Note : 4.25 / 5
Synopsis :
Le FBI estime qu'il y aurait 300 serials
killers aux États-Unis. Et s'il existait un moyen de communiquer
entre eux ? De se suivre, et de s'organiser ?
Quand le serial killer Joe
Caroll (James Purefoy, Rome) fait de nouveau parler de
lui, le FBI fait appel à l'ancien agent Ryan Hardy, qui l'avait
capturé 9 ans auparavant, pour le pister de nouveau. Mais Hardy n'est
plus que l'ombre de lui-même, et l'équipe de jeunes affutés
du FBI sera un atout pour lui. Heureusement pour lui, il connait
Caroll par cœur. Une enquête qui passera par les anciennes victimes de
Caroll et par son ex-femme.
Critique :
Ouverture sur "Sweet Dream" de Manson, une prison, des gardes baignant
dans leur sang et un prisonnier qui se fait la malle, l'ambiance est posée. En s'ouvrant ainsi sur les accords de la reprise de Marilyn Manson, le pilote de "The Following" a le mérite d'annoncer la couleur. Ce thriller produit par la fox est resté bloqué quelque part au milieu des années 90.
Les indices sont confondants : aux manettes, Kevin Williamson, l'auteur de "Scream" et de "Dawson", deux monuments de la fin du siècle dernier. Dans le rôle principal, Kevin Bacon, star emblématique pré-troisième millénaire ; à l'image une esthétique proche de "Seven" ; sans oublier une BO rythmée par la crème du rock post-Nirvana.
Le pitch est dans la même lignée. Il lorgne du côté du "Silence des agneaux" avec ce tueur en série charismatique fan d'Edgar Allan Poe (James Purevoy), qui tire les ficelles alors qu'il est sous les verrous. Agissant sous son emprise, ses "followers" (partisans) exécutent un plan diabolique dont le but est, entre autres choses, de torturer Ryan Hardy (Kevin Bacon) l'ex agent du FBI qui a envoyé leur gourou en prison.
Nouvelle série de la Fox, "The Following" se propose de nous
entrainer dans la chasse d’un serial killer, mais surtout, de ses
adeptes. Le concept n’est pas tout de suite explicité, il faut attendre
la conclusion du pilote pour que toutes les règles soient posées.
Néanmoins, on nous dirige doucement vers l’idée que cette traque
"feuilletonnante" ne manquera pas de twists.
Le point de départ est cependant des plus classiques. Un tueur en
série prend la fuite, l’ex-agent du FBI qui l’a précédemment arrêté est
de retour pour l’appréhender de nouveau. Les deux hommes ont un passé
commun et des secrets, certains d’entre eux sont d’ailleurs révélés sans
trop attendre. Le tout est parfaitement huilé, un peu trop d'ailleurs à première vue.
Cependant ne vous y laissez pas prendre. Malgré un certain classicisme, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas vu un début de série aussi excitant.
Diablement efficace. Sec, redoutable, tendu. Kevin Bacon n'y est pas
pour rien, mais il n'est pas
seul.
D'abord les références sont là : l'auteur-tueur Edgar Allan
Poe est la toile de fond de l'intrigue, et l'inspiration numéro un du
serial killer joué par James Purefoy, froid comme de la
glace dans ce rôle. Ensuite parce que la série utilise tous les
codes habituels de ce genre, celui des meurtriers, pour mieux en jouer,
et nous emmener sur un terrain qu'on croit connaître et qui
nous surprend. Le show s'inscrit ainsi dans la lignée de tous les
Capers, ces films dont vous ne voyez pas venir la fin.
Car "The Following" a un atout majeur qui pourra donner à
cette histoire son intérêt, c’est une série. Là où tant de films ont
déjà retourné la question dans tous les sens, le format (avec ses 15
épisodes) devrait permettre à l’intrigue d’évoluer dans des directions
inédites. L’ensemble n’est pas
dénué de surprises, le
but étant clairement de mettre en place le concept du show avant toute
chose.
Doté d’un casting solide, Kevin Bacon ("X-Men : Le Commencement"), James
Purefoy ("Episodes", "Rome"), Natalie Zea ("Justified"), Nico Tortorella
("Scream 4"), "The Following" est l’une des séries les plus attendues de l’année. Kevin Bacon mène bien sûr la danse, dans le
rôle d'un flic dévasté, et pourtant instinctif. Mais il n'en fait
pas trop, il est juste, pour ne pas écraser le reste du cast.
James
Purefoy est un parfait Nemesis, et leurs confrontations
promettent des séances de tension extrême. Car la bonne idée de fin
de premier épisode c'est de faire de ses deux ennemis jurés des alliés
contraints et forcés pour le bien des intrigues à venir.
Notons aussi la présence remarquée de Maggie Grace ("Taken", "Lost")
dans ce pilote, ainsi que quelques éléments déjà vus dans "Dexter" ou
"Californication" (Natalie Zea, Shawn Ashmore).
Entre policier et horreur, il faut avoir le cœur bien accroché pour
regarder cette série. D'abord parce que la
violence des meurtres est retranscrite de manière
implacable, corps ensanglantés jonchés sur le sol, litres de sang
coulant abondamment... Mais aussi parce que les Fear-Effects sont à leur
maximum : corps qui tombent, absences soudaines d'un
personnage-clé, vous aurez forcément peur au moins une fois pendant le pilote, et tendu, les dents grinçantes, pendant une longue partie de
l'épisode.
"The Following" réussit son pari en utilisant parfaitement les codes du
thriller tout en n’omettant pas l’installation d’une trame que l’on
suivra tout au long de cette saison. L’un des points forts de la série reste son ambiance et la volonté de Williamson d’aller au bout
des choses. Dans ce sens il parvient à nous surprendre et nous donner
l’envie de continuer cette prometteuse série.
Au final, une écriture au couteau, une réalisation nerveuse, des acteurs tendus,
"The Following" est d'une grande qualité pour un network, quasiment à
celui des séries du
câble. Une très belle promesse, qu'il ne faudra pas gâcher avec des
intrigues répétitives, du style formula-show. Mais je ne suis pas trop
inquiet, la profondeur des personnages laisse présager de nombreuses possibilités scénaristiques !!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire