Note : 3.75 / 5
Synopsis :
Chaque jour, Brian Taylor et Mike Zavala, jeunes officiers de police,
patrouillent dans les rues les plus dangereuses de Los Angeles. À
travers les images filmées sur le vif, on découvre leur quotidien sous
un angle jamais vu.
Du danger partagé qui forge la fraternité à la peur
et aux montées d’adrénaline, c’est une fascinante plongée au cœur de
leur vie et d’un quartier, une histoire puissante sur l’amitié, la
famille, l’honneur et le courage.
Critique :
Du scénario de "Training days" et "S.W.A.T." à la réalisation "d'Au bout de la nuit" et "Bad Time", on doit à David Ayer quelques-uns des "films de flics" les plus percutants de ces dernières années. En effet, Ayer maîtrise
parfaitement deux choses : évoquer les quartiers chauds de Los Angeles
et écrire des buddy cop movies, comme il l’avait prouvé avec "Training days", qui avait établi sa réputation de scénariste.
Onze ans plus tard,
devenu réalisateur, il possède toujours ce style documentaire, nerveux
et immersif dont la télévision s’est emparé avec bonheur ("The Shield",
"The Wire"). Impossible, justement, de ne pas penser aux deux meilleures
séries policières de ces dernières années en regardant "End of Watch" :
réalisme sanglant, personnages complexes qui ont du mal à concilier vie
personnelle et professionnelle,... Si Ayer ne remet pas les compteurs à
zéro, il emboîte honorablement le pas aux showrunners Shawn Ryan et
David Simon.
Ayer s'est spécialisé dans les récits mettant en scène la police de Los Angeles. Les fictions qu'il a réalisées, ou écrites, évoquent le monde dur et corrompu également
décrit dans les romans de James Ellroy. S'il garde le même
environnement, "End of Watch" fait cependant davantage penser aux récits de Joseph Wambaugh, ancien policier et auteur de chroniques mettant en scène des flics du LAPD rendus à leur condition d'homme ordinaire.
C'est donc une vraie plongée en mode reportage que nous propose ce
thriller très original. On prend sa respiration, et on part en apnée, en immersion totale avec les flics de L.A. "End of Watch" a évidemment ce petit côté Enquête d'action "Au cœur de la police américaine", qui agacera certains, mais qui offre un point de vu ultra-réaliste aux spectateurs.
Certes un peu limité par le choix de la narration et de la mise en
scène, le thriller n'en demeure pas moins passionnant, rempli de
dialogues funs et débridés, de scènes d'actions extrêmement tendues et d'une violence brutale et authentique, à faire froid dans le dos. Porté par un casting détonnant et des personnages attachants, à commencer un Jack Gyllenhaal totalement méconnaissable, "End of Watch" est un thriller électrique qui change du polar et qui ne vous laissera sûrement pas indifférent. Le duo Gyllenhall/Peña, brillant, porte réellement le film à bout de bras !
Surfant sur la tendance du docu réel à grands coups d'images amateur secouées, David Ayer
offre un polar tendu comme un string sur la vie de deux flics en pleine
guerre des gangs, dans les quartiers chauds de Los Angeles. L'un
d'entre eux ayant ainsi décidé de filmer son quotidien. Alors, certes,
la réalisation épileptique de David Ayer est réellement impressionnante,
parfois jusqu'à la nausée.
Mais la fausse bonne idée de la
caméra embarquée (Brian se filme au quotidien, ce qui rend parfois la
mise en scène confuse) constitue le seul bémol de ce polar franchement
efficace. Ayer adopte un point de vue éclaté et confus, comme si l'univers était
vu à travers quantités de caméras numériques. Ce parti pris a tout pour agacer, mais on ne saurait pourtant le réduire à un pur "truc" à la mode.
Enfermés dans les limites de leur mission, contraints de ne voir qu'une portion, souvent dénuée de sens, de la réalité, corsetés par un règlement qui les empêche de concevoir
l'arrière-plan des horreurs qu'ils découvrent, Taylor et Zavala sont
deux subjectivités incomplètes, qui ont une intuition faussée de ce qui
leur arrive, se trouvent déconnectés du sens de leur existence. On est
très loin de la vision classique du polar selon laquelle l'application
de la loi et du devoir constituerait le seul fragile rempart contre la décrépitude ambiante.
Au final, jouant brillamment sur l'aspect reportage au cœur de la vraie vie des flics de Los Angeles, "End of Watch"
est un thriller puissant, électrique, et furieusement original. Même si
l'histoire est un peu limitée par le choix de la narration, on prend
une grosse claque, décontenancé par cette ambiance dépouillée et une
mise en scène sous tension en permanence !!!
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