Attente : 4.5 / 5
Synopsis :
Watch_Dogs est un jeu d'action à la troisième personne. Dans un
univers moderne et ouvert où tout est connecté à un système de contrôle
central appartenant à des sociétés privées, le joueur incarne un groupe
de hackeurs et d'assassins capables de manipuler et de pirater les
systèmes électroniques.
Attente :
Sensation à Los Angeles en 2012, "Watch_Dogs" d'Ubisoft a donc fait son grand retour sur le showfloor
de l'E3 2013 avec tous les regards braqués sur lui, et la ferme
intention de confirmer les promesses entrevues un an plus tôt. L'éditeur
parisien semble dorénavant porter une confiance sans limites à
cette nouvelle franchise de Montréal.
La démonstration de "Watch_Dogs" sur le stand d'Ubisoft fut l'un des
moments forts de cet E3 2013, et pour cause. La version de présentation
lâchait le programme scripté pour une vraie session de jeu, qui donnait
à voir, sans trucage, l'articulation des différents aspects du gameplay
(piratage, infiltration, TPS, course poursuite). Fenêtre sur le futur,
tant par son thème (société du tout connecté) que par ses innovations
visuelles et ludiques, je prends le pari peu risqué que "Watch_Dogs"
comptera parmi les jeux phares du début de l'ère next-gen.
"Watch_Dogs" semble avant tout une claque au niveau esthétique. Les personnages sont dotés d'un
excellent look, les décors, particulièrement vivants, s'avèrent très
détaillés, tandis que les animations apparaissent souples et ultra
réalistes. De plus, quelques détails confortent l'impression que le
joueur se retrouve bel et bien en présence d'un grand jeu, comme en
témoigne l'étonnante dynamique du vent qui circule dans les rues, qui
s'engouffre dans les immeubles, soulève les feuilles et la poussière…
Mais bien sûr, une aventure solide repose avant tout sur une véritable
histoire avec un début, un milieu et une fin unique (c'est en tout cas
ce qu'ont précisé les développeurs).
Le monde Watch_Dogs est régi par la CTOS, société informatique qui
centralise toutes les infrastructures réseau (wifi, réseau téléphonique)
et s'assure un contrôle absolu sur la société. Le jeu se déroule plus
précisément à Chicago et propose d'incarner un certain Aiden, hacker hors-pair reconverti en justicier,
en guerre contre le système et sa police en même temps qu'il défend la
veuve et l'orphelin. Autant d'éléments narratifs qui constitueront la
matière première des missions. Quant à la structure de la progression,
elle rappelle celle des "Assassin's Creed", le joueur devra d'abord
infiltrer puis pirater le centre CTOS d'un quartier pour débloquer ses
missions.
Niveau gameplay, le jeu semble basé sur quatre axes à utiliser en même temps. Voilà ce qui
constitue le fondement même du monde vaste et ouvert de "Watch_Dogs".
D'abord, il y a l'exploration à pied qui permet de se balader en
streaming et sans temps de chargement dans toute la ville de Chicago.
Ensuite, la conduite et le tir : la première offre le pilotage de pas
moins de 65 véhicules, tandis que le second permet d'accéder à une
trentaine d'armes (parmi lesquelles shotgun, mitrailleuse, fusil sniper,
lance-grenades…). De plus, le joueur peut recourir au système de Focus
qui, en certaines circonstances, provoque le ralentissement de
l'action, comme une sorte de bullet time, afin de mieux ajuster son tir
entre autres.
Enfin dernier axe, probablement le plus important : le
piratage. Grâce à lui, Aiden est capable de rentrer dans n'importe quel système informatique et donc de contrôler ce que bon lui semble.
Par exemple, il peut hacker les serrures électroniques des automobiles
et ainsi s'en emparer facilement. D'ailleurs, au passage, le jeu
contient un système de looting à travers lequel Aiden récupère de
l'argent et des objets automatiquement (c'est le cas en entrant dans une
voiture). A cela s'ajoute aussi une dose de crafting. Régulièrement, la
ville propose des boutiques "Pawn Shop" dans lesquelles le héros est
capable de vendre, échanger ou acheter des éléments et matériaux
(informatiques, chimiques…) pour upgrader ses armes et créer lui-même
son propre équipement.
Toutefois, ce qui semble le plus impressionnant est la totale liberté d'action, car le jeu n'est pas scripté. Lors de la présentation, les développeurs ont montré que dans le jeu,
rien n'était scripté et que tout était systémique. C'est-à-dire que le
joueur peut à tout moment décider de son action et faire n'importe
quoi, comme il l'entend. Il est par exemple possible d'accomplir une
mission en infiltration totale ou bien au contraire de casser la baraque
et de tuer tout le monde violemment.
Mais attention, vos actes
ont une répercussion directe sur l'environnement et les agissements
d'autrui, l'aventure incluant un système de Réputation. Par exemple, si
Aiden tire délibérément sur un passant sans le blesser, celui-ci
s'enfuit de peur, tout comme les gens alentour qui commencent à courir
dans la direction opposée au héros. Le joueur peut alors s'apercevoir
via un indicateur à l'écran que trois personnes sortent leurs téléphones
portables et commencent à appeler la police. Aiden se précipite donc
rapidement vers l'individu le plus proche afin de le mettre en joue avec
son pistolet. Celui-ci lâche alors son portable et détale au galop.
Vaste monde ouvert oblige, "Watch_Dogs" propose, sur le même principe que
"GTA", pas moins d'une centaine de missions mais aussi de nombreux
mini-jeux ainsi que des applications pour téléphones portables
accessibles sur le mobile d'Aiden. A ce titre, les développeurs en ont
dévoilé quelques-unes telles que City HotSpot (sélection des meilleurs
endroits de la ville), Wall (un équivalent de Facebook), DeadSec (un
guide de survie) ou encore Song Sneak. Cette dernière permet de
récupérer automatiquement sur le téléphone du héros la chanson qui est
diffusée dans l'endroit où vous vous trouvez.
De plus, le monde simulé serait propice aux "happennings". Les séquences ludiques se lancent parfois de manière surprenante, comme
de purs happenings qui prennent le joueur de court. On pense notamment à
ces quêtes annexes basées sur le système de prédiction de crime (façon
"Minority Report"), qui indiquent l'emplacement d'une embrouille à
venir, comme cette femme qui, dans la démo de l'E3, se fera bientôt
agresser : une fois sur place, où l'on prend le malfrat sur le fait, se
lance sans transition une course poursuite à travers les jardins. Occasion de constater que le jeu est visuellement aussi à l'aise dans le
détail à courte portée que dans le panorama de grande ampleur.
Dans sa course, le joueur franchit des palissades et traverses plusieurs
propriétés, le tout dans un enchaînement de mouvements d'une fluidité
remarquable. Sans transition là encore, le voyou entre dans une voiture,
poursuivi par le joueur sur les routes défoncées du suburb, qui
traversent au passage des espaces incroyablement détaillés de zones
vertes en friches. Puis vient un croisement muni de plots de blocages de
route, que le joueur pirate au réflexe : la voiture prise en chasse s'y
fracasse, fin de mission. Magistral !
Dernière belle surprise des démos, et non des moindres : un autre
joueur pourra s'inviter dans votre partie pour y pirater le réseau. La figure
du piratage est ici particulièrement bien choisie : c'est le cours même
d'une partie solo qui peut être l'objet d'une attaque pirate par un
agent extérieur (un autre joueur connecté à votre partie).
Sitôt la
jauge de piratage enclenchée, s'engage alors dans la zone la recherche
du coupable. A l'aide du "profiling", le joueur pourra passer en revue les PNJ de la place en plein downtown,
jusqu'à tomber sur le pirate. Une course poursuite s'engage alors,
d'autant plus jouissive que c'est un joueur humain que l'on traque, et
qui dispose de la totalité des outils de piratage, d'infiltration et de
tir. On en sait encore assez peu sur les enjeux de ce mode multi (y
gagne-t-on de l'argent, des points, une forme de prestige ?), mais la
simple perspective de percées multi-brutales en pleine partie solo semble avoir un beau potentiel ludique.
Au final, Si la comparaison avec la saga "GTA" apparaît sur le papier, et dans
certains faits, comme assez évidente, il n’en reste pas moins que "Watch_Dogs" semble faire preuve de davantage d’inventivité, tout en n'oubliant
pas de soigner son aspect esthétique. Nul doute que grâce à son univers
énorme et soigné, son héros charismatique et torturé ou encore ses
systèmes de jeu ingénieux et intuitifs surfant à merveille sur l’air du
temps (l’hyper-connectivité), le jeu d’Ubisoft Montréal est bien parti
pour figurer dans le Top 3 des jeux de l’année 2013 !!!
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