Note : 2.5 / 5
Synopsis :
Modeste ouvrier, Douglas Quaid rêve de s’évader de sa vie frustrante.
L’implantation de souvenirs que propose la société Rekall lui paraît
l’échappatoire idéale. S’offrir des souvenirs d’agent secret serait
parfait… Mais lorsque la procédure d’implantation tourne mal, Quaid se
retrouve traqué par la police. Il ne peut plus faire confiance à
personne, sauf peut-être à une inconnue qui travaille pour une
mystérieuse résistance clandestine. Très vite, la frontière entre
l’imagination et la réalité se brouille. Qui est réellement Quaid, et
quel est son destin ?
Critique :
Rares sont les remakes qui arrivent à égaler, voire à surpasser l'original, et ce "Total Recall 2012"
ne fait pas partie de ce cercle très fermé. Pourtant réjouissant d'un
point de vue visuel et plutôt bien pensé, le film sombre malheureusement
trop vite du côté du blockbuster lambda. Exit Mars, exit les mutants, exit les effets manuels, exit le
mouchard qu'il faut extirper en se triturant les fosses nasales et
bonjour... la nouvelle prostituée à trois seins ? En simplifiant au
maximum son intrigue, en expurgeant tout ce qui a fait, en 1990, du film de Paul Verhoeven une œuvre si particulière et marquante, ce "Total Recall 2012" s'inscrit
dans la droite lignée des ersatz hollywoodiens modernes lavés aux
billets verts et essorés par un traitement numérique et scénaristique
aussi lisse que sans âme.
L'histoire est donc la même que celle du "Total Recall" de 1990, adapté de la nouvelle de Philip K Dick.
Sauf que là, on est dans un monde futuriste totalement ravagé par les
guerres, où deux contrées subsistent. Une Fédération autour de la
Grande-Bretagne et sa colonie, sur l'ancienne Australie. Doug Quaid est un simple ouvrier qui rêve d'une vie plus excitante. Il décide d'aller chez Rekall pour se faire implanter des souvenirs d'agent secret. Sauf que là-bas, on découvre qu'il est déjà agent secret !
Si on est toujours un peu sceptique devant la frénésie hollywoodienne de faire des remakes, il faut reconnaître que ce "Total Recall 2012" ringardise
largement son ancêtre au niveau visuel. L'environnement futuriste est
sublime, parfaitement réalisé et très inventif, comme ce tunnel à
travers la Terre qui relie l'Australie à la Grande-Bretagne en 17
minutes. De la vraie science-fiction qui fait rêver et un monde de demain très crédible, au design magnifique, grâce aux 200 millions de dollars de budget. Une somme qui a aussi été largement dépensé pour tourner des cascades plus explosives les unes que les autres. Le rythme survitaminé de ce remake est parfois épuisant, mais il a le mérite de nous garder en haleine en permanence.
Cependant en éliminant la planète Mars de l'équation, Wiseman et les scénaristes de "Total Recall 2012"
se sont tirés une balle dans le pied. Après une heure, le film commence
sérieusement à dévier de sa trajectoire à cause d'un scénario aux
enjeux limités, franchement stéréotypés et tirés par les cheveux. Le film basculant inexorablement dans le blockbuster de base. A l'opposé d'un "Blade Runner", on ne ressent jamais la vie de cette cité et la dangerosité de
ses bas-fonds. Ainsi, malgré le soin apporté à l'architecture de la
ville futuriste, il semble bien difficile pour le spectateur de se
sentir concerné par le sauvetage de ce monde en péril, par le sort des
personnages qui y gravitent et de se sentir angoissé par les quelques éléments d'anticipation qui émaillent le
long métrage.
La sublime Kate Beckinsale |
Le plus gros problème du film est
donc son manque d'identité, autant au niveau du scénario que de la
réalisation. Ainsi, alors que les nombreuses séquences d'action se
retrouvent chargées de références indiscutables ("The Island" de Bay, le "I, Robot" de Proyas,
etc.), ces dernières sont entrecoupées de scènes de dialogues
noyées sous une nuée de lens-flares numériques du plus mauvais goût. Le procédé se révélant ici être un moyen d'apposer à la
va-vite un style au film et de participer, tant bien que mal, à l'effet
dramatique de certaines scènes. Pas
fun et décomplexé pour un sou, le film accuse même un premier degré
désespérant avec une volonté générale et inextinguible des acteurs de "jouer la fin du monde".
Au final, que retenir de ce "Total Recall, Mémoires Programmées"
? Une longue course-poursuite tournée comme un jeu vidéo entre Quaid et
sa chère et tendre (fausse) épouse ponctuée ci et là par des bribes de
dialogues et des pistes de scénario. Certainement aussi les formes de la
très très (mais vraiment très) sexy Kate Beckinsale,
filmée comme une déesse par son réalisateur de mari. Mais on pourra
aussi penser que, mis à part ses nombreuses références au film original
de Verhoeven, cette version 2012 n’offre absolument rien de nouveau ou
d’un tant soit peu original pour valoir le détour.
"Total Recall, Mémoires Programmées" est donc un film sans second degré, qui fait tout péter sans se poser de
questions et en se prenant très au sérieux. Bref, aucun style et aucune
âme. Dommage, car Colin Farell et Kate Beckinsale avaient parfaitement pris le succession de Schwarzenegger et Sharon Stone !!!
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