Note : 4 / 5
Synopsis :
Avocat très ambitieux d'une grosse firme de Manhattan, Harvey Specter a
besoin de quelqu'un pour l'épauler. Son choix se porte sur Mike Ross, un
jeune homme très brillant mais sans diplôme, doté d'un talent certain
et d'une mémoire photographique très précieuse. Intelligent et doté d'une mémoire eidétique (faculté de se souvenir d'une grande quantité d'images, de sons, ou d'objets dans leurs moindres détails), Mike subvient à ses besoins en passant des examens à la place d'autres personnes, en particulier des examens en droit.
Ensemble, ils forment
une équipe gagnante, prête à relever tous les défis. Mike devra
cependant user de toutes les ruses pour maintenir sa place sans que
personne ne découvre qu'il n'a jamais passé l'examen du barreau.
Critique :
Vous le savez si vous aimez un peu les séries judiciaires, trouver le juste équilibre pour faire un show qui plaise au public sans devenir bêtement procédurier tiens du miracle. Et il faut un miracle supplémentaire pour qu’elle soit repérée par ce même public et qu’elle ne soit pas annulée avant de faire ses preuves.
Critique :
Vous le savez si vous aimez un peu les séries judiciaires, trouver le juste équilibre pour faire un show qui plaise au public sans devenir bêtement procédurier tiens du miracle. Et il faut un miracle supplémentaire pour qu’elle soit repérée par ce même public et qu’elle ne soit pas annulée avant de faire ses preuves.
Par chance, de tels
miracles existent. Diffusée depuis l’an passé sur la chaîne USA Network,
"Suits" est de celles-ci et débute en ce moment sa diffusion
française sur Série Club. Une bonne occasion de revenir sur les origines
de ce qui ressemble à un drama légal, a les composantes d’un drama
légal, mais se révèle être une dose concentrée de fun et d’adrénaline.
Seconde série judiciaire de la chaîne avec "Fairly Legal", "Suits" ne boxe pas du tout dans la même catégorie, s'offrant un season premiere à rallonge particulièrement ambitieux. Comme toujours chez USA, les personnages vont faire l'objet d'une vraie mise en place, avec un pilote très excitant qui ressemble à un portrait croisé des deux héros, Harvey Specter, avocat, et Mike Ross, faussaire. Ce premier épisode, relatant la rencontre, est une réussite, totalement prenant, avec une grande qualité d'interprétation.
"Suits" est vite devenue une référence pour les étudiants en faculté de droit, pour le côté professionnel qui, je dois le dire, donne envie. Mais le côté humain est très intéressant aussi : au départ, on a un jeune Mike qui voit sa vie passer, sans vraiment en être acteur et Harvey qui paraît sans cœur voire arrogant, vit pour son travail et rien d’autre. Mais au fil des saisons, les deux personnages deviennent de plus en plus semblables, l’un murissant et l’autre s’humanisant.
Aaron Korsh, ancien conseiller financier qui se recyclera scénariste (notamment sur des séries telles que "Tout le monde aime Raymond" ou "Voilà!"), envisage l’écriture d’une série sur le milieu de la finance. Il va adapter son idée pour mettre en scène non pas des investisseurs mais des avocats. Le show, alors intitulé "A Legal Mind", séduit la chaîne USA Network qui, déjà forte de ses récents succès ("Psych : enquêteur malgré lui", "Burn Notice", "FBI: Duo très spécial"…), se lance dans l’aventure.
Dès ses premiers épisodes, la série enregistre des audiences record. A n’en pas douter, "Suits" a immédiatement séduit le public, d’autant que son atmosphère dynamique colle parfaitement à l’image des séries de la chaîne. La série a pour elle de se distinguer de la majorité des séries judiciaires sur de très nombreux points, apportant un véritable vent de fraîcheur.
Quitte à faire fi d’un certain réalisme, "Suits" se démarque par exemple de "The Practice" et de sa morosité plombante. Exit également les allusions à l’actualité ("Damages", "New York District") ou la volonté de défendre des causes justes à force de plaidoiries bien amenées (la magnifique "Boston Justice"). Non, s’il fallait rapprocher "Suits" d’une série, ce serait sans doute avec Profit qu’elle aurait le plus à voir. Sans avoir son côté délicieusement déviant, Suits partage avec Profit un certain goût pour l’esthétisme du monde légal (décors design, costumes impeccables, impression de se balader dans une piscine peuplée de requins), ainsi que son penchant pour la narration double.
Faut-il attendre de chaque nouvelle série américaine un parfum de chef-d’œuvre ou d’innovation radicale ? Ce serait oublier que les productions moyennes constituent le gros du peloton. "Suits" en fait partie, ce qui n’est pas forcément une tare. Pour les ambitions philosophiques, on repassera. Quoique… Ici, tout est pensé pour le plaisir, celui des spectateurs et celui de personnages virevoltant sans complexes avec des sourires trop brillants pour être vrais.
Mike et Harvey, un duo chic et charme plein d’ambition, aux costumes ajustés et au verbe toujours haut. Deux personnages de pure séduction incarnés par des acteurs sexy (Gabriel Macht et Patrick J. Adams) dans une série qui vaut pour son swing agréable.
"Suits" est ambitieuse et donne l'impression de jouer dans la cour des grandes séries, posant avec succès les différents éléments de sa mythologie. Mais si elle en donne l'impression, elle ne se prend pas pour autant pour une grande, heureusement !
Côté casting, la série n’a rien à envier à la concurrence. Le casting est aussi varié que multiple, et l’attention portée à chacun pousserait presque à penser qu’il n’y a pas ici de personnages secondaire. Ces derniers sont presque aussi importants que les premiers rôles, car chacun a ses propres problèmes, de reconnaissance, de confiance en soi, de dépendance, d’honnêteté... Problèmes auxquels on peut tous se sentir concerné. L’humour n’est pas en reste, le jeu d’acteur est impeccable et, certaines répliques, qu’elles soient de Mike, Harvey ou Louis restent longtemps en tête.
Du côté des hommes, Harvey et Mike sont bien évidemment au premier rang. Mais il ne faut surtout pas oublier Lewis, le concurrent direct de Harvey, à la fois rival et ressort comique teigneux. Celui-ci possède tout de même profondeur, sensibilité et failles, et est merveilleusement campé par l’excellent Rick Hoffman.
Côté féminin, le show se paye le luxe d’avoir une des galeries les plus incroyables qu’il ait été donné de voir dans un seul show. Qu’il s’agisse de la boss de Harvey Jessica Pearson (Gina Torres, "Firefly"), de Donna, la sulfureuse et intelligente secrétaire de Harvey (Sarah Rafferty) ou de l’assistante paralégale Rachel (Meghan Markle) pour laquelle Mike aura rapidement le béguin, toutes sont des modèles de femmes fortes et complexes, belles à tomber, sensibles et indépendantes, sortant des canons habituels des poster girls fadasses et siliconées.
Au final, "Suits" s'impose comme un divertissement de haute volée avec sa galerie de protagonistes impeccables, sa narration calibrée et son atmosphère engageante, le show réussissant à instaurer un affectif incroyablement accrocheur. Soigné, efficace, porté par des comédiens formidables et pur produit du savoir-faire USA Network, c'est une très bonne surprise que ce "Suits" !!!
Seconde série judiciaire de la chaîne avec "Fairly Legal", "Suits" ne boxe pas du tout dans la même catégorie, s'offrant un season premiere à rallonge particulièrement ambitieux. Comme toujours chez USA, les personnages vont faire l'objet d'une vraie mise en place, avec un pilote très excitant qui ressemble à un portrait croisé des deux héros, Harvey Specter, avocat, et Mike Ross, faussaire. Ce premier épisode, relatant la rencontre, est une réussite, totalement prenant, avec une grande qualité d'interprétation.
"Suits" est vite devenue une référence pour les étudiants en faculté de droit, pour le côté professionnel qui, je dois le dire, donne envie. Mais le côté humain est très intéressant aussi : au départ, on a un jeune Mike qui voit sa vie passer, sans vraiment en être acteur et Harvey qui paraît sans cœur voire arrogant, vit pour son travail et rien d’autre. Mais au fil des saisons, les deux personnages deviennent de plus en plus semblables, l’un murissant et l’autre s’humanisant.
Aaron Korsh, ancien conseiller financier qui se recyclera scénariste (notamment sur des séries telles que "Tout le monde aime Raymond" ou "Voilà!"), envisage l’écriture d’une série sur le milieu de la finance. Il va adapter son idée pour mettre en scène non pas des investisseurs mais des avocats. Le show, alors intitulé "A Legal Mind", séduit la chaîne USA Network qui, déjà forte de ses récents succès ("Psych : enquêteur malgré lui", "Burn Notice", "FBI: Duo très spécial"…), se lance dans l’aventure.
Dès ses premiers épisodes, la série enregistre des audiences record. A n’en pas douter, "Suits" a immédiatement séduit le public, d’autant que son atmosphère dynamique colle parfaitement à l’image des séries de la chaîne. La série a pour elle de se distinguer de la majorité des séries judiciaires sur de très nombreux points, apportant un véritable vent de fraîcheur.
Quitte à faire fi d’un certain réalisme, "Suits" se démarque par exemple de "The Practice" et de sa morosité plombante. Exit également les allusions à l’actualité ("Damages", "New York District") ou la volonté de défendre des causes justes à force de plaidoiries bien amenées (la magnifique "Boston Justice"). Non, s’il fallait rapprocher "Suits" d’une série, ce serait sans doute avec Profit qu’elle aurait le plus à voir. Sans avoir son côté délicieusement déviant, Suits partage avec Profit un certain goût pour l’esthétisme du monde légal (décors design, costumes impeccables, impression de se balader dans une piscine peuplée de requins), ainsi que son penchant pour la narration double.
Faut-il attendre de chaque nouvelle série américaine un parfum de chef-d’œuvre ou d’innovation radicale ? Ce serait oublier que les productions moyennes constituent le gros du peloton. "Suits" en fait partie, ce qui n’est pas forcément une tare. Pour les ambitions philosophiques, on repassera. Quoique… Ici, tout est pensé pour le plaisir, celui des spectateurs et celui de personnages virevoltant sans complexes avec des sourires trop brillants pour être vrais.
Mike et Harvey, un duo chic et charme plein d’ambition, aux costumes ajustés et au verbe toujours haut. Deux personnages de pure séduction incarnés par des acteurs sexy (Gabriel Macht et Patrick J. Adams) dans une série qui vaut pour son swing agréable.
"Suits" est ambitieuse et donne l'impression de jouer dans la cour des grandes séries, posant avec succès les différents éléments de sa mythologie. Mais si elle en donne l'impression, elle ne se prend pas pour autant pour une grande, heureusement !
Côté casting, la série n’a rien à envier à la concurrence. Le casting est aussi varié que multiple, et l’attention portée à chacun pousserait presque à penser qu’il n’y a pas ici de personnages secondaire. Ces derniers sont presque aussi importants que les premiers rôles, car chacun a ses propres problèmes, de reconnaissance, de confiance en soi, de dépendance, d’honnêteté... Problèmes auxquels on peut tous se sentir concerné. L’humour n’est pas en reste, le jeu d’acteur est impeccable et, certaines répliques, qu’elles soient de Mike, Harvey ou Louis restent longtemps en tête.
Du côté des hommes, Harvey et Mike sont bien évidemment au premier rang. Mais il ne faut surtout pas oublier Lewis, le concurrent direct de Harvey, à la fois rival et ressort comique teigneux. Celui-ci possède tout de même profondeur, sensibilité et failles, et est merveilleusement campé par l’excellent Rick Hoffman.
Côté féminin, le show se paye le luxe d’avoir une des galeries les plus incroyables qu’il ait été donné de voir dans un seul show. Qu’il s’agisse de la boss de Harvey Jessica Pearson (Gina Torres, "Firefly"), de Donna, la sulfureuse et intelligente secrétaire de Harvey (Sarah Rafferty) ou de l’assistante paralégale Rachel (Meghan Markle) pour laquelle Mike aura rapidement le béguin, toutes sont des modèles de femmes fortes et complexes, belles à tomber, sensibles et indépendantes, sortant des canons habituels des poster girls fadasses et siliconées.
Au final, "Suits" s'impose comme un divertissement de haute volée avec sa galerie de protagonistes impeccables, sa narration calibrée et son atmosphère engageante, le show réussissant à instaurer un affectif incroyablement accrocheur. Soigné, efficace, porté par des comédiens formidables et pur produit du savoir-faire USA Network, c'est une très bonne surprise que ce "Suits" !!!
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