de Luigi Carletti
Note : 4.5 / 5
Synopsis :
Une piscine tranquille, au cœur d'une sage résidence romaine. Une piscine vers laquelle convergent tous les regards, parfois indiscrets. Une piscine où Filippo consent à descendre de temps à autre sur son fauteuil roulant, accompagné de "l'Indispensable", le fidèle Péruvien au service de sa famille depuis des lustres.
Villa Magnolia est semblable à un petit bourg, tout le monde s'y connaît... Mais lors d'une chaude matinée d'été, survient un inconnu, un nouveau locataire. Au bord du bassin, l'homme exhibe son dos traversé par trois horribles cicatrices.
Quelques jours plus tard, il intervient manu militari pour défendre une résidente agressée par deux voyous que l'on retrouvera par la suite carbonisés dans leur voiture ! Mais qui est cet énigmatique individu ? Et pourquoi devient-il peu à peu nécessaire à tous ?
Critique :
Cinquième roman de Luigi Carletti (le premier traduit en français), "Prison avec piscine" débute comme un remake à l'italienne du Fenêtre sur cour de Hitchcock,
avec son voyeur au rire jaune et aux idées noires. Mais le récit prend
bientôt la tangente, lorsqu'on découvre dans une voiture un duo de corps
carbonisés. Et qu'à leur suite surgissent dans la paisible villa une
série de personnages au caractère bien trempé. Avec eux se mettent en place les rouages d'un piège dans lequel
on plonge la tête la première !
Luigi Carletti orchestre cette comédie italienne avec rythme et
originalité. Le huis-clos hitchcokien avec voyeur devient une intrigue
policière avec son compte de mafieux, agrémentée de quelques touches de
comédie amoureuse. Un beau mélange, qui surprend et entraine le lecteur
dans cette drôle d'histoire à l'italienne.
Bien servi par des dialogues
percutants et un scénario digne de Tonino Benacquista,
ce huis clos brûlant marie avec bonheur l'élégance au machiavélisme. Pour relever l’ensemble, il y a donc surtout les
personnages. Une belle galerie de caractères solides et bien trempés, de ceux auxquels on s’attache
vite et sans peine. A commencer par le narrateur, Filippo Ermini, sociologue
branché d’à peine 40 ans, dont le destin idyllique a été brisé une nuit,
lorsqu’un automobiliste a percuté sa moto et l’a envoyé dans le décor où il a
perdu ses jambes. Depuis, il végète dans son fauteuil roulant, tributaire de
“l’Indispensable” Isidro, un sexagénaire péruvien au service de sa famille
depuis longtemps, tout en préparant un grand projet qu’il prend soin de garder
secret.
Puis il y a Rodolfo Raschiani, le nouveau résident aussi mystérieux que dangereusement charismatique ; Alessia, ancien amour de Filippo qui réapparaît dans sa vie ; maître Laporta, avocat opiniâtre et excessivement curieux ; Irina, femme de ménage bulgare trop canon pour être honnête… La coexistence des membres de cette drôle de tribu en quasi huis clos (la Villa Magnolia, “prison” dorée pour à peu près tous les personnages) est l’atout majeur de ce roman, par ailleurs prenant et distrayant jusqu’à son terme. Le Steven Soderbergh d’Ocean’s Eleven en ferait sûrement un bon film !
Puis il y a Rodolfo Raschiani, le nouveau résident aussi mystérieux que dangereusement charismatique ; Alessia, ancien amour de Filippo qui réapparaît dans sa vie ; maître Laporta, avocat opiniâtre et excessivement curieux ; Irina, femme de ménage bulgare trop canon pour être honnête… La coexistence des membres de cette drôle de tribu en quasi huis clos (la Villa Magnolia, “prison” dorée pour à peu près tous les personnages) est l’atout majeur de ce roman, par ailleurs prenant et distrayant jusqu’à son terme. Le Steven Soderbergh d’Ocean’s Eleven en ferait sûrement un bon film !
Entre un Desperate Housewife transalpin et masculin et un affreux, sale et méchant contemporain, "Prison avec piscine" est la lecture estivale la plus jubilatoire qu'on puisse envisager. Il n'y a que les italiens pour mêler, avec autant de savoir-faire, bouffonnerie, tragédie, sordide et hilarité !!!
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