Note : 4 / 5
Synopsis :
Un drame a eu lieu à City Hall : le ministre des finances a été tué.
Très vite, l'inspecteur-chef Lester est sur le dossier. Il se rend
compte que le crime a été commis de façon improbable. Sur le cadavre, un
papier est découvert. Lester le saisit et, tout en le dissimulant sous
son manteau, se rend chez le maire Malcolm Little. Ce dernier fait appel
au romancier Jules Verne pour enquêter sur cette affaire.
Accompagné de
son assistant Arthur Conan Doyle, l’écrivain a pour mission de
retrouver le criminel. Le choix du maire énerve l'inspecteur, mais il
le justifie par le fait que le papier a disparu depuis plusieurs
décennies et qu'il fut longtemps utilisé comme support magique. Les
écrivains les plus talentueux pouvaient ainsi laisser vagabonder leur
imagination et créer des créatures aussi immenses que dangereuses. Pour
Jules Verne et Arthur Conan Doyle, qui n'ont jamais connu l'utilisation
du papier, débute une enquête où leur intelligence et leur talent seront
mis en valeur.
Critique :
Ankama a montré depuis plusieurs années que les mangas pouvaient parfaitement venir de France ! Après "Debaser" (et sa rock attitude) et "Appt.44" (et son extra-terrestre caché au milieu d'une colocation), l'éditeur lance "City Hall".
Les auteurs sont loin d'être des inconnus dans le 9ème art : Rémi
Guérin (le scénariste) et Guillaume Lapeyre (le dessinateur) ont déjà
œuvré sur de nombreuses séries.
"City Hall"
est une création réellement originale. Et de plus, c'est un manga français, ce qui est assez
rare pour être souligné vu les difficultés que les auteurs français
rencontrent pour publier ce genre de projet. Un manga français donc. Et Ankama a mis le paquet pour que ça ne se voie
pas. La maquette, la jaquette, le format, tout vous fera penser à la BD
nippone.
Habitués en Neuvième Art, Rémi Guérin ("Kookaburra Universe", "Les Véritables légendes urbaines") et Guillaume Lapeyre ("Ether", "Les chroniques de Magon", …) n’en sont pas à leur première collaboration, puisque "Explorers"
avait déjà été pour eux l’occasion d’un travail commun. L’occasion
également de broder, déjà, sur les travaux de Jules Verne et d’Arthur
Conan Doyle. C’est donc logique qu’on retrouve à présent en chair et en
os ces deux personnages en héros de leur nouvelle œuvre.
"City Hall" se déroule dans un univers dépourvu de papier et dans lequel
l’écriture manuscrite, interdite depuis des siècles, n’est plus
enseignée. La raison en est simple, tout ce que vous écrivez prend vie.
Devenu une arme trop dangereuse, le papier a été à l’origine d’une
guerre d’ampleur planétaire destinée à l’éradiquer de la surface du
globe qui dura près de deux cent ans.
Après quoi, ce monde a suivi un
autre chemin que le nôtre et la technologie s’est développée plus
rapidement que la Révolution Industrielle. Nous voici donc dans un
environnement mécanique, prônant le travail à la chaîne comme une
nouvelle méthode de rentabilité révolutionnaire, mais possédant déjà
internet et des écrans LCD.
100% certifié français, "City Hall" n’en obéit pas moins
scrupuleusement à tous les codes du manga, du format au style graphique
en passant par la découpe des cases. Seule la lecture, de gauche à
droite, échappe aux règles nippones du genre. Non content de mixer les
cultures, "City Hall" mixe aussi les genres ! Empruntant son Londres victorien et ses mécanismes chuintants au courant steampunk,
il y allie des auteurs, sinon classiques, tout du moins à l’image
vieillissante auprès des jeunes générations, qu’il transforme en sorte
de super-héros. Ne parlons pas de l’aviatrice Amelia Earhart
soudainement dotée d’un décolleté plongeant et des plus sexy.
Des crimes sont commis à City Hall et tout
indique que l'assassin serait un utilisateur de papier, chose impossible
puisque cela fait normalement plusieurs centaines d'années que ce
matériau a été détruit à cause de ses propriétés magiques. C'est alors
que le maire confie à deux écrivains talentueux, Jules Verne et Arthur
Conan Doyle, de stopper cette série de meurtres. L'imagination est
évidemment au cœur de cet album.
Un lecteur assidu de manga trouvera peut-être qu'il y a des similitudes avec "Death Note".
En effet, dans ce monde, écrire sur un cahier devient une arme. De
plus, les deux héros de l'histoire pourront vous faire penser aux duels de cerveaux
de "Death Note",
notamment Conan Doyle (auteur de "Sherlock Holmes") qui est capable de trouver des indices un peu partout tout
en restant méthodique et froid. Ils seront accompagnés par une charmante
jeune fille chargée de les "protéger".
Ainsi, si le principe initial pourrait
rappeler "Death Note", sans le côté sombre et sadique, "City Hall"
se distingue néanmoins par une narration millimétrée. Rémi Guérin
délivre un récit solide, un peu bavard par instants et
spectaculaire à d'autres. Les personnages sont bien en place et
disposent d'un caractère travaillé. Explosif et mené à toute allure, ce cocktail hétéroclite dépoussière
avec humour les héros de notre Histoire. Loin du méli-mélo pâteux que
cette réunion improbable aurait pu produire, le premier tome de "City Hall" frappe un grand coup grâce à son humour et son univers étonnant.
Guillaume Lapeyre rend lui aussi une très jolie performance avec un visuel très fin, détaillé et ambitieux. Côté dessin, là aussi, on emprunte allégrement aux codes du manga.
Visages expressifs, trait fin qui ne s'attarde pas sur les détails mais
qui a le mérite d'être très lisible. Sur la couverture, Jules Verne vous
fera sans doute penser, là encore, à Light de "Death Note". Et c'est certainement voulu. Le découpage est ultra dynamique et ne laisse que peu de répit au
lecteur alternant scènes d'action intensives et moments de réflexion
plus calmes.
Au final, sous le trait assuré de Guillaume Lapeyre, et grâce aux talents de
conteur de son compère, les héros de cette aventure londonienne prennent
vie aussi sûrement qu’un papercut entre les mains de Lord Black Fowl.
Si le scenario n’a guère le temps que de s’esquisser dans ce premier
tome qui pose surtout les règles de son univers, nul doute que la suite
saura vous tenir en haleine d’un bout à l’autre.
Ce manga est aussi frais et original que l’idée qui le fait vivre. A
croire qu’il y a effectivement du Jules Verne là-dessous. C’est beau, un rien
bavard, mais bien pensé et rythmé. Les auteurs s’amusent à ajouter des héros de
renom face à un vilain rusé, insaisissable, et les pages défilent avec action
et humour !!!
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