Note : 4 / 5
Synopsis :
Un couple de scénaristes anglais, qui
remporte un beau succès en Grande-Bretagne depuis quatre ans, se laisse
convaincre de traverser l'Atlantique pour adapter leur série aux
Etats-Unis. Leurs premiers pas dans l'industrie de la télévision
américaine, dirigée par des financiers et des investisseurs, se révèlent
bien plus compliqués qu'ils ne l'avaient prévu. Et comme si cela ne
suffisait pas : ils sont forcés de remplacer leur acteur principal par
un certain Matt LeBlanc.
Critique :
"Episodes" est la nouvelle
série de Showtime centrée sur l’univers de la télévision et d’Hollywood.
Encore une série sur les paillettes, allez-vous me dire. Oui, mais
cette série est différente et amène un vrai vent de fraîcheur à la chaîne.
"Episodes" est une série originale puisqu’elle traite de l’écriture des séries TV aux États-Unis. L’un de ses créateurs, David Crane, n’en est pas à son tir d’essai puisqu’il est à l’origine de la très célèbre série "Friends". Pour compléter les retrouvailles, Matt LeBlanc tient l’un des rôles principaux de la série.
Ainsi, cette nouvelle série use régulièrement de références à Joey.
Les
fans encore nostalgique du sitcom pourront apprécier ces allusions bien
"qu’Episodes" ne soit pas aussi hilarant que "Friends". Matt LeBlanc
y joue de plus son propre rôle… ou est-ce le rôle de Joey qu’il
incarne? L’ambigüité mérite d’être posée puisque Joey était dans "Friends"
un acteur (certes, raté) et que Matt Leblanc dans Episodes reste extrêmement fidèle à Joey.
Alors que Showtime est connue pour mettre en avant des personnages aux
personnalités fortes et bien trempées, ici, tout semble chamboulé. En
gardant un côté très british, la série nous emmène dans l’univers normal de deux anglais à Los Angeles, un monde irréel et décalé. On nous présente la grandeur du showbiz, de ses immenses maisons aux
décors en carton, de ses professionnels totalement In même quand ils
sont Out.
En utilisant la narration inversée, "Episodes" nous offre
quelques semaines d’avance sur le cours des événements en nous montrant
comment l’histoire va se terminer. Tout au long de la série, nous apprenons à
cerner les personnages qui, même si ils sont connus en Angleterre,
semblent tout à faire normaux. Le casting est d’ailleurs très bon, Stephen Mangan et Tamsin Greig
nous montrent une performance tout à fait délicieuse et réussissent
parfaitement à retranscrire cette impression de décalage entre leur
univers et celui d’Hollywood.
Une fois le contexte posé, la série démarre et le plaisir de la comédie est délicieux. Elle ne cesse de
porter un regard critique et moqueur envers le système de production
télévisuel américain. La série s’ouvre sur une dispute de couple entre
nos deux scénaristes : L.A. en est la cause et la série nous dévoile
ainsi les pièges dans lesquels ils sont tombés, surtout Sean (le mari). Dès le
départ, il est le personnage le plus motivé par cette aventure. Il est
celui qui adhère aisément au système de la chaîne, qui sympathise le
plus avec l’équipe de tournage ou encore qui trahit des secrets.
Ce qui fait l'intérêt de la série est surtout que tous les personnages, même les personnages secondaires donc, ont une réelle profondeur. Ainsi le directeur de la chaîne est peint comme un requin qui achète le succès
sans regarder la "marchandise". Quant aux autres employés,
l’hypocrisie et l’enthousiasme constant rythment leur journée.
Ces personnages fonctionnent admirablement. Ils sont drôles et
charismatiques. Si cette douce caricature est appréciable au début de la
série, elle peut cependant s’avérer agaçante au fil des épisodes. Cela dit, la
série reste élégante (peut-être grâce à nos personnages britanniques) et
ne tombe pas dans la boutade facile.
Autant dire "qu’Episodes" se moque par conséquent du système dans lequel elle évolue. Mais
qu’importe, la série fonctionne et semble pour l’instant connaître un
certain succès aux États-Unis malgré le pied de nez qu’elle fait à ses
propres financeurs.
Mais attention, vous êtres aussi prévenu: cette
série se regarde en V.O. L’humour de cette série né souvent de la
confrontation des accents. Elle perdrait dès lors en subtilité avec un
doublage français! D’autant plus que l’accent britannique reste toujours
agréable à écouter. Alors bien sûr, tout n’est pas exceptionnel dans la série. Certaines blagues sont prévisibles et les acteurs surjouent parfois un peu mais de manière générale, "Episodes" est une très bonne surprise.
Jouant intelligemment sur les acquis de la comédie distanciée années 2000 (de "Curb Your Enthusiasm" à "The Office"), "Episodes"
parvient à dépasser son point de départ ironique pour montrer l’envers
d’une industrie se voulant toute puissante, mais qui reste souvent
infantile et drôle sans le savoir. Du petit lait pour Joey !!!
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