Note : 4 / 5
Groupe de hard rock formé en 2000 (mais dont le premier album n'est sorti que deux ans plus tard !) à Cambridge, en Nouvelle-Zélande, The Datsuns nous reviennent pour un nouvel opus. On les aurait presque oubliés ! Quatre ans après leur dernier fait
d’armes, "Head Stunts" (2008), The Datsuns ont décidé de refaire parler les guitares et, disons-le franchement, ce n’est
pas si mal.
The Datsuns plongent les mains dans le cambouis du rock garage et
accouchent d’un album pétaradant et gorgé de tubes ("Bullseye",
simplement dangereux, "Hole In Your Head", tout en breaks et soli),
produit par l’ancien leader des Hellacopters, Nicke Andersson, et livré
par leur propre label, Hellsquad Records. Avec "Death Rattle Boogie", c'est du rock abrasif qui s'invite avec ce nouvel album des néo-zélandais,
revenus aux affaires après quelques années de silence radio. Cinquième
album et dix années d'existence, pas de bougies mais des cartouches pour
raviver la flamme, car la saturation de cette nouvelle galette est aussi
douce que la craie rayant le tableau noir.
Dès l’intro, "Gods are Bored" annonce un rock brut et sauvage,
avec ses larsens et un son volontairement brouillon. La suite s’avère
légèrement plus tempérée, émaillée de compos rock standards, quelques
claviers pour apaiser le propos et un
chant qui ose se poser sur quelques morceaux comme pour "Shadow Looms Large". On prend une bonne dose de boogie en intraveineuse et on s’étonne presque d’en avoir
oublié les vertus régénérantes.
Les explosions de larsens et riffs lourds côtoient les plages hantées d’un bayou-marigot musical
("Wander The Night", poisseux et presque Doorsien, tout comme "Colour Of
The Moon"). "Skull Full Of Bone"
nettoie les os de Thin Lizzy au karcher et la cavalcade "Helping Hands"
affole la machine avec un grain cradingue et une voix saturée. Enfin,
"Death Of Me" enfonce le clou entre une batterie à fond de train
et duels de guitares sur
un chant traînant, onctueux à souhait.
Oui, The Datsuns est un groupe
"dangereux" qui croit dur comme fer au rock n’roll, et
redonne goût, et foi, aux groupes à guitares. "Death Rattle Boogie"
sonne presque comme un coup de pied au cul aux Rolling Stones.
La spontanéité des titres
et l’enregistrement sonnent live. Même si
l’envie d’égorger un poulet ou de se laisser pousser la tignasse
peut traverser l’esprit, "Death Rattle Boogie" est à la portée de
toutes les oreilles, loin des carcans métalleux dans lesquels on tente
parfois de murer les Néo-Zélandais, l'album ravira un large public. La bande de Cambridge a toujours un
riff sous le médiator, puisé dans le rock seventies, évoquant
parfois les élans des Black Crows.
Au final, ces 14 titres, joués pied au plancher, préfigure
une belle pièce de garage rock qui ne décevra pas les fans du genre. Musique hirsute et païenne, ce retour à l'âge de pierre (celui que les Stones n'auraient jamais dû quitter), noisy comme le chant des planètes, ce rock troue la couche d'ozone, et on croirait presque qu'il sait lécher les étoiles !!!
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