas
véritablement une première pour Mélanie Laurent qui a déjà approché
Hollywood. Par contre, pour le très Frenchy José Garcia, c'est le grand
saut (et peu importe s'il s'agit d'un petit rôle). Depuis sa sortie aux
USA fin mai dernier, ces Insaisissables ne décrochent pas des dix
premières places du box-office.
Après avoir enchaîné les
superproductions, Leterrier ("L'incroyable Hulk" et l'innommable "Le Choc des Titans") s’improvise cette
fois prestidigitateur pour réaliser ce film au casting cinq étoiles et
au scénario riche en tours de passepasse. Une bonne idée même si son
numéro de magie s’avère plus proche du style de David Copperfield que de
celui de Houdini. Si Leterrier n’a toujours pas réitéré son coup d’éclat de
"Danny the Dog", l’élève le plus doué de l’écurie Europacorp s’est donc définitivement installé dans une belle carrière aux États-Unis.

Ainsi "Insaisissables" se frotte à un exercice dont le maître-étalon semble intouchable : "Le Prestige" donc.
Le grand spectacle de la magie dont la manipulation trouve un écho
logique dans celle opérée par le metteur en scène et son scénario, le
sens du spectacle, et même la présence de Michael Caine.
Sauf que là où le récit élaboré par les frères Nolan brillait par sa
cohérence dans la multitude de rebondissements, celui dont ont accouché
Ed Solomon (jadis scénariste de "Men in Black"), Boaz Yakin (scénariste de
"Prince of Persia"
et du "Punisher" de Mark Goldblatt) et Edward Ricourt, ne tient pas toujours la
route.


Au
final, "Insaisissables" est un film rythmé et sexy qui, malgré une mise
en scène maladroite et légèrement épuisante au bout de deux heures,
arrive tout de même à nous tromper et nous charmer. Le film aurait été
meilleur si plusieurs des "punchs" principaux n'avaient pas été révélés
dans la bande d'annonce et si le final ne se dévoilait pas aussi
prévisible. Un bon divertissement, mais bien loin de son réel potentiel
!!!
Guillermo Del Toro - Pacific Rim : Un blockbuster au scénario plus que classique, mais oh combien sublime visuellement !!!
Note : 4.5 / 5 (pour les amateurs du genre)
Synopsis :
Surgies des flots, des hordes de créatures monstrueuses venues
d’ailleurs, les "Kaiju", ont déclenché une guerre qui a fait des
millions de victimes et épuisé les ressources naturelles de l’humanité
pendant des années. Pour les combattre, une arme d’un genre nouveau a
été mise au point : de gigantesques robots, les "Jaegers", contrôlés
simultanément par deux pilotes qui communiquent par télépathie grâce à
une passerelle neuronale baptisée la "dérive". Mais même les Jaegers
semblent impuissants face aux redoutables Kaiju.
Alors que la défaite paraît inéluctable, les forces armées qui protègent l’humanité n’ont d’autre choix que d’avoir recours à deux héros hors normes : un ancien pilote au bout du rouleau (Charlie Hunnam) et une jeune femme en cours d’entraînement (Rinko Kikuchi) qui font équipe pour manœuvrer un Jaeger d’apparence obsolète. Ensemble, ils incarnent désormais le dernier rempart de l’humanité contre une apocalypse de plus en plus imminente.
Critique :
Alors que la défaite paraît inéluctable, les forces armées qui protègent l’humanité n’ont d’autre choix que d’avoir recours à deux héros hors normes : un ancien pilote au bout du rouleau (Charlie Hunnam) et une jeune femme en cours d’entraînement (Rinko Kikuchi) qui font équipe pour manœuvrer un Jaeger d’apparence obsolète. Ensemble, ils incarnent désormais le dernier rempart de l’humanité contre une apocalypse de plus en plus imminente.
Critique :
Blockbuster
visuellement dingue, "Pacific Rim" est un grand spectacle épique et
naïf. Un rêve d'enfants (ceux qui, comme moi, ont grandi avec
"Goldorak", "Mazinger", "San Ku Kaï" et autre "Evangelion") devenu
réalité !
Dans un futur proche, des lézards hauts comme des
gratte-ciel surgissent de l’océan. Pour combattre ces Kaiju, les hommes
ont inventé des robots géants commandés par deux pilotes dont les
cerveaux sont couplés. Cette fois-ci, Guillermo del Toro ("Le
labyrinthe de Pan", "Hellboy") fait dans la sidérurgie lourde, le
heavy metal cinématographique. "Pacific Rim", c’est du lourd, voire du lourdingue côté scénario, mais
sur le plan visuel et sonore, ce tour de manège en 3D vaut son pesant
de pop-corn. Impressionnant, immergeant, ce film est un sumo digne
d’écraser "Superman" au box-office.
Ainsi
"Pacific Rim" ne va pas au-delà du sujet simplissime et manichéen qui
l'anime, la lutte de l'humanité contre des extraterrestres pour sa
survie, la lutte du bien contre le mal. A de très
rares moments près, tout le film suit ce chemin balisé jusqu'à son
inévitable conclusion héroïque et martiale. D'ailleurs, plutôt que de
s’appesantir dans un épilogue mou, le film s'arrête dès son dernier
enjeu dramatique résolu, à la façon des bons vieux blockbusters 80's.
Cela est à la fois un défaut et une qualité.
Ces enjeux et personnages
simplistes, construits à partir d'une seule idée (sauver le monde), ne
dépassent jamais leur archétype : le scientifique guindé, le savant pile
électrique, le héros ultra héroïque...
Mais ce schématisme, quoique regrettable, ne tire cependant pas le film
par le bas et a
au moins le mérite d'assurer au film la lisibilité totale et rassurante
d'un blockbuster familial, mais sans star ni licence connue pour tenter
d'assurer son succès au box-office.

Mais assez de psychologie, et c'est le film lui-même qui nous le dit. Aller voir "Pacific Rim",
c'est vouloir assister à des combats entre des robots et des monstres
grands comme des immeubles. C'est le retour de Godzilla, mais sans la
peur du péril atomique qui donnait naissance au film d'Ishiro Honda en
1954, et les
ennemis sont de commodes envahisseurs aliens qu'on peut exterminer sans
aucun remords. En fait, c'est "Godzilla" Vs. "Transformers".
Mais qui serait mis en scène avec les moyens techniques d'ILM et le
savoir-faire de Del Toro. Dès le départ, on est conditionné par ce qu’on va voir : du combat pur
et dur entre Jaegers et Kaijus enragés.
Les
scènes de combats sont
purement titanesques. Combats qui se retrouvent magnifiés par une 3D
splendide alors que le
film est converti ! Mais grâce à l’utilisation massive d’effets
spéciaux, la véritable profondeur de champ recréée font du film une
nouvelle référence en la matière, à ranger aux côtés "d’Avatar", "Pi" ou
encore "Hugo Cabret". On ne peut décemment pas dire ici que la 3D est
inutile et invisible.

La qualité et
l'élégance des effets visuels sont à s'en décrocher la mâchoire, le film
enchaînant les money shots cyclopéens lors de la séquence de bataille
centrale dans les néons d'un Hong Kong cyber et pop. Un storytelling
naïf (taper des monstres dans un cosmos fait de principes bons et
mauvais) éclipsé par une mise en scène plus que surexcitante. En fait, "Pacific Rim"
accomplit une bonne synthèse de l'art de Del Toro. Le bouillonnant
Mexicain semble ici réaliser un rêve d'enfant, voir grandir et s'animer
pour de vrai des jouets robotiques et monstrueux, et faire tout péter.

Au final, Guillermo Del Toro livre avec "Pacific Rim" une pellicule ultra
généreuse aux effets visuels et sonores renversants. Il convoque par
ailleurs tout une génération de geek et autres fans de la culture
nippone. Un vrai petit plaisir savoureux qui compose avec un certain
savoir-faire, propre et unique de la part de son réalisateur. On va voir "Pacific Rim"
pour ce qu’on pense avoir : des combats entre robots géants et monstres
géants, matérialisation complète du fantasme japonais !!!
Nicolas et Bruno - Le grand méchant Loup : Une comédie classique, mais racée, élégante et réellement très efficace !!!
Note : 4 / 5
Synopsis :
Synopsis :
Il était une fois trois frères qui vivaient heureux. Du moins le
pensaient-ils. Un jour leur maman eut un accident. Alors Henri, Philippe
et Louis se mirent à se questionner sur le sens de leur vie. Une grande
vague de doutes pour ces quarantenaires versaillais sans histoire, qui
suffit à leur faire entrouvrir la porte à l'inédit, à l'interdit, à
l'aventure... au Grand Méchant Loup.
De maison de paille en
maison de bois, le loup aussi sexy soit-il délogera-t-il nos trois
frères ? Et l'hôtel particulier en pierre de taille de l'aîné, est-il
vraiment si solide ? Et si au bout du compte la vie d'adulte n'était pas
complètement un conte pour enfant ?
Critique :
Critique :
Après le très conceptuel "La Personne aux deux personnes", Nicolas & Bruno
revisitent "Les Trois Petits Cochons" et
signent une comédie piquante sur un de leurs sujets fétiches, la schizophrénie,
celle de quadras tiraillés entre le désir et la raison. Les auteurs
pratiquent avec esprit l’hommage (notamment à Jean-Loup Dabadie) et le
détournement (les films d’Arnaud Desplechin, la série "Big Love"). Offrant de plus des
répliques drôles et qui font mouche, comme celle de Poelvoorde : "Où tu es, l’interroge sa femme. – A la cafèt. – Avec qui ? – Un sucre".
Après l’échec de leur premier long métrage, Nicolas &
Bruno ont décidé de revenir à une forme de comédie nettement plus
balisée. Le pitch de leur deuxième long a déjà fait ses preuves ailleurs
(il s’agit du remake d’un gros succès du cinéma québécois) et la
présence massive de stars au générique est censée réconcilier les réalisateurs avec le box-office.

Outre
les trois rôles principaux, notons Valérie Donzelli, Charlotte Le Bon,
Zabou Breitman, Léa Drucker, Linh-Dan Pham, Denis Podalydès... Ce n'est
plus une ronde, mais une véritable farandole de grands acteurs !
En voyant le synopsis et le casting, on ne peut s'empêcher de penser à une sorte de blockbuster
français. Une réunion de grands noms de l'humour francophone tenant les rôles principaux.
De plus, le scénario reprend l'histoire du conte pour enfants "Les trois petits cochons", tout en s'inspirant librement du film du canadien Patrick Huard, "Les Trois P'tits Cochons". Pourtant, malgré tous ces éléments qui pourraient nous pousser à nous méfier, le film fonctionne.

Le métrage ne tombe jamais dans les blagues trop faciles ou trop
lourdes. Au contraire, l'humour se place assez subtilement. On rit des
situations, de la nullité des personnages en matière d'adultère, de leur
naïveté et aussi de leur malheur, mais jamais de gags trop prévisibles.
De plus, au-delà de la dimension humoristique, le film s'attarde
également sur un côté plus profond.
Le fait de traiter trois relations
distinctes permet aux réalisateurs de revenir sur des amours différents.
Henri (interprété par Fred Testot) est un jeune marié et déjà dans la
routine, pendant que Philippe (Benoît Poelvoorde) semble vivre une
relation qui marche tout en ayant des peurs et des doutes sur l'avenir,
alors que Louis (Kad Merad) est installé avec sa femme dans un quotidien
qui lui plait, bien qu'il soit dénué d'amusements.

Au final, "Le
grand méchant Loup" est une comédie racée, lointainement inspirée des
"Trois Petits
Cochons", emmenée par une brochette d’acteurs et actrices parfaitement
assortis, mériterait d’être le succès comédie de l’été. Quant à
l’ex-Miss Météo Charlotte Lebon, qui fait ici ses débuts au cinéma, elle
prouve qu’elle a d’autres arguments à faire valoir que son affolante
plastique. Une bonne surprise qui donnera aussi bien à rire, qu'à
réfléchir !!!
Zack Snyder - Man Of Steel : Lorsqu'un blockbuster spéctaculaire rencontre le film intimiste !!!
Note : 4.25 / 5
Synopsis :
Un petit garçon découvre qu'il possède des pouvoirs surnaturels et qu'il
n'est pas né sur Terre. Plus tard, il s'engage dans un périple afin de
comprendre d'où il vient et pourquoi il a été envoyé sur notre planète.
Mais il devra devenir un héros s'il veut sauver le monde de la
destruction totale et incarner l'espoir pour toute l'humanité.
Critique :
Critique :
"Man
of steel", le nouveau Superman réalisé par Zack Snyder et produit par
Christopher Nolan, divise la presse cinéma. Pour ma part, et ce malgré
ses défauts (parce qu'il en a !), ce reboot de l'homme d'acier est une
réelle réussite !
Six ans après le raté "Superman Returns" de Bryan Singer, les
compteurs de la franchise Superman, l'homme d'acier créé par Jerry
Siegel et Joe Shuster, sont remis à zéro. Warner propose ainsi un reboot
(on recommence là où tout a commencé, aux origines de l'histoire connue
de tous). Fort de sa trilogie Batman, Christopher Nolan s'est occupé de la production et du scénario de "Man of Steel", pendant que Zack Snyder, réalisateur de "300" et de "Watchmen" (un des meilleures comicsmovie que j'ai vu), s'est chargé de la réalisation.
Le
défi était de taille car imaginer un film de super-héros captivant
et moderne avec le plus kitsch et inintéressant personnage de DC Comics
n'était pas chose aisée. Car autant le dire toute de suite : l'univers
de Superman, son histoire personnelle, sa relation avec ses parents,
avec Lois
Lane, tout cela est plutôt lourdingue. Lui-même peut paraître ennuyant : irréprochablement bienveillant, aussi droit et
lisse que sa coupe de cheveux, le personnage est en plus
indestructible, ce qui rend toute intrigue sur lui généralement peu passionnante.
Pourtant, Zack Snyder et ses scénaristes parviennent à déringardiser la légende en y allant mollo sur la
Kyptonite et les fantaisies de Lex Luthor, et font coexister deux films
en un. L'un racontant les origines de Superman et l'autre le montrant
évoluer au présent- grâce à un récit en entrelacs plutôt divertissant. C'est là que Zack Snyder,
aidé par Christopher Nolan, démontre tout son talent.

Les
deux hommes s'emparent de cette histoire pour livrer un film plus
sombre et proche de la perfection. Les deux réalisateurs ont décidé de
raconter à leur manière l'histoire de Superman donc, contrecarrant le
choix linéaire des précédents réalisateurs, préférant l'utilisation
répétitive de flash-back. Cette préférence permet ainsi de laisser une
plus grande partie à la narration de la vie sur Krypton avant
l'expédition de Kal-El sur la planète Terre, ce qui dégage une part
d'ombre et une perspective jamais fouillée dans les précédents volets.
Christopher Nolan et Zack Snyder se sont attelés à ce
reboot, et ont remis Superman au goût du jour. Les deux
réalisateurs ont décidé de s'inspirer du "Superman" de Richard
Donner, incarné par le charismatique Christopher Reeve. Difficile de
surpasser cet interprète toujours présent dans les esprits, mais
pourtant Henry Cavill y est arrivé.

Clark Kent a deux
papas, et comme il a de la chance, tous les deux sont des Robins des
bois. Si Jonathan Kent, joué par Kevin Costner, est assez en retrait
dans le scénario, Russel Crowe est lui crucial dans Man of Steel.
L’acteur signe là une grande performance en Jor-El. Et même si ses
apparitions sont assez rares, sa présence et son charisme lui permettent
d’hanter le film du début à la fin.
Quant à Zod, incarné par Michael Shannon, là aussi, l’acteur donne un coup de vieux à Terence Stamp, qui a interprété Zod dans les films de Donner. Le général déchu impose sa présence dans ce reboot et la tension est bien là à chacune de ses apparitions. On appréciera également le fait que les scénaristes n’ont pas donné un méchant sans saveur à Superman. Zod n’est pas un mégalomane détruisant tout juste pour le plaisir. Non. Zod est un bad-guy avec ses motivations, des buts, des espoirs. Son histoire est même touchante par certains aspects et Snyder arrive parfois à nous faire ressentir de la compassion pour ce général qui est prêt à tout pour sauver sa race. Un méchant qui va certainement marquer.
Quant à Zod, incarné par Michael Shannon, là aussi, l’acteur donne un coup de vieux à Terence Stamp, qui a interprété Zod dans les films de Donner. Le général déchu impose sa présence dans ce reboot et la tension est bien là à chacune de ses apparitions. On appréciera également le fait que les scénaristes n’ont pas donné un méchant sans saveur à Superman. Zod n’est pas un mégalomane détruisant tout juste pour le plaisir. Non. Zod est un bad-guy avec ses motivations, des buts, des espoirs. Son histoire est même touchante par certains aspects et Snyder arrive parfois à nous faire ressentir de la compassion pour ce général qui est prêt à tout pour sauver sa race. Un méchant qui va certainement marquer.
Toutefois, le film n'est pas exempt de défauts. Le plus grand de tous est que le côté Snyder du film l'ait emporté sur le côté Nolan.
Le prologue avec ses visions de science-fiction psychédélique sur
Krypton, la découverte par Clark de sa capacité à voler, enfin le
dernier tiers bourré de scènes d'action spectaculaires, on peut
regretter un certain manque d'audace dans le script, ce que Nolan avait
incroyablement apporté à son Batman.

Au final, Zack
Snyder a réussi à donner un coup de jeune à un héros accusant tout
de même 75 ans d’âge. La première heure et demie du film est un exemple
de ce qu’il faut faire dans un film de Superhéros. Une première partie
solide, captivante, admirablement mise en scène. Et même si la dernière
partie est un peu longue, le réalisateur maîtrise le sujet à la
perfection. A l'arrivée, "Man of Steel" pose avec une efficacité
technique bluffante les nouvelles fondations du bon vieux Superman !!!
J. J. Abrams - Star Trek, Into Darkness : Une réalisation mature et maîtrisée aux effets spéciaux spéctaculaire, mais qui n'a rien de révolutionnaire !!!
Note : 3.5 / 5
Synopsis :
Synopsis :
Alors qu’il rentre à sa base, l’équipage de l’Enterprise doit faire face
à des forces terroristes implacables au sein même de son organisation.
L’ennemi a fait exploser la flotte et tout ce qu’elle représentait,
plongeant notre monde dans le chaos.
Dans un monde en guerre, le Capitaine Kirk, animé par la vengeance, se lance dans une véritable chasse à l’homme, pour neutraliser celui qui représente à lui seul une arme de destruction massive. Nos héros entrent dans un jeu d’échecs mortel. L’amour sera menacé, des amitiés seront brisées et des sacrifices devront être faits dans la seule famille qu’il reste à Kirk : son équipe.
Critique :
Dans un monde en guerre, le Capitaine Kirk, animé par la vengeance, se lance dans une véritable chasse à l’homme, pour neutraliser celui qui représente à lui seul une arme de destruction massive. Nos héros entrent dans un jeu d’échecs mortel. L’amour sera menacé, des amitiés seront brisées et des sacrifices devront être faits dans la seule famille qu’il reste à Kirk : son équipe.
Critique :
Autant être clair dès le début. Après avoir brillamment réinventé la mythologie "Star Trek" dans son premier opus, J.J. Abrams signe un deuxième volet ultra-référencé, inspiré de "La Colère de Khan" et de "A la recherche de Spock".
Confronté à un terroriste aux visées belliqueuses, venu de l'intérieur,
l'équipage de Kirk nous entraîne dans une surenchère d'explosions et de
bastons. La 3D en met plein la vue, mais on reste sur sa faim !
"L'espace, frontière de l'infini, vers
lequel voyage le vaisseau spatial
Enterprise..." Il y a quatre ans, J.J. Abrams faisait résonner le
leitmotiv de la série culte pour des spectateurs subjugués par une
relecture dépoussiérée de l’œuvre de Gene Roddenberry. Les critiques
sont unanimes, J.J. Abrams est un explorateur de la science-fiction,
comme l'ont été Spielberg et Lucas avec "E.T. l'extraterrestre" et "La guerre des étoiles".
Quel bonheur donc, à première vue, de reprendre l’espace à bord de l’Enterprise. Fidèles au
poste, le capitaine Kirk (Chris Pine), monsieur Spock (Zachary Quinto)
et le reste de l’équipage vont, cette fois-ci, être confrontés à un
ennemi intérieur. Réalisateur intergalactique, J.J. Abrams nous ouvre un
nouveau chapitre de la saga, formaté pour plaire aux geeks sectaires
comme aux spectateurs avides d’un simple divertissement pétillant.
À l'instar du capitaine Kirk, il avance vers l'inconnu au mépris du
danger. Des risques, il y en a et ils sont de taille. Depuis le premier "Star Trek",
les personnages ont en effet évolué, ils ont mûri. Choix moraux et
responsabilités sont à l'ordre du jour face aux menaces d'un terroriste
intergalactique qui a juré la fin de la Fédération. Abrams s'intéresse
cette fois-ci davantage aux rapports humains de l'équipage, en mettant
l'accent sur les notions d'amitié et de loyauté qui étaient au cœur de
l'univers de Roddenberry.

Ainsi, sa force, il le prouve une nouvelle fois ici, tient dans son génie du
mouvement perpétuel et dans sa gestion du trop-plein. Personne
aujourd’hui ne sait mieux filmer une scène d’action ultracomplexe,
regorgeant à ce point de personnages, de véhicules, d’espaces, voire de
temporalités différentes. Roi de l’aplat, ce dont le fameux flare (ces traits de lumière qui apparaissent naturellement lorsqu’une caméra
braque un projecteur) constitue la signature la plus évidente, Abrams
expérimente ici pour la première fois la 3D, et prouve aux sceptiques
qu’il n’y a nulle fatalité à l’inanité courante de cette technologie. Dans les mains du réalisateur de "Super 8", elle offre une richesse picturale prodigieuse.

Le
casting, quant à lui, tient la note, même s’il semble presque écrasé
par la figure impériale de Benedict Cumberbatch, qui compose un
super-vilain aux accents tragiques. Sa prestation est magistrale !
Bien connu des fans de la série Sherlock de la BBC dont il incarne le
personnage principal, Cumberbatch est le principal ajout au
casting de ce deuxième volet de "Star Trek". Il incarne un
ennemi tout en nuance, à la fois menace mystérieuse et personnage plus
profond avec un réel historique. Si son jeu se rapproche finalement
assez de celui qu’il a adopté dans la série de la BBC, j'aurais aimé le
voir dans un rôle plus important encore tant il aurait été un Spock
parfait.

"Star Trek, Into Darkness"
est une franche réussite visuelle. S’il n’est pas parfait, il
aura au moins le mérite de plaire aux fans de grand
spectacle. Ce second volet prouve bien que J.J. Abrams
est encore un réalisateur sur qui on peut compter. Espérant simplement que pour le prochain épisode de
"Star Wars", le réalisateur conserve une telle maîtrise mais pour un scénario bien plus complexe !!!
Night Shyamalan - After Earth : Un semi-échec réalisé par un cinéaste incapable de retrouver la verve de ses débuts !!!
Note : 2.5 / 5
Synopsis :
Synopsis :
Après un atterrissage forcé, Kitai Raige et son père, Cypher, se
retrouvent sur Terre, mille ans après que l’humanité a été obligée
d’évacuer la planète, chassée par des événements cataclysmiques. Cypher
est grièvement blessé, et Kitai s’engage dans un périple à haut risque
pour signaler leur présence et demander de l’aide.
Il va explorer des
lieux inconnus, affronter les espèces animales qui ont évolué et
dominent à présent la planète, et combattre une créature extraterrestre
redoutable qui s’est échappée au moment du crash. Pour avoir une chance
de rentrer chez eux, père et fils vont devoir apprendre à œuvrer
ensemble et à se faire confiance.
Critique :
Critique :
A la vue de la première bande-annonce "d'After Earth", on pouvait s'imaginer tout de suite qu'il s'agirait d'un bon film.
Il faut
dire que Will Smith n'est pas un gage de gros ratés (bien au contraire),
que
les scènes semblaient superbes à regarder et que l'on pouvait bien
croire que le fait de rejouer avec son fils, Jaden Smith, serait
l'occasion d'une analyse intéressante de la relation d'un père pas
toujours très présent avec son petit bonhomme qui lui voue un culte.
Jusqu'au moment où le nom du réalisateur était dévoilé. Une certaine crainte aurait pu nous assaillir, puisque le tout était
signé M. Night Shyamalan. Ce dernier a l'art de nous mettre dans des situations impossibles. Avec "After Earth",
comme pour ses derniers projets, il a bien lancé quelques bonnes idées,
un concept audacieux, voire carrément ambitieux. Mais comme pour ses
derniers projets ("La Jeune fille de l'eau", "Phénomènes", "Le Dernier Maître de l'air",...), "After Earth" finira par se faire railler et démonter. Car même si ce n'est pas un ratage total, c'est très loin d'être une réussite !
A ses débuts, Shyamalan avait mis
tout le monde d'accord. En enchaînant l'ultra efficace "Sixième sens",
le quasi-parfait "Incassable" et le sublime "Signes", le natif de
Pondichéry s'était fait une réputation de "nouveau Spielberg" ou
"d'héritier d'Hitchcock" qui ne demandait qu'à être confirmée. Hélas, la
suite de sa carrière n'a pas été à la hauteur de son glorieux
commencement.
"Le Village", intriguant, mais la formule Shyamalan commence à lasser. "La Jeune fille de l'eau",
guimauve et sans saveur. "Phénomènes", des arbres tueurs...on ne sait
que dire. Et finalement, "Le dernier Maître de l'air", qui a réussi à
faire l'unanimité contre lui. Avec "After Earth", on espérait que le réalisateur allait relever un peu la barre.
Il
faut dire qu'avec un pitch de science-fiction efficace, sa star
internationale en tête d'affiche et sa bande d'annonce extrêmement bien
travaillée, cette super-production avait bon nombre d'atouts pour
séduire public comme critique. Or, après la vision du film, le tout se
révèle plutôt décevant.
Revenons deux secondes sur les prémices du film. Will Smith souhaite lancer la carrière de son fils Jaden pour de bon. Sur une
idée de script lui appartenant, il embauche Gary Whitta ("Le Livre
d’Eli", entre autres) pour écrire le scénario et demande au réalisateur à
court d’options de le mettre en images. Dès sa production, "After Earth"
est donc un projet particulier : première commande de Shyamalan depuis
ses débuts dans les années 1990, impliquant donc un encadrement imposé
par la famille Smith, qui en est l’origine. Le tournage, enfin, est lui
aussi original : Shyamalan est chargé de la mise en image (mise en
scène, angles de prises de vue, mouvements de caméra, traitement
esthétique), tandis que Will Smith s’occupe personnellement de guider le
jeu de son fils, sur qui repose la partie centrale de l’œuvre.

Dans sa première demi-heure, le film expose son univers à l’aide d’un
long flashback édifiant les règles du monde qui se dévoile au public.
Méthode typique du cinéaste certes, même s’il nous a autrefois offert de
meilleures introductions. L’expression science-fictive est ici de
plusieurs types : visuelle, d’abord, par sa technologie et son
architecture à la fois épurées et stylisées, plus chaleureuses que ses
rivales star-trekkienne ou marvellienne, par exemple, sans doute parce qu’un
étrange aspect organique, quelque peu diffus mais présent néanmoins,
reste attaché à la conceptualisation graphique. Bien que moralisatrice au possible, cette introduction et le visuel de l'ensemble du film sont les meilleurs aspects de cet "After Earth".
Concernant le scénario, il est tellement léger et peu approfondi qu'il vous fait passer pour un devin. Là encore, on aurait pu imaginer une série de combats en duo
impressionnants, un rite initiatique père / fils qui fait dans
l'introspection des personnages, un rythme qui va crescendo jusqu'à un
dénouement que nous n'aurions pas pu voir venir. Eh bien
non, malheureusement ! Tout est prévisible de bout en bout.
D'autant que Shyamalan n'y va pas avec le dos de la cuillère dans sa
peinture de la relation père/fils. Se vautrant dans un sentimentalisme
assez navrant, il égrène un à un les clichés du fiston qui veut plaire à
tout prix à son papa trop charismatique. On a bien compris l'analogie
lourdingue de la superstar hollywoodienne, face à son rejeton qui tente
aussi de faire carrière.

Pourtant,
derrière la caméra, le réalisateur retrouve une certaine maîtrise
bienvenue. Pour donner vie à ce scénario, les caméras sont donc aux
commandes de
Shyamalan, qui admettons-le tout de suite, n’avait pas tourné
aussi bien depuis "The Village". Libéré de ses ambitions conceptuelles
auteurisantes, et surtout encadré par la famille de producteurs, le
cinéaste a pu se concentrer sur sa mise en images et le résultat est
assez plaisant.
Ses angles et mouvements de caméra sont à la fois
discrets et élégants, servant son intrigue en l’illustrant de manière
symbiotique (par exemple, en adaptant ses plans aux situations ou aux
conditions émotionnelles des personnages), non sans offrir quelques
passages de bravoure (le vol plané, magnifique) et plans à l’ambition
iconique. Toutefois, son style ne se perd pas, et si l’on apprécie son
découpage ample, c’est parce qu’il contraste avec le reste des
blockbusters saisonniers, qui poursuivent leur course toujours effrénée
après le rythme supersonique ne laissant aucune place au spectateur.

"D'After
Earth", nous attendions sans doute trop de choses et, au final, nous
n'avons obtenu qu'un mélange un peu raté entre différentes histoires que
l'on nous avait déjà bien mieux racontées. Dommage. On pourrait regretter le temps où M. Night Shyamalan était maître de ses
sujets. Toutefois, au service de la famille Smith, le cinéaste
s'efface, mais trouve une forme d'élégance classique. "After Earth" n'est pas, de loin, le plus mauvais de ses films !!!
Paolo Sorrentino - La grande bellezza : Une vision critique, inquiétante, mais oh combien sublime de la société romaine !!!
Note : 4.25 / 5
Synopsis :
Synopsis :
Rome dans la splendeur de l’été. Les touristes se pressent sur le
Janicule : un Japonais s’effondre foudroyé par tant de beauté. Jep
Gambardella, un bel homme au charme irrésistible malgré les premiers
signes de la vieillesse, jouit des mondanités de la ville. Il est de
toutes les soirées et de toutes les fêtes, son esprit fait merveille et
sa compagnie recherchée.
Journaliste à succès, séducteur impénitent, il a
écrit dans sa jeunesse un roman qui lui a valu un prix littéraire et
une réputation d’écrivain frustré. Il cache son désarroi derrière une
attitude cynique et désabusée qui l’amène à poser sur le monde un regard
d’une amère lucidité. Sur la terrasse de son appartement romain qui
domine le Colisée, il donne des fêtes où se met à nu "L’appareil humain" (le titre de son roman) et se joue la comédie du néant.
Revenu
de tout, Jep rêve parfois de se remettre à écrire, traversé par les
souvenirs d’un amour de jeunesse auquel il se raccroche, mais y
parviendra-t-il ? Surmontera-t-il son profond dégoût de lui-même et des
autres dans une ville dont l’aveuglante beauté a quelque chose de
paralysant ?
Critique :
Critique :
Paolo
Sorrentino est un des chouchous du Festival de Cannes. On peut comprendre cet engouement, car le réalisateur de "Il Divo"
a toutes
les qualités qui rappellent aux cinéphiles le passé glorieux du
cinéma d'auteur italien, au premier rang desquels figure bien entendu
Federico Fellini, couronné par la Palme d'Or en 1960 avec
"La Dolce Vita". "La Dolce Vita", justement, dont
le héros, Marcello Rubini, plumitif aux ambitions littéraires frustrées
peut apparaître comme l'ombre de ce que fut Jep
Gambardella dans sa jeunesse, et qui dessine au long de son errance
nocturne dans la Ville Éternelle le brouillon du parcours que va suivre
le dandy désabusé qui court à la recherche d'une si
grande beauté un demi-siècle plus tard.
Sorti en même temps qu’il était présenté en compétition à
Cannes, cet ironique voyage au bout d’un désenchantement est surtout un
splendide hommage à la Ville Éternelle. A sa beauté qui parfois coupe
le souffle aux touristes jusqu’au malaise, comme dans la séquence
d’ouverture. A ses fantômes, aussi, dont ceux qui, venus de l’âge d’or
des studios mythiques et aujourd’hui déserts de Cinecitta la mythique,
peuplent toujours notre mémoire cinéphilique. Un peu long (2 h 22) sans
doute, parfois un peu redondant, peut-être. Mais étrangement envoûtant !
Plongée désenchantée dans une Rome hantée par des bourgeois à la
flamboyante vanité, "La grande bellezza" est un film grandiloquent,
opulent, dans lequel Paolo Sorrentino évoque Fellini et Scola tout en
affirmant son langage, fait d’incessants mouvements de caméra et d’un
goût prononcé pour l’emphase et l’hyperbole. Mais derrière ce style
affirmé se cache une sensibilité rare, que Sorrentino partage avec son
acteur fétiche, Toni Servillo.
Les mouvements de caméra
virtuoses qui laissent le souffle court et les yeux exorbités, le sens
tétanisant du montage pop, une pensée se déployant selon un rythme
quasi hallucinatoire... Dès les premiers plans de "La grande bellezza", on
comprend que c’est gagné. La page "This Must Be the Place" est tournée,
l’escapade new wave avec Sean Penn n’est déjà plus qu’un lointain
souvenir. Paolo Sorrentino est de retour à la maison en compagnie de son
acteur fétiche donc, le génial Toni Servillo, pour une nouvelle dérive
mentale dans le cerveau en surchauffe d’un homme au soir de sa vie.
Si l'on excepte l'homme politique Giulio Andreotti dans "Il Divo",
Paolo Sorrentino ne filme que des lâches et des las. Le temps a grignoté
ces zombies, ils vivent mal et en ont honte. Avant qu'il ne soit
vraiment trop tard, ils se forcent à entamer un parcours : le héros de "L'Uomo in più" part à la recherche de son homonyme, son double et celui des "Conséquences de l'amour" se
rue, au risque d'en mourir, à la poursuite de sa dignité perdue. Parce
qu'ils ont somnolé une grande partie de leur pauvre vie, parce qu'ils
ont pris du retard, en somme, Sorrentino semble les presser sans cesse,
les pousser aux fesses avec sa caméra.
Il
y avait déjà quelque chose de profondément désabusé dans la description
de la société romaine en
1960 faite par Fellini, alors même que l'Italie n'avait pas encore connu les années de
plomb et la déliquescence morale du berlusconisme. On retrouve des
prolongements aux thèmes de la "Dolce Vita".
Au
faux miracle de la Vierge s'opposent la sainte édentée qui reçoit
les représentants de toutes les religions et le cardinal "papabilisable"
qui fuit la réponse aux questions existentielles de Jep,
les discussions intellectuelles chez Steiner trouvent un écho dans
les joutes futiles qui se jouent sur la terrasse de Jep, et les errances
nocturnes de Marcello et Maddalena inspirent les
déambulations de Jep qui croise Fanny Ardant. Et puis à la frivolité
blasée de la jet set romaine des années 60 vient s'ajouter la vulgarité
de l'époque post-moderne, et les effets de la
pourriture de la société symbolisée par le mystérieux voisin de Jep
qui se fait arrêter par la brigade financière.
À travers Jep, ses
déambulations mélancoliques, ses conversations baroques, ses ruminations
amères, ses aphorismes cyniques, le metteur en scène observe une Italie
post-Berlusconi en pleine déconfiture culturelle et morale. Et c’est
bien sûr tout sauf un hasard si Céline est cité en exergue. Comme
l’auteur du "Voyage au bout de la nuit", le cinéaste vomit la médiocrité
de ses contemporains. Comme lui, il part au combat avec pour seule arme
la suprématie de son style. En l’occurrence, un cortège de visions
folles, d’embardées opératiques et de décrochages sensuels, à la fois
hanté par la littérature et totalement électrisant, sans aucun
équivalent dans le cinéma de la Péninsule.

La critique est divisée devant "La Grande Bellezza",
entre ceux qui admirent l'inventivité et
l'ambition de Sorrentino, et ceux qui dénoncent la prétention et la
durée excessive du film. C'est peut-être bon signe, car une telle œuvre
ne peut prétendre au consensus, et les choix radicaux
du réalisateur napolitain, que ce soit dans l'écriture du scénario
ou dans le travail de la photographie de Stefania Cella, ne peuvent
plaire à tout le monde, surtout quand on voit comment ils
s'opposent au minimalisme seventies de "Only God Forgives".
Alors certes, 2 h
22, c'est long, et on frôle la saturation aux deux-tiers du film
devant un tel foisonnement, mais le basculement de la fin vers une
sobriété qui correspond à celui de l'état d'esprit du héros
retend l'attention et amène une réelle émotion en écho au sentiment
que Jep résume à "la tristesse disgracieuse de l'homme misérable".

D’où l’indicible mélancolie qui se dégage de ce film bouleversant et
formellement époustouflant. Lorsque s’envolent en guise de tableau final
des flamants roses, après qu’une vieille religieuse au visage
parcheminé eut apporté une touche d’humanité à ce ballet virtuose où
tournoient les ego, difficile de ne pas être ému. Tout à la fois pesant et virtuose, agaçant et fascinant, "La Grande Bellezza"
a les défauts de ses
qualités, mais il possède le très grand mérite devenu rare de nos
jours de porter une formidable ambition de cinéma, et rien que pour ça,
il mérite d'être vu !!!
Brian Singer (1995) - Usual Suspects : L'art suprême de la mystification !!!
Note : 4.5 / 5
Synopsis :
Synopsis :
Une
nuit, dans le port de San Pedro, en Californie, l’explosion d’un cargo
fait une trentaine de morts. Il n’y a que deux survivants : un marin
hongrois gravement brûlé et un petit escroc boiteux de New-York.
Tandis
que le hongrois est expédié à l’hôpital, le boiteux, Roger "Verbal" Kint (Kevin Spacey) est interrogé par la police et par un
agent des douanes new-yorkais, Dave Kujan (Chazz Palminteri). Il va
alors lui raconter une étrange histoire où lui-même et quatre autres bandits,
réunis par hasard, vont se faire manipuler par un criminel légendaire,
Keyser Söze.
Critique :
Critique :
Qui est Keyser Söze ? Un fantasme, une
identité volatile qui change de visage au gré de nos soupçons. En 1995,
ce polar insolite s'imposait comme "LA" devinette de la saison. A la
sortie des salles, ceux qui "savaient", encore ébahis par les
infernales montagnes russes dans lesquelles on les avait embarqués,
enviaient les autres. "Usual Suspects"
est pourtant un film qu'on se plaît à revoir pour le plaisir d'en
décortiquer les rouages. Avec son intrigue violente et tortueuse, Bryan
Singer se joue des ficelles du polar classique. Bien mieux, il nous
ligote avec.
Bien avant de briller avec "X-Men" ou de sombrer avec "Superman Returns", Bryan Singer
a signé, avec "Usual Suspects", un des thrillers les plus surprenant qu'il
m'ait été donné de voir et dont le scénario original déroule une
intrigue diaboliquement efficace. Ce chef-d’œuvre ne pourra jamais
laisser personne indifférent.
La plus grande astuce de Bryan Singer, c'est d'avoir convaincu son public "qu'Usual suspects" est un grand film et, à n'en pas douter, c'est bien le cas ! Et sur ce point, je ne peux m'empêcher de voir une corrélation avec une phrase de Kevin "Verbal" Spacey dans le film : "Le coup le plus rusé que le diable ait réussi, c’est de convaincre tout le monde qu’il n’existe pas" !
Après un premier film méconnu ("Public access"),
mais déjà à bien des égards prémonitoire de ce qui allait suivre, Bryan
Singer stupéfia un public de plus en plus chloroformé avec "Usual suspects". D'une roublardise sidérante de virtuosité, ce dernier fait partie de
ces films qui méritent obligatoirement deux visions. Une pour avoir le
plaisir de se faire rouler dans la farine dans les grandes largeurs, et
une autre bien sûr, pour décortiquer tous les paramètres et situations
décrites afin de trouver une éventuelle faille dans la mécanique du
récit (en vain !).
Avec
seulement 4 millions de dollars de budget et tourné en 35 jours, ce
thriller psychologique a rencontré un franc succès, qu'il soit critique ou
populaire. Le
film débute sur un interrogatoire de cinq malfrats, soupçonnés
d'avoir pris part à l'explosion d'un cargo. Très rapidement, ils se
rendent compte qu'ils n'ont pas été réunis au hasard et que le "Diable",
Keyser Söze, un mystérieux malfaiteur, va leur proposer un coup où,
s'ils réussissent, ils pourront partager un butin de 91 millions de
dollars.
D'abord donc, la mise en place, énigmatique, qui nous dépeint à travers l'œil
d'une petite frappe le troublant Kaiser Sozë. Un récit méticuleux qui ne
manque pas de captiver le spectateur, qui suit une introduction des
protagonistes principaux très hollywoodienne.
Tandis que la narration suit son cours, "Usual Suspects" captive de plus
en plus l’intérêt du spectateur et le talent de conteur de Bryan Singer
y est pour beaucoup. Et très habilement, le réalisateur stoppe net le
flot d'informations qui vient au spectateur. Il ne livre plus qu'au
compte-goutte les informations nécessaires à la quête de compréhension
du mystère Kaiser Sozë, dont on ne voit jamais le visage.
Les hypothèses
sont tour à tour éludées, les questions fusent et le spectateur est
complètement manipulé. Mais même en suivant
avec attention le spectateur peut-il seulement y voir clair ? Singer
montre des lieux et des événements qui paraissent anodins et qui
prendront plus tard toute leur importance, mais bien malin celui qui
pourra les déceler au premier coup d'œil.
Ainsi
l'intrigue lancée, on part sur un scénario dont la narration est
non-linéaire : des flashbacks et des flashforwards se croisent et se
décroisent, basés sur les témoignages de Verbal Kint (Kevin Spacey). Le
tout est magnifiquement ficelé, intelligemment mis en place et tout se
délie au fur et à mesure. Ce système de narration est, notons-le, assez
déroutante au départ mais on s'y habitue facilement. L'Oscar du meilleur
scénario est tout à fait mérité. La véritable intrigue est de savoir
qui est ce fameux Keyser Söze et très vite, l'étau se resserre jusqu'à
arriver à une conclusion étonnante !
Ainsi, ce qui fait la force de ce film, c’est
d’abord la grande qualité de son scénario. Dès le début, on est pris par
l’histoire et notre intérêt ne faiblit jamais. La structure est
habile (des flash-backs durant un interrogatoire donc). On est scotché à ces 5
malfrats (Verbal, Keaton, McMannus, Fenster et Hockney) et à leur
aventure. Mais rapidement, l’intrigue se complexifie. Il ne faut louper
aucune image, aucune ligne de dialogue.
Chaque danger rencontré par nos cinq
anti-héros en amène un autre qui débouche lui-même sur un autre. C’est
une construction en poupées russes. On a l’impression d’avoir tout
compris dès le départ mais en fait, plus on avance, plus on est perdu et
plus l’histoire se révèle être autre chose que ce qu’elle paraissait de
prime abord.
Tout cela est renforcé par le personnage de Keyser Söze,
un génie du crime légendaire (existe-t-il vraiment ?) que personne n’a
jamais vu mais que la rumeur décrit comme un psychopathe machiavélique,
déterminé et impitoyable. Une sorte de Marque Jaune ou de Professeur
Moriarty des temps modernes, que certains assimilent au diable en
personne. Mais peut-être n’est-il qu’une rumeur ou une légende urbaine ?
Qui sait ? En tout cas, les dangers qu’il fait courir aux protagonistes
de cette histoire sont bien réels !
Constamment, tout se dérobe. On va de chausse-trape en chausse-trape. Ce
que l'on croyait vrai l'instant d'avant devient doute l'instant
d'après. On navigue entre un être diabolique, mais invisible, un flic
vivant que l'on croyait mort et une cargaison de drogue qui ne sera
qu'un mirage de plus comme dans tous les grands romans et films noirs, c'est la désillusion
qui l'emporte.

Car c'est aussi une des
forces indéniable du film : le casting. Kevin Spacey à contre-emploi est insolent de facilité. Benicio Del Toro
séduit, Stephen Baldwin colle littéralement à son personnage et Gabriel
Byrne réussit à imposer un style sobre et rugueux à la fois. Même Kevin
Pollak qui n'a pas mes faveurs d'ordinaire n'arrive pas à me faire
ajouter un bémol.
Les personnages sont incroyablement bien
campés et les dialogues sont juste formidables. McQuarrie, le scénariste, s’est servi de
son vécu d’enquêteur privé et ça se sent. Tous les protagonistes
sonnent justes et sont authentiques. Il y a aussi de l’émotion, par
moments : l’histoire d’amour entre Keaton (incarné par un magnifique
Gabriel Byrne) et l’avocate Eddie Finneran. Mais quelquefois, c’est au
coin d’un dialogue que cette émotion affleure. Par exemple, quand, à San
Pedro, McMannus (Baldwin), juste avant de faire le "gros coup"
lance: "Il doit pleuvoir à New-York". New-York représentant là sa vie
passée et sa sécurité qui s’est envolée. Quant aux acteurs donc, ils sont
TOUS incroyables et livrent là des interprétations de haute volée. Petit
hommage à feu Pete Postlewhaite qui campe un inquiétant avocat,
sardonique à souhait.
Au final, outre son formidable scénario qui étonne jusqu’à la fin, le film est réalisé de main de maître par Bryan
Singer. Chaque mouvement de caméra, chaque cadrage, chaque entrée de
personnage dans le champ, traduit quelque chose et nourrit à la fois le
suspens de l’histoire et la paranoïa qui s’installe dans l’esprit du
spectateur. Même un plan en plongée anodin sur une tasse à café a un
sens caché.
C’est tout simplement miraculeux pour un deuxième film. Même
si Singer n’a rien perdu de son talent (comme le démontre l’excellent
"Walkirie"), il n’a jamais vraiment retrouvé l’état de grâce de sa
réalisation sur "Usual Suspects". Il est bien secondé par le travail du
monteur/compositeur (superbe thème principal) John Ottman et du
directeur de la photo Newton Thomas Sigel.
"Usual suspects" est le genre de film qu’il faudra voir deux fois une
première fois pour le plaisir d’être manipulé, une seconde pour le
plaisir encore plus intense de comprendre et de disséquer les mécanismes
de la manipulation. En bref, "Usual Suspects" est un chef-d’œuvre,
un polar noir bourré de chausse-trappes et de retournements de
situations inattendus jusqu’à cette fin qui reste l’une des plus
célèbres de l’histoire du cinéma !!!
Jeff Nichols - Mud : Un film riche et magiquement maîtrisé, atteignant parfois l'évidence des grands classiques !!!
Note : 4 / 5
Synopsis :
Synopsis :
Ellis et Neckbone, 14 ans, découvrent lors d’une de leurs escapades
quotidiennes, un homme réfugié sur une île au milieu du Mississipi.
C’est Mud : un serpent tatoué sur le bras, un flingue et une chemise
porte-bonheur.
Mud, c’est aussi un homme qui croit en l’amour, une
croyance à laquelle Ellis a désespérément besoin de se raccrocher pour
tenter d’oublier les tensions quotidiennes entre ses parents. Très vite,
Mud met les deux adolescents à contribution pour réparer un bateau qui
lui permettra de quitter l’île. Difficile cependant pour les garçons de
déceler le vrai du faux dans les paroles de Mud. A-t-il vraiment tué un
homme, est-il poursuivi par la justice, par des chasseurs de primes ? Et
qui est donc cette fille mystérieuse qui vient de débarquer dans leur
petite ville de l’Arkansas ?
Critique :
Critique :
"Mud" est une
aventure initiatique de deux pré-ados sur une île, fuyant la
petitesse et la résignation des adultes. Le jeune réalisateur Jeff
Nichols était particulièrement attendu, un an après la révélation de "Take Shelter", époustouflant film d'apocalypse mental.
Nichols laisse de côté le mystère vaporeux de son précédent long-métrage mais
reste au sud, dans l’Arkensas cette fois-ci et nous livre un magnifique
récit initiatique. La bande-annonce de "Mud" est
trompeuse, elle laisse entendre un thriller inquiétant. Si le film n’est
pas exempt de suspens et tension, il n’est pas vraiment un polar. C’est
un film sur l’enfance et la figure paternelle.
L’année dernière, lorsque
le British Film Institute a demandé à Jeff Nichols d’établir sa liste
des dix meilleurs films de tous les temps, celui-ci s’est débrouillé
pour y caser pas moins de quatre longs métrages avec Paul Newman. Rien
que ça. Plutôt qu’un délire monomaniaque, il fallait y voir une
profession de foi cinéphile qui ne surprendra aucun spectateur de "Mud".
En choisissant comme protagoniste de son troisième film un hobo
charismatique, le cinéaste a en effet offert à Matthew McConaughey le
genre de rôle que Newman tenait dans les 60s. Celui d’un antihéros
séduisant et mystérieux, d’un type solitaire qui débarque dans un
patelin du sud des États-Unis, chamboule la vie de ses habitants et
distille des maximes cool d’une voix traînante avant de repartir dans le
soleil couchant.
En trois films seulement, "Shotgun Stories" (2007), "Take Shelter" (2011) et aujourd'hui "Mud", le petit gars de Little Rock, Arkansas, s'est fait un nom. À 34 ans, Jeff Nichols
est devenu l'une des figures marquantes du cinéma indépendant
américain. Un mètre quatre-vingt-dix sous la toise, les yeux bleus délavés par le
soleil, un accent à couper au couteau, voici Jeff Nichols, beau gosse et
sudiste indécrottable.
Le Deep South, il l'a dans la peau, il y a
tourné tous ses films. Dans "Mud", le cinéaste invoque entre les mânes de Mark Twain, William Faulkner,
Flannery O'Connor, ces auteurs qui ont bercé son enfance et son
adolescence, tout en revenant sur ses thèmes de prédilection, la nature
et ses sortilèges, la famille qui se délite et se désagrège.
Après les champs de blé de l'Arkansas dans "Shotgun Stories", après les horizons infinis de l'Ohio dans "Take shelter",
Jeff Nichols s'est installé sur les bords du Mississippi, entre l'eau
et la forêt. Un décor de maisons flottantes et de motels sans âme, filmé
avec réalisme, mais où l'imaginaire est au coin de la rive ! C'est là
que vivent Ellis, 14 ans, et son copain Neckbone, un orphelin
débrouillard. Des Tom Sawyer et Huckleberry Finn d'aujourd'hui qui,
plutôt que de s'ennuyer à l'école, préfèrent naviguer sur le fleuve.
Au cours d'une de leurs expéditions, les deux inséparables découvrent
une île déserte où tout devient possible. Même un bateau perché dans un
arbre à dix mètres du sol. Même un héros de roman d'aventures en chair
et en os, qui a le visage buriné et le charisme de Matthew McConaughey.
L'homme, sorti de nulle part, se fait appeler Mud, il a un serpent
tatoué sur le bras, un revolver à la ceinture et des bottes qui laissent
des empreintes en forme de croix. Mud a tué par amour pour la belle
Juniper (Reese Witherspoon, très touchante en Barbie paumée). Les
deux enfants deviennent les chevaliers servants du prince du bayou, aux
prises avec des tueurs à gages.

La fascination qu’exerce
le film est en grande partie due à la performance radieuse de
McConaughey, qui n’aura jamais autant mérité son surnom de "bouddha
redneck". Nichols le met en scène avec l’amour d’un fan, à hauteur
d’enfant, l’histoire étant racontée du point de vue d’un ado aventureux,
sorte d’alter ego du cinéaste. "Mud", c’est la rencontre entre Tom Sawyer
et Luke la main froide. Un récit initiatique qui aspire à tutoyer les
mythes fondateurs de l’Amérique (l’opposition entre la liberté et la
loi, l’irruption de la violence dans une nature édénique,…) en charriant
dans son sillage tout un pan de la culture "Southern Gothic", cette
tradition qui va de Mark Twain à Faulkner, de "La Nuit du chasseur" à "La
Balade sauvage". Au lieu d’écraser le réalisateur, ces influences lui
permettent d’aérer son cinéma, de sortir du système claustrophobe
mis en place dans "Shotgun Stories" et "Take Shelter".
Au final, dans "Mud", l'idéal de l'enfance se heurte aux compromis de l'âge adulte, par
la découverte du mensonge et la douleur du premier chagrin d'amour.
Dans ce film sensuel et lumineux, Jeff Nichols prend le temps de creuser
les relations entre Ellis et son père et de développer de solides
seconds rôles (un drôle de scaphandrier joué par Michael Shannon, un as
de la gâchette taciturne incarné par Sam Shepard). Le récit progresse au
rythme paisible du fleuve, mais la violence peut survenir à tout
moment. Qu'elle soit feutrée ou explosive, comme dans l'impressionnante
fusillade finale. On savait le réalisateur doué pour la contemplation, le voilà aussi expert en scènes d'action !!!
Joseph Kosinski - Oblivion : De la science-fiction assez spectaculaire, empruntant des sentiers, certes connus et prévisibles, mais avec brio !!!
Note : 4 / 5
Synopsis :
2077 : Jack Harper, en station sur la planète Terre dont toute la
population a été évacuée, est en charge de la sécurité et de la
réparation des drones. Suite à des décennies de guerre contre une force
extra-terrestre terrifiante qui a ravagé la Terre, Jack fait partie
d’une gigantesque opération d’extraction des dernières ressources
nécessaires à la survie des siens. Sa mission touche à sa fin. Dans à
peine deux semaines, il rejoindra le reste des survivants dans une
colonie spatiale à des milliers de kilomètres de cette planète dévastée
qu’il considère néanmoins comme son chez-lui.
Vivant et
patrouillant à très haute altitude de ce qu’il reste de la Terre, la vie
"céleste" de Jack est bouleversée quand il assiste au crash d’un
vaisseau spatial et décide de porter secours à la belle inconnue qu’il
renferme. Ressentant pour Jack une attirance et une affinité qui défient
toute logique, Julia déclenche par sa présence une suite d’événements
qui pousse Jack à remettre en question tout ce qu’il croyait savoir.
Ce
qu’il pensait être la réalité vole en éclats quand il est confronté à
certains éléments de son passé qui avaient été effacés de sa mémoire. Se
découvrant une nouvelle mission, Jack est poussé à une forme d’héroïsme
dont il ne se serait jamais cru capable. Le sort de l’humanité est
entre les mains d’un homme qui croyait que le seul monde qu’il a connu
allait bientôt être perdu à tout jamais.
Critique :
Critique :
L'année 2013 s'annonce comme un festin science-fiction (SF) avec les prochaines sorties de "After Earth" (le dernier Night Shyamalan avec Will et Jaden Smith), "Elysium" (avec Matt Damon), "Pacific Rim" (le dernier Guillermo Del Toro), "Iron Man 3", "Man of Steel", et j'en passe... ! Et "Oblivion" se démontre une belle mise-en-bouche.
"Oblivion" est le genre de film dont il est difficile de
rendre compte tant une partie de ses attraits réside dans la façon dont
le récit se retourne régulièrement à mesure que se succèdent divers
coups de théâtre, un récit où les apparences s'effondrent pour céder la
place à des vérités plus ou moins extraordinaires. Certes, pour qui est un peu habitué à la littérature ou au cinéma
dits de science-fiction, un certain nombre de ces surprises n'en seront
pas véritablement ! Disons qu'elles renvoient à une certaine manière, un
peu systématique, d'utiliser des postulats délirants pour dévoiler,
allégoriquement, l'envers de diverses illusions, métaphysiques ou non.
Un réalisateur prometteur qui s’est un peu cassé les dents dans la
suite d’un film culte, un acteur en phase de reconquête de son public et
qui revient à la science-fiction, une intrigue mystère et des premières
images de toute beauté, "Oblivion" avait tout du projet excitant, une promesse de grand film évènement. Je vous rassure tout de suite, même s'il n'atteint pas complètement les promesses espérées, le film reste une belle réussite !
"Oblivion" se traduit par "Oubli". Un titre plus qu’approprié pour ce cher Tom Cruise qui,
toujours à la recherche de nouveaux succès, tient à rappeler qu'il
reste une star incontournable du cinéma d'action en revenant ici à un
genre (la SF) qui lui a particulièrement réussi jusqu'ici si on se
souvient des cartons au box-office de "Minority report" et de "La Guerre des mondes".
Il se lie ici avec le metteur en scène Joseph Kosinski, infographiste
de talent tout juste promu réalisateur depuis son remake de "Tron". Avec
son univers post-apocalyptique et son design à la fois sophistiqué et
épuré, le film, sorte de "Je suis une légende" futuriste a en effet tout du projet original et singulier.
Adapté d'un comics-book créé par Joseph Kosinski et Arvid Nelson, "Oblivion"
se dévoile dans ses premières minutes comme un film majeur de la
science-fiction, très loin du blockbuster calibré que j'attendais.
Film intimiste aux décors sidérants et à l'univers riche, le
long-métrage ne manque alors pas de rappeler l'ambiance de départ de "Wall-E"
(excepté qu'ici le héros n'est pas totalement seul). Pendant toute une
première partie, nous assistons ainsi au quotidien de Jack, dont la vie
n'est certes pas sans danger, mais
indéniablement aussi morne que peut l'être le sol de la planète.
En réalisant "Tron : L'héritage", suite de "Tron" film culte des 80's, Kosinski nous avait gentiment remis les idées en place avec un déluge visuels flashy. Véritable ode au code couleur des années 80, il nous rappelle au passage qu'un film pouvait tout à
fait capitaliser sur un intérêt purement formel et n'exister que pour
le plaisir des yeux et des oreilles (la BO de Daft Punk étant tout
simplement sublime. Il n'y a donc rien d'étonnant que le metteur en scène reprenne plus ou moins la même recette dans la mise en œuvre de son deuxième long métrage, tout en visitant cette fois d'autres segments du cercle chromatique.
Dans une première partie, l'univers présenté à l'écran
fonctionne très bien. On prend même plaisir à suivre le quotidien de
Jack Harper et de Vika comme derniers gardiens de la
mémoire de l'humanité et on ne demande qu'à voir développer cette
nouvelle Terre composée de drones et de stations orbitales. Visuellement, le film est une véritable claque. Paysages désertiques
lumineux, structures humaines emblématiques en ruine, designs
technologiques, c’est d’une beauté sans nom.
Et quelle bonne idée de
n’avoir pas gâché tout ça avec des lunettes 3D, ce qui auraient assombri
l’image. La réalisation de Joseph Kosinski est aérienne. Les effets
spéciaux sont bluffants. Plus que jamais, le réalisme atteint un niveau
extrême. Les objets, décors et paysage de synthèse offrent un degré de
détail inégalé qui renforce leur matérialité.
L'installation est donc un sommet de science-fiction, sachant imposer
une ambiance et créer une tension sans avoir recourt à de quelconques
artifices. Si l'ambiance est mise en place
par la maîtrise de la mise en
scène, elle l'est également par tout le travail tournant autour des
designs (de pièces intérieures tout comme ceux des véhicules), des
mattes painting, des décors naturels ou encore de l'écriture des
dialogues qui apportent une certaine froideur.
Seule la musique d'Anthony Gonzalez / M.8.3
s'avère être un grain de sable dans cette belle machine, et ce tant
cette dernière souffre d'un manque flagrant de créativité de par sa
parenté assez sidérante avec les partitions de "Tron : l'héritage" et de "The Dark Knight".
Reste que mis de côté ce détail, cette première partie représente le
rêve pour tout amateur de science-fiction. Ici, pas de thriller camouflé
ou de monde virtuel, mais un film réellement ambitieux, aux décors
vastes, recherché et à l'univers aussi fascinant qu'intriguant.
C'est quand il s'agit de dévoiler son histoire que le film se prend un
peu les pieds dans le tapis au moment où le héros se reconnecte
progressivement à son passé en la personne de Julia (Olga Kurylenko).
Les révélations s'enchaînent alors de façon laborieuse et, à force de
vouloir convoquer tous les grands concepts de la science-fiction, le
film pourra perdre certains de ses spectateurs. Surtout qu'en matière de réflexion
sur le pouvoir de la mémoire, "Solaris" est déjà passé par là.
Un travers qu'on retrouvait déjà dans le précédent opus du réalisateur,
au moment où le film tentait d'aborder la relation père-fils avec Jeff
Bridges.
Ainsi, de faux-semblants en clonage, de mensonges d’état en multiples
conspirations, Kosinski puise dans la grammaire la plus classique
du genre les (nombreux) rebondissements dont il émaille cet "Oblivion"
prévisible, à peine bousculé par quelques scènes de batailles virtuoses
virant parfois à l’abstraction. Mais c’est à sa marge que le film
intrigue enfin, lorsqu’il installe une tension mélodramatique entre ses
trois survivants aux identités flottantes, tous liés par de vieux désirs
refoulés et la conscience d’avoir été réunis ailleurs, dans une autre
vie.
C’est moins sa pente spectaculaire qui captive dès lors que ce
suspens sentimental et mémoriel tissé au cœur d’un triangle amoureux, où
chacun tente de se souvenir ce qu’il fut pour l’autre et de recomposer
les strates de sa mémoire manquante. Une quête existentielle que
troublent encore un peu plus la beauté plastique et l’opacité naturelle
de ses acteurs, filmés comme des clones défaillants dans cette relecture
du concept de "Total Recall" de Paul Verhoeven d’où émerge une belle étrangeté.
La deuxième partie, qui reste en tout de même assez attachante, est cependant
quelque peu plus conventionnelle donc, rappelant une sorte de patchwork de
plusieurs autres films, utilisant quelques raccourcis malheureux.
Cette deuxième partie retrouve un côté bien plus
ancré blockbuster avec des courses-poursuites (dont une terriblement
sidérante), des combats explosifs, un certain nombre de grandes, et
petites, révélations. Si cela paraît pour une partie
dispensable, il paraît honnête de dire que ce côté "spectacle" est loin
d'être désagréable et amène même quelques morceaux de bravoure aussi
mémorables que gratuits.
Si
Kosinski semble visiblement avoir intégré les codes de la SF, alignant
des thèmes fétiches du genre tels que la dystopie, le clonage ou
l'exploration spatiale, le problème est qu'il n'en tire pas vraiment
partie. Malgré ce défaut, "Oblivion" reste de très bonne facture et,
surtout, une des rares créations originales estampillées SF de l'année.
Le casting est quant à lui plutôt solide, Tom Cruise en tête qui interprète toujours aussi merveilleusement les héros. On peut penser ce qu’on veut de l’homme, l’acteur reste impressionnant.
Et particulièrement sa propension à exécuter ses propres cascades, ce
qui renforce la réalité de ses personnages. C’est particulièrement
frappant dans "Oblivion" tant Cruise est omniprésent à l’écran.
Alors oui, le personnage de Morgan Freeman est construit un peu trop comme le second rôle "cool", avec ses répliques pleines de bons sens et ses lunettes noires, mais le job reste accompli avec classe. On ne peut pas terminer ici sans parler de la direction de la photographie tant Claudio Miranda, aidé par des moyens financiers certainement considérables, accomplit un travail exemplaire et propose visuellement ce qui se fait de mieux en terme de rendu.
Alors oui, le personnage de Morgan Freeman est construit un peu trop comme le second rôle "cool", avec ses répliques pleines de bons sens et ses lunettes noires, mais le job reste accompli avec classe. On ne peut pas terminer ici sans parler de la direction de la photographie tant Claudio Miranda, aidé par des moyens financiers certainement considérables, accomplit un travail exemplaire et propose visuellement ce qui se fait de mieux en terme de rendu.
Au final, si le film accuse donc une certaine baisse de rythme en son milieu,
il reste d'une grande qualité visuelle tout du long et sait se révéler efficace jusqu'à sa toute fin. Une ambition esthétique accouplée à la présence de Tom Cruise de tous les
plans qui devrait empêcher le film de définitivement tomber dans
l'Oubli... sans pour autant rester mémorable par son histoire.
Malgré
une affiche teaser assez
intrigante et une bande-annonce prometteuse, mais qui donnait une
impression de voir déjà tout le film, nous pouvions émettre quelques
doutes légitimes vis-à-vis "d'Oblivion", surtout en sachant que Joseph
Kosinski avait signé une suite à "Tron", visuellement spectaculaire mais
au scénario particulièrement insipide. La première bonne nouvelle est
que la bande-annonce "d'Oblivion" est loin de tout raconter, la deuxième
est que Kosinski
signe ici un très grand film de science-fiction, certes pas aussi
parfait dans sa durée que pendant son exceptionnelle première partie,
mais d'un niveau qualitatif tel que j'aimerais en voir plus souvent sur
toile !!!
Zack Snyder - Superman, Man of Steel : Une bande d'annonce, prémisse d'un film qui va faire référence ?
Note : 4.75 / 5 (pour l'attente)
Synopsis :
Synopsis :
Un petit garçon découvre qu'il possède des pouvoirs surnaturels et
qu'il n'est pas né sur la Terre. Plus tard, il s'engage dans un périple
afin de comprendre d'où il vient et pourquoi il a été envoyé sur notre
planète. Mais il devra devenir un héros s'il veut sauver le monde de la
destruction totale et incarner l'espoir pour toute l'humanité…
Superman va devoir affronter deux autres survivants de la planète Krypton, le redoutable Général Zod, et Faora, son partenaire.
Attente :
Au vu de la dernière bande d'annonce, le Superman de Zack Snyder, produit par Chris Nolan, semble se faire opératique, lyrique et triste. Devons-nous à du vrai cinéma, donc ? Je l'espère fortement !
Le cinéma de Zack Snyder a toujours été opératique, et la plupart du temps à bons escient (comme dans l’ouverture de "L'armée des morts" ou dans certains passages de "Watchmen"). Cette fois, il semble avoir superbement canalisé ses élans pour "Man Of Steel", reboot de Superman. Car le nouveau trailer que vient de dévoiler Warner fait partie des plus beaux que l’on ait vu cette année dans tout son lyrisme, son ampleur visuelle et ses tristes émotions.
À vrai dire, cela me rappelle même les bandes d'annonces de "The Dark Knight Rises"… Et ce, même si Chris Nolan a assuré que le traitement effectué sur Superman n’était pas le même que celui offert à Batman. Autant dire que "Man Of Steel" s’annonce comme un gros morceau de 2013, en espérant que ces espoirs seront récompensés par le produit final. Sortie chez nous fixée au 19 juin.
Aux États-Unis, les blockbusters sont souvent montrés à une poignée de personnes longtemps avant leur sortie. Dernièrement, on a ainsi pu lire les premiers avis sur "Pacific Rim", le film de robots géants de Guillermo Del Toro, alors que les effets-spéciaux du long-métrage sont loin d'être bouclés (et pour cause, la version finale ne sortira qu'en juillet). Rebelote aujourd'hui avec "Man Of Steel", ce nouveau long-métrage consacré à Superman.
Après Christopher Reeve et Brandon
Routh, c'est l'Anglais Henry Cavill qui a été choisi pour se glisser
dans le costume de l'Homme d'Acier et c'est, vous l'aurez compris
maintenant, Zack Snyder, qui est apprécié pour ses mises en scène très
esthétiques, qui réalise ce reboot.
Jusqu'ici, la Warner Bros a réussi à garder le secret sur le contenu du film. Les premiers teasers et bandes d'annonces présentaient un film sombre, où le héros semblait plus humain que jamais. Une idée confirmée il y a peu, lorsque l'équipe a détaillé pour quelles raisons le film ne s'appelait pas Superman. Avec Christopher Nolan à la production et son frère Jonathan au scénario, accompagné de David S. Goyer, le projet n'échappe à la comparaison avec "Batman Begins", qui revenait aux origines de l'Homme Chauve-Souris de manière particulièrement dark.
Ainsi, après avoir remarquablement bien bossé sur la saga "The Dark Knight" au côté de Christopher et Jonathan Nolan, David Goyer a rempilé pour ressusciter Superman dans "Man Of Steel". Chris Nolan n’a d’ailleurs jamais caché que les idées de Goyer l’avaient convaincu de se lancer dans la production de ce reboot des aventures de l’Homme d’Acier. On imagine donc que Goyer s’est surpassé.
Est-ce à dire que, comme la trilogie "The Dark Knight", "Man Of Steel" jettera un œil quasi objectif à notre monde et à son actualité, par le biais d’une bonne fantaisie super-héroïque ? Sans doute. Et l’on imagine que Superman, héros positif et sacrificiel acceptant son destin et se fondant dans la race humaine en dépit de son statut d’extraterrestre, permettra à ce reboot de suinter d’un optimisme allant à l’encontre du cynisme actuel.
Voici ce que rapporte un de ces rares chanceux après avoir vu le film : "Imaginez une histoire de Nolan mélangée aux effets-spéciaux et au sens de l'action de Snyder, c'est simplement le meilleur film de l'année ! Il y a des TONNES de scènes d'action où Superman botte des tas de culs dans son costume et sa cape est la plupart du temps animée en numérique. Le résultat est impressionnant. L'équipe a gardé plein de séquences de super-action sous le coude. On n'a pas tout vu dans les trailers promotionnels. Le film n'est pas aussi austère et sérieux que ce qu'on pouvait penser en voyant les bandes d'annonces".
Outre la position prise de ce spectateur, tout-au-moins partisane, sa réaction est tout de même assez intéressante, car au-delà de son avis personnel, il confirme quelques éléments, comme le choix d'animer la cape du héros en numérique. On comprend mieux également pourquoi la bande-annonce officielle montrait peu les personnages entourant Clark Kent (Amy Adams en Loïs Lane, Michael Shannon en grand méchant, Lawrence Fishburne en éditeur du Daily Planet...) et pourquoi elle n'a finalement montré que peu de séquences d'action. Si la promo continue dans cette voie, les spectateurs devraient avoir pas mal de surprises sur les écrans à partir du 19 juin prochain !!!
Attente :
Au vu de la dernière bande d'annonce, le Superman de Zack Snyder, produit par Chris Nolan, semble se faire opératique, lyrique et triste. Devons-nous à du vrai cinéma, donc ? Je l'espère fortement !
Le cinéma de Zack Snyder a toujours été opératique, et la plupart du temps à bons escient (comme dans l’ouverture de "L'armée des morts" ou dans certains passages de "Watchmen"). Cette fois, il semble avoir superbement canalisé ses élans pour "Man Of Steel", reboot de Superman. Car le nouveau trailer que vient de dévoiler Warner fait partie des plus beaux que l’on ait vu cette année dans tout son lyrisme, son ampleur visuelle et ses tristes émotions.
À vrai dire, cela me rappelle même les bandes d'annonces de "The Dark Knight Rises"… Et ce, même si Chris Nolan a assuré que le traitement effectué sur Superman n’était pas le même que celui offert à Batman. Autant dire que "Man Of Steel" s’annonce comme un gros morceau de 2013, en espérant que ces espoirs seront récompensés par le produit final. Sortie chez nous fixée au 19 juin.
Aux États-Unis, les blockbusters sont souvent montrés à une poignée de personnes longtemps avant leur sortie. Dernièrement, on a ainsi pu lire les premiers avis sur "Pacific Rim", le film de robots géants de Guillermo Del Toro, alors que les effets-spéciaux du long-métrage sont loin d'être bouclés (et pour cause, la version finale ne sortira qu'en juillet). Rebelote aujourd'hui avec "Man Of Steel", ce nouveau long-métrage consacré à Superman.
Jusqu'ici, la Warner Bros a réussi à garder le secret sur le contenu du film. Les premiers teasers et bandes d'annonces présentaient un film sombre, où le héros semblait plus humain que jamais. Une idée confirmée il y a peu, lorsque l'équipe a détaillé pour quelles raisons le film ne s'appelait pas Superman. Avec Christopher Nolan à la production et son frère Jonathan au scénario, accompagné de David S. Goyer, le projet n'échappe à la comparaison avec "Batman Begins", qui revenait aux origines de l'Homme Chauve-Souris de manière particulièrement dark.
Ainsi, après avoir remarquablement bien bossé sur la saga "The Dark Knight" au côté de Christopher et Jonathan Nolan, David Goyer a rempilé pour ressusciter Superman dans "Man Of Steel". Chris Nolan n’a d’ailleurs jamais caché que les idées de Goyer l’avaient convaincu de se lancer dans la production de ce reboot des aventures de l’Homme d’Acier. On imagine donc que Goyer s’est surpassé.
Est-ce à dire que, comme la trilogie "The Dark Knight", "Man Of Steel" jettera un œil quasi objectif à notre monde et à son actualité, par le biais d’une bonne fantaisie super-héroïque ? Sans doute. Et l’on imagine que Superman, héros positif et sacrificiel acceptant son destin et se fondant dans la race humaine en dépit de son statut d’extraterrestre, permettra à ce reboot de suinter d’un optimisme allant à l’encontre du cynisme actuel.
Voici ce que rapporte un de ces rares chanceux après avoir vu le film : "Imaginez une histoire de Nolan mélangée aux effets-spéciaux et au sens de l'action de Snyder, c'est simplement le meilleur film de l'année ! Il y a des TONNES de scènes d'action où Superman botte des tas de culs dans son costume et sa cape est la plupart du temps animée en numérique. Le résultat est impressionnant. L'équipe a gardé plein de séquences de super-action sous le coude. On n'a pas tout vu dans les trailers promotionnels. Le film n'est pas aussi austère et sérieux que ce qu'on pouvait penser en voyant les bandes d'annonces".
Outre la position prise de ce spectateur, tout-au-moins partisane, sa réaction est tout de même assez intéressante, car au-delà de son avis personnel, il confirme quelques éléments, comme le choix d'animer la cape du héros en numérique. On comprend mieux également pourquoi la bande-annonce officielle montrait peu les personnages entourant Clark Kent (Amy Adams en Loïs Lane, Michael Shannon en grand méchant, Lawrence Fishburne en éditeur du Daily Planet...) et pourquoi elle n'a finalement montré que peu de séquences d'action. Si la promo continue dans cette voie, les spectateurs devraient avoir pas mal de surprises sur les écrans à partir du 19 juin prochain !!!
Andy et Lana Wachowski et Tom Tykwer - Cloud Atlas : Un blockbuster transgenre d'une rare intelligence et minutie, mais qui porte en lui le germe de l'indigeste à certains moments !!!
Note : 3.75 / 5
Synopsis :
Synopsis :
À travers une histoire qui se déroule sur cinq siècles dans plusieurs
espaces temps, des êtres se croisent et se retrouvent d’une vie à
l’autre, naissant et renaissant successivement… Tandis que leurs
décisions ont des conséquences sur leur parcours, dans le passé, le
présent et l’avenir lointain, un tueur devient un héros et un seul acte
de générosité suffit à entraîner des répercussions pendant plusieurs
siècles et à provoquer une révolution. Tout, absolument tout, est lié.
Critique :
Critique :
Salué par les uns, décrié par les autres,
voici enfin que déboule dans nos salles le nouveau film des Wachowski,
accompagnés pour l’occasion par Tom Tykwer. Un mastodonte, dans tous les
sens du terme, qui déchaina les passions avant même sa première
projection et qui aujourd’hui continue plus que jamais de diviser. Six histoires qui se
croisent sur cinq siècles, de 1849 à 2346, de l’Écosse au Pacifique en
passant par la sombre et futuriste Nouvelle-Séoul ; une durée qui flirte
avec les trois heures, trois réalisateurs travaillant de concours... On
peut dire que Tom Tykwer, Lana et Andy Wachowski n’ont pas eu froid aux yeux.
Adapté du roman "La Cartographie des Nuages" de David Mitchell pointant dans le top des matériaux inadaptables, "Cloud Atlas"
version Wacho et Tykwer explose la structure narrative pyramidale d’origine mêlant six
temporalités différentes de 1850 à un futur post-apocalyptique pour
proposer un format plus cinématographique sous forme de puzzle. Une
complexité renforcée par la présence de comédiens récurrents mais
interprétant différents rôles au sein des époques par le biais de
maquillages absolument bluffants.
Alors comment donner vie à cet inadaptable roman ? Brisant les carcans narratifs linéaires par le biais d’un
montage parallèle hérité de D.W. Griffith ("Intolérance", 1919), le trio
fait se télescoper les genres (SF, comédie, mélo, film d’époque) et
abolit les frontières spatio-temporelles. Mystique, cette conception
poreuse de l’existence s’illustre à l’écran par un jeu complexe de
correspondances visuelles et de travestissements, les différents
personnages étant incarnés par les mêmes acteurs sous des tonnes de
maquillage et de postiches un peu kitsch.
Ce qui faisait l’intérêt du roman d’origine,
c’était sa parfaite cohérence malgré la complexité de construction, une
cohérence que l’on retrouve de la plus pure manière au sein du film
malgré la suppression de personnages essentiels au déroulé de
l’histoire. Chacun de ces segments régissant le film vise à aborder les
pivots fondamentaux de l’humanité, de la liberté, de la mort, du don de
soi, de la croyance tout en les mixant avec des questions humanistes
telles l’homosexualité, l’antisémitisme, l’amour interracial, une sorte
de vision exacerbée et plus radicale que celle déjà développée dans la
trilogie "Matrix". Pour faire court, "Cloud Atlas" est
la mise en images de la notion de destin à la manière des Wachowski, et
ce n’est évidemment pas si simple à détailler.
Toutes ces histoires sont certes linéaires
mais suivent des structures parallèles, ignorant le besoin de tout
compartimenter comme cette tendance irrépressible du spectateur, et
utilisant les thèmes et les petits détails comme éléments connecteurs.
Ce sont des histoires qui font des allers-retours constants entre elles
de scène en scène, à des intervalles importants ou ironiques, tout en
prenant chacune un ton complètement différent et existant dans toute une
disparité de genres.
Car à chaque temporalité correspond aussi son genre. La SF néo-"Blade Runner" croise le thriller parano seventies à la Pollack/Pakula. La romance se teinte de "screwball comedy"
dans une série de sketchs dont seule la somme importe, et dont un
superbe personnage résume le cœur battant dans une lettre adressée
d’outre-tombe à son amant : "Ma vie s’étend bien au-delà des limites, écrit-il. Toutes les limites sont des conventions qui attendent d’être transcendées".
"Cloud Atlas" est un objet monstrueux, hétéroclite, composé d'un
ensemble d'éléments hétérogènes. Son intérêt se situerait,
exclusivement, dans la manière dont ces éléments s'articuleraient les uns avec les autres.
Il est évident que les Wachowski (que l'on ne peut plus appeler frères
puisque l'an passé, l'un d'eux, Larry, est devenu une femme, Lana)
étaient attendus après un silence de quatre ans. Aidés par le
réalisateur allemand Tom Tykwer ("Cours, Lola, cours" et "Le Parfum"), ils semblent renouer avec ce qui faisait la particularité de "Matrix"
: la construction d'un objet hybride où le divertissement cherche à se
marier avec l'abstraction philosophique, aussi rudimentaire soit-elle.
Voilà le secret de "Cloud Atlas", ce qu’il dissimule sous ses grands airs métaphysiques
: le récit d’un affranchissement, d’un rejet des genres, des
orthodoxies, et de tout ce futur normé qu’incarne en 2144 une
organisation oppressive baptisée Unanimity. Chacune des histoires qui
composent le film vibre ainsi de la même pulsion libertaire : un esclave
qui s’émancipe, un clone qui apprend son individualité…
Il faut être un solide narrateur et un
technicien de génie pour accoucher d’une œuvre si ambitieuse, si
difficile à raconter et pourtant… Non content d’assurer
une maîtrise totale du projet, les Wacho et Tykwer se permettent de
pousser le vice jusqu’à afficher un long-métrage de 2h45. A ce niveau de
perfection technique, de cet art du montage qui permet à l’impossible
de fonctionner avec une fluidité exemplaire, on ne peut que s’avouer
vaincu par KO.
Ceux qui ont passé leur vie à être en avance sur tout, notamment par "Matrix", trouvent ici le projet ultime à leur quête artistique
mêlant cinéma, réflexion profonde sur l’Homme et symphonie musicale.
Sans être un défenseur de la première heure de leur cinéma (ayant
moi-même été déçu par l’ultime volet de la saga "Matrix"), je conçois assez facilement le désarroi que l’on peut éprouver face à "Cloud Atlas", tant celui-ci peut apparaître comme une véritable épreuve de force par la totale liberté artistique qu’il suit.
Ainsi, toutes les pièces de ce puzzle complexe et
spectaculaire s’assemblent grâce à une excellente poétique du montage.
Tout est pensé d’une façon musicale, entrecoupant des mouvements
similaires de caméra et les emplacements des personnages à l’intérieur
du cadre pour osciller parfaitement entre les époques, comme une
symphonie juxtaposée qui donne l’impression que cette disparité des
évènements fait partie d’un tout unique et intégral. C’est comme si le film était un remix de lui-même. Tout
dévale vers l’avant simultanément.
Toutefois, si
les épisodes de ce
blockbuster transgenre s’agrègent avec un certain brio, ils peinent à
certains moments à s’enrichir mutuellement. Lorsque cela arrive, l’idée
prend malheureusement le pas sur l’affect, nous laissant
à distance de ce fascinant puzzle. Car si "Cloud Atlas" a tout du chef-d’œuvre, il contient quelques longueurs que d'aucuns pourraient décrire comme fatalement ennuyeuses. C’est l’émotion qui
fait le plus défaut dans ces cas. Les péripéties s’enchainent, mais, victime de son
ambition démesurée, le long-métrage ne parvient que peu à communiquer une émotion sincère.
Cependant, malgré ce défaut, le film est tout sauf grand public. C’est intemporel à
souhait, c’est probablement un chef d’œuvre et cela mériterait d’être
étudié dans les écoles de cinéma tant le film a
tout d’un monument. Pour autant, est-ce que l’extase a été totale lors
du visionnage, non, est-ce que je prendrai un plaisir fou à le revoir
encore et encore non. Ce que je peux dire avec certitude, c’est que le
jugement individuel n’a pas beaucoup de sens pour parler de "Cloud Atlas" tant ce film semble voler à des kilomètres de tout cela.
Au
final, "Cloud Atlas" est une œuvre tentaculaire, qui raconte six
histoires à la fois, au risque de perdre le spectateur en route. Outre
cette difficulté, les Wachowski et Tykwer n'ont reculé devant rien en
mêlant même différents genres de cinéma. Si le "Cloud
Atlas" n'en demeure pas moins un film d'une rare intelligence porté par
un montage d'une minutie extrême, il peut sembler indigeste par
certains aspects.
On y retrouve l’obsession des Wachowski pour un cinéma mouvant, en
phase avec son époque, dont il vampirise les innovations, qui les a
menés de l’ère du tout-numérique ("Matrix" et "Speed Racer")
à celle des séries et de leur écriture proliférante. Dans sa densité
folle, sa manière de bousculer les temporalités, son flux ininterrompu
de récits et cliffhangers virant parfois à l’abstraction, "Cloud
Atlas" condense à lui seul la puissance narrative d’une série moderne et
constitue ainsi la plus belle réponse du cinéma américain à la
télévision : un film mutant.
Ce
long métrage a certes beaucoup divisé, et continuera de le faire encore
pour de nombreuses années, mais je ne saurais que trop vous conseiller
de vous faire votre propre opinion. Ces 2h40 ne laisseront personne
indifférent !!!
Jonathan Levine - Warm Bodies Renaissance : Un croisement entre zombies movies et comédie romantique qui tient la route par sa fraîcheur et par ses références à la pop-culture !!!
Note : 3.75 / 5
Synopsis :
Un mystérieux virus a détruit toute civilisation. Les rescapés vivent dans des bunkers fortifiés, redoutant leurs anciens semblables devenus des monstres dévoreurs de chair.
R, un mort-vivant romantique, sauve contre toute attente Julie, une adorable survivante, et la protège de la voracité de ses compagnons. Au fil des jours, la jeune femme réveille chez lui des sentiments oubliés depuis longtemps. Elle-même découvre chez ce zombie différent autre chose qu’un regard vide et des gestes de momie.
Synopsis :
Un mystérieux virus a détruit toute civilisation. Les rescapés vivent dans des bunkers fortifiés, redoutant leurs anciens semblables devenus des monstres dévoreurs de chair.
R, un mort-vivant romantique, sauve contre toute attente Julie, une adorable survivante, et la protège de la voracité de ses compagnons. Au fil des jours, la jeune femme réveille chez lui des sentiments oubliés depuis longtemps. Elle-même découvre chez ce zombie différent autre chose qu’un regard vide et des gestes de momie.
Perturbée par ses sentiments, Julie retourne dans sa cité fortifiée où
son père a levé une armée. R, de plus en plus humain, est désormais
convaincu que sa relation avec Julie pourrait sauver l’espèce entière.
Pourtant, en cherchant à revoir Julie, il va déclencher l’ultime guerre
entre les vivants et les morts. Les chances de survie de ce couple
unique sont de plus en plus fragiles.
Critique :
De "Twilight" à "True Blood", le sex-appeal des
vampires et des loups-garous est évident. Le zombie, lui, est moins
veinard : trop rigide donc peu sensuel, décérébré donc pas séducteur,
toujours en horde donc peu disposé à l’intimité. Et surtout trop mort
donc asexué. "Warm Bodies : Renaissance" parie sur sa beauté cachée. Le cadre est connu :
un monde post-apocalyptique, scindé entre morts-vivants en liberté et
derniers humains retranchés. La greffe de la comédie romantique, un peu
moins, lorsqu’un jeune zombie s’entiche d’une demoiselle de bonne
composition (Teresa Palmer, sorte de Kristen Stewart blonde).
Un peu moins connu certes, mais pas de la plus grande fraîcheur pour autant : c’était mot pour mot l’argument de vente de "Shaun of the Dead",
un film de bientôt dix ans maintenant. En attendant, les adaptations et
autres bifurcations du genre vont bon train. Aux États-Unis, "The Walking Dead" continue d’assurer une rente bien confortable à HBO. La série BBC "In the Flesh" vient disputer un peu le marché, sur le terrain du thriller psychologique post-apocalyptique. La France a ses énigmatiques "Revenants".
"Warm Bodies"
voudrait nous faire croire à son originalité, voire à son irrévérence.
Il n’en est rien, toutefois si on prend la peine de jouer le jeu, quand bien
même il ne serait qu’un cran de plus sur une relecture dans l’air du
temps, ça ne le rend pas pour autant antipathique.
L’excellente surprise du film, c’est que la romance entre R. et Julie
est réussie. Drôle, attachante, elle est dénuée de toute niaiserie, ce
qui ravira les allergiques à l’eau de rose. Les acteurs y sont pour
beaucoup : Nicholas Hoult ("X-men : Le commencement") est impeccable dans la peau de R. et l’acteur
arrive à rendre palpable le changement que vit son personnage au fur et à
mesure du film. Le monologue intérieur de R., contre-point ironique à sa
gaucherie, vient renforcer le sous-texte du zombie comme malade exclu
de la société, prisonnier de son corps. La
piste médicale est claire lorsque s’esquisse une guérison des
morts-vivants. Une entorse aux lois d’un genre radicalement pessimiste.
Elle sied à ce "Roméo et Juliette" rigolard, avec scène au balcon et John Malkovich en papa Capulet à la gâchette facile.

Si ce film de Jonathan Levine ("All
the Boys Love Mandy Lane" et "50/50") peut se vanter d'une chose, c'est
réellement d'être sympathique. Parce que bon an mal an, le film nous
tire quelques sourires,
bienveillants voire conquis, souvent grâce au charme douillet de la comédie romantique,
plaisir coupable s’il en est (on se surprend à adhérer benoîtement aux
séquences de badinages entre la belle et la bête). Si l’on a beau savoir
parfaitement où on va, le voyage n’en est pas désagréable pour autant.
"Warm Bodies" est une excellente surprise. Servi par une
bande-originale excellente (Bruce Springsteen, Bob Dylan, M83, The
National, Bon Iver entre autres), des acteurs à l’enthousiasme
contagieux et un humour jubilatoire, ce bijou fantastique est aussi une
très belle réflexion sur l’amour et les changements qu’il provoque en
nous. Et si la fin fera probablement grincer des dents plus d’un puriste
des zombies, il faut saluer l’audace d’une telle histoire, surtout
quand elle est aussi attachante.
Au final, en voulant concilier pastiche de film d'horreur et vraie comédie
romantique, "Warm Bodies : Renaissance" prenait le risque de rater les
deux. Miracle, ce mariage contre nature fonctionne grâce à deux bonnes
initiatives : choisir un zombie comme narrateur et en confier
l'interprétation à l'excellent Nicholas Hoult !!!
Christian Duguay - Jappeloup : Un film authentique qui parvient à faire vibrer le spectateur, malgré un certain manque d'originalité !!!
Note : 3.75 / 5
Synopsis :
Au début des années 80, abandonnant une carrière d’avocat prometteuse, Pierre Durand se consacre corps et âme à sa passion, le saut d’obstacle. Soutenu par son père, il mise tout sur un jeune cheval auquel personne ne croit vraiment : Jappeloup.
Synopsis :
Au début des années 80, abandonnant une carrière d’avocat prometteuse, Pierre Durand se consacre corps et âme à sa passion, le saut d’obstacle. Soutenu par son père, il mise tout sur un jeune cheval auquel personne ne croit vraiment : Jappeloup.
Trop petit, trop caractériel, trop
imprévisible, il a de nombreux défauts mais une détente et des aptitudes
remarquables. De compétition en compétition, le duo progresse et
s’impose dans le monde de l’équitation. Mais les JO de Los Angeles sont
un terrible échec et Pierre prend alors conscience de ses faiblesses.
Avec l’aide de Nadia, sa femme, et de Raphaëlle, la groom du cheval,
Pierre va regagner la confiance de Jappeloup et construire une relation
qui va les mener aux JO de Séoul en 1988.
Critique :
Quelques semaines seulement après "Turf" de Fabien Onteniente, voici
que débarque sur nos écrans un nouveau long-métrage se déroulant dans le
milieu équestre. Mais si les chevaux ont la côte, il n’est, cette
fois-ci, plus question de comédie.
S’intéressant
à l’histoire vraie de
Pierre Durand, jeune homme destiné à un grand avenir d’avocat, qui
plaque tout pour revenir à sa première passion, le saut d’obstacle,
"Jappeloup" est également la chronique d’une famille qui a décidé de
tout sacrifier pour permettre la réussite d'un fils. Et pour mettre en
boîte cette histoire, c’est le réalisateur Christian
Duguay, plutôt habitué aux séries B et aux gros muscles ("L'art de la guerre", "Suffer Island"), qui a été
désigné. Projet atypique, le film est une plongée spectaculaire dans
l’univers des grands concours équestres, entre intimité et grand
spectacle.

Si le film évite l’overdose de bons sentiments, c’est en
particulier grâce à un scénario très bien ficelé. Refusant l’idolâtrie
et la contemplation, le film n’a pas peur de montrer un futur héros
national empli de failles, aussi antipathique qu’il peut être touchant.
Guillaume Canet, également scénariste, excelle dans un rôle taillé pour
lui, offrant aux spectateurs une palette d’émotions extrêmement variées. Canet, qui fut cavalier de haut niveau, n’occulte
aucune zone d’ombre du personnage et laisse le soin à Christian Duguay,
talentueux réalisateur canadien qui monte également, de mettre en scène
les moments-clés avec une certaine maestria.

Peinture familiale, le métrage est également l’incroyable
histoire d’un cheval en qui personne ne voulait croire, celui-là même
qui donne son nom au projet. Pour pouvoir l’apprivoiser, Pierre Durand
va devoir multiplier les efforts, ne faire plus qu’un avec sa monture. S’installe alors une danse entre les deux, leurs corps se confondant
dans une parade intelligemment filmée. Malgré le rythme soutenu, le
réalisateur prend, en effet, le temps de s’attarder sur ces petits
moments anecdotiques qui construisent les grandes épopées.
Et malgré tout, c'est peut-être là le réel défaut de ce très bon "Jappeloup". Si le film est intéressant, même plus intéressant que prévu pour ceux
qui ne sont pas fans d'équitation, il traîne en longueur,
particulièrement au milieu du film. Les échecs du jeune cavalier
s'enchaînent et nous font nous demander s'il y arrivera un jour. En
effet, les films sur les chevaux font rarement l'unanimité mais celui-ci n'est en aucun cas soporifique.

Au final, Guillaume Canet, qui a, en langage équestre, une bonne assiette aux yeux
des producteurs, n’a pas reculé, et signe un film qui a du panache et
vous emmène direct à Séoul. Scénariste et acteur, il a marié le
caractère difficile du cavalier et celui du cheval. Ce film tient aussi
par ses acteurs (Marina Hands, Daniel Auteuil dans le rôle du père,
Jacques Higelin impeccable en éleveur,…) et par un récit aussi épique
qu’hippique. Surtout, "Jappeloup" est un film qui célèbre, sans en
gommer les aspérités, la ténacité et le désir. Beau parcours, vraiment !!!
John Moore - Die Hard 5, Une belle journée pour mourir : Un film à l'action explosive, mais totalement volatil et décevant !!!
Note : 1.5 / 5
Synopsis :
John
McClane, le héros mythique des "Die Hard", le flic qui ne
fait pas dans la demi-mesure, est vraiment au mauvais endroit au mauvais
moment après s’être rendu à Moscou pour aider son fils Jack, qu’il
avait perdu de vue. Ce qu’il ignore, c’est que Jack est en réalité un
agent hautement qualifié de la CIA en mission pour empêcher un vol
d’armes nucléaires.
Avec la mafia russe à leur poursuite et la menace
d’une guerre imminente, les deux McClane vont découvrir que leurs
méthodes radicalement différentes vont aussi faire d’eux des héros que
rien ne peut arrêter.
Critique :
Critique :
Fan inconditionnel de John McClane depuis ses débuts, j'attendais impatiemment ce nouveau rendez-vous avec le légendaire
flic new-yorkais. Et pour être clair dès à présent, je suis sorti du ciné avec des aigreurs d'estomac terribles tellement la déception se révélait intense ! Las, ce cinquième opus est d’une fainéantise
scénaristique indigne. Succession de cascades convenues, cet épisode
fastidieux semble même avoir lassé son interprète principal qui en a
perdu sa verve et son humour. Sans parler de Jai Courtney (Jack McClane, fils de John), aussi
charismatique qu’une crosse de revolver !
En 1987, John McTiernan ("Predator", "A la poursuite d'Octobre Rouge") réalise le film d'action ultime des 80's,
celui qui va redéfinir les codes d'un genre et faire de son héros un des plus populaires du cinéma : "Piège de Cristal"
et son flic poissard, John McClane. Avec ce personnage de flic
désabusé au mauvais endroit au mauvais moment, McTiernan propose au
public un héros faillible et débrouillard, loin des gros bras qui
tiennent alors le box-office dans leurs poches, à savoir
Sylvester Stallone ou encore Arnold Schwarzenegger. Avec sa mise en
scène inventive et dynamique, le futur réalisateur du "13ème Guerrier" livre un divertissement intelligent et imparable
qui permet à Bruce Willis de gagner ses galons de star de cinéma.
Trois ans plus tard, Renny Harlin livre une suite certes moins définitive que son illustre prédécesseur mais sacrément fun :
"58 minutes pour vivre". Avec son héros encore une fois aux
prises avec des terroristes, cette fois-ci dans un aéroport, le film est
violent, drôle, rythmé et augure de ce que le cinéma
d'action des années 90 sera, en d'autres termes un héros, un lieu, une action.
Puis déboule, en 1995, le film qui va mettre
tous les autres à l'amende : "Die Hard With A Vengeance", ou "Une Journée en Enfer". Marquant le retour de John McTiernan aux rênes de la franchise, "Die Hard 3"
est un
sommet du film d'action avec sa mise en scène nerveuse et immersive,
son scénario ludique et jubilatoire et ses moments de bravoure. Bref,
une trilogie parfaite, conclue par son meilleur opus.
Dès son annonce, ce "Die Hard : Belle journée pour mourir" a
été attendu et redouté par les fans de l’agent de police.
Le souvenir de ce duel entre un 38 tonnes blindé et F-35 numérique dans
le dernier acte du précédent opus réalisé par Len Wiseman ("Underworld 1 & 2") avait quelque
peu dérangé, avec un Bruce Willis qui commençait déjà à se faire vieux. Bien loin de la qualité de la trilogie originelle, ce quatrième volet restait tout de même un bon divertissement.
Alors que pouvions-nous attendre du réalisateur de "Max Payne"
avec
notre héros propulsé en Russie ? L’impatience de découvrir ce nouveau
chapitre était bien là. La peur de la déception aussi. Mais ce à quoi je
ne m'étais pas préparé, c’était à ce résultat catastrophique,
bien en deçà de toutes mes prévisions les plus pessimistes.

Un comble pour une production qui mise
tout sur la pyrotechnique et qui n’offre pour ainsi dire aucune
histoire si ce n’est une intrigue de corruption et trahison diplomatique
qui nous emmène tout droit vers Tchernobyl. On aurait pu accepter les énormes compromis fait avec le
personnage et la réalité (comme réduire la radiation d’une
pièce avec un aspirateur high-tech) s'il y avait eu une certaine
distance de prise avec le sujet.
Le succès de la série reposait jusqu'ici sur
la désinvolture de Bruce Willis / John McClane, embarqué malgré lui dans
un contre-la-montre pétaradant, mais avec unité de lieu, de temps et
d'action. Depuis, le film viril des années 1980-1990 s'est fait
phagocyter par le thriller high-tech à la Jason Bourne. Cela s'incarne dans le coup de vieux donné au père par le fils : McClane
junior est un agent de la CIA, qui voit son géniteur comme un dinosaure
aux méthodes de bourrin. Mais quand la
technologie le lâche, le vaniteux rejeton est contraint de reconsidérer
son jugement. Papa retrouve un peu de crédit aux yeux de son espion de
fiston. Au milieu des explosions se dessine alors, en filigrane,
l'habituel éloge de la filiation.
Vous l'aurez compris, le scénario se trouve être plus une source de problèmes que de solution
pour faire avancer l’action. Nombreux sont les raccourcis et
maintes sont les aberrations dans un récit qui, par exemple, pour
justifier la présence du fils comme le nouveau side-kick, fait de lui un
agent secret travaillant sous couverture pour la CIA. Et le petit
McClane devra tenir la distance aux côtés d’un papa qui, comme par
miracle, résiste de mieux en mieux aux chocs avec l’âge et qui dégomme
ses ennemis comme les bots décérébrés d’un jeu vidéo.

Dans le précédent opus, Len Wiseman avait au-moins lui montré
un vrai talent de metteur en scène dans la poursuite dans Washington qui
se terminait avec la voiture de police lancée dans un hélicoptère. Dans
"Die Hard : Belle journée pour mourir", lorsqu’un camion
blindé talonne à quelques mètres une camionnette, il peut se retrouver
au plan suivant à la même hauteur, sur une bretelle parallèle pour
amorcer ensuite une grosse cascade. Les exemples d’accentuation
lourdingue de l’action avec des gros ralentis sont légion et Moore nous
gratifie également, avec le décès du personnage de Chagarin, de l’une des morts
plus mal filmées et les plus moches de l’histoire du Cinéma.

Cela n'a plus rien à voir avec un "Die Hard" : le jeu des
acteurs est médiocre, le format de l'image n'est pas du tout adapté
au métrage, le final relève du grand n'importe quoi, le film ne
semble n'être construit qu'autour de ses scènes d'action, et le
scénario est très mauvais. Un film
d’action explosif donc, mais où les invraisemblances sont tellement
nombreuses que cela en devient souvent ridicule. Sans aucun doute le plus
faible et le plus mauvais épisode de la saga !!!
Genndy Tartakovsky - Hôtel Transylvanie : Un conte gentillet et sans temps mort, mais qui est malheureusement sans surprise !!!
Note : 3 / 5
Synopsis :
Bienvenue à l’Hôtel Transylvanie, le somptueux hôtel de Dracula, où les
monstres et leurs familles peuvent enfin vivre leur vie, se détendre et
faire "monstrueusement" la fête comme ils en ont envie sans être
embêtés par les humains.
Pour l’anniversaire de sa fille, la jeune
Mavis, qui fête ses 118 printemps, Dracula invite les plus célèbres
monstres du monde (Frankenstein et sa femme, la Momie, l’Homme
Invisible, une famille de loups-garous, et bien d’autres encore…). Tout se passe très bien, jusqu’à ce qu’un humain débarque par hasard à l’hôtel et se lie d’amitié avec Mavis.
Critique :
Critique :
2012 aura été l’année de l’animation
macabre, avec notamment le brillant "ParaNorman", le médiocre "Frankenweenie", et enfin cet "Hôtel Transylvanie", déprogrammé de sortie en
France pour Noël 2012 pour ne finalement débarquer que courant février.
Un choix étrange car bien que la réception critique ne l’ait pas
acclamé, le succès commercial reste indéniable. Fait d’autant plus
surprenant que "ParaNorman", qui lui est bien supérieur, n’a en revanche
pas été aussi bien accueilli par le public.
A priori, "Hôtel
Transylvanie" arrive après la bataille de l’animation horrifique pour
tous, déjà explorée, dynamitée et digérée par Tim Burton jusqu’au
dernier "Frankenweenie". La bonne nouvelle, c’est que Genndy Tartakovsky,
venu de la télé ("Star Wars, Clone Wars"), ne se laisse pas démonter par
la concurrence avec ce coup d’essai au mauvais esprit euphorisant. De
quoi faire risette avec une bande de cintrés qui aiment faire la fête jusqu’au bout de la nuit, les allusions aux productions Hammer et les
répliques qui fusent.
Cependant voilà, Hollywood doit bien proposer une douzaine de films d'animation par
année, tous pareils, en ce sens qu'ils tentent tous de plaire autant aux
enfants qu'à leurs parents. Mais ils n'y parviennent pas tous. C'est pourquoi, en allant le voir on espère que ce énième film sortira du lot. Il n'y a
qu'un moyen de faire ça selon "Hôtel Transylvanie" : des
références à la culture populaires et des blagues salées à double-sens.
On s'en doute, bien que cela fait rire pour partie, ça tombe vite à plat. Quelque acrobatie que l'on fasse !
Parce que le pari du réalisateur
Genndy Tartakovsky
est que plus on bouge vite plus on s'amuse. C'est vrai au foot,
mais pas au cinéma. Ses personnages virevoltent donc sans arrêt,
se transforment, dans un traitement très cartoon qui devient vite
insipide. Cela donne lieu à une belle démonstration technique (l'animation est de qualité et particulièrement fluide), mais comme plus
rien n'a de sens, plus rien n'a d'impact.
Les
studios d’animation Sony ont fait un boulot sublime pour ce qui est du
chara-design, s’élevant aisément au niveau des productions Pixar ou
Dreamworks. Le bestiaire de monstres est sans fin,
chaque plan est l’occasion de nous en présenter un nouveau, en plus
d’imaginer des petits tracas de tous les jours pour ces personnages
hauts en couleurs (Frankenstein voyage dans des colis séparés pour ne
pas avoir à payer une place d’avion, par exemple). Le rire est donc
aisément assuré par ce puits sans fond, mais ce qui est également assez
triste, c’est qu’aucun des personnages principaux n’est suffisamment creusé pour susciter un attachement auprès du spectateur.
Quant
à l’histoire, elle tient sur le dos d’un ticket de caisse. En plus de
n’avoir qu’un seul niveau de lecture, décevant le public adulte habitué
aux films d’animation
possédant cette finesse pouvant faire craquer deux publics, les thématiques abordées sont éculées (la tolérance et l'ignorance, l'amitié, l'amour, les parents protecteurs).
Comble du
mauvais goût, la production a été à ce point destinée à un public
adolescent que la bande-son a été composée en suivant cette logique, et c’est
donc un déluge de morceaux avec des voix VO codées qui nous sont
balancés dans les oreilles, ce qui aura par moment le don d’agacer. Personne n’a, par exemple, pensé à refaire "Hotel California" version Transylvania.

Au final, ce premier long-métrage de Genndy Tartakovsky n'est ni mieux ni pire que ce que le marché nous a récemment proposé. Logique, quand tout le monde s'inspire des autres et que personne ne veut véritablement donner dans l'originalité. Amusant, oui, indispensable, non, mémorable, pas du tout !!!
David O. Russell - Happiness Therapy : Une comédie romantique efficacement bipolaire mélangeant énergie comique et tension dramatique !!!
Note : 3.75 / 5
Synopsis :
La vie réserve parfois quelques surprises. Pat Solatano a tout perdu :
sa maison, son travail et sa femme. Il se retrouve même dans
l’obligation d’emménager chez ses parents. Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme.
Rapidement,
il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours
mouvementé. Tiffany se propose d’aider Pat à reconquérir sa femme, à
condition qu’il lui rende un service en retour. Un lien inattendu
commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de
reprendre en main leurs vies respectives.
Critique :
Critique :
Depuis
quelques années, les personnages atteints de troubles bipolaires
apparaissent de manière de plus en plus fréquente dans le paysage
cinématographique. L’un des cas les plus marquants est sans doute
Léonard dans "Two Lovers", le génialissime film de James Gray. Le trouble bipolaire est une maladie de mieux en mieux diagnostiquée et
par conséquent de plus en plus répandue.
Le personnage principal de "Happiness Therapy",
Pat Soletano en est atteint et à cause de cela, a tout perdu, femme,
boulot et maison. Il en est même réduit à emménager chez ses parents, ce
qui est un peu la honte, passé trente ans. Le film va alors accompagner Pat dans la difficile reconstruction de son identité.
"Happiness Therapy" peut
se voir comme l’envers sentimental et surtout optimiste de l'incroyable
"Fighter" toujours de Russell. Son scénario confronte une galerie de personnages pétris de
bonnes intentions dont l’abnégation flirte avec la folie, et surtout
deux héros adeptes de la méthode Coué et programmés pour s’entendre,
mais dont l’entêtement menace à tout moment de transformer la rencontre
amoureuse en guerre totale. Il s’en dégage une énergie comique folle
ainsi qu'une tension dramatique qui maintiennent l’ensemble sur le fil
(chose rare dans le genre, la dernière demi-heure est à ce titre un petit bijou de suspense
romantique).
Au
départ, on peut être surpris par ce thème peu usité pour le genre de la
comédie (la dépression et la reconstruction psychologique) et croire
qu’il s’agit presque d’une étude clinique de cas. Au fur et à mesure que
l’intrigue avance, ce choix de traitement nous apparaît de plus en plus
pertinent et profite incontestablement à la profondeur des émotions du
film.
Cette œuvre distille ainsi un subtil parfum de "Little Miss Sunshine",
une philosophie de "gloire dans la défaite", thème très fordien, à
l’opposé du culte américain du gagnant, qui la rend discrètement
indispensable et surtout incroyablement touchante. Comme beaucoup des
meilleurs films, "Happiness Therapy" commence assez doucement pour monter progressivement en puissance et terminer en beauté.
Les acteurs, eux,
contribuent largement à la réussite du film. Grande carcasse, belle
gueule et débit infernal, Bradley Cooper trouve là son meilleur rôle,
une boule de nerfs charmante façon Cary Grant sous acide. Jennifer
Lawrence possède ce mélange de sensualité et d’espièglerie tordues qui
font les grandes actrices. Véritable révélation du film, elle lui offre de véritables moments de grâce !
Avec son sourire poupin qui masque une détermination à toute épreuve,
elle a la classe d’une Audrey ou d’une Katharine Hepburn, dont elle
incarnerait d’ailleurs une forme de fusion miraculeuse, chatte et
tigresse réunies dans un même corps. La voir surgir par surprise dans le
cadre ou
exécuter quelques pas de danse suffit à
comprendre qu’elle est l’une des plus douées, sinon la plus douée, de
sa génération.
Si
le film prend de l’ampleur, il le doit aussi à Robert De Niro qui, en
père peu enclin à exprimer ses sentiments, revient quasiment à son
meilleur niveau, ce qui n’est pas peu dire ! On ne l'avait pas vu à pareille fête
depuis des lustres, en paternel superstitieux aussi bienveillant que
toqué.

Si
David O. Russell a su si bien orchestrer cette rencontre entre deux
fêlés qui vont s’entraider pour essayer de sortir mutuellement de leur
tragédie quotidienne, c’est parce qu’il a un fils atteint de troubles
bipolaires. Par conséquent il traite cette maladie avec la bonne et
juste distance, en restant drôle avec dignité, tout en évitant la
caricature.
"Happiness Therapy"
est donc le meilleur remède contre le blues, un "Feel-Good Movie" à partir de personnages qui vont très mal, et le
meilleur moyen de commencer l’année par une savoureuse démonstration de
vie !!!
Martin McDonagh - 7 psychopathes : Un film cinglé, à l'humour cinglant, mais plus sage et moins abouti que les précédents !!!
Note : 3.75 / 5
Synopsis :
Marty est un scénariste hollywoodien en panne d’inspiration. Confronté à
l’angoisse de la page blanche, il peine à écrire son nouveau projet de
film au titre prometteur : 7 PSYCHOPATHES.
Son meilleur ami Billy,
comédien raté et kidnappeur de chiens à ses heures, décide de l’aider en
mettant sur sa route de véritables criminels. Un gangster obsédé par
l’idée de retrouver son Shih Tzu adoré, un mystérieux tueur masqué, un
serial-killer à la retraite et d’autres psychopathes du même acabit vont
alors très vite prouver à Marty que la réalité peut largement dépasser
la fiction.
Critique :
Sommes-nous tous des psychopathes en puissance ? Voilà la question que pose la nouvelle comédie noire de Martin McDonagh après "Bons baisers de Bruges",
qui mettait en scène les déboires d’un tueur à gages dépressif et de
son comparse, chargé de l’éliminer. Déjà, en Belgique, les personnages
n’étaient pas tout à fait ce qu’ils semblaient être, et révélaient des
facettes inattendues. C’est à Los Angeles et son proche désert que
Marty, scénariste en mal d’inspiration, tente de finir une histoire dont
il n’a pour l’instant que le titre : "7 Psychopathes".
Alors qu’il n’aspire qu’à la paix et l’amour, il s’est engagé sur un
sujet aux antipodes de ses préoccupations. Sa recherche désespérée de
psychopathes fictifs le conduit à en rencontrer plusieurs spécimens dans
sa vie ordinairement tranquille.
De son néopolar existentiel "Bons baisers de Bruges" et de "L'Irlandais", une comédie policière "monthypytiesque" ultra jouissive, on garde un souvenir
jubilatoire. Que Martin McDonagh rassemble sept psychopathes dans un
même film laissait donc augurer du meilleur.
Le début ne déçoit pas,
onirique, sauvage et délirant. Parmi les frappadingues que croque le
cinéaste avec un sens aiguisé de la déconne, on compte un scénariste, un
kidnappeur de toutous et un gangster furibard depuis la disparition de
son Shih tzu adoré. S'ensuit un bordel pétaradant, ambiance série B
roublarde post-Snatch. Si McDonagh ne rivalise pas avec ses
modèles Ritchie et Tarantino, son
exercice de style n'en a pas moins du chien.
Derrière le premier degré, McDonagh traite surtout de l'amitié. Car c'est bien de cela dont il s'agit :
l'amitié, à la vie, à la mort. Derrière les artifices de la violence
(les balles qui fusent, le sang qui gicle), derrière les ressorts de la
comédie (de situation, de mot, de geste), McDonagh, le réalisateur,
raconte la loyauté, le dévouement. Il montre jusqu'où peut aller un ami
pour en sauver un autre de la dépression et la boisson. Est alors mis en
scène la trajectoire de deux camarades, en route vers l'enfer et,
comme chez les frères Coen, l'enfer est souvent pavé de bonnes
intentions.
McDonagh traite d'une façon peu banale le
sujet de l'amitié, ses difficultés, ses impasses et ses embarras. Il
mine le terrain de jeu, dressant une série d'obstacles (comme les
méchants, ou encore les angoisses que se trimballent les deux potes)
face aux héros, pris dans le tourbillon de la vie. La grande qualité du film réside dans cet équilibre juste entre narration, action et émotion. Le réalisateur vise quelque part entre "Barton Fink" (la problématique de l'auteur, le bovarysme), "Las Vegas Parano" (le road trip alcoolisé) et "Kill Bill"
(le parcours initiatique). Il métisse les genres (western spaghetti,
comédie de mœurs, action movie) pour plus de piment dans l'intrigue. Et
ça marche jusqu'à un certain point.

Cependant, sans se départir d’une bonne humeur
constante, seulement mise au second plan quand l’émotion tape à la
porte. Parfois, c’est carrément complètement Déjanté. Comme lorsque Sam Rockwell raconte sa
vision rêvée d’un film où les dits 7 psychopathes se mettent sur la
tronche dans un cimetière. Un grand moment parmi tant d’autres,
entrecoupé maladroitement de quelques plages où le récit patine. Il
pédale dans la choucroute c’est sûr, mais il assume toujours. Même
quand il se perd en conjonctures bizarres pour retomber sur ses pattes
au dernier moment dans un final choral un poil "capillotracté". Malgré ces défauts, quoi
qu’il arrive, le film garde sa pêche, son identité et son côté racé.
"7 Psychopathes" regorge d’idées. Contrairement à "Bons Baisers de Bruges" qui affichait une complexité, via, entre-autres, les rapports entre les deux personnages principaux, "7 Psychopathes" s’avère beaucoup plus décomplexé. McDonagh sacrifie-t-il pour autant sa propension à brosser des personnages en profondeur ? Pas le moins du monde.
"7 Psychopathes" regorge d’idées. Contrairement à "Bons Baisers de Bruges" qui affichait une complexité, via, entre-autres, les rapports entre les deux personnages principaux, "7 Psychopathes" s’avère beaucoup plus décomplexé. McDonagh sacrifie-t-il pour autant sa propension à brosser des personnages en profondeur ? Pas le moins du monde.
McDonagh revient sur les écrans, l'humour entre les dents, mettant à
nouveau ses héros face à leurs échecs, à leurs contradictions, leurs
addictions, et Colin Farrell endosse décidément bien le costume de
loser narcissique au grand cœur. Mention spéciale à Christopher Walken,
toujours aussi élégant, nous saisissant encore par ses grands yeux
froids.
McDonagh choisit bien entendu de nous livrer les deux fins, en s’offrant même une variante du duel. La drôlerie du film passe très largement par cette construction qui s’amuse à faire balbutier le récit et à jouer sur la cohabitation des ambiances, des genres et des décors. Ce film de mecs n’hésite pas non plus à intégrer son autocritique.
Les femmes, épouses modèles, petites amies hystériques ou bimbos décoratives sont toutes des stéréotypes, ce que déplore Hans (Christopher Walken), au point d’imaginer que la prostituée, dont le rôle était initialement cantonné à un défilé en petite tenue, convainc un kamikaze vietnamien de renoncer à ses funestes projets grâce à sa connaissance de sa langue, étudiée à Harvard. Faisant la part belle aux seconds rôles (parmi lesquels défilent Tom Waits, Harry Dean Stanton, Michael Pitt) et jonglant entre scènes de guerre, évocation du film de mafia et western, "7 Psychopathes" traduit un goût immodéré et communicatif du cinéma.
"7 Psychopathes" est une étonnante
fable sur les passages à vide, sur les bosses sur lesquels on bute
parfois dans la vie. Une manière d'exorciser les démons pour Martin McDonagh, de revisiter les troubles de l'auteur face à l'inspiration et ses caprices. Les psychopathes et leurs aspérités ne pouvaient être alors meilleur symbole du chaos qui règne autour de Martin et Billy. Une des bonnes pioches du début d'année 2013.

Martin McDonagh confirme non
seulement qu’il est l’un des auteurs les plus intéressants du moment,
mais que oui, en osant tout et en ignorant la pédale de frein, on peut
tout à fait réussir à toucher au but et à fournir un long-métrage dont
la principale qualité (au-delà de toute la folie, du sang, des "fuck",
des chiens tout mignons, d’Olga Kurylenko en petite tenue et du lapin
de Tom Waits) est d’être attachant au possible. Conscient
de son côté
foutraque et de ses défauts, au risque d’être incompris, on ressent que
"7 psychopathes" est totalement assumé et complètement Rock and roll !!!
Quentin Tarantino - Django Unchained : Un western-hommage qui contient le meilleur de Tarantino et, surtout, sa direction et le jeu d'acteur !!!
Note : 4 / 5
Synopsis :
Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Docteur
King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de
Django, un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les
meurtriers qu’il recherche. Schultz promet à Django de lui rendre sa
liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle, morts ou vifs.
Alors que les deux hommes pistent les dangereux criminels, Django n’oublie pas que son seul but est de retrouver Broomhilda, sa femme, dont il fut séparé à cause du commerce des esclaves.
Lorsque Django et Schultz arrivent dans l’immense plantation du puissant Calvin Candie, ils éveillent les soupçons de Stephen, un esclave qui sert Candie et a toute sa confiance. Le moindre de leurs mouvements est désormais épié par une dangereuse organisation de plus en plus proche. Si Django et Schultz veulent espérer s’enfuir avec Broomhilda, ils vont devoir choisir entre l’indépendance et la solidarité, entre le sacrifice et la survie.
Critique :
Mêler la légende germanique de Siegfried et l'esclavage en Amérique avant la guerre de Sécession, il n'y a que Quentin Tarentino pour oser le faire. Django, l'esclave justicier, incarné par Jamie Foxx, est comparé au Siegfried de la légende, prêt à battre le fer, ou plutôt ici manier à merveille le pistolet, pour délivrer sa belle Brunehilde (Broomhilda dans le film). Il est aidé par un chasseur de prime allemand qui l'achète, puis l'affranchit pour qu'il l'aide à retrouver trois négriers sadiques.
Alors que les deux hommes pistent les dangereux criminels, Django n’oublie pas que son seul but est de retrouver Broomhilda, sa femme, dont il fut séparé à cause du commerce des esclaves.
Lorsque Django et Schultz arrivent dans l’immense plantation du puissant Calvin Candie, ils éveillent les soupçons de Stephen, un esclave qui sert Candie et a toute sa confiance. Le moindre de leurs mouvements est désormais épié par une dangereuse organisation de plus en plus proche. Si Django et Schultz veulent espérer s’enfuir avec Broomhilda, ils vont devoir choisir entre l’indépendance et la solidarité, entre le sacrifice et la survie.
Critique :
Mêler la légende germanique de Siegfried et l'esclavage en Amérique avant la guerre de Sécession, il n'y a que Quentin Tarentino pour oser le faire. Django, l'esclave justicier, incarné par Jamie Foxx, est comparé au Siegfried de la légende, prêt à battre le fer, ou plutôt ici manier à merveille le pistolet, pour délivrer sa belle Brunehilde (Broomhilda dans le film). Il est aidé par un chasseur de prime allemand qui l'achète, puis l'affranchit pour qu'il l'aide à retrouver trois négriers sadiques.
Dans "Django Unchained", on retrouve tout ce qu’on aime dans
le cinéma de Tarantino, et tout ce qui en fait un cinéma important tout
en étant un joyeux divertissement. Il y a les
nombreuses références, donc, mais aussi les dialogues drôles et
hyper affûtés, les situations absurdes, les scènes cultes (la libération
de Django, les négociations sur le meurtre d’un shérif, le
caméo "explosif" de Tarantino himself,…), les explosions soudaines
de violences, la bande son méticuleusement constituée, la mise en scène
éclatante, etc.
Sans
oublier bien sûr le casting tout simplement énorme. Tout d'abord, Jamie
Foxx est nickel chrome en Django et Christoph Waltz (la seule et unique
révélation et génialité de "Inglorious Basterds", le pire Tarantino à
mon sens) est une nouvelle fois délicieux dans le
rôle d’un chasseur de prime très smart (qui se fait passer pour un
dentiste et ment effectivement comme un arracheur de dents !).

"Django Unchained" est un western-spaghetti particulier, sans indiens mais en plein monde de l’esclavagisme américain. Django est un esclave affranchi, qui va bientôt vouloir se venger de ceux qui lui ont arraché à sa femme. Tiens, voilà d’ailleurs à nouveau la vengeance, l’un des grands thèmes récurrents du cinéma de Tarantino !
Dans "Django Unchained", on ressent une énergie vengeresse, devenue encore plus déterminée, plus crue et plus impressionnante que dans les précédentes œuvres du cinéaste. Peut-être prêt à accepter une maturité qu'il semblait toujours repousser, Tarantino livre un film d'une beauté presque classique et se laisse gagner par une sincérité nouvelle.
Si l'humour et la dérision n'ont pas disparu, ils semblent tenus en respect. Le ton est donné par le personnage à la fois ahurissant et subtil du chasseur de primes qui se fait passer pour un arracheur de dents. Interprété par Christoph Waltz, aussi splendide que dans "Inglourious Basterds", King Schultz est un pince-sans-rire. Capable de balancer un bon mot en même temps qu'une balle en pleine tête, ce VRP pragmatique court après les dollars mais se double d'un idéaliste, un homme de culture et de valeurs. Venu d'Europe, il est prêt à s'affronter à la sauvagerie de l'Amérique, mais pas à s'y fondre. Il libère Django (Jamie Foxx) uniquement parce qu'il l'aidera à reconnaître trois négriers dont la tête est mise à prix. Mais il accepte, très vite, au nom de l'honneur et de la liberté, d'aller sauver sa femme, esclave du riche Calvin Candie (Leonardo DiCaprio).

Toutefois, l’emprunt aux westerns spaghetti se trouve surtout dans l’utilisation de la musique. Elle n’est pas là pour simplement accompagner l’image ou "remplir" grossièrement un mauvais silence. Elle passe soudainement au premier plan, tandis que les mouvements des acteurs ralentissent. Les scènes prennent ainsi des accents opératiques.
L’approche musicale se retrouve dans les réparties des acteurs. Tarantino est d’abord un formidable dialoguiste. Il déclare aimer écrire pour Christoph Waltz ou Samuel L. Jackson car ces derniers ne récitent pas le texte, ils "chantent" les échanges. Ces figures du Sud esclavagiste manient le canon, mais aussi le verbe. Le pouvoir des personnages est établi par leur maîtrise du discours et le niveau de langue employé. Ainsi, King Shultz, l’étranger, est un modèle de raffinement et de civilisation.
Si le film possède un scénario et des dialogues coupés au cordeau, un rythme d’enfer malgré ses presque trois heures (et quelques légères longueurs) et un ton entre ultraviolence et désinvolture goguenarde tout à fait savoureux, il n’en demeure pas moins que l’on n’en sort peut-être pas autant emballé que d’autres expériences cinématographiques du réalisateur de "Pulp Fiction".
En effet, tout est bien là, mais tout semble aussi un peu trop calculé, ou trop
maîtrisé ! Le film se prend sans doute un peu trop au sérieux, ne
serait-ce que dans sa façon d’aborder ce thème si délicat de l’esclavage. On a connu Tarantino bien plus corrosif et
impertinent sur des sujets pourtant tout aussi casse-gueule, comme
le nazisme dans "Inglorious Basterds". Pas d’inquiétude cependant, le tout reste de très
haut niveau, mais il est possible de se demander si Tarantino ne
commencerait pas à s’engoncer légèrement dans une forme de classicisme,
bien malgré lui d’ailleurs, qui le freinerait dans son
audace ou ses ambitions.
Ceci étant dit, au final, Tarentino le cinéphile avait renouvelé le film de gangsters avec "Reservoir Dogs", pastiché les films de sabre asiatiques avec les deux "Kill Bill". Ici, il rend hommage au western spaghetti. On retrouve sa patte : des dialogues très écrits et jubilatoires alternant avec des séquences ultraviolentes. Avec cette septième œuvre, Quentin Tarentino est au sommet de son art. Lui qui réaffirme qu'il arrêtera la réalisation à son dixième film.
Ceci étant dit, au final, Tarentino le cinéphile avait renouvelé le film de gangsters avec "Reservoir Dogs", pastiché les films de sabre asiatiques avec les deux "Kill Bill". Ici, il rend hommage au western spaghetti. On retrouve sa patte : des dialogues très écrits et jubilatoires alternant avec des séquences ultraviolentes. Avec cette septième œuvre, Quentin Tarentino est au sommet de son art. Lui qui réaffirme qu'il arrêtera la réalisation à son dixième film.
"Django Unchained" procure un plaisir immédiat, à commencer par son formidable trio d'acteurs.
Une fois de plus, l’art du
génial Quentin ne ressemble qu’à du Tarantino : et c’est purement
jubilatoire. Pour nous, et pour ses comédiens qu’il gâte comme personne.
En retour, Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio et Samuel L.
Jackson lui donnent le meilleur et s’illustrent dans un grand moment de
cinéma !!!
RZA - L'Homme aux poings de fer : Un hommage un peu brouillon au genre "wuxia", mais qui dispose de la vitalité d'un véritable passionné !!!
Note : 3.75 / 5 (pour les fans)
2 / 5 (pour les autres)
Synopsis :
Depuis son arrivée dans un village de la jungle chinoise, un forgeron
venu de la ville est contraint par des factions tribales radicales à
fabriquer des armes de destruction élaborées. Quand l'irruption d'une
guerre clanique semble inévitable, l'étranger fait appel à une énergie
ancestrale qui le transforme en une véritable arme humaine.
Combattant aux côtés de héros de légende et d'implacables brutes, cet ancien reclus va devoir apprendre à contenir et maîtriser son nouveau pouvoir s'il veut parvenir à sauver ceux à qui il a choisi de se rallier.
Critique :
Depuis sa rencontre avec Tarantino sur "Kill Bill", RZA, le fondateur du collectif de rap Wu-Tang Clan, s’est associé avec Eli Roth pour apporter sa contribution aux films qui ont bercé sa jeunesse. RZA a ainsi voulu rendre hommage au cinéma de kung-fu dont il est un fan érudit. L'affection débordante pour le genre se ressent en voyant le film qui regorge de personnages parmi lesquels ont reconnaît, si tant est qu'on en ai vu quelques-uns, des figures récurrentes : le méchant aux cheveux blancs, le vieux maître ou les prostituées assassines.
Combattant aux côtés de héros de légende et d'implacables brutes, cet ancien reclus va devoir apprendre à contenir et maîtriser son nouveau pouvoir s'il veut parvenir à sauver ceux à qui il a choisi de se rallier.
Critique :
Depuis sa rencontre avec Tarantino sur "Kill Bill", RZA, le fondateur du collectif de rap Wu-Tang Clan, s’est associé avec Eli Roth pour apporter sa contribution aux films qui ont bercé sa jeunesse. RZA a ainsi voulu rendre hommage au cinéma de kung-fu dont il est un fan érudit. L'affection débordante pour le genre se ressent en voyant le film qui regorge de personnages parmi lesquels ont reconnaît, si tant est qu'on en ai vu quelques-uns, des figures récurrentes : le méchant aux cheveux blancs, le vieux maître ou les prostituées assassines.

En l'état, "L'Homme aux poings de fer" est parfaitement sympathique comme délire. L'ouvrage foisonne d'idées dans son univers, mêlant arts martiaux et armes gadget en tous genres, et l'ensemble ne se prend évidemment pas au sérieux. Le must étant la prestation bedonnante et jouissive de Russell Crowe.
Dans tous les cas, on trouve dans "L'Homme aux poings de fer" un réel culte voué aux films asiatiques, qui ne manque pas de combats. Les chorégraphies sont toutes différentes et chaque combattant a son propre style, tel un jeu vidéo (fantastique, mécanique ou tout juste brutal). Bien que sans génie, les scènes d’actions sont correctement réalisées par des spécialistes et l’ensemble tient dans des limites raisonnables.

Omniprésent, il s’est donné le rôle principal de l’humble ouvrier qui se transforme en superhéros pour démolir les méchants. Les innombrables références citent aussi bien le cinéma de kung-fu que le film de samouraï japonais, le western spaghetti, un peu de blaxploitation, jusqu’aux comics de superhéros, le tout sur une BO hip-hop. Contre toute attente, cette hybridation improbable produit un résultat à peu près cohérent.
Du côté des acteurs, les seconds rôles sont au top avec Lucy Liu, Russell Crowe ou encore Dave Batista. Même si elle est légèrement en retrait, Lucy Liu joue de son charme en tant que maîtresse de la maison rose. L'acteur Dave Batista perce l'écran ; il pourrait être un des rares à pouvoir faire de l'ombre à Dawyne Johnson (The Rock) avec sa masse musculaire et son jeu, loin d'être mauvais, même si il ne dit pas grand-chose. Sans oublier Russell Crowe, qui se fait apparemment plaisir dans son rôle de Jack Knife. Une leçon d'humilité pour de nombreux acteurs, français comme internationaux, de voir des acteurs de cette trempe endosser des seconds rôles avec talent, et ça fait plaisir !
Toutefois, tout n'est pas "rose". Il y a beaucoup de combats, bien mis en scène mais qu'est-ce que c'est foutraque par contre. Le second degré et la dérision sont poussés à leur paroxysme ici et pourraient en dérouter et en décourager plus d'un ! Il y a par exemple de grands moments ridicules, comme les flashbacks d'Iron Fists (RZA), qui frise parfois le ridicule et l'est encore plus du fait du jeu pitoyable de l'acteur. RZA à la réalisation, ok ! Pour un premier film il s'en sort bien, mais pourquoi a-t-il tenu à endosser en plus le rôle d'acteur ? Dès qu'il apparaît à l'écran c'est une catastrophe !

Regardez ce film comme vous regarderiez un film qui rend hommage aux films asiatiques tout en les tournant en dérision et vous l'apprécierez ! Sinon vous risquez d'être déçu. Si vous aimez les arts martiaux, le comic-book et le gore et que vous souhaitez passer un bon moment qui vous rappelle la belle époque des vidéos clubs et des productions Shaw Brothers, "L'Homme aux poings de fer" est un divertissement fait pour vous !!!
Kate Madison - Born of Hope : Un préquel au Seigneur des Anneaux fait par des fans !!!
Note : 4 / 5
Synopsis :
À la fin du Troisième Âge, le pouvoir de
Sauron grandit. Il envoie ses orques à la recherche des restes de la
lignée d'Elendil chez les Dúnedain. Dírhael, sa femme Ivorwen et leur
fille Gilraen
tentent d'échapper à une attaque de leur village quand ils sont pris en
embuscade par les orques sur un chemin forestier, et sauvés par un
groupe de rôdeurs dirigé par Arathorn.
N'ayant pas d'endroit plus sûr pour aller, les réfugiés vont avec
Arathorn à Taurdal, le village dirigé par son père le chef des Dúnedain,
Arador.
Une fois arrivés, Arathorn et Arador s'interrogent sur les motivations
des orques après avoir trouvé des bijoux sur leurs corps. Pendant son
séjour à Taurdal, Gilraen tombe amoureuse d'Arathorn.
À la lumière des attaques contre les villages environnants, Arador
envoie ses troupes contre les orques pour tenter de rétablir la paix
dans la région. Pendant ce temps, il envoie Arathorn découvrir le sens
des attaques. Arathorn découvre que les orques sont au service de Sauron, qui cherche l'Anneau de Barahir.
Arador bénit l'union d'Arathorn et Gilraen, qui après diverses péripéties finissent par se marier.
Un an plus tard, Arador est tué par un troll des collines dans les Monts Brumeux, rendant Arathorn le chef des Dúnedain. Gilraen tombe enceinte et donne naissance à un fils, Aragorn. Taurdal connaît la paix pendant un certain temps, jusqu'à ce qu'Elladan et Elrohir arrivent avec des nouvelles de Fondcombe. Ayant senti le danger qui menace à nouveau la région, Elrond a en effet envoyé ses deux fils pour porter son conseil : que Gilraen et Aragorn soient mis en sécurité à Imladris, comme c'est la tradition avec tous les héritiers des chefs des Dúnedain, tandis qu'Arathorn doit mettre en sécurité les Dúnedain. Avant qu'Arathorn et Gilraen n'arrivent à une décision, les orques attaquent le village. Ils sont repoussés, cependant beaucoup de rôdeurs sont tombés. Arathorn conduit alors les rôdeurs à la poursuite des orques. Arathorn est mortellement blessé. Sans un chef capable de les conduire, les Dúnedain quittent Taurdal et se cachent dans la forêt de Rhudaur, tandis qu'Elladan et Elrohir conduisent Aragorn et Gilraen à Fondcombe.
Un an plus tard, Arador est tué par un troll des collines dans les Monts Brumeux, rendant Arathorn le chef des Dúnedain. Gilraen tombe enceinte et donne naissance à un fils, Aragorn. Taurdal connaît la paix pendant un certain temps, jusqu'à ce qu'Elladan et Elrohir arrivent avec des nouvelles de Fondcombe. Ayant senti le danger qui menace à nouveau la région, Elrond a en effet envoyé ses deux fils pour porter son conseil : que Gilraen et Aragorn soient mis en sécurité à Imladris, comme c'est la tradition avec tous les héritiers des chefs des Dúnedain, tandis qu'Arathorn doit mettre en sécurité les Dúnedain. Avant qu'Arathorn et Gilraen n'arrivent à une décision, les orques attaquent le village. Ils sont repoussés, cependant beaucoup de rôdeurs sont tombés. Arathorn conduit alors les rôdeurs à la poursuite des orques. Arathorn est mortellement blessé. Sans un chef capable de les conduire, les Dúnedain quittent Taurdal et se cachent dans la forêt de Rhudaur, tandis qu'Elladan et Elrohir conduisent Aragorn et Gilraen à Fondcombe.
Critique :
Certains livres resteront à jamais gravés dans le temps. Et l'ensemble de l’œuvre de Tolkien fait bien évidemment parti de cette catégorie. Ainsi, qui dit œuvre d'exception, dit aussi adaptation cinématographique plus ou moins réussie. L’adaptation du "Seigneur des Anneaux"
par Peter Jackson au cinéma a été, de mon point de vue et pas seulement, une véritable réussite.
Cependant le plus beau, dans cette histoire, c’est que le film a donné suite à de nombreux de courts-métrages de fans enragés. Et justement, "Born of Hope" est l’un d’entre eux.
"Born of Hope" est un fanfilm britannique réalisé par Kate Madison et sorti en 2009, qui raconte l'histoire des parents d'Aragorn (leur rencontre, leur idylle, leur peine, leur secret au milieu de la vie des Dúnedains). Ce qui, soyons francs, ne manquera pas de susciter un vif intérêt ! Ce fanfilm, disponible gratuitement sur la toile (www.bornofhope.com), est extrêmement proche de l’univers visuel de Jackson, chose qui ne peut pas laisser indifférent.
Cependant le plus beau, dans cette histoire, c’est que le film a donné suite à de nombreux de courts-métrages de fans enragés. Et justement, "Born of Hope" est l’un d’entre eux.
"Born of Hope" est un fanfilm britannique réalisé par Kate Madison et sorti en 2009, qui raconte l'histoire des parents d'Aragorn (leur rencontre, leur idylle, leur peine, leur secret au milieu de la vie des Dúnedains). Ce qui, soyons francs, ne manquera pas de susciter un vif intérêt ! Ce fanfilm, disponible gratuitement sur la toile (www.bornofhope.com), est extrêmement proche de l’univers visuel de Jackson, chose qui ne peut pas laisser indifférent.
A travers ce moyen métrage d'un peu plus d'une heure, nous découvrons une belle réalisation avec de beaux costumes, maquillages et décors, de
la musique et des effets spéciaux qui essayent de respecter l'univers de
Tolkien et l'ambiance de la trilogie réalisée par Peter Jackson. Je peux vous dire sans trop m'avancer qu’il s’agit là du meilleur fan film
jamais réalisé. Les acteurs sont convaincants, les effets spéciaux
collent complètement à l’ambiance visuelle des trois films et les
passionnés du genre seront sans doute aux anges.
Gilraen et Arathorn |
"Born of Hope" est disponible uniquement en anglais, mais sous-titré dans plusieurs langues dont le français. Vous pouvez le visionner depuis son site officiel
en version HD ou bien directement depuis Dailymotion. N'hésitez
pas aussi à parcourir son site officiel, qui regorge d'informations
sur la réalisation du film, les acteurs.
Le film totalise, à ce jour, plus de 16 millions de vue rien que sur Youtube. Alors qu'il a dû faire face à de nombreux problèmes lors de sa réalisation, notamment budgétaires, "Born of Hope" est le résultat des nombreux sacrifices de toute une équipe de passionnés, Kate Madison en premier ! Christopher Dane, 44 ans, qui incarne le rôle-titre, a par exemple décliné plusieurs propositions au théâtre pendant la longue production du moyen métrage pour ne pas abandonner l’aventure en cours de route. Et tout cela pour le plaisir de manier une grosse épée, explique-t-il en plaisantant… à moitié.
Le film totalise, à ce jour, plus de 16 millions de vue rien que sur Youtube. Alors qu'il a dû faire face à de nombreux problèmes lors de sa réalisation, notamment budgétaires, "Born of Hope" est le résultat des nombreux sacrifices de toute une équipe de passionnés, Kate Madison en premier ! Christopher Dane, 44 ans, qui incarne le rôle-titre, a par exemple décliné plusieurs propositions au théâtre pendant la longue production du moyen métrage pour ne pas abandonner l’aventure en cours de route. Et tout cela pour le plaisir de manier une grosse épée, explique-t-il en plaisantant… à moitié.
En novembre 2008, alors que le projet était seulement à moitié terminé,
tout faillit bien s’arrêter pour de bon. L’argent manquait cruellement
dans les caisses, et pourtant, la réalisatrice avait déjà investi 8000 £
de ses deniers personnels. Ce fut alors le lancement de la campagne
virale sur internet "Don't Give", sur le modèle du "Don't Vote" américain de 2008, qui permit de réunir 17 000 £ en quelques semaines,
alors que les fans avaient la possibilité de faire des dons depuis des
mois via le site officiel du projet.
"Born of Hope"
est réellement à découvrir, si ce n'est déjà fait, ne serait-ce que
pour saluer l'incroyable travail de cette équipe de passionnés !!!
Premier trimestre 2013 : Les sorties ciné les plus attendues... à mon sens !!!
Comme à chaque fin d'année, les fans de cinéma attendent impatiemment les nouvelles sorties dans les salles obscures. Et 2013 s'annonce très prometteuse, du moins sur le papier ! Tout le monde y
trouvera son compte : les amateurs de blockbusters, aussi bien dédiés à
l'action pure ("Die Hard 5") qu'aux ados ("G.I. Joe 2" par exemple), les amateurs d'acteurs mythiques des 80's ("Du plomb dans la tête" de et avec Stallone), les
amateurs de bobines déjantées ("Django Unchained"),
et tous les autres !!!
"Django Unchained" (Western Spaghetti 16/01/13) - Attente 4.5 / 5 : Le parcours d’un chasseur de prime allemand et d’un homme noir pour
retrouver la femme de ce dernier retenue en esclavage par le
propriétaire d’une plantation.
Prochain film de Quentin Tarantino avec un casting exceptionnel ! Jamie
Foxx (Django), Leonardo DiCaprio (Calvin Candie), Christoph Waltz (Dr.
King Schultz), Kerry Washington (Broomhilda von Shaft), Don Johnson
(Spencer Gordon Bennet), Samuel L. Jackson (Stephen), et encore Walton
Goggins (Billy Crash).
"Le dernier rempart" (Action 23/01/13) - Attente 3.75 / 5 : Un shérif et son équipe inexpérimentée sont chargés de stopper le chef d'un cartel de la drogue mexicain en cavale.
"The Last Stand" est un thriller de Jee-woon Kim, avec Arnold Schwarzenegger, Forest Whitaker et Peter Stormare. Juste pour voir ce que donne Schwarzy de retour au ciné d'action !

Prochain film de Steven Spielberg avec dans le rôle principal Daniel Day-Lewis, rien que pour ce dernier l'attente est grande !
"7 psychopathes" (Thriller 30/01/13) - Attente 4 / 5 : Un acteur au chômage veut aider son meilleur ami scénariste par tous les
moyens nécessaires pour lui donner de l’inspiration. Ensemble, ils
volent le Shih Tzu bien aimé d’un gangster, qui se met ensuite en chasse
pour retrouver son animal de compagnie.
C'est donc un thriller décalé de Martin McDonagh ("Bon Baisers de Bruges" rien que ça !), avec un casting impressionnant ! Colin
Farrell, Woody Harrelson, Sam Rockwell, Christopher Walken, Abbie
Cornish, Olga Kurylenko et Tom Waits.
Février 2013 :
"Die Hard 5, Une belle journée pour mourir" (Action 20/02/13) - Attente 4.5 / 5 : Cette fois-ci, John McClane est vraiment au mauvais endroit au mauvais
moment, à Moscou, pour aider son fils Jack qu’il ne voit plus. Entre la
mafia russe qui veut leur faire la peau et leur combat pour éviter le
déclenchement d’une guerre, les McClane découvrent que leurs méthodes
pourtant bien différentes font d’eux des héros que rien ne peut arrêter.
Cet
épisode est réalisé par John Moore, avec Bruce Willis, Jai Courtney,
Cole Hauser, Amaury Nolasco et Mary Elizabeth Winstead au casting. Juste pour entendre une nouvelle fois son fameux "yippee kay yay" après qu'il s'en soit pris plein la mouille !
"Du plomb dans la tête" (Action 27/02/13) - Attente 4 / 5 : Stallone y jouera un tueur qui doit s’associer avec un flic de New
York (Sung Kang) pour arrêter un ennemi commun. Adewale Akinnuoye-Agbaje
("Lost") sera cet ennemi, un procureur puissant qui a couvert une
arnaque pour exploiter les quartiers pauvres de la Nouvelle Orléans.
Christian Slater et Holt McCallany (“Lights Out”) incarneront deux
policiers.
Le scénario d'Alessandro Camon est basé sur la bande-dessinée "Bullet to the Head" de Matz et Colin Wilson. Juste parce que les dernières œuvres de Stallone rappellent merveilleusement ce qui se faisait de mieux dans les 80's !
Mars 2013 :
"Elysium" (Science-Fiction 06/03/13) - Attente 4 / 5 : En l’an 2159, la Terre est devenue surpeuplée. Les plus riches peuvent
vivre dans un eden hors de prix dans une station spatiale, alors que les
plus pauvres vivent sur une planète mourante. L’immigration vers la
station est rigoureusement contrôlée. Max accepte une mission qui
pourrait apporter une équité entre les deux mondes.
Juste pour la rencontre Matt Damon et Jodie Foster !
"Cloud Atlas" (Science-Fiction 13/03/13) - Attente 4 / 5 : L’histoire de six personnages différents à six époques différentes : un
notaire qui se lance sur une expédition dans le Pacifique au 19e siècle,
un musicien bisexuel des années 30, une journaliste au sein d’un
thriller dans la Californie des seventies, un éditeur dans le Londres
actuel, un clone dans une contre-utopie futuriste, puis, un survivant
évoluant dans un monde post-apocalyptique.
Juste parce que c'est la dernière réalisation des frères Wachowski, avec notamment Tom Hanks, Halle Berry, Hugh Grant et Susan Sarandon !
"Broken City" (Thriller 20/03/13) - Attente 4.5 / 5 : Engagé par le maire pour enquêter sur la possible infidélité de sa
femme, un ex-flic devenu détective se retrouve au cœur d’une vaste
machination politique.
Avec notamment Mark Wahlberg (Billy Taggart), Russell Crowe (Nicholas Hostetler), Catherine Zeta-Jones, Jeffrey Wright. Juste parce que ça a l'air terriblement prenant !
"G.I. Joe 2, Conspiration" (Action 27/03/13) - Attente 4 / 5 : Joe Colton et Roadblock rejoignent l'équipe d'élite des G.I. Joe pour
affronter ensemble leur ennemi mortel, COBRA, une mystérieuse
organisation terroriste. Mais le danger est partout. Les agents doivent
également faire face à des menaces venant de l’intérieur du gouvernement
et qui mettent en péril leurs existences-mêmes.
"G.I Joe 2" est un film d’action de Jon M. Chu, avec Channing Tatum, Dwayne Johnson,
Bruce Willis, Ray Stevenson, Adrianne Palicki et Ray Park. Juste pour voir The Rock et John "yippee kay yay" McLane réuni sur le même écran !!!
Marco Tullio Giordana - Piazza Fontana : Une véritable et passionnante méditation sur la politique italienne, mais pas seulement !!!
Note : 3.5 / 5
Synopsis :
L’année 1969 en Italie est marquée par une vague de grèves et de
manifestations. Le gouvernement conservateur, s’inquiétant de l’avancée
du parti communiste, met en place un réseau d’informateurs et
d’infiltrés dans les partis d’extrême gauche et d’extrême droite.
Le 12
décembre, une bombe explose à la Banque Nationale d’Agriculture sur la
Piazza Fontana, faisant 17 morts et 88 blessés. Le commissaire Luigi
Calabresi est chargé de l’enquête. Très vite il recherche les
terroristes dans les milieux d’extrême gauche. Lors d’un interrogatoire à
la préfecture de Milan, le non violent Giuseppe Pinelli, membre
fondateur d’un cercle anarchique, tombe par la fenêtre et décède.
Calabresi, absent au moment du drame, doit se fier aux témoignages des
policiers présents qui s’accordent sur une version officielle de
"suicide comme aveu de culpabilité". Mais leurs explications, peu
convaincantes, divisent l’opinion publique. Peu à peu, Calabresi a la
certitude qu’il faut aller chercher les responsables dans les hautes
sphères politiques.
A ce jour, personne n’a été déclaré coupable dans l’attentat de
Piazza Fontana qui reste l’une des affaires les plus sombres de
l’histoire contemporaine de l’Italie.
Critique :
Dans un célèbre article publié en 1974, Pier Paolo Pasolini (journaliste, écrivain, etc., bref, un des plus grands intellectuels italiens du XXème siècle) déclarait connaître les noms des commanditaires des troubles qui déstabilisaient l'Italie de la fin des 60's. Mais il lui manquait des preuves.
Depuis, les langues se sont déliées. En recoupant la somme des informations remontées à la surface, Marco Tullio Giordana révèle les manœuvres extrêmement nébuleuses qui visaient à instaurer, en Italie, une dictature militaire comme celle qui existait en Grèce.
Marco Tullio Giordana nous plonge dans une affaire tombée dans
l’oubli mais qui a joué un rôle majeur dans l’histoire de l’Italie
moderne. L’attentat de la Piazza Fontana marque le début d’une enquête
policière aux ramifications tentaculaires et qui dépasse très vite le
domaine de l’inspecteur Calabresi pour prendre des implications
nationales et même internationales sur fond de montée du communisme et
du néo-fascisme en Italie et de guerre froide dans le monde entier.
Nous avons ici affaire à un véritable polar, pas à un film d’action
déguisé mais une vraie enquête policière poussée, avec ses innocents, ses
suspects, des juges, des préfets, des actions en sous-main, des
implications politiques, des pressions, tout y est. La grande force du film est d’arriver à présenter d’une manière claire
et simplifiée cette affaire tentaculaire tout en évitant la caricature
et en évitant de désigner des coupables.
On est très loin des bonnes vibrations qui avaient valu au cinéaste une renommée internationale avec "Nos meilleurs années" (2003).
Cette fois, reprenant l'enquête commencée par un commissaire trop
curieux, le réalisateur reconstruit avec fluidité une affaire marquée par les morts suspectes et les preuves escamotées.
Giordana maîtrise l’exercice, il jongle avec le temps pour le
déconstruire, le recréer dans le cadre et il le fait avec une facilité
déconcertante. Cela paraît si facile qu’on n’imagine plus la difficulté de
ce type de reconstitution. Aujourd'hui, aucun coupable n’a encore été désigné, Giordana avance sa
théorie au prix d’une mise en scène au cordeau, précise, sans appel,
conviant tous les acteurs de cette tragédie à la barre de la justice
rétroactive. Le président Saragat, le premier ministre Moro, le
commandant Calabresi, l’activiste anarchiste Pinelli, enquêteurs,
extrémistes de droite, de gauche… tous confirment l’intuition qu’avait
déjà eue Pasolini dans en 74, à savoir que les responsables étaient des néo-fascistes. Pasolini fut assassiné un an plus tard.
![]() |
Valerio Mastrandrea |
L’histoire racontée ici est un gigantesque puzzle dont on nous fournit
la plupart des éléments et des pistes. Il nous faudra nous faire notre
propre opinion et naviguer parmi la complexité des rouages de l’affaire.
La réalisation et l’interprétation sont sans failles et permettent au
spectateur de se reposer sur les acteurs (notamment un Valerio
Mastrandrea et un Pierfrancesco Favino époustouflants de justesse et de
sincérité) et la mise en scène pour lui
fournir les éléments sans le perdre.
Les premières 90 minutes sont une succession de scènes de discussion et
d’interrogatoires, une démonstration statique d’éléments à charge qui
n’ont pas grand-chose de cinématographique. Mais il faut passer par là,
présenter tous les intervenants, puis scolairement éliminer une à une
toutes les pistes de l’enquête.
Il faut attendre la dernière demi-heure du film pour entrer de plein
pied dans la vision du cinéaste, dans cet espace dédié à
l’interprétation, là où il peut se laisser aller à donner une opinion
subjective. Il exploite alors la subjectivité du commissaire Luigi
Calabresi (Valerio Mastandrea) avec lequel il partage
les opinions dissidentes, à savoir que les responsables sont dans les
hautes sphères de l’Etat. Dans cette Italie de la fin des années 60, les
hommes honnêtes et sincères finissent tous assassinés, il faut un
certain courage pour le rappeler et remuer le passé chloroformé. Le
réalisateur terminera d’ailleurs son film sur le plan d’un homme abattu,
la tête en sang.
Dans cette dernière demi-heure, il y a une proposition de cinéma qui
n’est plus à ranger dans la reconstitution ou le travail journalistique,
on touche à quelque chose qu’on pourrait appeler une conscience
historique. Calabresi doute, s’interroge, dialogue en silence avec le
fantôme de Pinelli, la mise en scène s’étoffe de mouvements de caméra
aériens, ça devient beau, touchant. Tout simplement parce qu’à
l’exercice de reconstitution Giordana a préféré l’échappée intérieure et
subjective.
![]() |
Pierfancesco Favino |
On ressort de ce film un peu plus paranoïaque qu’avant. Et si tout était
plus complexe qu’il n’y paraît ? Et si chaque affaire avait des
implications qui remontent jusqu’au plus haut niveau ? Les réponses à
l’affaire de la Piazza Fontana ne sont pas fournies et les réponses
amènent d’autres questions.
Marco Tullio Giordana parvient à renouer avec ce qu’il fait de mieux,
induire dans la reconstitution historique une émotion de l’individu face
à la froide raison de l’État. Le film ne s'adresse pas seulement aux Italiens, il rappelle les dangers qui menacent la démocratie quand elle est trop faible.
Au final, "Piazza Fontana" est un vrai polar "à l’ancienne" qui retrouve l’ambiance de la fin des
années 60, une enquête d’une très grande complexité basée sur un fait
réel et présentée clairement par le réalisateur. Bien joué, bien filmé,
très documenté, le film est également un hommage à Pier Paolo Pasolini,
admiré par le réalisateur et qui avait notamment enquêté sur l’affaire à
l’époque !!!
Les Barbarians : Un nanar héroïque-fantaisie assumé et divertissant devenu culte !!!
Note : 4.5 / 5 (pour les fans)
0.5 / 5 (pour les autres)
Synopsis :
Deux frères jumeaux orphelins, autrefois adoptés par des artistes
itinérants, ont, lors d'une attaque menée par le maléfique Kadar pour
enlever la reine Canary, été séparés, alors enfants, réduits en
esclavage et envoyés dans des
camps d'entrainement de gladiateurs.
Quelques années plus tard, le
hasard les réunis. Devenus gladiateurs, ils sont contraints de s'affronter dans
l'arène mais refusent le combat. Les deux frères allient alors leurs
forces pour se libérer du joug de leurs maîtres et décident de délivrer la reine Canary encore
captive, et se venger de Kadar.
Critique :
Avant tout un point de vocabulaire. À la différence du navet, film ennuyeux, insipide et nul au 1er comme au 36e degré, le nanar désigne un film tellement décalé ou tellement mauvais qu’il en devient fascinant, et hypnotise littéralement celui qui le visionne. Vous l'aurez compris c'est d'un magnifique nanar dont il s'agit ici : "Les Barbarians" de Ruggero Deodato de 1987 ! Ce film d'heroic-fantasy, réalisé par Ruggero Deodato, appartient à une catégorie particulièrement prisée : celle du nanar euphorisant. Du film d'une stupidité tellement franche et joyeuse qu'elle vous fait oublier momentanément tous vos problèmes pour vous plonger aussitôt dans un univers de bêtise heureuse et décomplexée, où bon sens et logique n'ont plus cours et où les barbares culturistes s'affrontent dans des batailles de tartes à la crème.
Produit par la Cannon de Menahem Golan et Yoram Globus (les exécutifs les plus incompétents de l’époque mais qui nous ont offert grâce à cela des perles inoubliables comme "Delta Force" avec Chuck Norris ou encore "Cobra" avec Stallone), "Barbarians" est en fait la dernière production italienne de film de genre, car à part l’argent américain, toute l’équipe est transalpine. Réalisé par Ruggero Deodato, un faiseur compétent qui s’est révélé dans les films de cannibales, ce nanar jouissif vaut surtout par les deux jumeaux, David Paul et Peter Paul, les deux acteurs en strings moule-burnes les plus nullissimes de l’histoire du cinéma.
Ces deux énormes jumeaux, catcheurs et culturistes, furent un temps des célébrités médiatiques, un peu comme les "Barbie Twins", mais en version masculine et musclée. Concevoir un film autour de ces deux phénomènes de foire était d'emblée courir le risque du ridicule le plus absolu, ce qui nous confirme une fois de plus que Golan et Globus n'avaient aucun sens de la mesure.
Ruggero Deodato, plus finaud, avoue pour sa part avoir voulu d'emblée tirer le film vers la parodie en se rendant compte du potentiel "comique" de ses deux stars. Rarement a-t-on vu scénario aussi délicieusement crétin, personnages aussi justement clichetonneux et, surtout, bande originale aussi génialement ringarde. Le film est un long vidéo-clip totalement délirant, pétaradant à un rythme d'enfer, et jamais ennuyeux : l'action ne s'arrête jamais, et la nanardise non plus ! Un bonheur, à condition bien sûr d'apprécier ce genre d'humour !
Tout le film est en effet à l'image de ses deux interprètes principaux, les jumeaux Paul : infantile et joyeux, idiot et sympathique, rabougri du cervelet et débordant de testostérone ! David et Peter Paul sont à eux deux un spectacle tout bonnement UNIQUE ! Et c’est leur prestation d’extra-terrestre qui fait ainsi le charme d’un film qui alterne un humour volontairement nase et des situations involontairement ridicules. Car Barbarians n’est pas une parodie, l’histoire d’aventure est très sérieuse.
Seuls les jumeaux, décidément intenables, dotés de
la maturité d’un enfant demeuré d’une classe maternelle, sont décalés,
et d’une débilité jamais vue. Et le plus fort, c’est que l'on sent que
cela leur est tout à fait naturel (l’acteur George Eastman qui incarne
le vendeur d’arme dans le film, disait d’eux qu’ils sont les pires
acteurs qu’il ait jamais rencontré, et quand on connaît sa filmo, on
réalise la portée de la déclaration) et qu’ils sont bien incapables de
faire autre chose que de se disputer, de marcher tout le temps comme
s’ils avaient des oursins dans leur slip en peau, de peloter le cul des filles et de gueuler
comme des bêtes.
Un petit mot sur le casting, simplement pour nous réjouir de la présence de Richard Lynch et Michael Berryman, deux des tronches les plus incroyables du cinéma de genre.
Interprète du rôle de Kadar, Richard
Lynch est un comédien tristement et malheureusement sous-exploité. Gravement brûlé dans sa
jeunesse, il en a gardé un inquiétant visage de charognard, qui lui
vaut régulièrement des rôles de méchants et de sadiques. S'il put
montrer un vrai talent d'acteur dans les rares occasions où il eut
quelque chose de consistant à jouer (Il faut le voir dans "L’Épouvantail", où il tient tête sans problèmes à Al Pacino), Lynch a
malheureusement toujours été abonné aux pires nanars et navets ("Invasion USA").
Michael Berryman, quant à lui, n'a qu'à apparaître à l'écran pour défier le vocabulaire. Il est hélas, et c'est là une grosse déception des "Barbarians", particulièrement sous-employé, son personnage étant réduit à sa plus simple expression de méchant. Quant aux comédiennes, Eva LaRue (Ismène), Virginia Bryant (Canary) et Sheeba Alahani (China), et bien elles sont très jolies. Mes félicitations aux costumiers.
"Les Barbarians" contrairement à d'autres spécimens crapoteux du genre distille tout le long du métrage un climat jovial, ne dénombrant ni ralentissement notable, ni remplissage intempestif, les acteurs même de piètre qualité communiquant au film un souffle des plus rafraichissants. Nos deux héros bodybuildés, Peter et David Paul se comportent comme deux enfants sous la direction d'acteur ultra coulante d'un Deodato qui en a vu d'autres.
Les jumeaux crient, vocifèrent, éructent, grimacent à tout va, deux
grands gamins rappelant aux nostalgiques spectateurs leurs exploits dans
les cours de récréation et l'humour potache qui y régnait. Mais le film
offre également d'autres réjouissances, des invités "prestigieux" venus
cabotiner à loisir (George Eastman, Michael Berryman), des créatures et
des décors de qualités variables, des costumes ringards, des
personnages attachants (Ibar alias Franco Pistoni dit "gueule
d'asperge") et une histoire simplette assumée.
Vous l'aurez compris, "Les Barbarians", s'ils représentent un point de décadence ultime de l'heroic-fantasy, n'en sont pas moins un nanar hautement réjouissant, au fort potentiel zygomatique. Nanardise volontaire, certes, mais la nanardise involontaire est elle aussi suffisamment présente pour que chacun en ait pour son argent. Je vous recommande notamment le combat contre le dragon. On regrettera simplement que la fin soit un petit peu bâclée. Mais si vous avez l'occasion de mettre la main sur ce classique trop oublié, n'hésitez pas !!!
Critique :
Avant tout un point de vocabulaire. À la différence du navet, film ennuyeux, insipide et nul au 1er comme au 36e degré, le nanar désigne un film tellement décalé ou tellement mauvais qu’il en devient fascinant, et hypnotise littéralement celui qui le visionne. Vous l'aurez compris c'est d'un magnifique nanar dont il s'agit ici : "Les Barbarians" de Ruggero Deodato de 1987 ! Ce film d'heroic-fantasy, réalisé par Ruggero Deodato, appartient à une catégorie particulièrement prisée : celle du nanar euphorisant. Du film d'une stupidité tellement franche et joyeuse qu'elle vous fait oublier momentanément tous vos problèmes pour vous plonger aussitôt dans un univers de bêtise heureuse et décomplexée, où bon sens et logique n'ont plus cours et où les barbares culturistes s'affrontent dans des batailles de tartes à la crème.
Produit par la Cannon de Menahem Golan et Yoram Globus (les exécutifs les plus incompétents de l’époque mais qui nous ont offert grâce à cela des perles inoubliables comme "Delta Force" avec Chuck Norris ou encore "Cobra" avec Stallone), "Barbarians" est en fait la dernière production italienne de film de genre, car à part l’argent américain, toute l’équipe est transalpine. Réalisé par Ruggero Deodato, un faiseur compétent qui s’est révélé dans les films de cannibales, ce nanar jouissif vaut surtout par les deux jumeaux, David Paul et Peter Paul, les deux acteurs en strings moule-burnes les plus nullissimes de l’histoire du cinéma.
Ces deux énormes jumeaux, catcheurs et culturistes, furent un temps des célébrités médiatiques, un peu comme les "Barbie Twins", mais en version masculine et musclée. Concevoir un film autour de ces deux phénomènes de foire était d'emblée courir le risque du ridicule le plus absolu, ce qui nous confirme une fois de plus que Golan et Globus n'avaient aucun sens de la mesure.
Ruggero Deodato, plus finaud, avoue pour sa part avoir voulu d'emblée tirer le film vers la parodie en se rendant compte du potentiel "comique" de ses deux stars. Rarement a-t-on vu scénario aussi délicieusement crétin, personnages aussi justement clichetonneux et, surtout, bande originale aussi génialement ringarde. Le film est un long vidéo-clip totalement délirant, pétaradant à un rythme d'enfer, et jamais ennuyeux : l'action ne s'arrête jamais, et la nanardise non plus ! Un bonheur, à condition bien sûr d'apprécier ce genre d'humour !
Tout le film est en effet à l'image de ses deux interprètes principaux, les jumeaux Paul : infantile et joyeux, idiot et sympathique, rabougri du cervelet et débordant de testostérone ! David et Peter Paul sont à eux deux un spectacle tout bonnement UNIQUE ! Et c’est leur prestation d’extra-terrestre qui fait ainsi le charme d’un film qui alterne un humour volontairement nase et des situations involontairement ridicules. Car Barbarians n’est pas une parodie, l’histoire d’aventure est très sérieuse.
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David et Peter Paul |
Un petit mot sur le casting, simplement pour nous réjouir de la présence de Richard Lynch et Michael Berryman, deux des tronches les plus incroyables du cinéma de genre.
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Richard Lynch |
Michael Berryman, quant à lui, n'a qu'à apparaître à l'écran pour défier le vocabulaire. Il est hélas, et c'est là une grosse déception des "Barbarians", particulièrement sous-employé, son personnage étant réduit à sa plus simple expression de méchant. Quant aux comédiennes, Eva LaRue (Ismène), Virginia Bryant (Canary) et Sheeba Alahani (China), et bien elles sont très jolies. Mes félicitations aux costumiers.
"Les Barbarians" contrairement à d'autres spécimens crapoteux du genre distille tout le long du métrage un climat jovial, ne dénombrant ni ralentissement notable, ni remplissage intempestif, les acteurs même de piètre qualité communiquant au film un souffle des plus rafraichissants. Nos deux héros bodybuildés, Peter et David Paul se comportent comme deux enfants sous la direction d'acteur ultra coulante d'un Deodato qui en a vu d'autres.
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Michael Berryman |
Vous l'aurez compris, "Les Barbarians", s'ils représentent un point de décadence ultime de l'heroic-fantasy, n'en sont pas moins un nanar hautement réjouissant, au fort potentiel zygomatique. Nanardise volontaire, certes, mais la nanardise involontaire est elle aussi suffisamment présente pour que chacun en ait pour son argent. Je vous recommande notamment le combat contre le dragon. On regrettera simplement que la fin soit un petit peu bâclée. Mais si vous avez l'occasion de mettre la main sur ce classique trop oublié, n'hésitez pas !!!
Peter Jackson - Le Hobbit, Un voyage inattendu : Une trilogie qui, contrairement au voyage, est très attendue, elle !!!
Synopsis :
"Bilbo le Hobbit : Un voyage inattendu" suit les aventures
de Bilbo Sacquet, entraîné dans une quête héroïque
pour reprendre le Royaume perdu des nains d’Erebor, conquis longtemps
auparavant par le dragon Smaug.
Abordé à l’improviste par le
magicien Gandalf le Gris, Bilbo se retrouve intégré à une compagnie de
treize nains menée par Thorin Ecu-de-Chêne, guerrier légendaire. Ce
voyage les conduira au Pays Sauvage, via Fondcombe, les Terres
Solitaires et les Monts Brumeux, des territoires dangereux grouillant de
gobelins et d’orques, de wargs assassins et d’énormes araignées, de
changeurs de peau et de sorciers.
Seulement, Bilbo est capturé
par les Gobelins, d'effrayantes créatures qui vivent dans des tunnels.
Alors qu'il tente de s'échapper, il rencontre dans les tunnels une
étrange créature nommée Gollum. Mais Bilbo Sacquet est plus fûté qu'il
en a l'air. Sur les rives d'un lac souterrain, il parvient à s'emparer
d'un étrange anneau jusqu'alors en possession de Gollum.
Sans le
savoir, Bilbo vient de mettre la main sur une arme redoutable, arme qui
lui sera certainement utile pour conduire sa mission à bien. Seulement,
ce qu'il ne sait pas, c'est que de cet anneau dépend le destin de la
Terre du Milieu.
Attente :
Ce film est le premier d'une trilogie, trilogie qui est elle-même le préquel de la trilogie du "Seigneur des Anneaux".
Peter
Jackson a réussi ce que Kubrick lui-même avait abandonné, la jugeant
trop complexe, porter l’œuvre de Tolkien sur grand écran. Et quelle
réussite que cette trilogie du "Seigneur des Anneaux" !
Tolkien a créé un monde incroyablement riche et vivant dans ses œuvres, où chaque
lieu, chaque personnage est lié à une histoire complexe. Vous comprendrez la difficulté qui en découle de mettre en image un univers fantaisiste aussi riche et dense. En
interprétant le plus fidèlement possible, mais à sa manière, le monde
sibyllin de Tolkien, Jackson s'en est sorti avec les honneurs.
En effet, il a créé une œuvre cinématographique culte et qui restera dans l'histoire, notamment pour avoir su concilier les attentes des initiés "tolkienniens" et les exigences financières des sociétés de production. Jackson nous revient donc le 12 décembre 2012 avec une nouvelle trilogie, tout aussi démesurée que la première.
Et autant être clair tout de suite, vu la qualité du "Seigneur des Anneaux", Jackson n'a pas le droit de décevoir !!!
David Ayer - End of Watch : Un reflet authentique d'une réalité peu reluisante, en permanence sous pression jusqu'à l'explosion !!!
Note : 3.75 / 5
Synopsis :
Chaque jour, Brian Taylor et Mike Zavala, jeunes officiers de police,
patrouillent dans les rues les plus dangereuses de Los Angeles. À
travers les images filmées sur le vif, on découvre leur quotidien sous
un angle jamais vu.
Du danger partagé qui forge la fraternité à la peur
et aux montées d’adrénaline, c’est une fascinante plongée au cœur de
leur vie et d’un quartier, une histoire puissante sur l’amitié, la
famille, l’honneur et le courage.
Critique :
Du scénario de "Training days" et "S.W.A.T." à la réalisation "d'Au bout de la nuit" et "Bad Time", on doit à David Ayer quelques-uns des "films de flics" les plus percutants de ces dernières années. En effet, Ayer maîtrise
parfaitement deux choses : évoquer les quartiers chauds de Los Angeles
et écrire des buddy cop movies, comme il l’avait prouvé avec "Training days", qui avait établi sa réputation de scénariste.
Onze ans plus tard,
devenu réalisateur, il possède toujours ce style documentaire, nerveux
et immersif dont la télévision s’est emparé avec bonheur ("The Shield",
"The Wire"). Impossible, justement, de ne pas penser aux deux meilleures
séries policières de ces dernières années en regardant "End of Watch" :
réalisme sanglant, personnages complexes qui ont du mal à concilier vie
personnelle et professionnelle,... Si Ayer ne remet pas les compteurs à
zéro, il emboîte honorablement le pas aux showrunners Shawn Ryan et
David Simon.
Ayer
s'est spécialisé dans les récits mettant en scène la police de Los
Angeles. Les fictions qu'il a réalisées, ou écrites, évoquent le monde
dur et corrompu également
décrit dans les romans de James Ellroy. S'il garde le même
environnement, "End of Watch" fait cependant davantage penser
aux récits de Joseph Wambaugh, ancien policier et auteur de chroniques
mettant en scène des flics du LAPD rendus à leur condition d'homme
ordinaire.
C'est donc une vraie plongée en mode reportage que nous propose ce
thriller très original. On prend sa respiration, et on part en apnée, en immersion totale avec les flics de L.A. "End of Watch" a évidemment ce petit côté Enquête d'action "Au cœur de la police américaine", qui agacera certains, mais qui offre un point de vu ultra-réaliste aux spectateurs.
Certes un peu limité par le choix de la narration et de la mise en
scène, le thriller n'en demeure pas moins passionnant, rempli de
dialogues funs et débridés, de scènes d'actions extrêmement tendues et d'une violence brutale et authentique, à faire froid dans le dos. Porté par un casting détonnant et des personnages attachants, à commencer un Jack Gyllenhaal totalement méconnaissable, "End of Watch" est un thriller électrique qui change du polar et qui ne vous laissera sûrement pas indifférent. Le duo Gyllenhall/Peña, brillant, porte réellement le film à bout de bras !

Mais la fausse bonne idée de la
caméra embarquée (Brian se filme au quotidien, ce qui rend parfois la
mise en scène confuse) constitue le seul bémol de ce polar franchement
efficace. Ayer
adopte un point de vue éclaté et confus, comme si l'univers était
vu à travers quantités de caméras numériques. Ce parti pris a tout pour
agacer, mais on ne saurait pourtant le réduire à un pur "truc" à la
mode.

Au final, jouant brillamment sur l'aspect reportage au cœur de la vraie vie des flics de Los Angeles, "End of Watch"
est un thriller puissant, électrique, et furieusement original. Même si
l'histoire est un peu limitée par le choix de la narration, on prend
une grosse claque, décontenancé par cette ambiance dépouillée et une
mise en scène sous tension en permanence !!!
Ben Affleck - Argo : Un thriller diablement efficace qui confirme le réel talent de réalisateur de Ben Affleck !!!
Note : 4 / 5
Synopsis :
Le 4 novembre 1979, au summum de la révolution iranienne, des militants
envahissent l’ambassade américaine de Téhéran, et prennent 52 Américains
en otage. Mais au milieu du chaos, six Américains réussissent à
s’échapper et à se réfugier au domicile de l’ambassadeur canadien.
Sachant qu’ils seront inévitablement découverts et probablement tués, un
spécialiste de "l’exfiltration" de la CIA du nom de Tony Mendez monte
un plan risqué visant à les faire sortir du pays. Un plan si incroyable
qu’il ne pourrait exister qu’au cinéma.
Critique :
Autant le dire de suite, avec "Gone Baby Gone" et "The Town", Ben Affleck m'avait déjà conquis avec la maîtrise de sa réalisation. "Argo" ne fait que confirmer cette impression. En effet, ce troisième long métrage témoigne d'un savoir-faire toujours plus efficace à la mise en scène.
Parallèlement à une carrière atypique où le comédien fit des choix
parfois douteux qui le menèrent à quelques échecs publics et artistiques
assez cinglants, Ben Affleck est en train, mine de rien, de devenir un metteur en scène important
dans le paysage cinématographique. En deux films réussis, il s’est forgé
une réputation de cinéaste exigeant, qui soigne aussi bien la forme que
le fond, sans négliger une vraie patte d’auteur, un vrai regard, loin
de l’image aseptisée que les magazines people ou des rôles indignes
avaient pu renvoyer.
"Argo" sonne comme la consécration pour Ben Affleck cinéaste. Son film,
maîtrisé de bout en bout, se paye le luxe de rendre hommage au septième
art tout en offrant un divertissement tendu et ambitieux. Affleck ressuscite le thriller politique des 70's de manière magistrale, en
offrant deux affolantes heures de cours d'histoire récente, pimentées par
une critique de Hollywood et un suspense à couper le souffle.
Ce qui frappe en premier lieu, c'est le sens du détail nourrissant son
long-métrage. Des costumes aux décors, en passant par l'utilisation du
16mm pour provoquer une imitation graphique d'images d'archives en
introduction, la direction artistique se plaît à imposer un souci de
réalisme de tous les instants.
Logo Warner vintage, typographies rondelettes, légers scratchs sur la
pellicule, photographie brute, terne, granuleuse : l’illusion est
parfaite, nous sommes bien en novembre 1979, quelques heures avant la
prise d’assaut de l’ambassade américaine à Téhéran par des activistes
proches du nouveau maître des lieux, l’ayatollah Khomeini.
Du coup, le public adhère immédiatement à cette mise en abîme pleine de
suspens et d'humour, de tragédie et de comédie. Un mélange des genres
parfaitement équilibré qui permet au réalisateur de signer un troisième
long-métrage audacieux.
"Argo", c’est donc un peu du cinéma comme on n’en fait plus beaucoup aujourd’hui, un
cinoche à l’ancienne, engagé, qui assoit son propos dans le sillage
d’une histoire vraie et méconnue et qui s’inscrit dans un contexte
socio-politique déterminé, couplé à une reconstitution historique
pointue, et ce jusque dans les moindres détails.

S’en suit un film d’espionnage réaliste, haletant, drôle par moments,
tendu à d’autres, excellemment interprété, avec juste ce qu’il faut de
patriotisme et de mièvrerie pour séduire sans choquer : bref, une
machine à gagner des oscars. Contrat rempli, messieurs dames merci. Pourtant, "Argo" est plus que cela : un film qui, tout en
étant exactement ce qu’on attend de lui, déjoue ces mêmes attentes, un
film de contrebande.
Car
ce qui est impressionnant dans le travail que Ben Affleck est en train
de mettre en place depuis ses débuts comme metteur en scène, c’est sa façon de s’inscrire dans la tradition d’un cinéma classique
loin des blockbusters et de transcender les genres qu’il aborde en y
apportant une vision personnelle et d’y porter un regard très pointu. Il
n’a pas encore réussi le film parfait mais on sent bien dans son
évolution que ce n’est qu’une question de temps.

John Goodman et Alan Arkin en
vieux producteurs retors apportent la caution humoristique au travers
d’interprétations jubilatoires, dans le cadre d’une satire du milieu
hollywoodien qui vient s’intégrer avec malice dans le récit puis Bryan
Cranston en boss bourru au grand cœur qui s’impose comme l’un des tous
meilleurs seconds rôles actuels. Et puis, bien entendu, il y a Ben
Affleck
l’acteur. Sans en faire trop, en étant même parfois dans une économie
de jeu, il est parfait dans un rôle central et catalyseur.
En
construisant un film unique à la mise en scène fluide et efficace, Ben
Affleck et son "Argo" s’imposent comme l’une des grosses claques de
l’année !!!
Looper de Rian Johnson : Un film de science-fiction racé et inspiré au charme retro-futuriste !!!
Note : 3.75 / 5
Synopsis :
Dans un futur proche, la Mafia a mis au point un système infaillible
pour faire disparaître tous les témoins gênants. Elle expédie ses
victimes dans le passé, à notre époque, où des tueurs d’un genre nouveau
(les "Loopers", les "boucleurs") les éliminent.
Un jour, l’un d’entre eux, Joe, découvre
que la victime qu’il doit exécuter n’est autre que lui-même, avec 20
ans de plus. La machine si bien huilée déraille.
Critique :
Avec l’intrigant "Brick"
(2006), dans lequel il tentait de conjuguer film noir et teen movie,
l’auteur réalisateur Rian Johnson avait fait une entrée remarquée dans
le cercle fermé des cinéastes US à suivre. Son deuxième long, "Une arnaque presque parfaite" (2009), avait ensuite violemment tempéré les ardeurs ! "Looper",
lui, est bien plus qu’une revanche : cette série B est la preuve que l’on avait
finalement sous-estimé Johnson qui, dès son troisième essai, affiche une
ambition et une assurance qui le propulsent dans la sphère des réalisateurs prometteurs à suivre.
Encore une fois il va mélanger les genres en montrant ses influences sans en être l’esclave. Il s’attaque cette fois à la science-fiction dans l’un de ses thèmes les plus fascinants mais aussi les plus casse-gueule,
celui du voyage dans le temps, tout en y intégrant des éléments propres
au film noir, au western ou encore aux comics et mangas, mais qu’il
s’approprie d’une manière tout à fait personnelle.
En effet, bien que situé en 2044, et nous plongeant d’emblée dans un univers SF
où les meurtres ne s’opèrent plus que par l’entremise de voyages dans
le temps, "Looper" commence comme un film noir hollywoodien des années 40. Tout est là, conforme : la voix off du narrateur qui se présente et décrit son quotidien de tueur à gages forcément solitaire ; les
arrière-salles de tripot où les gangsters préparent leurs méfaits ; même
l’apparence vestimentaire du héros, interprété avec un soupçon de
détachement adéquat par Joseph Gordon-Levitt, tient du total look
Raymond Chandler (pantalons à pinces, chemise blanche, cravate
parfaitement ajustée).
Concernant ce dernier, Johnson est très fort, et on peut dire qu’il a du flair. Faire
de Joseph
Gordon-Levitt la tête d’affiche d’un blockbuster, il fallait oser.
Souvent méconnaissable grâce à une tonne de maquillage, Gordon-Levitt
compose avec conviction une crapule mafieuse de bas
étage. Il fait ainsi oublier son image de héros sympa, qui aurait pu lui
coller à la peau à force de sourires et de bonhomie.
La présence de Bruce Willis ne l’écrase pas, Rian Johnson n’ayant pas sacrifié son scénario au profit de la star. "Looper", c’est d’abord le point de vue de Joe-jeune. Willis a ses moments de gloire, et vous aurez même peut-être envie de crier Yippie-Kay-yee
lors d’une certaine scène, mais son temps d’écran est finalement assez
réduit. Une mimique, un sourire en coin suffira à réveiller les fans de
cinéma. Quant à Emily Blunt, disons qu’elle assure le job, il n’y pas
vraiment grand-chose à ajouter.
Avec un modeste budget de 30 millions de dollars, Johnson arrive dès les premières images à nous embarquer dans un univers palpable et violent que l’on a hâte d’explorer et qui se révèle à chaque séquence plus passionnant. Pour
autant, malgré l’impression qu’il peut donner dans sa première partie
menée à un rythme d’enfer et remplie d’idées de mise en scène parfois
assez folles et percutantes pour nous faire découvrir cet univers, le
réalisateur ne va pas chercher à faire un film spectaculaire.

On le comprend, le scénario est un des points forts du film. L’attraction principale si je puis dire. Cependant il n’est pas exempt
de défauts. Qu’on se rassure, ces quelques observations ne gâchent pas
l’appréciation de l’ensemble. Abordons par exemple la question du
rythme. Après un départ et un premier acte scotchant (on boit les
paroles des personnages lorsqu’ils présentent les enjeux), le rythme
s’essouffle légèrement passé la première heure, avant de repartir de
plus belle pour le final. La faute peut-être aux interactions, ou plutôt
au manque d’interactions entre certains personnages.
Se pose aussi la question de la solidité de l’intrigue. Qui dit voyage
dans le temps dit casse-tête probable à la sortie pour recoller les
morceaux. Certains apprécient ce petit jeu, d’autres consommeront "Looper"
pour ce qu’il est, un excellent film d’action et de science-fiction.
Intéressons-nous aux premiers, qui ne classeront pas l’affaire tant que
tout ne sera pas élucidé. En analysant la chose par tous les bouts
possibles, le scénario semble fragile par moment à cause de ses trop nombreuses
zones d’ombre, que certains appelleront incohérences.
Malgré ces petites aspérités, le scénario est vraiment très original. Et si l'écriture de "Looper" est inventive, Rian Johnson sait aussi y faire du côté de la mise en scène.
Maitrise de la caméra, plans complètement retournés et mouvements bien
sentis, montage parfaitement lisible et logique qui tire même de la
force de ses ellipses et même l’ambiance sonore se révèle
particulièrement aboutie.
Beaucoup comparent le film à d'autres déjà cultes dans le genre. On a parlé de "Blade Runner", de "Bienvenue à Gattaca", j'ai même lu que "Looper" est le nouveau "Matrix" des années 2010... Je ne soutiens aucune de ces observations ! Le film rentrera certes dans les films cultes du genre, mais il n'arrive pas à la cheville de ces monstres de la SF !
"Looper"
n'est pas parfait, mais il fait preuve de trop d'originalité et de
richesse pour pinailler, dans le fond comme dans la forme. Le film possède une âme propre et racée, le rendant passionnant du début à la fin, avec ce qu’il faut d’action et de comédiens étonnants. Vous l’aurez compris, même s'il n'est pas du niveau des colosses du genre, cela n'empêchera pas "Looper" de rejoindre les incontournables du rayon SF. Il est et restera l’une de ces trop rares pépites de science-fiction !!!
Skyfall : Un James Bond hallucinant avec une réelle profondeur dramatique !!!
Note : 4.75 / 5
Synopsis :
Lorsque la dernière mission de Bond tourne mal, plusieurs agents
infiltrés se retrouvent exposés dans le monde entier. Le MI6 est
attaqué, et M est obligée de relocaliser l’Agence. Ces événements
ébranlent son autorité, et elle est remise en cause par Mallory, le
nouveau président de l’ISC, le comité chargé du renseignement et de la
sécurité.
Le MI6 est à présent sous le coup d’une double menace,
intérieure et extérieure. Il ne reste à M qu’un seul allié de confiance
vers qui se tourner : Bond. Plus que jamais, 007 va devoir agir dans
l’ombre. Avec l’aide d’Eve, un agent de terrain, il se lance sur la
piste du mystérieux Silva, dont il doit identifier coûte que coûte
l’objectif secret et mortel.
Critique :
Le film d’environ deux heures et demie, inspiré des romans de Ian Fleming est sans nul doute le meilleur de la série !
Sam Mendes offre une vision plus humaine du héros, qui reçoit des
balles, rate ces cibles et a des sentiments. À l’aide de la nouvelle
Arriflex Alexa,
Roger Deakings, directeur de la photographie, donne une vision jeune au
film. Il privilégie la caméra à l’épaule ce qui apporte plus de
violence aux cascades.
Il faut bien l'avouer, Sam Mendes, qui succède à Marc Forster réalisateur du très décevant "Quantum of Solace", redore le blason de la franchise. Quand on connaît
la fonction de pur faiseur qu’est celle d’un réalisateur de Bond, il semble difficile de tenir Mendes pour l’auteur véritable de "Skyfall". Sauf
que les conflits œdipiens, la question du vieillissement et le trop
plein de sérieux, sans parler des 2h23, à l’œuvre dans cette 23ème
aventure de 007 sont tellement "mendesiens" qu’on pourrait presque le
prendre pour un film d’auteur.
Avant tout, c’est l’intelligente
roublardise du réalisateur ("American Beauty", "les Noces Rebelles")
qui est patente ici tant, adossée au scénario de John Logan
("Gladiator", "Hugo Cabret") et des indéboulonnables Neal Purvis &
Robert Wade, elle semble vouloir en donner à tout le monde. Ceux qui
aiment Bond pour ses basiques (l’action, les filles, l’exotisme et le
méchant magnifiquement kitch) apprécieront surtout la première partie.
Ceux qui préfèrent le Bond nouveau depuis "Casino
Royale", plus froid, dramatique, réinterprétant la mythologie bondienne
dans un mélange de sécheresse pulp et de tragédie shakespearienne (à l’image d’un Daniel Craig si minéral, voire monolithique)
exulteront lors d’une seconde partie qui prolonge "Casino Royale" tout
en rebootant une énième fois mais malignement le cahier des charges.

James Bond a grandi, mais cela a un prix : des morts, des illusions qui s'envolent, un monde qui ne se ressemble
plus, Internet qui remplace les solides Luger. Il y a quelque chose de
crépusculaire dans cet adieu aux armes. Cette époque ne reviendra plus. L'ensemble
est tellement réussi qu'on adopte Daniel Craig, peut-être comme le
meilleur Bond depuis le début de la franchise, Sean Connery compris,
c'est peu dire !
Il a des
rides. Il a vieilli. On le sent fourbu, désenchanté. Sauver l'Occident,
c'est un job. La fatalité
pèse sur cet athlète en smoking. Il regarde à peine les femmes, sirote
son Martini dry d'une paille distraite. Une fêlure intérieure le déchire. Il n'a plus
20 ans. Personne n'a cet âge-là, désormais.
L'espion en conçoit
une amertume légitime. La routine consiste à découper un
train en marche à la pelleteuse, à rouler en moto sur les toits
d'Istanbul, à séduire des étrangères dans des casinos chinois. C'est un
champ de bataille. Une brume se lève. À la dernière séquence, on devine
qu'une suite nous attend. Quelle surprise! Ainsi aime-t-il son pays,
même s'il lui reproche de l'avoir abandonné. La politesse l'oblige à
avoir des répliques cinglantes, à ne pas montrer son désespoir serein.
Il est malheureux. C'est ce qui arrive à tous les témoins de la grandeur
passée.
Sous
la baguette de Sam Mendes, Daniel Craig offre une de ses plus belles
performances. Entre humour, drame et action, le résultat est explosif ! Le film est extrêmement dynamique, les scènes d’action percutent.
Côté méchant, Javier Bardem, en mode Christopher Walken, restera un méchant mémorable. Il campe un méchant génial et ridicule, pathétique et terrifiant,
cartoonesque et humain. Un double négatif, efféminé (vraisemblablement
bisexuel) de James : ex-agent du MI-6 qui, comme lui, fut recruté,
orphelin, par M, est mort et a ressuscité.
Cette fois, la James Bond girl est un homme. C'est lui, Javier Bardem. Il fait des mines, se tortille, bat des cils. À côté, la brune sculpturale, Berenice Marlohe, fait pâle figure. On l'aperçoit à peine quelques secondes sous la douche, la nudité masquée par des nuages de vapeur. Le film est étrangement chaste, tout en sous-entendus (exacerbant de la sorte une certaine tension sexuelle qui n'explosera jamais entre Bond et Miss Moneypenny). La rencontre Bardem-Craig a des accents quasi audiardiens.
Cette fois, la James Bond girl est un homme. C'est lui, Javier Bardem. Il fait des mines, se tortille, bat des cils. À côté, la brune sculpturale, Berenice Marlohe, fait pâle figure. On l'aperçoit à peine quelques secondes sous la douche, la nudité masquée par des nuages de vapeur. Le film est étrangement chaste, tout en sous-entendus (exacerbant de la sorte une certaine tension sexuelle qui n'explosera jamais entre Bond et Miss Moneypenny). La rencontre Bardem-Craig a des accents quasi audiardiens.
"Skyfall", un très bon cru à
déguster sans modération !!!
Lee Daniels - Paperboy : Un film qui aurait tout eu de fascinant, mais qui au final se révèle totalement marécageux !!!
Note : 2 / 5
Synopsis :
1969, Lately, Floride. Ward Jansen, reporter au Miami Times, revient
dans sa ville natale, accompagné de son partenaire d’écriture Yardley
Acheman. Venus à la demande de Charlotte, femme énigmatique qui
entretient une correspondance avec des détenus dans le couloir de la
mort, ils vont enquêter sur le cas Hillary Van Wetter, un chasseur
d’alligators qui risque d’être exécuté sans preuves concluantes.
Persuadés de tenir l’article qui relancera leur carrière, ils sillonnent
la région, conduits par Jack Jansen, le jeune frère de Ward, livreur du
journal local à ses heures perdues. Fasciné par la troublante
Charlotte, Jack les emmène de la prison de Moat County jusqu’aux marais,
où les secrets se font de plus en plus lourds. L’enquête avance au cœur
de cette Floride moite et écrasante, et révèle que parfois, la
poursuite de la vérité peut être source de bien des maux.
Critique :
"Paperboy" a de quoi intriguer. Hué au dernier festival de Cannes, le troisième film du réalisateur de "Precious" réunit devant la caméra le jouvenceau labellisé Disney, Zac Efron, l'actrice sur le retour Nicole Kidman et l'omniprésent Matthew McConaughey.
Il y avait sans doute les ingrédients d’un bon polar romanesque dans "Paperboy", adapté d’un livre de Pete Dexter (l’auteur de "Cotton Point" et "Deadwood") : une grande famille en semi-dégénérescence (comme dans un mélo de Minnelli),
le décor vénéneux de la Floride des années 1960, avec marécages et
alligators, du racisme et de l’obsession sexuelle à gogo. Encore eût-il
fallu un bon cuisinier. Lee Daniels
confirme hélas son goût pour les effets superflus. Et surtout son peu
d’intérêt pour le récit, qu’il désagrège consciencieusement.

Ainsi après "Precious", Lee
Daniels poursuit dans le sordide et l’écœurement avec cette adaptation. À la différence près
que cette fois-ci, il s’est fait plaisir en filmant Zac Efron torse nu
et en slip blanc comme le minet de "Pink Narcissus" (film
américain de 1971 réalisé par James Bidgood, visualisant les fantaisies
érotiques d'un jeune homme gay) et en confiant un rôle
de vamp white trash à une Nicole Kidman métamorphosée, l’actrice ayant
choqué lors du dernier Festival de Cannes à cause de deux scènes de sexe
au mauvais goût assuré.
Le problème, c’est que si les comédiens donnent
beaucoup, le film ne leur rend pas grand-chose, négligeant les
promesses "polardeuses" au profit de références à la culture gay
underground des années 70. Dommage pour Matthew McConaughey, acteur en
pleine révolution sexuelle qui, après son rôle d’ange exterminateur dans
Killer Joe, de William Friedkin, trouvait une fois encore matière à
défendre un personnage ambigu et troublant.
Au final,
l’on ne sait jamais vraiment pourquoi deux journaleux s’acharnent à
sauver un "redneck" odieux condamné à mort (John Cusack). Peut-être pour
sa petite amie ultra "hot" (Nicole Kidman) que lorgne le frère d’un
des enquêteurs (Zac Efron). En effet, pour compenser les béances de son intrigue, Daniels en rajoute dans la moiteur et la provoc : coming out avec
menottes et tabassage, orgasme simultané au parloir, plans langoureux
de Zac Efron en slip blanc, etc. En prime, "La" scène qui fera date,
celle où Nicole fait pipi sur le torse de Zac, piqué par des méduses.
Lee Daniels confirme son appétence pour la lourdeur et la surenchère avec une autre scène aussi choc qu'inutile, où John Cusack besogne Nicole Kidman dans la cuisine, ayant même droit à des
inserts de plans d’animaux, un cochon, notamment, soit disant pour renforcer l'aspect bestialité ! Dommage aussi pour Macy Gray, dans un second rôle sacrifié, la diva soul impressionne vraiment.
Résultat,
Lee Daniels perd le fil de son récit en même temps que son spectateur
et empile les scènes sulfureuses gratuites. Le tout enrobé d'une
esthétique frôlant parfois celle des films "rose". Je regrette
sincèrement que Daniels joue avec autant de facilité sur le sex-appeal
de ses acteurs, au détriment de son récit qui se retrouve littéralement
noyé dans la vase !!!
Alex Cross : Le retour au cinéma du détective profiler !!!
Synopsis :
Alex Cross, psychiatre légal et détective, traque Michael Sullivan, un
psychopathe surnommé "Le boucher de Sligo". Cross parvient à faire
échouer une de ses tentatives de meurtres. Mais Sullivan prépare sa
vengeance et la met à exécution en tuant la femme du détective.
Attente :
Alex Cross sera de retour au cinéma (annoncé pour le 19 décembre 2012 en France). Après avoir été incarné par Morgan
Freeman, dans deux films adaptant les deux premiers romans de la saga
consacrée au personnage ("Et tombe les filles" / "Le Collectionneur" en 1997 et "Le Masque de l'Araignée" en 2001), c'est au tour de Tyler Perry d'incarner le célèbre détective-psychologue dans une nouvelle franchise. À ses côtés, nous retrouveront, entre autres, Matthew Fox et Jean Reno).
![]() |
Tyler Perry |
Le film réalisé par Rob Cohen et sobrement intitulé "Alex Cross", semble être l'adaptation du douzième opus de la série, "La Lame du Boucher", publié en en France en 2011 par les éditions Jean-Claude Lattès. Roman dans lequel s'opère un changement de statu quo dans la vie de Cross qui va faire du bien.
James Patterson se paie le luxe de créer un tueur qui va littéralement voler
la vedette à son personnage principal. A voir si le film sera fidèle au livre sur ce point, ce qui serait réellement très intéressant.
Le film suit donc un inspecteur de police / profiler qui
fait face à un terrible tueur en série (Matthew Fox en vilain sec comme un coup de trique) avec lequel il
s’engage dans un jeu du chat et de la souris. Quand sa mission croise sa
vie personnelle, Cross est poussé jusque dans ses limites morales et
psychologiques. Réalisé par Rob Cohen, "Alex Cross" se dévoile avec une affiche
et une bande annonce dans laquelle on découvre la trame narrative et les
premières images de ce thriller américain. Une bande annonce explosive de plus de
deux minutes avec un Matthew Fox méconnaissable.
Pour ma part, fut un temps où j'étais particulièrement excité par "Alex Cross", retour au cinéma du personnage
hégémonique de l’écrivain James Patterson. C’était un temps où Idris
Elba devait rafler le rôle-titre. Ensuite, il a été remplacé par Tyler Perry,
ce qui a émoussé mon intérêt malgré une certaine curiosité de voir
l’acteur/auteur/producteur américain, connu principalement pour ses
comédies (qui ne franchissent que rarement l’Atlantique), prendre la
tête d’un pur thriller.
![]() |
Un Matthew Fox inédit ! |
Ensuite, Matthew Fox,
peu présent au cinéma depuis la fin de "Lost", embarquait sur le projet
et je me suis mis à attendre à nouveau cette nouvelle adaptation avec une certaine
impatience. Peut-être à raison, tant je suis surpris par le look de
ce dernier. Maigre, tout en nerfs, l’air patibulaire : on n’a jamais vu
l’ancien Jack comme ça, en psychopathe. Il campe Michael Sullivan, un
assassin appâté par le sang et l’argent.
Espérons
maintenant que ce nouvel opus soit bien mieux réussit que les deux
premières adaptations, malgré un Morgan Freeman toujours aussi
charismatique !!!
Looper : Le nouveau "Matrix" de cette génération ???
Synopsis :
En 2044, c'est le marasme économique, l'industrie est en panne, la société s'est appauvrie. Joe (Joseph Gordon-Levitt),
lui, mène une vie de patachon, grâce à l'argent qu'il gagne à tuer des
hommes expédiés du futur par un puissant criminel surnommé "Faiseur de
pluie". Celui-ci vit en 2074 et expédie toutes les personnes qu'il veut
éliminer sans laisser de trace au moyen d'une machine à remonter le
temps.
Tout "looper" qui rate la cible à date et heure convenue est
liquidé pour avoir failli à "boucler la boucle". Un
jour, Joe se
retrouve face à son double, vieilli de 30 ans (Bruce Willis). L'ayant
manqué, il poursuit le fuyard tandis que lui-même est pris en chasse. La machine si bien huilée déraille.
Attente :
"Looper" est-il le nouveau chef-d’œuvre de la science-fiction US ? Le nouveau "Matrix" de cette génération ? C’est en tous cas ce que semblent penser les critiques
cinéma américains. Le
film d’action / SF avec Bruce Willis et Joseph Gordon-Levitt affole la
critique US et récolte 100% d’opinions positives. Un quasi-record.
Sur le papier, "Looper"
paraît être un film d'action / SF séduisant au vue de son scénario
musclé, de son brillant réalisateur en devenir, Rian Johnson, et de son
casting alléchant composé de Bruce Willis, Joseph Gordon-Levitt et
d'Emily Blunt pour la touche de féminité, pour ne citer que les
premiers rôles. Et la première bande annonce ne fait que
renforcer cette idée. Ça court et ça tire dans tous les sens sans
jamais paraître bourrin. A première vue donc, "Looper" serait l'un
des films d'action SF de cette année 2012 et le Festival de Toronto (TIFF)
vient de confirmer cette idée avec 23 critiques positives sur 23, soit 100% de tomates "fresh" sur le site Rotten Tomatoes.
Le site compile les critiques et les classe suivant leur opinion : "fresh" (frais) si la critique est positive, "rotten" (pourri) si elle est négative. Le pourcentage d’opinions "fresh" indiquant donc grosso modo la qualité du film face à la critique.
Troisième long-métrage du surdoué Rian Johnson (dont le polar teenager minimaliste, éthéré et onirique "Brick", déjà avec Joseph Gordon-Levitt,
avait mis tout le monde d’accord en 2005), "Looper" est un ambitieux
mélange de SF et d’action. Dans lequel Joe (Gordon-Levitt) est un
"looper", un tueur à gages chargé d’exécuter des cibles que la mafia
lui envoie du futur, où le voyage dans le temps a été inventé. Des
crimes parfaits, jusqu’au jour où il doit se tuer lui-même (sous les
traits de Bruce Willis). Au programme, paradoxes temporels, script millimétré et une généreuse dose d’action et de courses-poursuites.

Le film, qui sortira aux États-Unis le 28 septembre et le 31 octobre en France, récolte donc 100% d’opinions
positives. Ce score impressionnant est suffisamment exceptionnel
pour être souligné. Tous les journalistes qui ont vu le film en
avant-première ne tarissent pas d’éloges sur le film. "Le troisième film de Rian Johnson est grandiose et impressionnant", écrit Peter Debruge (Variety). "Son
concept de science-fiction est étourdissant mais au bout d’un moment,
la SF passe à l’arrière-plan et les personnages complexes prennent le
contrôle". "Looper" "place l’action à un niveau explosif tout en maintenant ’intérêt de son scénario", renchérit Todd McCarthy (The Hollywood Reporter). "Un thriller électrisant sur le voyage dans le temps dans la lignée de Terminator",
écrit-on sur JoBlo. La comparaison avec le film séminal de James
Cameron, qui mêle action over the top et voyages temporels, résume tout.
"Looper" joue dans la cour des grands.
![]() |
Joseph Gordon-Levitt |
"Le vrai défi du long-métrage réside dans ses cassures narratives. La
fiction voltige sur elle-même et se renouvelle à chaque fois, en
accélérant la temporalité puis en la faisant renaître sous
une autre forme.
Cette œuvre dense et immersive n'a rien a envié à L'Armée des douze
singes, modèle de déterminisme poético-uchronique qui bénéficie de la
même qualité
picturale et d'un propos multicouches. Le film de Rian Johnson
réserve en plus des scènes d'action de haute volée. "Looper",
c'est l'impression
d'avoir assisté à plusieurs longs-métrages en un seul. Avec l'envie
de le revoir en boucle" (extrait de la critique d'excessif.com).
Mais il y a aussi des louanges pour les acteurs : "Voir Bruce ressortir et tenir son numéro de gros dur est un voyage dans le temps en lui-même", remarque-t-on à This Is London. "Il
y a là deux performances extraordinaires de la part de Willis et
Gordon-Levitt. Ce dernier parvient même à reproduire l’air douloureux
d’incrédulité et la démarche voûtée qui ont contribué à faire de Bruce Willis une star", s’emballle même The Guardian. Et on vous passe les "Brillant", "le film le plus cool de 2012", "plus proche de L’Armée des Douze Singes que de Terminator 2", ou encore "le film de SF le plus pertinent depuis Les Fils de l’homme"… Bref, c'est enthousiasmant. Mais "Looper" pourra-t-il continuer sur cette lancée ? Espérons-le de toutes nos forces, parce qu'après de tels éloges, on n'en attend beaucoup !!!
Jason Bourne - L'héritage : Efficace tout en n'apportant rien de neuf !!!
Note : 3 / 5
Synopsis :
Le
programme Treadstone, dont Jason était le cobaye, n’était que la partie
émergée d’une conspiration plus ténébreuse, ourdie par d’autres branches
du gouvernement et mettant en jeu d’autres agences de renseignement,
d’autres programmes militaires, d’autres laboratoires secrets.
De Treadstone est né "Outcome", dont Aaron Cross est un des six agents. Sa finalité n’est plus de fabriquer des tueurs, mais des hommes capables d’assurer isolément des missions à haut risque. En dévoilant une partie de cette organisation, Jason laissait derrière lui un "héritage" explosif : compromis, les agents "Outcome" sont désormais promis à une liquidation brutale. Effacés à jamais pour que le "père" du programme, le Colonel Byer puisse poursuivre ses sinistres activités.
Une gigantesque chasse à l’homme commence, et Cross, devenue sa première cible, n’a d’autre recours que de retrouver et gagner la confiance de la biochimiste d’"Outcome", Marta Shearing, elle-même menacée de mort.
De Treadstone est né "Outcome", dont Aaron Cross est un des six agents. Sa finalité n’est plus de fabriquer des tueurs, mais des hommes capables d’assurer isolément des missions à haut risque. En dévoilant une partie de cette organisation, Jason laissait derrière lui un "héritage" explosif : compromis, les agents "Outcome" sont désormais promis à une liquidation brutale. Effacés à jamais pour que le "père" du programme, le Colonel Byer puisse poursuivre ses sinistres activités.
Une gigantesque chasse à l’homme commence, et Cross, devenue sa première cible, n’a d’autre recours que de retrouver et gagner la confiance de la biochimiste d’"Outcome", Marta Shearing, elle-même menacée de mort.
Critique :
La trilogie Bourne a eu beau s’achever avec perfection, le studio a décidé de prolonger la saga. Il a ainsi confié au scénariste Tony Gilroy (auteur des trois premiers volets et réalisateur de Michael Clayton) la mission de mettre en scène une nouvelle intrigue.
La trilogie Bourne a eu beau s’achever avec perfection, le studio a décidé de prolonger la saga. Il a ainsi confié au scénariste Tony Gilroy (auteur des trois premiers volets et réalisateur de Michael Clayton) la mission de mettre en scène une nouvelle intrigue.
"L’Héritage" se
déroule donc parallèlement au dernier épisode (La Vengeance dans la
peau), mais se concentre sur un nouveau venu, Aaron Cross, qui serait
une pâle copie de Bourne sans la considérable présence de son interprète
Jeremy Renner. Alimentée par une paranoïa en béton, l’action
non-stop garantit un spectacle presque épuisant.
Gilroy y a ajouté des
considérations faussement lucides sur les activités des services secrets
("moralement injustifiables mais absolument indispensables"). En même
temps, son cinéma propage le mythe très discutable de la
toute-puissance militaire américaine. La réalité, c’est que la
logistique est forte, mais les motivations douteuses et les résultats
moyens.
Plutôt
donc de poursuivre par une adaptation des romans d’Éric Van Lustbader,
la production décide de redémarrer sur une histoire originale. Gilroy imagine donc un reboot qui s'éloigne clairement de l'ouvrage original homonyme de Van
Lustbader. Délaissant le personnage de Jason Bourne, ce nouveau volet
s'attarde sur "l'héritage" et imagine les conséquences qu'auront eu les
actions de Bourne sur d'autres services et leurs agents.
"Jason Bourne : l'héritage" étonne par sa rythmique sans toutefois parvenir à totalement séduire, même si les deux acteurs principaux sont
excellents. Divisé en deux parties distinctes, le film semble
en suspension durant sa première heure. Partagés entre leur volonté
d'inscrire l’œuvre dans la saga tout en s'émancipant de son ombre, les
auteurs ne réussissent que partiellement leur pari.
La faute à des
bavardages incessants entre membres obscurs du gouvernement qui tentent
d'étouffer l'évasion de leur meilleur agent avant de s'apercevoir qu'un
autre est en pleine rébellion. La trilogie n'était que la partie
immergée de l'iceberg et en voulant tout expliquer dès les débuts de
cette renaissance cinématographique, Tony Gilroy finit par ennuyer sans
créer de véritable tension pendant le premier tiers du film.
Difficile de passer après Jason Bourne, "l’original". Il semble en effet que l’héritage soit lourd à porter. Jeremy Renner, quant à lui, fait le film. Sachant que le personnage est un peu différent de son prédécesseur. Le
programme dont il est issu générant au départ "moins de finesse", on
pouvait s’attendre à un soldat un peu plus bourrin. Pourtant, il
évolue avec constance et se montre très habile.
La charte de la franchise est "proprement déroulée" : Un personnage
hors du commun en fuite, de la baston, de la roublardise, une juste
tension sexuelle entre les deux protagonistes... Le rythme est
parfaitement respecté. On ne s’ennuie pas (en tout cas pour la deuxième partie du film). Et l’interprétation est à la
hauteur. On a envie de tirer le chapeau aux cascadeurs. Un régal de film d’action !
En reprenant le scénariste de la trilogie pour le mettre derrière la
caméra, les producteurs ont eu une idée à double tranchant. Le bon côté,
c’est que l’esprit est toujours là, mêlant complot, crise identitaire et inévitable poursuite tout
en reprenant le style de Greengrass de manière plus soft. Le mauvais
côté est que du coup, tout cela sent tout de même un peu le réchauffé
pour un spin-off qui ne va pas bouleverser les règles.
Heureusement, on oublie peu à peu le background dans la seconde partie du film pour se concentrer sur la fuite de Cross.
Une poursuite qui devient même presque trop facile à suivre en
comparaison de ce qui a précédé, puisque l’espion sur-entrainé est
simplement à la recherche des médicaments qui pourront le sauver en
compagnie d’une doctoresse qui ne manque pas de charme. A partir de là, nous avons droit à une simple course-poursuite plutôt efficace, rythmée et lisible menée par un Jeremy Renner complètement impliqué dans l’action (à défaut d’avoir un personnage vraiment intéressant).
En fait, en dehors du fait d’être une grosse course-poursuite bien menée en terrain connu et pendant laquelle on ne s’ennuie pas, ce "Jason Bourne : l’Héritage" n’a malheureusement pas grand-chose à raconter
et on sent vraiment que l’on tire sur la corde d’une franchise qui n’a
plus rien à dire et qui tente de noyer sous les machinations la pauvreté
de son discours et de ses nouveaux personnages. Bien, mais ils pouvaient faire bien mieux !!!
Killer Joe : Une descente aux enfers trash, provocatrice et dérangeante !!!
Note : 4.5 / 5
Synopsis :
A Dallas, un détective est aussi tueur à gages.
Lorsque Chris, un dealer de 22 ans, voit son stock dévalisé par sa mère,
il est contraint de trouver la somme de 6 000 dollars au plus vite,
s’il ne veut pas mourir.
Désespéré, il se tourne vers "Killer Joe"
lorsqu’il s’aperçoit que l’assurance-vie de sa mère s’élève à 50 000
dollars. Bien que Joe ait pour habitude d’être payé à l’avance, il
accepte d’assouplir ses règles à condition que Dottie, la séduisante
petite sœur de Chris, serve de "garantie sexuelle" jusqu’à ce qu’il soit
payé... si ce jour vient.
Critique :
William Friedkin est l’un des rares vétérans réalisateurs à parvenir
encore à nous prendre aux tripes et à nous maintenir sous pression,
voire presque en apnée, lors de scènes clés cruciales. Si l’on retient
fondamentalement dans sa filmographie "French Connection" et "L’Exorciste",
deux œuvres monumentales qui ont bouleversé les codes de leurs genres
dédiés dans les années 70 et qui restent encore à ce jour des références
culturelles, le réalisateur américain âgé de 77 ans exprime
avec toujours autant de ferveur sa hargne cinématographique.
Après
l’incroyable et jubilatoire thriller paranoïaque et claustrophobe "Bug"
en 2006, il revient avec l’adaptation d’une seconde pièce de théâtre
sortie en 1993 du dramaturge américain Tracy Letts, lauréat du prix
Pulitzer, également en charge de l’écriture du scénario. On ne change
pas une équipe qui gagne ! Avec "Killer Joe", William
Friedkin signe d’une main de maître un bijou d’humour noir, poisseux et
sans concession, qui a remué l’assistance américaine depuis sa diffusion
au Festival de Toronto pour son contenu jugé troublant au regard des
scènes de violence, de sexe et de brutalité.
Tel quel, il s'agit d'une descente aux enfers convulsive, un opéra white
trash allant très loin dans l'outrance (nudité frontale, perversions
sexuelles, hallucinations collectives, violence hardcore), une bonne
blague provocatrice et dérangeante. Cette description abrasive de
l'Amérique péquenaude peut donner l'impression d'avoir été mille fois
vue, notamment chez Tennessee Williams, mais Friedkin réussit à
renouveler le thème de l'ambiguïté morale, son sujet de prédilection,
en lui donnant une complexité inédite. Toujours aussi rebelle dans l’âme, près de 40 ans plus tard, Friedkin
n’y va pas avec le dos de la cuillère pour nous jeter en pleine face le
visage peu reluisant de l’Amérique.
Dès les premières images, le ton est donné. Sous une pluie battante à ne
pas mettre un chien dehors, Chris
(Emile Hirsch) semble particulièrement perturbé par la tournure des
événements lorsqu’il déboule sur le perron de la bicoque paternelle.
Accueilli par sa belle-mère (Gina Gershon), la touffe à l’air, il trouve
son père (Thomas Haden Church) captivé par un show de monster trucks à
la télévision, une cannette de bière à la main, tandis que Dottie (Juno
Temple), sa sœur à peine pubère, s’ennuie à périr dans sa chambre. En
l’espace de quelques minutes, Friedkin nous introduit dans l’intimité
profonde d’une famille recomposée de la basse classe américaine, avec un
humour incisif et désabusé qui fait autant rire que froid dans le dos.
L’œuvre est subversive, mais elle est avant tout brillamment réalisée et
intelligemment écrite sous la plume affûtée de Letts qui parvient à
séduire l’auditoire par sa verve tranchante dans une orchestration de
répliques et de dialogues cyniques et désopilants. Le dramaturge et
scénariste, qui a tout d’un Tennessee Williams moderne plus acide et
plus sombre, permet ainsi de se détacher de la noirceur de son propos
dans ce récit concentré sur l’éclatement d’une famille dysfonctionnelle.
"Killer Joe" est un film qui s’amuse avec les
conventions et les genres qu’il bouscule allègrement. C’est le film d’un
vieux roublard qui a la bonne idée de se prendre pour un jeune loup en y
apportant toute sa maîtrise. Car c’est bien en cela que "Killer Joe"
impressionne le plus, sa maîtrise, qui derrière le vernis de la folie
douce laisse apparaître une mécanique impeccable, celle des grands
cinéastes conteurs.
La surprise est que si ses précédents films ne dépeignaient pas
nécessairement une humanité toute rose, on était loin de se douter qu’il
en viendrait à signer un portrait aussi sombre. Car le film
scrute l’être humain dans ce qu’il a de plus noir tout en malmenant les
notions de bien et de mal, les remplaçant généralement par le mal et le
encore plus mauvais.
Derrière sa violence outrancière, que le réalisateur n’hésite pas à
filmer frontalement à l’image du passage à tabac de Chris, plein cadre, "Killer Joe"
est un film extrêmement raffiné. Une sorte
d’élégance qui provoque tout
autant le malaise que ce qui se déroule dans le cadre, comme lors de la
première soirée entre Joe et Dottie, et qui donne aux acteurs, tous
formidables, un terrain de jeu idéal. Si Emile Hirsch confirme à nouveau
tout le bien qu’on pouvait penser de lui, tout comme Juno Temple qui
n’en finit pas d’impressionner par son aura et qui bénéficie là d’un
rôle à la hauteur de son talent, et central, c’est Matthew McConaughey, magnétique et flippant,
qui crève l’écran. L’acteur brise avec fracs son image de beau gosse et
campe un ange exterminateur bluffant, et fait entrer Killer Joe Cooper
au panthéon des figures masculines majeures du cinéma de William Friedkin, aux côtés de Popeye, Jackie Scanlon, Steve Burns et Richard Chance. Impressionnant.
Friedkin semble avoir retrouvé une seconde jeunesse pour notre plus
grand bonheur, fruit de sa collaboration avec le formidable scénariste
Tracy Letts, amorcée il y a cinq ans avec le démentiel "Bug". Il se pourrait bien que "Killer Joe" soit son chef-d’œuvre définitif, rien de moins ! Chapeau bas l’artiste !!!
Quentin Tarantino - Django Unchained : Tarantino s'attaque enfin au western spaghetti !!!
Synopsis :
Dans le Sud des États-Unis durant la Guerre de Sécession, un ancien
dentiste allemand reconverti en chasseur de primes libère Django, un
esclave, et le forme afin de lui permettre de libérer sa femme des mains
de Calvin Candie, un riche et terrible propriétaire terrien.
Attente :
Acteur, réalisateur, scénariste, producteur, directeur de la
photographie, producteur exécutif, consultant, Quentin Tarantino est né
le 27 mars 1963 à Knoxville, dans le
Tennessee. Il s'est fait connaître dans les années 1990 en tant que
réalisateur de films indépendants. On le reconnaît par sa narration non linéaire ainsi que pour ses
scènes hautement esthétiques mais d'une violence extrême. Ayant reçu une
formation d'acteur, il interprète fréquemment de
petits rôles dans ses propres films. Par exemple, il joue le rôle de
Mr. Brown dans "Reservoir Dogs", Jimmie dans "Pulp Fiction", ou encore
celui de Warren, un tenancier de bar, dans "Boulevard de
la Mort".
Aussi brillants soient-ils, les films de Quentin Tarantino ont toujours fonctionné "en référence à", "en hommage à".
Cinéphile parmi les cinéphiles, groupie avant d'être idole, Quentin Tarantino
parvient à chaque fois à trouver un ton personnel tout en s'appuyant
sur les œuvres et univers des autres. Après le film "blaxploitation" ("Jackie Brown", 1997), le film de kung-fu ("Kill Bill", 2003), le film de guerre ("Inglourious Basterds", 2009), le fan du cinéma de genre qu’est Quentin Tarantino a enfin choisi de s’attaquer au western spaghetti.
La bande d'annonce porte définitivement la patte tarantinesque : violence, ironie et une bande-son titanesque. Encore une fois, l’auteur de "Pulp Fiction" réunit un casting en or : Jamie Foxx ("Miami Vice", "Ray") en Django, esclave libéré de ses chaînes, Christoph Waltz ("Inglourious Basterds") en chasseur de primes, et Leo DiCaprio en esclavagiste aux dents pourries.
Concernant la trame de fond du film, l'esclavage, le réalisateur a fait d’autres révélations en confiant, notamment, les
raisons qui l’ont poussé à orienter le film vers ce thème. Selon
Tarantino, les films western ne parlent pratiquement jamais de ce sujet.
Il a choisi d’aborder l’esclavage pour se différencier. Dans ses diverses interventions, Tarantino a également
soulevé quelques anecdotes de tournage en révélant que la scène avec
Jonah Hill est l’une des plus drôles qu’il ait jamais tournées.
Les Weinstein (le producteur) et Sony ont de grands espoirs pour "Django Unchained", et on les comprend. C’est sans doute la raison
pour laquelle la promo de Monsieur Tarantino a commencé depuis belle
lurette, alors que le film ne sortira qu’en décembre aux Etats-Unis, et
le 16 janvier prochain en France. Nous avons ainsi eu
déjà droit à diverses images, diverses variations du poster teaser (sans
compter les fan arts), un trailer américain ou international, un spot
télé… Bref, on en sait déjà un peu trop sur le projet à mon goût !
J'espère seulement que contrairement à "Inglorious Basterds"
(qui est, à mon sens, la plus grande, et la seule, déception de sa
filmographie, dont le seul trait de génie a été l'incroyable et
inoubliable performance de Christoph Walz), "Django Unchained" est
vendu honnêtement et pour ce qu’il est réellement !
Ceci
étant dit, "Django Unchained" est certainement, et à juste
titre...j'espère..., un des films les plus attendus de l'année 2013 !!!
Expendables 2 : Une ode barbare complètement décomplexée et "testostéronée" à l'autodérision jouissive signant le grand retour du cinéma d'action des 80's !!!
Note : 4.5 / 5
Synopsis :
Les Expendables sont de retour, et cette fois, la mission les touche de très près.
Lorsque Mr. Church engage Barney Ross, Lee Christmas, Yin Yang, Gunnar Jensen, Toll Road et Hale Caesar et, deux nouveaux, Billy The Kid et Maggie, l’opération semble facile. Mais quand l’un d’entre eux est tué, les Expendables jurent de le venger.
Lorsque Mr. Church engage Barney Ross, Lee Christmas, Yin Yang, Gunnar Jensen, Toll Road et Hale Caesar et, deux nouveaux, Billy The Kid et Maggie, l’opération semble facile. Mais quand l’un d’entre eux est tué, les Expendables jurent de le venger.
Bien qu’en territoire hostile et donnés
perdants, ils vont semer le chaos chez leurs adversaires, et se
retrouver à tenter de déjouer une menace inattendue : cinq tonnes de
plutonium capables de modifier l’équilibre des forces mondiales. Cette
guerre-là n’est pourtant rien comparée à ce qu’ils vont faire subir à
l’homme qui a sauvagement assassiné leur frère d’armes.
Critique :
Il y a deux ans, Sylvester Stallone
faisait son retour sur nos écrans avec un film qui tenait autant de
l'All-Star Game que du film d’action dopé à la testostérone.
Succès au box-office oblige (274 millions dollars de recettes au
box-office mondial), une suite a rapidement été mise sur les rails. Cette fois, Stallone a laissé les rênes de la réalisation et les a confiés à Simon West, auteur du sympathique "Les Ailes de l’Enfer" avec Nicolas Cage et John Walkovich. Comme le promettait sa bande-annonce, Expendables
2 voit le retour du casting original (Sylvester Stallone donc mais
aussi Jason Statham, Jet Li, Dolph Lundgren, Terry Crews, Randy
Couture), donne un peu plus de temps à l’écran à Bruce Willis et Arnold
Schwarzenegger et ajoute de nouveaux éléments explosifs comme Liam
Hemsworth, Nan Yu, Jean-Claude Van Damme et Chuck Norris ! Sur le papier, tout cela annonce donc le meilleur dans la catégorie divertissement de destruction massive.
Vous l'aurez compris, l’histoire est d’un classicisme à toute épreuve. Le scénario étant manichéen à souhait et très simple, comme le cinéma d'action des années 80 aimait les produire ! "Expendables 2" a donc pour défaut de tomber parfois dans la facilité scénaristique en faisant parfois appel à un deus ex machina sorti
de nulle part. Si Simon West et Stallone s’en sortent toujours avec un
bon mot ou une petite pirouette, nous ne sommes pour autant pas dupes.
Le premier "Expendables"
a été critiqué pour ses manques, il souffrait de sérieux problèmes de
rythme et ne décollait que dans une dernière demi-heure dantesque, "Expendables 2" remédie à ce problème en scotchant le spectateur dès la scène d’ouverture. Ici, aucune tromperie sur la marchandise : "Expendables 2", c’est de la sueur (un peu), du sang (beaucoup) mais pas de larmes.
Les dix premières minutes ressemblent à s’y méprendre à un plaidoyer
pour un retour au cinéma des années 80 en tentant de limiter
l’utilisation d’effets numériques superflus. On ne va sûrement pas s’en
plaindre.
Mieux, "Expendables 2 : Unité Spéciale" est extrêmement agréable, voir jouissif ! Donc plutôt que de miser sur son histoire, le film mise plutôt sur son côté "fun". Et c’est clairement réussi ! "Expendables 2 : Unité Spéciale",
est peut-être le film le plus fun et plus jouissif que vous pourrez
voir cet été. Certes, comme dans le un, ça démolit tout, ça tue tout, ça
fait des trucs qui ne sont pas scientifiquement plausibles pour deux
sous, mais ce qui faisait défaut dans le 1 fait la force du 2 : le
second degré. Complètement à côté de la plaque dans le premier épisode sur ce point,
le deuxième opus sait nous en donner. Et c’est du fan-service pur et simple, le film trouvant son salut dans un humour ultra référencé presque cinéphilique pointu.
Sans vouloir vous gâcher la surprise, je n'en dirais pas plus. Mais sachez que
chaque grosse star du film aura sa petite référence par rapport à sa
carrière. Je vous laisse imaginer, par exemple, ce qui se dit quand
Stallone rencontre Chuck Norris pour la première fois. Fou rire assuré !
Le film ne se prend donc pas la tête. Il a décidé d’être bête et méchant
et ça lui va pour le mieux. Ce qui aurait été ridicule dans le premier
devient appréciable dans le deuxième. Objectivement, le film défonce ! Dans tous les sens du terme d’ailleurs,
puisque ça pète de partout, les cadavres, les explosions et les
flingues étant au rendez-vous, le film étant par ailleurs pour le coup
un vrai film d’équipe au contraire du premier qui tournait un peu trop
autour du duo Sly / Statham.
Les acteurs sont donc mieux mis à
contribution. Dans le premier, ça tournait, trop, autour de Stallone de
Statham. Ici, et c’est Van Damme lui-même qui le dit, chaque acteur a
le droit de briller. Ils ont chacun leur petit moment, leur déclaration
qui fait mouche, et on en redemande. On en attendait pas moins et les fans seront aux anges ! En ce qui me concerne, la grande nouveauté de cet opus se nomme bel et bien Jean-Claude Van Damme. Au-delà des savoureuses apparitions de Chuck Norris, c’est bien le "Muscles from Brussels" qui attire l’attention dans un nouveau rôle de méchant. Hélas,
triple fois hélas, notre belge préféré est finalement très peu présent à
l’écran et, pire encore, son personnage ne donnera aucun vrai fil à
retordre à la fameuse équipe de gros bras.
Car si le face-à-face attendu entre Barney Ross et ce Jean Vilain,
a finalement lieu, il manque néanmoins
à Van Damme le temps nécessaire pour construire son personnage, lui
offrir un relief, un statut de parfait challenger et ainsi faire monter
en puissance cette fameuse confrontation finale qui arrive ici,
malheureusement, comme un cheveu sur la soupe. D’autant que du point de
vue de la confrontation stricte, la scène d’action finale, ce corps à
corps Sly contre JCVD, est absolument magistrale. "Anthologique" même !
Au final, ce deuxième opus se révèle bien plus décomplexé que son prédécesseur et
rempli son objectif avec une facilité déconcertante : le fun est là,
immédiat et indéniable ! Mieux, en permettant à des membres de sa team de
faire bande à part, Sylvester Stallone
évite de reproduire les errements du premier volet durant lequel il
suivait chaque personnage pour se perdre dans une surabondance inutile
de caractérisations. Ici, l'autoroute est déjà toute tracée, le
bulldozer paré et il ne manquera plus au spectateur qu'à accrocher sa
ceinture pour apprécier le show.
Finalement, "Expendables 2", avec la présence de JCVD, d’un amusant "Chuck Norris fact", d’une vraie séquence d’action avec Arnorld Schwarzenegger et Bruce Willis
et de punchlines à tout va, s’adresse avant tout aux aficionados du
genre, le brossant dans le sens du poil en lui jetant à la gueule ce
qu’il est venu chercher, ni plus ni moins. D’aucun dirait que ce voyage au pays de la testostérone était
donc particulièrement cool ! Une suite, une fois n'est pas coutume, supérieure au premier !
Le film est donc la dose de plaisir que vous attendiez peut-être cet été. À
l’inverse de certaines suites qui se sont révélées plus ou moins
décevantes, "Expendables 2 : Unité Spéciale" est
l’agréable surprise qu’on n’attendait pas. Si on n’a pas aimé le 1, on
aimera sûrement le 2. Si on a aimé le 1, on adorera très certainement
cette suite. Et puis franchement, voir Stallone, Schwarzenegger, Van
Damme, Willis, Li, et Norris se battre ensemble dans une même séquence,
que demande le peuple ? Le tout parsemé de bonnes rigolades, de
références abondantes, on se retrouve avec le film d’action, et pourquoi
pas la comédie, de cette fin du mois d’août. Et pendant cette période
de canicule, rien de mieux que de retrouver le frais d’une salle de
cinéma pour profiter d’un spectacle qu’on redemanderait volontiers !!!
Cinéma : Des répliquent qui Tuent !!!
Avec l'extraordinaire idée de "Sir"
Sylvester Stallone de remettre au goût du jour les films des années 80,
avec son excellent "Expendables", et maintenant sa suite, il me semblait
normal de vous offrir certaines des plus "belles" répliques qu'il m'est été donné d'entendre !
Il y a certaines répliques qui peuvent tuer un homme ... Ou un film !
Elles sont parfois drôles, ridicules, cultes ou même jouissives. Elles
sont dans des nanars ou des chefs-d’œuvre, elles sont souvent dites par
les habitués du genre : Arnold Schwarzenegger, Bruce Willis, Chuck
Norris, Sylvester Stallone, Clint Eastwood. Voilà une petite vidéo qui
donne un petit aperçu des répliques qui tuent au cinéma.
Voilà retour en image sur quelques petites perles du septième art !!!
Despues de Lucia : Un film au commencement difficile mais qui vire au chef-d’œuvre !!!
Note : 4 / 5
Synopsis :
Lucia est morte dans un accident de voiture il y a six mois ; depuis,
son mari Roberto, et sa fille Alejandra, tentent de surmonter ce deuil.
Afin de prendre un nouveau départ, Roberto décide de s’installer à
Mexico. Alejandra se retrouve, nouvelle, dans une classe. Plus jolie,
plus brillante, elle est rapidement la cible d’envie et de jalousie de
la part de ses camarades. Refusant d’en parler à son père, elle devient
une proie, un bouc émissaire.
Critique :
Après l'électrochoc "Daniel Y Ana" (un frère et une soeur
étaient forcés de jouer dans un porno clandestin), le réalisateur
Mexicain Michel Franco creuse la même veine sismique avec "Despues de Lucia"
qui reprend le dispositif formel des plans-séquences fixes et rigides
avec distanciation extrême pour raconter une histoire au moins aussi
puissante (un père à la recherche de sa fille, disparue). La première
scène (un homme loue une voiture, s'arrête à un carrefour et l'abandonne
en pleine rue) annonce une situation dure. Plus tard, la même image
prend une signification totalement différente mais tout aussi
dramatique. Leur juxtaposition témoigne du style de Franco qui recompose
un puzzle en le compliquant de différents niveaux chronologiques et
propose une incroyable étude de cas sur les thèmes de la culpabilité et
de la vengeance, le tout montré en images denses et crues.
D'ailleurs ceux qui avaient vu le précédent film de Michel Franco risquent de ne pas avoir le même point de vue sur "Despues de Lucia"
que ceux qui le découvrent tel quel. Sur une idée de départ pas si
éloignée (une vidéo amateur clandestine entraîne un engrenage de
violence domestique), ce second long métrage offre un traitement bien
différent. La où le premier tirait sa réussite d’une grande nuance
psychologique, cette nouvelle pellicule y va de manière plus directe. Et c’est
presque un euphémisme.
Pourtant le film prend son temps avant de
vraiment débuter, installant d’abord ses personnages dans une sorte
d’absence quotidienne. Une absence à eux-mêmes et une impossibilité à
communiquer entre eux (première bonne idée : le malheur ne s’abat pas
sur une famille idéale). Puis ça démarre : la première torgnole atterrit
dans la "gueule" de la jeune Alejandra, et là les vannes s’ouvrent. La
violence choque puis se répète, s’amplifie, devient extrême. A la limite
du trop plein, sans nuances, sans guillemets. L’humiliation crève
l’écran, acide, infernale et étouffante. Et le silence de la
protagoniste, qui était jusqu’alors un peu lassant, devient glaçant.
Il y a des débuts qui commencent mal et qui virent au chef d’œuvre,
c’est le cas de ce film. Pas toujours parfait dans la forme, mais avec
un fond et une histoire tellement forte. Très vite, le film révèle ses atouts et devient l'alliance d'une mise en
scène viscérale et d'un script raisonné. L'astuce, c'est de raconter
l'histoire de deux points de vue différents, celui du père qui cherche à
comprendre ce qui s'est passé et celui de la fille qui subit
passivement un calvaire. En égrenant des informations, Franco s'attache à
souligner leurs états émotionnels.
Partant d'un scénario déjà très
elliptique, il élague la rhétorique inutile et amplifie l'impact
tragique d'une histoire éminemment sombre. Le spectateur peut avoir la
sensation d'être pris en otage et pour peu que l'on ne soit pas amateur
des expériences malaisantes de Michael Haneke ("Funny Games"),
vraie référence de Franco, on peut trouver ça insoutenable. Pour
autant, rien ne sert de se voiler la face. D'autant que la cruauté est
telle qu'il n'est pas nécessaire d'enfoncer le clou. "Despues de Lucia"
témoigne d'une vision du monde extrêmement noire. La dernière image,
terrible, prend à la gorge et hante longtemps après la projection.

Ce film est une véritable claque, et il
mérite franchement son prix "Un Certain Regard" à Cannes. L’acteur et
réalisateur britannique Tim Roth, président du jury "Un
Certain Regard", s’est félicité que le cru 2012, composé de 20 films
originaires de 17 pays différents, ait permis de découvrir "une sélection de films extraordinaire dans sa qualité et sa puissance". "Les cinéastes ne nous ont jamais déçus une seule fois! Incroyable!", s’est-il enthousiasmé. Il parle du film comme "d'un véritable chef-d’œuvre !".
Pari donc gagné pour Franco, qui n’en est pas à son coup d’essai et
mérité vraiment de lancer sa carrière internationale avec ce film
bouleversant !!!
Len Wiseman - Total Recall, Mémoires Programmées : Un film d'action musclé et soigné, mais totalement dépourvu d'âme !!!
Note : 2.5 / 5
Synopsis :
Modeste ouvrier, Douglas Quaid rêve de s’évader de sa vie frustrante.
L’implantation de souvenirs que propose la société Rekall lui paraît
l’échappatoire idéale. S’offrir des souvenirs d’agent secret serait
parfait… Mais lorsque la procédure d’implantation tourne mal, Quaid se
retrouve traqué par la police. Il ne peut plus faire confiance à
personne, sauf peut-être à une inconnue qui travaille pour une
mystérieuse résistance clandestine. Très vite, la frontière entre
l’imagination et la réalité se brouille. Qui est réellement Quaid, et
quel est son destin ?
Critique :
Rares sont les remakes qui arrivent à égaler, voire à surpasser l'original, et ce "Total Recall 2012"
ne fait pas partie de ce cercle très fermé. Pourtant réjouissant d'un
point de vue visuel et plutôt bien pensé, le film sombre malheureusement
trop vite du côté du blockbuster lambda. Exit Mars, exit les mutants, exit les effets manuels, exit le
mouchard qu'il faut extirper en se triturant les fosses nasales et
bonjour... la nouvelle prostituée à trois seins ? En
simplifiant au
maximum son intrigue, en expurgeant tout ce qui a fait, en 1990, du film
de Paul Verhoeven une œuvre si particulière et marquante, ce "Total Recall 2012" s'inscrit
dans la droite lignée des ersatz hollywoodiens modernes lavés aux
billets verts et essorés par un traitement numérique et scénaristique
aussi lisse que sans âme.
L'histoire est donc la même que celle du "Total Recall" de 1990, adapté de la nouvelle de Philip K Dick.
Sauf que là, on est dans un monde futuriste totalement ravagé par les
guerres, où deux contrées subsistent. Une Fédération autour de la
Grande-Bretagne et sa colonie, sur l'ancienne Australie. Doug Quaid est un simple ouvrier qui rêve d'une vie plus excitante. Il décide d'aller chez Rekall pour se faire implanter des souvenirs d'agent secret. Sauf que là-bas, on découvre qu'il est déjà agent secret !
Si on est toujours un peu sceptique devant la frénésie hollywoodienne de faire des remakes, il faut reconnaître que ce "Total Recall 2012" ringardise
largement son ancêtre au niveau visuel. L'environnement futuriste est
sublime, parfaitement réalisé et très inventif, comme ce tunnel à
travers la Terre qui relie l'Australie à la Grande-Bretagne en 17
minutes. De la vraie science-fiction qui fait rêver et un monde de demain très crédible, au design magnifique, grâce aux 200 millions de dollars de budget. Une somme qui a aussi été largement dépensé pour tourner des cascades plus explosives les unes que les autres. Le rythme survitaminé de ce remake est parfois épuisant, mais il a le mérite de nous garder en haleine en permanence.
Cependant en éliminant la planète Mars de l'équation, Wiseman et les scénaristes de "Total Recall 2012"
se sont tirés une balle dans le pied. Après une heure, le film commence
sérieusement à dévier de sa trajectoire à cause d'un scénario aux
enjeux limités, franchement stéréotypés et tirés par les cheveux. Le film basculant inexorablement dans le blockbuster de base. A l'opposé d'un "Blade Runner", on ne ressent jamais la vie de cette cité et la dangerosité de
ses bas-fonds. Ainsi, malgré le soin apporté à l'architecture de la
ville futuriste, il semble bien difficile pour le spectateur de se
sentir concerné par le sauvetage de ce monde en péril, par le sort des
personnages qui y gravitent et de se sentir angoissé par les quelques éléments d'anticipation qui émaillent le
long métrage.
![]() |
La sublime Kate Beckinsale |
Le plus gros problème du film est
donc son manque d'identité, autant au niveau du scénario que de la
réalisation. Ainsi, alors que les nombreuses séquences d'action se
retrouvent chargées de références indiscutables ("The Island" de Bay, le "I, Robot" de Proyas,
etc.), ces dernières sont entrecoupées de scènes de dialogues
noyées sous une nuée de lens-flares numériques du plus mauvais goût. Le procédé se révélant ici être un moyen d'apposer à la
va-vite un style au film et de participer, tant bien que mal, à l'effet
dramatique de certaines scènes. Pas
fun et décomplexé pour un sou, le film accuse même un premier degré
désespérant avec une volonté générale et inextinguible des acteurs de "jouer la fin du monde".
Au final, que retenir de ce "Total Recall, Mémoires Programmées"
? Une longue course-poursuite tournée comme un jeu vidéo entre Quaid et
sa chère et tendre (fausse) épouse ponctuée ci et là par des bribes de
dialogues et des pistes de scénario. Certainement aussi les formes de la
très très (mais vraiment très) sexy Kate Beckinsale,
filmée comme une déesse par son réalisateur de mari. Mais on pourra
aussi penser que, mis à part ses nombreuses références au film original
de Verhoeven, cette version 2012 n’offre absolument rien de nouveau ou
d’un tant soit peu original pour valoir le détour.
"Total Recall, Mémoires Programmées" est donc un film sans second degré, qui fait tout péter sans se poser de
questions et en se prenant très au sérieux. Bref, aucun style et aucune
âme. Dommage, car Colin Farell et Kate Beckinsale avaient parfaitement pris le succession de Schwarzenegger et Sharon Stone !!!

Synopsis :
Patrick Orbéra, la cinquantaine, est une ancienne gloire du football qui
a totalement raté sa reconversion. Sans emploi, alcoolique et ruiné, il
n’a même plus le droit de voir sa fille Laura. Contraint par un juge de
retrouver un emploi stable, il n’a d’autre choix que de partir sur une
petite île bretonne, pour entraîner l’équipe de foot locale. S'ils
gagnent les trois prochains matchs, ils réuniront assez d’argent pour sauver
la conserverie de l’île, placée en redressement judiciaire, et qui
emploie la moitié des habitants.
Patrick Orbéra est immédiatement
confronté à un obstacle majeur : transformer des pêcheurs en
footballeurs quasi-professionnels. Il décide alors de faire appel à ses
anciens coéquipiers pour l’aider à hisser le petit club breton parmi les
grands.
Attente :
Olivier Dahan, le réalisateur de "La Môme",
va visiter un genre qu'il n'a pas encore abordé, la comédie. Et pour
mettre toutes les chances de son côté, il a convié quelques pointures du
genre.
Et pour une sélection, c'est une sélection ! La composition de l'équipe d'Olivier Dahan pour son film "Les Seigneurs" promet de sacrées incartades. Dans cette comédie sociale, Franck Dubosc, Ramzy, JoeyStarr, Omar Sy et Gad Elmaleh
interprètent d'anciennes gloires du football ayant abandonné le ballon
rond depuis déjà bien longtemps. Ils ont la coupe de cheveux de
Christophe Duggary ou le geste de vainqueur de Lilian Thuram: auront-ils
seulement leur talent? Pour venir en aide à leur ami Patrick Orbéra (José Garcia),
qui doit prouver au juge qu'il mérite la garde de sa fille, malgré son
alcoolisme et son statut de chômeur, ces vétérans vont de nouveau
endosser un maillot de football. Celui d'une petite équipe bretonne.
Peu habitué du genre, Olivier Dahan change radicalement de registre. Du
dramatique, il passe à celui de comédie pure et dure. On le connaît, en
effet, pour son film "La Môme", pour lequel Marion Cotillard a été récompensée par un Oscar de la meilleure actrice pour son rôle d'Édith Piaf, mais aussi pour "Les Rivières Pourpres 2: les Anges de l'Apocalypse".
La bande-annonce des "Seigneurs" est très courte et sans
réplique culte apparente, les extraits laissent pourtant présager le
meilleur. D'autant que le casting est renforcé par le délicieux
Jean-Pierre Marielle et l'humoriste Le Comte de Bouderbala.
Pour savoir s'ils relèveront le défi de hisser un petit club parmi les
grands, cela se joue dans les salles le 26 septembre 2012 !!!
Pixar - Rebelle : Un Disney génétiquement modifié par des injections d'ADN Pixar !!!
Note : 3.5 / 5
Synopsis :
Depuis la nuit des temps, au cœur des terres sauvages et mystérieuses
des Highlands d’Ecosse, récits de batailles épiques et légendes
mythiques se transmettent de génération en génération. Merida,
l’impétueuse fille du roi Fergus et de la reine Elinor, a un problème…
Elle est la seule fille au monde à ne pas vouloir devenir princesse !
Maniant l’arc comme personne, Merida refuse de se plier aux règles de la
cour et défie une tradition millénaire sacrée aux yeux de tous et
particulièrement de sa mère. Dans sa quête de liberté, Merida va
involontairement voir se réaliser un vœu bien malheureux et précipiter
le royaume dans le chaos. Sa détermination va lui être cruciale pour
déjouer cette terrible malédiction.
Critique :
De Woody et Buzz l'éclair à Wall-E en
passant par Flash MacQueen, où sont les filles ? Si l'on a souvent
reproché à Pixar de ne pas mettre en scène des personnages féminins de
premier plan, des héroïnes fortes, avec cette Rebelle, cette princesse-là, la parité est désormais plus qu'assurée !
Cependant un film de princesse... Tout de suite on pense au prince charmant, aux
fées, au mariage, au nianian et niais, aux paillettes et au "ils se
marièrent et eurent beaucoup d’enfants"... et si pour une fois on
brisait un peu les règles ? Voilà ce qu’est Rebelle, un film qui brise
les règles ses histoires traditionnelles de princesses.
Merida n’a pas de pouvoir, pas de magie
mais des capacités qu’elle a
travaillées comme une personne normale. Elle est entourée d’un super
papa
aussi gentil qu’un ours, une maman très droite dans ses bottes et trois
petits frères gourmands et impossible à arrêter. Ici pas de prince
charmant, mais des prétendants tous ridicules et attachants, des
personnalités fortes et hilarantes !
La bonne idée de "Rebelle" est de situer
l'action dans les Highlands d’Écosse, terres peu explorées dans les
dessins animés et encore moins dans les films d'animation. La mauvaise,
c'est d'avoir négligé un scénario qui s'avère vite convenu et sans
imagination, avec des enjeux au ras des pâquerettes. On ne peut pas nier que le dernier Pixar est une énième merveille visuelle pour le studio, après des sommets comme "Là-haut", "Toy story" et surtout "WALL-E". Même l’insipide "Cars 2" était techniquement resplendissant. Dans "Rebelle",
les reconstitutions organiques des riches contrées d’Écosse sont
splendides, agitées par une caméra virtuelle incessante qui serpente à
toute allure des chemins boisés où viennent s’ériger des rocs massifs.
La mise en scène jouit d’un souffle revigorant, d’autant qu’on s’éloigne
du cadre habituel des productions d’animation. Bien loin devant les
produits de la maison mère, Disney donc, et à des années lumière des
approximations animées de Dreamworks, Pixar épate toujours ! Cependant, à
force de soigner la fluidité de l’animation et de chercher à la mettre
en valeur de façon spectaculaire, l’équipe technique étouffe quelque peu
toute l’écriture du projet qui est en grande souffrance, comme dans bon
nombre de blockbusters américains standards.

"Rebelle" n'est donc pas portée par l'ambition scénaristique qui
magnifiait les pépites du studio. Pourtant, le charme opère. Si "Rebelle" est un Pixar trop Disney
à mon goût,
on retrouve quand même dans ce film beaucoup d’atouts visuels et
humoristiques qui restent très efficaces, et la signature de Pixar. La séquence d’introduction est
étonnante et se termine comme introduisant une fresque héroïque. Tout
le design des personnages comme de cet univers écossais est splendide et
inventif. De même, l’expressivité des ours du film est excellente tant
dans la drôlerie que dans les moments plus dramatiques. Enfin, on rit
assez souvent durant le visionnage et on ne s’ennuie pas une seconde.
Un
voyage extraordinaire au cœur des Highlands sauvages d’Écosse, dans
lequel Merida va vivre les aventures les plus pixaresques qui soient !!!
Des Hommes sans Loi : Un film de gangsters très classique avec de petites touches de nouveauté !!!
Synopsis :
ACAB (All Cops Are Bastards) : l’Italie passéeau scanner du ras-le-bol social afin de montrer les démons qui la rongent !!!
Note : 4 / 5
Synopsis :
Batman - The Dark Knight Rises : Une conclusion épique qui referme en beauté le livre des aventures du Batman de Nolan !!!
Note : 4 / 5
Synopsis :
Cependant, s'il y a un point sur lequel ce dernier volet surpasse son prédécesseur, ce sont les personnages. Bane est l'une des excellentes surprises de ce volet.
La promotion l'a soigneusement laissé dans l'ombre, le présentant
essentiellement sous l'aspect d'une brute épaisse. Dans le film, on
découvre un méchant à la fois aristocratique et sanguinaire, violent et
méthodique. Il ambitionne de faire de Gotham une nation à part entière,
dans un délire anarchiste orchestré de main de maître.
"Batman Begins" (2005) revisitait avec brio le cheminement initiatique et légendaire du "Chevalier noir" créé par Bob Kane en 1939, autant "The Dark Knight" (2008) était clairement une œuvre de la démesure, surgi du chaos,
dominée par l'interprétation hallucinée du Joker (le regretté Heath
Ledger). Avec "The Dark Knight Rises", au contraire, le réalisateur d'Inception
réunit toutes les pièces d'un puzzle narratif patiemment mis en place
depuis sept ans. Il les rassemble en une fresque époustouflante, un digne triptyque cinématographique quasi mythologique.
Cecilia Rouaud - Je me suis fait tout
petit : Du déjà-vu en apparence qui cache une œuvre réellement
emballante !!!
Skyfall : Le retour tant attendu de l'agent 007 !!!
Synopsis :
L'âge de glace 4 - La dérive des continents : Un film d'animation dont le niveau ne baisse pas d'un poil !!!
Synopsis :
1931. Au cœur de l’Amérique en pleine Prohibition, dans le comté de
Franklin en Virginie, état célèbre pour sa production d’alcool de
contrebande, les trois frères Bondurant sont des trafiquants notoires.
Jack, le plus jeune, ambitieux et impulsif, veut transformer la petite
affaire familiale en trafic d’envergure. Il rêve de beaux costumes,
d’armes, et espère impressionner la sublime Bertha. Howard, le cadet,
est le bagarreur de la famille. Loyal, son bon sens se dissout
régulièrement dans l’alcool qu’il ne sait pas refuser. Forrest, l’aîné,
fait figure de chef et reste déterminé à protéger sa famille des
nouvelles règles qu’impose un nouveau monde économique. Lorsque Maggie
débarque fuyant Chicago, il la prend aussi sous sa protection. Seuls
contre une police corrompue, une justice arbitraire et des gangsters
rivaux, les trois frères écrivent leur légende : une lutte pour rester
sur leur propre chemin, au cours de la première grande ruée vers l’or du
crime.
Attente :
Présenté en Sélection Officielle à Cannes, sur un scénario du musicien australien Nick Cave (chanteur, auteur et compositeur du groupe Nick Cave and the Bad Seeds), John Hillcoat signe un film de gangsters rural au temps de la prohibition. John Hillcoat (le réalisateur de "La route") et Nick Cave ont l'habitude faire équipe ensemble. De préférence dans des films de genres comme "The proposition", un western australien, ou "Ghosts of the civil dead". Cette fois-ci, les deux hommes se sont intéressés à un roman, "Pour quelques gouttes d'alcool"
qui retrace l'histoire mi-réelle mi-imaginaire des
grands oncles de l'auteur, contrebandiers dans les années 1930.
Le film a pour originalité de sortir les gangsters de la ville car
l'action se déroule dans un petit comté proche de Chicago où la plupart
des fermiers fabriquent avec leurs cultures de l'alcool de contrebande
qui va, entre autres, se retrouver dans les speakeasy de la
ville. Le trafic est une tradition locale qui ne gêne personne. Jusqu'au
jour où un flic zélé décide de prendre sa commission. Les frères
Bondurant résistent et vont dès lors trouver sur leur route un ennemi
capable des pires ruses, l'agent spécial Rakes.
Emmené par Tom Hardy, Shia LaBeouf, Jason Clarke, Jessica Chastain, Guy Pearce, Mia Wasikowska et Gary Oldman, le long métrage a comme autre originalité d'ajouter des éléments du western au film de gangsters. Fait rare, John Hillcoat et Nick Cave
ont particulièrement travaillé le rôle de Jessica Chastain afin de
créer un personnage féminin un peu plus consistant que dans les autres
films de gangsters.
Si le pitch paraît original (des "péquenauds gangsters"), il semblerait que son traitement, lui, le soit bien moins.
John Hillcoat semble avoir eu le malin plaisir de nous ressortir tous
les clichés du genre : la rue désertée par ses habitants avant le
règlement de comptes, la veillée au coin du feu, le gros mafieux qui
abat son second.
Cependant, après avoir recueilli un maximum de news lors du festival, "Des hommes sans loi" semble avoir deux atouts majeurs. Le premier gros atout du film est le personnage de Forrest Bondurant
interprété par Tom Hardy. L'aîné de la fratrie est un colosse, un homme
qui a résisté à tout (la maladie, la mort...) et se croit invincible.
Il défend les intérêts de sa famille avec une puissance rentrée qui
force le respect. Ce personnage est à lui seul une légende et les
moments où il est à l'écran emportent le spectateur. Tom Hardy
fait de lui une interprétation toute en finesse : il laisse percer une
douceur derrière la bestialité de l'homme qui le rend très attachant.
C'est d'autant plus remarquable que le comédien n'a que quelques phrases pour défendre son
personnage.
A ses côtés, Shia LaBeouf, deuxième gros atout du film,
livre une composition étonnante. Benjamin aux frêles épaules, il peine à
rivaliser avec ses costauds aînés et compense avec la parole. Jack Bondurant
est un héros d'aujourd'hui : un type qui embobine les autres, fait plein
de plans sur la comète et rêve de bling-bling. En 2012, il serait
trader. En 1930, sa maîtrise du langage ne lui sert qu'à séduire une
femme. John Hillcoat montre assez subtilement que l'époque n'est pas aux
mots et qu'elle pourrait perdre ce personnage hors du temps.
Au final, si "Des hommes sans loi" n’étonne pas par son scénario ou sa mise en scène, le jeu des
acteurs, la réalisation maîtrisée et la musique font de ce film un pur
moment de cinéma. Et si John Hillcoat ne réussit pas à renouveler le genre, il le dépoussière
le film certainement !!!
Note : 4 / 5
Synopsis :
ACAB, ou “All Cops are Bastards”, était un slogan initialement utilisé
en Angleterre dans les années 1970 par les skinheads. Rapidement il
s’est propagé dans les rues et les stades, propices aux guérillas
urbaines.
Cobra, Nero et Mazinga sont 3 "flics bâtards" qui, à force
d’affronter le mépris quotidien, ont pris l’habitude d’être les cibles
de cette violence, reflet d’une société chaotique dictée par la haine.
Leur unique but est de rétablir l’ordre et de faire appliquer les lois,
même s’il faut utiliser la force !!!
Critique :
ACAB (pour All Cops Are
Bastards) raconte avec une franchise brutale la vie d’une unité de CRS italienne ("La celeria")
tout en essayant de montrer comment des êtres humains peuvent exercer un métier aussi sordide et ingrat. Pour un salaire de misère, ils
servent de tampon entre les citoyens et les institutions, absorbant
toute la haine et la colère d’une société sous pression.
Pour se
préserver, les CRS font preuve entre eux d’une solidarité à toute
épreuve, mais aussi à double tranchant : comme dans un gang, quiconque
manque de loyauté est exclu.
L’idéologie est également un soutien, comme
le signifie ouvertement le plus dur d’entre eux, joué par un Pierfrancesco
Favino, l’un des piliers de Romanzo criminale, tout simplement sublime. L’iconographie
mussolinienne dont il s’entoure, son discours semi-xénophobe et ses méthodes
le rapprochent de ses ennemis néonazis. La seule différence, c’est que
les flics sont du côté de la loi et qu'ils sont surtout intolérants contre les étrangers non-intégrés.
Sur ces dix dernières années, seul le cinéma britannique ("This is England", "Hooligans") décrivait la violence et l’embrigadement fasciste avec réalisme. Le film coup de poing ACAB,
pur produit d’un cinéma bis qui frôle le métrage ultra violent et la
critique sociale dissonante, vient rejoindre les rangs très resserrés de
ces films nouveau visage qui viennent perturber un quotidien
cinématographique souvent mou du genou. Ce cinéma, capable d’aller
titiller des sujets complexes, de prendre la violence à bras le corps
tout en racontant une histoire captivante avec une mise en scène des
plus attractives, se fait rare.
Stefano Sollima (fils d’un réalisateur
célébré dans les années 60 pour des fameux westerns spaghetti,
ex-reporter de guerre et réalisateur de la fameuse série italienne "Romanzo Criminale")
est le réalisateur. Un réalisateur qui n’a pas froid aux yeux, nouveau visage d’un
cinéma qui détourne ses propres codes pour se jeter dans un monde brut
d’ambiguïté et de vérités, multipliant les discours et les
illustrations. ACAB est avant tout un premier long métrage proprement géré, au sens physique du terme.
Une superbe photographie rejoint avec grâce une bande son rock (Pixies,
White Stripes, Kasabian) qui nous rappelle le style britannique.
Sollima n’hésite pas à verser dans la noirceur pour mieux nous enfoncer
dans le siège, utilise des plans de resserrés (le plan final en est
l’illustration parfaite), les allégories (l’État n’est jamais visible
ici, il est un mur).
![]() |
Pierfrancesco Favino |
Donc si ACAB possède un fond politique très marqué, il
reste avant tout un film de genre terriblement efficace. Un polar sec,
brut de décoffrage, qui nous plonge au cœur de l’action aussi
efficacement qu’un documentaire. Rien d’étonnant vu que le cinéaste a d’abord
été reporter en zone de guerre !
Tous les acteurs sont ici excellents, à commencer par Pierfrancesco Favino, gueule du cinéma italien déjà remarquée dans "Romanzo criminale" (le film et non la série)
et quelques seconds rôles hollywoodiens. Il trouve sans doute là l’un
des meilleurs rôles de sa carrière. Il n’hésite pas à se jeter dans des courants si violents que nos repères moraux s’y noient. Pour sa performance et celle de ses
camarades Filippo Nigro, Marco Giallini, Andrea Sartoretti et Domenico
Diele, pour la mise en scène haletante de Stefano Sollima, pour le fond
et pour la forme, ACAB est un véritable film matraque !
Avec ses héros à la fois attachants et dérangeants, "A.C.A.B." a
l'étoffe d'un grand film d'action et d'une réflexion intelligente sur le
fascisme ordinaire. Pour son premier long-métrage, le fils du réalisateur Stefano Sollima frappe très fort avec
ce film-matraque, un des rares, et peut-être même le seul, à prendre
pour héros des CRS (du moins leurs équivalents transalpins).
A travers
les portraits torturés de ces flics de "seconde zone" mais de première
ligne, Stefano Sollima passe l’Italie au scanner du ras-le-bol social
pour nous montrer ses démons. Le fascisme renaissant et le racisme
ordinaire apparaissent, véritables tumeurs malignes, dont quelques
métastases sont déjà visibles en France et ailleurs. Filmée avec une
virtuosité époustouflante, la hargne populiste est ici un personnage à
part entière.
Derrière cette escouade de CRS à la matraque facile, se dessine le portrait au vitriol d'une Europe en déshérence. En se gardant de tout
jugement subjectif, ACAB décrit une société italienne rongée par la
haine. La mauvaise nouvelle, c’est qu’elle ressemble en tout point au
reste de l’Europe, et c'est là toute la force du film ! Tout en les dénonçant, on sent que le cinéaste est fasciné par ses personnages. Comme nous, d’où un certain malaise !!!
Note : 4 / 5
Synopsis :
Il y a huit ans, Batman a disparu dans la nuit : lui qui était un héros
est alors devenu un fugitif. S'accusant de la mort du procureur-adjoint
Harvey Dent, le Chevalier Noir a tout sacrifié au nom de ce que le
commissaire Gordon et lui-même considéraient être une noble cause. Et
leurs actions conjointes se sont avérées efficaces pour un temps puisque
la criminalité a été éradiquée à Gotham City grâce à l'arsenal de lois
répressif initié par Dent.
Mais c'est un chat, aux intentions obscures, aussi rusé que voleur qui va tout bouleverser. À moins que ce ne soit l'arrivée à Gotham de Bane, terroriste masqué, qui compte bien arracher Bruce à l'exil qu'il s'est imposé. Pourtant, même si ce dernier est prêt à endosser de nouveau la cape et le casque du Chevalier Noir, Batman n'est peut-être plus de taille à affronter Bane.
Mais c'est un chat, aux intentions obscures, aussi rusé que voleur qui va tout bouleverser. À moins que ce ne soit l'arrivée à Gotham de Bane, terroriste masqué, qui compte bien arracher Bruce à l'exil qu'il s'est imposé. Pourtant, même si ce dernier est prêt à endosser de nouveau la cape et le casque du Chevalier Noir, Batman n'est peut-être plus de taille à affronter Bane.
Critique :
Attendu comme le messie, le
troisième et dernier volet de la saga de Nolan se devait d'être
mythique. Et c'est bien ce qu'il est ! Cependant autant se le dire de
suite, bien que spectaculaire, épique et bien au-dessus de ce qu'on a pu
voir actuellement, ce troisième opus est et restera au-dessous de son
prédécesseur "Batman, The Dark Knight : Le Chevalier noir".
Bien que l’esprit et l'ambiance restent les même, "The Dark Knight Rises" est à regarder avec un œil totalement différent.
Ne recherchez pas à retrouver la touche qui a fait du second volet un
chef-d’œuvre, mais il faut le regarder en recherchant les qualités de
cette conclusion. Et des qualités, "The Dark Knight Rises" en contient à foison !
"The Dark Knight Rises" doit donc composer avec les attentes engendrées par le deuxième volet : "Batman, The Dark Knight : Le Chevalier noir" était un véritable bijou narratif dans
lequel on suivait les parcours de Batman, du Joker, du commissaire
Gordon, de Harvey Dent, de la pègre et de Rachel Dawes sans même
réaliser les transitions, dans une éprouvante chasse à l'homme dont les
règles changeaient constamment. Il a placé la barre très haute pour
son successeur.
Trop haut peut être : si "The Dark Knight Rises" réussit à conserver
ce même univers noir teinté d'humour, et offre des moments de génie
scénaristiques et visuels, il s'égare à plusieurs reprises en
digressions émotionnelles peu convaincantes. L'intrication des parcours
et points de vue des différents personnages est moins évidente, et
Batman lui-même est à maintes reprises délaissé au profit de personnages
secondaires (John Blake en tête).

En plus
d'endiguer ces menaces de chaos social et de destruction massive, Batman
devra affronter en combat singulier un adversaire physiquement bien
plus fort que lui. Autant dire que le Joker paraît aussi menaçant
qu'un chaton à côté de Bane (même s'il est imbattable du point de vue du
charisme). Autre excellente surprise : Selina Kyle. Anne
Hathaway est parvenue à s'approprier le personnage de Catwoman et à lui
donner une identité inédite. Marginale, irrévérencieuse, mue par l'appât
du gain, elle possède des codes moraux très personnels et un sens de la
répartie inimitable. Quant au reste du casting, il est absolument
impeccable. Christian Bale, Morgan Freeman, Michael Caine, Gary Oldman,
Joseph Gordon-Levitt livrent des performances magiques.

C'est sans
doute pour cela que le film fait montre d'une incomparable fluidité, d'une profondeur thématique certaine (terrorisme et crise
financière de 2008 sont au centre du film), et d'une belle épaisseur
psychologique pour tous les personnages qu'il met en scène. Et comme
pour les deux précédents volets, le cinéaste britannique ne fait pas un
film de superhéros. Il élargit la focale.
Nolan n'a pas céder le moindre pouce de terrain. Bien au contraire, il va au terme de sa vision, ayant le mérite d'aller jusqu'au bout de la logique initiée avec "Batman Begins" et transcendée par "The Dark Knight" : montrer que le dépassement de soi, l'héroïsme, est humainement insoutenable parce qu'inhumain.
Au final, "The Dark Knight Rises" reste un film exceptionnel, impressionnant, terrassant même ! Une sorte de fureur visuelle qui s'étend sur 2h45, qui atteint des
sommets épiques et qui propose un scénario ingénieux et méandreux. Une
excellente conclusion à la saga qui, à l'image du premier volet,
s'attarde particulièrement sur la psychologie des personnages !!!

Note : 3.75 / 5
Synopsis :
Plus rien ne retient Yvan à Paris. Sa femme l’a quitté pour vivre en
Thaïlande. Ses filles, adolescentes, ont choisi d’habiter chez sa sœur Ariane,
aussi angoissée qu’admirable. Yvan est prêt à partir… quand débarquent dans sa
vie la belle Emmanuelle, qui fait des enfants comme elle tombe amoureuse, et
Léo, le petit garçon que sa femme a eu avec un autre. Yvan va devoir changer
ses plans.
Critique :
Il faut se méfier du titre du premier long-métrage de Cécilia Rouaud, "
Je me suis fait tout petit".
La chanson du même nom de Georges Brassens n'y est pas chantée une seule fois,
et ce qu'elle raconte, l'histoire d'un homme qui s'écrase par amour pour une
"poupée", n'a pas grand-chose
à voir, a priori, avec le propos du film. Et pourtant, de
l'amour, une poupée, des écrasements, on en trouve à foison dans cette drôle de
comédie dramatique.
De l'amour : Yvan (Denis Ménochet) aimait plus que de raison sa femme,
dont le départ pour la Thaïlande
l'a laissé dévasté, jusqu'à ce qu'une jolie passante, Emmanuelle (Vanessa
Paradis), réveille son palpitant endurci. Une poupée : c'est l'objet que
trimballe sans cesse Léo, le petit garçon qu'a conçu avec un autre homme
l'ex-épouse d'Yvan. Professeur bougon et père défaillant, Yvan écope de la
garde de Léo, abandonné par sa mère, mais rechigne à s'en occuper, lui qui a déjà confié à sa sœur l'éducation de ses
deux filles. Des écrasements : on tombe beaucoup ici - dans les pommes, sur le
caniveau, dans les bras d'autrui, sur la tête et j'en passe.
On tombe tant et si bien que la recomposition de cette famille ô combien
éclatée s'avère moins prévisible et plus mouvementée que le début du film,
plutôt sage, ne le laissait présager. Irrattrapable, même par Emmanuelle qui
déploie des trésors de légèreté pour l'extraire de sa pesanteur triste et lourdaude, Yvan chute et
rechute sans cesse, bambin boudeur prisonnier d'un corps d'adulte, et de ce
fait bien incapable de veiller sur le moindre marmot.
Le coup du père largué, tendance ours abattu, qui reprend goût à la
vie, à l'amour, et tutti quanti, grâce à une poupée qui ne dit pas non : la
recette sentimentale de" Je me suis fait tout petit"
n'est pas neuve. Pourtant, comme Denis Ménochet, on est sensible au charme
bohème de Vanessa Paradis retrouvée et au petit grain de folie de Léa Drucker,
qui tire, une fois de plus, son épingle du jeu en frangine phobique mais qui se
soigne.
Un premier film d'une infinie justesse qui fait la part belle à
d'excellents comédiens. A commencer par Denis Ménochet, magistral et à qui le
cinéma français doit désormais donner un paquet de premiers rôles. Prodigieux
de charisme et de virilité fragile, Ménochet impose sa stature de un premier
rôle atypique. Son jeu, tout en nuances,
imprègne pour longtemps la rétine. Et son duo avec la belle inconnue fantasque (Vanessa
Paradis, très drôle) fait oublier le tempo inégal de cette jolie romance.
Malgré quelques clichés et une légère naïveté, ce
premier film doit beaucoup à la fraîcheur de ses interprètes. " Je me suis fait
tout petit" est
la métaphore parfaite d’une aspiration vers le sol, où se mêlent le burlesque
et le tragique, qui contribue paradoxalement à tirer le film vers le haut !!!
Synopsis :
23ème film de la franchise, Skyfall est aussi la 23ème mission à haut
risque confiée à James Bond, l'agent double zéro le plus célèbre au
monde. Seulement, cette fois, la mission est un peu particulière.
Il va
devoir prouver sa loyauté envers M à l'heure où le passé de celle-ci
revient la hanter. Une mission d'autant plus périlleuse que le MI-6 est
attaqué et qu'il va devoir identifier et détruire la menace. Quoi qu'il
lui en coûte !
Attente :
Le coup d'envoi du vingt-troisième épisode de James Bond est donné. La première bande-annonce se veut donc plus que marquante. Le premier teaser s'ouvre sur l'examen psychologique du héros, visiblement au cœur d'une enquête, sous forme de réponses-réflexes : "Pays ? Angleterre. Meurtre ? Profession. Skyfall ? Classé."
Le mystère autour du titre reste entier, d'autant que l'ombre du méchant Javier Bardem en est encore absente (à moins que ce ne soit cet individu chevelu devant les flammes). Cependant la réponse viendra en
temps et en heure, à juste titre. La mission de cette première bande-annonce est de
confirmer que l'arrivée d'un metteur en scène oscarisé, chose inédite
dans l'histoire de la série, n'écorchera pas le capital adrénaline du
film d'action, tout en apportant de la profondeur à la franchise.
À ce jeu-là, le studio ne lésine pas sur les moyens. Dans un montage cut
dynamisé par une musique militaire se succèdent des fusillades, des
chutes et des explosions dans des décors exotiques et urbains. Outre un
petit aperçu d'une scène sensuelle, la bande-annonce frappe fort avec
l'image d'un train qui traverse un plafond et une dernière ligne droite ultra-rythmée.
En octobre
prochain, Skyfall
tentera de nous faire oublier Quantum of Solace, et de renouer avec
l’exaltation du reboot Casino Royal, dans lequel Daniel Craig, sans nul
doute possible, s'est montré le meilleur Bond depuis Sean Connery. On y croit dur comme fer, pour une
simple raison : Sam Mendes. Si le réalisateur d’American Beauty n’est
guère habitué au genre d'action, on lui fait une confiance quasi aveugle
pour le ton, le récit et la solidité narrative et, bien sûr, les
performances d’acteurs.
![]() |
Daniel Craig et l'Aston Martin DB5 de 1963 ! |
De plus, il semblerait que la sensibilité artistique de Sam Mendes se porte vers un positif retour aux sources. En effet, Skyfall
use de la fibre nostalgique. Et ce n'est pas la dernière photo dévoilée
du film qui viendra prouver le contraire. En effet, on peut y voir Daniel Craig, toujours impeccable dans son costume de 007, poser devant une Aston Martin DB5, la même que conduisait Sean Connery dans Goldfinger !
Un superbe modèle collector, certainement prêtée par la marque britannique ou sortie d'un musée James Bond,
qu'on espère ne pas voir abîmer comme a pu l'être dans Casino Royale ou
Quantum of Solace la nouvelle génération d'Aston Martin chère à James Bond ! L'œil averti remarquera que le mimétisme a été poussé jusqu'à
l'immatriculation du bolide qui est strictement identique au modèle de Goldfinger. Ce clin d'œil de Sam Mendes au passé de l'agent 007 annonce un film plein de surprises.
Casino Royale était, à mon sens, tout
simplement le meilleur opus de la série sur ces trente dernières années,
ce que la saga perdait en épate, elle le gagnait en profondeur. Espérons que le triptyque Craig-Barden-Mendes permette de surpasser ce précédent et excellent opus !!!
(Sortie prévue le 26 octobre 2012)
Note : 4.5 / 5
Synopsis :
Souvent hilarants, ces nouveaux protagonistes secondent parfaitement nos héros historiques sans en entacher la lumière.
Chacun des trois larrons continuent donc d'évoluer tranquillement vers la
paternité, la romance ou la bêtise. Quant à Scrat, c'est simple : chaque apparition
de la bestiole et le moindre bruitage qui lui est associé forcent le
rire. Fonctionnant comme des ellipses humoristiques, les mini-séquences
avec la mascotte de la saga sont toujours aussi irrésistibles et
relancent l'intrigue en place.
Kevin Macdonald - Marley, The definitive story : L'homme derrière la légnede !!!
Note : 4.5 / 5
Synopsis :
The Raid : Une pellicule sauvage, violente et baroque...véritable hommage du genre !!!
Note : 4.5 / 5
Synopsis :
Les acteurs sont impressionnants. Dans ce premier rôle d’apothéose, Iko Uwais, maître du Pencat silat, déjà vedette de Merantau,
le premier film de Gareth Evans, est impressionnant d’agilité animale,
sans pour autant donner dans la bestialité primaire. Il s’agite
magnifiquement dans un collectif de prouesses physiques où le plus grand
moment demeure un "plan à trois" stupéfiant, entre lui, son frère et
l’un des bras droits du grand truand, une machine à tuer contre laquelle
il faut bien être deux pour éteindre la frénésie reptilienne. La scène,
d’une sauvagerie impitoyable, s’inscrit parmi les plus beaux moments
d’arts martiaux au cinéma !
David Cronenberg - Cosmopolis : Un des films les plus intellectuellement stimulant de cette dernière décennie...Wouaouh !!!
Note : 4.5 / 5
Synopsis :
Blanche-Neige et le Chasseur : Une version dark du conte des frères Grimm unique en son genre !!!
Note : 4 / 5
Synopsis :
Le spectacle est assez ahurissant, les costumes et les effets spéciaux sont sublimes de raffinement et, tout comme dans "Le Seigneur des anneaux", les scènes de bataille sont épiques et d'une grande puissance dramatique (même si la dernière laisse un arrière-goût d'inachevé). Un spectacle donc qui demeure un magnifique livre d'images cruelles et
enchanteresses (notamment la forêt des fées), porté par le souffle romanesque dont sont faites les
plus grandes épopées.
Men in Black 3 : Un cocktail d'ironie pop qui en fait le meilleur de la série !!!
Note : 4 / 5
Synopsis :
Moonrise Kingdom de Wes Anderson : Le film attendu du mois !!!
Synopsis :
Synopsis :
Alors que Scrat poursuit inlassablement son gland avec toujours autant
de malchance, il va cette fois provoquer un bouleversement d’une ampleur
planétaire…
Le cataclysme continental qu’il déclenche propulse Manny,
Diego et Sid dans leur plus grande aventure. Tandis que le monde bouge
au sens propre du terme, Sid va retrouver son épouvantable grand-mère,
et la petite troupe va affronter un ramassis de pirates bien décidés à
les empêcher de rentrer chez eux !
Critique :
Autant le dire tout de suite, si la critique de la presse mais
également du public a été moins bonne au fur et à mesure que passaient
les années, l'Âge de Glace 4 pourrait bien relancer la machine produite
par Blue Sky et la Twentieth Century Fox. En effet, dès le début du
film, on retrouve notre fidèle Scrat (toujours aussi obsédé par sa
noisette) qui va provoquer la division de l'unique terre en plusieurs
continents et ainsi séparer Manny et ses deux amis (Sid et Diego) du
reste de leur famille.
Durant cette folle introduction, plutôt
anecdotique, on reste ébahit
devant le graphisme du film. Époustouflant, fluide et rapide, il nous replonge
vitesse grand V dans cette nouvelle épopée préhistorique, qui parvient à
tirer le meilleur des ingrédients (pourtant connus) de la saga.
Ainsi "La dérive des continents" reprend les fondamentaux,
au travers de la relation humoristico-familiale que forme Manny, Diego
et Sid, les folies de Scrat pour sa noisette et un scénario qui
s'adresse autant aux grands qu'aux petits. Cependant, ce qui fait la
force de cet opus, c'est sa valeur ajoutée.
Si le trio continue à nous enchanter, les vraies
surprises sont à aller chercher du côté des nouveaux protagonistes. Entre Mémé, l'irascible grand-mère aux mauvaises
manières de Sid et la bande de pirates emmenée par un grand singe, les
scénaristes ont imaginé un bestiaire inédit qui a totalement sa place
dans l'univers.

Le photo réalisme et les prouesses technologiques ne cessent d'être repoussés à chaque film, on reste babas devant les spectaculaires séquences de tempête, d'éboulements et de combats. Tout simplement époustouflant !
Ne tombant jamais dans le gnangnan,
"L'âge de glace 4" est l'une des rares productions de cette catégorie à
contenter aussi bien les adultes que les enfants. Un numéro 4 qui ne
fait pas honte à ses prédécesseurs, ce qui relève presque du miracle à
Hollywood ! L'âge de glace 4 : la dérive des continents est un bon moment d'action et d'humour au rythme frénétique et jamais barbant !!!
Note : 4.5 / 5
Synopsis :
La place de Bob Marley dans l’histoire de la musique, son statut de
figure sociale et politique et l’héritage qu’il nous laisse sont uniques
et sans précédent. Ses chansons délivrent leur message d’amour et de
tolérance, de résistance à l’oppression, et transcendent les cultures,
les langues et les religions aujourd’hui encore, avec la même force que
lorsqu’il était en vie.
En collaboration avec la famille de l’artiste (qui a ouvert ses archives privées pour la première fois), Kevin
Macdonald a réuni une mine d’informations, des images d’archives
rarissimes et des témoignages poignants qui interrogent le phénomène
culturel tout en dessinant le portrait intime de l’artiste, depuis sa
naissance jusqu’à sa mort en 1981, faisant définitivement de MARLEY le
film documentaire de référence, au moins pour les 30 années à venir.
Critique :
Grâce à la coopération de la famille Marley et à une soixantaine
d'interviews, on approche la complexité de l'homme, ses blessures,
l'amour de son pays, son aura spirituelle (il fut le porte-parole du
mouvement rastafari), son courage et son pacifisme militant. Marley
est un puissant film hommage, honnête et respectueux dans son approche
politique, spirituelle et musicale sur l’une des plus grandes icônes du
XXe siècle. Il fourmille d’anecdotes toujours intéressantes grâce à ces
images d’archives personnelles, d’enregistrements de concerts, de
photographies inédites, d’interviews fortes de Bob Marley lui-même, de
sa famille, de ceux avec qui il a travaillé, et même d’une de ses
amantes (qui fut élue miss Monde en 1976 et avec laquelle il a eu un
enfant Damian).
Les
qualités du film ne sont pas seulement à attribuer au sujet, mais aussi
à son réalisateur, passionnément fasciné par l'Afrique. Kevin
Macdonald (notamment réalisateur du sublime "Le dernier Roi d’Écosse") a su se réapproprier tout ce matériel pour redonner vie en
demi-teinte à cet artiste, né d’une mère afro-jamaïcaine et d’un père
blanc d’origine anglaise, capitaine de la Royal Navy, qu’il a à peine
connu. Il mêle ainsi avec talent les réminiscences des uns et des autres
qui se contredisent encore aujourd’hui, sa grande passion pour le
football et ses nombreuses relations amoureuses avec lesquelles cet
homme plutôt timide et réservé a reconnu 11 enfants de 7 femmes
différentes dont son épouse Rita Marley.
Le
cinéaste lui-même endosse le rôle d'acteur-observateur candide, enivré,
mais pas dupe, par la beauté de la Jamaïque, le charisme du chanteur et
de ses femmes. Avec
un regard distancé et rationnel, face à la légende et le mysticisme du
rastaman, Macdonald ne se laisse jamais dépassé par son sujet, et il
retrace la vie électrisante de la star dans sa complexité et ses contradictions (notamment politique), voir même dans sa fragilité.
Ainsi, loin
des clichés du rasta gavé de fumette, on apprend (avec étonnement)
qu'il aimait composer très tôt le matin, qu'il buvait beaucoup de jus
de fruits, qu'il gardait sa maison toujours ouverte à quiconque voulait
entrer, sans pour autant qu'il y règne le bazar. Plus étonnant encore,
on le découvre en papa sévère et peu concerné, aux démonstrations
affectives restreintes, aux dires de ses enfants. Lui qui donne tant aux
autres ne fait pas de même avec les siens. Et de constater que le
mariage n'était pour lui qu'un rite sans réelle implication émotionnelle
au vu de ses innombrables maîtresses (et non moins innombrables enfants
illégitimes).
De nombreux moments forts et poignants charpentent ce documentaire, comme une version au piano, inédite, inconnue et déchirante, de "No Woman, No Cry" interprété par Peter Tosh. Ou encore la séquence où le demi-frère blanc de Bob Marley écoute les paroles de "Cornestone" et en comprend la signification, cri de désespoir et de tristesse.
Portrait imparable, sans concession, rythmé par les témoignages des proches, "Marley" se déguste avec un plaisir non feint, et ceci même si on n'est pas un fan !!!
Note : 4.5 / 5
Synopsis :
Au cœur des quartiers pauvres de Jakarta, se trouve une citadelle
imprenable dans laquelle se cache le plus dangereux trafiquant du pays.
Une équipe de policiers d’élite est envoyée donner l’assaut lors d’un
raid secret mené aux premières lueurs du jour. Mais grâce à ses indics,
le baron de la drogue est déjà au courant et a eu amplement le temps de
se préparer.
A l’instant où le groupe d’intervention pénètre dans
l’immeuble, le piège se referme : les portes sont condamnées,
l’électricité est coupée et une armée d’hommes surentrainés débarque.
Piégés dans cet immeuble étouffant, les policiers vont devoir se battre
étage après étage pour avoir une chance de survivre.
Critique :
Perdus dans un dédale de corridors, livrés à eux-mêmes sans possibilité
de renforts et pris en chasse par une horde de fous furieux adeptes de
la machette, les policiers du Raid sont rapidement en état
d'urgence. Rarement on avait vu une première partie aussi intense dans
ses gunfights et sa science de l'espace.
Gareth Evans a digéré les
longs-métrages de John Carpenter, Tsui Hark, John McTiernan, John Woo ou
encore Sam Peckinpah pour accoucher d'une oeuvre toute personnelle. En
plongeant ses héros dans l'obscurité, le réalisateur fait naître un
crescendo d'angoisse avant un déferlement continu d'assauts et de
fureur.
Prenant ainsi les grosses descentes à la Sam Peckinpah, des gunfight décérébrés
à la John Woo, des combats de jeu de plateformes complètement dingues à
la Ong Bak ou encore toute la violence d’un Old Boy, et il en a obtenu le phénoménal The raid. Un melting-pot de tout ce qui s’est fait de mieux dans l’action ces 30
dernières années. Pourtant, malgré toutes ses références, The raid ne se contente pas de
respecter un cahier des charges à la lettre. Il s’impose comme un action movie qui deviendra culte en proposant avec générosité et brio tout ce dont on rêvait
de retrouver en un seul film de ce genre-là, à savoir une surenchère de
tension, d’action et d’émotion qui fait grimper l’adrénaline et la
jubilation au paroxysme de l’excitation.
D’emblée, The Raid
redonne place aux corps, transpirant et suintant, exsangues et
meurtris d’un effort intense et d’une sollicitation extrême. On
redécouvre alors l’amplitude du plan-séquence et du plan large, leur
faculté à injecter de l’enjeu dans un espace, aussi restreint soit-il. Un choix à
double sens, au profit de combats animés d’une réelle dynamique des
corps mais aussi de la gestion d’un espace unique qui gagne en
cohérence, en repères qui ne perdent jamais le spectateur.

Déclaration d'amour au cinéma d'action le plus pur possible, "The Raid"
est un festival d'impressionnantes scènes de virtuoses combats !!!
Note : 4.5 / 5
Synopsis :
Dans un New York en ébullition, l'ère du capitalisme touche à sa fin.
Eric Packer, golden boy de la haute finance, s’engouffre dans sa
limousine blanche. Alors que la visite du président des Etats-Unis
paralyse Manhattan, Eric Packer n’a qu’une seule obsession : une coupe
de cheveux chez son coiffeur à l’autre bout de la ville. Au fur et à
mesure de la journée, le chaos s’installe, et il assiste, impuissant, à
l’effondrement de son empire. Il est aussi certain qu’on va
l’assassiner. Quand ? Où ? Il s’apprête à vivre les 24 heures les plus
importantes de sa vie.
Critique :
Celui qui possède tout peut-il encore désirer quoi que ce soit ? Cette question hante Eric Packer tout au long du film sans qu'il parvienne à la formuler.
Cronenberg adapte avec brio
l’œuvre de Don Delillo, racontant l'odyssée d'un jeune magnat de la
finance qui fait défiler collègues, médecin personnel ou maîtresse dans
sa limousine hyper high-tech. Avec Cosmopolis, il réussit une adaptation virtuose du roman culte de Delillo en se démarquant notablement du roman original. Alors que dans le DeLillo, Eric Packer est
conscient de la montée du cours du Yen, il est ici dépassé par la chute
du Yuan. Et il ne pourra jamais coucher avec sa femme, un des fils rouges
du livre. Loin de lui nuire, ces deux différences majeures enrichissent
l’adaptation.
Aussi bien dans le film que dans le livre, le héros, obsédé par l’idée
de sa propre mort, la recherche activement et alors qu’on attendait Robert Pattinson
au tournant, il s’avère être capable d’une profondeur sidérante. Avec
virtuosité, il fait passer des dialogues opaques (largement extraits du
livre) et donne vie à un personnage en pleine rédemption en mettant
constamment son image en danger. Il incarne à merveille le mélange de jeunesse et de cruauté, de sex-appeal
et de déliquescence, de désir et de mort, qui sont l'essence même du personnage. Eric Packer étant rongé par la maladie de la gagne
confinant à la pathologie morbide.
La réalisation est un modèle de simplicité et d'invention. Cronenberg va même jusqu'à intégrer une sensualité perverse et malsaine aussi attirante que repoussante.
Les plans de New-York sont sublimes :
les vues en coupe de la ville permettent toutes les lectures symboliques
possibles. Babylone de
l’Occident, cité phare de la civilisation capitaliste depuis une
centaine d’années, le New-York City de Cosmopolis est un concentré de
notre monde. Les très riches et les très pauvres y cohabitent, et c’est
vieux
comme le monde. La nouveauté, c’est la promiscuité entre maîtres et
quidams induite par les nouvelles technologies.
S'il est un défaut, c'est celui de sa principale qualité ! Il est incontestable que le film s’avère extrêmement
verbeux et qu’on peut très vite se sentir dépassé. Sa nature
expérimentale s’accorde en tout cas avec le point de vue négatif du
cinéaste, et transforme Cosmopolis en un essai philosophique
réussi qui s’attaque aux fondements du monde moderne, et pas seulement
ceux de la finance.
Cronenberg réalise une véritable
allégorie visuelle d’un monde dépendant de la technologie,
prisonnier de la Bourse et hautement paranoïaque tout en noyant le
spectateur sous un discours volontairement abscons et invasif. Le tout
relevé par l'oppressante et géniale bande son d'Howard Shore.
Déconcertant, agaçant, étonnant et intellectuellement excitant, Cosmopolis est à voir ABSOLUMENT !!!
Note : 4 / 5
Synopsis :
Dans des temps immémoriaux où la magie, les fées et les nains étaient
monnaie courante, naquit un jour l’unique enfant d’un bon roi et de son
épouse chérie : une fille aux lèvres rouge sang, à la chevelure noire
comme l’ébène et à la peau blanche comme neige. Et voilà précisément où
l’histoire que vous croyiez connaître prend fin et où la nouvelle
adaptation épique et envoutante de ce célèbre conte des frères Grimm
débute.
Notre héroïne, dont la beauté vient entacher la suprématie de
l’orgueilleuse Reine Ravenna et déclencher son courroux, n’a plus rien
d’une damoiselle en détresse, et la cruelle marâtre en quête de jeunesse
éternelle ignore que sa seule et unique rivale a été formée à l’art de
la guerre par le chasseur qu’elle avait elle-même envoyé pour la
capturer. Alliant leurs forces, Blanche-Neige et le chasseur vont
fomenter une rébellion et lever une armée pour reconquérir le royaume de
Tabor et libérer son peuple du joug de l’impitoyable Ravenna.
Critique :
Avant tout autre chose, ce
conte survitaminé, offrant un grand spectacle, fait davantage penser au
"Seigneur des anneaux" qu'à un dessin animé destiné aux bambins sages.
Cette version, vraiment réussit malgré quelques longueurs, de Rupert
Sanders (dont c'est le premier coup d'essai, lui-même étant issu de la
pub) est très proche de l'héroïc fantasy, sombre et trash à souhait !

Scénaristiquement,
Sanders conserve certains aspects du conte original (le miroir, la
pomme, les nains, le baiser,...), tout en insérant de nouveaux
ingrédients (donnant une réelle profondeur au rôle du chasseur ou en
inventant totalement celui du frère de la Reine).
Les interprètes se situent à la hauteur de cette adaptation épique et envoûtante. Kristen Stewart est très convaincante en princesse guerrière coriace et idéaliste. Et Charlize Theron dans le rôle de la Reine, montagne de névroses, terrifiante et touchante à la fois, a laissé libre cours à la psychose de l'horrible Ravenna pour délivrer une performance démesurée.
Au final, le spectacle à l'esthétique léchée se savoure comme une friandise !!!
Note : 4 / 5
Synopsis :
En quinze ans de carrière chez les Men in Black, l’agent J a vu beaucoup
de phénomènes inexplicables… Mais rien, pas même le plus étrange des
aliens, ne le laisse aussi perplexe que son partenaire, le sarcastique
K.
Lorsque la vie de K et le destin de la Terre sont menacés, l’agent J décide de remonter le temps pour remettre les choses en ordre. Il va alors découvrir qu’il existe certains secrets de l’univers que K ne lui a jamais révélés. Il est cette fois obligé de faire équipe avec l’agent K, plus jeune, pour sauver la vie de son partenaire, l’agence, et l’avenir même de l’humanité…
Lorsque la vie de K et le destin de la Terre sont menacés, l’agent J décide de remonter le temps pour remettre les choses en ordre. Il va alors découvrir qu’il existe certains secrets de l’univers que K ne lui a jamais révélés. Il est cette fois obligé de faire équipe avec l’agent K, plus jeune, pour sauver la vie de son partenaire, l’agence, et l’avenir même de l’humanité…
Critique :
Le film est
un véritable mélange d'effets spéciaux et de gags au service d'un
scénario ingénieux, plus soigné que celui des précédents opus.
Le casting est toujours aussi juste. Will Smith, au top, fait son show, Tommy Lee Jones bougonne à merveille et Josh
Brolin (en alter ego "joyeux" et jeune de l'agent K) est stupéfiant de mimétisme avec son vrai-faux aîné.
Rythmée par la musique galactique de
Danny Elfman, cette comédie loufoquement fantastique revigore
magnifiquement la franchise. La photographie laquée à souhait est
splendide, montrant des plans de New-york impressionnants !
Le plus réussi des trois opus, un divertissement extra-non-ordinaire !!!
Synopsis :
Sur une île au large de la Nouvelle-Angleterre, au cœur de l’été 1965,
Suzy et Sam, douze ans, tombent amoureux, concluent un pacte secret et
s’enfuient ensemble. Alors que chacun se mobilise pour les retrouver,
une violente tempête s’approche des côtes et va bouleverser davantage
encore la vie de la communauté.
Attente :
Film d'ouverture du Festival de Cannes, Moonrise Kingdom sortira dans les salles le 16 mai prochain.
Wes Anderson est le génial réalisateur des stupéfiants "La famille Tenenbaum", "La vie aquatique" ou encore "A bord du Darjeeling limited". Cinéaste indépendant, il anime et secoue le cinéma américain avec son style très particulier.
Il nous revient avec un autre film, qui a l'air tout aussi sublimement décalé que ses prédécesseurs, "Moonrise Kingdom".
Anderson est le cinéaste des dialogues décalés, des décors stylisés et de la béatitude.
Sa mise en scène, très particulière, est un modèle du genre : chaque
plan est comparable à un tableau dans lequel les personnages semblent
statiques.
Il maîtrise tout, tout est sous
contrôle. D'après tout ce que j'ai pu lire, plus encore que dans ses
précédents films, la sophistication est poussée à l'extrême.
Moonrise Kingdom est annoncé comme un film éminemment graphique, mais un graphisme proche des impressionnistes, tel Auguste Renoir, qui savaient donner vie aux tableaux comme personne !!!
Aux vues de la bande d'annonce, Moonrise
Kingdom semble s'ériger en digne successeur d'une filmographie aussi
magnifique que décalée.
Je l'attends avec impatience !!!
Dark Shadows de Tim Burton : Un film au charme indéniable, mais qui laisse un arrière goût de déception !!!
Note : 3 / 5
Synopsis :
Note : 3 / 5
Synopsis :
En 1772, Barnabas (Johnny Depp) a le monde à ses
pieds, ou tout au moins la ville de Collinsport, dans le Maine. Riche et
puissant, c’est un séducteur invétéré… jusqu’à ce qu’il commette la grave
erreur de briser le cœur d’Angelique Bouchard. Cette dernière, une sorcière,
lui jette un sort bien plus maléfique que la mort : celui d’être transformé en
vampire et enterré vivant.
Deux siècles plus tard, Barnabas est
libéré de sa tombe par inadvertance et débarque en 1972 dans un monde
totalement transformé...
Critique :
Pendant les deux tiers du film, le charme agit : Dark Shadows est un véritable petit bijou d'humour noir. Tim Burton reste un artisan génial et un styliste brillant
(une de ses plus belles mises en scène). Tout du trait de Tim Burton est intact : beauté des cadrages, esthétisme
des décors, drôlerie des personnages, bande son géniale. Le spectacle
est jubilatoire. Il réussit un soap opéra à la fois théâtral, irréel, métal et libre, le cinéaste renouant avec ses
obsessions gothiques et donnant du relief à des personnages
intemporels (à souligner la magistrale interprétation de Monsieur Johnny Depp).
Cependant, Burton semble démissionner lors du troisième acte, où les effets spéciaux prennent le pas sur tout le reste, ne laissant qu'un vide scénaristique. Jusque-là génial, décalé et resplendissant, le film devient ampoulé et vide de sens. Le spectateur cherchant en vain l'étincelle poétique qui transcendait les touchants "Edward aux mains d'argent" ou "Ed Wood".
Au final Dark Shadows est un film d'un
gothique flamboyant teinté de modernité kitsch, passant, avec une
virtuosité confondante, de
l'humour parodique à l'émotion sincère. Pourtant si cette sombre fantaisie, grâce au coup de patte de Tim Burton, fait un
honnête divertissement, on reste toutefois sur sa faim !!!

Note : 4 / 5
Synopsis :
Franky vient de voler un énorme diamant qu'il doit livrer à Avi, un
mafieux new-yorkais. En chemin, il fait escale à Londres où il se laisse
convaincre par Boris de parier sur un combat de boxe clandestin. Il
ignore, bien sûr, qu'il s'agit d'un coup monté avec Vinny et Sol, afin
de le délester de son magnifique caillou.
Turkish et Tommy, eux, ont un
problème avec leur boxeur, un gitan complètement fêlé qui refuse de se
coucher au quatrième round comme prévu. C'est au tour d'Avi de
débarquer, bien décidé à récupérer son bien, avec l'aide de Tony, une
légende de la gâchette.
Critique :
Snatch c'est avant tout l'expression parfaite de l'art spécifique de son réalisateur Guy Ritchie : le portrait.
D'une manière plutôt artistique, il nous régale avec ses vieilles
caves, sa panoplie de truands (juifs, gitans, anglais, russes et
américains) aussi caricaturaux que charismatique et leurs répliques
caustiques et incroyablement cultes !
Malgré son manque d'originalité, le scénario est complétement barré et réellement efficace.
La bande son décoiffe. La magnifique distribution est juste, incisive
et magistralement menée par un Brad Pitt remarquable. Le tout permet à
Ritchie de nous plonger dans son univers noir, cynique et délirant !
Un conseil toutefois : il faut voir Snatch en version
originale. En effet, l’un des intérêts comiques, voire burlesques, du
film réside dans les accents des différents protagonistes : l’accent
juif américain ou russe de certains, de gangsters noirs pour d’autres,
et surtout l’accent de gitan de Brad Pitt. C’est simple, le sex symbol
américain est presque incompréhensible…
Le scénario n'est pas particulièrement original mais peu importe : de
petites jubilations en petites jubilations le réalisateur nous livre un
film drôle toujours filmé dans l'urgence.
Une comédie culte !!!
Les maîtres de l'univers : Une adaptation culte pour la jeunesse des années 80 !!!
Note : 4 / 5 (pour les fans)
1 / 5 (pour les autres)
Synopsis :
Comment Musclor, grâce à une clé magique qui ouvre des passages dans le
temps et malgré les poursuites acharnées du très méchant Skeletor,
devient Maître de l'Univers.
Critique :
"Les Maîtres de l'univers" est à la base une gamme de jouets à succès
créée par Mattel en 1981. Suite au succès des figurines Star Wars et des
comics "Conan le Barbare" au début des années 1980, Mattel cherche à
surfer sur la vague heroic fantasy. Mattel décide de créer un clone de
Conan : He-Man (Musclor).
Dès 1983, afin de promouvoir ses figurines, Mattel a l'idée de produire
un dessin animé reprenant les personnages des Maîtres de l'Univers dans
un univers cohérent. L'histoire est simpliste mais efficace.

Le film n'est pas un chef d’œuvre
certes, mais il fait partie des précurseurs d'une nouvelle sub-culture
qui connaîtra une influence croissante dans les années qui suivirent,
pour atteindre son apogée au cinéma avec la trilogie du "Seigneur des
Anneaux" : l'Heroic Fantasy !!!
Le
scénario est basique et manichéen, l'ambiance est très kitch et les
coupes de cheveux sont démentielles, mais "Les maîtres de l'univers" est
un ravissement pour tous les fans de l'animé. Pour la jeunesse des 80's qui le suivait, ce film est culte !
A regarder avec l’œil de l'époque ! Divertissant et marrant !!!Voici les premières bandes d'annonces de The Dark Knight Rises, le troisième volet des aventures de Batman de Christopher Nolan, toujours incarné par Christian Bale, et dans ce Batman 3 : Tom Hardy en Bane, Anne Hathaway en Catwoman et Joseph Gordon-Levitt en Jim Blake.
D'après ce qu'on peut voir, il a l'air d'être vraiment très noir et encore plus psychologiquement poignant que les précédents opus ! Vivement le 25 Juillet 2012 !!!
Men in Black 3 : Un retour attendu ???
Synopsis :
Un certain Boris voyage dans le temps afin de tuer l'agent K, ce qui
déclenchera la fin du monde. L'agent J est donc contraint de retourner
dans les années 1960 pour y retrouver l'agent K...
Attentes :
Après la réussite rencontrée par les deux premiers opus, on pouvait s'attendre à une suite. C'est chose faite ! Le 23 mai 2012 nous pourront voir le troisième volet de nos amis en noir.
Pour protéger K, l'agent J va devoir donc retourner dans le passé. On se retrouvera donc dans les 60's et l'univers, les personnages, aussi bien humains qu'extraterrestres, et les décors du film devraient être assez rétro !!!
MIB 1 et 2 ont rempli à merveille leur
rôle : divertir et amuser avec leur ambiance décalée et, surtout, avec
le contraste entre l'exubérant agent J (Will Smith) et l'impassible et
"indéridable" agent K (Tommy Lee Jones). Espérons seulement que les qualités humoristiques et divertissantes des deux premiers volets se retrouveront ici !!!
The Avengers : Du grand spectacle !!!
Note : 4.5 / 5
Synopsis :
Lorsque la sécurité et l’équilibre de la planète sont menacés par un
ennemi d’un genre nouveau, Nick Fury, le directeur du SHIELD, l’agence
internationale du maintien de la paix, réunit une équipe pour empêcher
le monde de basculer dans le chaos. Partout sur Terre, le recrutement
des nouveaux héros dont le monde a besoin commence…
Critique :
Josh Whedon nous livre, avec The Avengers, un film qui bénéficie d'une direction artistique, d'une construction rythmique et d'une mise en scène qui dépassent toutes les espérances. On entre d'emblée dans son film explosif, dopé aux effets spéciaux époustouflants et à l'action bodybuildée.
On en prend plein la vue, la réalisation
et la mise en scène sont incroyablement dirigées et l'énorme casting
joue juste et est aussi attachant que prenant.
Avengers,
n'est certes pas un film d'auteur, le scénario est basique, mais il
remplit efficacement son rôle : il est divertissant, sans prise de tête,
fun et jouissivement rythmé !

Bien qu'il s'agisse d'une adaptation cinématographique, Josh Whedon a su préserver l'esprit du comics,
en le transférant avec succès dans un long-métrage de 2h22
époustouflant (n'oubliez pas de rester jusqu'à la fin et de voir la
scène finale après les titres de fin).
Si
vous avez envie de passer un agréable moment à rire, à en prendre plein
les mirettes, à voir un grand spectacle, un divertissement pure, alors
The Avengers est fait pour vous !!!
V pour Vendetta : Lorsque l'intégrité et l'audace s'allient à l'efficacité cinématographique !!!
Evy : Qui êtes vous ?
V : Qui ? "Qui" n'est autre que la forme
qui résulte de la fonction de "qu'est-ce que", et ce que je suis, c'est
un homme sous un masque.
Evy : Ça je le vois.
V : De toute évidence. Je ne mets pas en doute ton sens de l'observation. Je ne fais que mettre en exergue le paradoxe qui est de demander à un homme masqué qui il est.
RRRrrrr ! : Une comédie préhistorique culte !!!
Young Adult : Une comédie dramatique grinçante qu'on aime détester !!!
Note : 3.5 / 5
Synopsis :
Originaire d’une petite ville de province où elle s’ennuyait à mourir,
Mavis Gary s’est installée à Minneapolis où elle est devenue auteur de
romans pour ados. Mais lorsqu’elle apprend que son ex-petit copain de
lycée est devenu papa, elle décide de revenir sur les lieux de son
enfance pour le reconquérir. Tandis que Mavis semble sûre d’elle et de
son pouvoir de séduction, la situation ne tourne pas à son avantage.
Elle noue alors une relation peu banale avec un ancien camarade de
lycée, mal dans sa peau, qui, malgré les apparences, lui ressemble plus
qu’il n’y paraît...
Crtitique :
Young Adult est réalisé par Jason Reitman (Juno, In the air, Thank you for smorking) et écrit par Diablo Cody. L'alchimie entre le réalisateur et la scénariste fonctionne tellement, que le résultat en est une "dramédie" romantique piquante, acerbe et salutairement cruelle.
La mise en scène est efficace et les
personnages sont grinçants. Un hommage tout particulier pour Charlize
Theron, qui, dans le rôle d'une adulte coincée en enfance, nous livre une interprétation délicieusement antipathique, permettant au film d'acquérir une meilleure profondeur. Je ne l'avais pas vu aussi inspirée depuis "Monster" !!!
Bienvenue à Gattaca : Un somptueux chef-d’œuvre bien trop méconnu !!!
Note : 4.5 / 5
Synopsis :
Note : 4.5 / 5
Synopsis :
Dans un monde parfait, Gattaca est un centre d'études et de recherches
spatiales pour des jeunes gens au patrimoine génétique impeccable.
Jérôme, candidat idéal, voit sa vie détruite par un accident tandis que
Vincent, enfant naturel, rêve de partir pour l'espace. Chacun des deux
va permettre à l'autre d'obtenir ce qu'il souhaite en déjouant les lois
de Gattaca.
Critique :
Ce film de science-fiction de 1997,
premier long métrage d'Andrew Niccol, réalisateur de l'original et culte
Lord Of War, est malheureusement peu connu.
Rares sont les films de science-fiction (d'anticipation serait sans
doute plus juste) assez intelligents et excitants pour être programmés,
qui ne se contentent pas d'être des coquilles vides bourrés d'effets
spéciaux, mais qui créent un véritable univers, qui inventent des
personnages crédibles et attachants, et qui posent des questions
passionnantes sur le futur possible de la société humaine. Et bien, Bienvenue à Gattaca rempli toutes ces attentes !!!
Il est question de ségrégation non plus fondée sur la race, mais sur la perfection génétique
: aux gènes plus purs (les enfants conçus in-vitro) les rangs sociaux
plus élevés, aux "enfants de l'amour" les tâches ménagères et
fonctionnelles.
Techniquement le film est splendide : la
photographie est impeccablement laquée, l'ambiance est parfaitement
aseptisée, la musique sert à merveille les émotions représentées et le
montage est prenant. Le jeu d'acteur, simple mais intelligent, est porté
par un cast somptueux : Ethan Hawk, Jude Law et Uma Thurman.
Passionnant et philosophique, Bienvenue à Gattaca décrit la progressive contamination d'un
monde supérieurement organisé, rigoureusement aseptisé et impeccablement
fonctionnel, par un élément incorrigiblement perturbateur : le facteur
humain !!!
A voir sans hésitation !!!
Kill Bill 2 : Budd et Larry !!!
Larry :
"Tu veux dire que...si tu ne fais pas le travail pour lequel je te
verse un salaire, c'est que...y'a pas vraiment de travail pour toi ?
C'est ce que tu as voulu dire ? Tu es entrain d'essayer de me convaincre que tu es aussi utile ici qu'un trou du cul à cet endroit là ?" [Il montre son coude]
Margin Call : Le krach financier vu de façon empathique !!!
New-York, 2008. Dans les bureaux d'une
compagnie financière, un rapport d'étude aux conséquences
potentiellement catastrophiques provoque un branle-bas de combat sans
précédent.
Au terme d'une nuit qui s'annonce comme
la plus longue de leur carrière, les cadres et les dirigeants de la
société devront prendre une décision qui changera à jamais le visage de
Wall Street.
Pour sauver leur peau, un seul moyen : ruiner les autres…
(Sortie le 2 mai)
Attentes :
L'ambition du réalisateur, J. C. Chandor, est claire : retracer
de l'intérieur, avec un regard empathique (et non en la diabolisant),
cette nuit où tout a basculé et où quelques cols blancs ont sciemment
précipité le krach en sauvant leurs plumes !!!
La bande d'annonce montre des images cliniques et implacables, d'une assurance stupéfiante pour un débutant tel que Chandor.
Un casting hallucinant (Spacey, Irons, Bettany et autre Quinto pour ne citer qu'eux), déjà loué par la critique, l’œil neuf d'un réalisateur qui semble prometteur, Margin Call semble être un film sur lequel on peut investir sans risque...ou presque !!!
Sur la piste du Marsupilami : Du gand Chabat !!!
Note : 3.5 / 5
Synopsis :
Synopsis :
Quand Dan Geraldo, reporter en quête de scoop, arrive en Palombie, il ne
se doute pas qu’il va faire la plus incroyable des découvertes… Avec
Pablito, guide local plein de ressources, ils vont aller de surprise en
surprise au cours d’une aventure trépidante et surtout révéler une
nouvelle extraordinaire : Le Marsupilami, animal mythique et facétieux,
existe vraiment !!!
Critique :
Le casting est énorme (Alain Chabat, Jamel Debbouze, Fred Testot, Géraldine Nakache, Lambert Wilson et j'en passe). L'humour convient aussi bien aux petits qu'aux grands,
Chabat ayant adroitement mélangé l'humour à la cartoon (pour les
petits) que l'humour caractéristiques des Nuls (pour les grands). Les effets spéciaux sont très beaux,
surtout le Marsupilami qui est tout simplement époustouflant, et, une
fois n'est pas coutume, sert le film à merveille plutôt qu'il ne le
dessert !!!
En d'autres termes, l'humour décalé des Nuls imprègne le film de bout en bout. Cependant le
résultat reste un spectacle familial jalonné de quelques séquences
mémorables. Notamment celle de Jamel et d'un chiwawa, qui vous arrache des larmes d'hilarité !!!
Un très bon divertissement !!!
Battleship : De l'action pure !!!
Note : 3 / 5
Synopsis :
Synopsis :
Océan Pacifique… Au large d’Hawaï, l’US Navy déploie toute sa puissance.
Mais bientôt, une forme étrange et menaçante émerge à la surface des
eaux, suivie par des dizaines d’autres dotées d’une puissance de
destruction inimaginable.
Qui sont-ils ? Que faisaient-ils, cachés depuis si longtemps au fond de l’océan ?
A bord de l’USS John Paul Jones, le jeune officier Hopper, l’Amiral Shane, le sous-officier Raikes vont découvrir que l’océan n’est pas toujours aussi pacifique qu’il y paraît.
La bataille pour sauver notre planète débute en mer.
Qui sont-ils ? Que faisaient-ils, cachés depuis si longtemps au fond de l’océan ?
A bord de l’USS John Paul Jones, le jeune officier Hopper, l’Amiral Shane, le sous-officier Raikes vont découvrir que l’océan n’est pas toujours aussi pacifique qu’il y paraît.
La bataille pour sauver notre planète débute en mer.
Critique :
A première vue, on pouvait s'attendre à ce que ce blockbuster américain ne déroge pas aux règles du genre : un scénario mono-chromique et déjà vue, les Ricains sauveurs du monde, etc.
Mais en fait, Battleship est une belle surprise : à condition de le prendre au deuxième degré, le film est un réel bon divertissement !!!
La mise en scène des combats est superbement réalisée, humour et action
sont bien calibrés et on se retrouve devant de l'action pure, qui se
regarde avec une certaine jubilation.
Assumant complétement la faiblesse apparente du scénario, le réalisateur Peter Berg nous transmet un film d'action décomplexé où tous les clichés attendus sont déjoués !!!
Battleship remplit vraiment son rôle, divertir le spectateur !!! Avengers : Le retour en force de Marvel ?
Lorsque la sécurité et l’équilibre de la planète sont menacés par un
ennemi d’un genre nouveau, Nick Fury, le directeur du SHIELD, l’agence
internationale du maintien de la paix, réunit une équipe pour empêcher
le monde de basculer dans le chaos. Partout sur Terre, le recrutement
des nouveaux héros dont le monde a besoin commence…
Attentes :
La bande d'annonce donne réellement envie d'aller le voir. On comprend que l'équipe de superhéros va avoir des problèmes de cohésion qu'ils vont apprendre à dépasser.
Véritable amateur de comics depuis toujours, il faut avouer que dans leur adaptation au cinéma, il y a du bon (X-men 1, X-men le commencement, Hellboy, Watchmen, Sin city et quelques autres) et beaucoup de très mauvais (Ghost rider 1 et 2, Iron man 2, X-men 3, Hellboy 2, Spider-man 3, ou bien encore Captain America, pour ne citer qu'eux !!!).
J'attends beaucoup d'Avengers. Réaliser
par Joss Whedon (créateur de Buffy contre les vampires, mais surtout de
Firefly et de Dollhouse), Avengers dispose de tous les ingrédients pour nous faire plaisir !!!
Espérons que ce sera le cas !!!
Pulp Fiction : "Le con, j'ai buté Marvin !"
Dark Shadows...ou le vampire version soap-opera-goth-burlesque !!!
En 1772, Barnabas (Johnny Depp) a le monde à ses pieds, ou tout au moins la ville de
Collinsport, dans le Maine. Riche et puissant, c’est un séducteur
invétéré… jusqu’à ce qu’il commette la grave erreur de briser le cœur
d’Angelique Bouchard. Cette dernière, une sorcière, lui jette un sort bien plus maléfique que la mort : celui d’être
transformé en vampire et enterré vivant.
Deux siècles plus tard, Barnabas est libéré de sa tombe par inadvertance et débarque en 1972 dans un monde totalement transformé… (Date de sortie 9 mai)
Deux siècles plus tard, Barnabas est libéré de sa tombe par inadvertance et débarque en 1972 dans un monde totalement transformé… (Date de sortie 9 mai)
Attentes :
Tim Burton adapte là une série américaine culte des 60's. L'univers, l'histoire et le sujet semblent parfaitement adaptés à l'imagination délirante du réalisateur.
Ayant fait de nouveau appel à son acteur
fétiche, Johnny Depp (dont c'est la huitième collaboration), on ne peut
que s'attendre à du grand Burton !!! Et Eva Green, en sorcière tout
aussi sexy que psychopathe, renforce l'envie de voir le film.
On avance certes en terrain connu, mais avec tout ce petit monde, loin de la lassitude, la curiosité prévaut !!!
Madame Butterfly : Un opéra d'une puissance destructrice !!!
Synopsis :
Expendables 2 : Les 80's en grand Comeback !!!
Synopsis :
Cet opéra de Puccini raconte l'histoire
d'amour déchirante et dévastatrice d'une Geisha japonaise pour un
officier de la marine américaine.
Histoire impossible qui ne peut mener qu'à une seule et unique fin...
Attentes :
Madame Butterfly est un opéra que je n'apprécie que moyennement d'habitude. Cependant, cette adaptation du Royal Opera House de Londres a été encensée par une grande majorité de la critique !
On dit de cette production qu'elle offre
une véritable richesse à l’œuvre de Puccini, certains ont même parlé
d'un pur moment de plaisir...
Et puis, il est rare pour les colmariens de pouvoir profiter d'un opéra, alors pourquoi ne pas en profiter !!!
Expendables 2 : Les 80's en grand Comeback !!!
Synopsis :
L'agent Church (Bruce Willis) oblige
l'unité spéciale à prendre part à une opération "simple" en Europe de
l'Est, ramener un colis. Cette mission se révèle tout sauf simple.
Les Expendables se retrouvent opposés à
une troupe de mercenaires rivaux et Tool (Mickey Rourke), le cœur et
l'esprit de l'équipe, trouve la mort des du chef ennemi.
Stallone et ses compères vont donc chercher à se venger tout en essayant de mener à bien leur mission.
Attentes :
Ayant grandi avec les films des 70's et 80's, j'en suis un grand fan. Leur scénario est manichéen, facile et ne casse pas trois pattes à un canard, mais ils bougent, touchent et divertissent sans chercher à se prendre la tête et, en fin de compte, c'est pour cela qu'ils étaient fait et qu'on les aime !
Dans le premier Expendables, j'ai
retrouvé tout l'esprit des films de cette époque (scénario facile, des
dialogues marquants et souvent outrageusement absurdes, une superbe nana
et surtout des muscles, des muscles et encore des muscles !!!).
J'espère que cette suite sera encore meilleure !!!
Bilbo le Hobbit : Le grand retour de Peter Jackson
Ce film raconte les aventures de Bilbo Sacquet
(oncle de Frodon, héros du Seigneur des Anneaux), lorsqu'il se retrouve
embarqué dans la quête de 13 nains pour récupérer le trésor de leurs
aïeuls volé par le grand dragon Smaug.
Attendu depuis longtemps, on espère
qu'il sera à la hauteur et de la qualité de la première trilogie de
Peter Jackson, Le Seigneur des Anneaux !!!
J'ai Hâte !!! Sortie décembre 2012.
La Dame en noire : A devenir vert d'angoisse !!!
Note
: 4 / 5
Synopsis :
Au XIXème siècle, un jeune clerc de notaire londonien
veuf (Daniel Radcliffe) est envoyé en province, afin de régler la succession
d'une vieille femme excentrique. Il se retrouve donc dans le manoir de la
cliente morte, lieu étrange et terrifiant, que les villageois de coin redoutent
pour une raison dont ils ne veulent pas parler.
Critique :
Le scénario est classique dans le genre
horreur, cependant c'est justement ce qui fait le charme de ce film. En effet, on retrouve toute la panoplie
des films d'épouvantes, magistralement surélevée par des effets assez
inventifs.
L'ambiance gothique se durcit au fur et à mesure du film pour aboutir à
un final
furieusement chaotique et poétique !
Daniel Radcliffe, ex Harry Potter, est, contrairement à ce que l'on pourrait croire, très
crédible en veuf éploré et, par un jeu tout en retenu, apporte une
certaine fraîcheur au film.
Les infidèles : Un film à l'arrière-goût
d'inachevé...
Note : 2.5 / 5
Synopsis :
L'infidélité
masculine et ses déboires vus par sept réalisateurs français au travers
de divers sketch.
Critique :
On retrouve les
deux acteurs français du moment, Jean Dujardin et Gilles
Lelouch, dirigés par différents réalisateurs de talent, dans une série
de sketch sur l’infidélité. On s'attend par conséquent à un petit bijou
du genre, rappelant la comédie à l'italienne des 70's.
Malheureusement, l'ensemble manque
de cohérence et, pire de tout, la plupart des sketches sont lourds, prévisibles et stéréotypés !
Le comique du film, teinté trop souvent de malaise, en devient plus dérangeant
que drôle.
Certaines scènes
(notamment celle chez les infidèles anonymes et surtout celle entre Dujardin et
sa compagne Alexandra Lamy) sortent
cependant du lot, donnant au film un intérêt à être vu !
A noter :
La scène finale étonnera plus
d'une personne, vous verrez un Jean Dujardin et un Gilles Lelouch comme vous ne
les avez jamais vu !!!!!!!
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