Note : 4.25 / 5
Synopsis :
Un petit garçon découvre qu'il possède des pouvoirs surnaturels et qu'il
n'est pas né sur Terre. Plus tard, il s'engage dans un périple afin de
comprendre d'où il vient et pourquoi il a été envoyé sur notre planète.
Mais il devra devenir un héros s'il veut sauver le monde de la
destruction totale et incarner l'espoir pour toute l'humanité.
Critique :
"Man of steel", le nouveau Superman réalisé par Zack Snyder et produit par Christopher Nolan, divise la presse cinéma. Pour ma part, et ce malgré ses défauts (parce qu'il en a !), ce reboot de l'homme d'acier est une réelle réussite !
Six ans après le raté "Superman Returns" de Bryan Singer, les
compteurs de la franchise Superman, l'homme d'acier créé par Jerry
Siegel et Joe Shuster, sont remis à zéro. Warner propose ainsi un reboot
(on recommence là où tout a commencé, aux origines de l'histoire connue
de tous). Fort de sa trilogie Batman, Christopher Nolan s'est occupé de la production et du scénario de "Man of Steel", pendant que Zack Snyder, réalisateur de "300" et de "Watchmen" (un des meilleures comicsmovie que j'ai vu), s'est chargé de la réalisation.
Le défi était de taille car imaginer un film de super-héros captivant
et moderne avec le plus kitsch et inintéressant personnage de DC Comics n'était pas chose aisée. Car autant le dire toute de suite : l'univers de Superman, son histoire personnelle, sa relation avec ses parents, avec Lois
Lane, tout cela est plutôt lourdingue. Lui-même peut paraître ennuyant : irréprochablement bienveillant, aussi droit et
lisse que sa coupe de cheveux, le personnage est en plus
indestructible, ce qui rend toute intrigue sur lui généralement peu passionnante.
Pourtant, Zack Snyder et ses scénaristes parviennent à déringardiser la légende en y allant mollo sur la
Kyptonite et les fantaisies de Lex Luthor, et font coexister deux films
en un. L'un racontant les origines de Superman et l'autre le montrant
évoluer au présent- grâce à un récit en entrelacs plutôt divertissant. C'est là que Zack Snyder,
aidé par Christopher Nolan, démontre tout son talent.
Il évite tous les
écueils, nous épargne les couplets du désarroi de l'adolescence
perturbée, la confrontation vue et revue avec un fade Lex Luthor, ou les
discours larmoyants et pleins de bonnes intentions. Le réalisateur a, au
contraire, la bonne intuition de ne pas s'attarder sur le background
des personnages, de toute façon déjà connu de tous.Après une
première partie remarquable, tant sur le plan du rythme, du fil
conducteur, du spectacle et de la mise en place des personnages, le film
s'emballe avec des scènes d'action d'une intensité qui ont le
mérite d'en mettre vraiment plein la vue aux amateurs de grosses
sensations. Certes, les combats finissent par prendre le dessus, au
détriment de l'histoire, mais la qualité de la photo, de la réalisation,
l'intelligence des plans alternativement courts et longs, permettent au
film de se hisser bien au-delà d'un vulgaire blockbuster. L'émotion passe aussi, au demeurant, sans tomber dans
l'excès dramaturgique, par touches, en deux trois plans serrés sur des
personnages sur le point de passer l'arme à gauche.
Les deux hommes s'emparent de cette histoire pour livrer un film plus sombre et proche de la perfection. Les deux réalisateurs ont décidé de raconter à leur manière l'histoire de Superman donc, contrecarrant le choix linéaire des précédents réalisateurs, préférant l'utilisation répétitive de flash-back. Cette préférence permet ainsi de laisser une plus grande partie à la narration de la vie sur Krypton avant l'expédition de Kal-El sur la planète Terre, ce qui dégage une part d'ombre et une perspective jamais fouillée dans les précédents volets.
Christopher Nolan et Zack Snyder se sont attelés à ce
reboot, et ont remis Superman au goût du jour. Les deux
réalisateurs ont décidé de s'inspirer du "Superman" de Richard Donner, incarné par le charismatique Christopher Reeve. Difficile de surpasser cet interprète toujours présent dans les esprits, mais pourtant Henry Cavill y est arrivé.
L’une des grandes forces de "Man of
Steel", c’est son casting. La véritable révélation du film, c’est
bien sûr Henri Cavill. Bien que le film se démarque du "Superman" de
Richard Donner, tout en s'y inspirant, on ne peut s’empêcher de remarquer la ressemblance de
l’acteur avec Christopher Reeves. Mais Cavill ne se contente pas de
reprendre l’héritage laissé par son défunt prédécesseur, il le
modernise, le rend plus humain, plus touchant, à tel point que l’on y
croit à 100%.
Clark Kent a deux
papas, et comme il a de la chance, tous les deux sont des Robins des
bois. Si Jonathan Kent, joué par Kevin Costner, est assez en retrait
dans le scénario, Russel Crowe est lui crucial dans Man of Steel.
L’acteur signe là une grande performance en Jor-El. Et même si ses
apparitions sont assez rares, sa présence et son charisme lui permettent
d’hanter le film du début à la fin.
Quant à Zod, incarné par Michael Shannon, là aussi, l’acteur donne un coup de vieux à Terence Stamp, qui a interprété Zod dans les films de Donner. Le général déchu impose sa présence dans ce reboot et la tension est bien là à chacune de ses apparitions. On appréciera également le fait que les scénaristes n’ont pas donné un méchant sans saveur à Superman. Zod n’est pas un mégalomane détruisant tout juste pour le plaisir. Non. Zod est un bad-guy avec ses motivations, des buts, des espoirs. Son histoire est même touchante par certains aspects et Snyder arrive parfois à nous faire ressentir de la compassion pour ce général qui est prêt à tout pour sauver sa race. Un méchant qui va certainement marquer.
Quant à Zod, incarné par Michael Shannon, là aussi, l’acteur donne un coup de vieux à Terence Stamp, qui a interprété Zod dans les films de Donner. Le général déchu impose sa présence dans ce reboot et la tension est bien là à chacune de ses apparitions. On appréciera également le fait que les scénaristes n’ont pas donné un méchant sans saveur à Superman. Zod n’est pas un mégalomane détruisant tout juste pour le plaisir. Non. Zod est un bad-guy avec ses motivations, des buts, des espoirs. Son histoire est même touchante par certains aspects et Snyder arrive parfois à nous faire ressentir de la compassion pour ce général qui est prêt à tout pour sauver sa race. Un méchant qui va certainement marquer.
Toutefois, le film n'est pas exempt de défauts. Le plus grand de tous est que le côté Snyder du film l'ait emporté sur le côté Nolan. Le prologue avec ses visions de science-fiction psychédélique sur
Krypton, la découverte par Clark de sa capacité à voler, enfin le
dernier tiers bourré de scènes d'action spectaculaires, on peut regretter un certain manque d'audace dans le script, ce que Nolan avait incroyablement apporté à son Batman.
La première partie du film est un régal. Narration inventive, scènes de
bravoure, personnages profonds, analyses sociétales sur la gestion de la
différence… tout s’annonce pour le mieux. Malheureusement, Zack Snyder
reste Zack Snyder et le réalisateur n’a pas pu s’empêcher de faire tout
péter à la fin. La dernière heure du film se résume à un combat entre le
bien et le mal, le bien étant incarné par un Superman quasi
messianique. Un peu long, incohérent avec la première
partie du film (Superman est soucieux du sort des humains, mais rien ne
le retient lorsqu’il s’agit de tout faire péter à Metropolis), le final
aurait mérité un meilleur traitement, quitte à être raccourci.
Au final, Zack Snyder a réussi à donner un coup de jeune à un héros accusant tout
de même 75 ans d’âge. La première heure et demie du film est un exemple
de ce qu’il faut faire dans un film de Superhéros. Une première partie
solide, captivante, admirablement mise en scène. Et même si la dernière partie est un peu longue, le réalisateur maîtrise le sujet à la perfection. A l'arrivée, "Man of Steel" pose avec une efficacité technique bluffante les nouvelles fondations du bon vieux Superman !!!
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