Note : 4.5 / 5
Une éclipse longue d'une bonne décennie, et l'on retrouve les Beachwood
Sparks totalement identiques à ce qu'ils étaient lorsque l'on s'est
quittés. La formation, adepte d'une alt-country planante et
supérieurement mélodique, ravive une fois de plus une certaine idée de
la douceur de vivre californienne. Bande-son idéale d'une virée fantasmée le long des côtes du Pacifique,
ce troisième opus parfaitement servi par la production moelleuse de Thom
Monahan (Scud Mountain Boys, Pernice Brothers, Vetiver...) signe le
retour bienvenu d'un groupe qui fait rétrospectivement figure de
pionnier du récent renouveau pop-folk nord-américain.
C’est un très beau trésor caché de l’Amérique folk : il y a douze ans,
les Californiens de Beachwood Sparks publiaient un élégant premier album
qui les posait comme les nouveaux héros de la tradition du Laurel
Canyon. Dans la plus pure tradition de ce rock tendance country et pop cher à Buffalo Springfield, Crosby, Stills & Nash ou The Byrds, les Beachwood Sparks avaient séduit il y a déjà douze ans avec un premier album éponyme. Et ce n’est pas le titre d’ouverture de ce nouvel opus, "Forget The Song", qui viendra décevoir l’auditeur encore tout ému par les premières petites pépites du groupe californien.
Idem avec "Sparks Fly Again",
un morceau à la rythmique entrainante, aux arrangements ensoleillés et
pourtant un tantinet nostalgiques. On a vu des groupes comme The Thrills se frotte brillamment à cette country pop rock des grands espaces de l’Ouest Américain, mais les Beachwood Sparks parviennent à instiller une atmosphère et une aura toute particulières à leur musique.
"The Tarnished Gold" est un album intimiste mais enjoué, solaire et
crépusculaire à la fois. On a vite fait de revenir au début du disque
une fois celui-ci terminé, pour être bien sûr que tout ceci sent bon la
joie de vivre et la sérénité. Ces artistes aujourd'hui incontournables sont en effet les héritiers
évidents de cette musique purement laid back, comme bloquée dans une
faille spatio-temporelle située vers la fin des années 60 et le début
des années 70. Les compositions de Beachwood Sparks fascinent en effet
par leur refus obstiné de toute forme de modernité. Ici, on s'entête
vraisemblablement à croire que le punk, le rap, l'électro ou toute autre
forme de nouveauté musicale n'ont jamais existé ou alors loin, très
loin de Los Angeles.
Lumineux et fabuleusement harmonieux de bout en bout, "The Tarnished
Gold" voit le groupe ajouter quelques jolis classiques en puissance à un
répertoire qui entretient avec passion le souvenir de ce que l'immense
Gram Parsons (grand chanteur country américain) qualifia un jour de "cosmic american music". L’or, ici, porte mal son épithète : "The Tarnished Gold" n’est en aucun cas terni !!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire