Note : 4 / 5
Lilly Wood & The Prick est duo, composé d'une chanteuse, Nili Hadida, et d'un guitariste, Benjamin Cotto, qui avait créé l'événement avec son premier album "Invincible Friends", en 2010. Ce premier opus, disque d'or, leur aura valu une Victoire de la Musique, celle de la révélation du public.
Cette paire gagnante a revitalisé la pop hexagonale chantée en anglais dans le texte. Sortir un deuxième album après un aussi gros succès est toujours risqué. Pourtant, avec "The Fight", les Lilly Wood & the Prick transforment largement l'essai. Le groupe a choisi de prendre à bras le corps ce deuxième album. Conscients d’être
attendus au tournant ou tout simplement plus sûrs de leurs pas, ils
assoient avec ce nouvel opus leur réputation de jeunes talents.
Si les accords de Benjamin et les intonations de Nili ne marquent pas
une rupture avec le précédent album, le perfectionnement de leur
technique, de leurs choix musicaux et la précision de leur univers sont
palpables et très agréables. Le duo propose une pop-folk plus affirmée,
plus fine et des textes plus fouillés.
Au terme de l’écoute de "The Fight", un constat s’impose : la marque de fabrique, qui fait l’originalité du groupe, demeure tout en étant mûrie. Eux, sont restés les mêmes, d’un côté, le discret guitariste Benjamin
Cotto, de l’autre, la bouillonnante chanteuse franco-israélienne Nili
Hadida. Leur musique en revanche semble avoir grandie !
Dès "Where I Want To Be (California)" qui ouvre ce "The Fight",
on est pris par ce grain trempé de mélancolie, cette assurance et le
soin persistant apporté aux arrangements qui fait fi des gimmicks
électroniques de saison pour se recentrer sur les fondamentaux, des sons
organiques, des idées, pour faire simple. Après ce succès liminaire et
lumineux, on aurait pu attendre un disque ensoleillé, teinté de la morgue
corollaire à la réussite. Mais il n’en est rien, tout l'album est infusé dans la mélancolie, les doutes et une couleur automnale de rigueur.
En onze titres, Lilly Wood and the Prick renouvelle donc ce qui a fait son charme : des mélodies accrocheuses et rythmées ("Where I want to be (California)", "Let’s no pretend, Middle of the Night" avec sa pointe de disco) et des ballades ("Briquet, Into Trouble"),
une fraîcheur contrebalancée par des touches de mélancolie. Les thèmes
des déceptions et douleurs amoureuses, des interrogations sur
l’effilochement de la jeunesse qui dévoile une nécessaire maturité,
parfois effrayante, parsèment les morceaux.
Les bagages des deux années
de bourlingue des artistes entre scènes internationales et jardins
secrets d’adultes en devenir semblent un peu plus lourds à porter qu’à
leur début. De là peut-être vient aussi leur combat. Mais, avec "The Fight", Lilly Wood and The Prick réussit à nouveau le subtil mariage de l’énergie et de l’émotion.
Malgré le fait qu'il soit plutôt court (11 morceaux, un peu plus de 40 minutes), "The Fight"
permet un tour d'horizon hyper cohérent de ce que savent faire les
Lilly Wood. Et tant pis pour la longueur, on peut l'écouter en boucle,
on ne s'en lasse pas. Bref, cette nouvelle galette contient encore plus de tubes que son
prédécesseur, mais il reste totalement dans sa continuité. Vous y
trouverez des airs d'Angus & Julia Stone ou encore de Beth Ditto
(Gossip), tout en gardant cette originalité propre à notre duo que l'on
trouvait déjà sur "Invincible Friends".
Le cap du deuxième album est toujours ardu. Conscient de l’enjeu, Lilly
Wood & The Prick a soigné son style avec "The Fight", un opus très
pop, aux mélodies malicieuses. Entre les trouvailles de "Let’s not
pretend", le refrain libérateur de "Joni Mitchell" et l’expérimental
"No Mark", le duo réussit son défi haut la main.
Lilly Wood and
the Prick a voulu construire ce deuxième album sur l’essentiel de sa
charpente : des guitares sinueuses et une voix pleine de tempérament et
d’émotion pure. C’était la façon la plus tangible de consolider leur
jeune carrière menée à l’écart des pièges !!!
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