mercredi 31 juillet 2013

Série - Marvel's Agents of S.H.I.E.L.D. sur ABC

ABC - Marvel's Agent of S.H.I.E.L.D. : La série évènement qui annonce le retour de Joss Whedon à la télé !!!

Attente : 4.75 / 5

Synopsis : 
L'agent Phil Coulson retourne au sein de l'organisation mondiale du maintien de l'ordre, le S.H.I.E.L.D. (Strategic Homeland Intervention, Enforcement and Logistics Division). Il réunit alors une petite équipe d'agents, extrêmement bien entraînés, afin de s'attaquer aux affaires qui n'ont pas encore été classées et ayant trait à l'étrange et à l'inconnu.

Attente :
Alors que la saison 2012/2013 se termine doucement aux USA, les chaînes télé américaines préparent déjà la saison 2013/2014. Et si comme chaque année on aura le droit à de nouvelles séries plus ou moins intéressantes, l'une d'entre elles sort déjà du lot, à savoir : "Marvel's Agent of S.H.I.E.L.D.". Pourquoi ? Tout simplement parce que celle-ci est dérivée du carton cinématographique "The Avengers", qu'elle est notamment produite par Marvel et qu'elle possède un très grand nom du monde des séries derrière la caméra, Joss Whedon ("Buffy", "Firefly", "Dollhouse",...). Oui, ce nouveau show a tout pour plaire et vous conquérir.
À l’origine, l’agence S.H.I.E.L.D (pour Supreme Headquarters, International Espionnage, Law-Enforcement Division – l’acronyme signifiant accessoirement "bouclier" en français) est la réponse militaire de l’État américain aux super-héros dans l’univers des comics Marvel. Plus que la police des justiciers en collant, le S.H.I.E.L.D. a aussi pour vocation d’agir contre les super-terroristes et de protéger la planète des vilains aliens. Il a été successivement dirigé par Nick Fury, son ancienne subordonnée Maria Hill et même par Norman Osborn, le Bouffon Vert de "Spider-Man".
Mais depuis quelques années, le S.H.I.E.L.D. a surtout été utilisé au cinéma, comme élément liant les différents films Marvel en préparation "d’Avengers". Le colonel Nick Fury, joué par Samuel L. Jackson, s’est invité dans les films "Iron Man" et "Captain America", tandis que son lieutenant Coulson (à l’époque une invention totale du cinéma) s’incrustait dans "Thor". Base commune à tous les films ayant précédé les "Avengers", le S.H.I.E.L.D. était forcément au centre du grand final de la "phase 1" des films Marvel. On aura d’ailleurs aperçu le personnage de Maria Hill, joué en douce par Cobie "How I met your mother" Smulder. Au cours "d’Avengers" décédait l’agent Coulson, au même moment où son personnage apparaissait pour la première fois dans les comics Marvel.
L’Agent Phil Coulson revient donc dans l’organisation mondiale chargée du maintien de la paix, le S.H.I.E.L.D. Il rassemble une petite équipe d’agents, très bien formés, pour s’occuper des affaires qui n’ont pas encore été classées, et de tout ce qui est nouveau et inconnu. Cette équipe se compose de l’Agent Grant Ward, un spécialiste du combat et de l’espionnage. De l’Agent Melinda May, une pilote et une pratiquante d’arts martiaux, du brillant, mais socialement maladroit, scientifique Agent Leo Fitz, et de l’Agent Jemma Simmons. Ils seront rejoints par une nouvelle recrue civile, une pirate informatique, Skye.
Concernant le retour de l'agent Coulson du royaume des morts, Joss Whedon a déclaré sur EW via Comingsoon : "Eh bien, c’est une explication qui sera très intéressante ... On a tout fait pour, ce n’est pas quelque chose que vous prenez à la légère". Whedon a également confirmé que la série est un "standalone" pour les nouveaux téléspectateurs, en leur offrant une entrée dans le monde Marvel.
En effet, il était très important pour lui que le show tv soit autonome, que les gens qui n’ont vu aucun des films sur l'univers Marvel puissent allumer leur poste et juste prendre plaisir à regarder. Il a continué en indiquant que nous aimons faire partie de l’univers cinématographique de Marvel, nous aimons avoir à notre disposition toute cette mythologie et pouvoir jouer avec. Mais si le show tv était du genre "vous venez juste de manquer Tony Stark, wow, il était juste là !", ce serait le show tv le plus frustrant de tous les temps.
La série s'inspirera de certains éléments des comics Marvel nous permettant de retrouver quelques éléments connus, mais elle sera aussi en lien avec les récents et futurs films. Elle n'est donc pas un simple petit caprice des studios Disney (qui possèdent la chaîne de télé ABC et rechercheraient à rentabiliser leur investissement du rachat de Marvel... enfin pas seulement !), elle a un réel intérêt dans la mythologie de l'univers Marvel.
Pourtant, là où elle devient réellement excitante, c'est dans son synopsis. Non, comme vous l'aurez compris, "Marvel's Agent of S.H.I.E.L.D." ne se concentrera pas sur un seul super-héros mais bien sur les agents les entourant. De quoi nous offrir un point de vue différent et intéressant, et de nous permettre d'assister à un petit côté "enquêtes et recherches" façon "Fringe chez les super-héros". Mais rassurez-vous, ces derniers seront tout de même bien présents dans le show, avec pour objectifs d'apporter l'action nécessaire et de faire découvrir au public de nouveaux personnages.
L'avantage d'un tel choix créatif sera de permettre de ne pas entrer dans une surenchère de scènes inutiles, de ne pas décevoir les fans en rebootant certaines intrigues et de ne pas rapidement griller son budget.  Au contraire, cela facilitera l'apport de certains éléments des comics de façon intelligente et enrichira les futurs "fils rouges".
Toutefois, derrière toutes ces belles promesses se cachent tout de même quelques craintes. La première étant l’overdose, est-on prêt à encaisser, en plus des divers films, 20 x 42 minutes de télévision ? L’autre problème, plus pragmatique, est qu’à série TV, budget TV. S’il est évident que l’on ne verra pas Robert Downey Jr. faire coucou chaque semaine, n’espérez pas trop voir débarquer Hulk ou Thor non plus, parce qu’il n’y a pas les moyens tant en casting qu’en effets spéciaux.
Pour les fanboys purs et durs, subsiste le fait que les personnages les plus "cools" sont tous déjà réservés pour le cinéma. Ce qui ne veut pas dire pour autant que la série ne réservera pas quelques bonnes surprises. Dans la première bande-annonce de la série on voit un homme à la peau noire encapuchonné, qui pourrait être le cultissime Luke Cage.
Au final, quoi que l’on puisse en penser maintenant, il ne fait aucun doute que "Marvel's Agent of S.H.I.E.L.D." sera une des séries les plus populaires de l’année prochaine. Le combo Marvel, Joss Whedon et sériephilie fait des merveilles. C’est sur la durée que l’on se rendra vraiment compte du potentiel du show. Vivement la rentrée... télé !!!

dimanche 28 juillet 2013

Musique - All is One d'Orphaned Land

Orphaned Land - All is One : Une nouvelle évolution musicale pour les fondateurs de l'oriental metal !!!

Note : 4 / 5

Les israéliens d'Orphaned land nous reviennent seulement après trois ans avec leur cinquième album studio, "All is One". Il y a une décennie ils avaient sorti leur chef d’œuvre, "Mabool", album de référence fondateur du style de l'oriental metal, symbiose parfaite du sable et de l'acier. Album qui engendrera des émules et des vocations, Myrath et Arkan pour ne citer qu'eux.
Enregistré entre Israël, la Turquie, et la Suède, "All Is One" symbolise la volonté de désenclavement d'Orphaned Land. Le groupe est du reste en bonne voie à ce niveau comme en témoigne la tournée qui suit la sortie de l'album et navigue de l'Amérique du Sud à l'Europe jusqu'à l'automne 2013. Ce nouvel opus marque également une rupture certainement définitive avec le style death metal qui était une des composantes de sa musique jusqu'à présent.
En effet, le groupe évolue et, d'un death metal oriental sur "Mabool", ils nous avaient offert un album de folk metal à tendance progressif avec "The never ending way of the Orwarrior". Cette fois ci, avec "All is one", se dégage une atmosphère symphonique et tragique. Les titres sont beaucoup plus compacts et moins alambiqués que sur leur précédant opus. Pratiquement toutes les compositions font appel à un orchestre à cordes et sur une grande partie une chorale de vingt-cinq chanteurs donne une dimension épique à la musique rappelant parfois l'approche de Therion (notamment le titre d'ouverture "All is one").
"All Is One", ce sont trois mots qui synthétisent le concept et le message que tente de diffuser Orphaned Land depuis plus de 20 ans. Le groupe tente d’unir les peuples malgré les différences ethniques, religieuses et politiques. Si ce message a été de plus en plus explicite depuis leur deuxième album, "El Norra Allila", les Israéliens ont franchi une autre étape avec un titre d’album et une pochette plus explicite, ainsi que des chansons et des paroles qui vont dans ce sens.
Fidèles à leur vision œcuménique et pacifique donc, Orphaned Land propose un voyage exaltant où les thèmes musicaux orientaux se marient aux riffs heavy avec une incroyable fluidité. Le symbole sur la pochette de l’album montre par ailleurs un rêve, une utopie, celle de voir les trois monothéismes réconciliés alors que l’album évoque plutôt la triste réalité.
Et en effet, conformément à leur vision, les chansons de cet album sont plus tragiques qu'énervées. Malgré ce côté très épique, l'ensemble demeure plus accessible que par le passé. Les paroles sont aussi plus directes, les titres des chansons plus courts. Orphaned Land est plus qu’un groupe de musique, on le sait. "All Is One" propose un univers cohérent où la musique et les paroles font ainsi partie d’un tout et du message.
Cette nouvelle galette s’ouvre à la manière de "The never ending way of the Orwarrior" avec un éponyme proche de "Sapari" dans la forme, à savoir un titre rythmé et un hymne à la fraternité. Les chœurs, les violons, les guitares orientales et le chant clair de Kobi sont à l’honneur sans oublier les soli de Yossi. C’est très dynamique et catchy !
Toutefois, musicalement, l'album est assimilable plus à une fusion world music qu'à du metal oriental, tant les percussions, bouzoukis, et autres cordes moyen-orientales y prennent de l'importance. Sans parler des mélodies, souvent elles aussi d'inspiration ethnique. Le poignant "Through Fire and Water" témoigne parfaitement de cette recherche, parvenue ici à une quasi perfection. De même "Shama'in" et "Ya Benaye" chantés en hébreu, révèlent la musicalité naturelle de cette langue trop méconnue.
Au final, Avec "All Is One", Orphaned Land nous offre un étonnant voyage musical où la richesse mélodique et la profondeur des thèmes abordés participent d'une franche réussite artistique. Clairement un pont entre les cultures, aussi tragique que magnifique. Disque de combat autant que d'espoir, "All Is One" montre qu'Orphaned Land n'est pas loin d'avoir atteint le sommet de son art. Un message bien plus concret que toutes les conférences de paix !!!

jeudi 25 juillet 2013

Livre (BD) - Scotland Yard, Au coeur des ténèbres T1 de Dobbs et Stéphane Perger

Dobbs et Stéphane Perger - Scotland Yard, T1, Au cœur des ténèbres : Un album efficace et bien ficelé !!!

Note : 4 / 5

Synopsis :
Londres, 1890. L’inspecteur Tobias Gregson est une des valeurs montantes du Yard. Mais sa carrière serait accélérée s’il n’était pas considéré comme un humaniste trop sensible et avant-gardiste, et surtout s’il n’avait pas pour fonction principale d’être le défouloir quotidien de son supérieur Lestrade.
Alors lorsqu’un transfert de prisonniers ne se passe pas comme prévu, Gregson se retrouve au placard. Un blâme qui va vite se transformer en opportunité afin de démontrer sa vraie valeur aux yeux du patron des patrons, le commissionner Fix. À la tête d’une équipe atypique réunissant un gamin des rues, ancien informateur de Sherlock Holmes, un médecin psychiatre aux méthodes atypiques ainsi que son étrange assistante, Gregson va faire alliance avec le diable : coopérer avec la pègre londonienne pour traquer deux fous extrêmement dangereux qui ont profité du fiasco de l’opération de transfert pour se volatiliser. Deux aliénés mentaux qui vont apprendre aux citoyens de Londres la signification du mot terreur.

Critique :
Dobbs, alias Olivier Dobremel, semble avoir pris un abonnement au sein de la collection 1800 de Soleil, car il a également scénarisé le diptyque "Mister Hyde contre Frankenstein" ainsi "qu’Allan Quatermain et les mines du roi Salomon". Pour rappel, Jean-Luc Istin dirige cette collection, qui joue sur les atmosphères et les personnages fétiches du XIXe Siècle. Même si les albums se concentrent plus particulièrement sur la fin du siècle, on prend globalement beaucoup de plaisir à se plonger dans des récits fantastiques et innovants.
Comme le titre n'en fait pas vraiment mystère, "Scotland Yard, Au cœur des ténèbres", il scénarise ici un nouveau diptyque satisfaisant aux canons du thriller victorien, option crimes sordides et tueurs psychopathes. Le héros est en effet un inspecteur de Scotland Yard déchu, qui intègre une cellule d'investigations aux méthodes un brin décalées. Leur enquête va chercher à neutraliser deux meurtriers déments récemment évadés, le plus rapidement possible car les cadavres s'accumulent.
Ce nouveau diptyque adhère totalement aux principes de la collection 1800. On retrouve dans le rôle de "déclencheur" une personnalité importante de la période, l’auteur Bram Stoker, et y croise moult figures fictives de l’ère victorienne, dans des rôles plus ou moins importants (le récit s’ouvre d’ailleurs sur l’exécution de Mary Pearcey, une criminelle, coupable de crime passionnel, qui fut soupçonnée d’être Jack l’éventreur).
L’histoire se déroulant au sein des arcanes de Scotland Yard, il est donc normal d’y rencontrer les personnages principaux des romans de Sir Arthur Conan Doyle, ou de les voir citer (comme Moriarty ou Sherlock Holmes). D’autres personnalités romanesques figurent cependant en bonne place, comme le docteur Seward, qui aide l’inspecteur Gregson dans son enquête, et Reinfeld, l’un des deux dangereux psychopathes.
Dobbs monte encore en puissance avec ce récit glauque qui mêle des personnages des romans de "Dracula", "Frankenstein" et "Sherlock Holmes" à de figures historiques, tout en se lançant dans une étude des tueurs en série. On se rappelle effectivement que Dobbs avait scénarisé avec beaucoup de réussite deux albums de la collection Tueurs en série, parvenant à percer la carapace de ces psychologies anormales.
Ainsi, la bonne idée de Dobbs est de convoquer pour ce premier tome différents seconds couteaux de la mythologie victorienne, en évitant astucieusement de recourir aux cadors du registre (Sherlock Holmes, Jack l'éventreur...). Et comme s'il cherchait à consolider son petit univers, Dobbs redonne également un rôle important à la psychiatre Faustine Clerval, personnage central de son récent "Mister Hyde contre Frankenstein". 
Pur thriller victorien, ce premier opus se laisse très facilement lire et s’accommode bien de la multitude de ses influences et de ses clins d’œil grâce à une intrigue plutôt bien ficelée. Dobbs fait ici mieux qu’à l’occasion de ses précédents essais dans le style. L’histoire souffre cependant du même défaut : une certaine distanciation qui fait qu’aucun des protagonistes n’est attachant. On se moque totalement du sort de l’inspecteur Gregson, et les aventures vécues par le docteur Seward et sa jolie assistante nous laissent froid.
L'autre bonne idée, c'est de s'appuyer sur les talents artistiques de Stéphane Perger, dont l'exquis lavis et les superbes aquarelles semblent avoir été précisément mis au point pour dessiner les bas-fonds londoniens et leur glauquitude. A partir de savantes ambiances de couleurs, Perger restitue les blancs comme personne et utilise à merveille l'humidité de ses pinceaux pour créer des effets éthérés angoissants, des "accidents" de reflets somptueux.
Côté colorisation, Stéphane Perger utilise la technique de la "couleur directe" (la couleur et les tracés de contour noir ne sont pas séparés). Il joue aussi beaucoup avec les ombres et les lumières permettant de donner du volume, par exemple aux vêtements mais aussi d’accentuer les expressions des visages de chaque personnage, notamment celles de Carfax, qui font parfois froid dans le dos.
Le découpage des planches est dynamique avec des cases de diverses tailles parfois superposées sur des illustrations pleines pages, ce qui donne visuellement des actions rythmées. Nul doute, Stéphane Perger est un très bon dessinateur et coloriste. On peut ne pas apprécier le style couleur directe, mais force est d’admettre qu'ici, générant moult ombres et reflets inquiétants, cela colle parfaitement à l’ambiance glauque du récit.
Au final, en découvrant ce premier tome, on s’aperçoit très vite que Dobbs et Stéphane Perger forment un duo de choc en nous servant une histoire qui retient très vite l’attention que ce soit au niveau du scénario que du graphisme. Un tome très efficace que ce "Scotland Yard, Au cœur des ténèbres". S’il souffre d’une absence de personnages attachants, il bénéficie d’une intrigue bien ficelée se déroulant dans une ambiance victorienne bien rendue. Le choix de traitement de Stephane Perger n’est pas étranger à la bonne impression ressentie à la lecture de cet ouvrage. Du bon travail au sein d'une collection qui ne cesse de se bonifier !!!

lundi 22 juillet 2013

Livre - La Sybille et le marquis de Nicolas Bouchard

La Sybille et le marquis
                                    de Nicolas Bouchard

Note : 4 / 5

Synopsis :
Septembre 1797. Dans le Paris du Directoire gouverné par Barras, une série de meurtres d'une barbarie absolue touche des hommes politiques influents et leurs maîtresses. Frappée par des visions d'une extrême sauvagerie, la cartomancienne Marie-Adélaïde Lenormand décide d'enquêter sur ces assassinats, qui lui évoquent irrésistiblement ceux décrits dans les textes d'un auteur publié sous le manteau : Donatien Alphonse François Sade.
Sade, justement, vit dans le dénuement, sans cesse poursuivi par ses créanciers. Contacté par une association de femmes de lettres aux motifs pour le moins étranges, il reçoit pour mission d'écrire une pièce musicale dans la lignée de Justine ou les Malheurs de la vertu, roman prohibé pour obscénité. Dénué de scrupules, il va s'exécuter, mettant en marche à son insu une monstrueuse machine de mort.

Critique :
Après "La Sibylle de la Révolution" et "Le traité des supplices", voici la troisième partie de la trilogie consacrée par Nicolas Bouchard à Marie-Adélaide Lenormand : "La Sibylle et le Marquis". Troisième volet d’un triptyque, on retrouve la demoiselle Lenormand qui tente de déchiffrer ses visions d’horreur où elle voit tortures sexuelles et meurtres sur de jeunes femmes. Son destin va croiser encore quelques personnages historiques comme le marquis de Sade, Joséphine de Beauharnais, Fouché,...
Nous sommes huit ans après la prise de la bastille est la république mise en place est plus qu’instable. Dans ce contexte politique houleux, des femmes sont assassinées de façons violentes. Mlle Lenormand, dite la Sibylle de la révolution, voyante, a des visions de ces crimes. Ceux-ci étant susceptibles de toucher une de ses amies proches, elle se voit fortement "inviter" par un des hommes de mains de l’état de mener l’enquête. Celle-ci va l’emmener à rencontrer Sade, ce sulfureux auteurs à la mauvaise réputation.
Avec le personnage authentique de Marie-Adélaïde Lenormand, Nicolas Bouchard tient une héroïne hors-pair qui lui offre la possibilité d'imaginer des intrigues tout en virtuosité. Le don de prescience qu'il prête à la Sibylle autorise des développements attrayants avec l'imprécision liée à des visions, par nature, parcellaires.
Son héroïne partage la vedette avec Louis Sade, comme se fait appeler, en cette période peu faste aux titres de noblesse, Donatien Alphonse François, marquis de Sade. L'auteur brosse de ce personnage un portrait d'une grande véracité, alors qu'en 1797, âgé de cinquante-sept ans, il est obèse et n'a plus rien d'un fringant séducteur.

Le Directoire est une étape particulière de la période révolutionnaire. Finie la Terreur, place au divertissement. Si manigances et complots menacent la tête de l’État, l’ambiance se veut festive dans la vie parisienne. La danse, la mode et les arts retrouvent une place de choix chez les nouveaux riches. Il est probable que, plus discrets, les plaisirs décadents soient aussi courants, dans quelques salons mondains.
De la luxure à la perversion, il n’y a qu’un pas. C’est un marquis de Sade encore vif, bien que déjà d'un certain âge et malgré ses treize années en prison, que nous présente Nicolas Bouchard. Son vocabulaire ne s’embarrasse pas de périphrase, s’adressant à des lecteurs avertis. Il semble qu’on s’inspire de ses histoires pour assouvir de cruels penchants, avec le décorum qui s’impose. Pas plus chaste qu’une autre, la voyante Marie-Adélaïde ne peut qu’être troublée ou horrifiée, par des pratiques criminelles et sadiques, auxquelles elle sera mêlée de près.
Bien que l’authenticité historique soit respectée, l’auteur nous invite à traverser le miroir. En imaginant, au fil d’un récit fluide et idéalement construit, une noire face cachée de ces années-là. Mystère et pires vices sont au rendez-vous dans ce roman fort original.
Nicolas Bouchard pratique, avec un sens aigu de l'intrigue, l'art de la chute. Cette fois encore, il ne déroge pas à sa réputation. Ce troisième volet des enquêtes de la Sibylle marque un point culminant dans la violence des meurtres. L'auteur avait déjà secoué ses lecteurs avec des traitements particulièrement cruels dans "Le Traité des supplices".
La présence du "divin marquis" comme il fut surnommé, en référence au "divin Arétin", le premier auteur érotique des temps modernes, aurait pu apporter une surenchère fricotant avec le sadisme. Mais l'auteur innove en revisitant une partie de l'œuvre de Sade, modifiant les points de vue en se plaçant sous l'angle d'une vision féminine. Permettant, de ce fait, au récit d'acquérir une certaine légère fluidité plus que rafraîchissante.
Au final, sur fond de post-révolution, où se côtoient personnages historiques romancé et personnages fictifs, Nicolas Bouchard nous emmène sur des pistes où l’amour, le sexe, la douleur et la vengeance sont étroitement liés. Bouchard signe, avec ce nouveau titre, un superbe roman policier historique, mettant tout son talent d'écrivain de fiction au service de la Grande Histoire afin de fusionner intrigue politique et libertinage dans un Paris où la République naissante a bien du mal à s’affirmer !!!

samedi 20 juillet 2013

Ciné - Pacific Rim de Guillermo Del Toro

Guillermo Del Toro - Pacific Rim : Un blockbuster au scénario plus que classique, mais oh combien sublime visuellement !!!

Note : 4.5 / 5 (pour les amateurs du genre)

Synopsis :
Surgies des flots, des hordes de créatures monstrueuses venues d’ailleurs, les "Kaiju", ont déclenché une guerre qui a fait des millions de victimes et épuisé les ressources naturelles de l’humanité pendant des années. Pour les combattre, une arme d’un genre nouveau a été mise au point : de gigantesques robots, les "Jaegers", contrôlés simultanément par deux pilotes qui communiquent par télépathie grâce à une passerelle neuronale baptisée la "dérive". Mais même les Jaegers semblent impuissants face aux redoutables Kaiju.
Alors que la défaite paraît inéluctable, les forces armées qui protègent l’humanité n’ont d’autre choix que d’avoir recours à deux héros hors normes : un ancien pilote au bout du rouleau (Charlie Hunnam) et une jeune femme en cours d’entraînement (Rinko Kikuchi) qui font équipe pour manœuvrer un Jaeger d’apparence obsolète. Ensemble, ils incarnent désormais le dernier rempart de l’humanité contre une apocalypse de plus en plus imminente.

Critique :
Blockbuster visuellement dingue, "Pacific Rim" est un grand spectacle épique et naïf. Un rêve d'enfants (ceux qui, comme moi, ont grandi avec "Goldorak", "Mazinger", "San Ku Kaï" et autre "Evangelion") devenu réalité !
Dans un futur proche, des lézards hauts comme des gratte-ciel surgissent de l’océan. Pour combattre ces Kaiju, les hommes ont inventé des robots géants commandés par deux pilotes dont les cerveaux sont couplés. Cette fois-ci, Guillermo del Toro ("Le labyrinthe de Pan", "Hellboy") fait dans la sidérurgie lourde, le heavy metal cinématographique. "Pacific Rim", c’est du lourd, voire du lourdingue côté scénario, mais sur le plan visuel et sonore, ce tour de manège en 3D vaut son pesant de pop-corn. Impressionnant, immergeant, ce film est un sumo digne d’écraser "Superman" au box-office.
Ainsi "Pacific Rim" ne va pas au-delà du sujet simplissime et manichéen qui l'anime, la lutte de l'humanité contre des extraterrestres pour sa survie, la lutte du bien contre le mal. A de très rares moments près, tout le film suit ce chemin balisé jusqu'à son inévitable conclusion héroïque et martiale. D'ailleurs, plutôt que de s’appesantir dans un épilogue mou, le film s'arrête dès son dernier enjeu dramatique résolu, à la façon des bons vieux blockbusters 80's. Cela est à la fois un défaut et une qualité.
Ces enjeux et personnages simplistes, construits à partir d'une seule idée (sauver le monde), ne dépassent jamais leur archétype : le scientifique guindé, le savant pile électrique, le héros ultra héroïque... Mais ce schématisme, quoique regrettable, ne tire cependant pas le film par le bas et a au moins le mérite d'assurer au film la lisibilité totale et rassurante d'un blockbuster familial, mais sans star ni licence connue pour tenter d'assurer son succès au box-office.
Les abysses sont un formidable réservoir de peurs primales, Steven Spielberg et James Cameron en savent quelque chose. Les monstres surgissent des failles de l'océan comme autant de cauchemars d'apocalypse. Nées dans le Japon post-Hiroshima, ces créatures sous-marines géantes (le fameux Godzilla) ont longtemps permis d'exorciser le péril nucléaire. En opposant aux bestioles venues des flots des robots géants pilotés par des humains, le réalisateur mexicain, maître du conte fantastique et psychanalytique, réunit à l'écran deux sous-genres de la science-fiction japonaise. Son inventivité est toujours aussi ludique, et l'ébouriffante fluidité des effets spéciaux numériques, élaborés par les champions du genre, comble notre désir cathartique de destruction. Finie l'époque des maquettes piétinées par des sauriens en caoutchouc !
Mais assez de psychologie, et c'est le film lui-même qui nous le dit. Aller voir "Pacific Rim", c'est vouloir assister à des combats entre des robots et des monstres grands comme des immeubles. C'est le retour de Godzilla, mais sans la peur du péril atomique qui donnait naissance au film d'Ishiro Honda en 1954, et les ennemis sont de commodes envahisseurs aliens qu'on peut exterminer sans aucun remords. En fait, c'est "Godzilla" Vs. "Transformers". Mais qui serait mis en scène avec les moyens techniques d'ILM et le savoir-faire de Del Toro. Dès le départ, on est conditionné par ce qu’on va voir : du combat pur et dur entre Jaegers et Kaijus enragés.
Les scènes de combats sont purement titanesques. Combats qui se retrouvent magnifiés par une 3D splendide alors que le film est converti ! Mais grâce à l’utilisation massive d’effets spéciaux, la véritable profondeur de champ recréée font du film une nouvelle référence en la matière, à ranger aux côtés "d’Avatar", "Pi" ou encore "Hugo Cabret". On ne peut décemment pas dire ici que la 3D est inutile et invisible.
Et on prend un pied gigantesque à voir des monstres de chair et de métal s'étriper à l'échelle d'une ville. Comme d'habitude chez Del Toro, les scènes de combat sont particulièrement bien écrites, la dimension gigantesque et la lenteur de mouvement des adversaires lui permettant de s'attarder sur le moindre coup de poing dévastateur. Dans cet opéra de la destruction, les ponts s'effondrent, les buildings explosent, un bateau est utilisé comme gourdin, des containers comme poings américains...
La qualité et l'élégance des effets visuels sont à s'en décrocher la mâchoire, le film enchaînant les money shots cyclopéens lors de la séquence de bataille centrale dans les néons d'un Hong Kong cyber et pop. Un storytelling naïf (taper des monstres dans un cosmos fait de principes bons et mauvais) éclipsé par une mise en scène plus que surexcitante. En fait, "Pacific Rim" accomplit une bonne synthèse de l'art de Del Toro. Le bouillonnant Mexicain semble ici réaliser un rêve d'enfant, voir grandir et s'animer pour de vrai des jouets robotiques et monstrueux, et faire tout péter.
Toutefois, paradoxalement, l'idée la plus originale du film est celle qui est la moins exploitée. Pour venir à bout des monstres préhistoriques, dotés de deux cerveaux comme certains dinosaures, l'homme va devoir utiliser ses neurones. C'est la riche idée et le fil conducteur du film : le salut passera par la connexion. D'abord entre les binômes de pilotes des robots, dont les cerveaux sont reliés pour mutualiser leurs réflexes, avec toutes les conséquences psychologiques imaginables. Connexion encore lors d'une expérience où un scientifique tente de pénétrer dans le cerveau d'une bestiole ennemie pour trouver la faille de son système de défense. Quel dommage que la "dérive", cette belle idée de cinéma (les deux pilotes du robot partageant leurs souvenirs via un programme, la "dérive", pour piloter leur engin) ne soit pas plus développée.
Au final, Guillermo Del Toro livre avec "Pacific Rim" une pellicule ultra généreuse aux effets visuels et sonores renversants. Il convoque par ailleurs tout une génération de geek et autres fans de la culture nippone. Un vrai petit plaisir savoureux qui compose avec un certain savoir-faire, propre et unique de la part de son réalisateur. On va voir "Pacific Rim" pour ce qu’on pense avoir : des combats entre robots géants et monstres géants, matérialisation complète du fantasme japonais !!!

mercredi 17 juillet 2013

Musique - Idiots de The Electric Soft Parade

The Electric Soft Parade - Idiots : D'incroyables et discrets représentants de la british pop !!!

Note : 4 / 5

De quelque côté de la Manche qu'on se trouve, The Electric Soft Parade (TESP) n'est pas le genre de groupe qui fait s'enflammer les rédactions ni fleurir les couvertures de gazettes rock. Pourtant, depuis son premier album "Holes in the Wall" en 2002, ce n'est pas faire injure de dire que le duo est l'un des plus dignes représentants anglais du genre, dont les mélodies parfumées à l'essence sixties ravissent les oreilles et devraient rendre jaloux les faiseurs et poseurs qui polluent le marché.
De 2002 à 2013, TESP a brillamment occupé une dizaine d’années de carrière sous les éloges de la presse. Si le succès commercial n’a pas toujours été au rendez-vous, les terribles frangins de Brighton ne se sont pas démontés pour autant et les voilà qui reviennent bien décidés à envahir les ondes estivales avec dix nouveaux titres ensoleillés. Leur quatrième galette d’indie rock pour certains et de british pop pour d'autres, sobrement intitulé "Idiots", était bien évidemment attendue au tournant et ne devrait pas décevoir les fans de cette drôle de formation anglaise, lesquels patientaient depuis "No Need To Be Downhearted" paru en 2007.
Le groupe est constitué à la base d’Alex et Thomas White, frères de leur état. Se sont ensuite ajoutés Matthew Twaites, à la basse, et Mathew Priest, à la batterie. Comme son nom l'indique, The Electric Soft Parade marie la power pop à guitare et la dentelle de Brighton avec élégance.
Près de onze ans se sont écoulés depuis leur premier album studio et, pourtant, l’insouciance juvénile de The Electric Soft Parade ne semble pas avoir pris une ride. Ayant emprunté leur nom à l’album "The Soft Parade" des Doors, Alex et Tom White n’ont pas perdu la manie de s’approprier ce qui ne leur appartient pas et de lui donner un second souffle. A force de piocher sans scrupules dans les sixties américaines des Beach Boys et de Simon and Garfunkel, aussi bien que dans la brit pop des La's ou même de Blur, ces rétros actifs sont parvenus à trouver une identité qui appartient bien à leur temps.
"Idiots" est un disque de gens élégants drogués à la pop. Les frères White convoquent les Kinks et Macca et passent le tout à la moulinette. Mais comme ces deux types sont complètement défoncés à l’arrangement luxueux et à la mélodie de première bourre, seuls quelques heureux dépendants pourront gouter aux plaisirs des quatre minutes de "Mr Mitchell" et de sa gourgandine de "Lily". Et on ne s’arrête pas en si bon chemin.
"Idiots" est donc composé de dix titres dont les meilleurs sont, sans conteste, les deux premiers. La première chanson est "The Sun Never Sets Around Here". On y découvre une pop sympathique et douce. On peut également noter l’influence notable d’Oasis ce qui n’est pas très surprenant quand on sait que TESP a tourné pendant quelques temps avec High Flying Birds, le nouveau groupe de Noel Gallagher. Même constat sur "Summertime In My Heart" où l’on retrouve ce côté pop très frais qui rend le morceau idéal pour une écoute le matin, histoire de commencer la journée d’un bon pied.
"Idiots" est un disque intelligent et racé qui, cependant, distille en plus un étrange sentiment de liberté. Ce dernier semble découler du fait que ce nouvel opus est un pur TESP, mais plus mûr et raffiné. On y perçoit l'esprit de leur jeunesse, complémenté toutefois par une sensibilité plus nuancée et mesurée.
Bref, "IDIOTS" ouvre sur une pop aux airs enthousiastes et à l’énergie aussi caféinée qu’une injection matinale dans les oreilles de "Looking Back Over My Shoulders" de Mike And The Mechanics. Les guitares électriques partagent les arrangements léchés avec un clavier électronique échappé de la new wave pour jouer la modernité. "Summertime In My Heart" sonne le point d’orgue d’une douce désinvolture qui s’installe sur ce début d’album encore plus naturellement qu’un soleil d’été en juillet.
Brise fraiche, les guitares mélancoliques de "The Corner Of Highdown And Montefiore" insufflent une mélodie toute en puissance qui ne manque pas de faire frissonner. Ce qui est venu avec l'âge et l'expérience est la manière dont le son des TESP s'est étendu. Ainsi, "The Corner Of Highdown And Montefiore" va démarrer sur un passage folk pour se transformer en ballade douloureusement grandiose, pleine de solos de guitares languissants.
Le titre éponyme sonne comme un hymne à reprendre à volonté, tandis que l’on rencontre en chemin des personnages épiques et colorés : "Mr Mitchell" et "Lily". L’aventure se terminant accompagnée des notes de velours de la balade "Never Again", entièrement jouée au piano.
Trop intelligent pour les masses, trop complexe pour les stations FM, "Idiots" va probablement et malheureusement se déguster qu'entre initiés. Certains disques vous font réfléchir, d'autres redéfinissent un genre et d'autres encore, comme "Idiots", vous rendent tout bonnement heureux et empli d'un sentiment de liberté.
Au final, anachronique et efficace d’un bout à l’autre, l’album est si riche et complexe qu’on pourrait en parler jusqu'à l’aube. Les frères espiègles s’amusent à frôler les frontières du génie en faisant preuve paradoxalement d’une simplicité déconcertante. Tantôt pop-rock optimiste, tantôt nostalgique mais toujours imprévisible, fort d’arrangements et d’une production minutieuse, l’album pourra tourner en boucle dans le casque, il restera un excellent remède à la monotonie !!!

lundi 15 juillet 2013

BND - La Grange à Bécanes, Musée de la moto ancienne à Bantzenheim

La Grange à Bécanes : De l'ancien plus que jamais vivant !!!

8, rue du Général De Gaulle
68490 Bantzenheim
Tel. : 03.89.26.23.36.
www.lagrangeabecanes.com

Note : 4 / 5

Installée à Bantzenheim dans le Haut-Rhin, "La Grange à Bécanes" vous propose de découvrir, depuis le 2 avril 2013, une collection unique en France. Ce musée vivant de la moto ancienne abrite dans une ancienne grange de 750 m2 près de 90 modèles parmi les plus rares et surprenants des années 20 à 60. Mais "La Grange à Bécanes" va plus loin qu'un musée traditionnel, permettant aux visiteurs d'enfourcher des motos d'époque et de découvrir l'atelier et ses objets anciens en lien avec la moto.
Créé à l’initiative de la Communauté de Communes Porte de France Rhin Sud, et grâce à la donation de Raymond Lemoine, "La Grange à Bécanes" est le premier Musée Vivant de la moto ancienne qui permettra aux amoureux de mécaniques d’antan d’admirer des modèles d'exceptions et d'époque, tout en goûtant aux impressions qu’apportaient la conduite de ces engins.
Située au cœur de ce triangle d’or des sciences et techniques du transport, le musée des motos anciennes de Bantzenheim s’inscrit dans un parcours découverte pour les amoureux de belles mécaniques. Celui-ci vous amène à quelques kilomètres de Mulhouse et de Colmar, pour découvrir une collection unique en France : près de 90 modèles de motos surprenantes, tant sur le plan esthétique que mécanique, mises en scène de façon très originale et ludique. Ce musée vient s’ajouter, en Alsace, aux vingt-six lieux de découvertes dédiés aux amoureux des sciences et techniques, dont les célèbres "Cité de l’Automobile" et "Cité du Train" de Mulhouse.
Ravat, Radior, Monet-Goyon, Terrot, Libéria et autre Hercules... autant de marques qui circulaient sur les routes de France et d'Europe jusque dans les années 60. "La Grange à Bécanes" vous fait découvrir nombre de modèles de ces marques mythiques, françaises et étrangères, aujourd'hui disparues. D'ailleurs, une collection unique de motos Ravat (fabriquées à Saint-Etienne de 1920 à 1958) y est très fortement représentée et s'avère en tout point remarquable par la diversité de ses modèles.
"La Grange à Bécanes" s’est donc installée dans une ancienne grange de 750m2, réhabilitée et dédiée entièrement à l’histoire de la moto. Grâce à une scénographie particulièrement originale, cette collection est parfaitement mise en valeur et illustre l’histoire des deux roues et de leurs évolutions via un film de 12 minutes, très bien réalisé, où l'on peut voir Raymond Lemoine se souvenir de sa découverte de la moto, dans les années 50. Mais "La Grange à Bécanes" va plus loin et permet aux visiteurs de vivre une expérience unique et riche en sensations en enfourchant des motos d’époque, et en assistant à la restauration de motos.
La mise en scène est extrêmement maitrisée, dès le début de la visite, vous êtes plongés dans une ambiance sonore et lumineuse qui vous fera découvrir sous forme de défilé, une sélection de motos présentant un intérêt historique, technique ou esthétique. Cette collection thématique changeant régulièrement.
La visite se fera en diverses étapes. Ainsi, il n’y aura pas seulement à admirer que les motos, mais aussi, dans "l’Atelier", les objets et les pièces détachées qui feront le bonheur de ceux qui réparent, collectionnent ou utilisent tout simplement un vieux modèle de moto. Parmi les centres d’intérêt prometteurs, l’exposition "Dans le détail" vous fera découvrir les innovations notables pour la moto : pneus, moteurs, cadres, roues, phares, etc.
Notons aussi qu’avec la "Chicane tous motards", vous pourrez par exemple approcher, virtuellement, les sensations que l’on peut rencontrer au guidon des motos de ces époques : assis sur la selle de l’une d’entre elles, un grand écran vous mettra dans l’ambiance. Mais "La Grange à Bécanes" n’est pas réservée aux seuls passionnés de moto. Elle veut attirer les amateurs de belles mécaniques en général, et les simples curieux de la chose, en leur proposant une visite la plus pédagogique qui soit.
Au final, "La Grange à Bécanes" offre un très beau parcours, dans une ambiance où l'on s'immerge dans un monde passé pour vivre une heure hors du temps, vraiment très agréable !!!