d'Adrien Tomas
Note : 4 / 5
Synopsis :
Cinq royaumes des plus turbulents se
combattent sans relâche depuis des décennies. Au cœur même de ce monde
se trouve le Sixième royaume, la Grande Forêt. Des palais luxueux aux
cases les plus misérables de Val ou encore dans les villages mouvants
des yogourts des plaines venteuses de Khara, partout l’on conte les
légendes de la Grande Forêt, terre d’asile des créatures fantastiques
qui peuplent les rêves les plus fous ou les cauchemars les plus noirs.
Un jour les cinq royaumes s’unissent
sous la bannière Seï et la Déesse Seva pour détruire la Grande Forêt.
Venus des cinq royaumes des aventuriers que rien ne lie se lèvent et
prennent la route vers cette immense forêt sauvage. Moineau, la sorcière
Grise, le conteur désabusé, le demi-nain marchand et enfin l’homme loup
se retrouvent sur le devant de la scène bien malgré eux. En effet, à la
suite de circonstances tragiques pour nos valeureux héros, ils vont
devoir comprendre et surtout survivre aux différentes embûches et aux
pièges que leur réserve leur destinée commune.
Une véritable course poursuite sous
les frondaisons d’une forêt immense aux pouvoirs magiques
impressionnants, avec aux trousses une ribambelle d’assassins et de
créatures des plus machiavéliques, attendent ces hérauts d’une cause
dont ils n’ont encore pas compris l’ampleur pour la survie de leur
monde.
Critique :
En bref : Adrien Tomas nous
propose un premier tome solide et efficace, qui fera passer un bon
moment à tous les férus de fantasy. Si la trame reste très classique, il
faut reconnaître que l'auteur connait ses bases et s'amuse même à les
détourner de temps en temps. Après cette lecture, vous ne verrez plus
jamais les elfes et les dragons de la même manière !
L'opposition entre
le Bien et le Mal se transforme également en conflit entre la Nature et
le Progrès, une vision intéressante assez appréciable. Les personnages
sont nombreux et bien travaillés, même s'il est regrettable que certains le
soient beaucoup plus que d'autres. Une bonne pioche avec ce livre qui, malgré quelques longueurs, se révèle efficace et prenant.
Plus en profondeur, "La Geste du Sixième Royaume" est un pur roman de fantasy épique. Destinée, monde en danger, batailles,
magie, nombreuses races, etc, etc... La grande majorité des figures
imposées du genre répondent à l’appel, même si l'auteur se les approprie pour mieux les détourner.
"La Geste du Sixième Royaume"
est le premier roman d’Adrien Tomas. L’auteur a fait le choix
audacieux d’écrire une véritable épopée en prenant le parti de
développer son récit à travers les yeux d’une multitude de personnages.
Le livre se divise en quatre parties : l’appel, le rassemblement, la
guerre et la chute. Adrien Tomas nous raconte l’histoire d’un pays qui
se prépare à subir une guerre.
Deux
grandes puissances, le Père et l’Autre, s’affrontent depuis la nuit des
temps mais elles ne peuvent le faire directement au risque de signer la
destruction de l’univers tout entier. Elles choisissent alors de nommer
des représentants, les Héraults. Ces Héraults sont au nombre de cinq
dans chaque camp. Adrien Tomas les a baptisés : la Dame, le Prophète, le
Soldat, la Bête et le Danseur. Ils présentent certains pouvoirs comme
la magie, la télépathie, un flair hors norme, la voyance ou encore une
maîtrise exceptionnelle de la science guerrière.
Chaque
Hérault a un double dans l’autre camp, il lui incombe de l’affronter et
de le terrasser pour apporter la victoire à la puissance qu’il sert. Il
y a un aspect très intéressant concernant ces personnages qui doivent
s’affronter. En effet, ils ont parfois été amenés à se côtoyer dans le
passé. Les relations qui les lient peuvent aussi bien être cimentées par
la haine que par des sentiments plus positifs. La mission qui leur est
confiée prend alors une tournure plus personnelle et cela confère une
grande crédibilité au texte, le lecteur se laissant volontiers
contaminer par les émotions des protagonistes.
La trame de base semble classique vous me direz. Toutefois, si l'univers et l'intrigue sont en apparence assez classiques, Tomas détourne habilement les codes de la fantasy
tout en suivant une trame qui a fait ses preuves. Il transforme
certains peuples bien connus des adeptes de la fantasy en leur
attribuant une histoire et des caractéristiques étonnantes, bien loin
des glorieux récits qu'on a l'habitude de lire sur ces créatures. C'est
notamment le cas des elfes et des dragons, mais pas
seulement... Sans oublier qu'une autre créature bien connue est évoquée
dans le tout dernier chapitre du livre, ce qui nous réserve très
certainement des surprises pour la suite.
L’auteur décide donc de prendre à
contre-pied ses lecteurs pour ce premier roman. En effet on trouve
plusieurs différences dans cette histoire de fantasy par rapport aux
stéréotypes du genre.
Notamment, comme dit plus haut, vous vous retrouvez
non pas avec un, mais plusieurs narrateurs, qui vont faire avancer et
prendre vie cette aventure épique. Ce n’est pas par un numéro de
chapitre mais par l’un des prénoms des héros qu'Adrien Tomas annonce
ses chapitres, ce qui est pratique pour ne pas se perdre avec cette
ribambelle d’intervenants. Chacun très différents autant pour le
physique que pour le caractère. Le jeu du chaud et du froid est très souvent
employé, apportant régulièrement une note d’humour dans ce monde assez
dur malgré tout.
Ainsi là où Tomas
innove et convainc, c’est par le traitement de son histoire. Plus
qu’il ne rend hommage aux grands classiques de la Fantasy, Adrien Tomas
redéfinit ses codes. Ainsi nous sommes en face
d’un immense échiquier où chaque personnage est un pion qu’il faut
faire avancer. Il y a les blancs, il y a les noirs, mais comme dans la
vraie vie, aucun joueur n’est finalement totalement bon
ou mauvais, l’enjeu de cette guerre étant beaucoup plus complexe que
ça.
"La Geste du Sixième Royaume" est un très bon roman de fantasy, mais qui n'est cependant pas exempt de défauts. Dans ses meilleurs moments, le roman d’Adrien Tomas n’est pas loin par
exemple d’évoquer David Eddings, dans certains dialogues notamment,
amusants ou enlevés. Mais en creux, il faut bien admettre que l’on a
parfois l’impression de tomber sur le récit d’une partie de jeu de rôle
couchée sur papier. Et le problème, c’est que l’on sait qu’écouter ou
lire quelqu’un vous raconter une partie dont vous ne connaissez rien
n’est pas très agréable.
Une chose est sûre, l’auteur a pris la peine et le temps de bâtir un
univers cohérent. Citons une vraie chronologie, le travail et le soin
apporté au peuple des sylphides, les liens entre les différentes thématiques
abordées. Adrien Tomas essaie aussi d’apporter sa propre patte en jouant
sur les clichés du genre : le véritable passé des Elfes, le rôle des
dragons, la nature du conflit entre le Père et l’Autre. Des petites
touches qui apportent un plus.
La contrepartie négative de la chose existe, malheureusement. De nombreuses plages explicatives, y compris par le biais des dialogues, pèsent sur le rythme du récit et lui donnent parfois des allures de guide, avec l’impression que l’on résume pour le lecteur, et non pour les personnages, les épisodes précédents.
Au final, vous l’aurez compris, le bilan est plus que positif pour "La Geste du Sixième Royaume". Le point fort d’Adrien reste son style, un style ovni dans le genre de la fantasy puisqu’il apporte une légèreté favorisant l’immersion du lecteur dans un univers d’une grande richesse. Généreux, pas bête, mais souffrant encore de défauts de jeunesse, Adrien Tomas nous propose un premier tome solide et efficace, qui fera passer un bon moment à tous les férus de fantasy !!!
La contrepartie négative de la chose existe, malheureusement. De nombreuses plages explicatives, y compris par le biais des dialogues, pèsent sur le rythme du récit et lui donnent parfois des allures de guide, avec l’impression que l’on résume pour le lecteur, et non pour les personnages, les épisodes précédents.
Au final, vous l’aurez compris, le bilan est plus que positif pour "La Geste du Sixième Royaume". Le point fort d’Adrien reste son style, un style ovni dans le genre de la fantasy puisqu’il apporte une légèreté favorisant l’immersion du lecteur dans un univers d’une grande richesse. Généreux, pas bête, mais souffrant encore de défauts de jeunesse, Adrien Tomas nous propose un premier tome solide et efficace, qui fera passer un bon moment à tous les férus de fantasy !!!
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