de Nicolas Bouchard
Note : 4 / 5
Synopsis :
Septembre 1797. Dans le Paris du
Directoire gouverné par Barras, une série de meurtres d'une barbarie
absolue touche des hommes politiques influents et leurs maîtresses.
Frappée par des visions d'une extrême sauvagerie, la cartomancienne
Marie-Adélaïde Lenormand décide d'enquêter sur ces assassinats, qui lui
évoquent irrésistiblement ceux décrits dans les textes d'un auteur
publié sous le manteau : Donatien Alphonse François Sade.
Sade, justement, vit dans le dénuement, sans cesse poursuivi par ses créanciers. Contacté par une association de femmes de lettres aux motifs pour le moins étranges, il reçoit pour mission d'écrire une pièce musicale dans la lignée de Justine ou les Malheurs de la vertu, roman prohibé pour obscénité. Dénué de scrupules, il va s'exécuter, mettant en marche à son insu une monstrueuse machine de mort.
Sade, justement, vit dans le dénuement, sans cesse poursuivi par ses créanciers. Contacté par une association de femmes de lettres aux motifs pour le moins étranges, il reçoit pour mission d'écrire une pièce musicale dans la lignée de Justine ou les Malheurs de la vertu, roman prohibé pour obscénité. Dénué de scrupules, il va s'exécuter, mettant en marche à son insu une monstrueuse machine de mort.
Critique :
Après "La Sibylle de la Révolution" et "Le traité des supplices", voici la troisième partie de la trilogie consacrée par Nicolas
Bouchard à Marie-Adélaide Lenormand : "La Sibylle
et le Marquis". Troisième volet d’un triptyque, on
retrouve la demoiselle Lenormand qui tente de déchiffrer ses visions
d’horreur où elle voit tortures sexuelles et meurtres sur de jeunes
femmes. Son destin va croiser encore quelques personnages historiques comme le marquis de Sade, Joséphine de Beauharnais, Fouché,...
Nous sommes huit ans après la prise de la bastille est la république mise en place est plus qu’instable. Dans ce contexte politique houleux, des femmes sont assassinées de façons violentes. Mlle Lenormand, dite la Sibylle de la révolution, voyante, a des visions de ces crimes. Ceux-ci étant susceptibles de toucher une de ses amies proches, elle se voit fortement "inviter" par un des hommes de mains de l’état de mener l’enquête. Celle-ci va l’emmener à rencontrer Sade, ce sulfureux auteurs à la mauvaise réputation.
Nous sommes huit ans après la prise de la bastille est la république mise en place est plus qu’instable. Dans ce contexte politique houleux, des femmes sont assassinées de façons violentes. Mlle Lenormand, dite la Sibylle de la révolution, voyante, a des visions de ces crimes. Ceux-ci étant susceptibles de toucher une de ses amies proches, elle se voit fortement "inviter" par un des hommes de mains de l’état de mener l’enquête. Celle-ci va l’emmener à rencontrer Sade, ce sulfureux auteurs à la mauvaise réputation.
Avec le personnage authentique de Marie-Adélaïde Lenormand, Nicolas
Bouchard tient une héroïne hors-pair qui lui offre la possibilité
d'imaginer des intrigues tout en virtuosité. Le don de prescience qu'il
prête à la Sibylle autorise des développements attrayants avec
l'imprécision liée à des visions, par nature, parcellaires.
Son
héroïne partage la vedette avec Louis Sade, comme se fait appeler, en
cette période peu faste aux titres de noblesse, Donatien Alphonse
François, marquis de Sade. L'auteur brosse de ce personnage un portrait
d'une grande véracité, alors qu'en 1797, âgé de cinquante-sept ans, il
est obèse et n'a plus rien d'un fringant séducteur.
Le
Directoire est une étape particulière de la période révolutionnaire.
Finie la Terreur, place au divertissement.
Si manigances et complots menacent la tête de l’État, l’ambiance se
veut festive dans la vie parisienne. La danse, la mode et les arts
retrouvent une place de choix chez les nouveaux riches. Il
est probable que, plus discrets, les plaisirs décadents soient aussi
courants, dans quelques salons mondains.
De
la luxure à la perversion, il n’y a qu’un pas. C’est un marquis de Sade
encore vif, bien que déjà d'un certain âge et malgré ses treize années en prison, que nous présente Nicolas
Bouchard. Son
vocabulaire ne s’embarrasse pas de périphrase, s’adressant à des
lecteurs avertis. Il semble qu’on s’inspire de ses histoires pour
assouvir de cruels penchants, avec le décorum qui s’impose. Pas
plus chaste qu’une autre, la voyante Marie-Adélaïde ne peut qu’être
troublée ou horrifiée, par des pratiques criminelles et sadiques,
auxquelles elle sera mêlée de près.
Bien que l’authenticité historique soit respectée, l’auteur nous invite à
traverser le miroir. En imaginant, au fil d’un récit
fluide et idéalement construit, une noire face cachée de ces
années-là. Mystère et pires vices sont au rendez-vous dans ce roman fort
original.
Nicolas Bouchard pratique, avec un sens aigu de l'intrigue, l'art de la
chute. Cette fois encore, il ne déroge pas à sa réputation. Ce
troisième volet des enquêtes de la Sibylle marque un point culminant
dans la violence des meurtres. L'auteur avait déjà secoué ses lecteurs
avec des traitements particulièrement cruels dans "Le Traité des supplices".
La présence du "divin marquis" comme il
fut surnommé, en référence au "divin Arétin", le premier auteur érotique
des temps modernes, aurait pu apporter une surenchère fricotant avec le sadisme. Mais
l'auteur innove en revisitant une partie de l'œuvre de Sade, modifiant
les points de vue en se plaçant sous l'angle d'une vision féminine. Permettant, de ce fait, au récit d'acquérir une certaine légère fluidité plus que rafraîchissante.
Au final, sur fond de post-révolution, où se côtoient personnages historiques romancé
et personnages fictifs, Nicolas Bouchard nous emmène sur des pistes où
l’amour, le sexe, la douleur et la vengeance sont étroitement liés. Bouchard signe, avec ce nouveau titre, un superbe roman policier
historique, mettant tout son talent d'écrivain de fiction au service de
la Grande Histoire afin de fusionner intrigue politique et libertinage dans un Paris où la République naissante a bien du mal à s’affirmer !!!
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