mercredi 15 août 2012

Musique - The invitation to the voyage d'Eugene Mcguinness

Eugene Mcguinness - The invitation to the voyage : Un album puissant et ambitieux !!!

Note : 4 / 5

Auteur, compositeur et interprète anglais né en 1985 à Londres, d'origine irlandaise vivant à Liverpool, Eugene Mcguinness arbore désormais un style de dandy, plus assuré, à la Marc Almond, le leader des célèbres Soft Cell, et nous livre un troisième album solo plus qu'intéressant. Encore trop méconnu en France, "The invitation to the voyage"  est pourtant un des albums les plus attendus de 2012 !
"The Invitation To The Voyage" est une remontée dans le temps, un retour à l'insouciance des eighties. Nettement moins maniéré et plus décalé, "The Invitation To The Voyage" est un charmant clin d'oeil à la vague néo-romantique (Duran Duran, Ultravox, Spandau Ballet, etc.) qui avait à l'époque de la new wave connu un très large succès. 
On a souvent tendance à qualifier le troisième album d'un artiste de disque de la maturité. Eugene McGuiness ne vient pas faire exception à cette règle. Ce qui explique le raffinement des matières et la finesse des broderies de cette musique précisément pop-rock et absolument britannique. Il faut dire qu'Eugene sait s’entourer ! De bonnes influences éclectiques mais cohérentes telles que The Kinks, T. Rex, Eurythmics, The Smiths ou Franz Ferdinand. De bons amis musiciens comme Miles Kane ou Alex Turner, leader des Arctic Monkeys. Bref, un Rocking London tout trouvé. Et de producteurs doués comme Clive Langer (Elvis Costello, Morrissey, Madness) et Dan Carey (Franz Ferdinand, Hot Ship, Chairlift, Santigold...), qui ourlent ici avec soin des morceaux à la performance innée.
Si on l'avait connu, en 2009, jeune et agité au travers d'une pop cinématographique et unique en son genre dans un premier effort éponyme, beaucoup de choses ont changé. Après une seconde aventure aux côtés de The Lizards durant laquelle l'écriture incisive du liverpuldien d'adoption semblait pour le moins hantée, après avoir accompagné son comparse Miles Kane en tournée pour l'assister de son jeu de guitare, il nous revient plus mûr, en bon nouveau crooner de la brit-pop de nos jours.
L'évolution nous avait été annoncée. Une reprise du "Blue Jeans" de Lana Del Rey aussi délicate que celle ayant servi de teaser à ce nouvel album, et dont le clip montre le charisme jusqu'ici resté assez peu connu du songwriter, n'avait pour but que de lancer l'engouement des foules britanniques pour l'homme dont le troisième effort pourrait finir au sommet des charts du Royaume-Uni cette année. Car "The Invitation To The Voyage" a bel et bien le potentiel d'un grand album pop. Le disque s'inscrit avec modernité dans la grande tradition anglaise du songwriting pop. L’ex guitariste de Miles Kane et protégé des Arctic Monkeys y dévoile tout son talent pour les mélodies accrocheuses.
Sous l’égide du séducteur James Bond et surtout de Tricky dont il reprend le "Murder Weapon", "Shotgun" est un tube en puissance porté avec légèreté par McGuinness, dont la principale et évidente qualité est de marier une accessibilité assumée à une véritable maîtrise technique de la chanson. Les sons acidulés du bien-nommé "Sugarplum", le rock ravageur de "Lions", le cinématographique "Videogame" et la ritournelle sixties "Joshua" témoignent d’un dynamisme euphorisant. Les ballades ("Concrete Moon", "The Invitation to the Voyage") ont également leurs mots bleus à dire. Avec, ici et là, des détails qui font mouche : une ravissante chute cuivrée dans le charmant "Tunderbolt", une réplique de voyou dans la brillante conclusion "Japonese Cars", etc.
Divers et cohérent, ce troisième album est clairement le meilleur d'Eugene McGuiness à ce jour. Sans se trahir, le talentueux compositeur livre ici l'un des grands disques pop britanniques de l'année, faisant varier les ambiances et la forme dans une cohérence remarquable. À la fois sage et impertinent, Eugene McGuinness vient de passer une vitesse supplémentaire dans son parcours musical en nous invitant joyeusement à le suivre. Personne ne saura en douter après avoir savouré ces dix titres qui tiennent parfaitement la route !!!  

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