mercredi 12 juin 2013

Ciné - Star Trek, Into Darkness de J. J. Abrams

J. J. Abrams - Star Trek, Into Darkness : Une réalisation mature et maîtrisée aux effets spéciaux spéctaculaire, mais qui n'a rien de révolutionnaire !!!

Note : 3.5 / 5

Synopsis :
Alors qu’il rentre à sa base, l’équipage de l’Enterprise doit faire face à des forces terroristes implacables au sein même de son organisation. L’ennemi a fait exploser la flotte et tout ce qu’elle représentait, plongeant notre monde dans le chaos.
Dans un monde en guerre, le Capitaine Kirk, animé par la vengeance, se lance dans une véritable chasse à l’homme, pour neutraliser celui qui représente à lui seul une arme de destruction massive. Nos héros entrent dans un jeu d’échecs mortel. L’amour sera menacé, des amitiés seront brisées et des sacrifices devront être faits dans la seule famille qu’il reste à Kirk : son équipe.

Critique :
Autant être clair dès le début. Après avoir brillamment réinventé la mythologie "Star Trek" dans son premier opus, J.J. Abrams signe un deuxième volet ultra-référencé, inspiré de "La Colère de Khan" et de "A la recherche de Spock". Confronté à un terroriste aux visées belliqueuses, venu de l'intérieur, l'équipage de Kirk nous entraîne dans une surenchère d'explosions et de bastons. La 3D en met plein la vue, mais on reste sur sa faim !
"L'espace, frontière de l'infini, vers lequel voyage le vaisseau spatial Enterprise..." Il y a quatre ans, J.J. Abrams faisait résonner le leitmotiv de la série culte pour des spectateurs subjugués par une relecture dépoussiérée de l’œuvre de Gene Roddenberry. Les critiques sont unanimes, J.J. Abrams est un explorateur de la science-fiction, comme l'ont été Spielberg et Lucas avec "E.T. l'extraterrestre" et "La guerre des étoiles".
Quel bonheur donc, à première vue, de reprendre l’espace à bord de l’Enterprise. Fidèles au poste, le capitaine Kirk (Chris Pine), monsieur Spock (Zachary Quinto) et le reste de l’équipage vont, cette fois-ci, être confrontés à un ennemi intérieur. Réalisateur intergalactique, J.J. Abrams nous ouvre un nouveau chapitre de la saga, formaté pour plaire aux geeks sectaires comme aux spectateurs avides d’un simple divertissement pétillant.
À l'instar du capitaine Kirk, il avance vers l'inconnu au mépris du danger. Des risques, il y en a et ils sont de taille. Depuis le premier "Star Trek", les personnages ont en effet évolué, ils ont mûri. Choix moraux et responsabilités sont à l'ordre du jour face aux menaces d'un terroriste intergalactique qui a juré la fin de la Fédération. Abrams s'intéresse cette fois-ci davantage aux rapports humains de l'équipage, en mettant l'accent sur les notions d'amitié et de loyauté qui étaient au cœur de l'univers de Roddenberry.
La suprématie d’Abrams, sa grande force, est de vouloir produire un cinéma populaire, un grand film à l'ancienne, épique, généreux, ouvert. De ce point de vue-là, "Into Darkness" est une réussite totale. L’intro démente avec son volcan et ses indigènes (et une utilisation affolante de la 3D), la scène quasi muette de l'attentat à Londres, l'attaque de San Francisco, l'arrivée chez les Klingons... Le film enchaîne les scènes d’action et les morceaux de bravoure avec une maîtrise prouvant qu’Abrams a terminé sa mue, passant de génie télévisuel en artisan néoclassique.
Ainsi, sa force, il le prouve une nouvelle fois ici, tient dans son génie du mouvement perpétuel et dans sa gestion du trop-plein. Personne aujourd’hui ne sait mieux filmer une scène d’action ultracomplexe, regorgeant à ce point de personnages, de véhicules, d’espaces, voire de temporalités différentes. Roi de l’aplat, ce dont le fameux flare (ces traits de lumière qui apparaissent naturellement lorsqu’une caméra braque un projecteur) constitue la signature la plus évidente, Abrams expérimente ici pour la première fois la 3D, et prouve aux sceptiques qu’il n’y a nulle fatalité à l’inanité courante de cette technologie. Dans les mains du réalisateur de "Super 8", elle offre une richesse picturale prodigieuse.
Si le premier "Star Trek" d'Abrams, sorti en 2009, avait déjà donné un bon coup de fouet à une franchise marquée par ses monstres en plastiques, sa suite enchaine la seconde. Dès les premières minutes, le ton est donné et le souffle est coupé, J.J. Abrams donnant tout ce qu’il peut pour rendre son aspect titanesque à la saga. Volcan infernal, vaisseaux monumentaux, explosions dantesques, "Star Trek Into Darkness" laisse une large place aux scènes d’action et aux effets visuels aussi réussis que spéctaculaires.
Le casting, quant à lui, tient la note, même s’il semble presque écrasé par la figure impériale de Benedict Cumberbatch, qui compose un super-vilain aux accents tragiques. Sa prestation est magistrale !
Bien connu des fans de la série Sherlock de la BBC dont il incarne le personnage principal, Cumberbatch est le principal ajout au casting de ce deuxième volet de "Star Trek". Il incarne un ennemi tout en nuance, à la fois menace mystérieuse et personnage plus profond avec un réel historique. Si son jeu se rapproche finalement assez de celui qu’il a adopté dans la série de la BBC, j'aurais aimé le voir dans un rôle plus important encore tant il aurait été un Spock parfait.
Toutefois, au final, même si "Into Darkness" est réalisé avec une réelle efficacité dynamique, le film remplissant son contrat de blockbuster d’action, il déçoit cependant par son scénario fadasse et sans réelles surprises. On attend des aventures de "Star Trek" qu’elles nous emmènent explorer les confins de la galaxie, à la manière d’un Jules Vernes du futur. On reste ici dans la baston high-tech, extrêmement bien maîtrisée et visuellement incroyable certes, mais de la simple baston tout de même.
"Star Trek, Into Darkness" est une franche réussite visuelle. S’il n’est pas parfait, il aura au moins le mérite de plaire aux fans de grand spectacle. Ce second volet prouve bien que J.J. Abrams est encore un réalisateur sur qui on peut compter. Espérant simplement que pour  le prochain épisode de "Star Wars", le réalisateur conserve une telle maîtrise mais pour un scénario bien plus complexe !!!

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