Note : 3.75 / 5
Synopsis :
Rintarô Okabe est un scientifique un peu paranoïaque, toujours accompagné de Mayuri et Itaru,
qui l'aident dans ses expériences farfelues pour son laboratoire. Alors
qu'il participait à un séminaire sur le voyage dans le temps, Rintarô
rencontre Kurisu, qui tente de le persuader qu'il lui a parlé
quinze minutes avant, mais Rintarô n'en a aucun souvenir et ne se
rappelle pas avoir vu la jeune fille.
Peu de temps après, il retrouve le
corps sans vie de Kurisu. Tentant alors de prévenir Itaru par texto, il
est plongé dans une ville fantôme. En reprenant ses esprits, il
retrouve Mayuri et ne comprend pas ce qui s'est passé, d'autant plus
qu'entretemps un satellite s'est écrasé sur l'immeuble dans lequel il se
trouvait. L'incompréhension sera encore plus importante pour Rintarô
quand il apprendra que le texto qu'il avait envoyé à Itaru date d'une
semaine, et que Kurisu est encore vivante.
Okabe Rintarou, le "chercheur fou" comme il s'appelle lui-même, a donc développé des micro-ondes pouvant envoyer des
messages dans le passé. L'organisation SERN, qui fait des recherches sur
le sujet, traque les membres du groupe de Rintarou. C'est
dans cette ambiance paranoïaque que les
personnages de Steins;Gate vont tenter d'échapper au SERN.
Critique :
Parfois on me met sous le nez des séries que j’avais complètement
zappées à leur sortie, tout simplement parce qu’elles ne m’intéressaient
pas ou bien que j’étais tout simplement passé à côté d’elles. "Steins;Gate" est un anime de 2011 que j'avais totalement négligé. Ce n'est que très récemment que je suis tombé dessus, lors d'un repas de famille, pendant qu'un de mes cousins le regardait en attendant que tout le monde arrive.
Je m'y suis donc plongé à bras le corps, ma curiosité piquée au vif. Les premiers épisodes sont assez laborieux il faut l'avouer, cependant on se rend bien vite compte que la série cache en fait un potentiel
énorme et qu’il est plutôt bien exploité tout au long de ses
vingt-quatre épisodes.
"Steins;Gate" est avant tout un Visual Novel (disons un roman interactif) qui traite le sujet délicat du voyage dans le temps. Un thème qui est
souvent utilisé, mais finalement qui n’est que rarement le thème central
d’une œuvre. La plupart du temps, il ne s’agit que d’un artifice
utilisé momentanément pour ajouter un peu de sel à l’histoire, ou dans
un cas moins favorable, pour combler des scénarios défaillants, ou faire
ressusciter un personnage mort un peu trop tôt.
C'est les studios White Fox qui sont à l'origine de ce superbe anime ! Déjà à l'origine d'une autre série très réussie, à savoir "Katanagatari",
on peut dire sans hésiter qu'ils ont, ne serait-ce qu'avec deux œuvres,
un capital fort et original, ainsi qu'un potentiel presque sans limite,
au moins en ce qui concerne le genre du seinen.
Mais point de
confusion, cette série n'est pas seulement mise dans nos écrans par un
studio, c'est bien sûr tous les créateurs qui ont contribué à la
réalisation de cette série. Alors forcément le scénario était déjà écrit, mais comment ignorer
la qualité de la réalisation menée avec brio par Hiroshi, à l'origine de "Shigurui" (un des meilleurs animes que j'ai pu voir !) et "Texhnolyze",
deux magnifiques œuvres dans deux genres extrêmement différents,
globalement applaudis par les connaisseurs ! Chose assez rare s'il en
est, une deuxième personne s'est jointe à la réalisation et il s'agit de Sato Takuya.

Le scénario représente donc le grand point fort de la série, il est
génial. La thématique du voyage temporel est en effet des plus
fascinantes, surtout telle qu’exprimée ici. Un combat acharné contre le
destin, notre savant fou jonglera d'une ligne temporelle à une autre
pour sauvegarder ceux qu'il aime.
Le voyage dans le temps et les divers paradoxes (effet papillon) que
cela implique permet les retournements de situation les plus fous, à
chaque D-mail (texto envoyé dans le passé) c'est le monde entier qui
prend un virage à 90 degré, mais aussi étrange que celui puisse paraître en
allant toujours dans la même direction. Et c'est là où tout se complique
parce qu'au fil des épisodes on ressent terriblement les problèmes qui pointent
leur nez et qui s'empilent de plus en plus, au point qu'arrivé à la
moitié de la série on est littéralement scotché devant son écran à se
demander comment les choses pourraient s'améliorer.
La qualité principale de "Steins;Gate" se situe donc dans
un scénario complexe et intriguant, et une réalisation claire. Les
bonnes choses sont souvent les plus simples. Ici, c'est la simplicité
d'une réalisation maîtrisée et d’un scénario inventif qui feront de cette
série, une œuvre culte. Le rythme est assez lent tout au long de la série, mais le suspense et
les rebondissements permettent d’éviter l’ennui qui aurait pu
s’installer. Le design global, quant à lui, est très beau, avec des couleurs délavées, et un character design plus que réussi.
Ainsi l’histoire est très bonne et les personnages ont tous au moins deux épisodes qui leur sont consacrés pour les développer. Toutefois, le véritable point faible de la série est en réalité ces derniers.

Ceci étant dit, la psychologie des personnages est assez bien gérée (quand leur moment arrive surtout). Profonde et
plus complexe qu'il n'y paraît, chaque histoire personnelle est bien
exploitée, ni trop, ni pas assez. On a suffisamment d'élément pour
rentrer dans l'univers et en percevoir la complexité. Rien n'est simple, ni les événements relatifs à
chaque personne, ni l'impact que ces derniers ont sur elle. Malgré tout,
en dépit du choix de se baser sur des stéréotypes de
l'animation japonaise, on parvient à être convaincu par l'individualité
de chaque personnage.
C'est plaisant et c'est intéressant. Si la
complexité des personnes ne peut être évitée, celle des relations entre
ces dernières, non plus. On esquive avec intelligence l'écueil du
triangle amoureux, mais on fonce en plein dans le cliché de la timidité
comme handicap relationnel. Ce n'est pas grave, car cela est montré avec
intelligence et intensité.
Au final, "Steins;Gate" est un univers à la fois ultra ancré dans notre réalité avec des références
à des légendes urbaines réelles et se permet en même temps quelques
folies fantastiques (comme un héros avec un super-pouvoir sorti un peu
de nulle part et des conspirations mondiales ultra abusées). Cet anime dispose de nombreuses qualités, particulièrement d’un point de vue
narratif. On admirera par exemple comment la série arrive à poser en dix
épisodes la quasi-totalité des éléments qui joueront une importance
primordiale dans l'histoire, et à nous offrir derrière une quinzaine
d’épisodes au rythme maîtrisé, rempli de rebondissements.

Chaque détail compte, ce
qui donne au final un scénario très bien ficelé. L’histoire ne comporte aucun arc en soi, il n’y a aucune coupure franche
entre les différents aspects de l’histoire même si la tentation était
très grande avec du voyage dans le temps. On est bien loin des
constructions habituelles pour ce genre de séries adaptées de visual novels.
Pour conclure l'ensemble, "Steins;Gate" est à ranger au
rang des séries à voir pour sa qualité peu habituelle et finalement sa
grande maîtrise du scénario ainsi que de la narration. Encore une fois,
il est suffisamment rare de voir ce genre de réussite pour ne pas s'en
extasier. Il s'agit là d'une très bonne série qui ne réussit pas
seulement par une belle technique de réalisation, mais également par un
aspect artistique développé et qui est pourvu d'une recherche qui va
au-delà du simple divertissement. Alors oui, "Steins;Gate" est aujourd'hui
une série que l'on peut considérer comme classique. Mais
malheureusement, il n'écopera pas du 5/5 tant au final, il manque un
petit "je-ne-sais-quoi" pour faire de cette série, un véritable
chef-d’œuvre du genre. Ne nous trompons pas cependant, nous en sommes
très proche !!!
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