Note : 3.75 / 5
Difficile de surpasser un triomphe comme celui de "Surtur Rising", qui fit en 2011 d'Amon Amarth un poids lourd du death metal mélodique. Avec des ventes dignes d'un artiste pop, Amon Amarth a révélé que les fans de mythologies nordiques sanglantes se comptent par centaine de milliers à travers le monde. Amon Amarth a
donc fourbi ses glaives, aiguisé ses haches, et est reparti au combat
le cœur vaillant de ceux qui savent ce qui les attend au Valhalla.
Pour leur neuvième campagne discographique, les vikings d'Amon Amarth ne se sont pas
reposés sur leurs lauriers. Cette fois c'est en Angleterre que l'album a
été produit, aux Backstage studios
d'Andy Sneap, qui ne présente plus, et dont le Curriculum Vitae étoffé parle de lui-même : Megadeth, Exodus, Arch Enemy, Kilswitch Engage, Nevermore,
Kreator, Machine Head, Testament… Les suédois reviennent à nouveau, deux
ans après "Surtur Rising" donc, avec un nouvel album intitulé "Deceiver
Of The Gods" qui semble prendre la même direction que les précédents,
aussi bien musicalement qu'au niveau de l'artwork.
Avec "Deceiver of the Gods", Amon Amarth nous entraîne à nouveau dans une vraie saga musicale inspirée du Ragnarök, le Crépuscule des Dieux version Odin et compagnie. Ce dernier opus conte tout simplement l'affrontement final entre le maléfique Loki et les dieux alliés aux humains. Carnage et boucherie sont au programme, quand on sait que Loki reçoit l'aide de sa fille Hel
dans le morceau du même titre. Il n'est pas difficile de deviner quelle
est la nature de l'intervention de la déesse du royaume des morts, ni
celle d'une chanson à la barbarie assumée.
L’album débute avec le titre éponyme "Deceiver of The Gods", qui est un morceau Amon Amarth
pur jus. Un rythme rapide qui entraîne immanquablement une furieuse
envie de se jeter dans le pit, comme certains d'entre vous ont pu le constater à la première
présentation du morceau en live devant le public français au Sonisphere.
Bref, cette chanson résume à elle seule le style du groupe : des
passages mélodiques, un refrain qui donne envie de se démettre la nuque
et de hurler en chœur et une rythmique entraînante parfaitement adaptée à
un pogo viril.
"As Loke Falls", "Under Siege" et "Coming of
the Tide" sont des morceaux passe-partout. Ils sont très bien, mais on
les a déjà entendus des centaines de fois. Attention, tous les fans du
groupe vont les trouver très poilus et ils auront raison de profiter de
leur écoute.
"Blood Eagle" (nom d'une pratique de torture issue des
sagas nordiques consistant à séparer les côtes de la colonne vertébrale pour
former des ''ailes'', le supplicié se retrouvant alors avec les poumons hors de
la poitrine) est assurément le titre le plus rapide du disque. On commence avec
une intro bien gore, où on imagine l'aigle en question dévorer avidement sa
proie, d'après le bruit de la chair se faisant déchiqueter et les cris
agonisant que l'on peut entendre dans l'intro. L'ambiance est posée. Un
titre vraiment ultra rapide et nerveux qui tombe à point nommé avant d'aborder
la seconde moitié du disque.
"Father of the Wolf" est encore un morceau
taillé pour le pit, avec toujours la bonne vieille recette
d’accélérations rythmiques bien pesées entre des mélodies plus lentes et
lourdes permettant d’entonner à tue-tête le refrain ou de hurler en
chœur avec les loups. "We Shall Destroy" a des sonorités heavy metal
prononcées et brigue le titre du meilleur morceau de l’album, de par sa
variété, sa lourdeur et tout simplement la puissance du refrain qui
nous entraîne vers les grandes œuvres du glorieux passé musical du
groupe. Évidemment, rien qu’à lire le titre, on se doute bien qu’il n’y
là rien de très original, mais c'est du Amon Amarth quoi !
Plus violent que "Surtur Rising", "Deceiver of the Gods"
ne manque heureusement pas de lignes mélodiques et s'affirme comme une
nouvelle réussite du genre. Tout est fait pour permettre de vivre
intensément ce combat titanesque, à commencer par les bruits de bataille
et de souffrance qui ouvrent "Blood Eagle". Pas de pause dans un disque où "We Shall Destroy" et "Father of the Wolf" se signalent par leur excellence. Sans compter la cavalcade finale de "Warriors of the North" qui emporte tout sur son passage.
Au final, Cette nouvelle offrande est un
bon cru pour qui cherche à écouter du Amon
Amarth pur jus,
c'est-à-dire ce bon vieux death mélo guerrier avec ses envolées épiques vers
les cieux d'Odin. Il n'y a rien d'autre à en attendre et c'est très bien comme
ça.
Selon la mythologie nordique, Odin s’est pendu durant neuf jours et neuf nuits à Yggdrasil, l’Arbre Cosmique, pour découvrir le secret des Runes. L’écriture de ce neuvième album
des fiers représentants du peuple viking semble avoir été une quête un peu moins
difficile et douloureuse, pour notre plus grand plaisir !!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire