Note : 3.75 / 5
Synopsis :
Un mystérieux virus a détruit toute civilisation. Les rescapés vivent
dans des bunkers fortifiés, redoutant leurs anciens semblables devenus
des monstres dévoreurs de chair.
R, un mort-vivant romantique, sauve contre toute attente Julie, une adorable survivante, et la protège de la voracité de ses compagnons. Au fil des jours, la jeune femme réveille chez lui des sentiments oubliés depuis longtemps. Elle-même découvre chez ce zombie différent autre chose qu’un regard vide et des gestes de momie.
R, un mort-vivant romantique, sauve contre toute attente Julie, une adorable survivante, et la protège de la voracité de ses compagnons. Au fil des jours, la jeune femme réveille chez lui des sentiments oubliés depuis longtemps. Elle-même découvre chez ce zombie différent autre chose qu’un regard vide et des gestes de momie.
Perturbée par ses sentiments, Julie retourne dans sa cité fortifiée où
son père a levé une armée. R, de plus en plus humain, est désormais
convaincu que sa relation avec Julie pourrait sauver l’espèce entière.
Pourtant, en cherchant à revoir Julie, il va déclencher l’ultime guerre
entre les vivants et les morts. Les chances de survie de ce couple
unique sont de plus en plus fragiles.
Critique :
De "Twilight" à "True Blood", le sex-appeal des
vampires et des loups-garous est évident. Le zombie, lui, est moins
veinard : trop rigide donc peu sensuel, décérébré donc pas séducteur,
toujours en horde donc peu disposé à l’intimité. Et surtout trop mort
donc asexué. "Warm Bodies : Renaissance" parie sur sa beauté cachée. Le cadre est connu :
un monde post-apocalyptique, scindé entre morts-vivants en liberté et
derniers humains retranchés. La greffe de la comédie romantique, un peu
moins, lorsqu’un jeune zombie s’entiche d’une demoiselle de bonne
composition (Teresa Palmer, sorte de Kristen Stewart blonde).
Un peu moins connu certes, mais pas de la plus grande fraîcheur pour autant : c’était mot pour mot l’argument de vente de "Shaun of the Dead",
un film de bientôt dix ans maintenant. En attendant, les adaptations et
autres bifurcations du genre vont bon train. Aux États-Unis, "The Walking Dead" continue d’assurer une rente bien confortable à HBO. La série BBC "In the Flesh" vient disputer un peu le marché, sur le terrain du thriller psychologique post-apocalyptique. La France a ses énigmatiques "Revenants".
"Warm Bodies"
voudrait nous faire croire à son originalité, voire à son irrévérence.
Il n’en est rien, toutefois si on prend la peine de jouer le jeu, quand bien
même il ne serait qu’un cran de plus sur une relecture dans l’air du
temps, ça ne le rend pas pour autant antipathique.
L’excellente surprise du film, c’est que la romance entre R. et Julie
est réussie. Drôle, attachante, elle est dénuée de toute niaiserie, ce
qui ravira les allergiques à l’eau de rose. Les acteurs y sont pour
beaucoup : Nicholas Hoult ("X-men : Le commencement") est impeccable dans la peau de R. et l’acteur
arrive à rendre palpable le changement que vit son personnage au fur et à
mesure du film. Le monologue intérieur de R., contre-point ironique à sa
gaucherie, vient renforcer le sous-texte du zombie comme malade exclu
de la société, prisonnier de son corps. La
piste médicale est claire lorsque s’esquisse une guérison des
morts-vivants. Une entorse aux lois d’un genre radicalement pessimiste.
Elle sied à ce "Roméo et Juliette" rigolard, avec scène au balcon et John Malkovich en papa Capulet à la gâchette facile.
Quant à Teresa Palmer, si
elle se fait éclipser la vedette par son amoureux de zombie, elle livre
quand même une performance honorable en humaine badass. Les seconds
rôles ne déméritent pas, et malgré leur faible temps de présence, ils
assurent, surtout Analeigh Tipton qui joue Nora, la meilleure amie de
Julie.
Si ce film de Jonathan Levine ("All the Boys Love Mandy Lane" et "50/50") peut se vanter d'une chose, c'est réellement d'être sympathique. Parce que bon an mal an, le film nous tire quelques sourires,
bienveillants voire conquis, souvent grâce au charme douillet de la comédie romantique,
plaisir coupable s’il en est (on se surprend à adhérer benoîtement aux
séquences de badinages entre la belle et la bête). Si l’on a beau savoir
parfaitement où on va, le voyage n’en est pas désagréable pour autant.
Jonathan Levine mène la cour avec entrain et humour. Et si la sauce prend, c’est certainement du fait des humbles prétentions du film,
qui semble assumer sans complexe son caractère tout à fait artificiel,
ses ressorts comiques téléphonés mais pas périmés, sa fraîcheur plutôt
ludique. Pourquoi bouder donc ? Une friandise, ça ne se refuse pas.
"Warm Bodies" est une excellente surprise. Servi par une
bande-originale excellente (Bruce Springsteen, Bob Dylan, M83, The
National, Bon Iver entre autres), des acteurs à l’enthousiasme
contagieux et un humour jubilatoire, ce bijou fantastique est aussi une
très belle réflexion sur l’amour et les changements qu’il provoque en
nous. Et si la fin fera probablement grincer des dents plus d’un puriste
des zombies, il faut saluer l’audace d’une telle histoire, surtout
quand elle est aussi attachante.
Au final, en voulant concilier pastiche de film d'horreur et vraie comédie
romantique, "Warm Bodies : Renaissance" prenait le risque de rater les
deux. Miracle, ce mariage contre nature fonctionne grâce à deux bonnes
initiatives : choisir un zombie comme narrateur et en confier
l'interprétation à l'excellent Nicholas Hoult !!!
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