Note : 3 / 5
Synopsis :
Bienvenue à l’Hôtel Transylvanie, le somptueux hôtel de Dracula, où les
monstres et leurs familles peuvent enfin vivre leur vie, se détendre et
faire "monstrueusement" la fête comme ils en ont envie sans être
embêtés par les humains.
Pour l’anniversaire de sa fille, la jeune
Mavis, qui fête ses 118 printemps, Dracula invite les plus célèbres
monstres du monde (Frankenstein et sa femme, la Momie, l’Homme
Invisible, une famille de loups-garous, et bien d’autres encore…). Tout se passe très bien, jusqu’à ce qu’un humain débarque par hasard à l’hôtel et se lie d’amitié avec Mavis.
Critique :
2012 aura été l’année de l’animation
macabre, avec notamment le brillant "ParaNorman", le médiocre "Frankenweenie", et enfin cet "Hôtel Transylvanie", déprogrammé de sortie en
France pour Noël 2012 pour ne finalement débarquer que courant février.
Un choix étrange car bien que la réception critique ne l’ait pas
acclamé, le succès commercial reste indéniable. Fait d’autant plus
surprenant que "ParaNorman", qui lui est bien supérieur, n’a en revanche
pas été aussi bien accueilli par le public.
A priori, "Hôtel
Transylvanie" arrive après la bataille de l’animation horrifique pour
tous, déjà explorée, dynamitée et digérée par Tim Burton jusqu’au
dernier "Frankenweenie". La bonne nouvelle, c’est que Genndy Tartakovsky,
venu de la télé ("Star Wars, Clone Wars"), ne se laisse pas démonter par
la concurrence avec ce coup d’essai au mauvais esprit euphorisant. De
quoi faire risette avec une bande de cintrés qui aiment faire la fête jusqu’au bout de la nuit, les allusions aux productions Hammer et les
répliques qui fusent.
Cependant voilà, Hollywood doit bien proposer une douzaine de films d'animation par
année, tous pareils, en ce sens qu'ils tentent tous de plaire autant aux
enfants qu'à leurs parents. Mais ils n'y parviennent pas tous. C'est pourquoi, en allant le voir on espère que ce énième film sortira du lot. Il n'y a
qu'un moyen de faire ça selon "Hôtel Transylvanie" : des
références à la culture populaires et des blagues salées à double-sens.
On s'en doute, bien que cela fait rire pour partie, ça tombe vite à plat. Quelque acrobatie que l'on fasse !
Parce que le pari du réalisateur
Genndy Tartakovsky
est que plus on bouge vite plus on s'amuse. C'est vrai au foot, mais pas au cinéma. Ses personnages virevoltent donc sans arrêt,
se transforment, dans un traitement très cartoon qui devient vite
insipide. Cela donne lieu à une belle démonstration technique (l'animation est de qualité et particulièrement fluide), mais comme plus
rien n'a de sens, plus rien n'a d'impact.
Les studios d’animation Sony ont fait un boulot sublime pour ce qui est du chara-design, s’élevant aisément au niveau des productions Pixar ou Dreamworks. Le bestiaire de monstres est sans fin,
chaque plan est l’occasion de nous en présenter un nouveau, en plus
d’imaginer des petits tracas de tous les jours pour ces personnages
hauts en couleurs (Frankenstein voyage dans des colis séparés pour ne
pas avoir à payer une place d’avion, par exemple). Le rire est donc
aisément assuré par ce puits sans fond, mais ce qui est également assez
triste, c’est qu’aucun des personnages principaux n’est suffisamment creusé pour susciter un attachement auprès du spectateur.
Quant à l’histoire, elle tient sur le dos d’un ticket de caisse. En plus de n’avoir qu’un seul niveau de lecture, décevant le public adulte habitué aux films d’animation
possédant cette finesse pouvant faire craquer deux publics, les thématiques abordées sont éculées (la tolérance et l'ignorance, l'amitié, l'amour, les parents protecteurs).
Comble du
mauvais goût, la production a été à ce point destinée à un public
adolescent que la bande-son a été composée en suivant cette logique, et c’est
donc un déluge de morceaux avec des voix VO codées qui nous sont
balancés dans les oreilles, ce qui aura par moment le don d’agacer. Personne n’a, par exemple, pensé à refaire "Hotel California" version Transylvania.
"Hôtel Transylvanie"
ne propose donc rien de neuf à un genre qui a tant d'exemples de
bonne qualité. Ce n'est pas un ratage complet, juste un manque de
nouveauté. Car la minceur de la proposition mise à part, le travail des
artisans du projet est efficace, l'animation est jolie et colorée, le
travail vocal des acteurs est intéressant, mais cela n'a que très peu
d'impact lorsque le récit a si peu à proposer. C'est aux histoires que
les enfants s'accrochent vraiment, on en est convaincu. En ce sens, "Hôtel Transylvanie" est distrayant, mais il s'oublie vite.
Au final, ce premier long-métrage de Genndy
Tartakovsky n'est ni mieux ni pire que ce que le marché nous a récemment
proposé. Logique, quand tout le monde s'inspire des autres et que
personne ne veut véritablement donner dans l'originalité. Amusant, oui, indispensable, non, mémorable, pas du tout !!!
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