Note : 4 / 5
Les choses sont simples avec Airbourne.
Soit on rejette en bloc le groupe et sa production en hurlant au
plagiat éhonté, soit on se dit qu'AC/DC est en fin de carrière et qu'il
faudra bien un jour lui trouver un successeur. Dans ce second cas, Airbourne fait bien figure de prince consort plus que crédible.
Airbourne est un chien fou. Depuis ses débuts
et doublement à partir de son avènement sur la scène internationale, le
jeune combo ne cesse d’être comparé, confronté, et mesuré à son illustre
ancêtre et compatriote, l’immense AC/DC. Le rapprochement est naturel lorsque deux frangins australiens décident
de monter un groupe de hard rock et conquérir le monde la rage au
médiator.
Doit-on parler de similitudes, voire de plagiat, ou plutôt
simplement d’une "Australian touch" ? Airbourne ne renie pas son
hérédité, bien au contraire. Mais il y a probablement autant d’AC/DC
qu’il y a de Rose Tattoo, voire de The Angels, chez Airbourne.
Reconnaissons également à Joel O’Keeffe plus de caractère qu’une simple
copie de Bon Scott ou Brian Johnson et une attitude et une nervosité qui
lui est propre. Tout comme à la batterie l’autre frère, Ryan O’Keeffe,
se fend d’un toucher plus appuyé, plus métal peut-être, qu’un Phil Rudd.
Dix ans, Airbourne a dix ans ! 2013 marque également son retour dans les
bacs avec un nouvel album qui, sans aucun doute, promet de bien belles
soirées rock'n'roll. Trois ans après "No Guts. No Glory"
(2010) et six ans après "Runnin' Wild" (2007), Joel O'Keeffe, Ryan
O'Keeffe, David Roads et Justin Street nous reviennent, les batteries
chargées à bloc. Cependant "Black Dog Barking" va-t-il révéler une nouvelle rage rock'n'rollesque
des australiens ?
Créée en 2003,
la formation australienne écume pendant près d’un an les pubs de
Melbourne. Ce galop d’essai convint un label indépendant qui accepte
d’enregistrer un premier disque pour une distribution à échelle
nationale. La renommée du groupe grandit et le jeu à domicile ne suffit
plus. Emmené par les frères O’Keeffe, les musiciens partent conquérir les scènes du globe en faisant les premières parties des barons du hard rock.
Le deuxième album sort en 2008. Véritable bombe explosive, il s’illustre superbement dans les titres comme "Blackjack", "Heartbreaker" ou encore "Girls in Black". Le temps du clip de "Runnin’ Wild", le légendaire Lemmy Kilmister, chanteur de Motörhead, apporte sa contribution en semant la police au volant d’un semi-remorque. Et "No Guts. No Glory" était certainement de la même trempe.
Airbourne est bien le seul groupe aujourd'hui sur la planète hard rock à conjuguer avec autant de conviction métal et boogie. Même si "Ready to Rock" en ouverture a des relents de "Let There Be Rock", "Black Dog Barking"
arrive à dépasser la comparaison grâce à une conviction de tous les
instants. Son aptitude à trouver le refrain qui fait mouche trouve sa
meilleure expression sur "You Got the Skills (To Pay the Bills)" et "Live It Up" que l'on reprend instinctivement sans se poser de questions.
Après avoir analysé les deux premiers titres,
je ne peux vraiment vous décrire les autres, tant ils se ressemblent sur
la composition. C’est agressif, impulsif, énergique. Chaque note claque
et touchera votre âme un une seconde ! Airbourne, c’est un véritable défouloir. Voilà pourquoi
on les aime. Il suffit de comprendre que nous devons lâcher-prise avec
leur "Firepower", et bien évidemment de se déchainer avec leur
fameux single "Live It Up". Les femmes sont toujours au centre de
leur univers, ici avec "Woman Like That". Airbourne propose deux compos plus posée, parfaites pour la route avec "Back In The Game" et "Cradle to the Grave".
Airbourne est sans retenue, il suffit d’entendre comme les cordes
claques, comme Joel O’Keeffe s’époumone ou comme les baguettes frappent
les peaux comme un coup de trique. Un jeu de batterie qui, par ailleurs,
se révèle comme une composante aussi essentielle que la guitare, avec
ces rythmiques droites, la grosse caisse qui appuie les temps, comme une
marche en avant que rien ne saurait dévier. L’impact est immédiat et
sans détour.
En fait, c'est le message principal de "Black Dog Barking", ne pas se poser de questions et se laisser prendre au jeu. Avec treize titres sans faiblesses ni cassures coupables, "Black Dog Barking" ne crève peut être pas le plafond mais fait le boulot avec force. Que celui qui ne tape pas immédiatement du pied sur "No One fits Me (Better Than You)" pense à s'acheter d'urgence des prothèses orthopédiques, et si son voisin ne secoue pas sa crinière avec "Cradle to the Grave" c'est qu'il a besoin d'une perruque pour orner sa calvitie naissante.
Là est la clef de voûte de son succès : une énergie débordante et un
goût prononcé pour la fête. Airbourne joue plus que tout sur la face
divertissante du rock, son immédiateté et son côté défouloir. Voilà tout
ce qui attire irrémédiablement le public dans ses filets. Il suffit
d’entendre l’appel aux bas instincts "d'Animalize" ou l’explicite
"Ready To Rock", titre taillé pour les concerts issu de leur tout
premier EP, aujourd’hui introuvable, et qui se montre presque
méconnaissable dans cette version réactualisée et gonflée à bloc.
Au final, à défaut de surprendre, Airbourne ne déçoit jamais. La formation fait partie de ces
groupes qui veillent à préserver les traditions. Avec trois albums qui se suivent et se ressemblent, Airbourne commence à avoir en stock suffisamment de bons titres pour remplir un album live qui
permettra à tous de constater qu'AC/DC n'est décidément plus seul. Étant donné l'ampleur de sa tournée 2013, cet indispensable témoignage
ne devrait pas tarder.
Avec ce nouvel album, Airbourne
montre qu’il n’a pas changé son fusil d’épaule mais qu’il s’est
toujours aussi bien le magner. Voilà un album qui s’écoute à fond. Les
amateurs de son bien Rock, qui portent la barbe, des santiags, du cuir
et du jean seront parfaitement satisfaits. Airbourne fait de l'Airbourne comme AC/DC fait de l'AC/DC. Du hard rock 100%
pur décibel, pour notre plus grand plaisir, bien évidemment. Quoiqu'il en
soit, le carton est d'ores et déjà assuré pour "Black Dog Barking"!!!
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