Note : 4 / 5
Nouvelle venue sur la scène musicale, Alex Hepburn déboule directement avec une auréole de louanges en crevant l'écran lors d'émissions live comme "Taratata" avec sa sensibilité à la fois blues et pop. La jolie brune britannique originaire d’Écosse a grandi en France, mais c'est à Londres qu'elle conçoit "Together Alone" avec des producteurs et compositeurs de renom.
Les comparaisons vont bon train quand il s’agit de qualifier la musique
de cette artiste, découverte par Warner via les vidéos qu’elle s’amusait
à poster sur Youtube. Janis Joplin pour la voix rocailleuse, Amy Whinehouse pour le groove, Alex Hepburn a tout d’une grande. A 26 ans, la chanteuse a sorti le 15 avril dernier son premier album, "Together Alone", dont le premier single "Under", n’en finit pas d’envahir les ondes. Titre à l’efficacité redoutable, il est un bel aperçu des 11 autres chansons de l’écossaise.
Cette voix rocailleuse apparaissait il y a deux ans sur la bande
originale du film "Titeuf" de Zep où elle interprétait un titre. Deux
années plus tard, voici son premier album. Une
réussite. Le disque possède une identité, du relief, évoluant dans un
univers torturé et mélancolique. C'est un album pop au charme déchirant où elle raconte ses plaies et ses bosses de sa voix rauque et puissante. Il y parle de sa première histoire d'amour, de la mort et de la maladie au sein de sa propre famille.
Alex Hepburn baigne depuis sa plus tendre enfance
dans la musique des années 60, 70 voire 50 et cela se ressent
terriblement dans cet album où sa voix est sublimée par
des arrangements soul à souhait. Cette voix rocailleuse omniprésente tout au long de ce "Together Alone" laisse penser qu’Alex Hepburn a dû griller bien plus qu’une cartouche de cigarettes durant son adolescence, n’en déplaise à ses parents.
Et objectivement, que serait la musique des années 2010 sans celle des années 1970 ? Peu
de choses si l'on s'en réfère à l'écoute du premier album de l’Écossaise. La jeune femme ne cache d'ailleurs pas ses intentions et se réclame ouvertement d'une Janis Joplin, dont elle possède la voix rauque et le sens de la gravité.
L’artiste à voix mainstream est également musicienne, elle écrit, elle
compose, ses influences venant donc de la fin des années 60/début 70. Elle
se dit hantée par Etta James, Billie Holiday et Jimi Hendrix à qui elle
dédie une chanson sur l'opus. La jeune fille a un potentiel énorme et
sa voix fait des merveilles dans tous les registres.
Le répertoire d’Alex Hepburn varie de la soul au rock, du blues à
la pop, et sa voix écorchée, abimée par la vie et quelques abus de
nicotine, ravit toutes les oreilles. "Miss Misery" démarre dans une musicalité folk extrêmement détendue,
dans une ambiance proche de Sheryl Crow et Alanis Morissette. Un sorte
d’échauffement avant le fulgurant "Bad Girl", véritable hommage à Etta
James par son refrain soul 60’s au possible, un véritable retour aux
plus belles heures de Chess Records, au féminin. "Broken Record" amènera
calme et mélancolie, sur un arrangement minimaliste piano/voix et la
classe de Billie Holiday. En suite logique, Alex Hepburn lance "Pain
Is", accompagné d’une guitare sèche, et la voix criarde, mais juste,
d’une Janis Joplin aux bords des larmes. "Get Heavy" prend le pas des
Runaways, explosant sur un rock n’roll punchy, aux riffs heavy.
Ce sont vraiment dans les chansons les plus calmes que la londonienne
parvient à nous transmettre toute la douleur présente au fond de ses
tripes. C’est le cas notamment sur la balade guitare/voix "Pain Is" et le très joli "Broken Record" où la voix d’Alex Hepburn prend toute son ampleur avec pour seul accompagnement un piano et ces chœurs qui viennent s’ajouter en toute fin de morceau.
Seul bémol, les pistes un peu plus rock comme "Angelina" deviennent alors un peu plus quelconques et formatées. Parfois, les
compositions de la chanteuse se font un peu trop commerciales et on
se rapproche davantage des chansons d’Avril Lavigne que d’Amy Winehouse. Dommage car Alex Hepburn aurait pu être le parfait penchant féminin d’un Asaf Avidan qui, avec son premier album, avait su se créer un univers à part entière pour accompagner sa voix phénoménale.
Le disque est forcément emmené par le single "Under" présent
ici en deux versions, premier tube breveté d'une artiste en pleine
ascension. On regrettera au passage l'absence de sa reprise de "Woman" de Neneh Cherry qui constitue pourtant un morceau de choix de son répertoire.
Au final, malgré quelques défauts, "Together Alone" avec ses douze chansons, la place d'emblée dans le
sillage d'Adele ou Duffy, pour sa capacité à adapter ses envies rétros
au goût du jour. Car "Together Alone" n'est pas un album passéiste,
mais l'expression parfaite d'influences bien assimilées, portées par
une interprète qui a véritablement du coffre et de la substance. L’ambiance est sombre, la voix addictive, nul doute qu’il accompagnera à merveille les dépressifs d’un soir autant que les heureux de chaque jour.
C’est un premier album à la production impeccable. Alex Hepburn s’amuse
et place sa voix dans tous les registres qui la passionne. Si cet opus semble assez disparate en terme de compositions, il n’empêche qu’à travers ces 12 titres, "Together Alone" permet de mettre en exergue une toute jeune artiste qui saura à coup
sûr se faire une place dans le sillon des Adele, Duffy et pourquoi pas
Amy Winehouse… La voix d’Alex Hepburn est un diamant à l’état brut qui ne demande qu’à s’affiner !!!
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