Note : 4 / 5
Né de la rencontre de Jim et de Pacôme, Erevan Tusk fait dans le folk-rock de grande envergure. D'obédience pop, le groupe laisse entrevoir des références plus subtiles : on pense aux New-Yorkais de The National pour la dynamique, à The Walkmen pour la sensibilité ou encore à R.E.M. pour les hymnes.
Ils ont pour eux l’innocence de la jeunesse et de solides références. A
l’heure de faire paraître son premier album, Erevan Tusk a déjà œuvré
pour se construire en quatre petites années d’existence une bonne
réputation scénique et gagner l’aura des jeunes groupes prometteurs.
Les Erevan Tusk n’auront donc pas déçu. Quelques mois après un premier
EP qui laissait entrevoir le meilleur, le meilleur arrive. La pop-rock cristalline du groupe français s’illumine sur un
premier album de qualité mixé par Antoine Gaillet (M83,
Yeti Lane, …). 12 titres prévus et un voyage de classe mondiale assuré.
Les parisiens auront mis 48 minutes en tout et pour tout pour passer de
l’étape "révélation" à l’étape "grand groupe prometteur". Et sans avoir besoin
de surjouer, de monter dans les tours. Le constat peut sembler
prématuré, exagéré, mais le mariage de spontanéité et de maturité
entendu sur "Fortify Your Innocence" ne trompe pas sur le talent des garçons.
Ce premier album vient confirmer de la plus belle des manières le talent et
la facilité du groupe quand il s'agit de composer des chansons pop-rock
très classiques, au sens le plus noble du terme. Mélodies,
harmonies, refrains, chœurs, tout ici semble couler de source dans des
titres qui s'enchainent avec une évidence et une facilité incroyable. Et
ceux qui pensaient que les parisiens avaient peut-être tous dit dans
leur "4 titres" inaugural devront se rendre à l’évidence, les Erevan Tusk
avaient encore quelques armes secrètes dans leur botte. En tout cas
suffisamment pour rendre ce "Fortify Your Innocence" indispensable.
Des disques parus depuis janvier, celui-ci fait assurément parti des
plus limpides. Un petit exploit en soi quand on ratisse aussi large que
Jim et ses potes. Car aussi personnelle soit-elle, leur musique a déjà
provoqué de flatteuses comparaisons avec, entre autres, R.E.M., The
National ou les Beach Boys ("Phrasal Show", le fameux clin d’œil
west-coast). En effet, on est obligé d’agréer lorsque les gens citent comme influences
majeures tous ces grands groupes, auxquels je me permets d'ajouter des ressemblances incontestables avec les Beatles ("Ivy Ghosts") ou encore les Wild Beasts.
La clarté et la pureté de leurs opus entraînent
des similitudes évidentes avec ces derniers : des mélodies tubesques qui fusent et
traversent l’air avec une grâce incomparable ("Truth Or Dare", "Frostbitten", "In Your Shadow"), des virées pop-folk féeriques,
garnies de chœurs splendides et d’accords brillants ("One Of These
Days", "Mammoths"). Quand on ajoute à ça des morceaux aussi
aboutis musicalement que l’épique "Puncturel Lung", aussi riches et
accrocheurs que leur single "Cassidy", aussi instinctifs que leur
joyau "Kenekaise", je ne peux pas dissimuler mon admiration devant
le travail accompli.
Erevan Tusk, deux voix, deux plumes, cinq musiciens réunis autour de chansons à la candeur émouvante. Cinq garçons, deux voix qui s’entremêlent : "Fortify Your Innocence" s’offre harmonies divines ("One of These Days"), riffs tortueux ("Ivy Ghosts"), pop-songs lumineuses ("Phrasal Show") et ballades tire-larmes ("Mammoths"). Du baume pour réparer les gerçures de l’hiver !!!
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