Note : 4.5 / 5 (pour les amateurs du genre)
Synopsis :
Surgies des flots, des hordes de créatures monstrueuses venues
d’ailleurs, les "Kaiju", ont déclenché une guerre qui a fait des
millions de victimes et épuisé les ressources naturelles de l’humanité
pendant des années. Pour les combattre, une arme d’un genre nouveau a
été mise au point : de gigantesques robots, les "Jaegers", contrôlés
simultanément par deux pilotes qui communiquent par télépathie grâce à
une passerelle neuronale baptisée la "dérive". Mais même les Jaegers
semblent impuissants face aux redoutables Kaiju.
Alors que la défaite paraît inéluctable, les forces armées qui protègent l’humanité n’ont d’autre choix que d’avoir recours à deux héros hors normes : un ancien pilote au bout du rouleau (Charlie Hunnam) et une jeune femme en cours d’entraînement (Rinko Kikuchi) qui font équipe pour manœuvrer un Jaeger d’apparence obsolète. Ensemble, ils incarnent désormais le dernier rempart de l’humanité contre une apocalypse de plus en plus imminente.
Alors que la défaite paraît inéluctable, les forces armées qui protègent l’humanité n’ont d’autre choix que d’avoir recours à deux héros hors normes : un ancien pilote au bout du rouleau (Charlie Hunnam) et une jeune femme en cours d’entraînement (Rinko Kikuchi) qui font équipe pour manœuvrer un Jaeger d’apparence obsolète. Ensemble, ils incarnent désormais le dernier rempart de l’humanité contre une apocalypse de plus en plus imminente.
Critique :
Blockbuster visuellement dingue, "Pacific Rim" est un grand spectacle épique et naïf. Un rêve d'enfants (ceux qui, comme moi, ont grandi avec "Goldorak", "Mazinger", "San Ku Kaï" et autre "Evangelion") devenu réalité !
Dans un futur proche, des lézards hauts comme des
gratte-ciel surgissent de l’océan. Pour combattre ces Kaiju, les hommes
ont inventé des robots géants commandés par deux pilotes dont les
cerveaux sont couplés. Cette fois-ci, Guillermo del Toro ("Le
labyrinthe de Pan", "Hellboy") fait dans la sidérurgie lourde, le
heavy metal cinématographique. "Pacific Rim", c’est du lourd, voire du lourdingue côté scénario, mais
sur le plan visuel et sonore, ce tour de manège en 3D vaut son pesant
de pop-corn. Impressionnant, immergeant, ce film est un sumo digne
d’écraser "Superman" au box-office.
Ainsi "Pacific Rim" ne va pas au-delà du sujet simplissime et manichéen qui l'anime, la lutte de l'humanité contre des extraterrestres pour sa survie, la lutte du bien contre le mal. A de très
rares moments près, tout le film suit ce chemin balisé jusqu'à son
inévitable conclusion héroïque et martiale. D'ailleurs, plutôt que de
s’appesantir dans un épilogue mou, le film s'arrête dès son dernier
enjeu dramatique résolu, à la façon des bons vieux blockbusters 80's.
Cela est à la fois un défaut et une qualité.
Ces enjeux et personnages
simplistes, construits à partir d'une seule idée (sauver le monde), ne
dépassent jamais leur archétype : le scientifique guindé, le savant pile
électrique, le héros ultra héroïque...
Mais ce schématisme, quoique regrettable, ne tire cependant pas le film
par le bas et a
au moins le mérite d'assurer au film la lisibilité totale et rassurante
d'un blockbuster familial, mais sans star ni licence connue pour tenter
d'assurer son succès au box-office.
Les abysses sont un formidable réservoir de peurs primales, Steven
Spielberg et James Cameron en savent quelque chose. Les monstres
surgissent des failles de l'océan comme autant de cauchemars
d'apocalypse. Nées dans le Japon post-Hiroshima, ces créatures
sous-marines géantes (le fameux Godzilla) ont longtemps permis
d'exorciser le péril nucléaire. En opposant aux bestioles venues des
flots des robots géants pilotés par des humains, le réalisateur mexicain, maître du conte fantastique et psychanalytique,
réunit à l'écran deux sous-genres de la science-fiction japonaise. Son
inventivité est toujours aussi ludique, et l'ébouriffante fluidité des
effets spéciaux numériques, élaborés par les champions du genre, comble
notre désir cathartique de destruction. Finie l'époque des maquettes
piétinées par des sauriens en caoutchouc !
Mais assez de psychologie, et c'est le film lui-même qui nous le dit. Aller voir "Pacific Rim",
c'est vouloir assister à des combats entre des robots et des monstres
grands comme des immeubles. C'est le retour de Godzilla, mais sans la
peur du péril atomique qui donnait naissance au film d'Ishiro Honda en
1954, et les
ennemis sont de commodes envahisseurs aliens qu'on peut exterminer sans
aucun remords. En fait, c'est "Godzilla" Vs. "Transformers".
Mais qui serait mis en scène avec les moyens techniques d'ILM et le
savoir-faire de Del Toro. Dès le départ, on est conditionné par ce qu’on va voir : du combat pur
et dur entre Jaegers et Kaijus enragés.
Les scènes de combats sont
purement titanesques. Combats qui se retrouvent magnifiés par une 3D splendide alors que le
film est converti ! Mais grâce à l’utilisation massive d’effets
spéciaux, la véritable profondeur de champ recréée font du film une
nouvelle référence en la matière, à ranger aux côtés "d’Avatar", "Pi" ou encore "Hugo Cabret". On ne peut décemment pas dire ici que la 3D est inutile et invisible.
Et on prend un pied gigantesque à voir des
monstres de chair et de métal s'étriper à l'échelle d'une ville. Comme
d'habitude chez Del Toro, les scènes de combat sont particulièrement
bien écrites, la dimension gigantesque et la lenteur de mouvement des
adversaires lui permettant de s'attarder sur le moindre coup de poing
dévastateur. Dans cet opéra de la destruction,
les ponts s'effondrent, les buildings explosent, un bateau est utilisé
comme gourdin, des containers comme poings américains...
La qualité et
l'élégance des effets visuels sont à s'en décrocher la mâchoire, le film
enchaînant les money shots cyclopéens lors de la séquence de bataille
centrale dans les néons d'un Hong Kong cyber et pop. Un storytelling
naïf (taper des monstres dans un cosmos fait de principes bons et
mauvais) éclipsé par une mise en scène plus que surexcitante. En fait, "Pacific Rim"
accomplit une bonne synthèse de l'art de Del Toro. Le bouillonnant
Mexicain semble ici réaliser un rêve d'enfant, voir grandir et s'animer
pour de vrai des jouets robotiques et monstrueux, et faire tout péter.
Toutefois, paradoxalement, l'idée la plus originale du film est celle qui est la moins exploitée. Pour venir à bout des monstres préhistoriques, dotés de deux cerveaux
comme certains dinosaures, l'homme va devoir utiliser ses neurones.
C'est la riche idée et le fil conducteur du film : le salut passera par
la connexion. D'abord entre les binômes de pilotes des robots, dont les cerveaux sont reliés pour mutualiser
leurs réflexes, avec toutes les conséquences psychologiques
imaginables. Connexion encore lors d'une expérience où un scientifique
tente de pénétrer dans le cerveau d'une bestiole ennemie pour trouver la
faille de son système de défense. Quel dommage que la "dérive", cette belle idée de cinéma (les deux
pilotes du robot partageant leurs souvenirs via un programme, la
"dérive", pour piloter leur engin) ne soit pas plus développée.
Au final, Guillermo Del Toro livre avec "Pacific Rim" une pellicule ultra
généreuse aux effets visuels et sonores renversants. Il convoque par
ailleurs tout une génération de geek et autres fans de la culture
nippone. Un vrai petit plaisir savoureux qui compose avec un certain
savoir-faire, propre et unique de la part de son réalisateur. On va voir "Pacific Rim"
pour ce qu’on pense avoir : des combats entre robots géants et monstres
géants, matérialisation complète du fantasme japonais !!!
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