Note : 4 / 5
Synopsis :
A Londres, en 1866, Basil Hallward peint le portrait d'un séduisant
jeune homme, Dorian Gray.
"Réalisez votre jeunesse aussi longtemps qu'elle est à vous. Vivez !
Vivez la vie merveilleuse qui est en vous. Ne laissez rien perdre de
vos possibilités. Soyez toujours à la recherche de sensations nouvelles.
N'ayez peur de rien! " martèle Lord Henry Wotton (George Sanders),
aristocrate misogyne, cynique et méprisant, pour qui la vie s'articule uniquement autour de la
recherche du plaisir. Fasciné par les théories de Lord Henry, l'éphèbe Dorian Gray (Hurd Hatfield)
passe alors sans le savoir un pacte avec le diable, conjurant son
portrait que vient d'achever Basil Hallward de lui apporter la jeunesse
éternelle... en échange de son âme !
Parallèlement Dorian Gray s'amourache de Sybil Vane, une
chanteuse de cabaret, mais les conventions rigides de son milieu le font
rompre et elle se suicide. En rentrant chez lui, il trouve que son
portrait a une expression plus dure, presque cruelle.
Critique :
De toutes les adaptations homonymes du livre d'Oscar Wilde, celle du réalisateur, Albert Lewin, en 1945 sort certainement du lot !
Ensorcelant et ténébreux, le film de Lewin a su
retrouver l'atmosphère décadente du roman de Wilde (l'atmosphère de corruption londonienne allant aussi loin que la censure de l'époque le permet). Et ce, malgré quelques
édulcorations (l'homosexualité latente entre Dorian Gray et Sir Basil
Hallward a été gommée) et autres ajouts (la romance entre Gladys et
Dorian Gray n'est que pure fantaisie) qui donnent au film un caractère
moral, voire spirituel qui était absent du livre.
Le casting est sublime. Mention spéciale pour Hurd Hatfield, frappant de perfection et de stoïcisme dans la peau de ce Faust des temps modernes, il est l'incarnation parfaite de l'aristocrate nihiliste tel que Wilde
l'avait sans doute rêvée. Prisonnier d'un tableau qui deviendra le
reflet de son âme, il mènera une vie émaillée de vices, de corruptions
et de débauches en tous genres, dépassant la sordide influence de son
maître spirituel Lord Henry pour atteindre une sorte de non-retour dans
la monstruosité.
La mise en scène de Lewin est froide, impitoyable mais fascinante de beauté. Parsemée de quelques
fulgurantes trouvailles visuelles (les plans en couleur sur le tableau
ne font que renforcer son côté abstrait et maléfique) qui nous laissent
bouche bée d'admiration tant le réalisateur est en parfaite osmose avec
son sujet, mettant l'accent sur l'aspect inexorable de la vie de Gray,
sorte de fantoche à la solde d'un avenir scellé d'avance !
Chef d’œuvre de noirceur, ce film est une réflexion intense sur le poids du destin et l'irrésistibilité du mal !!!
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