Note : 4.5 / 5
Synopsis :
Elisabeth Weatherley, 13 ans, est morte. Elle ne le savait pas encore quand elle assistait à ses funérailles qui lui reviennent dans un cauchemar récurrent. Fantôme perdue dans des
limbes aux allures de mausolée en compagnie d’animaux étranges (un chat
serpent, une chauve-souris poulet et un crapaud araignée), Elisabeth n’a de consistance que dans un bâtiment abandonné de son ancien internat religieux.
Prisonnière de l'au-delà, gardée par des esprits vaporeux aux motivations inconnues, la jeune fille veut prendre contact avec Dorothea sa sœur aînée et sa meilleur amie, Nora. Étrangement, ces dernières sont
surprotégées par les instances religieuses mais alors que la première
semble vivre son deuil dignement, la seconde est persuadée que la disparition d’Elisabeth est étrange, voir que celle-ci n’est pas morte.
Critique :
“END” au travers de son premier tome apparaît être un titre au scénario riche et construit. Empreint d'un mystère dense, mais sachant égrener assez de maigres réponses pour permettre de capter l'intérêt du lecteur du début à la fin, ce premier volume est beau comme une statue grecque recouverte de sumac grimpant érigée à l'entrée d'un vieux manoir abandonné.
Ce premier tome (du triptyque prévu) s'attarde sur Elisabeth et ses trois animaux domestiques, sur son pouvoir qu'elle va devoir apprendre à domestiquer et, surtout sur le fait qu'elle soit morte...ou pas ! Il faudra attendre la fin du troisième tome pour connaître le dénouement de cette histoire clef.
D'ici là on se laisse porter par l'ambiance victorienne inquiétante distillée par la scénariste Barbara Canepa et la dessinatrice Anna Merli. Dès les premières planches, le lecteur tombe sous le charme d'un récit poignant porté par une sublime esthétique gothique.
L’ambiance est très mélancolique, et les dessins ont quelque chose de brumeux et se prêtent parfaitement à cet univers. Le trait est d'une finesse exceptionnelle, les couleurs sont doucereusement feutrées, offrant un rendu d'une bouleversante beauté.
“END - Elisabeth” est donc un album gracile et fragile qui exhale des sucs doux et enivrant d'une plante carnivore. Le régal ressenti à sa lecture étant principalement dû à la haute qualité picturale et au travail assidu des deux auteures.
Complet, complexe et ténébreusement beau, le retour de Barbara Canepa (créatrice de Skydoll) est ici à célébrer !!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire